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Noesis

13 | 2008

Quine, Whitehead, et leurs contemporains

Ali Benmakhlouf et Sébastien Poinat (dir.)

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/noesis/1600

DOI : 10.4000/noesis.1600

ISSN : 1773-0228

Éditeur

Centre de recherche d'histoire des idées

Édition imprimée

Date de publication : 15 mars 2008

ISBN : 2-914561-46-6

ISSN : 1275-7691

Référence électronique

Ali Benmakhlouf et Sébastien Poinat (dir.),

Noesis

, 13

2008, "

Quine, Whitehead, et leurs

contemporains » [En ligne], mis en ligne le 15 décembre 2009, consulté le 19 septembre 2022. URL ; DOI : https://doi.org/10.4000/noesis.1600 Ce document a été généré automatiquement le 19 septembre 2022.

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2 - Whitehead et l'ontologie" Le divin dans le monde » selon Whitehead et BlondelBertrand Saint-SerninLa notion d'événement chez Whitehead et DavidsonPierre Livet3 - Whitehead entre empirisme et réalismeWhitehead et Russell : la discorde de 1917Guillaume DurandWhitehead et James : conditions de possibilité et sources historiques d'un dialoguesystématiqueMichel WeberDevenirs et individuations. L'hommage de Whitehead à BergsonDidier Debaise4 - Whitehead, les sciences sociales et la production du sensTraduire Whitehead : Modes of Thought

Bruno Poncharal

Whitehead et Schütz

Olivier Fortin

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PréfaceAli Benmakhlouf et Sébastien Poinat

1 Les textes présentés ici ont été prononcés lors de deux colloques organisés par leCentre de recherche d'histoire des idées (C.R.H.I.) de l'université de Nice - Sophia

Antipolis. Ils se sont tenus à Nice : " Quine et la logique » en mai 2004, et " Whitehead et

ses contemporains » en décembre 2006. L'originalité de ces deux colloques a consisté à

aborder les travaux de Quine et de Whitehead à partir de leurs contemporains et à restituer ainsi le contexte d'élaboration des philosophies de ces deux auteurs dits analytiques. Quine fut l'élève de Whitehead, le rapprochement est ici d'abord de proximité et d'histoire ; mais d'autres rapprochements plus latents doivent être construits, ce que ces deux colloques ont permis de faire.

2 Est-il possible, toutefois, de dégager une unité plus profonde et liée aux philosophies

mêmes de ces deux auteurs ? Il faudrait sans doute commencer par souligner l'importance que ces deux philosophes ont accordée aux connaissances positives pour leur propre pensée : la logique et les mathématiques, l'analyse du comportement et la linguistique, les sciences expérimentales. Mais les articles de ce recueil nous le montrent : ces champs de la connaissance positive, parfois jusque dans leur formalisme, amènent Quine et Whitehead à développer leurs grandes thèses philosophiques, sur

l'ontologie, sur l'épistémologie, ou encore sur l'expérience en général. Voilà ce qui nous

semble un premier élément de réponse : chacun a finalement nourri le coeur de sa philosophie des travaux contemporains menés dans des disciplines voisines. D'autres liens apparaîtront au lecteur au fil de sa lecture de ces contributions.

3 La première partie porte sur les relations entre Quine et ses contemporains.

La première série d'articles est ainsi consacrée aux études menées par Quine sur la logique et les systèmes formels, études qui sont d'une importance considérable pour sa philosophie. Gabriella Crocco montre ainsi comment l'analyse sémantique dela logique classique du premier ordre permet à Quine d'examiner à nouveaux frais la question de l'unicité et de l'universalité de la logique et de prolonger de manière critique les tentatives carnapiennes. La justification de l'empirisme par l'affirmation d'un contenu des mathématiques - un engagement ontologique des mathématiques en somme - est

menée dans cet article grâce aux trois principes suivants : le principe de

l'indétermination des théories face au contenu empirique, celui de l'indétermination de

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la référence (ou de la relativité de l'ontologie) et celui de l'indétermination de la traduction.

4 C'est finalement à la construction d'un empirisme enfin débarrassé de ses dogmes que

ces analyses logiques aboutissent. Elles nous conduisent aussi au rapport que Quine entretient avec l'ontologie. On sait en effet que pour Quine les questions philosophiques d'ontologie ne se posent pas ex abrupto : elles ne prennent sens qu'à l'intérieur d'un cadre scientifique particulier (un objet est ce qu'une théorie nous dit qu'il est), et c'est le cadre formel de Hilbert que Quine a choisi. Mais le lien est plus profond encore entre ces deux auteurs. Jacqueline Boniface montre ainsi comment la démarche quinienne de conciliation des thèses de l'indifférence ontologique, de

l'inscrutabilité de la référence, et de l'indétermination de la traduction, et surtout la

notion retravaillée de réalisme à laquelle elle aboutit, permettent de comprendre

également les travaux de Hilbert.

5 La deuxième série d'articles porte sur les questions de signification et de traduction

chez Quine. Le problème de la traduction fait appel aux thèses majeures de Quine sur la

vérité, sur l'ontologie (l'inscrutabilité de la référence), sur la linguistique

(l'indétermination de la traduction). En redéployant les analyses de Quine sur le problème de la traduction et de la signification, les articles de Bruno Ambroise et d'Ali Benmakhlouf montrent comment Quine est amené à dialoguer avec l'ensemble des auteurs contemporains : avec Frege et Carnap, sur la signification et le statut des propositions, avec les tenants du behaviorisme, et avec Peirce et Duhem pour les questions ontologiques. Quine a combattu le mentalisme, selon lui " l'idée de la contrepartie mentale d'une forme linguistique est absolument dénuée de toute valeur pour la linguistique en tant que science ». Les entités mentales étant inaccessibles à l'observation, il convient de pratiquer à leur égard le rasoir d'Occam. Mais il y a loin entre mentalisme et intensionalité. Celle-ci a droit de cité chez Quine sous une forme que l'article de Bernard Ruquet restitue : les attitudes propositionnelles définissent le caractère procédural de la connaissance et le dédoublement de la croyance entre croyance de re ou de dicto : " il y a des personnes que Ralph croit être des espions » n'est pas de même nature que " Ralph croit "il existe x (x est un espion)" ». Dans un cas une attribution de croyance de re et dans l'autre de dicto.

6 La deuxième partie du recueil est consacrée à Whitehead. Alfred North Whitehead est

un philosophe connu à la fois pour ses travaux en logique et en métaphysique. On lui doit avec Russell la mise en forme de la syntaxe logique que nous utilisons encore aujourd'hui. Des chercheurs français et belges le redécouvrent depuis une dizaine d'années, donnant à son projet de philosophie spéculative et néanmoins sous contrôle logique une nouvelle vigueur. Le C.R.H.I. a regroupé dans les années 1990 autour du professeur Dominique Janicaud des philosophes qui ont traduit son oeuvre de 1929 :

Process and Reality (Procès et réalité, Paris, Gallimard, 1995). C'est dans la continuité de ce

travail pionnier que ce colloque s'inscrit : il s'agit de construire des dialogues entre Whitehead et ses contemporains et de restituer les débats philosophiques et scientifiques de la première moitié du XXe siècle. Certains dialogues s'imposent d'eux- mêmes car Whitehead reconnaît sa dette à l'égard de philosophes comme James, Bergson ou encore Russell. Mais d'autres dialogues possibles avec Wittgenstein, Einstein, Bohr, Heisenberg, peuvent se révéler fructueux.

7 La première série d'articles de cette deuxième partie revient sur les liens que tisse

Whitehead entre différentes disciplines, en commençant par la logique et les

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notamment en lumière comment le travail de Whitehead s'inscrit dans celui de ses Whitehead sur la logique nous conduisent également à Wittgenstein, car on retrouve chez les deux auteurs la même volonté de rompre avec l'atomisme logique et l'isolement des propositions dites élémentaires. Dans son article, Ali Benmakhlouf montre comment Wittgenstein et Whitehead en rendent compte dans leurs analyses logiques. Il souligne également que cette démarche aboutit aux thèses majeures de la philosophie de Whitehead et au projet d'une nouvelle métaphysique, une métaphysique qui tenterait de saisir la solidarité intime du monde. Mais les analyses logiques ne sont pas les seules sources de ce projet : Whitehead s'appuie aussi sur les sciences

expérimentales. Il assiste ainsi à la naissance de la théorie quantique et la nouveauté de

cette théorie ne manque pas de produire son effet sur sa propre philosophie. C'est ce problème qu'étudie l'article de Sébastien Poinat, qui montre ainsi la pertinence des positions whiteheadiennes, tant pour les questions épistémologiques qui préoccupèrent les pères fondateurs de la physique quantique, que pour les problèmes ontologiques que celle-ci ne manque pas de poser.

8 La logique et la physique nous ont ainsi conduits aux questions touchant l'entité, qui

font l'objet des articles de Bertrand Saint-Sernin et de Pierre Livet. Pour Whitehead, il en va de la diversité des domaines de la connaissance comme de la multiplicité des apparences : elles doivent nous amener à la connaissance de l'entité. Or, cette quête du réel par le biais des entités chez Whitehead le rapproche de Blondel. Comme le montre Bertrand Saint-Sernin, ces deux auteurs partagent en effet une même conviction : la recherche sur l'être doit prendre la forme d'une cosmologie car l'être ne se comprend qu'à partir de l'univers, conçu comme cosmos, et de son devenir. C'est le sens des écrits de Whitehead sur " le divin du monde » qui peut alors être éclairé. Développant sa

pensée de l'être, Whitehead est également amené à introduire la notion d'événement.

Or, il est un contemporain de Whitehead qui partage cette démarche : c'est Donald Davidson. Le rapprochement entre ces deux auteurs fait l'objet de l'article de Pierre Livet, à partir de cette question : dans quelle mesure l'ontologie d'événements conçue par Whitehead permet-elle de répondre aux attentes de Davidson au sujet de la notion d'événements ?

9 Les articles suivants reviennent sur la philosophie de Whitehead dans son ensemble, en

étudiant les rapports qu'elle entretient avec trois auteurs que Whitehead lui-même identifie comme ayant joué un rôle de première importance pour sa pensée : Russell, James, et Bergson. L'ordre de présentation n'est pas chronologique ; il est déterminé par l'influence du philosophe sur la pensée de Whitehead. Le premier article revient ainsi sur un épisode de la vie, intellectuelle et personnelle, de Whitehead : l'année 1917 et la dispute entre lui et Bertrand Russell. La collaboration entre les deux auteurs avait accouché d'un ouvrage monumental, Les Principia mathematica, mais elle n'avait pas empêché certaines divergences philosophiques, en particulier sur la méthode logique d'analyse de l'expérience et de reconstruction du monde. Comme le montre Guillaume

Durand, elles aboutiront à des différences fortes sur l'utilisation d'une théorie

relationniste du temps. En 1917, la philosophie whiteheadienne se sépare définitivement de celle de Russell. Une autre clé pour appréhender la philosophie de Whitehead réside dans les liens historiques qu'il entretient avec les derniers travaux de William James et que Michel Weber entreprend d'examiner. Mais en philosophie, on ne

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peut se contenter de rapprochements purement historiques, sous peine que la penséedemeure stérile. Michel Weber commence donc, à partir de l'oeuvre même deWhitehead, par jeter les bases d'un dialogue plus éclairant, parce que systématique,

entre ce qu'il appelle " l'empirisme radical imaginatif » de Whitehead et " l'empirisme radical expérimental » de James. Il faut en effet être philologiquement prudent et conceptuellement prévenu pour s'engager dans la pensée d'un philosophe à partir de celle d'un autre. C'est ce que montre Didier Debaise dans son article consacré à Bergson. Si Whitehead lui-même rend hommage à Bergson, la thèse - courante - d'une continuité entre les deux philosophies doit être soumise à la critique. Selon Didier Debaise, une étude attentive de la notion de durée nous montre une divergence profonde entre les deux penseurs : alors que Bergson cherche à appréhender la durée à partir d'une expérience immédiate de celle-ci, notre saisie de la durée est, chez Whitehead, médiatisée par des abstractions. C'est finalement ce qui pourrait nous amener à donner à la philosophie de Whitehead le nom, provocateur et éclairant, d'" empirisme spéculatif ».

10 La dernière série d'articles est consacrée aux rapports qu'entretient Whitehead avec laquestion du sens : le sens d'un texte ou celui d'une action réalisée par un acteur social.

Cette question se pose d'abord pour les écrits de Whitehead, qui sont d'une redoutable

difficulté pour qui entreprend de les traduire. Mais cette difficulté est liée à la chose

même, c'est-à-dire à la production du sens chez Whitehead. Bruno Poncharal, angliciste et traducteur, a accepté de donner quelques éléments sur ce problème de la langue de Whitehead. Puisque le déploiement des concepts est, comme pour tout grand auteur, indissociable du style lui-même, l'étude attentive des textes de Whitehead nous permettra d'en mieux saisir les significations. À partir de Modes of Thought, Bruno Poncharal montre précisément comment le sens se construit à partir des formes d'écriture propres à Whitehead, et quelles erreurs de traduction il faut éviter. Original dans la production du sens à l'intérieur de ses propres textes, Whitehead l'est aussi, aux yeux du sociologue Alfred Schütz, lorsqu'il s'agit de saisir le sens d'une action et de concevoir l'acteur social. Schütz découvre l'oeuvre de Whitehead au début des années cinquante et en devient alors un lecteur attentif. Comme nous le montre l'article d'Olivier Fortin, il trouve dans la philosophie de Whitehead des éléments pour repenser le sujet et l'action individuelle. C'est là une des qualités de la philosophie de Whitehead : son efficience pour penser des problèmes de tous les jours.

11 Nice, janvier 2008AUTEURSALI BENMAKHLOUF Agrégé de philosophie, est actuellement professeur à l'université de Nice-Sophia Antipolis. Il est

membre de l'Institut international de philosophie et du Comité consultatif national d'éthique. Il a

publié de nombreux ouvrages sur Frege (Vrin, 2002, P.U.F., 1997, Ellipses, 2001) et sur Russell

(P.U.F., 1996, Belles Lettres, 2004, Ellipses, 2001) ainsi que sur Averroès (Belles lettres, 2000 et

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2003, Ellipses, 2007) et sur Al Fârâbî (Seuil, 2007). Il a fait paraître en septembre 2008 un livre sur

Montaigne aux éditions des Belles Lettres.

SÉBASTIEN POINAT

Est allocataire-moniteur en philosophie à l'université de Nice-Sophia Antipolis. Après un travail

de Master II sur Karl Popper et la théorie quantique, il prépare une thèse de doctorat sous la

direction d'Ali Benmakhlouf (C.R.H.I.) et de Thierry Paul (D.M.A., E.N.S.-Ulm). Ses recherches

portent sur les réalisations expérimentales récentes en physique quantique et leurs implications

philosophiques. À paraître : " Le corps du physicien dans la constitution du savoir », dans Bernard Andrieu (éd.), Le Corps du chercheur (juin 2009).

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I - Quine et ses contemporains

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I - Quine et ses contemporains1 - Quine et les analyses formelles

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Substitution, concaténation etgrammaire : Quine et le problème del'universalité de la logiqueGabriella Crocco Introduction

1 Le statut de la sémantique de la logique classique du premier ordre explicitée en 1970

dans Philosophy of Logic1 joue un rôle central dans la philosophie de Quine. Les conséquences de cette analyse sémantique lui permettent de donner une explication plausible de l'assertion selon laquelle la logique classique de premier ordre est la logique, une et universelle de notre science, condition de possibilité de l'universalité du langage, et donc de la science, malgré la relativité de l'ontologie, la pluralité des traductions possibles et l'indétermination des théories face à l'expérience. Loin de constituer donc un point de détail dans l'économie de l'oeuvre de Quine, la portée de ses analyses logiques nous semble aller au coeur du projet de redéfinition de l'empirisme sans dogmes. Ce travail est consacré à justifier cette affirmation.

2 Dans la première section, nous proposerons une mise en perspective des thèsesquiniennes pour en souligner l'aspect systématique. Les questions de philosophie du

langage, d'épistémologie naturalisée et d'ontologie sont chez lui au service d'une tentative de concilier l'empirisme avec ce qui pour Quine était une conclusion quinien s'inscrit donc dans le prolongement des tentatives carnapiennes

2 : montrer

comment l'universalité et l'unicité du langage, couplées à l'universalité du contenu sensoriel non structuré de notre expérience permettent à elles seules de disposer du

scepticisme et du relativisme sans rendre nécessaire le recours à des thèses

métaphysiques quelles qu'elles soient. L'élimination des scrupules de Carnap quant à la reconnaissance d'un contenu des mathématiques facilitent donc la tâche de Quine, tout en ouvrant de nouveaux problèmes. Dans la deuxième section, nous esquissons certaines de ces nouvelles difficultés tout en introduisant le problème sur lequel nous

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nous concentrerons dans la troisième section, c'est-à-dire la modestie ontologique desressources sémantiques de la logique classique de premier ordre. Grâce à cette mise en

perspective, il devrait apparaître clairement comment l'analyse des notions de substitution, de concaténation et de grammaire joue dans la philosophie de Quine un rôle clef. Nous en indiquerons les traces dans la solution proposée par Philosophy of Logic sur la question de l'unicité et de l'universalité de la logique.

3 Un bilan des difficultés de cette solution et des conséquences de ces difficultés sur

l'ensemble de la philosophie quinienne sera proposé dans la conclusion.

1. Le programme de Quine et la question du contenu

des mathématiques " bond-breaking », " road-breaking » " epoch-making »3 ont eu un impact certain sur les premières orientations de sa pensée. Plusieurs faits témoignent en ce sens.

5 D'abord, (à en croire ce que rapporte Rodriguez Consuegra4), ces théorèmes confirment

les doutes du jeune Quine qui, en réfléchissant par lui-même sur les paradoxes, était arrivé à la conclusion qu'une formalisation complète des mathématiques au sens classique était impossible.

6 Ensuite, les résultats d'incomplétude constituent l'arrière-fond de la critique quinienne

à Carnap. En 1935, dans Truth by convention5, Quine critique la conception linguistique de la vérité par un argument dans lequel a) si la question de la réductibilité des mathématiques à la logique est examinée dans la tradition du logicisme, la possibilité de la nature linguistique des mathématiques est ouvertement écartée ; b) la question de la cohérence et de la complétude des conventions qui devraient permettre la définition de la vérité logique est au centre de l'argument du cercle vicieux par lequel Quine exclut la nature conventionnelle des vérités logiques.

7 Enfin, la question de l'incomplétude constitue un des pôles autour desquels l'activité

logique de Quine se concentre autour de 1940. Pour n'en citer qu'un exemple, dans le dernier chapitre de Mathematical Logic6, Quine établit un résultat qui implique le

théorème d'incomplétude par une technique qui ne fait pas appel au procédé

des nombres est absolument indéfinissable dans une proto-syntaxe (c'est-à-dire un système formel dans le langage de la logique du premier ordre dans lequel les procédures de preuve sont effectives et ne peuvent pas faire appel à la signification des symboles qu'elles contiennent), et cela soit que le système en question soit complet soit qu'il ne le soit pas. Quine y fait référence dans un article de 1992 dans lequel il souligne, non sans une pointe d'orgueil : Ma manière de traiter la question en 1940 était nouvelle en ce sens, qu'au lieu de donner un modèle de la proto-syntaxe dans la théorie des nombres, parquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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