[PDF] SUR LES TRACES DU MOYEN ÂGE AFRICAIN





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Le Rhinocéros dor François-Xavier Fauvelle-Aymar

21 août 2013 Magnifiquement illustré ce livre reconstitue une fresque des « siècles d'or » de l'Afrique du. Xe au XVe siècle du Mali au Grand Zimbabwe



Un livre dhistoires africaines en or

mansa Sulayman. C'est. «L__ un souverain avare dont on ne peut espérer de présent important. » Au milieu du xiv6siècle Ibm Battuta



34 pépites éclairent lAfrique mediévale

8 févr. 2013 Rhinocéros d'or et objets enfer de. Mapungubwe Afrique du Sud



FIGURES DANS LOR DES MIROIRS

Le texte de l'album lui-même n'est qu'une suite de somptueux poèmes chuchotes ou murmurés par un livre tombé dans le désert. (telle est la fiction) et par l' 



Les savoirs archéologiques au Maghreb

30 juin 2018 On lui doit notamment Le Rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge ... livres. Au Maghreb encore se produisent des découvertes susceptibles ...



Trouble dans le genre : le rhinocéros est un oiseau ! Les débuts

27 nov. 2020 gorisation sémitique héritée du livre de la Genèse (1 20-25) ... Or



Les rhinoceros

iraduction ou adaptation de ce livre. par quelque procede que ce soil. Or les rhinoceros doivent occuper de tres grands espaces pour leur alimentation.



Anthologie de textes Littérature Française

d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui parce qu'il donnait à son livre



SUR LES TRACES DU MOYEN ÂGE AFRICAIN

Avec le Rhinocéros d'or il propose un vertigineux voyage au cœur d'une Afrique qualifiée d'« obscure » par Le livre rassemble des fragments : « Par.



Corrigé de lévaluation intermédiaire sur Rhinocéros Connaissance

3- Le chat de la ménagère a été écrasé par le rhinocéros. De grands marteaux monumentaux Broient des blocs d'or sur des enclumes.

afrique future

50SEPTEMBRE 2014

erry Van Graan avait accepté avec joie l'offre de ses amis afrikaners : partir à la chasse au lion dans la savane sud- africaine, à la frontière du Zimbabwe et du Botswana. La région montagneuse située non loin du fleuve Limpopo avait attiré, au début du XX e siècle, François Bernhard Lotrie, l'ancien guide de l'explorateur David Livingstone. Il courait sur le personnage une mystérieuse histoire : il avait, disait-on, décou vert une colline de laquelle il tirait des trésors. L'ermite mourut en

1917, à 92 ans. Sa réputation ne sombra pas dans l'oubli

: Jerry Van Graan avait entendu parler du chercheur d'or et du lieu mythique au cours de son enfance. Ses études à Pretoria terminées, le nouvel instituteur enseigna dans une école construite aux alentours de la fameuse colline. La vie s'écoulait tranquillement quand la partie de chasse lui parvint aux oreilles. Avide d'actions et d'expériences, le jeune diplômé s'en réjouit : ce genre de distraction était possible dans les années trente.SUR LES TRACES

DU MOYEN ÂGE

AFRICAIN

51SEPTEMBRE 2014

sur les traces du moyen âge Jerry suivait ses compagnons entre les baobabs à l'affût du félin. Les chasseurs croisèrent sur leur route Mowena, un vieil homme qui leur tendit une poterie ancienne en terre cuite pour qu'ils se désaltèrent. Séduit par le récipient, Jerry voulut l'acquérir mais essuya un refus : on ne se sépare pas d'un cadeau, surtout offert par François Bern hard Lotrie. De plus en plus intrigué, le professeur retourna dans les environs en 1932 avec quelques proches : il voulait identifier l'endroit légendaire. Le petit groupe trouva des tombes après avoir escaladé une butte. Bien peu scru puleux, les amateurs remuèrent le sol en tous sens. Parmi les osse ments, les perles, les bijoux, la vaisselle, ils mirent la main sur un rhinocéros d'or d'une quinzaine de centimètres. Tels des pil leurs de site, ils collectèrent leur butin et se le partagèrent. Saisi de remords, Jerry en informa son ancien professeur d'histoire, Léo Fouché. Celui-ci prit très vite des décisions : il convainquit l'État sud-africain d'acheter le lieu ainsi que les objets qui n'avaient pas encore été dilapidés ou fondus. Il lança la première campagne de fouilles. Le petit rhinocéros est devenu l'emblème du site et plus largement du passé de l'Afrique du Sud. François-Xavier Fauvelle- Aymar l'a également choisi comme titre d'une fascinante étude sur l'Afrique du VIII e au XV e siècle Historien, archéologue, directeur de recherches au CNRS, cher cheur honoraire à la Wits University (Johannesburg), François-Xavier Fauvelle-Aymar compte parmi les rares spécialistes de l'histoire ancienne du continent africain. On lui connaît plusieurs publica tions, notamment

Histoire de l'Afrique du Sud

et la Mémoire aux enchères . Avec le Rhinocéros d'or, il propose un vertigineux voyage au coeur d'une Afrique qualifiée d'" obscure

» par Raymond Mauny,

l'un des fondateurs de l'histoire africaine pré coloniale : l'adjec- tif désignait non pas le passé lointain de l'Afrique mais l'absence de documentation pour le décrire. François-Xavier Fauvelle-Aymar parle, lui, de " siècles d'or : avant l'arrivée des colons, explique-t-il, le continent était relié au reste du monde. Il assurait des échanges commerciaux entre les pays, permettait la circulation des idées et afrique future

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des hommes ; des produits de luxe, comme l'ivoire et surtout l'or,

étaient exportés

; des villes et des palais furent bâtis ; des églises et des mosquées virent le jour. Comment certifier l'existence d'une telle civilisation alors que les sources font cruellement défaut quelques exceptions près, comme l'Éthiopie, aucune société afri caine n'a laissé d'archives ; la tradition orale véhiculait le savoir. Difficile dans ces conditions de se fier aux récits parvenus jusqu'à nous : ceux-ci ont pu s'augmenter de détails fictifs au fil des âges. François-Xavier Fauvelle-Aymar écarte ce qui a trait à l'oralité. Et puisque les informations écrites sont lacunaires, l'historien se tourne vers des documents d'une autre nature comme les porcelaines, les monuments, les sites... Si détériorés soient-ils, ces vestiges sont des témoins d'un passé séculaire ; leur présence permet de remonter le temps. À partir d'un texte du IX e siècle, d'une église enfouie sous les eaux du lac Nasser en Égypte, d'un roi à la peau noire représenté sur un atlas catalan de 1375, d'une inscription dans une langue perdue, d'une lettre d'un marchand juif à propos d'une caravane, l'auteur esquisse l'image d'une Afrique lumineuse. Seulement, prévient-il, le Rhinocéros d'or n'est pas une fresque narrative découpée en plu sieurs sections ; on ne lira pas de chapitres exhaustifs sur la royauté, le commerce ou la famille. Le livre rassemble des fragments Par les juxtapositions choisies, on s'autorise des comparaisons d'une région ou d'une époque à l'autre. Par le procédé de l'assemblage lui- même, on transmue la frustration en ambition : celle d'une histoire incomplète, consentante aux découvertes encore à faire et aux trans formations de sens. » Les archéologues et les ethnographes doivent quelquefois se résoudre à ne pas comprendre ce qu'ils voient. À leur instar, le lecteur doit accepter une écriture fragmentaire, un récit ina chevé ; il trouvera ici non pas une synthèse sur le Moyen Âge africain mais plusieurs petites histoires - en l'occurrence, le Rhinocéros d'or présente trente-quatre entrées obéissant à un ordre chronologique. Malgré les manques et l'impossibilité de rendre un déroulé précis, il se dégage de l'ouvrage plusieurs fils rouges tout à fait passionnants

à suivre.

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sur les traces du moyen âge Avec ses feuilles d'or martelées, le rhinocéros révèle l'existence d'un vaste réseau commercial entre le VIII e et le XV e siècle. Comme tous les objets découverts dans la tombe en 1932 (céladons, perles en pâte de verre, coquillages...), le petit animal n'a pas été fabriqué sur le sol africain mais importé de Chine ou de la région indopacifique. Pourtant, le roi de l'époque qui collecta les trésors à son profit n'a guère traversé les océans ce ne sont pas non plus des Chinois ou des Indonésiens qui apportèrent les pièces. Certains voudraient le croire : les lacunes documentaires ali mentent les fables les plus séduisantes. Mais François-

Xavier Fauvelle-

Aymar balaie les extrapolations. L'archéologue ne se base que sur des preuves concrètes. Au Moyen Âge, écrit-il, il existait une série d'inter médiaires entre le pourtour de l'océan Indien, l'Asie du Sud-Est et une partie de l'Afrique. Il faut ici le préciser : le Rhinocéros d'or ne s'intéresse pas à tout le continent africain mais à la région qui participa aux grands courants d'échanges. Cette dernière forme un vaste croissant qui part du Sénégal et de la Mauritanie, longe le Maroc, suit l'Égypte et la vallée du Nil, passe par la Somalie, la Tanzanie et se termine en Afrique du Sud. S'il fallait retenir un commerce à grande échelle, nous citerions la traversée transsaharienne. Imaginez : mille huit cents kilomètres entre Sijilmâsa (une ville au sud-est du Maroc) et le royaume du Ghâna (au sud du Sahara, côté Mauritanie) ; cinquante jours à dos de cha- meau pour joindre les deux extrémités de l'axe commercial. Des cen taines de caravanes chargées de dinanderie, d'étoffes et de sel gagnaient Tombouctou et Gao pour rapporter, quelques semaines plus tard, de l'or et des esclaves. La mise en place du négoce supposait une impres sionnante logistique et de lourds investissements de part et d'autre du voyage : elle exigeait, au départ de Sijilmâsa, la création de banques, de vastes entrepôts pour conserver les marchandises, d'endroits pour gar der les animaux, d'immenses places de marché pour traiter les affaires. Elle réclamait, à l'arrivée - c'est-à-dire dans les royaumes du Mâli et du Ghâna -, l'installation de succursales. Dès le VIII e siècle, l'Afrique dispose d'un système unifié autour de normes communes fournies par le droit islamique. afrique future

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Les armées arabo-musulmanes se lancèrent à la conquête du

Maghreb au VII

e siècle. La tradition égyptienne rapporte que le géné ral Uqba ibn Nâfi soumettait les villes une à une ; il posait à chaque fois la même question aux habitants

Y a-t-il encore quelqu'un au-

delà de vous autres ? » Il multiplia ainsi les prises de guerre, envahis- sant le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Il aurait, dit-on, effectué plu sieurs raids dans le Sahara ; on lui prête même la première percée dans le désert libyen. Arrivé au nord-est du Niger, là où se dressent les oasis du Kawâr au-delà desquelles s'étendent à perte de vue les sables du Ténéré, le chef arabe rebroussa chemin car, lui affirme-t-on, il n'y avait nulle âme derrière les dunes du Sahara. D'autres hommes partirent à l'assaut du désert. Au carrefour des XI e et XII e siècles, l'is lam avait traversé le vaste espace et gagné les élites sahéliennes : des rois se convertirent pour intégrer le système commercial. Le monde islamique assurait alors l'unité monétaire, religieuse et juridique. Il offrait aux marchands de nombreuses opportunités. Une nouvelle ère se dessina : l'Orient et l'Occident se trouvaient réunis par l'entremise du commerce. À mesure que l'islam gagnait le Sahara et le Sahel, des voyageurs s'aventurèrent plus facilement vers le sud, ce que fit Ibn

Battûta, "

l'insatiable pique-assiette des sultans et des grands notables religieux du monde islamique Né en 1304 à Tanger sur le détroit de Gibraltar, Ibn Battûta par tit à 21 ans faire le pèlerinage de La

Mecque. Il devait revenir vingt-

huit années plus tard après avoir parcouru quelque cent vingt mille kilomètres à travers l'Égypte, l'Arabie, la Perse, l'Irak, la mer Rouge, l'Asie Mineure, les steppes de l'Asie centrale, l'Afghanistan, l'Inde, les îles Maldives, le Bengale, Sumatra et la Chine.

François-Xavier

Fauvelle-

Aymar évoque des " petits arrangements avec les faits vécus ». Néanmoins, souligne-t-il, les incertitudes du récit n'enlèvent

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sur les traces du moyen âge rien à la réalité du voyage ni aux propos rapportés. Ibn Battûta fit le tour du monde islamique avec l'idée d'écrire une à deux pages sur chaque roi rencontré depuis l'Espagne jusqu'à la Chine. Ses chro niques livrent des détails pittoresques sur la nourriture, les tenues, les moeurs et les jolies esclaves offertes ; elles décrivent des villages et des monuments, nous font vivre l'enfer de la traversée transsa harienne. Le chroniqueur n'est pas toujours tendre avec ceux qu'il croise. Un jour, Sulaymân, le sultan du royaume malien, lui envoya des habits et un cadeau en signe d'hospitalité

Je pensais que les

vêtements étaient des robes d'honneur et le présent une somme d'argent. Mais je découvris trois pains ronds, un morceau de viande de boeuf frit dans du ghartî [beurre de karité] et une calebasse rem- plie de lait caillé. Quand je vis tout cela je me mis à rire, déconcerté par la sottise de ces gens qui faisaient si grand cas d'un présent aussi méprisable. » Malgré son verbe souvent acide, Battûta nous donne à sentir la vie. Ses mots sont comme des instantanés, des flashs sur la civilisation. On puise chez d'autres chroniqueurs, tels al-Masûdî ou ibn Hawqal, de précieux renseignements qui forment tous, à leur manière, la mémoire. Un épisode mérite d'être relaté ; il concerne le roi à la pépite d'or peint sur un atlas de 1375. Une légende écrite en catalan accompagne l'image : " Ce seigneur noir est appelé Musse Melly, seigneur des Noirs de Gineua. Ce roi est le plus riche et le plus noble seigneur de toute cette partie par l'abondance de l'or qui se recueille en sa terre. » À force de recherches et de croisements, on identifia le personnage : il s'agissait du " rex Melly

», roi du Mâli,

connu sous le nom de Mûsâ ibn Abû Bakr. Sa notoriété fut telle qu'elle dépassa les frontières et perdura longtemps après sa mort. Le souverain fit en 1324 le pèlerinage à La Mecque ; il s'arrêta au Caire, où il dispensa son or avec une telle magnificence que le cours de la monnaie chuta durablement. Al-Umarî, chroniqueur arabe, recueillit des témoignages vingt-cinq ans après les faits : il interrogea tous ceux qui avaient rencontré " l'homme jeune, de couleur brune, agréable de visage et de belle allure

» et laissa de vivantes descrip

tions, parfois rédigées au style direct. afrique future

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Le Rhinocéros d'or

se clôt sur les premières navigations portugaises.

Avec Vasco de Gama, une page se tourne

: les matelots contournent désormais l'Afrique pour rejoindre l'océan Indien. Ce faisant, ils court- circuitent l'ensemble des intermédiaires qui assuraient la liaison entre l'Europe et l'Asie par l'Afrique. Les marchands européens écrivent la suite de l'histoire ; à les lire, l'Afrique n'existe pas avant leur arrivée, une conception qui subsiste encore dans certains esprits. Pourquoi avoir dénié si longtemps l'existence du Moyen Âge afri cain ? François- Xavier Fauvelle-Aymar relève deux principales raisons : l'Occident et toutes les puissances colonialistes avaient besoin de pro duire un discours de déni à cause de l'esclavage : aucune société n'avait pu naître sans leur présence. À cela s'ajoutent les discours qui figent l'Afrique dans l'immobilité : le continent est la terre des masques, des danses, des tribus, des traditions récurrentes et ancestrales ; rien ne bouge, en quelque sorte.

Le Rhinocéros d'or

tord le cou à bien des pré jugés et ouvre de nouvelles perspectives. N'oublions pas le proverbe africain

Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits.

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