[PDF] Le procès Barbie : un tournant de la mémoire

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stipule qu'" il est constitué par des actes inhumains et des persécutions qui, au nom d'un État pratiquant une politique d'hégémonie idéologique, ont été commis de façon sys?té matique, non seulement contre des personnes en raison de leur appartenance à une communauté raciale ou religieuse, mais aussi contre les adversaires de cette politique, quelle que soit la forme de leur opposition

». Le procès clôturait

seize années de recherches menées par Beate et Serge Klars feld, en butte aux lenteurs ou à la dissimulation des gouver nements péruvien et bolivien peu coopératifs. Présentée sur les murs de l'exposition, une a?che de la Fédération natio nale des déportés et internés résistants et patriotes réclamait en 1974 l'extradition de Barbie, vivant sous le faux nom de

Klaus Altmann

: " Klaus Barbie bourreau de la région lyon- naise, assassin de Jean Moulin, vit en Bolivie, libre, riche et cynique. » Une longue traque s'engagea pour le retrouver jusqu'à l'émission d'un mandat d'arrêt international délivré en novembre

1982 qui aboutit à son expulsion de Bolivie

vers la Guyane française quatre mois plus tard. Le 5 février

1983, il passa sa première nuit à la prison de Montluc, lieu

des sévices, des tortures et des décisions de déportation qu'il in?igea aux juifs et aux résistants. Espéré et attendu par les survivants et les familles, le procès très médiatique au retentissement mondial fut exceptionnel par sa mobilisation, au terme de deux années et demie d'instruction. Le dossier établi par le juge Chris tian Riss comptait 23 000 pages. Ce procès hors normes se résume d'abord par une avalanche de chi?res témoignant des contraintes de son organisation. Le palais de justice de Lyon n'était pas adapté... Alors la salle des pas perdus fut aménagée en salle d'audience pour accueillir les parties civiles et un public venu en masse. 800 journalistes furent accrédités, 107 parties civiles constituées et 42 avocats, dont trois pour la défense (Jacques Vergès, assisté de deux avo cats congolais et algérien), avaient été requis. Barbie, qui expositions propres collègues des informations sur le passé ou les res- ponsabilités de Barbie. Cette plongée tient à la fois d'un roman d'espionnage à la Robert Littell et de l'investigation acharnée dans des monceaux d'archives déclassi?ées. Sans être, à l'égal de Peter Hammerschmidt, un spéléologue cir culant dans des galeries de dossiers, on peut se faire faci lement une idée du poids des secrets inavouables. Sous la pression des chercheurs, des déclarations o?cielles ?nirent par reconnaître les compromissions des Alliés et les entraves au dévoilement de la vérité. Ainsi le porte-parole du minis tère de la Justice américain exprima-t-il en 1983 ses regrets au gouvernement français pour avoir retardé l'ouverture d'une procédure contre Barbie en bonne et due forme. Le cas Barbie est l'exemple type de la pratique amorale du ren seignement qui fut parfaitement mise sous le boisseau, lors du procès, au grand soulagement de certains.quotesdbs_dbs27.pdfusesText_33

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