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DOSSIER PEDAGOGIQUE Les femmes savantes DOSSIER PEDAGOGIQUE Les femmes savantes

personnages n'est ni tout à fait idéalisé ni tout à fait détruit. Ils sont longue étude ou par le talent et le génie qu'elles ont seulement pour les ...



Les Femmes savantes - Dossier pédagogique

Cyrus qui dût inspirer à Molière le portrait de la femme savante constataient aussi avec amertume leur Si les personnages des Femmes savantes sont ridicules



dossier pédagogique - LES FEMMES SAVANTES

Nous introduisons des lourdeurs des maladresses



Les Femmes et léducation dans le théâtre du Grand Siècle: Les Femmes et léducation dans le théâtre du Grand Siècle:

6 mars 2018 personnage d'Elvire.87. Analyse de la pièce. Le Favori commente la vie ... Dans L'École des femmes et dans Les Femmes savantes Molière critique.



Les Femmes savantes de Molière Mise en scène de Denis Marleau

D'après les photographies éléments de portrait



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On pourra mettre en regard ces images avec des portraits de femmes savantes célèbres : le portrait d'Émilie Pour chacun des personnages de la pièce aller ...



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Les Femmes Savantes Molière

PERSONNAGES. Chrysale bon bourgeois. Philaminte



la rhétorique de la joute verbale dans les femmes savantes de molière

Il a analysé les personnages protagonistes de Molière avec une approche de la psychanalyse. Il a illustré le dégoût et l'angoisse que provoque l'objet 



Les Femmes savantes

Personnages. Chrysale : bon bourgeois. Philaminte : femme de Chrysale Doit être son étude et sa philosophie. Nos pères sur ce point



Les Femmes savantes

Si le personnage de Vadius évoque Ménage helléniste érudit



Les Femmes et léducation dans le théâtre du Grand Siècle:

6 mars 2018 Analyse de la pièce. 21. Bélise. 21. Armande. 22. Henriette. 24. Philaminte. 26. Martine. 27. La critique des femmes savantes.



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9 juin 2022 reste la principale cible visée : l'objet de condam- nation sans pitié n'est pas une femme savante mais le personnage de Trissotin («trois ...



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Les femmes savantes : de la comédie savante au savoir comique ………………………8 l'occasion au public d'aborder le personnage de Molière.



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J'ai trouvé ça assez beau après avoir donné l'occasion au public d'aborder le personnage de Molière. Il est le plus grand dramaturge français. Il écrit avec 



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Les personnages : • Chrysale bon bourgeois



Les Femmes savantes

questionnaire ou interroger les élèves pour construire avec eux l'analyse du texte. Trois femmes savantes sont présentes chez Chrysale : sa femme ...



« Les femmes savantes »

nation sans pitié n'est pas une femme savante mais le personnage de Trissotin («trois fois sot»). «bel esprit» de profession



Les Femmes savantes

Molière

Livret pédagogique

correspondant au livre élève n° 33

établi par Gertrude Bing,

professeur certifié de

Lettres classiques

Sommaire - 2

SOMMAIRE

TABLE DES CORPUS........................................................................................4

RÉPONSES AUX QUESTIONS................................................................................5

Bilan de première lecture (p.178)...................................................................................................................................................................5

Acte I, scène 1 (pp.9 à 14)...............................................................................................................................................................................6

? Lecture analytique de la scène (pp.15-16).................................................................................................................................6

? Lectures croisées et travaux d'écriture (pp.17 à 24)................................................................................................................10

Acte II, scène 7 (pp.50 à 56)..........................................................................................................................................................................14

? Lecture analytique de la scène (pp.57-58)...............................................................................................................................14

? Lectures croisées et travaux d'écriture (pp.59 à 68)................................................................................................................18

Acte III, scène 3 (pp.91 à 98).........................................................................................................................................................................23

? Lecture analytique de la scène (pp.99-100).............................................................................................................................23

? Lectures croisées et travaux d'écriture (pp.101 à 109)............................................................................................................26

Acte IV, scène 2 (pp.116 à 122).....................................................................................................................................................................30

? Lecture analytique de la scène (pp.123-124)...........................................................................................................................30

? Lectures croisées et travaux d'écriture (pp.125 à 133)............................................................................................................32

Acte V, scène 3 (pp.153 à 160)......................................................................................................................................................................38

? Lecture analytique de la scène (pp.161-162)...........................................................................................................................38

? Lectures croisées et travaux d'écriture (pp.163 à 170)............................................................................................................42

COMPLÉMENTS AUX LECTURES D'IMAGES.................................................................47

COMPLÉMENTS AUX MISES EN SCÈNE.....................................................................51

BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE.......................................................................54

Tous droits de traduction, de représentation et d'adaptation réservés pour tous pays.

© Hachette Livre, 2005.

43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15.

www.hachette-education.com

Les Femmes savantes - 3

AVANT-PROPOS

Les programmes de français au lycée sont ambitieux. Pour les mettre en oeuvre, il est demandé à la

fois de conduire des lectures qui éclairent les différents objets d'étude au programme et, par ces

lectures, de préparer les élèves aux techniques de l'épreuve écrite (lecture efficace d'un corpus de

textes, analyse d'une ou deux questions préliminaires, techniques du commentaire, de la dissertation,

de l'argumentation contextualisée, de l'imitation...).

Ainsi, l'étude d'une même oeuvre peut répondre à plusieurs objectifs. L'étude de L'École des femmes

permettra d'aborder l'esthétique d'une grande comédie classique, mais aussi l'évolution de la

préciosité dans la seconde moitié du XVII e siècle, sous l'influence de la science et de la philosophie.

Elle sera aussi l'occasion de s'interroger, à travers cinq groupements de textes, sur la polysémie d'un

texte théâtral qui met en oeuvre une satire sociale, mais également une réflexion sur le lien

qu'entretiennent les femmes -et les hommes- avec le corps et avec l'esprit. Dans ce contexte, il nous a semblé opportun de concevoir une nouvelle collection d'oeuvres classiques, Bibliolycée, qui puisse à la fois:

-motiver les élèves en leur offrant une nouvelle présentation du texte, moderne et aérée, qui facilite

la lecture de l'oeuvre grâce à des notes claires et quelques repères fondamentaux;

-vous aider à mettre en oeuvre les programmes et à préparer les élèves aux travaux d'écriture.

Cette double perspective a présidé aux choix suivants:

•Le texte de l'oeuvre est annoté très précisément, en bas de page, afin d'en favoriser la pleine

compréhension. •Il est accompagné de documents iconographiques visant à rendre la lecture attrayante et enrichissante, la plupart des reproductions pouvant donner lieu à une exploitation en classe, notamment au travers des lectures d'images proposées dans les questionnaires des corpus.

•En fin d'ouvrage, le "dossier Bibliolycée» propose des études synthétiques et des tableaux qui

donnent à l'élève les repères indispensables: biographie de l'auteur, contexte historique, liens de

l'oeuvre avec son époque, genres et registres du texte...

• Enfin, chaque Bibliolycée offre un appareil pédagogique destiné à faciliter l'analyse de l'oeuvre

intégrale en classe. Présenté sur des pages de couleur bleue afin de ne pas nuire à la cohérence du

texte (sur fond blanc), il comprend:

-Un bilan de première lecture qui peut être proposé à la classe après un parcours cursif de l'oeuvre. Il

se compose de questions courtes qui permettent de s'assurer que les élèves ont bien saisi le sens

général de l'oeuvre.

-Des questionnaires raisonnés en accompagnement des extraits les plus représentatifs de l'oeuvre:

l'élève est invité à observer et à analyser le passage. On pourra procéder en classe à une correction du

questionnaire ou interroger les élèves pour construire avec eux l'analyse du texte. -Des corpus de textes (accompagnés le plus souvent d'un document iconographique) pour éclairer chacun des extraits ayant fait l'objet d'un questionnaire; ces corpus sont suivis d'un questionnaire

d'analyse des textes (et éventuellement de lecture d'image) et de travaux d'écriture pouvant constituer

un entraînement à l'épreuve écrite du bac. Ils peuvent aussi figurer, pour la classe de Première, sur le

"descriptif des lectures et activités» à titre de groupement de textes en rapport avec un objet d'étude

ou de documents complémentaires.

Nous espérons ainsi que la collection Bibliolycée sera, pour vous et vos élèves, un outil de travail

efficace, favorisant le plaisir de la lecture et la réflexion.

Table des corpus - 4

TABLE DES CORPUS

CorpusComposition du corpus

Objet(s) d'étude

et niveau

Compléments aux

travaux d'écriture destinés aux séries technologiques

Comment mettre en scène

Les Femmes savantes ?

(p. 17) Texte A : Scène1 de l'acteI des Femmes savantes de Molière (pp.9-14). Texte B : Extrait de Quarante Ans de théâtre de

Francisque Sarcey (pp.17-19).

Texte C : Extrait du Journal de Jacques Copeau

(pp.19-21).

Texte D : Extrait de Molière et la Comédie

classique de Louis Jouvet (pp.21-22).

Document : Mise en scène des Femmes savantes

par Catherine Hiégel (p.23).

Le théâtre: texte

et représentation (Première).

Persuader, convaincre,

délibérer (Première).

Question préliminaire

Quelles conceptions du jeu des comédiens se

dessinent dans les documents présentés dans le corpus?

Commentaire

Après avoir souligné l'importance accordée au texte de théâtre dans les extraits donnés, vous montrerez en quoi ces deux auteurs expriment une même passion du théâtre.

L'instruction des femmes

(p. 59)

Texte A : Scène7 de l'acteII des Femmes

savantes de Molière (pp.50-56).

Texte B : Extrait du Roman bourgeois d'Antoine

Furetière (pp.59-60).

Texte C : Extrait du Traité de l'éducation des filles de Fénelon. (pp.60-62)

Texte D : Extrait du Discours sur le bonheur

d'Émilie du Châtelet (pp.62-63).

Texte E : Extrait de Madame Bovary de Gustave

Flaubert (pp.63-64).

Texte F : Extrait du Deuxième Sexe de Simone de

Beauvoir (pp.64-65).

Document : Honoré Daumier, Le Roman (p.66).

Démontrer, convaincre,

persuader (Seconde).

Persuader, convaincre,

délibérer (Première).

Question préliminaire

Résumez, en une phrase ou deux, la thèse de

chacun des documents du corpus.

Commentaire

Vous montrerez comment Gustave Flaubert

dépeint l'enfermement physique et mental des jeunes filles, tout en faisant une satire du romantisme.

Figures du pédantisme au

XVII e siècle (p. 101)

Texte A : Scène3 de l'acteIII des Femmes

savantes de Molière (pp.91-98). Texte B : Extrait de Artamène ou le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry (pp.101-102).

Texte C : Extrait de la scène2 de l'acteIII du

Pédant joué de Savinien de Cyrano de Bergerac (pp.103-104).

Texte D : Extrait des Caractères de Jean de La

Bruyère (pp.104-105).

Texte E : "L'écolier, le pédant, et le maître d'un jardin» de Jean de La Fontaine (pp.105-106). Document : Illustration de la fable "L'écolier, le pédant, et le maître d'un jardin» par Grandville (p.107).

L'éloge et le blâme

(Seconde).

Persuader, convaincre,

délibérer: formes et fonctions du dialogue, de l'essai, de l'apologue (Première).

Mouvements littéraires

et culturels: baroque, préciosité et classicisme (Première).

Question préliminaire

Les personnages de pédants présentés dans le corpus sont-ils interchangeables ou chacun se distingue-t-il par une personnalité particulière?

Commentaire

Vous montrerez comment la théâtralité de ce texte est au service de la caricature et de la satire.

Corps et âme

(p. 125)

Texte A : Scène2 de l'acteIV des Femmes

savantes de Molière (pp.116-122). Texte B : Extrait des Méditations métaphysiques de

René Descartes (pp.125-127).

Texte C : Extrait du Procès en séparation de l'âme et du corps de Calderón (pp.127-128). Texte D : Extrait de la scène6 de l'acteIV du Dom

Juan de Molière (pp.128-129).

Texte E : Article "Les Femmes savantes» du

Dictionnaire des grandes oeuvres de la littérature française (pp.129-131). Document : Mise en scène du Procès en séparation de l'âme et du corps par Christian Schiaretti (p.131).

Le théâtre: genres et registres

(Seconde).

Le théâtre: texte et

représentation (Première).

Persuader, convaincre,

délibérer (Première).

Un mouvement littéraire

et culturel: le classicisme (Première).

Question préliminaire

À la lumière des textes du corpus, montrez

l'influence du dualisme cartésien sur le sentiment amoureux.

Commentaire

Vous montrerez en quoi ces textes se

rapprochent par leur thématique, mais se distinguent dans le traitement des personnages.

La surdité des maîtres

(p. 163)

Texte A : Scène3 de l'acteV des Femmes

savantes de Molière (pp.153-160). Texte B : Extrait de la scène3 de L'Île des esclaves de Marivaux (pp.163-165).

Texte C : Extrait de la scène2 de l'acteI du

Barbier de Séville de Beaumarchais (pp.165-166).

Texte D : Extrait des Bonnes de Jean Genet

(pp.166-168). Document : Plan du film La Règle du jeu de Jean

Renoir (p.169).

Le théâtre: genres et registres

(Seconde).

Le théâtre: texte et

représentation (Première).

Persuader, convaincre,

délibérer (Première).

Question préliminaire

Quelles images des valets apparaissent dans

les documents du corpus?

Commentaire

Vous montrerez l'ambiguïté des relations

entre Madame et Claire.

Les Femmes savantes - 5

RÉPONSES AUX QUESTIONS

Bilan de première lecture (p.178)

Armande et Henriette sont les filles de Philaminte et de Chrysale. Armande, l'aînée, est jalouse car

Clitandre, après l'avoir vainement courtisée, s'est tourné vers sa cadette qui ne semble pas rebutée par

le mariage. Trois femmes savantes sont présentes chez Chrysale: sa femme, sa soeur et sa fille aînée.

Philaminte, son épouse, se caractérise par son autoritarisme. C'est elle qui porte "le haut-de-chausse».

Bélise est persuadée qu'un homme ne peut la croiser sans tomber amoureux d'elle. Armande enfin est

une prude qui rejette l'idée de mariage. Toutes trois, par ailleurs, au-delà des différences de leurs

tempéraments, sont véritablement férues de science et de philosophie, mais le désir d'être reconnues

leur fait perdre toute mesure et tout discernement.

Ariste est le frère de Chrysale et de Bélise. Il est plus intelligent que son frère et beaucoup plus

sensé que sa soeur. Il tente de favoriser les amours d'Henriette et de Clitandre.

Chrysale a peur de sa femme et trouve son autoritarisme insupportable. Il préfère cependant s'y

soumettre que de tenter de l'affronter. Son penchant pour le savoir lui semble une lubie ridicule.

Clitandre désire épouser Henriette. Plus simple et moins froide que sa soeur, elle a fait bon accueil

à des voeux dédaignés par Armande. Le désir de se marier et d'avoir des enfants lui semble naturel.

Elle est une personne de bon sens, comme Clitandre, dont elle partage la tempérance.

Philaminte renvoie Martine en raison de son langage. Elle souhaite éduquer toute sa maisonnée et

fait la guerre aux "solécismes» et aux "vices d'oraison» du langage populaire. Trissotin entre en scène au moment où Philaminte tient salon, en compagnie de Bélise et

d'Armande. Toutes trois attendent ardemment ce moment, qui doit être consacré à la lecture des

poèmes de leur visiteur et à de savants entretiens. Henriette, présente aussi, tente de s'éclipser, mais sa

mère l'en empêche. Trissotin souhaite profiter de la situation pour devenir le mari d'Henriette et empocher la dot. Il feint de l'aimer mais renoncera à l'épouser lorsqu'il croira la famille ruinée.

Les deux pédants commencent par se congratuler mutuellement sur leurs qualités littéraires. Vadius

souhaite ensuite lire un poème de sa composition. Trissotin l'interrompt à plusieurs reprises et finit

par lui demander ce qu'il pense du sonnet "sur la fièvre qui tient la princesse Uranie», sans révéler qu'il

en est l'auteur. Vadius porte un jugement très sévère sur ce poème, qui lui a été lu en société. La

conversation s'envenime et les deux pseudo-poètes finissent par se quereller comme des chiffonniers.

Vadius fait porter chez Philaminte les ouvrages de quatre auteurs latins, dans lesquels elle verra

"notés en marge tous les endroits qu'il [Trissotin] a pillés». Philaminte, tout à son aveuglement, renvoie

le messager et décide de précipiter les noces d'Henriette et de Trissotin.

Armande ne refuse pas d'être aimée mais exige, comme sa tante, "une espèce d'amour / Qui doit être

épuré comme l'astre du jour» (v.1683-1684). Elle propose pourtant à Clitandre de devenir sa femme,

lorsqu'elle se rend compte que, lassé de ses froideurs, il s'apprête à épouser Henriette.

Henriette veut faire comprendre à Trissotin qu'elle ne l'aime pas et qu'elle voit clair dans son jeu. Elle

lui fait part de son amour pour Clitandre et tente de le détourner d'elle. Son prétendant reste inflexible.

Après s'être montré doucereux, il révèle sa véritable nature: "Pourvu que je vous aie, il n'importe comment.»

Le notaire ne sait pas où donner de la tête: le père et la mère d'Henriette proposent un mari

différent. L'un penche pour Clitandre, tandis que l'autre opte pour Trissotin. Le notaire ne sait qui

écouter et ne peut accorder à la jeune fille "deux époux».

Ariste intervient dans la dernière scène, porteur de deux lettres annonçant l'une la banqueroute de

Chrysale et l'autre l'issue malheureuse du procès de Philaminte. La famille se croit alors ruinée.

Trissotin change brusquement d'avis et renonce à épouser Henriette. Dessillée, Philaminte accepte

enfin d'accorder la main de sa cadette à Clitandre, qui ne s'offusque pas de la débâcle familiale. Sa

promise refuse alors de lui imposer une union devenue peu avantageuse pour lui, mais Ariste révèle

que les lettres étaient des faux, destinés à mettre au jour la cupidité de Trissotin.

Réponses aux questions - 6

Chrysale est bourgeoisement affolé par la perte de ses biens, tandis que Philaminte fait preuve d'un

détachement tout philosophique. Trissotin découvre "son âme mercenaire» et prend congé

précipitamment. Armande, enfin, est désappointée et se sent sacrifiée. Elle est finalement le dindon

d'une farce dont elle ne mesurait pas les conséquences et doit trouver sa consolation dans la philosophie, comme le lui conseille doctement sa mère.

Acte I, scène 1 (pp.9 à 14)

? Lecture analytique de la scène (pp.15-16)

Les amours d'Henriette et de Clitandre, restées longtemps secrètes (cf.v.271), constituent pour

leur entourage une surprise qui déclenche l'action. Ainsi, le premier mot de la pièce, prononcé par

Armande, est "Quoi?». Ce pronom interrogatif, qui exprime à la fois l'étonnement et l'indignation,

se développe jusqu'au vers30 en une succession de phrases interrogatives et exclamatives.

Pourtant, Armande ne pose aucune véritable question: elle formule des reproches sur des faits connus

d'elle, dans le but de modifier une réalité qu'elle n'admet pas, en usant de l'ascendant d'une aînée sur

sa cadette. L'accumulation de tournures interro-négatives (v.9 à 14) confirme son autoritarisme et son

refus d'admettre les désirs de sa soeur.

À ces fausses questions succèdent progressivement des exclamations indignées (v.8: "fi!»; v.8 et

26: "mon Dieu!»; v.19: "ô Ciel!») qui se développent en une longue phrase exclamative (v.27 à

30: "Que vous jouez au monde un petit personnage [...]!»). Armande, qui présente le monde comme

une scène de théâtre, trahit ainsi son souci du paraître.

Ce début in medias res pose son caractère vindicatif et tyrannique. L'affrontement des deux soeurs

apparaît comme l'un des ressorts essentiels de la dramaturgie de la pièce.

Après avoir tenté de déconstruire par ses questions et ses exclamations indignées tout l'échafaudage

des valeurs bourgeoises d'Henriette, Armande tente d'y substituer sa propre vision du monde. Son

discours est saturé de verbes à l'impératif (v.31: "laissez»; v.33: "élevez»; v.34: "songez»;

v.36: "donnez-vous»; v.39: "tâchez»; v.40: "aspirez»; v.41: "rendez»; v.44: "mariez- vous»). Henriette, quant à elle, emploie l'impératif à la 2 e personne du pluriel, invitant ainsi sa soeur à

une certaine complicité (v.61: "Ne troublons point»; v.62: "suivons»). Elle ne recourt qu'une fois

à la 2

e

personne du pluriel (v.63: "habitez»), parodiant ainsi, avec une ironie discrète mais ferme, la

façon dont sa soeur veut régenter sa vie.

Déconstruire pour reconstruire à grands coups de questions indignées, puis d'impératifs et de tournures

injonctives, voilà qui ressemble à la parodie d'une démarche philosophique: conduire l'autre du doute à

l'aporie, pour opérer la reconstruction d'un savoir... Étrange façon -bien dogmatique- d'appliquer les

leçons de la philosophie. Armande est toute là pourtant, qui finira dépitée et ne trouvera pour consolation

que les mots de sa mère: "Et vous avez l'appui de la philosophie.» Après une série d'interrogations, d'exclamations et d'injonctions, le ton d'Armande devient

professoral. En effet, elle présente à sa soeur le seul mode de vie auquel il convienne de se plier:

"Mariez-vous, ma soeur, à la philosophie» (v.44). Le présent de vérité générale confère dès lors à ses

propos le statut de maximes: "Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain, / Soumettant à ses lois la

partie animale, / Dont l'appétit grossier aux bêtes nous ravale» (v.45 à 48); "Quand sur une personne on

prétend se régler, / C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler» (v.73-74).

Le pronom "nous» n'a pas ici le même sens ni la même portée que dans la bouche d'Henriette, pour

qui il ne représentait que le couple des deux soeurs. Il s'agit au contraire pour Armande de l'humanité

tout entière. Elle ne se situe pas seulement, comme Henriette, ici et maintenant, mais elle oppose aux

considérations concrètes et immédiates de sa soeur des préceptes moraux. La valeur générale des

maximes qu'elle énonce est mise en relief par les recours aux tournures impersonnelles ("une

personne», "on», "il faut»). Ainsi, Armande veut-elle sembler détachée de toute considération

personnelle. Elle oppose son élévation ("Qui nous monte au-dessus») à la petitesse de sa soeur ("petit

personnage», "grossier», "bêtes»). Ses propos trop idéologiques ne font que susciter l'ironie de sa

soeur, qui connaît ses motivations réelles. Le spectateur va constater qu'elle est aux prises avec ses

propres contradictions et prendre parti pour le personnage amusant (Henriette) aux dépens de celui

qui incarne l'excès et la monomanie.

Les Femmes savantes - 7

Dès qu'il s'agit de mariage, Armande exprime son rejet au moyen d'expressions qui évoquent des

réactions physiques: "un mal de coeur» (v.6); "dégoûtant» (v.10 -même si ce mot n'a pas un sens

aussi fort qu'aujourd'hui); "blessée» (v.11); "sale vue» (v.12); "N'en frissonnez-vous point?»

(v.13).

Ces termes disent malgré Armande la peur -mais aussi le désir- de l'union des corps qu'implique le

mariage. Ces métaphores physiques parcourent toute la pièce et permettent à l'auteur d'exprimer ce

qu'il pense de la pruderie héritée des précieuses. Armande est victime de ces influences. Son langage

le dit à son insu.

Trois arguments sont développés dans cette tirade. Tout d'abord (v.26 à 32), Armande déplore la

médiocrité du mariage. Les termes péjoratifs qu'elle accumule renvoient à l'idée de pesanteur et de

bassesse: "étage bas», "petit personnage», "grossiers», "vulgaires», "les bas amusements».

Armande propose ensuite (v.33 à 36) une autre perspective, qui substitue l'élévation à la bassesse. Les

"désirs» élevés de "l'esprit», les "nobles plaisirs» et les "hauts objets» prennent la place des "choses du

ménage» et des "bas amusements de ces sortes d'affaires».

Enfin, à partir du vers37, en une phrase de 12vers, Armande développe longuement l'éloge des

hautes instances qui régissent sa vie. Elle associe le culte de sa mère, présentée comme un "exemple»

qu'il faut "honorer», à celui de la philosophie. Le vocabulaire de l'autorité fait alors son apparition. À

la tyrannie des hommes, aux "lois» desquels les femmes sont "en esclaves asservies», Armande

substitue celles de la philosophie "qui nous monte au-dessus de tout le genre humain». L'accès au savoir

semble avoir pour fonction d'asservir les autres plus que de se libérer soi-même, comme le confirme

le vocabulaire du pouvoir: "empire souverain» (v.46); "soumettant à ses lois» (v.47). Cette

association d'idées montre à quel point la volonté maternelle tient lieu pour Armande de philosophie.

La réplique d'Henriette parodie celle de sa soeur. Armande recourt en permanence à l'autorité

d'une instance supérieure au nom de laquelle il faudrait agir (sa mère, la philosophie). Elle n'évoque

"Dieu» ou "le Ciel» que dans des formules exclamatives, sans contenu sémantique (v.26: "Mon

Dieu»). De même, Henriette commence sa tirade en évoquant le "Ciel». Cependant, elle accorde

aux mots leur sens propre, dans une phrase déclarative. Ainsi, le caractère sentencieux des propos

d'Armande est à la fois imité (Henriette reste dans le même registre) et ridiculisé. À son tour, elle

emploie des maximes (v.53-54: "Le Ciel dont nous voyons que l'ordre est tout-puissant / Pour différents

emplois nous fabrique en naissant»). Mais l'instance évoquée ("Le Ciel») l'emporte en puissance sur

celles dont se réclame Armande (sa mère et la philosophie). De plus, le raisonnement d'Henriette ne prend pas brutalement le contre-pied de celui d'Armande.

Bien au contraire, il en reprend le fond manichéen. Plusieurs formules soulignent cette bipolarité

(v.54: "différents emplois»; v.62: "nos deux instincts»; v.67: "l'une à l'autre contraire»; v.69-70:

"vous, du côté» / "moi, du côté»). Henriette reprend en outre le réseau lexical qui oppose la grandeur

à la petitesse, la hauteur à la bassesse, et l'esprit à la matière ("élévations», "spéculations», "grand et

beau génie», "hautes régions» s'opposent à "terre à terre», "dans les petits soins, son faible se resserre»,

"ici-bas», "terrestres appas»). Cependant, en faisant mine d'adopter les vues de sa soeur, Henriette en

souligne l'affectation. Ainsi les mots "élévations» (v.57) et "spéculations» (v.58), mis en relief à la

rime, sont gonflés par le pluriel (caractéristique du langage des précieuses). La diérèse (élévati-ons /

spéculati-ons) en révèle, de façon comique, la prétention. L'emploi de la métabole "grand et beau»

(v.63) va dans le même sens.

L'habileté d'Henriette consiste à pousser à son extrême le raisonnement de sa soeur, tout en conciliant

les contraires, comme le souligne l'emploi de la 1 re personne du pluriel -absent du discours de sa soeur (v.53: "nous voyons»; v.54: "nous fabrique»; v.61: "Ne troublons point»; v.62: "suivons»; v.67: "nos desseins»; v.68: "nous saurons toutes deux»).

Le rappel final de la double nature de leur mère, à la fois charnelle et spirituelle, met Armande face à

ses contradictions (v.75-76: "Et ce n'est point du tout la prendre pour modèle, / Ma soeur, que de tousser et

de cracher comme elle»). Armande associe la sexualité à l'idée de maladie ("tousser», "cracher») et se voit

contrainte de désacraliser la figure maternelle.

La scène présente deux grandes parties. Tout d'abord, Armande prend l'initiative de l'affrontement

et mène le jeu en questionnant sa soeur, pour tenter d'éloigner d'elle l'idée de mariage. À une série

d'échanges assez rapides succèdent deux tirades antithétiques. Henriette, en rappelant la nécessité

vitale des "bassesses» charnelles, met Armande face à ses contradictions. Revenant à plusieurs reprises

à l'idée de naissance (v.54: "en naissant»; v.77: "vous ne seriez pas»; v.82: "vous devez la

Réponses aux questions - 8

clarté»; v.84: "venir au monde»), Henriette se place du côté de la vie et de l'épicurisme, renvoyant

Armande du côté de la mort, de la stérilité et de la solitude. On comprend que Molière ait confié le

rôle d'Henriette à sa femme, qui incarnait ainsi ce qu'il eût voulu qu'elle fût dans la conjugalité (le

choix du nom de son épouse pour le personnage qui incarne toutes les réticences sexuelles et les

affectations qu'il détestait est aussi une façon de lui signifier ce qu'il attendait d'elle au moment où le

couple se réconciliait).

Dans la seconde partie de la scène, Armande ne peut plus se cacher derrière des généralités

sentencieuses et aborde le sujet qui lui tient réellement à coeur: Clitandre. La joute verbale se fait

alors plus directe. L'aînée révèle, malgré elle, le véritable enjeu de la conversation et la nature de ses

sentiments. Le rythme des répliques est ici plus régulier et rapide. Il n'est plus question de raisonner

mais d'affronter la réalité, que va venir incarner Clitandre, dès la scène suivante. Véritable enjeu du

conflit, l'homme et sa capacité à ne pas décevoir est un sujet essentiel. En effet, cette comédie attaque

au moins autant les ridicules et les insuffisances des hommes que ceux des femmes, comme le

confirme le titre prévu initialement par Molière, qui était Tricotin et non Les Femmes savantes.

Par la structure binaire de cette première scène, Molière montre donc que les abstractions cachent en

réalité des désirs très concrets, qui ne s'avouent pas, ni même ne se conçoivent clairement.

La première scène oppose Henriette et Armande sur la question du mariage. L'aînée le rejette

violemment et tente vainement d'en éloigner sa soeur. Le spectateur comprend, au vers37, qu'elle

agit et pense conformément aux désirs de sa mère, qualifiée de "savante» (v.38). Les préceptes

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