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Je savais que Jean Rochefort était partant pour jouer le marquis de Bellegarde. Très vite j'ai voulu m'assurer que Fanny Ardant serait d'accord pour me suivre 



RIDICULE

le Marquis de Bellegarde. Fanny Ardant (qui n'accepte qu'après s'être assurée que PL "aimait" la Comtesse) : la. Comtesse de Blayac.



Saint-Lary seigneurs - de Bellegarde

13 déc. 2017 empoisonné ?) baron de Bellegarde seigneur de Péroton



« Malavoy : « Jai fait un rêve étrange. Javais la tête sur le billot et le

Extrait : définition des catégories des mots d'esprit par Monsieur de Bellegarde. Le Marquis de Bellegarde note dans un carnet personnel les exemples les 



cesar auguste de pardaillan gondrin marquis de thermes

Bellegarde et d'Antoine Arnaud de Pardaillan Gondrin. Il est né en 1611 et portera le titre de marquis de Thermes. César auguste de Pardaillan se marie en 



Adèle de B.. Les mémoires dAdélaïde Victoire de Bellegarde

au village des Marches où vécut Adèle de Bellegarde. (cliché André Fournier). qu'un relais de chasse pour le marquis de Bellegarde quand il lui.



ANALYSE DE FILM RIDICULE de Patrice Leconte 1996

https://collegesaucinema.blogs.laclasse.com/wp-content/uploads/sites/25/2013/05/Ridicule_EliseFayolle42.pdf



RIDICULE

le Marquis provincial Ponceludon de Malavoy qui vient découvrir la cour de Bellegarde (Jean Rochefort - fabuleux



Ridicule

marquis de Bellegarde médecin éclairé



Ridicule - Les personnages et les Lumières

Mathilde de Bellegarde le Roi Louis XVI

Ridicule

DOSSIER 175Patrice Leconte

Avec la participation

de votre Conseil général

SYNOPSIS

La France sous le règne de Louis XVI

1 . Jeune noble de province, Ponceludon de Malavoy voit dépérir et parfois mourir les paysans qui travaillent sur ses terres, victimes de la fièvre des marais. Ingénieur hydrographe, il décide d'assainir sa région de la Dombes, et d'en appeler au roi pour réaliser ce grand projet. Parti pour Versailles, il y déchante rapidement, ne pouvant accéder au roi, ne trouvant aucun soutien auprès de ses conseillers. Mais en faisant son entrée dans un salon de Versailles, Ponceludon s'y fait remarquer par son esprit piquant et son art de la repartie. Dès lors, tous les espoirs lui sont permis, juge le marquis de Bellegarde, qui l'héberge et décide de l'initier à l'art de briller à la Cour, en faisant de bons mots. Ce médecin veille aussi sur les intérêts de sa fille Mathilde, une gracieuse jeune femme qu'il est ravi de promettre à un vieillard fortuné. La carrière de Ponceludon à Versailles est lancée : à l'occasion d'une nou- velle joute oratoire de salon, il parvient même à dompter la féroce et sédui- sante comtesse de Blayac, la rendant redevable d'une faveur. Elle lui ouvre d'autres portes, et Ponceludon est choisi parmi un parterre de courtisans pour participer à une cérémonie donnée par le roi. C'est bientôt un autre traitement que lui réserve la comtesse : pour freiner son ascension, elle le couvre de ridicule lors d'un dîner, disgrâce sans appel à la Cour. Ponceludon repart alors dans sa province, abandonnant Mathilde, avec qui il flirtait et qui était finalement prête à l'aimer. Mais c'est la comtesse de Blayac qui le fait revenir à Versailles : décidée à prendre Ponceludon pour amant, elle arrange sa rencontre avec le roi. Brillant toujours trop, l'ingénieur se fait un ennemi du responsable des ouvrages militaires, qu'il affronte en duel. Il en sort vainqueur mais rejoint ensuite Mathilde, au lieu de retourner auprès de la comtesse de Blayac. Celle-ci lui réserve alors une humiliation encore plus décisive. Couvert de ridicule, Ponceludon garde pourtant la tête haute, et c'est le ridicule des moeurs de la Cour qu'il cons- pue, avant de tirer sa révérence, emmenant Mathilde avec lui.

1) L'année exacte n'est pas donnée. Le scénariste du film explique pourquoi dans " Mise

en scène et significations », p.13. Les Fiches-élèves ainsi que des Fiches-films sont disponibles sur le site internet : www.lux-valence.com/image

Base de données et lieu interactif, ce site,

conçu avec le soutien du CNC, est un outil au service des actions pédagogiques, et de la diffusion d'une culture cinématographique destinée à un large public.

EditŽ par le :

Centre National de la Cinématographie

Ce dossier a ŽtŽ rŽdigŽ par :

Frédéric Strauss, critique cinématographique et auteur d'ouvrages sur le cinéma.

Michel Cyprien, romancier et essayiste,

critique cinématographique.

Les textes sont la propriété du CNC.

Remerciements :

Patrice Leconte, Jean-Claude Bonnet,

Carole Hugard, Arthur Mas, Polygram Film

International, Universal,

Épithèt/Cinéa/France 3 Cinéma.

Photos de

Ridicule :

Universal, Épithèt/Cinéa/France 3 Cinéma.

Directeur de la rŽdaction :

Joël Magny

RŽdacteur en chef :

Michel Cyprien

Conception graphique :

Thierry Célestine. Tél. : 01 46 82 96 29

Impression :

I.M.E.

3 rue de l'Industrie - B.P. 17

25112 - Baume-les-Dames cedex

Direction de la publication :

Joël Magny

Idoine production

8 rue du faubourg Poissonnière

75010 - Paris

idoineproduction@orange.fr

Achevé d'imprimer : décembre 2009

LE FILM

SOMMAIRE

RIDICULE

PATRICE LECONTE

GENéSE DU FILM4

PERSONNAGES6

DRAMATURGIE9

MISE EN SCéNE & SIGNIFICATIONS13

RETOURS DÕIMAGES16

PASSERELLES

DANS LÕESPRIT DU XVIII

e

SIéCLE21

INFOS

INFORMATIONS DIVERSES 17

RELAIS

PISTES DE TRAVAIL 25

FrŽdŽric Strauss,

Michel Cyprien

Sur Patrice Leconte, il faut dÕabord lire ce quÕŽcrit Patrice Leconte : le cinŽaste a en effet tracŽ son propre portrait dans 1 . Le titre est ˆ peine une provocation : au fil des souvenirs dÕune tique Žtonnant. ÇJe ne parviens pas à me considérer comme un cinéaste importantÈ, Žcrit Leconte. Ou encore : Ç Je n'ai sincèrement pas pour objectif de figurer dans les futures his- toires du cinéma, ni que mes films passent à la postérité.È Le ton Žloigne les accusations de cruautŽ complaisante, de faus- se modestie : Leconte ne semble guidŽ que par un souci de vŽritŽ. Ce mme souci force ˆ noter un autre passage des confessions de cet Ç imposteur È : Ç Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs d'adolescent, je ne distingue rien d'autre que le désir entêté de "faire du cinéma ".È SÕexprime lˆ une passion catŽgorique. Le cinŽma de Leconte se situe, en fait, entre ces deux constats : une certaine modŽration, art du mode films, et sur le mode majeur.

Le rveur

un petit cocon o il vivra protŽgŽ : la maison familiale de ma. Existence normale, conventionnelle presque, et faim dÕimaginaire : le petit Patrice hŽrite de ce mŽlange singulier. mant, Žcrivant, jouant, rvant sans cesse. Ç D'une certaine façon, je n'ai vécu que dans un monde partiellement imagi-

naire, Žcrit Patrice Leconte dans son livre.Sans fuir la réalité,je me sens mieux dans la rêverie, c'est-à-dire dans les films.È

DÕo, peut-tre, ce gožt des univers clos o il posera souvent sa camŽra, quÕon pense ˆ Monsieur Hire(1989) ou ˆ une comŽdie Ç de chambre È comme Mon meilleur ami(2006). Mme Ridiculeillustre cette tendance : Ç C'est un film qui raconte une époque mais dans un monde totalement décon- necté de la vie quotidienne et du peuple. Rémi Waterhouse, le scénariste, a créé ce monde à part et je m'y suis trouvé abso- lument dans mon élément È, dit Patrice Leconte 2

LÕamuseur

DŽu par ses annŽes dÕŽtudes ˆ lÕIDHEC, la grande Žcole de cinŽma anctre de la FEMIS, celui qui rve toujours de Ç faire du cinŽma È est dÕabord sauvŽ par son coup de crayon et sa bonne disposition ˆ lÕhumour : il passe cinq ans au magazine de bande dessinŽe Pilote. En devenant auteur de BD, il ne perd pas de vue le cinŽma, apprend Ç l'ellipse et la rapidité de l'en- chaînement des scènes 1

È, et rŽalise des spots publicitaires

pour Pilote, sous la direction de son guide, Marcel Gotlib, Çexpert en bande dessinée et ardent cinéphile 1

È. Ë eux

Les Vécés étaient fermés de l'intérieur(1975), qui trouve pro- ducteur. Ce premier long mŽtrage rŽalisŽ par Patrice Leconte dÕacteurs (Jean Rochefort et Coluche, duo qui fait encore rver) et ce sera un Žchec cuisant, suivi dÕun triomphe reten- triomphe est bien sžr celui des Bronzés(1978), comŽdie deve- nue culte, immŽdiatement suivie par Les Bronzés font du ski (1979), qui propulsent la bande du Splendid en haut de lÕaf- fiche. Avec Josiane Balasko, Michel Blanc, Christian Clavier et les autres, Patrice Leconte rencontre lÕhumour le plus novateur

Patrice Leconte, inventeur de prototypes

2

Patrice Leconte (photo : Jean-Paul Dupuis).

de lÕŽpoque, une forme de comŽdie qui sÕinvente, addition de parodie tendre et de satire piquante dont le spectateur est toujours complice. Avec le soutien du producteur Christian Fechner et la complicitŽ de Michel Blanc, Patrice Leconte Viens chez moi, j'habite chez une copine(1980), Ma femme s'appelle reviens(1981) et Circulez y'a rien à voir(1982). Le

Leconte, bon mot qui lui revient.

LÕexpŽrimentateur

Au lieu dÕune comŽdie, Patrice Leconte accepte alors de rŽa- liser un film dÕaction, Les Spécialistes(1984), avec GŽrard Lanvin et Bernard Giraudeau en duo musclŽ. Et pour donner Leconte hŽrite dÕune rŽputation dÕŽclectique, de touche-ˆ- tout, quÕil va prendre plaisir ˆ confirmer, habillant un jour son cinŽma de noir (Monsieur Hire, 1989), un autre jour de tenues nostalgiques et sensuelles (Le Mari de la coiffeuse, 1990), un autre encore dÕhabits de Cour (Ridicule). La cohŽrence de cette inspiration serait donc dans sa diversitŽ. Patrice Leconte ne cultive pourtant pas tous les gožts, mais un seul, toujours le mme : donner ˆ un univers prŽcis sa cohŽrence visuelle, trouver le style qui traduira la vŽritŽ de personnages donnŽs, inventer, en somme, le cinŽma qui va avec chaque scŽnario. Ë lÕintŽrieur mme de la comŽdie, il a cherchŽ toutes sortes dÕŽquations diffŽrentes (Les Grands Ducs: comŽdie speedŽe sur de vieux acteurs, Tango: comŽdie assez verte, rire jaune). Chaque film est un prototype, une Ç machine ˆ explorer È un monde ˆ part, quÕil soit littŽraire (Le Parfum d'Yvonne, 1994, chance sur deux, 1998, variation sur le cinoche familial). Ç Je n'ai jamais voulu me laisser enfermer dans quoi que ce soit. J'ai le goût de la liberté vissé en moi, et aussi le goût pour des projets que je ne suis pas sûr d'emblée de savoir faireÈ, ditLeconte 2 . La publicitŽ est son autre laboratoire ˆ idŽes de cinŽ- ma : avoir rŽalisŽ plusieurs centaines de spots tout au long de fois, vous explosent au visage, c'est aussi la seule manière d'ex- plorer sans fin 1

LÕartiste libre

Ridicule: fort dÕun statut de cinŽaste au talent dŽfinitivement reconnu, il se voit confier des projets de grande envergure (La Veuve de Saint-Pierre, 1999), tout en continuant ˆ se consa- crer ˆ des films plus personnels, plus secrets (Confidences trop intimes, 2003). Avec son nouveau complice, Daniel Auteuil, il confirme en trois films (La Fille sur le pont, 1998 ; La Veuve de Saint-Pierre, 1999 ; Mon meilleur ami, 2006), lÕimportance des figures masculines dans son univers cinŽmatographique. Il y voit lÕinfluence de rŽalisateurs quÕil a beaucoup aimŽs (GrŽmillon, Becker, Yves AllŽgret, Renoir, Gilles Grangier), dont les films racontaient essentiellement Ç des histoires de mecs 2 Pour le plaisir, il renoue en 2005 avec lÕŽquipe du Splendid et donne finalement une suite ˆ leurs aventures, Les Bronzés 3. Tournant toujours beaucoup (25 longs mŽtrages en 28 ans), il des Miss(2009), et sÕest notamment consacrŽ au thŽ‰tre, un autre univers clos quÕil apprŽcie et qui lui rŽussit (comme lÕa, Cauvin). Son nouveau projet pour le grand Žcran relance cependant toute la donne : Patrice Leconte va rŽaliser son pre- mier dessin animŽ, adaptŽ du livre de Jean TeulŽ, Le Magasin des suicides. Un film prototype, assurŽment, qui montre une envie encore vive de continuer ˆ inventer avec le cinŽma.

1) Je suis un imposteur, Flammarion, 2000.

2) Entretien avec Patrice Leconte, Télérama, octobre 2006.

3

Vanessa Paradis dans La Fille sur le pont.Patrice Leconte avec Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot.

Un scŽnariste inspirŽ

LÕunivers de Ridiculeprend dÕabord forme gr‰ce ˆ RŽmi Waterhouse, qui signe le scŽnario et les dialogues : Ç J'avais lu les mémoires de la comtesse de Boigne. Elle y raconte son enfance à Versailles.[...] Le ridicule tuait, je n'ai rien inventé. Quand ses jeunes filles ont été à la Cour, le duc de Guines leur a dit :Ò Les vices sont sans consŽquence, mais le ridicule tue.Ó C'est dans le livre de Boigne. Je l'ai pris au mot.[...] Je ne vou- lais pas que le film ait pour titreLes Ridicules : c'estLE ridi- cule qui m'intéressait, le ridicule comme gaz létal.[...] C'est pour cette raison que le film s'ouvre sur l'affaire du marquis de Patatras, pour indiquer de quoi il s'agit.[...] Tout cela est authentique, c'est Boigne qui le raconte 1 RŽmi Waterhouse veut rŽaliser son scŽnario, ce serait son premier long mŽtrage. Mais les financeurs sont frileux. Pour parvenir ˆ monter le projet, il faut le confier ˆ un rŽalisateur de renom. Ce sera Patrice Leconte. RŽmi Waterhouse, lui, fera ses dŽbuts ˆ la rŽalisation en 1999 avec Je règle mon pas sur le pas de mon père, et signera Žgalement Mille millièmes, fantaisie immobilière, en 2002.

Un cinŽaste emballŽ

La lecture du scŽnario de Ridiculeenthousiasme radicalement

dans ce projet, le premier auquel il nÕa pas participŽ en tant quescŽnariste (cf. Ç Auteur et rŽalisateur È, p. 24). Ç J'ai lu le scénario

de Ridiculesans me préoccuper du fait qu'il s'agissait d'un film se passant à une autre époque que la mienne,raconte-t-il 2 . J'ai lu ce scénario comme une histoire avec des personnages, une intrigue, des enjeux émotionnels. Et ça marchait très bien. Tout était bien construit, précis, tous les personnages étaient parfaitement dessinés et l'esprit des dialogues faisait mouche d'une manière étourdissante. Pour reprendre une formule de Jean Rochefort, c'était une espèce de western à Versailles dans lequel les colts avaient été remplacés par des mots d'es- prit. Cela dit l'envie qu'un tel scénario peut susciter. C'était très motivant aussi pour moi en termes de mise en scène. Je me trouvais face à un univers entièrement nouveau, je me deman- dais comment j'allais m'y prendre, si j'allais savoir le faire, et

ça rendait vraiment l'aventure excitante.È

Patrice Leconte prend donc les commandes du film, mais doit dÕabord rŽaliser un autre projet, dŽjˆ programmŽ : Les Grands Ducs. Cinq semaines seulement sŽpareront la fin du tournage de lÕun du dŽbut du tournage de lÕautre, et les deux films sor- tiront ˆ quelques mois dÕintervalle : Les Grands Ducs, le 21 fŽvrier 1996, et Ridiculele 9 mai.

Des comŽdiens de premier choix

Patrice Leconte Žtablit lui-mme la distribution du film : une pratique quÕon ne retrouve pas forcŽment chez dÕautres cinŽastes (prŽfŽrant valider ou non des propositions qui leur sont faites) mais quÕil juge comme allant de soi : Ç Si ce n'est pas le réalisateur qui fait le casting, où va-t-on ? J'ai constitué mon orchestre petit à petit. Je savais que Jean Rochefort était partant pour jouer le marquis de Bellegarde. Très vite, j'ai voulu m'assurer que Fanny Ardant serait d'accord pour me suivre et interpréter la comtesse de Blayac. Pour l'abbé de Vilecourt, j'ai d'abord pensé à Pierre Arditi puis je me suis dit que ce serait une occasion de retrouver Bernard Giraudeau, que j'avais dirigé dansViens chez moi jÕhabite chez une copine et Les SpŽcialistes. Je n'ai essuyé aucun refus. C'est une chance inouïe, mais le scénario était vraiment emballant. Ce n'est que lorsque j'ai eu tout l'orchestre que je me suis demandé qui serait mon premier violon : aucun acteur ne me semblait évi- dent pour jouer Ponceludon de Malavoy. J'en ai donc ren- contré plusieurs, j'ai fait des essais, ce qui est très rare pour moi. Charles Berling n'était alors pas très connu, même si on l'avait vu dans Petits arrangements avec les mortsde Pascale Ferran. Son talent m'a convaincu, et j'aimais aussi l'idée de faire jouer les gens de la Cour par des vedettes et Ponceludon par un nouveau venu : c'était dans la logique de l'histoire, un jeune noble de province que personne ne connaît arrive à

Versailles, où tout le monde a un nom.È

Le tournage de Ridiculedura 11 semaines, Ç soit très exacte- ment 55 jours de tournage pour un budget équivalent à 5,4 millions d'euros, prŽcise Patrice Leconte. À l'arrivée, ce film qui semble être très luxueux est donc presque bon marché par

GENéSE DU FILM

Une belle histoire

4

La comtesse de Boigne.

rapport aux coûts habituels. Il y a plusieurs explications. J'aime dépenser l'argent au plus juste, je tourne relativement vite, sans glandouiller, et le film a été très bien produit.È Faute de pouvoir accŽder librement au ch‰teau de Versailles, o ne lÕŽquipe en rŽinvente les intŽrieurs en utilisant plusieurs autres ch‰teaux, trouvant un salon ici, une envolŽe dÕescaliers lˆ, un couloir ailleurs. Cette mŽthode convient ˆ Patrice Leconte, qui veut mettre les dŽcors dÕŽpoque au service du film, et non lÕin- verse : Ç Je ne voulais pas faire un film de gardien de musée, un film tellement au service de la vérité historique que cela en deviendrait sclérosant. Une marquise qui descend d'une calèche et qui entre dans un château, je n'avais jamais filmé ça de ma vie. J'aurais pu m'en repaître. Mais ce qui était nou- veau pour moi ne le serait de toute façon pas pour les spec- tateurs : les gens se foutent des marquises de cinéma, ils connaissent ça par coeur. J'allais donc au tournage en me répétant ÒJe ne fais pas un film en costume, je ne fais pas un film en costumes.Ó Je ne me suis d'ailleurs absolument pas documenté sur le dix-huitième siècle, car j'étais entouré de

collaborateurs qui s'occupaient de cela et à qui je pouvaisfaire toute confiance. Moi, je m'occupais des personnages, des

situations, de la mise en scène. Je ne voulais pas que les sirènes du dix-huitième siècle me détournent de ma mission : faire un bon film.È pouvons clairement souligner la qualitŽ, Patrice Leconte reconna"t y avoir apportŽ un soin particulier : Ç Ce scénario mis en scène d'une manière ordinaire aurait de toute façon donné un bon film, mais je ne voulais pas me contenter de cela. Je ne prétends pas avoir trouvé à chaque fois les bonnes solu- tions, mais j'ai essayé de me poser les vraies questions de mise en scène, pour que le rythme y soit, pour qu'il y ait du style.È Le prologue du livre de souvenirs de Patrice Leconte (Je suis un imposteur, Flammarion, 2000) sÕouvre sur une date : ÇLundi 24 mars 1997 È. CÕŽtait, cette annŽe-lˆ, le jour de la cŽrŽmonie des Oscars. Mme si RidiculenÕen sortit pas vain- queur (le prologue du livre sÕintitule Ç Le tr™ne de sable È), sa nomination pour lÕOscar du meilleur film Žtranger couronnait public (en France et dans dÕautres pays), une critique plus quÕenthousiaste et au moins deux autres temps forts. LÕouverture du Festival de Cannes 1996 et la cŽrŽmonie des CŽsars 1997, obtint quatre rŽcompenses : les CŽsars des meilleurs costumes (pour Christian Gasc) et des meilleurs dŽcors (pour Yvan Maussian) et ceux du meilleur film et du meilleur rŽalisateur de lÕannŽe. Ç Je n'ai pas fait un autre film qui soit à ce point paré de toutes les grâcesÈ, rŽsume Patrice Leconte.

1) Extraits dÕun entretien publiŽ dans le numŽro dÕavril 2003 de la revue

L'Avant-Scène Cinéma, consacrŽ ˆ Ridicule.

2) Ces propos de Patrice Leconte et les suivants sont extraits dÕun entretien inŽdit

rŽalisŽ par FrŽdŽric Strauss pour ce dossier. 5 Christian Gasc (Césars des meilleurs costumes) est aussi Signore Panella, tailleur de la comtesse de Blayac. Photo de tournage. Patrice Leconte, Fanny Ardant et Jean Rochefort.

Leconte "à la manoeuvre".

GrŽgoire Ponceludon de Malavoy

Le hŽros de Ridiculeest nŽ ˆ Versailles, par hasard, comme il lÕexplique ˆ lÕabbŽ de Vilecourt, qui lui lance : Ç Courtisan dequotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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