[PDF] La décadence dans les Vies des douze Césars de Suétone:





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DOSSIER ARTISTIQUE - Compagnie du Miracle

EMMANUEL MACRON : Ils viennent de jouer Le Misanthrope de Molière. Une ancienne pièce qui… MOHAMMED BEN SALMANE (en arabe) : Qui sont ces gens qui osent 



LE MEILLEUR AMI

Macron pour le faire entrer au Panthéon. II estime d'ailleurs qu'il faut monter ses pièces comme s'il venait de les écrire. Le père des auteurs comiques.





DOSSIER PÉDAGOGIQUE

La pièce Le Misanthrope à l'Elysée peut s'inscrire dans divers objets d'étude en lien enfin Emmanuel Macron et Mohammed Ben Salmane en chair.



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d'Etat étranger à être reçu en visite officielle par le Président Macron. Misanthrope de la Comédie Française. Cinecolombia. Architecture.



Erratum Une coquille sest glissée sur la couverture du numéro de

30?/06?/2017 Avec Emmanuel Macron dont les amours s'annoncent très conve- ... Misanthrope: « À force de sagesse on peut être blâmable / Il faut en.



La décadence dans les Vies des douze Césars de Suétone:

24?/04?/2018 Déjà Macron tente de détourner le jeune homme de ces plaisirs jugés indignes d'un ... la misanthropie de Caligula



BULLETIN LACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE

Mr René MACRON Chef du bureau des Écoles au Ministère de l'Éducation Célimène dans Le Misanthrope



Réserve écologique plan Arbres… Épinay-sur-Seine éco-agit

01?/02?/2020 avec Le Misanthrope et pour finir sur une petite note ... Macron. Des parlementaires ont mis en application une.



H-France Review Volume 18 (2018) Page 1 H-France Review Vol

According to recent reports Emmanuel Macron is reading the Mémoires of the (the title character in Molière's Le Misanthrope)

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UNIVERSITE DE NANCY II U. F. R DE LETTRES

THESE DE TROISIEME CYCLE SOUTENUE EN JUIN 2003 PAR

SABRINA JACQUEL

LA DECADENCE

DANS LES VIES DES DOUZE CESARS

DE SUETONE

DIRECTEUR DE THESE :

MADAME LE PROFESSEUR J. DION

LA DECADENCE

DANS

LES VIES DES DOUZE CESARS DE

SUETONE

UNIVERSITE DE NANCY II U. F. R DE LETTRES

2 THESE DE TROISIEME CYCLE SOUTENUE EN JUIN 2003 PAR

SABRINA JACQUEL

LA DECADENCE

DANS LES VIES DES DOUZE CESARS

DE SUETONE

__________

DIRECTEUR DE THESE :

MADAME LE PROFESSEUR J. DION

__________ JURY Madame M. CHASSIGNET, Professeur à l'Université de Strasbourg II Mademoiselle J. DANGEL, Professeur à l'Université de Paris IV Madame J. DION, Professeur à l'Université de Nancy II Monsieur P. GOUKOWSKY, Professeur à l'Université de Nancy II Monsieur R. HODOT, Professeur à l'Université de Nancy II 3 A mes professeurs de l'Université de Nancy 2 qui m'ont fait aimer la langue latine. A Madame le Professeur J. Dion à qui cette thèse doit tant et dont la bienveillante attention m'a constamment accompagnée.

A mes parents, pour leur longue patience.

Que tous ceux qui m'ont conseillée et encouragée trouvent ici l'expression de ma très vive gratitude. 4

INTRODUCTION

Pourquoi étudier le concept de décadence dans les Vies des douze Césars ? La notion de décadence

caractérise d'ordinaire une période plus tardive de l'histoire romaine : mais qu'en est-il à Rome au I

er siècle

av. J.-C. ? Déjà Salluste rappelle " par quelle décadence insensible le plus beau et le meilleur des Etats est

devenu le plus mauvais et le plus corrompu » 1 Igitur primo pecuniae, deinde imperi cupido creuit; ea quasi materies omnium malorum fuere. Namque auaritia fidem, probitatem ceterasque artis bonas subuortit; pro his superbiam, cruelitatem, deos neglegere, omnia uenalia habere edocuit. [...] Haec primo paulatim crescere, interdum uindicari; post, ubi contagio quasi pestilentia inuasit, ciuitas inmutata, imperium ex iustissumo atque optumo crudele intolerandumque factum.

" D'abord la soif d'argent s'accrut, puis celle du pouvoir; ce fut là pour ainsi dire l'aliment de tous les

maux. L'avarice détruisit la loyauté, la probité, et toutes les autres vertus; à leur place ce fut l'orgueil, la

cruauté, le mépris des dieux, la vénalité qu'elle enseigna. [...] Le progrès de ces vices fut d'abord

insensible, parfois même ils étaient punis; puis, lorsque la contagion se fut répandue comme une

épidémie, la cité changea d'aspect; le plus juste et le meilleur des gouvernements se transforma en un

Empire cruel et intolérable. » (SALLUSTE, La conjuration de Catilina, X)

Pourtant Salluste n'est pas le seul en cette fin de la République à tenir semblables propos; dans sa préface de

l'Histoire romaine, Tite-Live dénonce aussi un dérèglement politique et moral, issu du luxus

2 . Bien plus Properce, en plein âge augustéen, voit Rome succomber sous le poids de ses richesses 3 Proloquar, atque utinam patriae sim uerus haruspex ! frangitur ipsa suis Roma superba bonis 5 1

La Conjuration de Catalina, V : Res ipsa hortari uidetur, quoniam de moribus ciuitatis tempus admonuit, supra repetere ac paucis

institua maiorum domi militiaeque, quomodo rem publicam habuerint quantamque reliquerint, ut, paulatim immutata, ex

pulcherruma atque optuma pessuma ac flagitiosissuma facta sit, disserere.

" Et puisque l'occasion m'a fait souvenir des moeurs de la cité, le sujet même semble m'inciter à remonter en arrière et à exposer

brièvement les institutions civiles et militaires de nos ancêtres, à montrer comment ils ont gouverné la République, en quel état de

grandeur ils la laissèrent, et par quelle décadence insensible le plus beau et le meilleur des Etats est devenu le plus mauvais et le plus

corrompu. » 2

Histoire romaine, Préface, p. III : Labente deinde paulatim disciplina uelut desidentis primo mores sequatur animo, deinde ut magis

magisque lapsi sint, tum ire coeperint praecipites, donec ad haec tempora quibus nec uitia nostra nec remedia pati possumus

peruentum est. [...] Nuper diuitiae auaritiam et abundantes uoluptates desiderium per luxum atque libidinem pereundi perdentique

omnia inuexere.

" Avec le relâchement insensible de la discipline, on suivra par la pensée d'abord une sorte de fléchissement des moeurs, puis un

affaissement progressif et enfin un mouvement d'effondrement rapide, jusqu'à nos jours, où la corruption et ses remèdes nous sont

également intolérables. [...] Avec les richesses est venue la cupidité, et avec l'affluence des plaisirs le désir de perdre tout et de se

perdre soi-même dans les excès du luxe et de la débauche. » 3 Elégies, III, XIII : Certa quidem tantis causa et manifesta ruinis : luxuriae nimium libera facta uia est.

" La cause certaine et manifeste de pareilles ruines, c'est qu'on a laissé par trop le chemin libre au luxe. »

Certa loquor, sed nulla fides...

" Je le prédis, puisse ma patrie croire à ma prédiction ! Rome aussi succombe à toutes ces richesses dont

elle s'enorgueillit. Ce que j'affirme est certain, mais on n'y ajoute aucune foi... » (Elegies, III, 13, vers 60

et 61)

A une époque où certains hommes ont un pouvoir immense, un sentiment de décadence est perçu par rapport

à l'âge de Saturne et aux débuts de la République.

Une réflexion sur la décadence invite ainsi à considérer deux perspectives bien distinctes. La

première détermine une exacerbation de l'individualisme 4 et suppose une étude du comportement humain.

Mais la décadence, ce phénomène à la fois inéluctable et insidieux, renvoie aussi à une période de fin de

civilisation puisqu'un déclin politique et économique s'accompagnerait alors d'une dégénérescence morale

et spirituelle, elle-même capable de disloquer les grandes puissances et les hommes : dans la tradition

platonicienne, sous-jacente d'ailleurs chez Salluste et Tite-Live, la décadence politique passe par la

décadence des caractères. Il faut donc se demander si ces divers éléments se trouvent dans l'oeuvre de

Suétone. Car c'est à la connaisance exhaustive des douze Césars, qu'un tel sujet convie. Dans quelle mesure

alors la Rome des premiers siècles serait-elle entraînée dans le tourbillon du décadentisme ? Pareille question

requiert une méthode rigoureuse, essentiellement fondée sur la pensée et la sémantique de Suétone et des

grands auteurs antiques, à propos des Césars eux-mêmes et des théories de la décadence.

Parmi tous les auteurs qui nous renseignent sur les Césars, Suétone est évidemment notre auteur de

référence. Mais nous utiliserons également Tacite, Dion Cassius, Plutarque... pour comprendre cette période

qui va de la jeunesse de César en 85 av. J.-C. à la mort de Domitien en 96 ap. J.-C. Publiées

5 entre 119 et 122

ap. J.-C., les Vies des douze Césars caractérisent en effet une période précise de l'histoire, mais elles révèlent

surtout les personnalités impériales, dans le cadre de leur règne : dès lors les événements et l'atmosphère qui

s'y reflètent, pourront traduire une réalité de la décadence. Mais qui sont ces hommes, que l'on nomme " les

douze Césars » depuis Suétone ? F. de Champagny les présente ainsi :

" De là ces étranges natures impériales, ces types qui ne se retrouvent pas ailleurs dans l'humanité, ces

hommes qui après avoir gouverné avec vertu, du moins avec prudence furent tout à coup pervertis ou

jetés en démence par le pouvoir [...]. De là ces monstres de sang et de folie. Il y a chez eux du vertige :

placés trop haut, la tête leur a tourné; ils ont vu sous leurs pieds un espace trop immense, trop de peuples,

trop de pouvoir et en même temps aussi un précipice trop glissant. Le cerveau n'a pas tenu à ce mélange

d'excitation et de terreur. » 6

Après l'établissement du pouvoir personnel favorisé par César et Auguste, se succèdent quatre Julio-

Claudiens : Tibère, Caligula, Claude et Néron; puis la chute de Néron, responsable de dix-huit mois de

guerre civile, impose les règnes brefs de Galba, d'Othon et de Vitellius. Le pouvoir échoit finalement aux

6 4 CATON, Les Origines, IV, 7 : Sa défiance à l'égard des grands généraux va inqueurs. 5

Vies des douze Césars, introduction de H. Ailloud, p. IX : " A quelle date l'ouvrage fut-il publié ? Joannès Lydus nous apprend que

Suétone dédia ses Douze Césars à Septicius Clarus, quand celui-ci était encore à la tête des cohortes prétoriennes, c'est-à-dire entre

119 et 122. Roth prétend que le livre parut en 120 [...]. La date de 121 [...] nous paraît plus vraisemblable, mais aucun document

positif n'autorise à la donner comme certaine. » 6

F. de Champagny, Les Césars, p. 331.

empereurs flaviens : Vespasien et ses deux fils, Titus et Domitien. L'étude des personnalités impériales est

donc le premier point de notre méthode : il suppose de très nombreuses analyses sémantiques appuyées sur

des relevés statistiques et des comparaisons entre les différents auteurs. De plus l'examen des théoriciens

antiques de la décadence s'avère nécessaire : Hésiode, Platon, Polybe seront aussi utilisés comme sources

des réflexions des Latins.

Ainsi Polybe, grand historien grec, avait, après Platon, exposé le phénomène de décadence et certifié

que la société romaine parvenue au faîte de sa puissance 7 , serait destinée à décliner :

" Quand, après avoir échappé à de grands et de nombreux périls, une nation arrive à une puissance

prépondérante et invincible, le bien-être s'établit, les moeurs deviennent luxueuses, et les hommes

convoitent avec une ardeur démesurée les emplois supérieurs et les privilèges. La décadence commence

du fait de l'ambition du pauvre, et de celui de la honte qu'éprouve un grand nombre à vivre sans honneur.

A cela s'ajoutent l'opulence et la vaine somptuosité. Le peuple prend alors l'initiative de la révolte, lésé

qu'il est par l'avidité de ceux qui ont la passion d'y parvenir. Plein de colère, n'écoutant plus que les

suggestions de sa fureur, il ne veut plus obéir, ni même être l'égal des chefs. Il exige d'être tout, à lui

seul. L'Etat prend alors le plus beau de tous les noms : il s'intitule Terre de Liberté ou Démocratie. En

réalité, il est la pire des choses : l'Ochlocratie. » 8

Polybe modulait les théories poétiques et philosophiques des différents âges, issues d'Hésiode et liées par

Platon à une mutation de caractères. Mais la date à laquelle il fixe l'apparition de la décadence, est-elle

admise par Suétone ? Ou a-t-il sa propre analyse ? De ces questions et de ces méthodes comparées découle

notre composition.

La première partie est consacrée à la vie quotidienne que les empereurs mènent au palais. Cette étude

fondamentale définit alors le profil psychologique des Césars : confortera-t-elle les prémisses d'un esprit

décadent ? En plus de l'héritage atavique des princes auquel s'adjoint l'influence des présages sur le destin,

l'éducation reçue affinera les tendances naturelles de chaque dirigeant. Divers moyens ainsi mis en oeuvre

permettent de saisir cette vie en marge de la vie, ponctuée d'excentricités sporadiques. Ces analyses

indiquent certes l'évolution des Césars dans un cadre de vie qui leur est familier, mais elles font aussi

apparaître une constante : l'existence au palais révèle déjà la puissance incommensurable que détiennent les

dirigeants.

Une seconde partie en dérive : un pouvoir illimité engendre en effet des troubles de l'esprit et du

comportement. D'autres dérèglements apparaissent aussi au travers des rapports que les Césars entretiennent

7 7

Histoires, VI, notice de R. Weill, p. 54 : " [Polybe] annonce le régime de Rome à la fin du III

ème

siècle av. J.-C. S'il a pris pour

matière de ce livre, comme il le souligne si souvent, la Rome qui avait gagné la seconde guerre punique et conquis le monde, les

difficultés que Rome affronta ensuite ne lui ont pas échappé. Il a cité des cas de dégradation des moeurs; très tôt il n'a guère pu

ignorer les lois portées contre le luxe, la corruption. Or tout cela est antérieur à 150 av. J.-C. Ainsi l'analyse pessimiste et les sombres

prévisions du paragraphe 57 ne supposent pas que Polybe connaissait la crise des Gracques. [...] Car non seulement il voyait ces

taches de la grandeur romaine, mais dans le principe même de ce gouvernement qu'il admirait tant, il avait pu déceler et mettre en

évidence une particularité qui autorisait toutes les inquiétude s. » 8

POLYBE, Histoires, VI, 57.

avec l'argent; voyons comment la conscience d'être progressivement à la fois dominus et deus 9 peut

s'harmoniser avec le concept de décadence. Il importe alors d'étudier la vie privée des Césars. Et cela est

d'autant plus indispensable que l'étude du sentiment amoureux et religieux déterminera une dimension de la

transgression morale : la démesure, est-ce alors le point commun entre les Césars et les décadents ? Sans être

totalement impartial, Suétone propose ainsi une certaine vision des personnalités impériales, usant de

techniques littéraires propre au roman.

Une dernière partie est donc essentielle, basée sur l'écriture suétonienne. Elle soulève en effet une

question fondamentale; l'auteur des Vies écrit-il la décadence ? On se réfèrera d'abord à un point précis de

l'oeuvre de Suétone : la mort des Césars, commune à chaque biographie, met-elle en évidence une écriture de

la décadence ? De fait Suétone qui répond aux exigences de l'historien et du biographe, agrémente aussi sa

narration d'une tendance romanesque qu'il conviendra d'identifier et de comprendre. Mais le grand nombre

de renseignements que l'écrivain juxtapose dans ses Vies, offre les caractères d'un récit accompagné de

morale. A quelle perception des Césars aboutit-on alors ? 8 9

Expression empruntée à Domitien, XIII.

PREMIERE PARTIE

DECADENCE

DE LA VIE QUOTIDIENNE

AU PALAIS

Comment, dans la mémoire collective, le premier siècle a-t-il pu éclipser l'âge d'or des Antonins ?

Au-delà des divergences des Anciens et des représentations mythiques véhiculées par les personnalités

impériales, cette période tumultueuse qui s'étend de César à Domitien, renvoie les images fragmentées d'une

époque où les ambiguïtés et les hésitations de douze hommes investis du pouvoir suprême, catalysent les

manies et les obsessions de ce fragment d'histoire. Ainsi le souligne Edward Gibbon : " Les fastes de l'Empire nous offrent un riche et énergique tableau de la nature humaine que nous

chercherions vainement dans des caractères faibles et incertains de l'histoire moderne; on trouve tour à

tour dans la conduite des empereurs romains les extrêmes de la vertu; la perfection la plus sublime et la

dégradation la plus basse de notre espèce. L'âge d'or de Trajan et des Antonins avait été précédé d'un

siècle de fer. Il serait inutile de parler des indignes successeurs d'Auguste : s'ils ont été sauvés de l'oubli,

ils en sont redevables à l'excès de leurs vices et à la grandeur du théâtre sur lequel ils ont paru. Le sombre

et implacable Tibère, le furieux Caligula, l'imbécile Claude, le cruel et débauché Néron, le brutal

Vitellius, le lâche et sanguinaire Domitien sont condamnés à une immortelle ignominie. » 10

Pour parvenir le plus sûrement à la réalité, un examen de l'existence menée au palais permettra de

cerner au mieux les personnalités mises en présence, à partir des faits rapportés par les auteurs du premier

siècle.

En dépit de la part d'ombre et de mystère qui enlace souvent les premières années des princes, les données

biologiques de chacun d'eux ne doivent pas être négligées. Car si certaines images des Julio-Claudiens

apparaissent contradictoires, nombreuses sont celles qui illustrent une dégénérescence de la race liée à un

9 10

Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain, chapitre III, traduction de M. F. GUIZOT, p. 312.

esprit rongé par les tares de la consanguinité. Pour la gens Flavia, l'héritage biologique se révèle moins

complexe au premier abord : pourtant il nous faudra jauger à sa juste valeur Domitien dont les principaux

traits de caractère n'ont de signification ni chez son père, ni chez son frère. Quant aux trois empereurs de 68

et 69, du fait de leur absence de parenté, nous nous attarderons principalement sur l'étude de leurs ancêtres.

Toutefois, le pouvoir irréversible de l'hérédité que l'influence des présages divins amplifie, est-il à même

d'expliciter le profil psychologique des dirigeants ?

A ce titre, rappelons que la formation du princeps, depuis ses jeunes années jusqu'à son accession au

trône, influence son caractère, module ses pulsions : dans quelle mesure l'éducation qu'il reçoit de ses

parents et la culture dont il sera pourvu, sauront-elles le préparer efficacement à sa vie d'adulte ? En outre

l'image physique du personnage auquel s'adjoint la souveraineté de l'apparence annonce déjà une esthétique

de vie hors du commun : les dispositions naturelles des dirigeants pourront-elles confirmer les prémisses

d'un esprit décadent ?

De fait, si l'existence au palais fascine par ses extravagances ponctuelles ou chroniques, elle révèle

aussi la capacité des empereurs à conserver un équilibre relatif face à la charge écrasante du pouvoir et face

aux intrigues nées de l'ambition et de la convoitise. Est-il possible de saisir cette vie en marge de la vie ?

Dans ce siècle d'évolution, la sensibilité impériale exacerbée par une imitation du modèle gréco-oriental

imposerait alors de se démarquer de la réalité, au risque de l'annihiler. 10

PREMIER CHAPITRE

HEREDITE

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