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Elle figure dans un roman une pièce de théâtre
fiche brevet n° 24 - le genre epistolaire
LE GENRE EPISTOLAIRE. DEFINITION D'UNE « LETTRE ». La lettre est un message écrit qu'un émetteur adresse à un destinataire qui le lira de façon.
Littérature épistolaire
A- le roman : « non genre » facétieux et pernicieux. B- Succès de la production romanesque. C- La formule épistolaire ou le « réalisme formel ».
FICHE DE SYNTHÈSE
Le mot « épistolaire » vient du latin epistula qui signifie « lettre ». Le genre épisto- laire regroupe donc des œuvres constituées de lettres.
Le Personnage du Roman épistolaire: rôle fonctionnement et
RICHARD-PAUCHET Odile Diderot dans les Lettres à Sophie Volland
Débats autour du genre épistolaire: réalité et écriture
genre épistolaire. Bernard Bray l'entreprend en 1966 dans son édition des Lettres de Chapelain et Roger Duchêne la poursuit.
La littérature épistolaire contemporaine : renaissance et éclatement
J'entends par roman traditionnel un roman entièrement par lettres manuscrites ne comportant aucune particularité sur le plan matériel
Université de Montréal Le récit épistolaire féminin au tournant des
Après avoir marqué la littérature des Lumières et contribué à la renommée de ses grands auteurs le roman épistolaire
Le Roman épistolaire
Même si notre temps n'enrichit plus guère à d'inté- ressantes exceptions près
Les caractéristiques du roman
Roman épistolaire : échange de lettres faisant avancer l'action et peignant le caractère des personnages grâce à la multiplicité des voix qu'il fait
Université de Montréal
Le récit épistolaire féminin au tournant des Lumières et au début du XIX e siècle (1793-1837) : adaptation et renouvellement d"une forme narrative parÉric Paquin
Département d"études françaises
Faculté des arts et des sciences
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures en vue de l"obtention du grade dePhilosophiae Doctor (Ph.D.)
en études françaisesOctobre 1998
© Éric Paquin, 1998
iiUniversité de Montréal
Faculté des études supérieures
Cette thèse intitulée :
Le récit épistolaire féminin au tournant des Lumières et au début du XIX e siècle (1793-1837) : adaptation et renouvellement d"une forme narrative présentée par :Éric Paquin
a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes :Thèse acceptée le :
________________________________________ iiiSOMMAIRE
Après avoir marqué la littérature des Lumières et contribué à la renommée deses grands auteurs, le roman épistolaire, réputé tombé en désuétude, est signé en
majorité par des femmes entre 1793 et 1837, ce qui confère au genre un statut doublement minoritaire. Pourtant, les romancières qui ont pratiqué cette forme l"ont fait non seulement en la renouvelant, mais aussi en l"adaptant à leurs exigences d"écrivaines. Cette thèse se penche sur cet apport en s"appuyant sur trois domaines de recherche : narratologie, histoire littéraire, études féminines. Parmi les motivations de la recherche figure l"intérêt accordé aux oeuvres dites " mineures » pour rendre compte d"un tournant de l"histoire littéraire (dans ce cas, des Lumières au romantisme), mais aussi l"hypothèse selon laquelle le roman épistolaire est un lieu spécifique de l"écriture féminine à cause de ses avantages : potentiel de voix multiples, possibilités structurelles, absence, relative, de la voix d"un narrateur (ou d"une narratrice). Le texte se divise en trois parties correspondant à trois spécificités du corpus. La première porte sur l"étude des seuils du texte, c"est-à-dire sur tout le métadiscours (et plus particulièrement le titre et le discours préfaciel) et ses mentions du projet esthétique des romancières. On s"intéresse au passage d"un paratexte des Lumières, qui prétend les lettres authentiques, à un paratexte où la romancière se dit inventrice d"une fiction, ainsi qu"aux principaux lieux communs des préfaces (la simplicité et le naturel de l"oeuvre féminine, sa finalité morale). Puis on se penche sur les quelques cas où un véritable projet poétique apparaît dans la préface. Dans un deuxième temps, le corpus est envisagé sous l"angle de son rapport avec l"espace et le temps, et est divisé en trois types. Le roman de l"Émigration (1793-1806) suit la Révolution et reprend la technique polyphonique des Lumières, étant
iv donné le besoin des émigrés de maintenir la communication avec les membres dispersés de leur clan, dans des lettres où se manifestent les thèmes de la censure et de la poste, et les stratégies proposées par les épistoliers pour la poursuite de leur correspondance. Dans le roman européen (1802-1815), l"action est toujours située hors de France, mais on y peint un exil surtout sentimental, et le roman est davantage monophonique, marqué par l"intrusion du genre diaristique dans la lettre. Le roman du retour (1816-1837) est utopique, son action se déroulant à nouveau en France, mais loin des centres, dans une petite communauté choisie, et le roman a une structure éclatée, échappant à toute tendance dominante. La troisième partie de la thèse a pour sujet le double rapport de la voix féminine (celle des épistolières fictives) au corps : d"une part, aux différents traits du corps féminin, comme l"apparence physique et la dépendance dans les rapports socioculturels d"alliance et de transmission; d"autre part, au corps masculin, objet interdit de description et pour lequel l"épistolière doit s"appuyer sur diverses stratégies, comme le recours à la voix ou au regard d"un tiers. En conclusion, on fait ressortir quatre traits globaux de l"étude du corpus : 1) la transition historico-littéraire qu"il illustre, non seulement dans le passage entre deux sociétés ou deux siècles, mais aussi entre deux façons d"envisager le roman; 2) son caractère " ouvert », ouverture tant physique (dans les limites matérielles imposées au récit) qu"idéologique (multiplicité et acceptation de voix différentes, etc.); 3) une certaine " filiation » entre les auteures, à l"image de la communion entre les différentes identités féminines présentes souvent dans un même texte; 4) le caractère " subversif » des romans, par l"emploi de voix bien distinctes disposées dans diverses strates du texte. Mots clés : Roman épistolaire - Écriture féminine - Romantisme - XVIII e siècle - Narratologie - Histoire littéraire vTABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION1
La catégorisation sexuelle des genres littéraires2Les femmes, la lettre et le roman2
Les femmes et le roman épistolaire 5
Motivations et intentions10
Le statut des oeuvres dites " mineures »11
Le roman épistolaire comme " creuset » pour l"étude de l"écriture romanesque féminine14 Contribution à une histoire du romantisme et du passage entre le XVIII e et le XIX e siècle15Programme16
Seuils et poétique16
Temps et espace18
Voix et corps21
PREMIÈRE PARTIE : SEUILS ET POÉTIQUE24
CHAPITRE PREMIER. - Discours d"encadrement :
lieu de transition et de légitimation 29Repères critiques et théoriques : aspects fonctionnel et pragmatique, limites du paratexte 31
vi
Passage du dénégatif à l"authentique41
Titrologie : nommer le récit épistolaire féminin46Quelques préfaces dénégatives63
Le double discours d"encadrement : entre tradition et modernité76La romancière inventrice : lieux communs
de la préface auctoriale authentique 102Légitimer l"acte d"écrire : la finalité morale103 Qualités stylistiques et formelles : importance du naturel et de la simplicité112 CHAPITRE II. - Du paratexte au texte : des défis formels 127 La poétique épistolaire de Constance de Salm 130 De l"épître au roman épistolaire : réflexions d"auteure et discours préfaciel131
Typologie de la lettre 145
1. La lettre d"analyse " théorique »145
2. Lettre " orale », narration simultanée et temps épistolaire147
3. La lettre-poème158
Les Lettres à Marcie : un roman épistolaire inachevé... inachevable162Une parution mouvementée164
De la sélection des lettres171
Lettre de direction, lettre historique175
DEUXIÈME PARTIE : TEMPS ET ESPACE196
CHAPITRE III. - Romans de l"Émigration (1793-1806)201 Les romans d"Adèle de Souza : de l"elliptique à l"allusif206 viiPoste et Émigration215
Censure révolutionnaire et modification de la géographie épistolaire 217Stratégies postales et épistolaires224
Des utopies provisoires : sur les traces de Télémaque236Visée pédagogique240
Neutralité politique ou position modérée246Exil et questions linguistiques250
Figures de l"émigré ethnocentriste254
La Suisse : un modèle en transformation264
Exercice d"un métier, rapprochement des conditions et des sexes272Multiplicité des voix et utopie provisoire282
CHAPITRE IV. - Romans européens (1802-1815)298
Delphine : l"exil retardé303
Présence de l"Histoire dans le roman305
Romans de l"exil, romans utopiques308
Un touriste hors du temps : Valérie 308
Métaphores du mouvement : Alphonse de Lodève 316Création d"un foyer : Stanislas 322
Mises au point génériques :
jonction des formules diaristique et épistolaire 331Autoreprésentation d"une forme en mutation335
Lieu de jonction ou période " charnière »350 Lettres d"une dame grecque : lettre et Histoire361 viiiCHAPITRE V. - Romans du retour (1816-1837)372
Les romans " Ancien Régime » de M
me de Genlis375 Palmyre et Flaminie : le triomphe de la bonne éducation376 Correspondance de deux jeunes amis : une histoire de l"aristocratie387 Récits de vétérans de la Grande Armée : repli sur l"intime et les origines406 L"Héroïne moldave : des lettres et des héros hors de l"Histoire407 Jacques : échec de l"utopie et critique du despotisme politique et conjugal418De la critique du despotisme à l"intimisme430
TROISIÈME PARTIE : VOIX ET CORPS445
CHAPITRE VI. - Aléas du corps féminin453
Parole féminine et assujettissement à l"apparence454Des lettres de femmes laides457
Le " partage d"expériences » : réceptions contrastées464Métaphore du corps féminin emprisonné :
le Château noir ou les Souffrances de la jeune Ophelle 470Lieux communs du roman noir472
Structure du récit et transmission féminine476Minna ou Lettres de deux jeunes Vénitiennes :
vérités de romancière, ruses de préfacière 484Apprentissage des règles d"alliance et de transmission486 Rituel de l"entrée dans le monde : exhibition et sacrifice du corps féminin494 " Subversion » et stratification textuelle : dénouement de Minna et sens de l"oeuvre505 ix CHAPITRE VII. - Corps masculin et voix féminine522 Le corps masculin désirable : du regard à la description527 Idéal de l"homme-enfant et point de vue féminin531 Description et stratégies de médiation : le regard d"un tiers, la voix d"un tiers541
Destinataire de la lettre et instance jugeante548
Pénétration de la confidente épistolaire, " hyperlectrice » de la lettre549 Particularités de la clôture : des manifestations de rupture557Effacement de la confidente558
Pulsion de mort et suicide du héros562
Discontinu de la forme narrative et nouvel ordre social569CONCLUSION579
Transition historico-littéraire581
Des romans " ouverts »583
Filiation entre les textes584
Une écriture " subversive »587
BIBLIOGRAPHIE592
I. - Corpus592
II. - Autres oeuvres littéraires595
1. Romans épistolaires595
2. Autres595
III. - Répertoires biographiques et bibliographiques596IV. - Théorie et critique 597
INTRODUCTION
La présente étude portera sur les oeuvres d"un groupe hétérogène de femmes qu"opposent à première vue leurs nationalités, leurs conditions sociales, leurs options idéologiques, leurs générations, leurs renommées et leurs styles. Connues, méconnues ou inconnues; romancières d"un jour ou d"une vie, par nécessité ou par vocation; d"origine suisse, hollandaise, balte ou française; roturières ou aristocrates; monarchistes ou républicaines; ces femmes ont une chose en commun : toutes ont écrit au moins un roman épistolaire dans la langue de Molière, et ce à une période - le tournant du XVIII e siècle et le début du XIX e siècle (entre 1793 et 1837) - où ce genre littéraire, auparavant pratiqué par les monuments (masculins) du canon français, est réputé tombé en désuétude. L"approche retenue pour l"étude d"un tel corpus s"inscrit dans trois domaines de recherche qui seront ici étroitement associés : celui des études féminines, dans le but de relever des particularités tant formelles que thématiques de l"écriture des femmes; celui de l"histoire littéraire, dans la mesure où l"apparition, la transformation, la disparition et la dévalorisation d"un genre se trouvent expliquées par son contexte historique et par l"évolution de la littérature dans son ensemble; celui des études narratologiques, le genre romanesque particulier que nous observerons ayant paru particulièrement intéressant sur le plan de la forme et des techniques narratives pour les critiques de toutes les époques. Nous évoquerons dans cette introduction le rapport spécifique de la femme au roman, à la lettre et au roman épistolaire, après quoi nous énoncerons les motivations et intentions à l"origine de la thèse, suivies finalement de son organisation. 2 La catégorisation sexuelle des genres littérairesLes femmes, la lettre et le roman
Ce sexe va plus loin que le nôtre dans ce genre d"écrire. La Bruyère, Caractères, quatrième édition, 1689 1 Le roman, la lettre : ces deux genres ont longtemps été connotés comme " féminins », aussi longtemps, en fait, qu"ils furent considérés comme secondaires,par rapport et à côté des " grands » genres littéraires, comme la poésie, la tragédie,
l"épopée, l"histoire.Au XVII
e siècle, ce sont uniquement des noms masculins qui sont associés aux genres dominants, surtout dramatiques (Corneille et Racine pour la tragédie, Molière pour la comédie) et poétiques (La Fontaine, Boileau), noms sur lesquels se basent essentiellement, encore aujourd"hui, les manuels d"histoire littéraire pour illustrer l"esthétique classique. Les quelques figures féminines que l"on y trouve, quant à elles, se sont exclusivement " illustrées » dans ces deux genres mineurs que sont le roman et la correspondance (M lle de Scudéry et M me de La Fayette sont romancières, M me de Sévigné, épistolière). Quand on parle de la lettre comme domaine de la femme, où, selon la remarque souvent citée de La Bruyère, celle-ci irait " plus loin » que l"homme, c"est exclusivement de la lettre familière dont il est question. Dans un article paru dans un numéro de la revue Europe portant sur M me de Sévigné, Roger Duchêne explique en effet que les femmes étaient exclues du grand genre épistolaire, dont les modèles remontaient à l"Antiquité et qui supposait une importante culture1. Cité par Roger Duchêne, " Genre masculin, pratique féminine, de l"épistolière inconnue à la
marquise de Sévigné », Europe, 801-802, janvier-février 1996, p. 27. 3 humaniste, gréco-latine, exclusivement réservée aux hommes. Au siècle classique, deux modèles masculins de perfection épistolaire s"imposent : Guez de Balzac (1595-1654), qui " symbolise la rhétorique traditionnelle » (en suivant les grands modèles anciens : Cicéron, Pline, Sénèque), et Vincent Voiture (1597-1648), qui représente " la nouvelle rhétorique galante 2». L"apparition de cette rhétorique,
dans un monde où l"humanisme de la Renaissance laissait la place à des formes naissantes - dont la préciosité -, est un des facteurs qui, selon Duchêne, permirent l"accès des femmes à la nouvelle pratique épistolaire. Un autre facteur serait la baisse de l"influence de la tradition humaniste, qui supposait une culture réputée inaccessible au sexe féminin. Enfin, ajoute Duchêne, le développement dela poste, la publication de lettres qui n"avaient pas été écrites pour être publiées et
l"exemple de M me de Sévigné (dont le style, selon plusieurs, dépassa en perfection celui de ses contemporains masculins) firent qu"on assista au passage d"un " genre masculin » vers une " pratique féminine », pratique qui finit par marquer le genre sans retour : " La lettre échappe ainsi au monopole masculin et devient un moyen d"expression commode et familier pour les femmes. Mais cette nouvelle façon d"écrire ne doit plus rien à la tradition épistolaire 3 Il est intéressant de noter que le début d"une tradition épistolaire féminine suppose un abandon de la " vraie » ou première tradition du genre. De fait, au XVII e siècle, la lettre change complètement de forme, de contenu et de structure : En provocant la publication des lettres de Voiture et en assurant leur succès, les femmes ont contribué à la libération de la lettre. Elles l"ont sortie du carcan des genres reconnus pour la conduire vers la lettre privée, personnelle, affranchie de toutes règles, sauf celles que l"épistolier se donne spontanément en fonction de son correspondant, de ses habitudes et des usages sociaux. Dès lors qu"il n"est plus besoin, pour écrire une lettre susceptible d"être considérée comme une oeuvre 2 . Ibid., p. 27. 3 . Ibid., p. 32. 4 littéraire, voire d"être jugée digne de la publication, d"avoir une culture gréco-latine bien assimilée et la connaissance des lois du genre, quiconque prend la plume pour écrire à un absent a une chance de devenir un jour un épistolier reconnu. [...] Et plutôt chacune que chacun s"il s"avère que les femmes écrivent plus que les hommes. Par exemple parce qu"elles ont plus de plaisir ou plus de goût à la communication 4 L"évolution de la forme et de la pratique épistolaires, et son passage dans le domaine féminin, sont donc rapportés par Duchêne en grande partie à l"abandon de règles, de codes formels complexes, inscrits dans la tradition du genre. C"est une explication dont les termes ne sont pas sans rappeler les idées récentes sur l"écriture féminine, qui font de celle-ci une pratique proche du pulsionnel, du corps, de la nature, et opposée au symbolique, à la Loi du Père 5 Durant la même période de l"histoire littéraire (du XVII e au début du XIX e siècle), le roman est également associé au " féminin », tant en ce qui concerne sa production que son lectorat. Genre habituellement écrit par et pour les femmes, il est minorisé, voire dévalorisé, génériquement, jusqu"à ce qu"apparaissent les grands noms de romanciers du milieu du XIX e siècle (Balzac, Stendhal, Hugo, Dumas, les Goncourt, Flaubert, Maupassant, Zola...) qui contribuent en quelque sorte à l"anoblir 6 . Christine Planté s"est intéressée à cette " catégorisation sexuelle » de la littérature romanesque. Dans la Petite Soeur de Balzac, essai sur la femme auteur, elle rappelle que l"explication du caractère féminin du roman repose sur deux thèmes majeurs étroitement reliés qui veulent, tout d"abord, que le roman ne soit 4 . Ibid., p. 30-31. 5. Paradoxalement, ces caractéristiques rejoignent également celles qu"attribuaient aux oeuvres de
femmes les critiques misogynes du XIX e siècle qui voulaient que la femme écrive de façon plus" spontanée », " naturelle » (moins travaillée...) que les hommes, sur un contenu plus " personnel »
et " intime » (cette croyance lui enlevant une part de création et d"invention). 6 . Margaret Waller note : " By the 1830s, the novel was no longer a woman"s genre. The advent of realism, for example, made the novel a serious form with pretentions to social commentary, and the serialization of novels in newspapers made writing novels a commercial enterprise and a workadayjob for men. » (Margaret Waller, The Male Malady. Fictions of Impotence in the French Romantic Novel,
New Brunswick-New Jersey, Rutgers University Press, 1993, p. 23.) 5 pas de l"art, mais apparaisse au service d"une cause externe, personnelle, morale ou sociale (prétention observée - là encore paradoxalement - tant par les critiques misogynes que par les femmes écrivains elles-mêmes dans leur métadiscours), et, ensuite, que le roman soit une " autobiographie déguisée 7». Dans les deux cas,
explique Planté, " les femmes [qui écrivent des romans] restent engluées dans le donné et l"individuel et sont incapables de s"élever à la création et à l"universel 8 On voit que cette sexualisation des genres littéraires cause un véritable problème de réception et de critique, lié aux mentalités qui ont prévalu face au statut de la femme artiste. Cette artiste étant à proprement parler, par sa visibilité scandaleuse, inévitable (même si elle a été souvent par la suite évacuée des manuels), on la confine (et elle se confine elle-même) dans les genres non encore reconnus ou réputés moins sérieux, moins " littéraires ».Les femmes et le roman épistolaire
Le roman, la lettre : ces deux genres ont longtemps été connotés comme" féminins », en grande partie parce qu"assimilés au personnel, à l"intime. Mais
curieusement, tandis que les correspondances privées ou publiques et le genre romanesque sont tous deux considérés comme les domaines privilégiés de l"expression féminine, le roman épistolaire ou roman par lettres, lui, particulièrement au XVIII e siècle où il se développe, apparaît comme un domaine essentiellement masculin où s"affirme avec force le talent de ceux qui figureront parmi les " monuments » de la littérature, tant française (Montesquieu, Rousseau, Laclos, Crébillon fils) qu"étrangère (Richardson en Angleterre, Goethe enAllemagne).
7. Christine Planté, la Petite Soeur de Balzac, essai sur la femme auteur, Paris, Seuil, coll. " Libre à
Elles », 1989, p. 231-233.
8 . Ibid., p. 233. 6 Il faut rappeler que les Lumières se distinguent, sur le plan littéraire, par un renouvellement des genres et par des innovations formelles, particulièrement dans le genre narratif, qui s"oriente vers la peinture réaliste d"une société ayant conscience des changements qu"elle vit. C"est entre autres la vogue des contes philosophiques et des romans dialogués, avec lesquels s"illustrent Voltaire, Diderot et leurs contemporains, et qui supposent une grande maîtrise de la forme. Cettequotesdbs_dbs46.pdfusesText_46[PDF] le genre fantastique definition
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