[PDF] La condition féminine Dans Le mariage de Figaro De Beaumarchais





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Pierre Augustin Caron de Beaumarchais - Le Mariage de Figaro

Le Mariage de Figaro fait suite au Barbier de Séville. Le comte Almaviva FIGARO s'interrompt. Héééé



Le Mariage de Figaro

L'écriture du Mariage de Figaro est achevée en 1778 mais Louis XVI redoutait la réaction du peuple aux critiques virulentes du pouvoir contenues dans le texte 



LE MARIAGE DE FIGARO - Comédie de Genève

11 mars 2018 Le Comte après Suzanne Fi- garo après son mariage



LA FOLLE JOURNÉE OU LE MARIAGE DE FIGARO

en déduire les relations préexistantes entre les personnages. FIGARO s'interrompt : … Héééé voilà le gros docteur



La condition féminine Dans Le mariage de Figaro De Beaumarchais

(Le mariage de Figaro) is considered as one of the three gates situated between two plays ( le Barbier de seville ) et(la mere coupable). Beaumarchais 





La folle journée ou le Mariage de Figaro Beaumarchais // Rémy

Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro étaient-elles des pièces révolutionnaires ? 22 Il attendra deux ans et connaîtra un échec complet.



La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro

Le Barbier montre comment. Lindor comte Almaviva



Data - Le mariage de Figaro

Théâtre complet. T. 1 : Eugénie. Les Deux amis. Le. Barbier de Séville. T. 2 : le. Mariage de Figaro. Tarare. La Mère coupable.



1

La condition féminine

Dans

Le mariage de Figaro De Beaumarchais

Bashar Sami Youssif

Université AL-Moustansyria

Faculté des lettres

Département de français

2 3

The french drama mouvement in the 17

th century has reflected social's indivial's situations.the society and it's members have become the main theme of various plots. Beaumarchais ,a classicul playwright, has offered a drama inspired by the 18th century society.in his repect ,he represnted three plays deemed as the best representative of his drama philosophy. (Le mariage de Figaro) is considered as one of the three gates situated between two plays ( le Barbier de seville ) et(la mere coupable). Beaumarchais endeavourd to unravel his society defects and violation hidden behind the commun social masks. One of such defects and bad situation he tried to tackle and fight is bitter oppression his society suffrered from .therefore,he offered his (le mariage de Figaro) to disclose such defect and made predominance. He sought to liberate women nather than call uponnthem to rebel against the social siuation. 4

Introduction

A partir du XVII siècle, la dramaturgie française a connu la doctrine de vraisemblance .La société et ses individus y ont été l'objet principal d'une intrigue complexe .Les jeux des quiproquos, des mots à double sens, des déguisements, des complots, des valets honnêtes et fidèles, constituent des procédés théâtrales dont dépend presque toute la comédie classique des

XVII et XVIII siècles.

Beaumarchais fait toujours partie de ce théâtre comique dont les principaux thèmes sont inspirés de la société du XVIII siècle. Il a écrit une trilogie considérée comme son chef -d'oeuvre théâtral le plus important qui a incarné

sa philosophie dramatique. Le mariage de Figaro, objet de notre étude, est le deuxième volet de cette trilogie .Il se situe entre le Barbier de Séville et la mère coupable. Homme de théâtre par tempérament, Beaumarchais est sensible à tous les

courants de son siècle .Le mariage de Figaro, créé en 1784, est la meilleure expression de toutes ses expériences dramatiques : " les vices, les abus, voilà

ce qui ne change point mais se déguise en mille formes sous le masque des moeurs dominantes », a-t-il dit dans sa préface. Il a essayé d'en faire une comédie de moeurs qui insiste sur le comportement social de l'individu et sur l'injustice de certains ordres sociaux. La condition féminine, un de ces ordres, parait l'intéresser et occuper une place majeure dans cette comédie. Ainsi, comment Beaumarchais a -t-il exposé ce statut de la femme au XVIII siècle ?ce siècle a-t-il été pro ou anti-femme ? Et quel parti notre dramaturge a -t-il pris dans l'exposition de cette condition ? 5 La femme dans la société du XVIII siècle : A L'époque classique, la différence du droit entre l'homme et la femme est bien évidente. Quelque soit son régime matrilinéaire, elle est toujours soumise à la volonté masculine .Le père ou le mari exerce sa puissance , non pour la protéger mais plutôt pour son intérêt à lui . L'ordre social des XVII et XVIII siècles lui assure cette autorité. Ce thème d'autorité masculine et d'obéissance féminine est cher à Beaumarchais qui l'exploite largement dans cette pièce et surtout par la bouche de ses personnages féminins qu'il utilise pour dénoncer ou bien révéler au public le statut de la femme dans une société masculine. Une société qui accepte l'oppression de l'autorité et se montre indifférente aux femmes ; le couplet de Suzanne suggère ce propos : [Qu'un mari sa foi trahisse

Il s'en vante, et chacun rit

Que sa femme ait un caprice

S'il l'accuse, on la punit

De cette absurde injustice

Faut -il dire pourquoi ?

Les plus forts ont bien la loi

1] La société est beaucoup plus sévère avec l'inconduite de la femme qu'avec celle de l'homme.Le comte Almaviva qui trahit toujours sa femme n'a jamais été puni ou au moins reproché. La société de l'époque prévoyait des lois pour certaines fautes comme l'adultère .Elle avait des moyens pour contraindre la femme à ne pas sortir du cadre qui lui a été assigné. Le code civil napoléonien de 1804 pourrait être notre référence sur la supériorité de l'homme .Il assure l'autorité masculine sur la femme. L'autorisation des parents demeure indispensable pour le mariage des enfants, la suprématie du mari est reconnue en vertu de 6 l'ordre naturel. L'article (213) de ce code affirme que [Il faut que la femme sache qu'en sortant de la tutelle de sa famille, elle passe sous celle de son mari. [...] Le mari doit protection à la femme, la femme obéissance à son mari. [...] L'époux est seul maître de l'administration des biens du couple et le régime dotal du Midi est mis à mal. Le mari peut demander le divorce en cas d'adultère de la femme, mais celle-ci ne peut intenter une action que si la concubine a été introduite dans la maison commune 1] Beaumarchais dénonce l'usage abusif de l'autorité masculine qui touche spécifiquement la femme en cette fin du siècle à travers un personnage féminin. Marceline, une femme du peuple mais bien instruite, a l'audace de reprocher à Bartholo les égarements de sa jeunesse et de la rendre fille- mère. Elle a incité les autres personnages présents sur scène à prendre sa parole au sérieux : [Marceline : homme plus qu'ingrats, qui flétrissez Par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes C'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse [....]

Si vains du droit de nous juger

2 ] Cette réplique de Marceline est une indication de Beaumarchais qui veut que son public et ses lecteurs y prêtent attention ; femmes abusées et délaissées. Cet abus va plus loin jusqu'à toucher la personne la plus proche du pouvoir ; le comte Almaviva, toujours dans son contexte social, incarne le pouvoir féodal dont il use d'une façon tyrannique et passionnelle .Un pouvoir considérable puisqu'il est administratif, militaire, et juridique. Ce droit lui permet de séduire, de trahir et de délaisser sans le moindre reproche : [Je ne la suis pas, cette Rosine que vous avez tant poursuivie .Je suis la pauvre comtesse, La triste femme délaissée que vous n'aimez plus3 ], a dit la comtesse au comte après l'avoir délaissée et commencé à la trahir avec d'autres femmes dont Suzanne est la dernière proie. 7 Dans cette pièce, l'auteur accuse les hommes d'avoir créé un système politique et social qui ne fonctionne qu'en leur faveur et qui leur permet d'opprimer les femmes .Les lois sont faites par l'homme et pour l'homme comme le confirme Marceline lors du tribunal : [Dans les rangs même les plus élevés Les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire ; Leurrées de respects apparents dans une servitude réelle ; Traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes 4] Nous confirmons les propos de Marceline en nous référant au code civil de

1804 où l'époux est le seul maître de l'administration des biens du couple.

Le mari peut demander le divorce en cas d'adultère de la femme, mais celle- ci ne peut intenter une action que si la concubine a été introduite dans la maison commune ; [l'infidélité de la femme suppose plus de corruption et a des effets plus dangereux que celle du mari5]. Beaumarchais est conscient de la situation féminine de sa société, mais vouloir dénoncer cet abus sans essayer de le redresser est vain comme il l'a dit dans sa préface ; [Les vices, les abus, voilà ce qui ne change point mais se déguise en mille formes sous le masque des moeurs dominantes ;leur arracher ce masque et les montrer à découvert ,telle est la noble tâche de l'homme qui se voue au théâtre [....] on ne peut corriger les hommes qu'en les faisant voir tel qu'ils sont6 ]. Pour réussir cette tâche, notre dramaturge fait opposer les deux partis : tyran et tyrannisé .Le conflit des personnages, que ce soit latent ou patent ,est un procédé cher à lui . Chaque personnage qui fonctionne comme l'incarnation de certaine valeur ou conduite entre en conflit avec d'autres personnages incarnant des valeurs 8 opposées. Ainsi, le conflit des sexes est-il mis en scène en tant que deux partis opposés. Comment Beaumarchais va-t-il réussir sa perspective de dénoncer cet abus sans sortir de la norme de l'époque ? Quels procédés va-t-il mettre en scène pour se mettre en face de l'oppresseur? Dresse-t-il un appel à la révolte contre l'usage abusif du pouvoir masculin, ou il laisse aux personnages féminins la tâche de se défendre? 9

Le conflit des sexes :

Beaucoup de lecteurs et de spectateurs se rendent compte des la première lecture ou représentation du conflit et de l'oppression qui s'établit entre les deux sexes : le comte, les magistrats et autres nobles d'une part et les femmes en oppression d'autre part. Comme l'indique le titre, le mariage de Figaro et en particulier le personnage de Suzanne constitue l'événement autour duquel se déroulent toutes les actions de la pièce. Nous n'avons qu'à voir les cinq actes qui pourront être définis comme le parcours des combattants pour l'union finale de Figaro et Suzanne. Beaumarchais en profite pour lancer des critiques contre le pouvoir abusif masculin. Mais à quel obstacle ce mariage fait-il face ? Le comte en tant que détenteur du pouvoir et obsessionnel de Suzanne représente le seul obstacle à ce mariage comme le confirme Figaro dans son dialogue avec Suzanne et la comtesse [Figaro : Au fait, de quoi s'agit -il ? D'une misère .M. le comte trouve notre jeune femme aimable .il voudrait en faire sa maîtresse ; c'est bien naturel.7] Figaro et Suzanne doivent obtenir la permission de leurs maîtres selon la norme de la société féodale et nobiliaire. Ici éclate l'opposition. L'intérêt commun des femmes dans cette pièce suffit à établir une certaine thèse féministe. Une solidarité et coopération féminine se mettra donc en place; citons la scène XVI de l'acte IV où Marceline, après avoir découvert qu'elle est la mère de Figaro se consolide avec Suzanne dans ses efforts de choisir son mari; [Avertissons -la(Suzanne), elle est si jolie créature. Ah, quand l'intérêt personnel ne nous arme pas les unes contre les autres. Nous sommes toutes 10 portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé contre ce fer, ce terrible et pourtant un peu nigaud de sexe masculin8] Cette idée d'un front des femmes est pratiquement présente dans cette pièce. Cette solidarité féminine se voit aussi dans les rapports entre Suzanne et la comtesse; deux femmes souffrant de l'inconduite du comte, la première est draguée, la deuxième délaissée et humiliée. Cela les a poussées à se consolider et faire des complots et ruses pour redresser le comte tyran; la scène II de l'acte II, révèle le début d'une coopération entre la comtesse et Suzanne. Cette coopération a lieu dans la chambre de la comtesse où Suzanne raconte à sa maitresse sa mésaventure avec le comte. Les deux femmes décident de jouer un tour au comte ; il s'agit de remettre un faux billet révélant que la comtesse a rendez-vous avec un inconnu .Ce complot a pour objectif de susciter la jalousie du comte et l'empêcher de s'intéresser à

Suzanne ;

[La comtesse : pouvez -vous Figaro traiter si légèrement un dessin qui nous coûte à tous le bonheur ? 9] Le fait de partager les mêmes soucis rapproche les femmes de conditions sociales différentes. Ce geste de la comtesse a relativement réussi à susciter la jalousie et l'inquiétude du comte vis-à-vis de sa femme10. Mais le caractère violent et agressif du comte a joué son rôle à terroriser la comtesse. Lorsqu'il était à bout de fureur, il a menacé de la faire enfermer dans un couvent. Suzanne et la comtesse lui ont fait croire qu'elles ont joué la comédie afin de le punir. Le principal défaut du comte est son égoïsme. Il est prêt à tout sacrifier à son orgueil et à ses passions .Nous le voyons clairement tout au long de la pièce trépigner de rage, de colère, et de ses accès de violence comme à la scène

XII de l'acte V :

[Le comte : furieux ; taisez-vous donc, mon cavalier, répondez vous à mes questions ? 11 Figaro :( froidement); eh, qui pourrait m'exempter, monseigneur ?

Vous commandez à tout ici hors de vous-même

11] Dans la société du XVIII siècle, les rapports entre dominant - dominé sont très complexes. Le comte se trouve obligé de courtiser Suzanne pour obtenir ses faveurs : [Le comte : Mais tu sais tout l'intérêt que je prends à toi .Bazille ne t'a pas laissé ignorer mon amour .je n'ai qu'un instant pour t'expliquer mes vues.

Suzanne : Vivement ; je n'écoute rien.

Le comte : Lui prend la main ; un seul mot, tu sais que le roi m'a nomme son ambassadeur à Londres .J'emmène avec moi Figaro; je lui donne un excellent poste, et comme le devoir d'une femme est de suivre son mari.

Suzanne : Ah, si j'osais parler.

Le comte ; la rapproche de lui ; parle, parle ma chère ; use aujourd'hui d'un droit que tu prends sur moi pour la vie.

Suzanne : Effrayée; je n'en veux point,

Monseigneur, je n'en veux point. Quittez -moi je vous prie 12] Dans la mentalité de l'époque, courtiser ou aimer quelqu'un c'est se mettre à ses services, telle est l'origine du mot galant .Le désir qui ne connaît pas des barrières ou conditions sociales, pourrait rendre maître et valet des rivaux amoureux. Ici, le paradoxe qui est en effet l'inégalité sociale entre le comte et Figaro, devient égalité selon la notion de rivalité. Figaro peut être rival de son maître parce qu'il se considère, sur le plan humain, comme son

égal.

Ce qui pousse ce maitre tyran vers les femmes de sa maisonnée, est le désir insatiable. C'est l'expression de la volonté de dominer .Il veut posséder ces femmes et les enlever aux hommes de leur condition pour montrer qu'il est toujours le maitre. Nous remarquons dans certaines répliques qu'il essaye 12 d'éprouver et de versifier son pouvoir, et surtout sur les valets. A la scène IX de l'acte I, le comte, caché, écoute avec intérêts les propos de Bazille pour s'assurer de sa confiance et fidélité : [Bazille : N'auriez -vous pas vu monseigneur mademoiselle ? Suzanne : Brusquement : hé, pourquoi l'aurai-je vu ?laissez-moi. Bazille : S'approche : si vous étiez plus raisonnable, il n'aurait rien d'étonnant à ma question .c'est Figaro qui le cherche. Suzanne : Il cherche donc l'homme qui lui veut le plus de mal après vous ?

Le comte : A part : voit un peu comme il me sert.

13] En fait, le meilleur rapport qui puisse s'établir entre deux êtres de différentes conditions, comme nous l'avons vu, est un rapport de complicité. Cette relation existe franchement entre Suzanne et la comtesse. Elle est dénuée de toute rivalité et hostilité. Ce qui les approche, c'est la dépendance commune à l'égard d'un même despotisme; à savoir celui du comte. Les deux expriment une nécessité d'être solidaires pour préserver leur honneur et leur intérêt. Mais il s'agit cette fois, d'une solidarité et complicité féminine : au moment où la comtesse a proposé à Suzanne de créer une scène de déguisement, elle a fait exprès que personne n'en sache rien : [La comtesse : Il n'aurait personne d'expose... le comte ne pourrait nier...avoir puni sa jalousie, et lui prouver son infidélité .Cela serait ....alors : le bonheur d'un premier hasard m'enhardit à tenter le second .Fais-moi savoir proprement que tu te rends aujourd'hui, mais surtout que personne ....

Suzanne : Ah, Figaro

La comtesse : Non, non .Il voudrait mettre ici du sein ... 14] Le procédé du déguisement, autrement dit le théâtre dans le théâtre est une technique théâtrale nécessaire à structurer une dimension secondaire où les rôles s'enchainent les uns aux autres. 13 Les dominés ont éprouvé ici une nécessité de former ce monde pour prouver leur propos. Les femmes alliées mettront en scène leur complot à la scène VI de l'acte V et à celles qui suivent ; la comtesse et Suzanne arrivent, les habits échangés .Le déguisement a lieu dans une demie obscurité , ce qui a réussi ce déguisement et le quiproquo qui ont rendu ces scènes à la fois comiques et sérieuse. Le comte arrive et prend vraiment sa propre femme pour Suzanne : [Le comte : Comment !je ne pourrai faire un pas (à la comtesse qu'il prend pour Suzanne) mais laissez cette bizarrerie.... La comtesse : Imitant la voix de Suzanne ; l'espériez-vous ? [...] Le comte : Prend la main de sa femme ; mais quelle peau fine, qu'il s'en faut la comtesse ait la main aussi belle. [...] Le comte : A-t-elle ce bras ferme et rondelet, ces jolis doigts de grâce et d'espièglerie ? La comtesse : De la voix de Suzanne ; ainsi l'amour Le comte : L'amour ...n'est que le roman du coeur, le plaisir qui en est l'histoire, il m'amène à tes genoux.

La comtesse : Vous ne l'aimez pas ?

Le comte : Je l'aime beaucoup ; mais trois ans d'union rendent l'hymen si respectable.

La comtesse : Que voulez-vous en elle ?

Le comte : La caressant ; ce que je trouve en toi. 15] Les scènes de déguisement continuent en dévoilant petit à petit les masques des personnages de théâtre du deuxième niveau. Le comte commence à se rendre compte du piège où il a été tombé, et à découvrir enfin que la comtesse a été déguisée en la personne de Suzanne et celle-ci en comtesse16.Une réconciliation générale a fini la scène et a mis fin aux conflits. 14 Les complots et les manoeuvres des femmes qui ont fait retour à la normale, ont éliminé l'adultère, et ramené le comte à son épouse. Beaumarchais a réussi avec intelligence dans cette pièce à redresser le comte sans être accusé de rebellerie. Il a fait exprès de faire croiser le comte dans tous ces projets .Nous le voyons humilié sans être avili. Si la comtesse avait usé de ruse pour le trahir, elle serait devenue coupable. Elle ne pouvait mettre son mari à ses pieds sans le dégrader à nos yeux, par conséquent on reprocherait à l'auteur d'avoir tracé des moeurs blâmables. C'est la pureté à des motifs qui sauve ici les moyens du reproche. La comtesse n'a donc voulu que redresser son mari avec des moyens moraux, jamais avilissants. Ainsi, l'idée que la comédie a une vertu morale est si fort ancienne. Une devise latine pourrait incarner la fonction morale de la comédie : [(castigat ridendo mors) elle corrige les moeurs par le rire 17] 15

Beaumarchais et la critique sociale :

Dans le mariage de Figaro, notre dramaturge soulève des questions et présente un problème morale d'une façon nuancée et complexe. Il offre des perspectives sur ce même problème, Antoine Vitez en dit ; [Le théâtre est un champ de force très petit, mais où se joue toujours toute l'histoire de la société et qui, malgré son exiguïté, sert de modèle à la vie des gens18]. Rien ne conteste qu'une pièce de théâtre est toujours un espace -temps concentré ou s'affrontent des forces. C'est le fondement même de toute l'esthétique de théâtre. Vitez aurait pu dire que le théâtre sert de miroir à la vie des gens, mais il utilise le terme (modèle) qui pourrait avoir une dimension didactique. Le théâtre ne se limite pas à montrer à la société ce qu'elle est, mais il va plus loin jusqu'à offrir une image à ce qu'elle doit être. Dans sa préface du Mariage de Figaro, notre dramaturge a affirmé l'objectif de la représentation d'une telle pièce ; [Les vices, les abus, voilà ce qui ne change point, mais se déguise en mille formes sous le masque des moeurs dominantes, leurs arracher ce masque et les montrer à découvert, telle est la noble tache de l'homme qui se voue au théâtre19 ]. Pour pouvoir exprimer les grandes idées qui tiennent à son coeur, Beaumarchais insère des passages de monologue destinés à frapper l'esprit du public. Ce monologue est un des procédés théâtraux, c'est le discours d'un personnage qui se parle à voix haute, toujours seul sur la scène. Pour Beaumarchais, c'est un moyen de révéler à son public les pensées les plus sincères et profondes à son personnage, mais pour nous à lui-même. Figaroquotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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