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LE PROGRÈS DE LA CONSCIENCE DANS LA PHILOSOPHIE

vrir et de promouvoir les conditions du progrès de la conscience de la même manière qu'une réflexion sur les plus récentes théories de la science permet de 



EDGAR MORIN - Science avec conscience

Pour cette nouvelle édition le plan de ce livre a été remanié et comporte désormais deux parties. La première



Lhumain lhumanité et le progrès scientifique

21 oct. 2009 la précaution parfois élémentaire des sciences sans conscience. L'éthique est-elle un corpus propre à chaque discipline et se fond-elle dans ...



Science et conscience de la société

Le sociologue s'efforce d'être scientifique non par la neutralité mais par l'équité. 19. Page 20. RAYMOND ARON. IV. Peut 



LA SCIENCE SELON EDGAR MORIN ET LA DÉSACRALISATION

1980) ; Science avec conscience (Fayard 1982) - et certains passages de Pour Paraphrasant encore Rousseau



La Progres de la Conscience dans la Philosophie Occidentale. LoN

prendre conscience du caractere reflexif que presente le progres de la science moderne. x" 2 Philosophy is not concerned with the discov- ery of nature.



Science sans conscience La communauté scientifique naime pas

La communauté scientifique n'aime pas beaucoup les «belles âmes qui la forcent à se poser des questions. La tendance profonde est de dire comme le commun 



LE PROGRÈS TECHNIQUE ET LA PERSONNALITÉ HUMAINE

science contribuaient soit au progrès soit à la dégradation de la civi- que ce procès existe



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LA SCIENCE ET LA CONSCIENCE: III. LE FATALISME

SCIENCE ET LA CONSCIENCE ni. LE FATALISME MÉTAPHYSIQUE. I. Chimie organique fondée sur la synthèse par M. Berthelot. - II. Études sur les Beaux- Arts

5Science sans conscience

La communauté scientifique n'aime pas beaucoup les "belles âmes qui la forcent à se poser des

questions. La tendance profonde est de dire, comme le commun des mortels: " On n'arrête pas le

progrès », et puisque toute découverte nouvelle est un progrès à leurs yeux, c'est à la société à

canaliser ses applications selon ses objectifs. L'attitude d'Oppenheimer refusant de poursuivre des

recherches de nature à faciliter l'éclosion de la bombe H n'a pas été comprise par beaucoup de ses

10collègues, c'est le moins qu'on puisse dire.

Les raisons éthiques sont évidemment plus fortes encore que celles de la sauvegarde de

l'environnement pour poser les grandes questions de la finalité de la science et des technologies

nouvelles. Et Jacques Testart .a raison de dire : " La recherche n'est pas neutre car les découvertes

amènent toujours à des applications quand elles correspondent à un besoin. C'est déjà en amont de

15la découverte qu'il faut opérer les choix éthiques. » Réflexion d'autant plus juste que de nouveaux

besoins peuvent être créés précisément par les trouvailles du savant.

Au point où en sont arrivées les choses, les scientifiques ne peuvent plus seuls trouver les solutions

qui affleurent au domaine de la morale. Ils ne peuvent être juge et partie. Certains d'entre eux,

soyons-en sûrs, happés par la soif inextinguible - et compréhensible - de savoir, balaieront d'un revers

20de main les scrupules, pendant que d'autres, tout en mesurant parfaitement qu'ils approchent du " fil

du rasoir », se feront une raison pour continuer à avancer en se disant que la morale, après tout, varie

dans le temps et dans l'espace et qu'une notion liée à l'évolution des mentalités ne peut être un

obstacle à l'épanouissement de la Science majuscule. Le complexe de Galilée n'est pas loin.

Théologiens hier, moralistes aujourd'hui, sont des empêcheurs de tourner en rond. Si on les écoutait

25trop, la recherche n'aurait pas accompli, dans certains domaines, les pas de géant que l'on sait.

Dans une démocratie, l'opinion publique reste la moins mauvaise référence. Encore faut-il qu'elle soit

impartialement éclairée, que les explications les plus solides soient fournies, afin que le balancement

du pour et du contre ait un sens. Quels communs dénominateurs proposer ? On n'en trouvera pas

beaucoup parce qu'il faut faire monter très haut la barre pour accéder au consensus. Peut-être celui-

30ci : le progrès, c'est d'abord ce qui aide l'homme à vivre; ou bien : rien ne doit: être accepté qui

ébranle l'intégrité de la personne humaine .

La controverse sur l'énergie nucléaire a embrasé le monde entier parce qu'avant même que les

développements pacifiques de cette énergie aient pu être appréciés par les populations, le

champignon d'Hiroshima avait semé la terreur. Jusqu'ici aucun monstre n'est né dans les laboratoires

35de microbiologie, aucun micro-organisme doué d'un pouvoir pathologique (peste ou choléra) ne s'est

échappé d'une éprouvette pour semer la mort sur son passage. Mieux, les biologistes (Pasteur,

Fleming, etc.) sont apparus comme des bienfaiteurs de l'humanité. Ce n'est pas une raison pour ne

pas veiller au grain. Mais comme l'écrivait Jean Dausset, le biologiste risque de devenir apprenti

sorcier s'il n'y prend garde. Dans l'état actuel des possibilités techniques, " un pouvoir autoritaire

40pourrait dépister in utero les enfants porteurs de gènes jugés mauvais et les éliminer. La tentation de

l'eugénisme est proche de la tentation totalitaire. Il pourrait aussi faire manipuler, en plus ou moins, les

gènes au niveau des embryons humains, et même faire engendrer des êtres » identiques. » Aldous

Huxley et son Meilleur des mondes sont à portée de la main. Il ne faut jamais parier sur la sagesse des peuples, mais tout faire pour que, si quelque folie les

45poussait à mettre en place ou à accepter des dictateurs, ceux-ci aient le moins de moyens possible de

toucher au " sacré », en l'espèce, à la personne humaine. C'est donc, en effet, en amont de la

découverte, comme le pense Jacques Testart, qu'il faut penser aux choix éthiques. Certes, la

recherche comporte une part de risques qu'on ne pourra jamais éliminer sauf à revenir au Moyen Age;

certes " l'obscurantisme n'a jamais été une voie vers l'humanisme » (Philippe Kourilsky). Mais la

science ne purifie pas tout ce qu'elle touche.

Pierre DROUIN

Le Monde, septembre 1986.

EXEMPLE D'ANALYSE ET COMMENTAIRE

I/ Analyse :

1. Thèse :

Face aux dangers représentés par les avancées scientifiques et les menaces qu'elles font peser sur

l'homme, l'auteur préconise une vigilance exercée par l'opinion publique autour de valeurs

essentielles propres à protéger la communauté humaine

2. Organisation :

Le texte correspond à un cheminement analytique : après avoir identifié les causes de l'inquiétude

grandissante à l'égard de la science (explosion d'un savoir non contrôlé), l'auteur en imagine les

conséquences (atteintes graves sur les valeurs qui font l'humanité) puis en propose timidement la

solution (il faut que l'opinion publique, dûment informée, exerce un contrôle sur la recherche

scientifique).

3. Enonciation :

Le texte correspond à une énonciation de type journalistique (exemples référentiels). L'auteur évoque

une situation dont il apparaît clairement informé. Il reste prudent quant aux éléments polémiques : les

scientifiques ne sont pas explicitement présentés comme coupables. Néanmoins il témoigne d'une

grande prudence à l'égard de recherches qui pourraient gravement nuire à l'homme et il sait

fermement en appeler à la solution démocratique d'un rôle accru de l'opinion.

II/ Commentaire :

Problématique : comment contrôler les progrès de la recherche scientifique ?

Mon intention est de montrer que la recherche scientifique en elle-même ne peut être contrôlée.

1ère partie : concession :

Certes les progrès de la science génèrent beaucoup d'inquiétudes : -elle a pu aider à l'armement (bombe atomique) -elle cède parfois aux puissances d'argent (coût de la recherche qui pousse à accepter des sponsors douteux)

-elle atteint à une connaissance approfondie du génome humain est peut le manipuler

(clonage)

Il faudrait donc en appeler à plus de morale dans la recherche et certains grands scientifiques ont

même entrepris d'arrêter des recherches qu'ils savaient dangereuses (Einstein, Jacques Testard).

2ème partie : réfutation :

Mais plusieurs obstacles s'opposent à une réglementation de la recherche : -qui va s'en charger ? L'opinion publique est-elle assez informée pour cela ? Peut-on

raisonnablement croire qu'elle réunira les éléments suffisants de compréhension pour

légiférer dans des domaines aussi complexes ?

-les Etats sont-ils habilités pour intervenir dans les travaux des savants ? N'y a-t-il pas un gros

risque d'ingérence, de censure, de manipulation politique ? -et surtout peut-on entraver la marche des scientifiques alors qu'eux-mêmes ne savent pas

vraiment ce qu'ils vont découvrir ? Beaucoup de découvertes ont été les fruits du hasard et

n'auraient pu être faites si on avait réglementé les axes de recherche et réduit les terrains de

l'investigation.

Ainsi la recherche scientifique ne vise pas à produire des effets, et il peut donc sembler tout à fait

paradoxal de la contrôler. Mais les hommes peuvent en tirer des applications, d'où peuvent surgir

toutes sortes de dérives et c'est pourquoi un contrôle est légitime. Pourtant, un tel contrôle semble

difficilement réalisable, ce qui risque soit de freiner la recherche, soit au contraire de ne pas empêcher

les dérives. Dans la mesure où ce n'est pas la recherche scientifique elle même, mais l'application qui

en est faire qui est problématique, il semble donc avant tout nécessaire de contrôler l'usage que les

hommes font de la recherche scientifique, plutôt que de contrôler les travaux des scientifiques.

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