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mardi

5 avril

2022no240211,10€

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Un seul numéro:

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COGNAC

ANGOULÊME

Le moral d'acier

de Cognac iiiiiiiiiLaser

ENTREPRENDRE Page 6

Les Occidentaux ont

affiché leur indignation après la découverte ce weekend de civils tués

à Boutcha. Ils appellent

à enquêter sur les

"crimes de guerre».

UKRAINE

Boutcha:

le monde sous le choc

Page 36

Avec un géant

de six mètres de haut, deux Ch'tis embarquent

Montignac dans

un carnaval à la sauce nordiste samedi.

MONTIGNAC

Un carnaval

à la sauce ch'ti

Page 23

Yatil un Présidentpour sauver nos villes?

Les plans Macron "Petites villes de demain» ou "Coeur de ville» ontils été efficaces? Qu'attendent les élus, les commerçants, les habitants? Que proposent les candidats? Et si l'avenir de nos centresvilles et de nos bourgs se jouait dimanche.Pages 2 et 3

Photo Quentin Petit

ANGOULÊME Page 9Cathédrale: un plan antivoitures La mairie va mettre de l'ordre dans la circulation autour des lycées du VieilAngoulême. 2

Charente Libre

Mardi 5 avril 2022PRÉSIDENTIELLE

Campé sur la place de la mairie

d'Aigre, dans sa blouse de tra vail, papotant avec les copains assis en rang d'oignon sur un banc,

Bernard Gautier, 74 ans, se sou

vient. " Avant, ici, on avait trois ou quatre salons de coiffure, quatre bou langeries, des bouchers, une quin caillerie, plusieurs marchands de guenilles, même un cinéma ! Et les bistrots étaient ouverts de 5h du ma tin à minuit... Il y avait toujours plein de monde dans la rue, aux terrasses, sur les places. »

Un temps révolu de

puis longtemps dont cet enfant du coin, né à Oradour, qui fréquente

Aigre depuis l'école, est nostalgi

que.

Une problématique qui n'est pas

propre à Aigre. Peu à peu, les cen tres des petites communes rurales comme des villes moyennes ont perdu en dynamisme, en offre com merciale, en fréquentation. Tous les candidats à la présidentielle en font le constat. Emmanuel Macron a, en

2017, lancé le programme " Action

coeur de ville » puis " Petites villes de demain », pour les communes rurales, et mis sur la table plusieurs milliards d'euros. Cinq ans après, à l'heure de retourner aux urnes, ces programmes nationaux ontils changé la donne ?

ÀAigre, la vapeur semble être en

train de s'inverser. Si " Petites villes de demain » est " un vrai plus », se lon le nouveau maire, Renaud

Combaud, la véritable dynamique

semble davantage le fruit des éner gies locales et d'une belle volonté municipale. " Il y avait une vraie perte de vitesse, beaucoup de fermetures de commerces, mais depuis trois ans environ, on voit apparaître une nouvelle dynamique, analyse

Christophe Labonne, gérant de

l'épicerie fine Au bon marché de puis 15 ans et président de l'associa tion des commerçants.

De plus en

plus de jeunes du coin décident de rester, de s'installer ici, des gens arri vent d'ailleurs. Et des commerces sont repris, créés. » "Le magasin de vêtements, le maga sin de fleurs, le restaurant Le Square ont été repris récemment », note Vé ronique Segues, la gérante du bar PMU qui vient ellemême d'achever de gros travaux de modernisa tion.

Un observatoire des

logements vacants

Renaud Combaud et son équipe

ont décidé de mettre le paquet pour revitaliser le centreville de cette commune rurale. " On a lancé dès le début du mandat un observatoire des logements vacants », explique le jeune édile. Résultat: 140 des 1. 000 logements du bourg sont inoccu pés, certains depuis 15 ou 20 ans. "Alors qu'en parallèle, la demande ?Dès 2017, Macron lançait Action coeur de ville, puis Petites villes

Faire revivre les

À Aigre, plusieurs enseignes viennent d'être reprises et les commerçants notent que la dynamique va

Amandine COGNARD

a.cognard@charentelibre.fr

Faire partie de Petites

villes de demain permet aux propriétaires de bénéficier du dispositif fiscal

Denormandie.

bAigre ?Ces politiques dynamisentelles réelement les bourgs ? Quel

Charlène Rossard, habitante

de Verdille, fréquente le bourg d'Aigre depuis plus de trente ans. Il y a un an, elle témoigne avoir vraiment " commencé à s'inquiéter. On a vu le magasin de vêtements fermer, la dernière fleuriste... Je me suis dit s'il faut faire des kilomètres pour acheter un bouquet de fleurs, ça ne vaudra pas le coup ».

Finalement, " ces deux commerces ont trouvé

des repreneurs, le café de la place a fait des travaux pour se moderniser, on a toujours deux restaurants... Avec le nouveau maire et l'équipe municipale qui sont très dynamiques, on sent que ça va dans le bon sens. Que ça bouge ».

On sent que ça va

dans le bon sensCharlène Rossard, 63 ans "J'habite à Villejésus depuis plus de 20 ans et je fais mes courses à Aigre , raconte

Amandine Guillaume, 44 ans.

Quand je suis passée un jour

devant la seule boutique de vêtements du bourg et que j'ai vu cette belle vitrine fermée, ça m'a fait un déclic.»

L'assistante

de direction en restauration rapide est alors en pleine remise en question professionnelle . " L'idée de reprendre cette boutique a germé dans ma tête. » C'est chose faite depuis septembre." Le magasin est très bien placé, dans une rue dynamique. Et j'ai reçu un très bon accueil des habitants qui veulent vraiment faire travailler les commerçants locaux.»

Voir cette boutique

fermée, ça a été un déclicAmandine Guillaume, 44 ans

Ce n'est pas une guerre, c'est un massa

cre. Ce n'est pas un front, c'est une barba rie. Ce n'est pas une invasion, c'est une

éradication. Quand l'armée russe oc

cupe, elle torture, viole, exécute. Quand elle se retire, elle terrifie laissant sur le chemin de sa défaite un homme ayant acheté des pommes de terre, un passant

à bicyclette, une maire, son mari et son

fils dans une fosse commune. Boutcha n'est pas une exception, c'est une intro duction. Il y aura d'autres caves avec des civils les mains liées et une balle dans la tête. Il y aura d'autres filles violées sous les yeux d'une mère agonisante, comme

à Marioupol. Si un jour les Russes

l'abandonnent aussi, Marioupol démon trera qu'on peut toujours aller plus loin dans l'horreur et les exécutions de masse.

Parce que c'est une idéologie à la ma

noeuvre, pas le fait de quelques soldats russes. Parce que Poutine a toujours fait ce qu'il annonce, tant que personne ne l'arrête. En Ukraine, il ne veut pas seule ment s'emparer de certaines régions, il veut la " dénazifier ». Il a voulu com mencer par Kiev, là où se trouvent les di rigeants de ce pays " nazi ». Il n'a pas réussi à s'en emparer, Boutcha comme d'autres communes voisines, a été sacri fiée parce qu'elle a réussi à protéger sa capitale. Mais l'épuration n'a pas de li mite géographique.

Il suffit de lire ce qu'écrivent les médias

russes qui ne font que reporter la parole du Kremlin. Comme cet éditorial diffusé par l'agence de presse d'État RIA Novos ti. " Une partie importante des masses populaires (d'Ukraine) sont des nazis passifs, des complices », estil écrit avant d'en tirer les conséquences et une solu tion finale : " L'élite doit être liquidée parce que sa rééducation est impossible (et) la partie du peuple qui la soutient devra vivre l'épreuve de cette guerre comme une expiation ». En d'autres ter mes, un génocide. Si nous n'en sommes pas encore à l'utilisation de camps, les déportations vers la Russie existent déjà sous prétexte de mise en place par les

Russes de " couloirs humanitaires » vers

leur pays. Et les images de Boutcha rap pellent d'autres cadavres laissés sur le bord des routes ou dans les maisons, ceux des Tutsis au Rwanda. Les balles ont remplacé les machettes. Le monde sait à quoi s'en tenir. Il ne pourra pas se contenter de nouvelles sanctions écono miques pour stopper cette purification qui n'en est qu'à ses débuts malgré la ré sistance ukrainienne.

ÉDITORIAL

Ukraine: les balles

ont remplacé les machettesMaurice BONTINCKm.bontinck@charentelibre.fr

Sommaire

GrandAngoulême 9 à 15

Vie locale 16 à 25

Cinéma 41

Carnet 26 et 27

Annonces classées 28 à 30

Sports 32 et 33

Courses hippiques 31

Actualités 36 à 38

Bourse 30

PRÉSIDENTIELLE Charente Libre

Mardi 5 avril 20223

I l y a quelques années, il y avait toujours au moins un client dans la boutique; maintenant, je peux

être des heures sans voir un visage»,

témoigne Janique Manceau, ven deuse à la maroquinerie Le Tilbu ry, rue du Canton à Cognac, depuis

18 ans.

"Le flux de passants dans le centreville s'est clairement érodé. Il faudrait plus d'animation et une ou deux grandes chaînes supplémentai res de vêtements ou chaussures pour attirer » , suggèretelle. Le disposi tif " Action coeur de ville », annon cé en grande pompe par le ministre des Territoires Jacques Mézard en

2018 quand Angoulême et Cognac

yont été intégrées, et présenté comme une opération de revitali sation des villes moyennes doté de moyens exceptionnels (5 mil liards), ne semble pas avoir créé une révolution dans les rues com merçantes du centreville.

Permis de louer, mobilier

urbain... "Action coeur de ville, c'est une fu misterie pour le commerce », ne lé sine pas Eric Michaud, qui tient la

Maison de la presse et la jeanerie

Carnaby et qui était encore jus

qu'au 1ermars le président des com merçants du centreville. " En fait, c'est à 90 % pour l'habitat. Pour le commerce, les possibilités de projets subventionnés et les montants des subventions sont minimes. Quand

ça nous a été annoncé, on pensait que

ça allait permettre d'animer, décorer,

faire venir des offres et enseignes qu'on n'avait pas, vraiment faire bou ger les choses... Mais c'est une vraie déception », affirmetil, en colère. "Il est vrai que les aides en matière de logement sont plus prégnantes dans le dispositif » , admet le maire

Morgan Berger.

" Mais le coeurd'une ville, c'est comme le coeur d'un homme, il faut l'alimenter. En déve loppant l'habitat, le commerce en découlera », assuretil convaincu.

Làdessus, Action coeur de ville est

un vrai plus, il permet de mettre beaucoup plus facilement les acteurs autour de la table : l'Établissement public foncier, les bailleurs... C'est grâce à cela que l'exCarré blanc sera bientôt réhabilité en neuf apparte ments et un espace commercial , se réjouitil.

L'exdoyenné va être

transformé en une dizaine de loge ments inclusifs pour personnes en si tuation de handicap. On va aussi re gagner peu à peu des mètres carrés dans l'ancien grâce à des opérations de revalorisation immobilière (ex propriation de bâti laissé à l'aban don ou insalubre) ». "Extension du permis de louer, tra vaux d'aménagement de la place

Martell, de l'avenue PaulFirino

Martell, changement du mobilier urbain, création d'une aire de cam pingcars, embauche de trois per sonnes supplémentaires pour assu rer la propreté des rues... Voilà no tamment ce à quoi participe Action coeur de ville, liste le maire. Autant de projets qui vont dynamiser le cen tre. »

Plus directement pour le com

merce, il note tout de même " la plateforme AchetezA. com, pour fa ciliter l'ecommerce pendant la pan démie », et " les aides au ravalement de façades qui concernent égale ment les devantures de magasins ».

Même si officiellement, 55 % des

86 projets inscrits dans Action

coeur de ville sont aujourd'hui réa lisés, " des chantiers importants sont toujours en cours et les fruits du dis positif ne sont pas encore très palpa bles pour tout le mond. Il faut patien ter encore un peu, mais il y avait une décroissance et là on sent une vraie dynamique » , affirmetil, confiant.À Cognac, Action coeur de ville peineencore à montrer ses fruits

Près de deux ans après son lancement, les résultats d'Action coeur de villene sont pas encore très palpables. Les commerçants se disent déçus.

Eric Michaud, exprésident de l'association des commerçants cognaçais se dit très déçu

par Action coeur de ville. Photo Quentin Petit

Si tous les candidats font le

constat que nos bourgs, les centres de nos villes moyennes ont tendance à perdre des commerces, du dynamisme, la plupart des programmes contiennent peu de propositions concrètes sur ces questions.

Valérie Pécresse (LR)

Elle veut aussi accélérer la

restauration des centrebourgs qui sont trop souvent dégradés en bonifiant les aides à la rénovation et en y construisant des logements inclusifs et des logements adaptés pour nos aînés afin d'offrir à tous une vraie "qualité de ville ».

Emmanuel Macron (LREM)

Il a lancé en 2017, Action coeur de

ville qui est mis en place sur la période 20202025, et vient d'annoncer le renouvellement de ce programme pour les cinq années suivantes. En 2020, il l'a complété par " Petites villes de demain », pour les communes de plus petite taille.

JeanLuc Mélenchon (LFI)

Il veut encourager l'installation

des commerces de proximité dans les villages (aides à l'installation, subventions d'investissement et de fonctionnement, prêt de locaux...) et favoriser l'installation d'entreprises par la mise en place d'aides spécifiques ruralité.

Yannick Jadot (EELV)

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