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MARIUS

PETIPA

Étoilement

d'une oeuvre exposition au CN D 13 ExpositionMarius Petipa, étoilement d"une œuvre Du 11 janvier au 23 février 2018 à la Galerie du CN D - Entrée libre

Lundi au vendredi de 10h30 à 19h

Exposant des documents de nature diverse issus de dix fonds d"archives de la Médiathèque du CN D (partitions, cartes postales, programmes de galas, timbres, vignettes, album photographique,

planches d"illustration, lithographies, dessins de chorégraphes, etc.), l"exposition Marius Petipa,

étoilement d"une œuvrese donne pour fil rouge la question de la circulation et de la transmission

(notamment celle des mémoires du corps dansant), des manières dont le répertoire et les principes

chorégraphiques petipiensessaiment et se disséminent ; elle aborde la question de son héritage

par les pratiques - danser, passer, diffuser, critiquer.

L"emploi du temps

par Laurent Barré pages 14-15

De quoi Petipa est-il le nom ?

par Sylvie Jacq-Mioche pages 16-19

Penser le classique

par Laetitia Basselier pages 20-23 Un pont déterminant entre Petipa et l"Opéra de Paris : la figure de Rudolf Noureev par Aurélie Bergerot pages 24-28 Sergueï Khoudekov (1837 - 1928), premier historien de la danse par Pascale Melani pages 30-33

Marius Petipa : fragments et florilèges

par Florence Poudru pages 34-37 14

1 Alekseï Zereteli (1864-1942), prince géorgien, imprésario d"opéra russe.

2 Natalia Volkova-Dabbadie, danseuse et chorégraphe au Ballet du Kirov, puis entraîneuse de patinage artistique à la

Fédération Française des sports de glace, elle a enseigné à l"institut Stanlowa.

3 Léandre Vaillat (1878-1952), critique de danse et d"art, essayiste et romancier, auteur entre autres de Histoire de la danse

(Plon, 1942).

4 Paquita(1846, d"après Mazilier), Don Quichotte(1869), Le Songe d"une nuit d"été(1876), La Bayadère(1877), Coppélia(1884,

d"après Saint-Léon), Gisèle(1864, d"après Coralli et Perrot), La Belle au bois dormant(1890), Casse-noisette(1892), Le Lac

des cygnes(1896), Barbe-Bleue(1896), Raymonda(1898)...

5 Professeur des universités (langues et littératures slaves) à l"université Bordeaux Montaigne, membre du réseau Musique,

Arts, Littératures, Danse associées (MLADA), co-organisatrice du colloque " De Bordeaux à Saint-Pétersbourg : Marius

Petipa et le ballet russe » (octobre 2015) et " Hommage à Marius Petipa (Saint-Pétersbourg) » (mars 2018).

6 Ou la " petitpologie », selon un néologisme inventé par Olga Fedortchenko, voir Pascale Melani (éd.), De la France à la

Russie, Marius Petipa, Slavica Occitania, n° 43, Toulouse, université de Toulouse " Lettres, Langages et Arts », 2016.

L"emploi du temps

Laurent Barré

Bien connue des historiens de la danse et des

Russes, elle a ressurgi du premier ouvrage

trouvé dans la longue suite de rayonnages des réserves du Centre national de la danse.

Alors que nous découvrions un pan méconnu

des collections, en l"occurrence les ouvrages russes de la bibliothèque immergée, les fonds

Zereteli

1 , Volkova-Dabbadie 2 , Noureev,

Vaillat

3 , etc., la tendre caricature de Nikolaï et Sergueï Legat a bondi : tenant poing serré la cause du ballet en étendard, le poignet droit relâché, d"un pas leste et à grandes enjambées, Marius Petipa (1818-1910) s"évade de la traduction anglaise de ses mémoires, et des pages jaunies des histoires de la danse.

Le vaillant danseur et maître de ballet

aujourd"hui bicentenaire, chorégraphe d"une soixantaine de ballets, dont les titres mêmes 4 auront fini par effacer le nom propre, n"a pas fini, ici même, dans le pays où il naquit, de nous instruire. Sous l"impulsion perspicace et fédé- ratrice de Pascale Melani 5 , professeur des universités en langues et littératures slaves, c"est au renouveau des études petipiennes fran-

çaises

6 que nous avons le bonheur d"assister.

Soutenant son projet d"édition du Journal et

la version originale des Mémoires, c"est donc l"occasion pour le CN D d"exposer l"actualité de cette recherche en articulant, en prolongeant, en documentant certains des questionnementsqui animent ce chantier, et enrichissent la recherche en danse : la circulation des artistes, des pédagogies et des œuvres, les processus de transferts culturels, l"histoire féconde de l"amitié artistique franco-russe au début du XX e siècle, celle de l"ouverture des studios de danse de la diaspora, de la labelli- sation russe du cours de danse (classique et de caractère), l"invention d"une structure cho- régraphique (le symphonisme), les modalités (les conditions) de la survie d"un ballet, son " devenir-fragment », les problématiques de la transmission des répertoires, les ressorts d"une tradition en danse, la fabrication d"une continuité et d"un référent, le phénomène de l"aura (du maître, de la danseuse etpéda- gogue, notamment russe), le recours au schème généalogique en histoire de la danse, la place des témoignages et des récits, la mémoire des œuvres, la mémoire des émo- tions qu"elles suscitèrent...

En écho aux expositions qui se tiendront au

musée Bakhrouchine de Moscou et au musée national de Théâtre et de Musique de Saint-

Pétersbourg, nourrie des réflexions des

historiennes Sylvie Jacq-Mioche et Florence

Poudru, des doctorantes Aurélie Bergerot et

Laetitia Basselier, l"exposition Marius Petipa :

étoilement d"une œuvrepermet aux publics de

découvrir une centaine de documents issus 15

7 Outre ceux déjà cités : Donation Cournand, Fonds Caplain, Jacq, Mail, Meunier et Sombert.

des collections et des fonds patrimoniaux du

CN D encore mal connus

7 ou prêtés par les chorégraphes et pédagogues Nadejda Loujine,

Barbara Schwarz et Christine Bayle, ainsi que

la traduction de textes inédits des maîtres de ballets et pédagogues du Théâtre Mariinski

Alexandre Chiriaev (1867-1941) et Fedor

Lopoukhov (1886-1973) s"attachant à décrire

l"art chorégraphique de ce grand artiste qui aura servi les théâtres du Ballet impérial de Saint-Pétersbourg pendant soixante- quatre ans. Pendant les exposés de recherche qui se dérou- lent annuellement en janvier et février, cette exposition Marius Petipa, étoilement d"une œuvreprolonge des travaux qui bénéficient d"une aide à la recherche et au patrimoine en danse et d"une aide à l"écriture.

Laurent Barré est responsable du service

Recherche et Répertoires chorégraphiques

du CN D. 16

подчинено эстетике фрагмента.What is Petipa the name of?

In the 20

th century, France discovered Petipa"s repertoire in a way that was detached from chronology, during a period rich in neoclassi- cal creations, first through the fragments presented by Diaghilev"s Ballets Russes and then through the performances given during the Soviet tours beginning in the 1950"s.

This initially fragmented perception, mainly

through pas de deux performances at galas, led to a particular and reductive understand- ing of Petipa"s aesthetic that was centred on technical brio, based on the aesthetic of the fragment. et 8 seulement sont de Petipa : Casse- noisette, Divertissement, La Belle au bois dormant, L"Oiseau bleu, Le Cygne noir, Le Lac des cygnes, Pas de deux de Casse-noisette.

En 1957, dans le Dictionnaire de la danse

moderne 1 , seuls les trois ballets de

Tchaïkovski font chacun l"objet d"une notice

signée Ferdinando Reyna. Don Quichotte n"est pas cité, Le Corsaire, La Bayadèreet

Raymondane sont que mentionnés sans

précision dans les notices sur Oulanova et

Preobrajenska. La notice sur Le Lac des

cygnesappuie sur le troisième acte, en raison du " grand pas de deux que l"on désigne sous le nom de Cygne noir(souvent représenté séparément) : danse de séduction maléfique d"une exceptionnelle difficulté, c"est pour les deux interprètes, un des sommets de la virtuosité chorégraphique». En 1964, Le

Dictionnaire de danse de Jacques Baril

2 pré- sente une notice Don Quichotte,citant la version très réduite présentée par la compa- gnie de Pavlova, ainsi que le pas de deux : " Un extrait de ce ballet, pas de deux égale- ment connu sous le titre Don Quichotte, inscrit au répertoire de nombreuses compa- gnies, est très souvent représenté. » S"il n"y a pas de notice Bayadère, on trouve

Raymonda : " Ce ballet est toujours inscrit

au répertoire des compagnies en URSS.»

Une prise de conscience de la valeur des bal-

lets de Petipa apparaît nettement dans les années 1960. Léandre Vaillat, dès 1948, l"avait pressenti. À propos du succès des représenta-quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46

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