CHODERLOS DE LACLOS – LES LIAISONS DANGEREUSES
Le jeu de la séduction se transforme au fil des lettres en duel sans pitié. Madame de Merteuil dans cette lettre 81 adressée au vicomte de Valmont réagit
Lecture analytique Les Liaisons dangereuses Lettre LXXXI • Lettre
Lettre centrale dans l'économie de ce roman épistolaire la lettre 81 des Liaisons dangereuses commence par une leçon administrée à Valmont dans la façon
12 COMMENTAIRES RÉDIGÉS ET COMMENTÉS
Choderlos de Laclos Les Liaisons dangereuses
Les liaisons dangereuses - Lettre 81 - Lycées de Fécamp Descartes
07-May-2013 Vous trouverez ici un diaporama qui vous propose le commentaire d'un des fragments les plus célèbres de cette lettre 81 ainsi qu'un fichier ...
Lettre 81 les liaisons dangereuse analyse
Lettre 81 les liaisons dangereuse analyse. La marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont Entrée dans le monde Intro. : Les Liaisons dangereuses est un roman
Concevoir un parcours de lecture
Les Liaisons dangereuses sous-titré Lettres recueillies dans une société et publique
Première L Etude dun roman épistolaire : Les liaisons dangereuses
lettre 81 : chef d'œuvre de l'auto-analyse. • cf. plus généralement les explications comptes-rendus et conseils que s'échangent les libertins. (explication de
Les Liaisons dangereuses : Essai de pragmatique épistolaire
De cette façon nous voudrions accentuer que toutes les lettres sont écrites dans le but de dominer. L'analyse de la lettre comme moyen de dissimulation sera au
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Texte 3-Choderlos de Laclos Les Liaisons dangereuses
Programme des exposés sur Les Liaisons dangereuses.pdf
03-Sept-2013 Laclos Les Liaisons dangereuses
SÉQUENCE 1
Classe de 1ères S3 Les femmes sont des hommes comme les autres Objet d'étude La question de l'Homme dans les genres argumentatifs du XVI ème siècle à nos jours.Un groupement de textes
ProblématiqueLes revendications féministes sont-elles encore d'actualité ? Les notions abordées•Argumentation directe et indirecte •Types de raisonnements, d'arguments •Les LumièresLectures analytiques pour
l'exposé•Texte 1-Jean-Jacques Rousseau, L'Emile, extrait, 1762. •Texte 2-Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, extrait du préambule, 1791. •Texte 3-Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, extrait de la Lettre 81, 1782. •Texte 4-Marguerite Yourcenar, extrait de Les Yeux ouverts, 1980.•Texte 5-Virginie Despentes, extrait de la préface deKing
Kong Théorie, Lignes 1 à 40, 2006
Les textes
complémentaires•Benoîte Groult, extrait de Ainsi soit Olympe de Gouges. •Choderlos de Laclos, extrait de De l'éducation des filles. •Un corpus de textes autour de la condition féminine : ◦Georges Sand, extrait d'Indiana. ◦Guy de Maupassant, extrait de Une Vie. ◦Annie Ernaux, extrait de La Femme gelée ◦Olivier Adam, extrait de A l'Abri de rien. •Un corpus autour d'une autre forme de domination : la tyrannie ◦Etienne de la Boëtie, extrait duDiscours de la servitude volontaire. ◦Article TYRAN dans leDictionnaire philosophique deVoltaire
◦Chevalier de Jaucour, Article TYRANNIE, Encyclopédie ◦Montesquieu, Lettres persanes.Les documents
complémentaires •i Stephen Frears, Les Liaisons dangereuses. 33'04 à 36'55 . • Annette Messager, Tortures volontaires. •iConversation entre la neurobiologiste Catherine Vidal et l'anthropologue Françoise Héritier autour de la question : Le cerveau a-t-il un sexe ? http://www.dailymotion.com/video/x2u11mkActivités proposées à la
classe•✍Sujet d'invention : Vous êtes un(e) contemporain(e) de Choderlos de Laclos et vous lui écrivez pour exprimer votre réaction à la lecture de l'extrait deDe l'Education des filles en adoptant un ton d'une grande vivacité ( qu'il s'agisse de •traduire votre enthousiasme ou votre réprobation ). •✍ Synthèse : Des textes d'O. de Gouges, C.de Laclos, M.Yourcenar ou V.Despentes, lequel vous paraît le plus efficace pour défendre la cause des femmes ? Travail personnelLes élèves ont à choisir undocument personnel (article de presse, publicité, texte littéraire, extrait de film, de bande dessinée, chanson, schéma, statistiques etc.) qui traitera de la condition des femmes en France ou dans le monde. Le document que j'ai choisi est : ( précisez le titre, l'auteur, la source )Lecture cursive Au choix :
•Annie Ernaux, La Femme gelée. •Catherine Vidal, Cerveau, sexe et pouvoir •Margaret Atwood, La Servante écarlate. Séquence 1 : Les femmes sont des hommes comme les autres. Objet d'étude : La question de l'homme dans les genres argumentatifs du XVIème siècle nos jours. " Aucun pays dans le monde ne peut aujourd'hui se prévaloir d'être parvenu à instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes », Emma Watson, actrice britannique et ambassadrice de bonne volonté pour l'ONU .Les Lectures analytiques pour l'EXPOSÉ
•Texte 1-Jean-Jacques Rousseau, L'Emile, extrait, 1762. •Texte 2-Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, extrait du préambule, 1791. •Texte 3-Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, extrait de la Lettre 81, 1782. •Texte 4-Marguerite Yourcenar, extrait de Les Yeux ouverts, 1980. •Texte 5-Virginie Despentes, extrait de la préface deKing Kong Théorie,Lignes 1 à 40, 2006Texte 1-Jean-Jacques Rousseau, Emile ou de l'éducation, 1762.
1La femme est faite spécialement pour plaire à l'homme ; si l'homme doit lui plaire à son tour,
c'est d'une nécessité moins directe, son mérite est dans sa puissance, il plaît par cela seul qu'il est
fort. Ce n'est pas ici la loi de l'amour, j'en conviens ; mais c'est celle de la nature, antérieure à l'amour
même. Cultiver dans les femmes les qualités de l'homme et négliger celles qui leur sont propres, c'est
5donc visiblement travailler à leur préjudice : les rusées le voient trop bien pour en être les dupes ; en
tâchant d'usurper nos avantages elles n'abandonnent pas les leurs ; mais il arrive de là que, ne
pouvant bien ménager les uns et les autres, parce qu'ils sont incompatibles, elles restent au dessous
de leur portée sans se mettre à la nôtre, et perdent la moitié de leur prix. Croyez moi, mère
judicieuse, ne faites point de votre fille un honnête homme, comme pour donner un démenti à la
10nature, faites en une honnête femme, et soyez sûre qu'elle en vaudra mieux pour elle et pour nous.
L'inconstance des goûts leur est aussi funeste que les excès, et l'un et l'autre leur vient de la
même source. Ne leur ôtez pas la gaieté, les ris, le bruit, les folâtres jeux, mais empêchez qu'elles ne
se rassasient de l'un pour courir à l'autre, ne souffrez pas qu'un seul instant de leur vie elles ne
connaissent plus de frein. Accoutumez-les à se voir interrompre au milieu de leurs jeux et ramener à
15d'autres soins sans murmurer. La seule habitude suffit encore en ceci, parce qu'elle ne fait que
seconder la nature.Il résulte de cette contrainte une docilité dont les femmes ont besoin toute leur vie,
puisqu'elles ne cessent jamais d'être assujetties ou à un homme ou aux jugements des hommes, et
qu'il ne leur est jamais permis de se mettre au dessus de ces jugements. La première et la plus20importante qualité d'une femme est la douceur ; faite pour obéir à un être aussi imparfait que
l'homme, souvent si plein de vices, et toujours si plein de défauts, elle doit apprendre de bonne heure
à souffrir même l'injustice, et à supporter les torts d'un mari sans se plaindre ; ce n'est pas pour lui,
c'est pour elle qu'elle doit être douce : l'aigreur et l'opiniâtreté des femmes ne font jamais
qu'augmenter leurs maux et les mauvais procédés des maris ; ils sentent que ce n'est pas avec ces
25armes là qu'elles doivent les vaincre. Le ciel ne les fit point insinuantes et persuasives pour devenir
acariâtres ; il ne les fit point faibles pour être impérieuses ; il ne leur donna point une voix si douce
pour dire des injures ; il ne leur fit point des traits si délicats pour les défigurer par la colère. Quand
elles se fâchent, elles s'oublient ; elles ont souvent raison de se plaindre, mais elles ont toujours tort
de gronder. Chacun doit garder le ton de son sexe ; un mari trop doux peut rendre une femmes30impertinente ; mais à moins qu'un homme ne soit un monstre, la douceur d'une femme le ramène et
triomphe de lui tôt ou tard. Justifiez toujours les soins que vous imposez aux jeunes filles, mais imposez leur entoujours. L'oisiveté et l'indocilité sont les deux défauts les plus dangereux pour elles et dont on guérit
le moins quand on les a contractés. Les filles doivent être vigilantes et laborieuses ; ce n'est pas tout ;
35elles doivent être gênées de bonne heure. Ce malheur, si c'en est un pour elles, est inséparable de leur
sexe, et jamais elles ne s'en délivrent que pour en souffrir de bien plus cruels. Elles seront toute leur
vie asservies à la gêne la plus continuelle qui est celle des bienséances : il faut les exercer d'abord à
la contrainte, afin qu'elle ne leur coûte jamais rien, à dompter toutes leurs fantaisies pour les
soumettre aux volontés d'autrui. Texte 2-Olympe de Gouges, préambule à La Déclaration de la femme et de la citoyenne, 1791.1Homme es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fais la question ; tu ne lui ôteras
pas du moins ce droit. Dis moi : Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ?
Tes talents ? Observe le créateur dans sa sa1gesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu
sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi si, tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique.5Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d'oeil
sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l'évidence quand je t'en offre les
moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature.Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-
d'oeuvre immortel.. 110L'homme seul s'est fagoté1 un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de
sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité,2 dans l'ignorance la plus crasse3, il
veut commander en despote4 sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; qui prétend
jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.
Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en
15assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont
les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer
dans une déclaration solennelle5, les droits naturels, inaliénables6 et sacrés de la femme ; afin que
cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse
leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir des femmes ; et ceux du pouvoir des20hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient
respectés ; afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et
incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes moeurs, et au bonheur de
tous.En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances
25maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les Droits
suivants de la femme et de la citoyenne. Texte 3-Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782.Lettre LXXXI
LA MARQUISE DE MERTEUIL AU VICOMTE DE VALMONT
Paris, 20 septembre 17**
1Croyez-moi, Vicomte, on acquiert rarement les qualités dont on peut se passer.
Combattant sans risque, vous devez agir sans précaution. En effet, pour vous autres hommes, lesdéfaites ne sont que des succès de moins. Dans cette partie si inégale, notre fortune est de ne pas
perdre, et votre malheur de ne pas gagner. Quand je vous accorderais autant de talents qu'à nous, de
5combien encore ne devrions-nous pas vous surpasser, par la nécessité où nous sommes d'en faire un
continuel usage ! Supposons, j'y consens, que vous mettiez autant d'adresse à nous vaincre que nous à nousdéfendre ou à céder, vous conviendrez au moins qu'elle vous devient inutile après le succès.
Uniquement occupé de votre nouveau goût, vous vous y livrez sans crainte, sans réserve : ce n'est pas
10à vous que sa durée importe.
En effet, ces liens réciproquement donnés et reçus, pour parler le jargon de l'amour, vous seul
pouvez, à votre choix, les resserrer ou les rompre : heureuses encore, si dans votre légèreté, préférant
le mystère à l'éclat, vous vous contentez d'un abandon humiliant et ne faites pas de l'idole de la veille
la victime du lendemain !15Mais qu'une femme infortunée sente la première le poids de sa chaîne, quels risques n'a-
t-elle pas à courir, si elle tente de s'y soustraire, si elle ose seulement la soulever ? Ce n'est qu'en
tremblant qu'elle essaie d'éloigner d'elle l'homme que son coeur repousse avec effort. S'obstine-t-il à
rester, ce qu'elle accordait à l'amour, il faut le livrer à la crainte : Ses bras s'ouvrent encor quand son
coeur est fermé. Sa prudence doit dénouer avec adresse, ces mêmes liens que vous auriez rompus. A la
1Se fagoter : s'habiller sans goût ni élégance.
2Sagacité : pénétration d'esprit qui fait comprendre les choses les plus difficiles. Synonyme : perspicacité.
3Crasse :épaisse.
4Despote : 1-chef d'Etat qui s'arroge un pouvoir absolu, sans contrôle. 2-personne qui exerce sa domination sur son
entourage.5Solennel : qui présente une gravité, une importance particulière.
6Inaliénable : les droits inaliénables sont ceux dont on ne peut pas être privés.
220merci de son ennemi, elle est sans ressource, s'il est sans générosité ; et comment en espérer de lui,
lorsque, si quelquefois on le loue d'en avoir, jamais pourtant on ne le blâme d'en manquer ?Sans doute vous ne nierez pas ces vérités que leur évidence a rendues triviales. Si pourtant
vous m'avez vue, disposant des événements et des opinions, faire de ces hommes si redoutables les
jouets de mes caprices ou de mes fantaisies ; ôter aux uns la volonté de me nuire, aux autres la
25puissance ; si j'ai su tour à tour, et suivant mes goûts mobiles, attacher à ma suite ou rejeter loin de
moi : Ces tyrans détrônés devenus mes esclaves ; si, au milieu de ces révolutions fréquentes, ma
réputation s'est pourtant conservée pure, n'avez-vous pas dû en conclure que, née pour venger mon
sexe et maîtriser le vôtre, j'avais su me créer des moyens inconnus jusqu'à moi ? Ah ! gardez vos conseils et vos craintes pour ces femmes à délire, et qui se disentà30sentiments, dont l'imagination exaltée ferait croire que la nature a placé leurs sens dans leurs têtes ;
qui, n'ayant jamais réfléchi, confondent sans cesse l'amour et l'amant ; qui, dans leur folle illusion,
croient que celui-là seul avec qui elles ont cherché le plaisir en est l'unique dépositaire ; et, vraies
superstitieuses, ont pour le prêtre, le respect et la foi qui n'est dû qu'à la divinité. Craignez encore pour celles qui, plus vaines que prudentes, ne savent pas au besoin35 consentir à se faire quitter.
Tremblez surtout pour ces femmes actives dans leur oisiveté, que vous nommezsensibles, et dont l'amour s'empare si facilement de toute l'existence ; qui sentent le besoin de s'en
occuper encore, même alors qu'elles n'en jouissent pas ; et s'abandonnant sans réserve à la
fermentation de leurs idées, enfantent par elles ces lettres brûlantes, si douces, mais si dangereuses à
40écrire ; et ne craignent pas de confier ces preuves de leur faiblesse à l'objet qui les cause :
imprudentes, qui dans leur amant actuel ne savent pas voir leur ennemi futur ! Mais moi, qu'ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? Quand m'avez-vous vuem'écarter des règles que je me suis prescrites et manquer à mes principes ? je dis mes principes, et je
le dis à dessein : car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, données au hasard, reçus sans
45examen, et suivis par habitude ; ils sont le fruit de les profondes réflexions ; je les ai crées, et je puis
dire que je suis mon ouvrage. Texte 4-Marguerite Yourcenar, Les Yeux ouverts, 1980.1J'ai de fortes objections au féminisme tel qu'il se présente aujourd'hui. La plupart du temps, il
est agressif, et ce n'est pas par l'agression qu'on parvient durablement à quelque chose. Ensuite, et
ceci vous paraîtra sans doute paradoxal, il est conformiste, du point de vue de l'établissement social,
en ce sens que la femme semble aspirer à la liberté et au bonheur du bureaucrate qui part chaque
5matin, une serviette sous le bras, ou de l'ouvrier qui pointe dans une usine. Cet homo sapiens des
sociétés bureaucratiques et technocratiques est l'idéal qu'elle semble vouloir imiter sans voir les
frustrations et les dangers qu'il comporte, parce qu'en cela, pareille aux hommes, elle pense en termes
de profit immédiat et de succès individuel. Je crois que l'important pour la femme est de participer le
plus possible à toutes les causes utiles, et d'imposer cette participation par sa compétence. Même en
10plein XIXe siècle, les autorités anglaises se sont montrées brutales et grossières envers Florence
Nightingale à l'hôpital de Scutari : elles n'ont pas pu se passer d'elle. Tout gain obtenu par la femme
dans la cause des droits civiques, de l'urbanisme, de l'environnement, de la protection de l'animal, de
l'enfant et des minorités humaines, toute victoire contre la guerre, contre la monstrueuse exploitation
de la science en faveur de l'avidité et de la violence, est celle de la femme, sinon du féminisme, et ce
15sera celle du féminisme par surcroît. Je crois même la femme peut-être plus à même de se charger de
ce rôle que l'homme, à cause de son contact journalier avec les réalités de la vie, que l'homme ignore
souvent plus qu'elle.Je trouve aussi regrettable de voir la femme jouer sur les deux tableaux : de voir, par
exemple, des revues, pour se conformer à la mode (car les opinions sont aussi des modes) qui
20publient des articles féministes supposés incendiaires, tout en offrant à leurs lectrices, qui les
feuillettent distraitement chez le coiffeur, le même nombre de photographies de jolies filles, ou plutôt
de filles qui seraient jolies si elles n'incarnaient trop évidemment des modèles publicitaires ; la
curieuse psychologie commerciale de notre temps impose ces expressions boudeuses, prétendumentséduisantes, aguicheuses ou sensuelles, à moins qu'elles ne frôlent même l'érotisme de la demi
325nudité, si l'occasion s'en présente.
Que les féministes acceptent ce peuple de femmes-objets m'étonne. Je m'étonne aussi
qu'elles continuent de se livrer de façon grégaire à la mode comme si la mode se confondait avec
l'élégance, et que des millions d'entre elles acceptent, dans une inconscience complète, le supplice de
tous ces animaux martyrisés pour essayer sur eux des produits cosmétiques, quand ils n'agonisent pas
30dans des pièges, ou assommés sur la glace, pour assurer à ces mêmes femmes des parures sanglantes.
Qu'elles les acquièrent avec de l'argent librement gagné par elle dans une ''carrière'' ou offert par un
mari ou un amant ne change rien au problème. Aux États-Unis, je crois que le jour où la femme aura
réussi à interdire qu'un portrait de jeune fille qui fume d'un petit air de défi pousse le lecteur de
magazines à s'acheter des cigarettes que trois lignes presque invisibles au bas de la page déclarent
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