EXERCICE DAIDE A LA REDACTION DUN PARAGRAPHE
EXERCICE D'AIDE A LA REDACTION D'UN PARAGRAPHE ARGUMENTE. FICHE 1. Le paragraphe argumenté d'histoire ou de géographie est constituée de 3 éléments :.
Sujet type brevet / Géographie / Le Japon
le sujet suivant : la puissance du Japon et ses limites. Deuxième partie : Rédaction d'un paragraphe argumenté. Marie Desmares professeur
SÉRIE COLLÈGE
un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes répondant à la question Document 3 : entretien sur le Japon et les risques avec Marie Augendre ...
« Quelles sont les contraintes naturelles du territoire japonais? »
Les aspects et les limites de la puissance japonaise » paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes montrant que le Japon est une puissance mondiale.
« QUELLES SONT LES CONTRAINTES NATURELLES DU
Environ 73 % du pays est montagneux la plus grande montagne du Japon est le Paragraphe argumenté: Après avoir analysé les caractéristiques du relief de ...
Questions (8 points) Document 1 1- Précisez sur quel continent la
Paragraphe argumenté (10 points) Sur la carte relevez le nom de l'espace le plus dynamique du Japon et citez trois raisons qui justifient votre réponse ...
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personnelles rédigez un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes montrant la puissance mondiale du Japon et ses limites. Diplôme National du Brevet
Rédiger un texte en France et au Japon: quelles différences?
19 joum. tha. 1435 AH Les textes cités en (1) sont des appréciations émises par les correcteurs français sur des textes argumentatifs écrits par des Japonais : (1) Y ...
DIPLOME NATIONAL DU BREVET SESSION NORMALE 2011
PARAGRAPHE ARGUMENTÉ (10 points). À l'aide des informations tirées des Photographie du tsunami consécutif au tremblement de terre au Japon en mars 2011.
DIPLOME NATIONAL DU BREVET
PARAGRAPHE ARGUMENTÉ (10 POINTS) Document 1 : comparaison des États-Unis du Japon et de l'Allemagne dans le monde. États-Unis. Allemagne. Japon.
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yNous allons traiter des différences de conventions textuelles entre le franais et le japonais. Nous avons choisi dÓaborder spciÜquement le cas des Japonais, mais un problme similaire pourrait se rencontrer dans toute autre culture trs loigne de la culture franaise. y Nous diviserons cet article en quatre parties. Tout dÓabord, nous dcrirons brivement la situation de lÓenseignement du franais au Japon, nous tudierons ensuite quelques difÜcults typiques des apprenants japonais en FLE. Puis nous montrerons les diffrences de normes dans lÓcrit entre lefranais et le japonais et enÜn, nous relverons quelques spciÜcits de lÓcrit
japonais en citant des exemples prcis.1. La situation de l"enseignement du français au Japon
y Le systme dÓducation japonais nÓest pas trs diffrent du systme franais en ce qui concerne le nombre dÓannes de scolarisation obligatoire et les grandes tapes que sont le collge, le lyce et lÓuniversit. y LÓanglais, considr comme la langue trangre primordiale, bnficie dÓun statut privilgi dans lÓducation japonaise, et cÓest dÓailleurs, le plus souvent, la seule langue trangre enseigne en secondaire. De ce fait, la plupart des Japonais qui ont suivi lÓenseignement obligatoire depuis la dernire guerre mondiale ont tudi cette langue ds lÓge de 12 ans. y Bien que lÓenseignement dÓune deuxime langue trangre, dont le Rédiger un texte en France et au Japon : quelles différences ?TAKAGAKI Yumi
Ce texte est une version largement remanie de la confrence prononce le 13 novembre 2013dans le cadre du cycle AE Les Mardis du DEFLE Ç tenue lÓuniversit Bordeaux III. La prsente
recherche bnÜcie de KAKENHI (24520476), accord par la Socit japonaise pour la promotion
des sciences (JSPS).5","(",*:VNJ
franais, se dveloppe petit petit dans les lyces, lÓimmense majorit des Japonais ne commence apprendre une langue supplmentaire quÓ lÓuniversit. (En 2013, le taux dÓinscription en enseignement suprieur est de53 %.)
y DÓaprs les dernires statistiques publies par le ministre japonais de lÓducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, le franais est la troisime langue trangre la plus largement enseigne derrire lÓanglais et le chinois. En 2011, parmi les 737 universits du Japon, 517 proposaient des cours de franais, soit 70 %. y Le franais, dont lÓimage culturelle reste forte, est appris le plus souvent pour le seul attrait culturel de la France, dans le but non pas d"accroître les opportunits professionnelles mais dÓouvrir des portes sur un nombre limit de domaines tels que lÓart, la littrature, la musique, la cuisine et la mode. y Les apprenants japonais en FLE tant majoritairement des tudiants du suprieur, nous ne traiterons dans cet article que des cas des apprenants universitaires et adultes.2. Des difÜcults typiques des apprenants japonais en FLE
y Les textes rdigs en franais par des Japonais semblent souvent tranges aux Franais. De nombreux professeurs de franais natifs peuvent tmoigner quÓils sont souvent grammaticalement corrects, sans pour autant correspondre leurs attentes.
y Citons par exemple des propos recueillis par Ushiyama (2006). Les textes cits en (1) sont des apprciations mises par les correcteurs franais sur des textes argumentatifs crits par des Japonais : (1) - argumentation peu pertinente car elle va dans plusieurs sens ; elle nÓest pas mene son terme.
- On ne sait pas vraiment ce quÓelle pense. - Le texte se termine dans le vague. - Beaucoup dÓmotions mais aucun raisonnement - LÓauteur parle de sa vie, de son pre, mais il passe ct du sujet. - Votre texte me parat garder un peu dÓodeur japonaiseÈ Je me suis demandepourquoi vous nÓcriviez pas telle ou telle chose iciÈ JÓai continu lire et je lÓai
trouv plus loinÈ Les productions des Japonais semblent donc bizarres aux Franais, les drangent parfois, voire suscitent une raction de rejet, comme le montre la critique ci-dessous, mise par une enseignante franaise travaillant dans une universit japonaise : productions, orales et crites surtout, semblent souvent Ðtourner en rondÑ et progresser par -coups, de faon incohrente ; les digressions y sont nombreuses (sous forme dÓimpressions subjectives et personnelles). (Disson 1996) Cette critique choquera certainement les tudiants japonais, qui pourraient croire que le professeur les considre comme peu intelligents. Et sÓils admettent facilement que leurs productions contiennent des erreurs dÓorthographe ou de grammaire, ils ne comprendront pas quÓon les juge incohrentes puisquÓentre eux, ils se comprennent parfaitement. y Le dcalage dans lÓvaluation provient, du moins partiellement, de la variation, selon les langues et les cultures, des modes de pense et des faons de raisonner que lÓon croit souvent, tort, universels. LÓapplication dÓune logique langagire dans lÓenseignement a t tudie de manire systmatique pour la premire fois par Kaplan (1966), qui a fond un nouveau domaine dÓtude : la rhétorique contrastive. y Nous nous appuierons sur cette approche pour expliquer les phnomnes5","(",*:VNJ
que nous venons de dcrire. Kaplan a analys des rdactions dÓapprenants en anglais langue trangre pour mettre en valeur les aspects culturels de la logique. Sa problmatique de dpart est cite en (3). (3) La logique (dans le sens populaire du terme plutt que dans celui que lui confrent les logiciens) qui est la base de la rhtorique, se dveloppe partir dÓune culture ; elle nÓest pas universelle. Par consquent, la rhtorique non plus nÓest pas l"intérieur d"une culture donnée. (Kaplan 1966, trad. par Hidden 2008) DÓaprs Kaplan, AE chaque langue et chaque culture a un ordre de paragraphes qui lui est unique et cette partie de lÓapprentissage dÓune langue est la matrise de son systme logique Ç (Ibid.). Il identifie cinq types de mouvements de paragraphes pour cinq groupes de langues en proposant les reprsentations reproduites en (4). (4)yyyyDivers mouvements de paragraphes d"après Kaplan (1966) Selon ces reprsentations, le rdacteur anglais prfre un dveloppement linaire tandis que les langues orientales pratiquent une approche indirecte. Pour Kaplan, en effet, dans ces dernires, AE les cercles ou les spirales tournent autour du sujet et montrent une varit de vues, mais le sujet nÓest jamais abord directement Ç (Ibid.). Cette description se rapproche de lÓobservation de Disson, cite en (2). y Le problme de la AE bizarrerie Ç des crits produits par des trangers ne proviendrait donc pas dÓun dfaut dÓintelligence ventuel des apprenants mais plutt dÓune diffrence de logique entre leur langue maternelle et la langue apprendre. y Comme cÓest parfois le cas pour les tudes pionnires, les reprsentations de Kaplan ont reu de nombreuses critiques, dont la plus frquente porte sur le caractre ethnocentrique amricain. En effet, certains chercheurs chinois refusent la " spirale » comme symbole du mode typique de dveloppement en chinois, pour insister au contraire sur son caractre linaire (Mohan & Lo en zigzag des langues romanes, dont le franais fait partie Î Disson, cite en (2), crit dÓailleurs que cÓest le franais qui est linaire. Quand Kaplan, anglophone, insiste sur la linarit de lÓanglais, et Disson, francophone, sur celle du franais, pourquoi les Japonais ne considreraient-ils pas galement leur argumentation comme tout fait linaire ? En fait, chacun insistera naturellement sur le caractre linaire de sa langue maternelle, tout en attribuant un aspect circulaire ou en zigzag aux autres langues, ce qui laisse penser que Kaplan ne disposait pas de vritables outils dÓanalyse scientiÜque pour construire sa mthode. y Quoi quÓil en soit, lÓimportant pour la pratique au sein de la classe nÓest pas de savoir quelle langue est linaire et quelle langue ne lÓest pas, mais plutt de comprendre que chaque langue prsente sa propre manire dÓorganiser un texte. Un Japonais qui sÓexprime en franais aura spontanment tendance employer une manire dÓargumenter courante dans sa langue maternelle, qui sa production tout est correct dÓun point de vue grammatical, lÓensemble du texte ne sera pas clair pour un Franais et lÓargumentation lui donnera, montrerons pourquoi lÓargumentation japonaise donne cette impression auxFrançais.
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3. Différence de normes
y Les prfrences textuelles dÓune langue viennent de diverses influences telles que lÓducation scolaire, la tradition littraire, la culture environnante formation de ses spciÜcits textuelles. Parmi ceux-ci, nous traiterons plus particulirement ici de lÓinfluence culturelle, vhicule notamment par l"éducation scolaire. y LÓenseignement de lÓcrit est trs diffrent en France et au Japon. Au Japon, on est encourag exprimer librement son opinion personnelle tandis rigoureuse sÓimpose. Cette diffrence est corrle celle qui existe entre les traditions scolaires, voire littraires, des deux pays. La littrature japonaise donne une grande importance un genre quÓon appelle le zuihitu, que lÓon peut traduire littralement par AE au fil du pinceau Ç. Il sÓagit dÓun genre littraire non fictionnel en prose sans contraintes formelles, dans lequel lÓauteur retranscrit trs librement et sans dessein apparent ce quÓil a vu ou entendu, ses expriences, ses impressions fragmentaires, des citations et des rflexions philosophiques. Aucun plan ne structure lÓensemble de lÓouvrage, et les chapitres sont indpendants les uns des autres. Le lecteur y voit comment serpente la rÝexion de lÓauteur travers ses digressions et les nombreux largissements thmatiques par associations dÓides. Malgr cela, lÓensemble est cohrent. Chemin faisant, la pense se nourrit de thmes divers, dont le lecteur saisit seulement aprs coup le rapport avec le sujet initial. Car ce rapport existe bien, et lÓcriture est Ünalement bien dirige vers lÓobjectif initialement Üx. y Pour illustrer ce quÓest rellement le zuihitu, citons un chapitre des Heures oisives, une Íuvre reprsentative de ce genre, crite au XIV e sicle. L"auteur, un moine bouddhiste nomm Urabe Kenk, a observ des thmes tels que la mort, lÓimpermanence, la beaut de la nature et certains incidents de la vie quotidienne du point de vue de la doctrine bouddhiste. LÓÍuvre comprend une prface et 243 chapitres, dÓune longueur allant dÓune simple ligne quelques pages. Voici un chapitre trs court : (5) Un matin que venait de tomber une fort jolie neige, comme une affaire mÓobligeaitdÓcrire une lettre quelquÓun, et que je nÓy avais souffl mot de lÓvnement,
la rponse mÓarriva : AE DÓun brutal qui ne daigne point consacrer une ligne ce votre cÍur me fait peine ! Ç NÓest-ce pas l un mot charmant ? Cette personne, (Trad. par Grosbois et Yoshida 1968) yDans la littrature franaise, Les Essais de Montaigne est lÓÍuvre qui se rapproche le plus d"un zuihitu. Or, il est bien connu que la prose de Montaigne ne constitue pas une rfrence universitaire en France. DÓaprs Genette (1969), le modle normatif du texte scolaire franais se rduit la dissertation. Et bien quÓofficiellement il nÓy ait plus de dissertations dans lÓenseignement franais de second cycle, les professeurs continuent dÓen donner sous une autre tiquette, et les lves, peu soucieux des appellations rglementaires, continuent dÓen faire. La dissertation tant un genre dont les contraintes sont bien dÜnies, les Franais, sous lÓinÝuence de cette norme, ont tendance croire que la rigueur de la construction est primordiale. En effet, la AE rhtorique moderne est presque exclusivement une rhtorique de la disposito, cÓest--dire du ÐplanÑ Ç (Genette 1969). y Pour cette raison, beaucoup de Franais critiqueraient lÓabsence de plan dans les uvres du zuihitu Î genre, rappelons-le, o aucune importance nÓest donne la rigueur de la composition Î et dÓailleurs, peu dÓentre eux apprcient les qualits de ce type dÓcrit, voire celles des textes japonais en gnral. Au contraire, au Japon, lÓinÝuence du zuihitu est si grande que les Japonais, dÓune part adoptent spontanment ce genre dans leurs productions crites, aussi bien du reste en japonais quÓen franais sans avoir conscience5","(",*:VNJ
quÓil est totalement tranger la culture franaise, et dÓautre part nÓapprcient
pas la rdaction la franaise. En effet, tout travail de composition la écrire en français, les apprenants japonais doivent donc accepter de se soumettre des normes trangres leur propre culture, et les diffrences de conventions textuelles entre les deux pays reprsentent pour eux un dÜ majeur. y Voici un petit exemple pour illustrer ce problme. Reprenons lÓextrait des Heures oisives que nous avons cit en (5). Le destinataire de la lettre reproche son auteur son manque de sensibilit. En effet, les conventions pistolaires japonaises exigent quÓon mentionne la saison ou le temps dans la salutation initiale. Cette coutume nÓexiste pas dans la tradition franaise et si un apprenant japonais l"adopte dans sa production en français, cela donnera une lettre bien trange. Rappelons quÓen franais comme en japonais, la correspondance est un genre trs codiÜ ; lÓexistence de nombreux guides de correspondance en atteste. Matriser toutes ses rgles et rdiger une lettre la faon franaise est difÜcile pour les dbutants. Pourtant, le Cadre europen commun de rfrence pour les langues rpertorie lÓcriture dÓune lettre simple dans les tches de niveau A2. y Or, sÓil est relativement facile de montrer les diffrences de conventions explicites dans la correspondance, celles qui existent dans dÓautres genres littraires sont moins connues. Dans ce qui suit, nous mettrons en vidence ces conventions plus implicites, troitement lies aux formations sociodiscursives.4. Quatre spciÜcits de lÓcrit japonais
y Nous allons dcrire ici quatre spciÜcits de lÓcrit japonais directement inÝuences par le zuihitu :1. le schma organisationnel ;
2. lÓapparence de spontanit ;
3. le got du symbole ;
4. le caractre fragmentaire.
Si elles apparaissent dans les productions en FLE, ces spcificits drangeront les lecteurs franais.4.1. Le schéma organisationnel
y Si le schma canonique de la dissertation franaise est AE introduction Î dveloppement Î conclusion Ç, le plan trs souvent adopt dans les Íuvres du zuihitu est le ki-syô-ten-ketu. Ce mot est compos de quatre caractres chinois qui signiÜent : ki, AE le commencement Ç ; syô, AE la suite Ç ; ten, AE le changement Ç ; et ketu, AE la conclusion Ç. y É lÓorigine, le ki-syô-ten-ketu est une des structures utilisées dans la posie chinoise classique. Au Japon, il est galement appliqu aux textes en prose. CÓest lÓadoption de ce schma dans la production en FLE qui donne lÓimpression aux Franais, souvent, que lÓargumentation japonaise nÓest pas linéaire. y Pour illustrer ce schma, on cite souvent le petit pome suivant (6) : (6) Ki : Quant aux Ülles dÓItoya du quartier Honmachi dÓOsaka, Syô : LÓane a seize ans et la cadette quatorze. Ten : Les seigneurs fodaux tuent leurs ennemis avec des Ýches et des arcs. Ketu : Les Ülles dÓItoya tuent avec les yeux. Le ki prsente le sens du pome, le syô prend le relais, le ten introduit un changement pour ouvrir une nouvelle perspective et le ketu synthtise lÓensemble du pome. y LÓemploi du schma ki-syô-ten-ketu est galement possible dans un long texte en prose.5","(",*:VNJ
(7) Ki : In old times, copying information by hand was necessary. Some mistakes were made. Syô : Copying machines made it possible to make quick and accurate copies. Ten : Traveling by car saves time, but you donÓt get much impression of the local beauty. Walking makes it a lot easier to appreciate nature close up. Ketu : Although photocopying is easier, copying by hand is sometimes better, because the information stays in your memory longer and can be used later. Les Japonais diviseront ce texte, compos de six phrases, en quatre parties, comme indiqu ci-dessus. Dans la premire Î le ki -, l"auteur introduit le thme principal : la copie. Dans la deuxime Î le syô -, il dveloppe ce qui a été introduit en ki. Dans le ten, en troisime partie, on note un changement abrupt de thme. LÓauteur parle tout coup des voyages en voiture. Cette intrusion dÓun nouveau thme pourra donner aux Occidentaux une impression dÓincohrence. Mais les lecteurs japonais, habitus au schma ki- syô-ten-ketu, sÓamuseront devant ce dveloppement brutal, curieux de savoir comment lÓauteur associe ces deux thmes trs diffrents dans la conclusion. Et comme prvu, dans la quatrime partie Î le ketu -, le lecteur trouve une harmonisation des deux. y Le ki-syô-ten-ketu est largement adopt dans les crits japonais, surtout dans le zuihitu. Pour valuer la place qui lui est donne dans lÓenseignement au Japon, nous avons examin les textes extraits des manuels de lyce. En France comme au Japon, les normes de lÓcrit sont troitement lies lÓenseignement scolaire. De ce fait, lÓanalyse des textes scolaires conduit une bonne connaissance des normes gnrales de chaque langue. y Nos donnes japonaises sont constitues de 59 textes argumentatifs extraits de 7 manuels de japonais langue maternelle. Les donnes franaises sont constitues de 42 textes argumentatifs extraits de 4 manuels de franais Extrait dÓun manuel du japonais langue maternelle, cit par Maynard (1998). langue maternelle. Nous avons compt le nombre de textes qui adoptent dÓune part le schma AE introduction Î dveloppement Î conclusion Ç et dÓautre part celui du ki-syô-ten-ketu, aÜn dÓen mesurer quantitativement lÓimportance.Tableau 1
Schémas organisationnels
Ki-syô-ten-ketuIntroduction
Î dveloppement
Î conclusionAutres
Manuels japonais
59 textes17 (29 %) 1 (2 %) 41 (69 %)
Manuels franais
42 textes0 (0 %) 23 (55 %) 19 (45 %)
Figure 1
Schémas organisationnels
y Cette analyse quantitative montre que le schma AE introduction Î dveloppement Î conclusion Ç est employ dans la majorit des textes franais (55 %) et au contraire ne se retrouve quÓ 2 % dans les manuels japonais. Ce schma, normatif en franais, ne reprsente pour les Japonais5","(",*:VNJ
quÓune alternative possible au ki-syô-ten-ketu, qui reste de loin le plus dveloppement Î conclusion Ç). Par contre, on ne retrouve pas, bien entendu, de texte organis en ki-syô-ten-ketu dans les données françaises. y Les apprenants japonais en FLE adoptent frquemment la forme rpandue dans leur culture du ki-syô-ten-ketu pour leurs productions en français. Les lecteurs franais, qui nÓy reconnatront pas de schma familier, penseront probablement que le texte nÓa pas de plan. De plus, dstabiliss par le ten Î trs apprci des Japonais Î ils jugeront souvent incohrent et illogique ce changement de thme.4.2. L"apparence de spontanéité
y Le premier chef-dÓÍuvre du zuihitu dans la littrature classique japonaise est Notes de chevet, crit au dbut du XI e sicle par Sei Shnagon et rdig pendant une priode dÓloignement de la Cour impriale : (8) dans ces mmoires, crits pendant les heures o retire chez moi, loin du Palais, je mÓennuyais et me croyais lÓabri des regards, jÓai rassembl des notes sur lesvnements qui sÓtaient drouls devant mes yeux et sur les rÝexions que jÓavais
faites en mon me. (Trad. par Beaujard 1999 [1966]) Dans Les Heures oisives, le procd de rdaction est plus clairement dcrit au tout dbut de lÓÍuvre : (9) Au gr de mes heures oisives, du matin au soir, devant mon critoire, je note sans dessein prcis les bagatelles dont le reÝet fugitif passe dans mon esprit. (Trad. par Grosbois et Yoshida 1968) LÓauteur confesse noter des penses qui lui viennent par hasard, et semble ainsi renoncer composer une Íuvre prmdite. Cette attitude illustre une modalit traditionnelle typique de la rdaction dÓun zuihitu qui a cours encore aujourdÓhui. Par exemple, lÓun des textes argumentatifs contemporains les plus frquemment repris dans les manuels de japonais pour les lycens est Ce qu"on appelle l"impermanence de Kobayashi Hideo, crit au XX e sicle. Au milieu de ce texte, lÓauteur crit : (10) É vrai dire, jÓai commenc crire sans savoir exactement o jÓallais. (Trad. par Ninomiya 1995) Cet aveu surprendra probablement les lecteurs occidentaux. En crivant ceci, lÓauteur semble renoncer faire un plan, la manire des Heures oisives que nous venons de citer. Cependant, la plupart des lecteurs japonais ne prendront pas cette phrase la lettre, mais y verront plutt AE une coquetterie somme toute assez banale de la part dÓun homme de lettres qui veut donner son texte une apparence de spontanit Ç (Ninomiya 1995). y Le caractre de spontanit du zuihitu dcrit ci-dessus est largement Autrement dit, lÓcrit doit garder lÓapparence naturelle de lÓenchanement des ides fond sur une logique implicite. Selon cette approche, les Japonais considrent souvent quÓun respect trop formaliste des structures rduit la libert de lÓesprit. LÓimportant leurs yeux est dÓexprimer une ide originale, sous une forme originale, laquelle il appartient lÓauteur de donner naissance. y Or, si cette attitude est recherche au Japon, elle ne proccupe pas les Occidentaux. Et si les apprenants japonais lÓadoptent dans leurs crits en franais, elle semblera aux Franais plus trange quÓautre chose. Souvent d"ailleurs, les professeurs de français natifs reprochent aux productions des Japonais de ne pas avoir de plan, quand, dans la plupart des cas, lÓauteur5","(",*:VNJ
japonais a simplement cherch donner son texte lÓaspect dÓun processus naturel de pensée. y LÓexemple suivant, crit par un tudiant en deuxime anne de FLE, illustre cette modalit typique du zuihitu. Il sÓagit du dbut dÓune composition dont le sujet est : AE Mes vacances dÓhiver Ç. Cette faon de commencer un texte est Üdle la tradition littraire japonaise. Rappelons, l encore, Les Heures oisives, uvre représentative du zuihitu, dont le titre original est dÓailleurs Tsurezure-gusa, Tsurezure signifiant AE nÓavoir rien faire Ç. LÓauteur du texte (11) a adopt lÓattitude typique, datant du Moyen ãge, dÓun crivain japonais. Or, ce type de commencement semblera peu passionnant pour un lecteur franais. Si lÓenseignant franais ne connat pas les rgles du zuihitu, il lui sera difÜcile dÓavoir envie de lire un tel texte dÓapparence compltement spontane.4.3. Le got du symbole
y Les Japonais ont tendance commencer leur raisonnement en citant des exemples ou des anecdotes, dans le but de donner une ide globale et symbolique des arguments quÓils vont dvelopper. Cette faon de sÓexprimer peut poser quelques problmes dans les communications interculturelles. Elle se prsente sous la forme dÓune argumentation allant du spciÜque au gnral, de lÓexemple la gnralisation, mode de raisonnement prfr des Japonais, comme lÓobservent Kobayashi (1984) et Hinds (1990) dans le cadre de la rhtorique contrastive, alors que le texte argumentatif franais commencera par des phrases de porte gnrale amenant le thme. La petite anecdote place en dbut de texte par les Japonais a un rle de sensibilisation ; elle familiarise les lecteurs avec les rÝexions abstraites qui vont suivre. Cette entre en matire tant assez frquente en japonais, il nÓest pas tonnant de la trouver aussi dans les productions en FLE, phnomne qui semblera trange aux Franais. Nous constatons ce transfert interculturel dans lÓexemple (12) ci-dessous. Il sÓagit du dbut dÓune dissertation crite par un étudiant japonais. (12) SUJET : La critique littraire est-elle un art ou une science ? y Sarrasine de Balzac est-il un art ou une science ? videmment cÓest un art. La morphologie du conte de Vladimir Propp est-elle un art ou une science ? CÓest une science sans doute. Alors S/Z de Roland Barthes ? On ne pourrait rpondre immdiatement. La place de la critique littraire est tellement instable que lÓon est incit sÓinterroger sur son statut, comme le sujet. y Mais quÓest-ce que veulent dire exactement lÓart et la science dans le domaine de la critique littraire ? Sont-ils vraiment si incompatibles que lÓon doive mettre la question la manire alternative : un art ou une science ? Ds le dbut, lÓauteur numre des exemples : Sarrasine de Balzac, La Morphologie du conte de Vladimir Propp et S/Z de Roland Barthes. LÓtudiant, qui ne matrise pas encore la technique de la dissertation, ne respecte pas ici la rgle de ne pas commencer par des exemples prcis et commet une erreur typiquement japonaise. y lÓapprenant japonais est entirement consacr une anecdote, non pas mise au service dÓun argument mais utilise comme traitement symbolique du sujet. Cette tendance est illustre dans lÓexemple (13), rdig par unetudiante en deuxime anne de FLE.
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