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Mise en page 1

Dans le cadre des nouveaux programmes de la classe de 5e les instructions Le Lion de Joseph Kessel. SOMMAIRE. Introduction : L'intérêt pédagogique.



Cette séquence sur Le Lion de Kessel a été réalisée par Mme

Ce travail a été effectué avec une classe de Cinquième d'un bon niveau composée d'élèves aimant pour la plupart la lecture. Les parties en bleu correspondent à 



LISTE DE LECTURES POUR LENTREE EN 5ÈME ET LANNEE DE

EN 5ÈME ET L'ANNEE DE 5EME Les professeurs de Français de 5ème ont constitué pour vous cette bibliographie. ... Le Lion J. Kessel. Sans Famille H. Malot.



Collège Notre-Dame de Jamhour Juillet 2013 Classe de 5ème Vous

Collège Notre-Dame de Jamhour. Classe de 5ème. Récit d'aventures. Le Lion. Patricia la fille de Bull Bullit



Dictée du lundi 4 novembre 2019 : extrait de « Le lion » de Joseph

Dictée du lundi 4 novembre 2019 : extrait de « Le lion » de Joseph KESSEL. Un visiteur arrive dans le parc Royal du Kenya pour y passer quelques jours



Fleur dencre-Français 5e

et œuvres littéraires. Histoire des arts. 5e. Usage limité à cet établissement et à l'année scolaire 2013-2014 Joseph Kessel (1898-1979). Le Lion.



TABLEAU SYNTHETIQUE DES EXIGENCES DU PROGRAMME DE

TABLEAU SYNTHETIQUE DES EXIGENCES DU PROGRAMME DE CINQUIEME lion* Perceval ou le Conte du Graal* ; ... -Le Lion de Joseph Kessel ;.



Des conseils de lecture pour les élèves de 5ème

Le Lion J. Kessel ;. ? Babe le cochon devenu berger



baermasson_anciensnouveauxprogrammes_cycle4 5ème Ancien

5ème. Ancien programme nouveau programme. 1. Littérature du Moyen Age et de la London ; - Le Lion de Joseph Kessel ; - Vendredi ou la vie sauvage de ...



listes des livres 20-21 secondaire

Liste des livres Classe de 5ème. MATIERE Français 5ème Fleurs d'Encre Edition ... Le lion. J. Kessel. Gallimard jeunesse. 9-782-070-612-567.

Collège Notre-Dame de Jamhour Juillet 2013

Classe de 5ème

Vous traiterez les cinq sujets suivants

Sujet 1

L'hiver était rude et il faisait un froid de canard. Les paysans avaient creusé un trou dans la glace et

laissé à proximité un seau qui leur servait à puiser de l'eau. C'est là que Renart conduisit Ysengrin, le loup

et le tenta en lui tenant ce discours : " Approchez, approchez, mon bon oncle. Vous trouverez là, en grand nombre, les barbeaux, les

tanches, les harengs et les anguilles... Voici le seau qui sert à les prendre et pour bien faire, voici un

conseil : attachez-le à votre queue... »

Rédigez une suite à ce récit dans lequel Renart essayera de duper Ysengrin. Vous respecterez les

critères de la suite d'un récit, sans oublier d'insérer dans la DA un dialogue court et expressif.

Sujet 2 :

Ce matin, le château de Brocéliande est sens dessus dessous. L'épée du roi Arthur a disparu. Un

voleur se cache donc dans le château. Seul un chevalier preux pourra le démasquer et retrouver l'arme

invincible du souverain.

Imaginez ce récit de chevalerie, dans lequel vous utiliserez le vocabulaire de la chevalerie, insisterez

sur les qualités du chevalier, insérerez une scène de combat et respecterez les cinq étapes du schéma

narratif.

Sujet 3 :

Jadis vivait un vilain qui se faisait passer pour médecin. À force de mensonges et de supercheries,

tout le monde crut en ses fausses capacités. Un jour, la fille du Roi fut prise d'un grave malaise, et on fit

appel au faux médecin pour la guérir...

Imaginez une suite à ce début de fabliau en respectant les critères de la suite d'un récit.

Sujet 4 :

Après le naufrage de leur navire, Capitaine Flint et son équipage échouèrent sur une île sauvage au

large du Pacifique. Affamés et à bout de forces, ils s'enfoncèrent alors dans la forêt vierge dans l'espoir de

trouver de quoi se nourrir. Soudain, ils entendirent une musique étrange, Ils avancèrent de quelques pas et

distinguèrent, entre les fourrés, des sauvages vêtus de peaux de bêtes qui effectuaient une danse

frénétique autour d'un feu. Tout près, un homme blanc était attaché à un poteau...

Imaginez un récit d'aventures en respectant le schéma narratif et dans lequel vous placerez deux

pauses descriptives (la description d'un lieu et un portrait) en ménageant un moment de suspense dans un

passage du récit.

Sujet 5 :

Au cours d'une expédition au Pôle Nord, vous deviez traverser une plaine glacée pour arriver au

campement des ingénieurs. Votre attelage avançait péniblement dans cette plaine blanche, sous un vent

glacial. Soudain, vous aperçutes, au lointain, des taches sombres qui se déplaçaient dans cette immensité...

Imaginez le récit des événements, en respectant les cinq étapes du schéma narratif et en faisant

part de vos sentiments et émotions.

Collège Notre-Dame de Jamhour Classe de 5

ème

Récit d'aventures

Le Lion

Patricia, la fille de Bull Bullit, administrateur

1 du parc naturel du Kenya2, donne rendez-vous au

narrateur dans la brousse

3 où, stupéfait, il la trouve en train de jouer avec un lion, King, qu'elle a adopté

depuis sa naissance. Un amour profond lie la bête à la fillette. Oriounga, un guerrier Masaï, a décidé

d'affronter King, afin de prouver sa bravoure aux yeux de sa tribu. 1 5 10 15 20 25
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King, le mufle

aplati contre l'herbe, contemplait Patricia et de temps à autre l'appelait d'un

grondement affectueux. Il était là, sous leur arbre, Patricia tout près de lui, le regard fixé sur l'horizon.

Sous les paupières pesantes et à peu près closes, les yeux de King n'étaient plus qu'un fil jaune. Il

ressemblait au sphinx . Le jeu commença enfin. Il avança un peu le mufle, lécha très légèrement la

joue de la petite fille. Elle lui donna un coup de poing sur les narines, agrippa sa crinière, la tira à

pleines mains, posa son visage enfiévré contre les narines du lion. Et King rit de nouveau et de

nouveau se laissa glisser sur le flanc. Les yeux heureux du lion étaient de nouveau des yeux d'or.

Patricia s'étendit contre lui. Mais elle ne quittait pas du regard la lointaine lisière de la brousse

Quelques instants s'écoulèrent en silence. Et, enfin, émergea d'un fourré lointain un homme que

je ne reconnus pas tout de suite. Sa silhouette semblait sortir de la nuit des temps. Un grand bouclier

tenu à bout de bras la précédait et, couronnant la tête aux reflets d'argile et de cuivre, flottait, à la

hauteur du fer de lance, l'auréole royale des lions

4. Armé, paré selon la coutume sans âge, Oriounga le

guerrier venait pour l'épreuve - qui d'un Masaï faisait un homme et pour gagner par elle Patricia.

Patricia et King furent debout dans le même instant. Le lion avait senti approcher l'insolite 5, le

trouble, la menace. Maintenant, la petite fille et King, côte à côte, elle, le tenant par la crinière

et lui,

les babines légèrement retroussées sur les crocs terribles, regardaient grandir le guerrier Masaï.

C'était la fin du jeu.

La petite fille l'avait soudain compris. Sa figure n'exprimait plus ni la gaieté, ni la curiosité, ni

l'amusement, ni la colère, ni la tristesse. Pour la première fois, je voyais sur les traits de Patricia la

surprise épouvantée devant le destin en marche, l'angoisse la plus nue et la plus enfantine devant

l'événement qu'on ne peut plus arrêter. Elle cria des paroles en masaï. Je compris qu'elle ordonnait,

qu'elle priait Oriounga de ne plus avancer. Mais Oriounga agita sa lance, leva son bouclier, fit ondoyer

la toison fauve qui ornait sa chevelure et avança plus vite. Oriounga était à quelques pas de nous.

Un grondement sourd mais qui glaçait le sang ébranla la nuque et les côtes de King. Sa queue

avait pris le mouvement du fléau

6. Il sentait l'ennemi. Et l'ennemi avait cette fois une lance

étincelante et un morceau de cuir aux couleurs barbares, et, surtout, surtout cette crinière. Oriounga

s'était arrêté. Il ramena son bouclier contre lui et poussa un cri dont la stridence me parut aller

jusqu'au ciel. - King, non ! King, ne bouge pas, murmura Patricia. King obéit encore. Oriounga rejeta une épaule en arrière et leva le bras dans le geste éternel des lanceurs de

javelot. La longue tige de métal étincelant, à la pointe effilée, prit son vol. Alors, à la même seconde

où le fer entra dans la chair de King et juste à l'instant où le sang parut, Patricia hurla comme s'il

s'était agi de sa propre chair et de son propre sang. Et au lieu de retenir King de toutes ses forces

, de

toute son âme comme elle l'avait fait jusque-là, elle le lâcha, le poussa, le jeta droit sur l'homme noir.

Le lion s'éleva avec une légèreté prodigieuse et sa masse hérissée, rugissante, retomba d'un seul coup

sur Oriounga. Les deux crinières, la morte et la vivante, n'en firent qu'une. Patricia criait au lion, sans

mesurer la portée de son cri : -Tue, King, tue !

Déjà le bouclier, malgré la triple épaisseur du cuir, s'ouvrait sous les griffes tranchantes et déjà la

misérable et sombre quenille

7 humaine dépouillée de sa carapace dérisoire8 se tordait, se débattait,

sous la gueule du trépas 9. 45
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60

Je fermai les yeux, mais les rouvris aussitôt

. Un grondement mécanique avait soudain couvert le

grondement animal. Un tourbillon de poussière s'éleva de la savane. De son sein, la Land Rover surgit,

lancée à la limite de sa puissance. Bull Bullit était au volant. Arrivé à la hauteur d'un fourré proche, il

freina de telle manière que la voiture hurla. À l'instant où King allait saisir le cou du guerrier entre ses

crocs, une balle, puis une autre l'atteignirent là où il le fallait, droit au coeur. Il fut soulevé, rejeté par

le choc et rugit de surprise plus encore que de colère.

Et tout à coup ce fut le silence. Et tout à coup, à l'ombre des longues branches chargées

d'épines, il y eut, couronnées deux crinières, deux formes inertes : le corps d'un homme et le corps

d'un lion. À leur côté une petite fille se tenait sans mouvement. Patricia regardait King.

Le lion gisait

sur le flanc, les yeux ouverts, la tête appuyée contre l'herbe. Il semblait attendre

que Patricia vînt s'allonger contre lui une fois de plus. Et Patricia, qui n'avait pas encore compris qu'il

existait une fin aux jeux les plus beaux, à l'être le plus précieux, Patricia se pencha sur King et tendit

alors une main vers les yeux d'or, vers celui qui, à l'ordinaire, semblait rire et cligner. L'expression du

regard n'avait plus de sens, plus de nom. Patricia appuya ses paumes contre ses tempes. - King, cria-t-elle d'une voix épouvantable, King, réveille-toi !

Une espèce de voile vitrifié

10 commençait à recouvrir les yeux du lion. Patricia agrippa

furieusement, sauvagement la crinière de King pour le secouer, le forcer à gronder ou à rire. La tête

du lion ne bougea pas. La gueule resta béante

11, mais inerte12. Le regard était de verre. Patricia lâcha

la toison et leva le visage vers le ciel, le soleil. (Elle vit de grandes formes noires aux ailes déployées

et à la tête chauve tournoyer au-dessus de l'arbre de King). Étendu près d'elle, il s'éloignait chaque

instant davantage et (Patricia se demandait où il s'en allait), où il était déjà parti.

Joseph KESSEL, Le Lion

1 Personne qui assure l'organisation du parc.

2 Etat de l'Afrique Orientale.

3 Contrée sauvage des régions tropicales couverte d'arbrisseaux et d'arbustes.

4 Crinière d'un lion mort qui recouvre la tête du Masaï.

5 L'étrange.

6 Tige horizontale d'une balance aux extrémités de laquelle sont suspendus les plateaux. Dans le texte cela signifie que la queue

de King bougeait de droite à gauche comme le mouvement de la tige du fléau.

7 Chose misérable, corps sans défense.

8 Nom donné au bouclier qui sert à parer les coups mais qui est devenu ridicule et inutile car il n'a pas pu sauver le guerrier des

griffes du lion.

9 La mort.

10 Qui ressemble au verre, sans vie.

11 Grande ouverte.

12 Inanimée, immobile.

QUESTIONS

1. Quels sont les personnages principaux dont il est question dans cet extrait ? Quelle relation existe-t-il

entre eux ?

2. a) Relevez, entre les lignes 1 et 10, les termes qui renvoient au paysage.

b) Quelle impression se dégage de cet endroit ?

3. a) L. 1 à 8 : Relevez, dans ce passage, les expressions qui caractérisent les yeux du lion.

- Sur quoi mettent-elles l'accent ? b) L. 51 à 60 : " Le lion gisait... de verre. » - Relevez les mots et expressions qui désignent le regard de King dans ce passage. - Que réalise Patricia à ce moment ? Comment réagit - elle ?

4. a) L. (9 à 13) et (24 à 34) : " Quelques instants... Patricia » / »Un grondement... l'homme noir. »

Relevez, dans un tableau à deux entrées, d'une part, l'aspect physique du guerrier et, d'autre part, ses

actions. (L.9 à L.13) ASPECT PHYSIQUE (L.24 à L.34) ACTIONS b) - Quels sentiments inspire à Patricia le personnage ? - Relevez, dans les lignes 18 à 24, les deux groupes nominaux qui justifient votre réponse.

5. a) L. 24 à 38 : " Un grondement sourd... tue ! »

Quelles ont été les réactions du lion et de Patricia à la vue du guerrier ? Relevez pour chacun une

expression qui justifie votre réponse. b) L. 32 - 33 : " Patricia hurla...propre sang. » Nommez et interprétez la figure de rhétorique contenue dans la phrase ci-dessus.

6. " Je compris qu'elle ordonnait à Oriounga de ne plus avancer.» (L.21-22)

a) Donnez la nature et la fonction des propositions dans cette phrase.

b) Récrivez la phrase en remplaçant le verbe " comprendre » par le verbe " douter » au présent et faites

les transformations qui s'imposent. c) Justifiez le mode et le temps du verbe ainsi obtenu dans la proposition subordonnée.

7. " À l'instant où King allait saisir le cou du guerrier entre ses crocs, une balle l'atteignit droit au coeur. »

(L.45-46) a) Faites l'analyse des propositions dans cette phrase.

b) Récrivez la phrase en conjuguant le verbe " atteindre » au présent et en remplaçant " à l'instant où »

par " avant que » et faites les modifications nécessaires. c) Justifiez le mode et le temps du verbe ainsi obtenu dans la proposition subordonnée.

8. Écrivez les verbes entre parenthèses au mode et au temps convenables :

La petite fille (comprendre) que c'était la fin du jeu. Elle réalisa que King ne (bouger) plus. Son père

s'avance vers elle mais avant qu'il (pouvoir) la serrer dans ses bras, elle s'écrie : " Ne me touche pas, je ne

peux plus te voir. »

9. a) Analysez grammaticalement les mots et groupes de mots soulignés et en gras dans le texte :

- L. 15 : " Par la crinière » - L. 33 : " De toutes ses forces » - L. 42 : " Aussitôt » b) L. 60 à 62 : " Elle vit... parti. » Analysez logiquement les propositions entre parenthèses et en gras dans le passage ci-dessus.

10. Comment comprenez-vous la dernière phrase du texte : " Étendu près d'elle, il s'éloignait chaque

instant davantage et Patricia se demandait où il s'en allait, où il était déjà parti. »

Collège Notre-Dame de Jamhour Classe de 5ème

Fabliau

Le Curé qui mangea des mûres !

" Un curé voulait se rendre au marché. Il fit préparer sa mule et se mit en chemin. L'automne

s'éternisait, il faisait beau, un délicieux parfum flottait dans la douceur de l'air et le curé sur sa bête

parcourait les pages de son bréviaire1 en levant de temps à autre son regard sur la paisible campagne.

Il s'approchait du village, quand il remarqua, surgissant du côté de la route, un étroit chemin,

avec par delà le fossé une haie chargée de mûres brillantes. " Sainte Vierge, s'exclama l'homme, jamais je n'ai vu de tels fruits ! »

Aussitôt, il s'engage sur le chemin. Il juge de la profondeur du fossé, réfléchit un moment, mais il se

décide : il avance sa mule et atteint le buisson. Il cueille avec gourmandise les mûres fondantes. Elles

sont délicieuses, sucrées et aigres à la fois. Il se pique la main mais, tout à son péché, il remarque à

peine la brûlure des épines. Il ne veut pas laisser perdre pareil trésor.

Cependant, les fruits les plus gros couvrent le sommet de la haie. Ils luisent à la lumière brillante du

soleil. Pour s'en saisir, le curé se dresse en équilibre sur la mule ; il se campe bien sur ses deux

jambes, et, comme un porc, s'engraissait, s'emplissait la panse en savourant les mûres offertes à la

dérobée. La mule est patiente, elle n'esquisse pas le moindre mouvement. Satisfait et comblé, le curé contemple sa compagne. Il admire son air tranquille et ne peut s'empêcher de songer :

" La brave bête que voici ! S'il arrivait qu'un farceur se mette à crier " Hue », je chuterai de tout mon

long dans le fossé ! »

Le maladroit ! Il avait songé à voix haute et avait dit " Hue ». La mule s'écarte du buisson, le curé

perd l'équilibre et tombe à la renverse. Sa cheville s'est tordue et enfle, le fossé est glissant de terre

humide, il ne parvient pas à se redresser pris dans les plis de sa soutane2, il dérape3. Il souffre,

impossible de tenir sur ses jambes, il retombe. La mule l'observe, elle regagne la route. Elle a faim

elle aussi. Au petit trot, elle regagne le presbytère 4 sans plus attendre son infortuné maître.

Quand ils la voient arriver, seule, les valets sont inquiets :

" Notre curé a eu un malheur, disent-ils. Partons à sa recherche, sans doute est-il en bien mauvaise

posture ».

Ils se mettent en route aussi vite qu'ils peuvent et arrivent près du chemin. Le chapelain5 entend

leurs pas précipités, il s'écrie : " Holà ! Je suis dans ici, dans le fossé. J'ai des épines partout, portez moi aide ! Enfin, les valets tirent le curé hors du fossé. L'un d'eux lui demande :

- Mais que faisiez vous en pareil lieu, monsieur le curé ? Tenez vous bien....Par quelle infortune êtes

vous parvenu en cet endroit si misérable ? La route est loin d'ici.

Il leur répondit :- Ah ! Le péché, le péché. Je suis un homme faible, j'avais beau me consacrer à la

lecture de mon bréviaire, les mûres m'ont tenté. Je suis monté debout sur la selle ! Aidez moi à

rentrer je vous en prie. Je suis épuisé de douleur. Il ne faut jamais penser tout haut, Messeigneurs. »

1 Livre contenant des prières et que l'on considère comme un guide- Bible.

2 Vêtement long en forme de robe.

3 Glisse involontairement.

4 Habitation du curé dans une paroisse

5 Prêtre qui dessert une chapelle privée.

Néanmoins, la mésaventure du curé rassure le public : l'histoire montre que les prêtres eux-mêmes

peuvent succomber au plaisir coupable de fruits sucrés. Comme toute autre personne, ils doivent lutter contre les tentations de l'existence quotidienne et peuvent oublier à l'occasion les enseignements moraux qu'ils dispensent à leurs paroissiens.

Questions

1- À quel genre littéraire appartient ce texte ? Justifiez votre réponse à l'aide de deux

caractéristiques illustrées d'exemples.

2- a) Délimitez la situation initiale et l'élément modificateur dans le texte. Justifiez votre réponse à

l'aide d'indices précis illustrés d'exemples. b) Donnez un titre nominal et expressif à chaque partie.

3- a) Repérez dans le texte toutes les expressions qui désignent le curé.

b) À votre avis, lesquelles qualifient le mieux le personnage ? Expliquez pourquoi.

4- a) Dégagez les trois traits de caractère du curé. Justifiez votre réponse dans chaque cas.

b) " Il se campe bien sur ses deux jambes, et, comme un porc, s'engraissait, s'emplissait la panse en

savourant les mûres offertes à la dérobée. » Identifiez et interprétez la figure de style présente dans cette phrase.

5- Etablissez le schéma actanciel de ce fabliau en prenant pour sujet le curé.

6- Relisez le dernier paragraphe du texte. Que résume-t-il ? Expliquez-le en deux ou trois phrases.

7- Précisez le mode, le temps et la valeur des verbes soulignés.

8- Réécrivez le passage en gras en conjuguant les verbes aux temps convenables du système du

passé.

9-" La mésaventure du curé rassure les femmes du village. »

a) Remplacez le groupe de mots souligné par le pronom convenable et précisez sa classe grammaticale et sa fonction.

b) Réécrivez cette phrase en conjuguant le verbe au plus-que parfait et justifiez l'accord du participe

passé. 1

Collège Notre-Dame de Jamhour Classe de 5

ème

Récit d'aventures

L'île perdue

Dans ce célèbre roman édité en 1883, le docteur Livesey, qui a découvert une carte indiquant

l'emplacement d'un trésor de pirates, monte une expédition pour le retrouver. Le jeune mousse, Jim,

raconte leur arrivée à l'île au trésor et leur abordage. 1 5 10 15 20 25
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35

Nous nous arrêtâmes à l'endroit même où une ancre était marquée sur la carte, à un tiers de mille environ de la côte, entre la terre et l'île du Squelette. Le fond était de sable fin. La chute de notre ancre mit en rumeur des milliers d'oiseaux qui s'élevèrent en tournoyant au-dessus des bois. Mais ils

redescendirent en moins de quatre ou cinq minutes, et tout retomba dans le silence.

Cette petite rade

1 était complètement entourée de terres, perdue dans les bois, en quelque

sorte, car les arbres venaient jusqu'à la ligne des hautes marées, sur une plage très basse, et les

collines se trouvaient à une assez grande distance. Deux ruisseaux marécageux

2 se déversaient dans

cette espèce d'étang

3. Aussi la végétation, sur cette partie de la côte, avait-elle une sorte d'éclat

empoisonné. On n'entendait ni un souffle de vent ni un bruit quelconque, hors le ressac

4 des vagues

sur les brisants

5, à plus d'un mille de distance. Il y avait dans l'air une odeur toute spéciale d'eau

stagnante, de feuilles et de troncs pourris. Je remarquai que le docteur en était désagréablement

impressionné et faisait la grimace, comme s'il avait senti un oeuf gâté. " Je doute qu'il y ait des trésors ici, dit-il, mais je crois bien qu'il y a quelque danger. »

À peine eut-il prononcé ces mots que j'entrevis une forme qui, d'un bond rapide, s'abritait par-

derrière le tronc d'un pin. Était-ce un ours, un homme ou un singe ? il m'était impossible de le

deviner. L'être semblait noir et velu : je n'en savais pas davantage. Mais dans l'effroi de cette nouvelle

apparition, je m'immobilisai.

Aussitôt, la forme reparut et, faisant un grand détour, parut s'appliquer à me couper la retraite.

J'étais las, certes, mais eussé-je été aussi frais qu'à mon lever, je vis bien qu'il me serait impossible de

lutter de vitesse avec un tel adversaire. Passant d'un tronc à l'autre, la mystérieuse créature filait

comme un daim. Elle se tenait sur deux jambes, à la manière des hommes, elle courait presque pliée

en deux. Et malgré cela, je n'en pouvais plus douter, c'était un homme.

Il venait de se dissimuler derrière un tronc d'arbre ; mais il me surveillait attentivement car, au

premier geste que je risquai dans sa direction, il reparut et fit un pas à ma rencontre. Puis il se ravisa,

recula, s'avança derechef, et enfin, à mon étonnement et à ma confusion, se jeta à genoux et tendit

vers moi des mains suppliantes.

Je m'arrêtai de nouveau et lui demandai :

- Qui êtes-vous ?

- Ben Gunn, me répondit-il, d'une voix rauque et embarrassée comme le grincement d'une serrure rouillée. Je suis le pauvre Ben Gunn, oui, et depuis trois ans je n'ai pas parlé à un chrétien.

Je m'aperçus alors que c'était un Blanc comme moi, et qu'il avait des traits assez agréables. Sa peau, partout où on la voyait, était brûlée du soleil ; ses lèvres mêmes étaient noircies, et ses yeux

bleus surprenaient tout à fait, dans un si sombre visage. De tous les mendiants que j'avais vus ou

imaginés, c'était le maître en fait de haillons. Des lambeaux de vieille toile à voile et de vieux cirés le

vêtaient ; autour de sa taille, il portait un vieux ceinturon de cuir à boucle de cuivre, qui était la seule

partie solide de tout son accoutrement 6 .

1 Petit bassin naturel comportant une libre issue (ouverture) vers la mer où les navires peuvent trouver un bon mouillage.

2 Petits cours d'eau dormante peu profonde.

3 Etendue d'eau profonde et stagnante ; marais.

4 Retour des vagues sur elles-mêmes après avoir frappé un obstacle ou le rivage.

5 Rocher ou banc de sable où les vagues viennent mourir.

2 40
45
- Trois ans ! m'écriai-je. Vous avez fait naufrage ? - Non, camarade, répondit-il, marronné.

Je connaissais le terme et savais qu'il désignait un de ces horribles châtiments usités chez les flibustiers7, qui consiste à déposer le coupable, avec un peu de poudre et quelques balles, sur une île

déserte et lointaine.

Marronné depuis trois ans, continua-t-il, et pendant ce temps j'ai vécu de chèvres, de fruits et de coquillages. À mon avis, n'importe où l'on se trouve, on peut se tirer d'affaire. Mais, camarade, mon coeur aspire à une nourriture de chrétien. Dis, n'aurais-tu pas sur toi, par hasard, un morceau de fromage ? Non ? Ah ! c'est qu'il y a des nuits et des nuits que je rêve de fromage... grillé, surtout... et

puis je me réveille, et je me retrouve ici. - Dès que je pourrai retourner à bord, répliquai-je, vous aurez du fromage, au quintal8.

Robert-Louis STEVENSON, L'île au trésor.

6 Habillement étrange ou grotesque.

7 Pirates des mers américaines au 17e et au 18e siècles

8 Cent kilogrammes.

Questions :

-I- a- Précisez en deux ou trois lignes ce dont il s'agit dans cet extrait.

b- A quels types de textes appartient dans cet extrait ? Justifiez votre réponse à l'aide de deux critères

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