[PDF] Jean-Baptiste Chassignet (1570? - 1635?) Le Mépris de la vie et





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JEAN BAPTISTE CHASSIGNET: Le Mespris de la Vie et Consolation

Le Mespris de la Vie et Consolation contre la Mort. Notre ?poque proc?de ? une s?rieuse revision des valeurs. La fin du XVIe si?cle o? il y a quelques 



Le mépris de la vie et consolation contre la mort

Éditions de Le mépris de la vie et consolation contre la mort (8 ressources dans data.bnf.fr). Livres (8). Jean-Baptiste Chassignet.



A défaut de dire tout: dire partout. Étude des modes énonciatifs dans

Résumé: Poésie maniériste? Baroque? Le mespris de la vie et consolation contre la mort ( 1594) peut-être le résultat de multiples influences et chaqu.



Jean-Baptiste Chassignet and Justus Lipsius

Le Mespris de la vie et consolation contre la mort the most in- fluential neo-Stoic philosopher was Justus Lipsius. His treatise



Le Mespris de la vie et consolation contre la mort poétique du sonnet

Se confronter au Mespris de la vie et consolation contre la mort de Jean-Baptiste Chassignet c'est très vite se retrouver face à une oeuvre prolifique et 



Jean-Baptiste Chassignet (1570? - 1635?) Le Mépris de la vie et

Jean-Baptiste Chassignet (1570? - 1635?) Le Mépris de la vie et consolation contre la mort. Mortel pense quel est dessous la couverture. D'un charnier 



UNA FONTE CALVINISTA DI J. B. CHASSIGNET

certamente avuto una parte importante neir elaborazione del Mespris de la vie et consolation contre la mort (Besançon 1594) del cattolico.



CONFESSION DE FOI POÉTIQUE ET AFFILIATION RELIGIEUSE

2381 ; Le Mespris de la vie et consolation contre la mort [1594] éd. 4 Raymond Ortali



AXE 2 - HUMANISMES PRATIQUES LITTÉRAIRES - UPJV

9 nov. 2018 recueils (Oeuvres sacrez et Le Mespris de la vie et consolation contre la mort). 2021. - Élisa Feuquières M 1 Lettres LAFC



Lycée Lakanal – ECG 2 – Programme 2023 LE MONDE La liste

de quelques poèmes chrétiens ; Chassignet Le Mépris de la vie et consolation contre la mort ; Honoré d'Urfé

Jean-Bapitiste Chassignet (1570? - 1635?), Le Mépris de la vie et consolaition contre la mort.

Mortel pense quel est dessous la couverture

D'un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Décharné, dénervé, où les os découverts, Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :

Ici l'une des mains tombe de pourriture,

Les yeux d'autre côté détournés à l'envers

Se disitillent en glaire, et les muscles divers

Servent aux vers goulus d'ordinaire pâture :

Le ventre déchiré cornant de puanteur

Infecte l'air voisin de mauvaise senteur,

Et le nez mi-rongé diffforme le visage ;

Puis connaissant l'état de ta fragilité,

Fonde en Dieu seulement, esitimant vanité

Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.NOTES Charnier mortuaire : lieu où l'on jettte les corps des morts

Décharné : sans chair

Dénervé : sans nerfs

Dépoulpés : sans muscles

Se disitillent en glaire : deviennent liquides

Goulu : trop gourmand

Pâture : nourriture

Cornant : puant

Fonde en Dieu seulement : ne fonde (ta vie, ta conifiance) qu'en Dieu Esitimant vanité : trouvant que (tout le reste) est vain (inuitile)

Points de grammaire possibles :

Passif et pariticipes passés

Pariticipes présents : valeur

Orthographe de l'impéraitif 2e ps sg

racine-préifixe-suiÌifiÌixe proposiition indépendante proposiition principale et subordonnée valeurs des temps et pariticulièrement du présent de l'indicaitif

LECTURE TRES EXPRESSIVE

INTRO :

PRESENTATION DE L'AUTEUR DANS SON EPOQUE AVEC LE TITRE DE SON OEUVRE (contexte historique et litttéraire).

Jean-Bapitiste CHASSIGNET est un poète baroque de la ifin du 16e s et début du 17e s. L'époque baroque est une époque historiquement troublée par les guerres de religion

entre catholiques et protestants. D'ailleurs l'esthéitique baroque dont le nom emprunté à l'espagnol " baroco » signiifiant " perle irrégulière » est le produit de cettte époque

instable, comme le montre la métaphore de la perle qui n'a pas la forme géométrique parfaite que l'on souhaiterait. L'enjeu de la litttérature et de l'art baroque est en

grande paritie religieux : c'est un art de la propagande catholique contre les protestants (c'est pourquoi on l'appelle l'art de la Contre-Réforme, les protestants voulant

réformer l'Eglise catholique). L'art baroque uitilise l'argumentaition pour convaincre les lecteurs ou spectateurs de se tourner vers la religion avant qu'il ne soit trop tard.

C'est dans cettte opitique que Chassignet compose son recueil poéitique inititulé LE MEPRIS DE LA VIE ET LA CONSOLATION CONTRE LA MORT composé de 434 sonnets publiés

en 1594. Le ititre suggère d'emblée la visée religieuse d'un croyant qui qui privilégie l'au-delà plutôt que la vie terrestre et désire faire passer ce message au lecteur. Pour

cela il ne recule devant aucun moyen, quittte à choquer son lecteur aifin de le metttre brutalement face à la mort à laquelle personne ne peut échapper.

PRESENTATION DE L'EXTRAIT ETUDIE AVEC INDICATION DE SON MOUVEMENT (plan)

C'est le cas du sonnet étudié, composé de 2 quatrains et 2 tercets, une structure tradiitionnelle que le poète divise en deux moments : la descripiition d'un cadavre en

décomposiition (3 premières strophes) et la chute amenée avec la dernière strophe, qui comporte la morale, cettte dernière découlant logiquement de ce qui précède.

PROBLEMATIQUE

Nous nous proposons d'étudier les manifestaitions du baroque dans ce poème, aussi bien dans les caractérisitiques d'écriture que dans le message.

RATTACHER AU PARCOURS/BAC :

Nous verrons que pour cela le poète s'adresse aussi bien à l'imaginaition qu'à la pensée.

ETUDE LINEAIRE

LE DISCOURS MORAL DU POETE S'ADRESSE DIRECTEMENT AU LECTEUR ET SE PROPOSE DE LUI DEVOILER UN ENDROIT QU'IL NE CONNAIT PAS ENCORE (lui

montrer les " coulisses » d'un charnier, l'endroit où l'on dépose les morts), IL EN FERA LA DESCRIPITION DANS LES 2 QUATRAINS ET LE 1ER TERCET

Mortel pense quel est dessous la couverture

D'un charnier mortuaire un corps mangé de vers,

MORTEL PENSE : le poème commence par une apostrophe suivie d'un impéraitif : le poète s'adresse d'emblée au lecteur de la manière la plus brutale ; en efffet il le met

immédiatement face à sa condiition humaine en lui rappelant qu'il n'est qu'un condamné à mort ... Le verbe " penser » a ici le sens d'imaginer. L'auteur se propose de

nous projeter dans une situaition virtuelle où nos yeux pourraient pénétrer dans un " charnier »,càd un lieu où l'on jettte les morts, et donc où la chair se décompose.

L'adjecitif MORTUAIRE reprend la racine de MORTEL pour éviter toute échappatoire à la pensée du lecteur. Le mouvement des yeux virtuels s'amorce vers le bas

(DESSOUS) pour rompre avec la bienséance : LA COUVERTURE qui est ici le linceul , le drap qui couvre les morts, a l'habitude de cacher l'horreur ; or Chassignet veut que

nous cessions de fuir et accepitions de regarder la réalité en face.

Le ton employé sera donc réaliste tout au long du poème, un réalisme proche de l'horreur et qui fait violence au lecteur - violence que l'on retrouve dans d'autres oeuvres

baroques. La première approche du cadavre en décomposiition est une approche d'ensemble : CORPS, mais corps instable, en mouvement, puisque visité par des VERS en

pleine acition. Le mouvement instable est une autre caractérisitique du baroque. Cettte première vision d'horreur s'atttaque à l'intégrité de notre image : notre corps sera

offfert en pâture comme un vulgaire morceau de viande à des êtres que nous jugeons inférieurs (règne animal), et il se dissoudra dans la nature. Rappel que le corps est

éphémère et que nous ne devons pas nous y atttacher.

Les mots importants se retrouvent soit en début de vers (v.1) soit à la ifin du vers (v.2). Le rejet du mot CHARNIER le met en valeur et doit déclencher le premier choc .

La musique obtenue par le choix des allitéraitions en[S] et en [R] dans les 2 premiers vers crée une ambiance inquiétante en rapport avec le sujet. L'objecitif est de

déstabiliser le lecteur et de lui faire perdre son orgueil en lui montrant son devenir.

LE CORPS EST TOUJOURS VU EN PLAN D'ENSEMBLE ET L'INSISTANCE EST PORTEE SUR SA DESINTEGRATION PROGRESSIVE

Décharné, dénervé, où les os découverts, Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :

La musique funéraire se poursuit grâce à l'accumulaition de pariticipes passés en [é]qui forment à la fois un rythme ternaire avec les 3 premiers et un rythme doublement

binaire avec les vers 3 et 4. Ces [é] insistants, qui terminent 4 fois des mots à 3 syllabes semblent imiter le grouillement, voire la danse des vers qui fouillent le corps. Non

seulement les syllabes créent un rythme ternaire, mais aussi la métrique : 3/3//6 (v.2), 3/3//6 (v.3) : l'alexandrin, le vers le plus lent et majestueux de la langue française,

est agité de mouvements incontrôlables. Cettte musique et ce rythme lancinants deviennent obsession pour le lecteur : il ne peut échapper à la vision qu'on lui projettte.

Le mouvement du poème glisse de la vue d'ensemble à une vue déjà plus fracitionnée grâce au passage du singulier (MANGE DECHARNE DENERVE) au pluriel (DEPOULPES

DENOUES). Le corps se disloque devant nos yeux sous l'efffet du préifixe DE- qui a une valeur de soustracition, d'anéanitissement : plus de chair, plus de nerfs, plus de

muscles (DEPOULPES) ; il ne reste qu'un puzzle (DENOUES) horrible et repoussant. Plus de pudeur non plus : le préifixe se rajoute au pariticipe DECOUVERTS qui forme une

anitithèse au mot COUVERTURE précédent : un lucide et impitoyable voyeurisme macabre nous force à ifixer notre réalité ulitime jusqu'au bout. De surcroît, la répéitiition de

ce préifixe crée une allitéraition en [d], qui est une dentale, et fait songer aux vers qui se régalement à pleines dents ; d'ailleurs le choix des rimes embrassées peut faire

songer à une bouche en acition.

Le présent de l'indicaitif DELAISSENT traduit à la fois une cerititude inévitable et une généralité : c'est ce qui arrive et arrivera à tous. On remarque que le sujet de ce verbe

sont les OS : l'être humain n'a plus de liberté d'acition, il est dominé par la maitière physique dont il est consititué ; il reste passif comme le souligne l'ample accumulaition

des pariticipes passés passifs précédents. Cela permet de rejoindre implicitement la noition de desitin : par notre condiition même nous sommes dans une impasse tragique

et ne pouvons luttter contre l'inévitable.

A PRESENT COMME PAR UN ZOOMING AVANT, LA DESCRIPTION NOUS PROPOSE DES GROS PLANS DE PLUS EN PLUS HORRIBLES

Ici l'une des mains tombe de pourriture,

Les yeux d'autre côté détournés à l'envers Se disitillent en glaire, ............................

A paritir du second quatrain, le voyage imaginaire que nous force à entreprendre le poète se rapproche de son objet : après une vue d'ensemble du corps en

décomposiition (1er quatrain) l'auteur en bon " cinéaste » avant l'heure (le baroque atttache beaucoup d'importance aux efffets visuels de choc) uitilise deux gros plans (une

MAIN , LES YEUX) dans une gradaition de l'horreur , en créant un rythme binaire par des connecteurs géographiques choisis pour guider notre vue : ICI L'UNE...LES YEUX

D'AUTRE COTE. Il s'atttaque à présent, après l'invasion du règne animal prédateur de notre corps devenu simple nourriture, aux derniers restes d'humanité. Le nom

commun MAINS rappelle rejoint la vision habituelle et humaine de notre corps - à moins qu'il n'évoque l'avidité humaine, qui cherche toujours à obtenir, à posséder et le

rend prédateur (la décomposiition de son ouitil de préhension lui rend la monnaie de sa pièce). Quoi qu'il en soit, ce terme est immédiatement contré par un autre nom

commun placé en ifin de vers pour marquer le lecteur : POURRITURE, dont les sonorités éclatantes et inquiétantes [OU-I-U- R] viennent vriller notre esprit. L'horreur

s'accroît par l'emploi du présent de narraition TOMBE : par l'imaginaition nous sommes obligés de voir " en direct » la décomposiition en acition. On devine également le jeu

macabre entre le verbe et le nom (tomber/ la tombe). L'adverbe ICI est d'ailleurs toujours uitilisé dans l'énonciaition lorsque l'acition se passe dans le présent du locuteur. Et

nous sommes devant un " ifilm » qui se déroule devant nos yeux au moment même où nous lisons : le présent du locuteur baroque et notre présent se rejoignent dans la

contemplaition de notre avenir inéluctable par une sorte de prolepse monstrueuse.

Le balancement rythmique L'UN... L'AUTRE ne nous laisse aucun répit : nous n'avons pas le temps de récupérer que déjà une autre vision d'horreur s'offfre à nous, celle des

yeux, encore plus imprégnée d'humanité que la main, parce que la personnalité s'exprime à travers eux - et eux aussi pourrissent, de manière plus atroce encore, ils

suintent et se dissolvent de manière liquide (GLAIRE).Nous nous éloignons toujours davantage de l'image d'un corps humain, en efffet le fracitionnement devient de plus en

plus peitit : le verbe DISTILLER évoquent une atomisaition en très ifines pariticules.

Mais une nouvelle gradaition dans l'horreur est obtenue par la redondance D'AUTRE COTE DETOURNES A L'ENVERS qui imprime un mouvement de torsion aux yeux,

comme une sorte de torture cruelle et violente pour les arracher (on retrouve le préifice DE-). La mort est à l'acition sous nos yeux par les présents de narraition, mais de

plus elle semble animée d'une volonté propre, comme une déesse vengeresse et sans piitié.

Avec le présent de narraition, le choix de verbes d'acition, l'adverbe ICI et les autres indicaitions de lieu (D'AUTRE COTE), les pariticipes présents qui suggèrent une acition

simultanée, les préifixes DE- couplés aux verbes de mouvement, les conjoncitions de coordinaition ET ou les enjambements fréquents qui poursuivent le mouvement en

l'accélérant, ou au contraire la parataxe (fait de juxtaposer les membres d'une phrase au lieu de subordonner : cf v.9) animent et créent un vrai spectacle visuel. On peut

donc parler d'hypotypose, càd le fait de faire apparaître un tableau dans sa vivacité sous les yeux du lecteur.

.....................................et les muscles divers

Servent aux vers goulus d'ordinaire pâture :

Après le " zooming » avant sur deux gros plans (main, yeux), le poète procède à un " zooming » arrière en revenant progressivement au corps enitier (MUSCLES DIVERS) et

en rappelant le v.2 (VERS GOULUS). Dans chaque aspect du poème nous retrouvons le mouvement baroque, qui jamais ne cesse, pour créer l'instabilité du lecteur.

L'enjambement SERVENT AUX VERS GOULUS D'ORDINAIRE PATURE accélère même ce mouvement en le lfluidiifiant : on devine le coprs déjà presque consommé. On

retrouve un sujet inanimé (MUSCLES / SERVENT) puisque l'être humain en tant que tel n'existe plus. Ce sont les agents destructeurs qui gagnent en humanité avec le

personniificaition GOULUS (trop gourmands) qui agit implicitement sur notre sens visuel (les vers sont gros) et provoquent une sorte d'humour noir répugnant.

L'adjecitif ORDINAIRE au sens de " normale, habituelle » évoque presque une idée bucolique (champêtre) de vaches broutant dans un pré (PATURE) mais en fait insiste sur

le côté naturel et inscrit dans notre nature, de la mort. C'est seulement notre peur qui nous en fait fuir la pensée, et toute la stratégie de Chassignet est de nous forcer à

l'afffronter.

D'HABITUDE LA PROGRESSION DU SONNET REUNIT LES 2 QUATRAINS ET LES 2 TERCETS ABORDENT DIFFEREMMENT LE THEME DES QUATRAINS. OR ICI

LA DESCRIPTION DU CADAVRE SEMBLE DEBORDER, COMME SI LA VISION D'HORREUR NE POUVAIT S'ARRETER (la descripition dépasse les quatrains et

inclut dans une gradaition d'horreur le 1er tercet) APRES LA VUE, L'ODORAT EST MIS A CONTRIBUTION : GRADATION DANS L'HORREUR

Le ventre déchiré cornant de puanteur

Infecte l'air voisin de mauvaise senteur,

Le répit du lecteur du fait d'une vision d'ensemble légèrement plus supportable a été de courte durée : le 1er tercet reprend l'atttaque visuelle avec un gros plan qui

rappelle les tortures les plus cruelles - encore la violence baroque : VENTRE DECHIRE (encore DE-), mais poursuit la gradaition avec un nouveau sens : l'odorat. Le poète

n'hésite pas à accumuler 3 péjoraitifs et modalisateurs de jugement à la suite l'un de l'autre : CORNANT (puant de manière très forte, équivalent olfacitif du son musical très

brutal d'un cor , d'une corne = claironner, klaxonner >> il s'agit d'une hyperbole), PUANTEUR et INFECTE. On peut noter la place des mots (ifin/début de vers pour les mots

les plus repoussants), et une redondance ifinale DE MAUVAISE SENTEUR. 5 termes dans 2 vers pour " crier » au lecteur (CORNANT) l'odeur épouvantable du cadavre, la lui

envoyer en pleine ifigure. Il s'agit de le détourner de son corps, de le lui faire détester si possible (cf le ititre MEPRIS DE LA VIE...).Non seulement le corps humain est

éphémère, mais il est aussi porteur de danger (INFECTE). Les sens qui font notre plaisir (vue, odorat) ont leur revers, et ne foncitionnent que pour un temps. C'est pourquoi

le poète fait appel à nos 3 sens les plus usités avec la musique des vers, les visions et l'odeur en inversant leur valeur posiitive en négaitive. De manière implicite, avec

" glaire » et " goulus » il suggère les deux sens restants : le toucher et le goût... Le cadavre est une sorte d'inversion négaitive du bonheur sensuel terrestre : les plaisirs, la

beauté (yeux, ventre...) deviennent laideur et horreur. L'ordre, l'unité du corps devient chaos grouillant et pourrissant.

L'ORGANE DE L'ODORAT TERMINE LE PORTRAIT DU CADAVRE , SON ETAT REPLONGEANT LE LECTEUR DANS UNE VISION D'HORREUR

Et le nez mi-rongé diffforme le visage ;

Dans un mouvement de va-et-vient, nous revenons au spectacle visuel : gros-plan sur le nez (assez logique puisque nous éitions dans l'odorat) puis élargissement au visage.

Le préifixe MI- remplace DE- dans le même souci de réalisme. L'uitilisaition d'un pariticipe passé passif se retrouve presque dans chaque vers (cf DECHIRE avant) : l'être

humain n'est plus maître de son corps ; l'uitilisaition du présent de narraition et de généralité s'atttaque à ce qui est le plus humain dans l'homme : son visage, le seul moyen

de reconnaissance et d'idenitité. Le verbe DIFFORME (déforme) comme tous les précédents est un verbe d'acition, et contribue à rendre sous nos yeux l'être humain

méconnaissable. L'ariticle déifini LE (comme tous les ariticles déifinis précédents : LE VENTRE/LES YEUX, introduit la noition de connaissance ; il s'agit du corps humain dont

nous connaissons les aspects, certes, mais cettte connaissance va plus loin : nous savons implicitement ce qu'il adviendra de lui, mais nous nous refoulons cettte pensée.

C'est pour empêcher ce refoulement que Chassignet ne suit pas la structure classique d'un sonnet : normalement le plan d'un sonnet relie les deux quatrains (premier

thème abordé) aux deux tercets (deuxième thème ou enjeu amenant la conclusion). Ici 3 strophes sont consacrées à la descripition du cadavre en décomposiition, à force

de réalisme horrible, d'hyperboles, de visions choquantes très violentes pour le lecteur : il s'agit à la fois de la surcharge et de la démesure baroques que l'on retrouve

dans les tableaux ou les décors baroques : le cadavre déborde même sur le sonnet, et dégouline jusqu'à la ifin du 1er tercet où l'auteur l'arrête par un point-virgule pour

enifin amener sa chute.

LA DESCRIPTION DONT L'ENJEU EST DE TERRORISER LE LECTEUR TROUVE SON ABOUTISSEMENT DANS LA MORALE DU DERNIER TERCET. CETTE MORALE

EST CONFORME A LA VISION RELIGIEUSE BAROQUE QUI VEUT RAMENER LE LECTEUR A LA RELIGION CATHOLIQUE : ELLE EST DEVELOPPEE EN 3 POINTS :

PUISQUE NOUS SOMMES MORTELS ET PASSAGERS SUR LA TERRE, LA SEULE SECURITE EST LA FONDATION SOLIDE ET ETERNELLE EN DIEU (penser à l'au-

delà de la mort). PAR CONSEQUENT NOUS DEVONS OUBLIER TOUT CE QUI N'EST PAS EN RAPPORT AVEC CET ANCRAGE PRIMORDIAL

Puis connaissant l'état de ta fragilité,

Fonde en Dieu seulement, esitimant vanité

Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.

Le dernier tercet - qui doit amener la chute, concentre le message moral du poème. En efffet, le connecteur logique PUIS introduit une chronologie et une

conséquence logique : après avoir été confronté à une hypotypose (vision imaginaire d'un corps en décomposiition ici), l'émoition et la pensée du lecteur

doivent être acitivés, et une conclusion itirée : CONNAISSANT L'ETAT DE TA FRAGILITE. La connaissance implicite est devenue explicite (CONNAISSANT est un

pariticipe présent qui sous-entend une cerititude), le cadavre est devant nos eux, et devient la métonymie de notre condiition humaine éphémère

(FRAGILITE). Le poète préfère ce terme placé en ifin de vers, terme commun avec les objets qui peuvent se briser, et permet une nouvelle visualisaition

implicite. Ce mot rime avec VANITE, dont le référent est connu par les lecteurs de l'époque : " Vanité des vanités, tout est vanité - VANITAS VANITATUM en

laitin » est un verset célèbre de l'Ecclésiaste, un livre de la Bible, qui souligne comme Chassignet le peu d'importance de tous les biens ou plaisirs matériels.

Seul ce qui a Dieu pour ifin (but) a un sens et donne du sens. On peut également rapprocher le poème de la devise des Stoïciens (philosophes de l'anitiquité

grecque dont les chréitiens ont assimilé la formule) : MEMENTO MORI, " Souviens-toi que tu vas mourir... »

Le second tercet, strophe ifinale, répond en écho à la première : le pronom de la 2e pers du sing TU s'adresse directement au lecteur et rappelle l'apostrophe

du début : MORTEL PENSE. Le tutoiement est sans-gêne, brutal, comme l'est tout le poème. Il s'agit de réveiller un lecteur endormi par les plaisirs de la vie

terrestre, qui aurait oublié son sort ifinal. Suit le message - religieux, comme tout message baroque : FONDE EN DIEU SEULEMENT, qui reprend un impéraitif

et souligne la structure en boucle : l'ensemble est une leçon de morale, l'intérieur comporte une descripition sur laquelle elle se fonde et qui l'aide

pédagogiquement à " passer » le message.

Après le mouvement, l'instabilité de tout le poème, où nous avons assisté à la " danse » des vers goulus dévorant notre (futur) corps, le verbe FONDE

apporte enifin la stabilité : une fondaition est ce qui permet à un bâitiment de rester inébranlable, même lors d'un tremblement de terre. Il y a donc un lieu

inébranlable, et la métaphore du bâitisseur uitilisée ici appâte le lecteur. Mais il est accompagné d'une restricition : SEULEMENT. Il y a donc un seul élément

inébranlable dans l'existence humaine : DIEU placé au milieu de l'expression (inversion du terme volontaire) comme un asile sûr. A ce mouvement centripète

(DIEU au centre) s'oppose la 2e paritie du vers dans un mouvement de rejet amorcé par la virgule et le paritic présent ESTIMANT : refus de tout ce qui est vain

(inuitile) placé en ifin de vers. ESTIMANT transforme l'imaginaition en pensée : il s'agit de porter un jugement ; après une vision virtuelle, il s'agit de prendre

une décision concrète pour la vie de tous les jours : ne s'occuper dorénavant que de ce qui peut nous rendre la mort acceptable et nous délivrer de sa peur :

TOUT CE QUI REND PLUS SAVANT ET SAGE. Cela sous-entend une vie fondé sur les valeurs, bien entendu religieuses, aifin de pouvoir envisager l'au-delà avec

sérénité. Le choix demandé au lecteur (TA / TE : insistance de l'adj possessif et du pronom personnel) est présenté sans compromis aucun : l'hyperbole

consitituée par le pronom indéifini TOUT n'en est pas une pour l'auteur : le choix doit être radical entre la vie spirituelle et la vie terrestre. L'adjecitif SAGE qui

termine la chute sous forme de rythme binaire (SAVANT n'a rien à voir avec l'intellect, mais avec la connaissance spirituelle ici) présente l'idéal de vie de

Chassignet et propose une stabilité intérieure qui s'oppose à l'instabilité physique de notre corps qui n'est pas fait pour durer (FRAGILITE et VANITE riment

selon la structure classique d'un sonnet : 2 quatrains aux rimes embrassées ABBA et 1er tercet en CCD, 2e en EED) .

Après l'horreur, la CONSOLATION, une morale pleine de sagesse...

CONCLUSION :

Ainsi le sonnet classique a été revisité par le poète baroque Chassignet : sa structure même a été mise en mouvement, comme l'intérieur des vers, et la vision proposée.

Accumulaitions, surcharge, gradaitions, réalisme, hyperboles, excès, violences et chocs visuels abouitissant à une hypotypose... : autant de caractérisitiques baroques uitilisées

par le poète au service d'une argumentaition baroque, elle aussi : il faut grâce au pouvoir de l'imaginaition arriver à se détacher de la vie matérielle et terrestre pour abouitir

à une pensée rélfléchie et se consacrer à la seule chose uitile : vivre une spiritualité empreinte de sagesse, qui seule peut nous délivrer de la peur de la mort et nous y

préparer. Ce sera notre consolaition à la vie éphémère qui est la nôtre, comme l'indique le ititre du recueil : CONSOLATION CONTRE LA MORT. Les mêmes efffets sont tentés

par l'art baroque, à la même époque : les " vanités », tableaux rappelant notre côté éphémère voire notre mort (têtes de mort) se mulitiplient (citer plusieurs tableaux).

Ainsi art et litttérature baroque se complètent pour forcer les hommes de leur temps à méditer sur leur condiition, et ce en sitimulant leur imaginaition par les sens. Le

baroque reprend d'ailleurs la tradiition des " danses macabres » (squeletttes dansant, souvent avec un personnage jeune ou de pouvoir pour montrer que la mort ne fait pas

de diffférence) peintes sur les murs des églises au Moyen-Age, où l'on ne vivait guère plus de 30 ans avec les famines et la peste. Oubliées par l'opitimisme de la Renaissance

au 16e s, ifini le " carpe diem » (cueille le jour, la formule épicurienne du poète Horace) : les guerres de religion redonnent vie à ces visions macabres. On voit donc les

opposiitions entre les époques : pour la Renaissance, la mort est l'occasion de jouir de la vie, pour le baroque elle est l'occasion de se préparer à l'au-delà. Chez Chassignet,

élève de l'ordre religieux strict des Jésuites (dont la curieuse devise est " obéissant comme un cadavre » !) la vie spirituelle est la seule et vraie vie. Plus tard, au 19e s,

Baudelaire s'en inspirera certainement dans son poème Charogne (Fleurs du Mal), mais pour un autre enjeu : montrer que le travail poéitique peut s'atttaquer à n'importe

quel sujet et lui apporter au moins la beauté de la langue.. (" Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », dira Baudelaire).

8LIRE ET PHOTOCOPIER le poème " Charogne » de BAUDELAIRE (il faudra savoir en parler, rappeler des passages)

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