[PDF] EXPLIC 3 - Le procès Lecture analytique n° ?. L'Etranger





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Létranger Camus : analyse (le procès)

17 jui. 2015 L'étranger Camus : analyse (le procès). Voici une analyse d'un extrait issu de L'Etranger de Camus. ... I – Meursault étranger à son procès.



Séquence : LEtranger un héros de labsurde ?

Séance 1 : C'est un étranger. A. A la découverte d'Albert Camus le plan de la lecture analytique (voir ci-dessous) ... Meursault durant son procès ?



EXPLIC 3 - Le procès

Lecture analytique n° ?. L'Etranger CAMUS (1942) : Partie I



RÉSUMÉ ET ANALYSE DE LÉTRANGER DE CAMUS

Dans la seconde partie du roman Meursault est incarcéré et envisage avec détachement son procès à venir. Il est même assez indifférent à la privation de 



Combattants terroristes étrangers : analyse des motivations

21 mai 2017 combattants terroristes étrangers et de la radicalisation en général et offrant ... qui facilitera l'analyse des procès-verbaux d'audition.



Untitled

Si l'Etranger va faire ici l'objet d'une nouvelle analyse c'est que dans l'ou- vrage de Genette ce roman a foumi du matériau à la narratologie synthétisante.



Albert CAMUS Létranger. Roman (1942)

Ainsi avec les heures de sommeil



Compléments sur LEtranger La plaidoirie de lavocat : exemple de

(LECTURE DU TEXTE). En quoi Meursault apparaît-il ici comme étranger à son propre procès ? Je répondrai à cette question en trois temps.



PROCES-VERBAL 2013

19 jui. 2013 analyse de la littérature internationale publiée sur les modèles tarifaires existant à l'étranger. Tel est l'objet du présent rapport ...



Fiche pédagogique - LÉtranger dAlbert Camus

II. Lecture analytique : l'incipit de L'Étranger b) Pendant le procès en quoi le jeu des acteurs éclaire-t-il ce moment-clé du récit ?

Séquence ཱི : L'Etranger, d'Albert Camus

Objet d'étude : Le personnage de roman du XVII° siècle à nos jours

Lecture analytique n° ③

L'Etranger, CAMUS (1942) : Partie I, chapitre 3

Le procès : "L'avocat général a dit"... jusqu'à "on avait affaire à un monstre moral"

I) Introduction

- Situation générale : Voir Explications précédentes pour une situation générale de l'oeuvre. - Situation de l'extrait : Meursault, le narrateur, est un modeste employé de bureau, à Alger. Silencieux, il ressent à la fois le monde de la nature avec acuité et le monde des hommes avec indifférence. Il ne semble guère engagé dans la vie qu'il mène : ainsi, au moment d'agir, il note souvent qu'on peut faire ceci ou son contraire, que "ça lui est égal". Un jour, "à cause du soleil" dira-t-il, il tue un homme. Il est arrêté et risque la peine de mort. La deuxième partie du roman sera entièrement consacrée à l'emprisonnement et au procès de Meursault. Notre passage se situe au moment du procès, lors de l'audition des témoins de la défense. Après les témoins cités par l'accusation pour montrer l'absence de sentiments de Meursault pour sa mère (le directeur de l'asile où sa mère a fini ses jours, ainsi que le concierge et un pensionnaire), c'est au tour de la défense de produire ses témoins. L'avocat de Meursault est confiant ("mon avocat m'a dit que tout allait pour le mieux"). C'est d'abord le restaurateur Céleste qui se désole pour ce "malheur", puis vient le tour de Marie, la jeune femme que Meursault doit épouser : "Le procureur a demandé à Marie de résumer cette journée où je l'avais connue".

II) Lecture

III) Axe et Plan!

Nous analyserons la critique de la société, à travers la critique de la justice. Une société dure aux petits (ce qui fera

l'objet d'une première partie sur l'absence de considération portée aux témoins) et une société théâtrale (ce qui fera

l'objet de notre deuxième partie sur une société de l'apparence et du mensonge).

IV) Explication

Attentif aux gestes et aux attitudes, avec ce regard extérieur, objectif, qui est le sien, Meursault nous livre une sorte de

photographie du monde de la justice, et en creux, de la société. A) Des témoins qui ne sont pas pris au sérieux Aucun des témoins de la défense n'arrive à faire entendre son point de vue

1) Ils ne sont pas pris en considération

- Ils apparaissent comme des pantins que l'on manipule à volonté : Marie veut encore parler, mais "l'huissier, sur un

signe du président, l'a emmenée" (de plus, le président ne s'adresse pas à elle, mais la fait mettre dehors sans lui

demander son avis, comme on se débarrasse d'un objet) ; de même, Salamano est "emmené" alors qu'il essaie d'inciter

le jury à comprendre : là encore, ses propos restent lettre morte, c'est comme s'il parlait dans le vide. Raymond aussi,

qui doit répondre seulement si on l'interroge ("attendre des questions pour répondre"), apparaît comme sans volonté

propre, juste bon à obéir aux "invitations" du président, comme un enfant à qui on dit ce qu'il doit faire. Ainsi, coupés

dans leur témoignage, sommés de parler quand on le leur demande, les témoins sont dévalorisés : face à la lourde

machine judiciaire, les individus paraissent quantité négligeable, ce qui fait ressortir le côté déshumanisant du système.

- Après Marie, aucun des témoins ne sera réellement écouté : ainsi "c'est à peine si, ensuite, on a écouté Masson" et

un peu plus loin "c'est à peine encore si on a écouté Salamano". Parce que les témoignages de l'accusation ont

catalogué Meursault comme fils dénaturé, DONC criminel, et surtout parce que le témoignage de Marie a fait une forte

impression négative lorsqu'elle a expliqué que leur relation datait du lendemain du décès de la mère.

Au fond, les jeux sont faits, la justice ne cherche pas à découvrir la vérité (un revolver qui s'est retrouvé entre

les mains de Meursault pour éviter un drame, un accident survenu sous l'influence d'une insolation), mais à faire

coïncider les circonstances du meurtre avec le jugement porté a priori sur Meursault. Dommage, cette planche de BD n'existe qu'en anglais... !2) Les témoins sont en eux-mêmes un peu ridicules

-Leurs arguments n'ont pas beaucoup de poids : lorsque, pour défendre Meursault, Salamano explique que celui-ci a

été "bon pour son chien", comme si la gentillesse envers un animal pouvait contrebalancer le meurtre d'un homme, on

sourit de la disproportion. Le raisonnement paraît enfantin, et il devient objectivement difficile de prendre Salamano au

sérieux.

-D'autre part, ils ne jouent pas le jeu que requiert la société, ils ne font pas ce que l'on attend d'un témoin, c'est-à-dire

exposer des faits objectifs. Au lieu de cela, ils donnent leur avis, ce qui est parfaitement déplacé dans ce contexte.

C'est que les individus, avec leurs sentiments, avec leur coeur, leur dimension humaine, sont inadaptés au système

judiciaire. Et non seulement ils expriment des jugements subjectifs, mais ce sont en plus des contre-vérités

manifestes ! Lorsque Raymond affirme péremptoirement que Meursault est "innocent", ou lorsque Marie dit qu'il n'a

"rien fait de mal", ils semblent tous deux oublier qu'un meurtre a été commis : un homme est mort et c'est Meursault qui

l'a tué. La seule chose à débattre est de savoir s'il y avait préméditation, pas de savoir si Meursault est innocent,

puisqu'il ne l'est objectivement pas. Là encore, il est difficile de prendre ces témoignages au sérieux.

!3) Les témoins sont impuissants face à la machine judiciaire

Surtout, ce qui fait que les témoins ne sont pas pris au sérieux, c'est que leurs efforts mêmes pour aider Meursault vont

se retourner contre ce dernier. Leur témoignage va atteindre le but inverse de celui qu'ils s'étaient fixé : lorsque Marie

parle d'une liaison commencée le lendemain de la mort de la mère, lorsque Salamano explique que Meursault a mis sa

mère à l'asile parce qu'il n'avait "plus rien à dire" à celle-ci, tous deux confirment l'impression d'une absence de

sentiments du fils envers sa mère, ce qui est exactement ce que cherchait à prouver le procureur !

Ainsi, alors qu'avant l'audition des témoins de la défense, l'avocat de Meursault était confiant, après cette audition,

Meursault lui-même comprend que les choses ne vont pas bien pour lui : ironie tragique d'une situation où ceux-là

mêmes venus défendre Meursault vont aggraver son cas (!), et où la lucidité même ne sert à rien (Marie est consciente

de se faire manipuler, mais elle ne peut qu'en pleurer).

B) Une justice théâtrale

Une théâtralité à l'inverse exact du personnage de Meursault, qui lui, ne veut pas mentir, et qui met un point d'honneur à

dire ce qu'il pense. 1

1) La mise en scène du discours du procureur par lui-même : une auto-mise en scène

a) une rhétorique pompeuse (d'une solennité artificielle)

Dans l'Antiquité, l'éloquence était composée de trois grands genres : le genre démonstratif (pour convaincre, lors d'une

discussion), le genre délibératif (pour prendre une décision, lors d'un choix à faire), et le genre judiciaire (pour

attaquer ou défendre, lors d'un procès). Le discours du procureur, comme d'ailleurs de l'avocat, est donc un discours

artificiel, héritier d'une longue tradition rhétorique.

Le discours judiciaire porte sur des faits (ces mêmes faits que l'on demande aux témoins de rapporter) : il s'agit de les

établir (ici, pas de difficulté, le meurtre n'est pas contesté), de les qualifier (ici, le procureur interprète les faits pour y voir

à la fois préméditation dans le geste et âme de tueur chez le meurtrier), et de les juger (les jurés se prononcent sur une

éventuelle condamnation).

Ainsi le procureur va théâtraliser son discours en l'ornant de figures :

- il use d'abord de l'apostrophe "Messieurs les jurés...", apostrophe qui non seulement implique l'interlocuteur et le fait se

sentir concerné, mais en plus ralentit le discours et par là le solennise. En effet, le temps d'attente créé par cette

apostrophe prépare et dispose l'auditeur à recevoir ce qui va être dit (le ralentissement a toujours pour effet de

dramatiser, cf les ralentis au cinéma).

- il use ensuite de la litote, en disant qu'il ne dit rien ("Je n'ai rien de plus à vous dire"), alors que le sous-entendu est

énorme, à savoir que Meursault est un véritable "monstre moral". Cette figure tempère en apparence le discours, mais

au fond le souligne et le met en valeur du fait qu'elle oblige l'auditeur à faire un effort pour en comprendre l'implicite.

C'est donc lui-même qui trouve l'idée, ce qui est un premier pas vers l'approbation. De plus, l'auditeur sera flatté que l'on

fasse ainsi confiance à son intelligence, ce qui est un deuxième pas vers son approbation.

- il use aussi de questions rhétoriques (ces fausses questions qui n'attendent pas de réponse) : "Il a voulu savoir si

c'était par hasard que.../ par hasard que.../ par hasard encore que...", fausses questions qui sont autant d'arguments

contre Meursault (passivité devant la violence de Raymond, témoignage en sa faveur alors que c'est un malfrat, et faux

témoignage qui plus est), des arguments qui sont renforcés par l'ironie puisque bien sûr, le procureur ne croit pas une

seconde au hasard : pour lui, Meursault est un malfrat complice d'un malfrat. b) des attitudes dramatisantes Le procureur se comporte comme un véritable comédien :

- dans sa contenance : il prend un "air grave", pour imprimer une tension à la scène, il ralentit son débit ("il a articulé

lentement") pour mieux peser ses mots et les charger d'émotion

- dans ses mouvements : il accompagne ses mots d'une sorte de mise en scène. Il se lève, comme si la position debout

était la seule digne de l'importance des mots qu'il va prononcer ; il pointe du doigt Meursault, impolitesse que seule une

1

Cf ce que disait Camus dans la préface de l'édition universitaire américaine de L'Etranger en 1955 : "On aura cependant une idée plus exacte du

personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l'on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple

: il refuse de mentir. » (...)

Meursault, pour moi, n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres. (...)

On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant, dans L'Étranger, l'histoire d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la

vérité."

situation exceptionnellement grave peut excuser... On notera qu'ici encore, le temps nécessaire pour faire ces gestes ou

ces mouvements ralentit l'action, établit une sorte de suspense qui amplifie d'avance l'impact des mots qui seront

prononcés.

Ainsi, parce qu'il ne dispose pas d'arguments indiscutables pour faire condamner Meursault, le procureur essaie de

jouer sur l'émotion : son discours vise à persuader plus qu'à convaincre.

2) La mise en scène des déclarations des témoins

Le procureur instrumentalise les témoins et les manipule pour impressionner défavorablement le jury.

a) La déclaration de Marie

A nouveau, le procureur va jouer sur l'attente pour faire passer son indignation, et amener le public à la ressentir par lui-

même. Au lieu de dire directement que le film vu au cinéma ce soir-là par Marie et Meursault est un film comique (ce qui

peut se concevoir, pour essayer d'oublier momentanément le deuil et ainsi le soulager temporairement), il va procéder

par étapes, faire attendre cette information et lui donner ainsi le caractère d'une révélation :

- Il explique d'abord qu'il s'est renseigné sur les programmes, sans préciser davantage, ce qui attire l'attention du

public et le prépare à trouver les choses scandaleuses. En effet le public se dit que si le procureur insiste, c'est qu'il y a

quelque chose de choquant : son jugement est donc orienté d'avance de façon négative.

- il laisse ensuite le soin à Marie de préciser le titre du film ("Marie elle-même dirait quel film") : non seulement cela crée

une attente supplémentaire, mais cette mise en scène trouble Marie, qui répond "d'une voix blanche", c'est-à-dire d'une

voix qui marque sa gêne. Et cette gêne se retourne contre elle : le public se dit que si elle a honte, c'est que les choses

sont honteuses... La manipulation est ici flagrante. b) La déclaration de Raymond Là encore, le procureur procède par étapes :

- Au lieu de dire directement que Raymond est souteneur (c'est-à-dire qu'il organise la prostitution d'autrui pour en tirer

des revenus, métier immoral s'il en est), le procureur lui demande simplement "quels étaient ses moyens d'existence",

ce qui, comme pour Marie, pique la curiosité du public et le prépare à se scandaliser.

- Le procureur attend ensuite tranquillement que Raymond lui mente, et effectivement Raymond répond son mensonge

habituel ("magasinier"). Le procureur a alors beau jeu de révéler le métier infamant, dans une phrase à étages qui

entretient un savant suspense jusqu'à l'arrivée du mot-clé, ("l'avocat général a déclaré aux jurés // que de notoriété

générale // le témoin exerçait le métier // de souteneur").

Ajoutons qu'en surprenant Raymond en flagrant délit de mensonge (ce qui est grave en soi pour un témoin), le procureur

décrédibilise d'un coup toutes ses déclarations, autant celles qu'il a faites que celles qu'il va faire.

- La manipulation se ressent particulièrement dans le fait que le procureur aura attendu la fin de la déclaration de

Raymond ("Pour finir") pour poser la question sur son métier, ce qui lui permet de terminer l'audition sur une impression

défavorable : Raymond est désormais totalement discrédité.

V) Conclusion

- Suite à ce passage, le procureur conclura : "J'accuse cet homme d'avoir enterré sa mère avec un coeur de criminel". Il

a reconstitué (ou plutôt constitué) tout un enchaînement de faits (puisque pour lui, le hasard n'existe pas) : de l'âme de

Meursault, considérée a priori comme criminelle, il a conclu à un meurtre prémédité. Or les faits sont tout autres, mais la

logique du raisonnement du procureur (et l'incapacité de l'avocat de Meursault à en montrer le caractère fallacieux) va

l'emporter sur la véracité des faits. On voit donc ici un coupable victime du système : un coupable qui sera condamné à

mort, non pas à cause de ce qu'il a fait, mais à cause de ce qu'il est.

-C'est un moment-clé de l'oeuvre car cette audition incomplète et dénaturée des témoins conduira à la condamnation à

mort de Meursault. Le tribunal, en plus de condamner le citoyen Meursault , condamne sa différence par rapport au

monde. Le problème est qu'il le condamne SURTOUT et d'ABORD pour cela. Ce devrait être le procès d'un crime alors

qu'en fait, c'est la condamnation de quelqu'un qui ne rentre pas dans la norme.

-Après être resté centré sur le personnage de Meursault, le roman élargit la perspective et s'ouvre à la critique d'une

société qui est tout ce que rejette Meursault : une société du théâtre et du mensonge, une société qui refuse le hasard

et essaie de le faire rentrer dans le cadre de sa logique, pour ne pas courir le risque de voir en face l'absurdité du

monde. Pour avoir une idée de qui était l'acteur Fernandel : Fernandel dans un de ses films les plus célèbres : Le Schpountzquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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