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LIngénu Chapitre 16

Il personnalise. Page 4. Lecture analytique 5 les arguments « votre mari ». Il utilise un vocabulaire religieux « salut » «. Dieu »



Lecture analytique 3 : Chapitre 16 - « Elle consulte un jésuite

Ce chapitre relate l'entretien de la jeune fille avec le jésuite; c'est l'occasion pour Voltaire



I. ANALYSE LITTÉRAIRE

Mais brutalement au chapitre 14



LINGENU de VOLTAIRE La satire au temps des Lumières Cette

Séance 3 : Lecture analytique du Chapitre III-IV de " Elles se promenaient tristement le long des saules et des roseaux " à " je ferai tout ce que vous voudrez 



A7 - Voltaire Lingénu

(Annonce du plan) Dans notre commentaire nous allons analyser comment se développe la critique politique



Lecture analytique de lextrait tiré du chapitre 1 de LIngénu

Jun 24 2015 Lecture analytique de l'extrait tiré du chapitre 1 de L'Ingénu. Question : que veut dénoncer Voltaire à ... l.16-17 (tient-il l'alcool ?) ;.



:Plan Première Partie Deuxième Partie Troisième Partie

3- L'analyse de L'Ingénu selon les deux schémas. 4- les titres des chapitres des deux contes. II- Les personnages dans les deux contes. 1- Micromégas.



Cette séquence a été réalisée par Mme Jacky BENET certifiée de

(chap.16) permet de souligner l'importance de la question religieuse au XVIIème Objectif : Accompagner les élèves dans leur lecture du texte de Pascal.



1ère séquence 2de : Genres et formes de largumentation (XVIIème

Séance 4 : lecture analytique des § 4 5 et 6 du chapitre 17 Autre possibilité : faire lire en lecture cursive un autre conte de Voltaire : l'Ingénu.

Cette séquence a été réalisée par Mme Jacky BENET, certifiée de Lettres Modernes, pour ses élèves de Terminale du Lycée privé du Sacré Coeur à Digne Plan de séquence pour l'étude des liasses II à VIII des

Pensées de Pascal

(programme de la classe de terminale L ; année scolaire 2009-2010) (Edition Folio classique n° 4054. Texte établi par Michel Le Guern)

L'objectif de ce cours est d'amener les élèves à entrer dans une pensée complexe par ses enjeux et

déroutante par sa mise en forme.

Séance 1

Objectif : Contextualiser l'oeuvre.

Travail préparatoire : Les élèves ont été invités à rechercher au CDI des renseignements sur la

biographie de Pascal et la cadre historique.

Le cours invite les élèves à prendre conscience de " l'effrayant génie » qu'a été Pascal. On insiste

ensuite sur le contexte idéologique (le libertinage et ses causes) et le contexte religieux

(Augustinisme / Jansénisme / Réforme / Contre Réforme). L'appui sur la lecture de la lettre 12 des

Provinciales et du discours de Tout-à-Tous à la belle Sainte-Yves dans L'Ingénu de Voltaire

(chap.16) permet de souligner l'importance de la question religieuse au XVIIème siècle et de ses

prolongements au siècle des Lumières. On donne ainsi, rétrospectivement en ce début d'année, un

éclairage plus précis sur des problématiques déjà abordées en classe de Première.

Séance 2

Objectif : Accompagner les élèves dans leur lecture du texte de Pascal.

On revient sur la genèse du texte et surtout sur l'état des premières éditions dont l'examen pose

d'emblée le problème du classement. On justifie ainsi l'appellation " liasse » pour désigner ce qui

apparaît comme un chapitre et " fragment » un paragraphe.

On échange ensuite avec les élèves sur leurs difficultés à lire un texte aussi fragmenté : certains

d'entre eux soulignent à ce stade la difficulté à saisir une signification d'ensemble ainsi qu'à

mémoriser ce qu'ils ont lu. 1

C'est l'occasion d'aborder avec eux les fragments les plus énigmatiques (l'histoire des " mouches »

fr.20, du " perroquet » fr.98, des " laquais » fr.17). On peut expliciter tout de suite certains d'entre

eux en montrant les références implicites de certains (le débat sur les " animaux machines » de

Descartes fr.98 par exemple) mais surtout montrer d'autres occurrences des mêmes " thématiques »

dans d'autres fragments parfois éloignés (comme les fragments 47 Vanité et 56 Misère) : cette

observation permet de dessiner des points d'ancrage de la réflexion pascalienne et répondre par la

même occasion aux interrogations des élèves.

Travail préparatoire: faire rechercher aux élèves le vocabulaire récurrent des liasses II, III, IV

Séance 3

Objectif : Déterminer à qui s'adresse Pascal et à quelles préoccupations majeures font référence les

liasses au programme.

On " corrige » les tables de fréquence réalisées par les élèves, corrigé grâce auquel on peut

s'interroger sur la signification exacte des termes employés par Pascal. On peut partir des

hypothèses de sens émises par les élèves eux-mêmes (dont on s'aperçoit qu'elles sont souvent

inexactes) et, par le recours à l'étymologie mais surtout par la relecture des fragments en classe,

préciser la portée véritable des termes employés. On retiendra particulièrement les termes suivants : misère, coutume, imagination, vanité Travail préparatoire: Etablir le champ sémantique du mot vanité.

Séance 4 (séance détaillée)

Objectif : Etudier une vanité en lecture d'image. Le travail porte sur une reproduction du tableau d'Hans Holbein " Les Ambassadeurs » 1533 et sur

la première de couverture de l'édition Folio des Pensées (un détail de " La Madeleine pénitente » de

Georges de La Tour) .

Après avoir défini le thème du " double portrait », identifié les deux personnages (le religieux/le laïc)

à l'examen de leurs vêtements, le jeu de symétrie entre les deux (connotant l'harmonie et l'entente),

les élèves observent les étagères du meuble sur lequel s'appuient les deux hommes et sur lesquelles

sont disposés des objets : mappemonde , instruments de mesure astronomique , livre , partition et instruments de musique .

On amène ensuite les élèves à s'interroger sur la signification de leur présence : après avoir rappelé

à cet égard le contexte de la Renaissance qui a vu naître ce tableau, on interprète ces objets comme

les signes d'une promotion des connaissances humanistes. En allant plus loin on peut identifier la

partition comme étant un psautier luthérien. On considère alors que le tableau est porteur d'une idée

de tolérance religieuse : le légat du Pape (personnage de droite) cohabite avec le réformateur

allemand ! .

Les élèves, dont l'oeil commence à s'approprier l'oeuvre dans les détails, ne manquent pas alors de

repérer l'anomalie du premier plan : un objet non identifiable barre le sol de façon oblique. Une petite

2

manipulation de la feuille, observée par le champ droit ; va permettre de révéler en fait une tête de

mort. La signification du tableau s'impose alors : les oeuvres humaines, si belles soient-elles, sont

vouées au néant. Les élèves reconnaissent alors l'un des sens de " vanité » recherché à la maison :

l'idée du vide, de la fragilité et de l'inconsistance. On rappelle la phrase de l'Ecclésiaste (I, 2) : "

Vanité des vanités, tout est vanité. »

Le rapport avec Pascal devient évident à la lecture du fragment 19 : " Ainsi les tableaux vus de trop

loin ou de trop près. Et il n'y a qu'un point indivisible qui soit le véritable lieu ... » Le " bon » point de

vue, celui de la foi, permet de considérer la faiblesse de la nature humaine.

La première de couverture de l'édition Folio qui reproduit le détail de " la Madeleine pénitente » de

La Tour (la chandelle à moitié consumée et son reflet dans un miroir) est maintenant regardée

différemment dès lors que les élèves ont sous les yeux l'intégralité du tableau : ils découvrent alors le

personnage féminin (la Madeleine) dont la main repose sur une tête de mort. Le tableau est vu alors

lui aussi comme une " vanité ». La bougie aux trois-quarts consumée prend une fonction

symbolique : suggérer la fragilité de l'existence humaine. Le miroir, quant à lui, peut évoquer le rôle

des puissances trompeuses au sens où l'entend Pascal. Enfin , le choix fait par l'éditeur de ne

reproduire qu'un détail du tableau , outre qu'il est significatif , nous invite à voir dans l'oeuvre qu'il

illustre la notion de " fragment » dont le sens , d'abord caché , ne peut naître que de la confrontation

avec d'autres parties de l'oeuvre . L'illustration de couverture devient donc une invitation à mettre en

place un véritable protocole de lecture des Pensées.

Séance 5 (lecture analytique du fr. 41 L'imagination " Qui dispense la réputation...introduits en

chaque lieu.) Objectif : Analyser la force argumentative du texte. Appréhender l'universalité du phénomène.

Travail préalable :

Les élèves ont eu à répondre au préalable à trois questions :

1-Quelle est la composition du fragment ?

2-Pourquoi Pascal prend-il l'exemple du magistrat et du philosophe ?

3-En quoi ce fragment est-il à sa place dans la liasse Vanité ?

AXES D'ETUDE :

I - Une puissance qui trompe les plus sages

-La personnification et son rôle argumentatif -L'imagination : maîtresse d'erreur -Les grands esprits sont atteints II - Une puissance omniprésente dans la société -Tous les pouvoirs sont touchés 3 -La généralisation

III - Une étape de l'apologétique

-Un dérèglement voulu par le Créateur -La vérité hors de portée de la raison humaine

Séance 6

Objectif : Encourager les élèves dans leur lecture personnelle en circulant avec eux dans le texte.

A la suite d'un travail de recherche mené à la maison la séance consistera à repérer pour chaque

liasse les fragments -clefs. On n'hésitera pas à expliciter le sens littéral des passages que l'état de la

langue a rendus peu accessibles à des jeunes gens de dix-sept ans. La séance portera sur les liasses II à V.

Devoir maison :

Quelle est l'importance du thème de la vanité dans les liasses II à VIII des Pensées de

Pascal ?

Séance 7 (lecture du fr. 126 depuis " Ainsi l'homme est si malheureux ...songer à eux »)

Objectif : Evaluer l'importance de la notion de " divertissement » dans la conception anthropologique

de l'auteur.

AXES D'ETUDE :

I - Définir la notion

-Montrer sa genèse dans l'oeuvre (fr. 33, fr.43 puis 126) II - Le rôle argumentatif des " études de cas » -Le père qui a perdu son fils, les notables ...

III - La généralisation du phénomène

-Le divertissement au coeur de l'homme -Elargissement avec la lecture du fr.129 (le travail comme divertissement) y

Séance 8 : (Compte-rendu du devoir maison)

Objectif :

Remédier aux erreurs des élèves (articulation d'une démonstration, exploitation précise et pertinente

de l'oeuvre). 4

Séance 9 :

Objectif : (le même que la séance 6 : encourager la lecture des élèves) Le travail portera cette fois sur les liasses VI à VIII.

Séance 10 : (séance détaillée)

Objectif : Se demander dans quelle mesure Pascal propose une vision tragique de l'homme.

Travail préalable :

Les élèves ont été invités au préalable à rechercher dans deux tirades de Phèdre de Racine (II, 5

v.670 à 711 et IV, 6 v.1257 à 1294) les composantes du tragique.

On rappelle rapidement le rôle de la fatalité (II v.679 à 682 le feu fatal) qui montre Phèdre

impuissante face à la volonté divine (les vers 687 et 694 en font d'ailleurs le constat) ; le sens

étymologique du verbe " séduire » au v. 682 (égarer, tirer de côté) : le héros tragique est une victime

détournée du droit chemin.

Mais cette impuissance à dominer son destin s'assortit chez lui d'une conscience de l'impasse dans

laquelle il se trouve (cf. le sursaut de lucidité des vers 1264 à 1270 IV, 6) et celle de la faute commise

(relevé du vocabulaire relatif au " crime » - mot trois fois repris - ainsi que " inceste »,

" imposture », " homicide »). Sans entrer dans la controverse suscitée par le rapprochement entre le dramaturge et Pascal, on

rappellera l'éducation janséniste de Racine, son séjour à Port-Royal et sa sensibilité à une doctrine

qui, à l'exemple de Pascal, pose le péché originel comme fondement du sentiment tragique.

On demande maintenant aux élèves de lire le fr.4 (hors programme) et de repréciser le sens du mot

" misère» (= malheur). A quoi ce malheur est-il dû ? A ce que notre nature est par essence

" corrompue » (= " gâtée », " abîmée ») : " Que la nature est corrompue par la nature même ». On

invite les élèves à préciser ce qu'entend Pascal par cette phrase : en s'appuyant sur la séance 1, on

fait émerger l'élément central de la théorie janséniste : " L'homme est une créature déchue » qui ne

peut racheter son salut .L'idée d'impuissance s'impose donc et le rapprochement avec Pascal s'en trouve justifié. C'est à ce moment qu'on peut poser la question : " Qu'est-ce qui compose les malheurs de l'humanité pour Pascal ? »

I - L'homme malheureux

1-Le fr. 41 est d'abord évoqué et, après avoir fait rappeler aux élèves que l'imagination mène le

monde (cf. séance 5), on aborde la notion des " puissances trompeuses ». Après la lecture cursive de quelques fragments courts, on montre que l'homme est prisonnier des apparences 5

et des illusions : fr.37 l'homme préfère l'artifice à la réalité, fr.19 le changement de l'angle de

vue modifie la perception. Ces éléments composent les malheurs individuels de l'homme.

2-En prenant appui sur le fragment 57 on élargit ensuite la problématique à la dimension

sociale : la justice est aussi variable que la mode. Même ce qui est censé fonder l'ordre est

sujet à caution : on relit le fragment 18 " il demeure au-delà de l'eau " et on insiste sur la

vanité de la coutume à l'origine d'un ordre social arbitraire.

3-Enfin sur le plan intellectuel le fr.101 nous apprend que la raison ne peut juger de tout : elle

doit s'incliner devant l'intuition. On peut alors rappeler cette phrase ironique extraite du fr.41 " Plaisante raison qu'un vent manie et en tout sens. » Tout chez l'homme se trouve donc corrompu (souvenons-nous de la conclusion du fr.129 " Que le coeur de l'homme est creux et plein d'ordure » : coeur au sens de fondement, d'essence.) L'homme est donc prisonnier d'une nature vaine et tout ce qui le touche est

affecté de cette corruption : la société qu'il a formée comme ses réalisations intellectuelles.

Mais quelle est l'origine de ces malheurs ?

II - L'homme déchu

1 - Si nous portons notre regard sur les fragments 108 et 122 nous nous apercevons que la

Chute a imprimé sa trace de manière indélébile. La voix passive des verbes utilisés - " il est

déchu », " nous sommes déchus » - suggère l'état irréversible de cette déchéance. Selon la vision

janséniste, le péché originel est en effet une trace ineffaçable laissée sur l'humanité qui doit payer

indéfiniment le crime des origines : vision proprement tragique dans la mesure où il y a conscience

douloureuse d'un drame annoncé.

2 - Mais, dans ces deux fragments, la douleur ne réside-t-elle que dans la sanction pressentie ?

De quoi l'humanité est- elle déchue ? D' " une meilleure nature », d' " un degré de perfection » dont

elle est désormais privée. Le sentiment de malheur chez l'homme se double alors de celui d'avoir

changé de nature : c'est la conscience d'avoir perdu un bonheur initial, d'être un roi dépossédé.

III - L'homme angoissé

1 - L'angoisse de l'égarement que l'on percevait tout à l'heure chez Phèdre ne se trouve-t-il pas

aussi chez Pascal ? Regardons les fragments 38, 39 et, paradoxalement, un détail du fragment

104 : que lit-on dans l'expression " infini, milieu », dans le constat désespéré " combien de

royaumes nous ignorent ! » ou celui plein d'effroi " l'univers me comprend et m'engloutit », sinon des

images de l'égarement ? L'univers pascalien est bien celui du vertige, vision moderne d'un monde dans lequel l'homme a perdu la place centrale : " Qu'est-ce que l'homme dans l'infini ? ». Cette panique se double encore de celle de la claustration (Baudelaire n'est pas loin !), voire de la dévoration : que laisse entendre en effet la syllepse du verbe " engloutir » ?

2 - Notons aussi la capacité chez Pascal à communiquer l'angoisse en feignant ( ?) d'abord de

l'éprouver : ne dit-il pas " l'univers me comprend » ? Le recours à la première personne montre - et

les élèves doivent en prendre conscience - que Pascal ne se situe pas au-dessus de la mêlée

humaine mais participe totalement de cette humanité qu'il décrit. On peut trouver ailleurs cet aveu

pascalien de l'effroi : le fragment 64 enchaîne en effet quatre occurrences de la première personne

je m'effraie et m'étonne de me voir ici plutôt que là). Est-il besoin d'ajouter à cette liste la célèbre

phrase du fragment 187 (hors programme) : " Le silence de ces espaces infinis m'effraie » ! 6 Nous sommes bien là dans l'émotion tragique, celle qui associe à la surabondance de questions l'absence totale de réponses.

3 - La pensée de la mort est ce qui achève enfin de composer le portrait tragique de l'homme.

Les fr.126 et 128 évoquent la mort comme une caractéristique fondamentale de notre nature (" le

malheur naturel de notre condition faible et mortelle ...»). A ce titre le divertissement n'est là que

pour nous empêcher d'y penser " de près ».

Mais à ce point de la réflexion ne convient-il pas de revenir à ce que nous dit le fr.4 ? Lui qui évoquait

les " misères » de l'homme sans Dieu ne précise-t-il pas " félicité de l'homme avec Dieu » ? Certes

avec le divertissement " il n'y a pas de tristesse » mais ici le mot " félicité » résonne d'une intensité

bien plus ample, celle voisine du mot " joie » du fameux " mémorial » et proche par conséquent de

l'extase mystique. Nous ne sommes plus dans le bonheur illusoire maintenu artificiellement par l'effet

anesthésique du divertissement mais dans le bonheur total issu de la certitude d'être accompagné

par le Créateur.

père y tient l'urne fatale ». L'horizon de Phèdre est une perspective bouchée, opaque et sans issue,

celui de Pascal débouche sur la lumière de Dieu au sein de laquelle les contradictions de l'homme

doivent trouver résolution : " Ecoutez Dieu » conseille Pascal au fragment 122.

Conclusion :

Quelle place prend alors ce panorama tragique déployé par Pascal ? Cela tient certainement à " la

volonté ardente de provoquer l'angoisse » comme le dit Albert Béguin. S'il y a vision tragique, ce

n'est qu'une tactique, une posture d'apologiste qui prépare le terrain à la conversion espérée du

lecteur, un " vide », selon le mot de Paul Bénichou, qui ne demanderait qu'à être rempli par la grâce.

y

Séance 11 :

Objectif : Etudier les caractéristiques de l'écriture pascalienne.

I - L'état contrasté du texte.

1 - un texte interrompu : des notes éparses (fr.32 42, 65)

2 - succès de la forme brève au temps des moralistes :

.le fr.472 envisage la forme brève .lecture d'extraits des Maximes de La Rochefoucauld et des Caractères de La Bruyère.

3 - des textes plus élaborés : morceaux de bravoure dans lesquels Pascal déploie toute son

éloquence (fr.41, 122, 126).

II - La variété au service de la peinture de l'homme.

1 - la forme discontinue est à l'image de l'homme.

2 - une écriture du vertige : antithèses, " contradictions » soulignent l'incapacité de l'homme à se

définir (fr.75, 120, 121). 7 III - La variété au service de la persuasion.

1 - inviter le lecteur à participer : apostrophes et questions oratoires (fr.106, 122)

Un inachèvement à compléter par le lecteur (fr. 19) : goût de l'époque pour l'énigme, goût issu du caractère mondain de cette littérature.

2 - une écriture " spiralaire » : les réécritures élaborent le sens peu à peu (fr. 30 et 75).

3 - le style du prédicateur : la période et le jeu sur le " pathos » (fr.64 l'effroi devant l'infini)

4 - l'art de la métaphore : faire corps avec l'idée.

Fr. 41 la girouette (vanité de la raison)

Fr.28 " gouverner » un vaisseau (vanité du pouvoir) y

Séance 12 : (séance détaillée)

Objectif : Analyser l'attitude paradoxale de Pascal vis à vis du pouvoir.

Travail préalable :

Les élèves ont relu au préalable les fr.17, 23, 28, 30, 41 (Vanité), 56 (Misère), 75, 76, 82, 87 (Raison

des effets) en repérant les allusions au pouvoir.

On leur a demandé aussi de confronter les fr.41 et 82 (" nos magistrats ... ») et de dire ce qu'ils ont

constaté (il s'agit de percevoir la contradiction apparente). Le cours peut commencer d'emblée par la confrontation de ces deux fragments (41 et 82) en

conviant les élèves à donner le résultat de leur enquête. Le changement de point de vue entre les

deux fragments doit être rapidement perçu : les signes du pouvoir sont à la fois objet de respect

(" cet habit est une force ») et objet de critique (les habits du magistrat " dupent » le monde).

Comment nommer cette position ? Elle est paradoxale.

On peut alors faire de ce paradoxe la problématique du cours : y aurait-il contradiction ? La leçon se

propose donc d'expliciter la position de Pascal pour se demander ensuite si ces extrêmes sont conciliables. Première étape : On envisage d'abord le regard critique porté sur les rapports sociaux.

L'examen des fr.30 et 75 permet de mettre en évidence l'inégalité des conditions observée par

Pascal dans la société de son temps. Comment comprendre " incommodez-vous » si ce n'est en

faisant référence aux marques de respect manifestées physiquement à l'époque à l'égard des grands

par les petits : cession des places les plus confortables dans les lieux publics, révérences et

génuflexions ...? Il convient de noter ici l'image très riche de l'impératif : l'injonction, dans la

sécheresse de sa concision qui privilégie le point de vue du grand, ne souffre aucune réplique. On

peut faire de même allusion au fr.17 " il a quatre laquais » dont le caractère elliptique renforce la

violence du verbe " avoir » - verbe de possession - intolérable lorsqu'il est appliqué » à un être

humain. 8

Le regard critique porte aussi sur ceux qui détiennent le pouvoir de l'esprit (magistrats, docteurs) et

qui l'exercent en dupant les naïfs : c'est l'imposture des clercs. La dimension satirique du fragment

41(passage déjà cité) peut être alors objet de commentaire. D'où les magistrats et docteurs tirent-ils,

d'après Pascal, leur autorité ? De leurs habits et non d'eux-mêmes. Apprécions au passage la

familiarité de l'adjectif possessif " nos » qui marque, d'emblée, l'intention satirique, l'image péjorative

des magistrats emmaillotés " en chats- fourrés » qui souligne le ridicule. Les habits deviennent

déguisements, costumes de scène ; l'exercice du pouvoir, une mascarade. Rappelons à cet égard la

parenté de ton que l'on verra quelques années plus tard dans le portrait du Raminagrobis de La

Fontaine ( " Un saint homme de chat , bien fourré , gros et gras ») ou chez Sganarelle dans l'Acte III

du Dom Juan de Molière dont l'habit ridicule rappelle les " robes trop amples » et " les bonnets

carrés » des docteurs de Pascal .

Deuxième étape : Mais ce regard critique ne touche pas seulement l'organisation sociale il touche

aussi les plus hautes sphères du pouvoir : les systèmes monarchique et juridique.

Et c'est d'abord la transmission héréditaire du pouvoir monarchique qui est visée. On peut s'appuyer

sur le fr. 28 : " On ne choisit pas pour gouverner un vaisseau celui des voyageurs qui est de la

meilleure maison ». Après avoir élucidé le sens du mot " maison », mal interprété par les élèves, on

met en évidence la métaphore et on s'interroge sur sa puissance évocatrice. On souligne ainsi la

polysémie du verbe " gouverner » qui engage le lecteur sur le double terrain de la manoeuvre

maritime et du pouvoir politique ce qui permet de dénoncer l'absurdité d'un système qui ne prend en

compte ni le mérite ni la compétence. Le rapprochement avec le fr. 55 sur la guerre (" ... c'est un

homme seul qui en juge ... ») permet de confirmer l'intention critique : le monarque, dans son sens

étymologique, est ici visé.

C'est aussi à la Justice que s'en prend Pascal et notamment à son caractère arbitraire. Le fr 56 (3ème

§) en fournit la preuve. Après lecture, on insiste sur la phrase finale qui synthétise admirablement

toute la pensée : " Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. ». On rappelle, une fois encore, la

dette de Pascal à l'égard de Montaigne et - les élèves de L doivent s'en souvenir - le phénomène de

" réécriture » auquel on assiste. Le caractère percutant de la formule - écriture très moraliste - est

mis en lumière : phrase nominale, double antithèse. On demande aux élèves ce qui est remis en

cause : l'idée d'une justice universelle. L'homme prend pour universel ce qui est arbitraire (= relatif,

qui dépend des circonstances) : toute justice humaine repose pour Pascal sur l'imaginaire. Un coup

d'oeil sur la saynète amusante du fr.47 fera apprécier les " variations stylistiques autour d'un même

thème » auxquelles se livre l'écrivain dans ses Pensées : " Pourquoi me tuez-vous ? ».

Il est temps de faire alors le point sur la progression de la démonstration : certes il y a audace dans

la critique du pouvoir mais, si nous relisons le fr.82, force est de constater qu'il y a allégeance

simultanée à l'égard de ce même pouvoir. Peut-on trouver confirmation de cette attitude dans

d'autres passages ?

Troisième étape : C'est ainsi qu'on aborde la dernière étape, dans laquelle on s'attachera à montrer

un Pascal conservateur mais... lucide.

L'examen du fr.78 (2ème § " Si l'on avait pu ...force d'observer ») nous conduit à admettre avec

Pascal que la vraie justice est impossible (noter l'irréel " si l'on avait pu... ») ; que la force s'impose

par sa matérialité même (antithèse entre " palpable » et " spirituelle ») et que les conditions sont

prêtes à faire admettre que ce qui est " fort » est " juste ». Le 4ème § du fr.76 saisit admirablement

l'idée en la condensant dans un chiasme (" forcé d'obéir à la justice » / " juste d'obéir à la force »).

9 Notons à ce propos que le chiasme devient l'expression stylistique la plus naturelle du paradoxe

pascalien (ce que confirme la phrase finale du fr.97 " Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste

fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste »). Il est (donc) juste d'obéir à la force.

Mais qu'est-ce qui peut pousser Pascal à respecter la force d'un pouvoir ? L'analyse comparée des

fr.76 et 87 nous fournit une réponse : la paix " est le souverain bien », " le plus grand des maux est

les guerres civiles ». C'est le maintien de la paix civile qui doit ainsi prévaloir. Et quel système

politique peut être garant de cette paix si ce n'est la monarchie tant décriée tout à l'heure ! On en

veut pour preuve l'allusion critique que le fr. 78 fait à la Fronde : " De là vient l'injustice de la Fronde,

qui élève sa prétendue justice contre la force. » La monarchie est donc garante de la paix. A ce point

on fait émerger la notion de " conservatisme » pour qualifier la position de Pascal. Y aurait-il alors

vraiment contradiction ? L'examen du fr.83, sur le rapport des hommes aux puissants, va nous

fournir une réponse. On demande aux élèves de distinguer les trois catégories mentionnées par

Pascal (le peuple, les demi-habiles, les habiles) et les deux attitudes proposées (" respect » chez le

peuple et les habiles, " mépris » chez les demi-habiles). On leur demande ensuite de s'interroger sur

les raisons qui conduisent le peuple et les habiles à respecter les puissants. Sont-elles identiques ?

La réponse est négative : contrairement au peuple c'est " la pensée de derrière» qui commande le

respect chez les habiles (entendons " pensée de derrière la tête » comme le précise le fr.659). On

peut alors se demander de quoi est constituée cette " pensée de derrière » : la réponse réside dans

les deux dernières phrases du fr.83 faisant état de la " lumière » qui commande aux chrétiens

parfaits d'honorer les puissants . Cette lumière c'est la grâce (cf. séance 2 sur le Jansénisme). Si la

grâce apporte en effet la conviction que la vraie justice n'est qu'en Dieu alors on comprend l'idée

selon laquelle rien ne sert de toucher à celle des hommes. Leur société, imparfaite à leur image, ne

peut être changée : il n'y a donc qu'à se soumettre à l'ordre établi, sans être dupe de sa fragilité.

La conclusion, bien loin d'admettre la contradiction, doit faire état de la cohérence de la pensée

pascalienne, si étrange qu'elle puisse nous paraître à nous lecteurs du XXI ième siècle. Le fr.12

(hors programme) vient éclairer la position de l'écrivain : " Les vrais chrétiens obéissent aux folies

(entendons " conventions sociales ») ..., non pas qu'ils respectent les folies, mais l'ordre de Dieu qui

pour la punition des hommes les a asservis à ces folies. » La soumission au pouvoir n'est qu'une

" solution provisoire » en attente de la justice pleine et entière de Dieu, vérité totale dans laquelle se

concilieront tous les contraires et s'annuleront toutes les contradictions.

Ce " conservatisme » ne peut donc prendre sens que si on l'inscrit dans le projet apologétique de

Pascal, celui d'amener l'homme à admettre que seul Dieu est la réponse à l'énigme de notre nature.

Séance 13 (ce cours est largement inspiré de l'étude de Marielle Jenck sur le site web des Lettres.)

Objectif : Faire comprendre le retournement qui s'effectue à partir de la liasse V, Raisons des effets :

une présentation énigmatique de la nature humaine. Les élèves auront lu auparavant les fr.82, 83, 84, 85, 86, 87, 89, 90, 92. I - Analyse de l'expression " raisons des effets » Alliance de deux ordres opposés : l'intelligible et le sensible. II - Analyse des jeux de retournement pratiqués par Pascal au fr.83. 10

Reprise des éléments observés en fin de séance 12 à propos de la " pensée de derrière ».

Le renversement du pour au contre : le peuple est vain mais pas si vain ! III - La liasse VI " Grandeur », une opposition radicale aux premières liasses. La capacité paradoxale de l'homme, créature imparfaite, à s'élever. Une raison fondamentale : la rupture historique entre le Créateur et sa créature. Le coeur : seule passerelle possible entre les différents ordres.

Séance 14 :

Objectif : Envisager, en conclusion de l'étude, à quelles résonances modernes nous convient les

Pensées.

Travail préalable :

Les élèves ont lu des extraits du Mythe de Sisyphe de Camus, la page finale d'Un roi sans divertissement de J. Giono, un extrait de l'acte II d'En attendant Godot de S. Beckett. En partant des remarques de Jean Mesnard (" Pascal est un précurseur de l'existentialisme

contemporain » Pascal p.188) et d'Albert Béguin (" Pascal peut bien passer pour l'un des précurseurs

de la pensée moderne » Pascal par lui-même p.108) on montre comment le sentiment moderne de

l'absurde se trouve rattaché à la réflexion pascalienne sur l'ennui et le divertissement. Mais, en dépit

des similitudes évidentes, on s'attache à montrer l'écart entre un sentiment de l'absurde qui, chez les

modernes, ne reçoit aucune explication et celui de Pascal dont la cause réside dans la vision

chrétienne de l'Histoire de l'humanité : le péché originel à l'origine du vide intérieur provoqué par le

souvenir diffus d'une félicité perdue.

Camus décrit bien les mêmes symptômes que Pascal pour décrypter les comportements humains

mais il en refuse les explications : " Le saut sous toutes ses formes, la précipitation dans le divin ou

l'éternel, l'abandon aux illusions du quotidien ou de l'idée, tous ces écrans cachent l'absurde. » (Le

Mythe de Sisyphe p.125).

C'est l'ennui que retient Giono quant à lui dans Un roi sans divertissement, titre énigmatique

partiellement explicité par la page finale dans laquelle le personnage principal, Langlois , finit par se

suicider : habitué aux aventures captivantes , le héros ne peut se résoudre à envisager une paisible

vie matrimoniale . Ce geste, malgré la référence finale à Pascal (" Qui a dit ... »), ne suffit pas à

élucider complètement l'énigme de ce geste, simplement décrit de l'extérieur, et que renforce la

modalité interrogative de la phrase finale. Le lecteur est alors renvoyé à ses propres interrogations

sur la condition humaine. Dans En attendant Godot, farce métaphysique, les personnages tentent de meubler le vide de leur

existence par une discussion pseudo-philosophique, compensation dérisoire d'une incapacité à agir.

Dans le passage examiné Vladimir parle au lieu de faire et, comme le dit Eric Tourrette (Pensées

Connaissance d'une oeuvre p.145) " il parle peut-être pour ne pas voir qu'il ne peut pas faire, il se

grise d'énergie stérile... ». La vanité de la condition humaine, au sens où l'entend Pascal, est tout

11

proche. Le lien entre Beckett et Pascal pourra d'ailleurs être recréé à l'occasion de l'étude future de

Fin de partie.

En fin de compte, même si l'explication théologique de Pascal ne retient plus vraiment l'attention des

contemporains, la description qu'il fait du " divertissement » ne cesse de les hanter. Prolongées ou

réorientées, reformulées ou déformées, les réflexions de Pascal constituent un point de repère

incontournable de la pensée moderne.

Devoir surveillé de fin de séquence :

Question 1 :

Peut-on dire que le projet des Pensées, par l'usage qu'il fait du raisonnement et de l'art d'écrire,

est en contradiction avec son propos même ?

Question 2 :

Quelle est la place de la figure du roi dans les Pensées ? 12quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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