[PDF] PRÉPARATION CONSERVATION COLLECTIONS DINSECTES

View - Download PRÉPARATION CONSERVATION COLLECTIONS DINSECTES

Previous PDF

Next PDF

ENTOMOlOGIE PRATIQUE

PRÉPARATION

ET

CONSERVATION

DES

COLLECTIONS D'INSECTES

PAR

G. COLAS

Assistant ou Museum

Avec 62 Figures dons le texte

EDITIONS DE L'ENTOMOLOGISTE

45bis , Rue de Buffon -PARIS V•

1947

INTRODUCTION

Tous ceux qur connaissent la pass1on de G. COLAS pour la belle bête, l'insecte intact, bien préparé, accueilleront avec la joie et lïntérêt qui furent m1ens, le travail que je présente aujourd'hui aux lecteurs de l'Entomologiste. COLAS appartient à cette phalange de "Jeunes entomoiogistes" qui découvrirent il y a une vingtaine d'an nées, l'importance, non seulement pour l'oeil, mats encore pour la; facilité de l'étude, d'une préparation impeccable. Il a su élaborer la technique néc-essaire pour les Coléoptères, demander aux spécialistes· les techniques comparables pour les autres ordres. Son " Entomologie pratique" rassemble en un tout cohérent, l'ensemble des connaissances indispensables à la présentation d'une collection "moderne". Ce n'est point là le jeu de quelque manie stérile, car l'expérience montre que les meilleurs chasseurs sont justement les préparateurs les plus soigneux. Attentifs à la position d'une patte, les entomologistes de l'école moder ne le seront aussi à l'exposition d'un tronc d'arbre ou d'un tas de cailloux. Ils le verront bien, ceux qui liront, lorsqu'il paraîtra, le "guide du naturaliste sur le terrain » du même auteur, destiné aux

éditions Boubée.

C'est parce que

nous souhaitons que, de plus en plu$, les ento mologistes français tirent gloire et joie de leur passe-temps, que now avons décidé de publier l'ouvrage de G. COLAS parmi les hors textes de l'ENTOMOLOGISTE, avec le no 1, je suis certain que le succès qu'il rencontrera montrera que nos lecteurs partagent notre manière de voir.

Le Rédacteur en chef

de l'Enlomoloqisle.

PREMIERE PARTIE

LA PREPARATION

CHAPITRE 1

Les Coléoptères

A. LE RANGEMENT DES INSECTES RÉCOLTÉS

Nous vo1c1 à la fin d'une fructueuse journée de chasse : nos tubes et nos flacons sont bourrés d'insectes et nous sommes rayon nants de joie à la pensée de toutes nos captures ; nous ne sentons presque pas la fatigue de nos efforts répétés à soulever des pierres,

écorcer

des arbres, faucher des mètres carrés de friches ou battre des centaines d'arbres ou d'arbustes.

II semble que nous aurions

droit à un repos bien gagné et que nous pourrions remettre au lendemain le rangement de nos récoltes ; malheureusement l'expérience nous a prouvé qu'il n'en pouvait être ainsi. Au cours de votr-e excursion, surtout si celle-ci a duré 7 ou

8 heures pendant la saison chaude, vous avez rempli vos flacons de

chasse, vos tubes, de toutes les espèces, grosses ou petites, ·qui vous sont tombées sous la main. Si vous avez un peu d'expérience v:ous aurez bien soigneusement isolé les grosses espèces des petites : vous aurez évité de mettre un gros Scarite en compagnie d'élégantes Cicin dèles ; ou de gros Staphylins auprès de Malacodermes, et peut être de faire voisiner des Cerambyx et de gracieuses Leptures. Sinon vous constateriez avec dépit que la grande familiarité de ces animaux: a causé de réels dommages

à leurs voisins. Sans parler même des ins-.

tincts sangr;inaires des Scarites et des gros Staphylins; le de jolis charançons à squamules fragiles n'a rien à gagner au contact de !a CJrapaoe engluée de bouses des Copris ou des Geotrupes. Il en est de niême d'ailleurs des Ténébrionides : Pimelia, Akis et autres, qui exsudant un liquide brunâtre plus ou moins odorant, tachent défi nitivement les espèces de teintes délicates. D'autre part, leur présence

8 G. COLAS

dans votre poche, les expose à une fermentation rapide du fait de la chalfur, ce qui est très nuisible à leur bon état de conservation. Donc, le soir de votre excursion, au plus tard le lendemain, vous vider le contenu de vos flacons et de vos tubes, et si ce travail vous semble un peu long, la perte de temps sera compensée par la fraîcheur et le bon état des insect>es que vous aurez rapportés. L'opération de rangement de vos animaux n'est d'ailleurs guère compliquée. Vous commencez par vider vos récipients de chasse un à un sur une feuille de papier blanc ; vQus les triez en isolant les petites des grosses, et avec une pince souple vous les déposez symétriquement sur les couches de coton (fig. 1 ) que vous aurez emportées à l'avance dans votre sac. Voici quelques détails pour la fabrication de ces couches.

Fu:. 1

Employez de préférence des boîtes en bois (boîtes à cigares), pu en carton fort, pour loger vos couches de coton, n'employez jamais de boites métalliques qui favorisent la Pour le coton à utiliser, seul le coton cardé donne pleinement satisfaction ; à la rigueur on pourrait se servir de coucht>s de cellulose, mais les résultats sont médiocres en ce qui concerne le transport des insectes qui ont tendance à se déplacer et à se mélanger. D'autre part. le coton cardé possède l'avantage d'absorber tous les liquides pbysiolo-

PRtPARATJON DES INSECTES

g1ques que les pourraient exsuder. En disposant les animaux récemment· asphyxiés sur les couches, ceux-ci s'encastrent dans le coton d'où ils ne bougent plus, même si boîtes sont renversées. D' ailleun le système de fermetU:re de· chaque couche évite déplacements. Employez le de journal pour servir d'enveloppe au coton que vous aurez découpé suivant la dimension de votre boite et le modèle ci-contre (fig. 1 ), collez votre coton, avec un peu de colle de pâte, sur la partie du papier qui lui est réservée (voir croquis) c· est à dire au milieu de l'enveloppe ; après séchage, découpez un rectangle de papier de journal et posez le sur la partie supérieure de votre couche : il servira à maintenir vos insectes ; pour rabattez d'abord les grands côtés du papier, ensuite les petits qui vous servi ront à sortir les couches, lorsque votre boîte sera pleine. Bien entendu vous ferez autant de couches que la boite pourra en contenir (cinq ou six pour les boites à cigares) sans toutefois trop les comprimer. Vous pouvez si vous le désirez, numéroter vos boîtes et vos couches de coton si vous partez pour un long ces numéros correspon dront à un carnet de chasse. Ceci fait, vous aurez ·avantage, pour une excursiOn de longue durée (dans les colonies par exemple) à employer des du même format, ce qui facilite leur logement dans votre cantine. Vous voici donc maintenant prêts à ranger vos insectes. Ils sont alignés " en rangs d'oignons ", les gros sur les couches de la boite. Si vpus avez une couche entamée et que vous puissiez la compléter avec les insectes d'une même récolte, yous séparez vos chasses avec des brins de laine de différentes couleurs ; mais attention aux et prenez bien vos no_tes sur votre carnet de chasse ; au besoin, ajoutez un numéro différent pour chacune des chasses posées sur la même couche, ne vous fiez pas à votre mémoire. Quand votre boite de couches de coton sera pleine. ayez soin de mettre dans le fond quelques parcelles de naphtaline ou de paradi chlorobenzène, vous évitenz ainsi les incursions des parasites. Si vous voyagez dans les pays chauds. prenez des précautions plus sérieuses. Avec la naphtaline en paillettes saupoudrez vos couches une par une, et ·assurez la fermeture de vos boites par un bon lutage avec du papier gommé. Dans les pays tropicaux les dangers des parasites sont bien plus grands qu'en Europe. Les Fourmis vous mettront à rude éprwve et il vous sera souverù très difficile de lutter contre elles ; mais on a beaucoup exagéré les méfaits de ces animaux. Le meilleur moyen de lutte contre les prédateurs ·des collections est surtout une sur\(eillanct

10 G. COLAS

constante. Si l'on se trouvait en brousse tropicale, en butte aux Four mis, il suffirait de suspendre ses boites d' ou de les mettre sur une table. un siège, dont les pieds reposent dans .des r·emplis d'eau et de pétrole. Cependant il peut arriver que malgré toutes ces précautions quelques petits Coléoptères (Tribolium) atta quent vos insectes séchés, on devra donc toujours passer la boite en tière, dès son arrivée à destination, dans la chambre de désinsecti sation.

B. -LA PRÉPARATION DES INSECTES RECOLTÉS

Nous venons d'indiquer les moyens de rapporter chez soi. avec le maximum de chances de conservation l·es insectes capturés. Mais deux cas peuvent présenter pour les insectes à préparer :

1. -Les Coléoptères proviennent de récoltes récentes et sont

laissés dans les flacons de chasse.

2. -Les insectes récoltés ont été mis en couches.

fiG. 2 Dans le premier cas. la chose sera toute simple puisque les insec tes a uront conservé leur souplesse ; il sera donc facile de les préparer aussitôt ou mieux. 24 ou 48 heures après. Pour les autres il sera indispensable de leur rendre cette souplesse primitive, car si l'on voulait '' monter" les insectes ainsi séchés sur leurs couches on s'exposerait à de graves Comment allons-nous " ramollir·· nos animaux ? Un récipient quelconque peut faire office de " ramollissoir » : uol. soupière, as siette. etc. .. Cependant. si l'on peut se procurer un cristallisoir dit cordon» (fig. 2 ). d'une contenance de 500 cc. environ. ce sera par- pgÉPAIUTJON lJES INSECTES 1 l fait. Dans ce cristallisoir on mer une épaisseur de deux doigts de sable fin. Le sable de Fontainebleau (grès) convient particulièrement : ce sable sera humecté sans excès ; on y ajoute pour éviter les moisis sures qui pourraient se produire quelques gouttes (2 ou 3) de créo sote de hêtre ou d'essence de Mirbane. Pour les Lépidoptères. J. BOURGOGNE conseille de mettre quelques grains de paradichloro benzène. Le couvercle fait d'un disque de verre clôt le récipient ; si ·l'on a la facilité de faire roder les bords du cristallisoir ct ,. dépolir" le couvercle on obtient a1ns1 une herméticité parfaite pour notre " chambre humide''. Passons à l'action. Avec une pince fine aux branches très acerees à l'extrémité (pince taillée des horlogers, voir fig. 3 ). nous prenons 6 les insectes. un par un. sur la couche de coton. avec précaution. afin d'éviter qu'ils ne se brisent. er nous les déposons directement ·sur le sable humide. ceci pour les grosses et moyennes espèces. S'il s'agit poser sur une feuille de papier bulle pour qu'elles ne soient pas en c ontact direct avec le sable mouillé. Fermons ensuite le récipient avec s on couvercle. Les grosses espèces : Carabes. Scarabéides, Longicornes etc. .. sont " ram-ollies" entre 24 et 48 heures. Au contraire les mo yens et petits Coléoptères mettent beaucoup moins de temps à s'as souplir. il faudra même surveiller de très près certaines petites espèces qui arrivent à s'abîmer rapidement. Généralement. pour micro coléoptères tués ù l'éther acétique. quelques heures de présence dans le '' ramollissoir '' suffisent pour les obtenir souples à point. On arrive vite avec un peu d'expérience à apprécier le temps de présence nécessaire dans la chambre humide. En général on doit éviter de mettre trop d'insectes à la fois dans le " ramollissoir ", néamoins, si l'on a du temps il est avantageux, pour éviter des manipulations. de mettre à la fois toute la couche contenant des insectes à préparer·. insectes remplissant les conditions de souplesse désirées sont préparés de la façon suiv.ante : les grosses espèces sont piquées avec des épingles spécial es que l'on range dans des boîtes spéciales (.fig. 4 ). Jusqu'en 1939 ces épingles provenaient de Tchéco&lovaquie. elles étaient parfaites, bien acérées. vernies, et ne rouillaient pas. Leur numérotation se fais:lÎt de ooo à 7· Evitez d'employer les épingles

12 G. COLAS

blanches qui généralement piquent mal et s'oxydmt. Dans la pra tique les no' 2 et 3 servent à piquer les grosses espèces (1) : Carabus, Cerambyx, Melolontha etc ... les autres espèces de moins de 15 mm. se collent sur de petits cartons découpés, appelés aussi " paillettes ». Ils sont rectangulaires (fig. 5 ) et ont les dimensions : 1 6, l l

FIG. 5

r 4• 1 2 mm. Ces dernières années beaucoup d'entomologistes pan siens ont cru devoir coller les espèces dépassant 1 5 mm., à cet effet ils ont fait des paillettes plus grandes ayant : 26 et 22 mm.

Si cette

méthode présente quelques inconvénients, elle n'est pas ce pendant condamnable, car pour espèces ou races récoltées en nombre cela permet d'apprécier tout de suite les différences et c'fst intéressant au point de vue présentation de l'ensemble. (1) Sauf cependant pour certnin,es espèce tropicale où il est né cessaire d'employer des numéro plu forts.

PRé ARAT!ON DES INSECTE" 1::1

Avant d.e procéder à la préparation proprement dite, on doit. en retirant les insectes du ramollissoir. les débarrasser -avec des pinceaux souples et rognés (fig. 6) : "nos 1, 2 et 3 -de toute la

FIG. 6

terre ou du sable dont ils pourraient être englués. L'emploi d'une petite plaque de porcelaine blanche ou d'un morceau de verre dou ble posé sur un papier blanc est excellent pour " travailler » les tn sectes pendant la préparation.

Les grosses espèces

se piquent sur l'élytre droit (fig. 7 et 8) au sixième environ de leur longueur à partir du thorax et au som met d'un triangle équilatéral dont la base de l'élytre formerait un des côtés; il faut enfoncer l'épingle bien ,perpendiculairement, de telle façon que la pointe passe entre les pattes intermédiaires et pos térieures. Pour certaines espèces très sclérifiées on a avantage à per cer préalablement l'élytre avec une aiguille d'un diamètre un peu 8·

FIG. 7-!J

moindre que celui de l'épingle à employer ; on évite ainsi d'en émous ser un bon nombre. Pour être facilement saisie avec les doigts, la partie supérieure de l'épingle devra dépasser le corps de l'insecte d'en viron 7 à 8 mm. 14

G. COLAS

Le piquage terminé il faut " préparer » l'insecte, c' ar ranger les appendices de telle sorte quïls ne tiennent pas trop de place et ne risquent pas non plus d'être brisés au cours des mani pulation. Là encore deux procédés : (voir figs. 9 et 1 1 ) un qui consiste à ramener les pattes sous le corps ce qui est très rationnel

FIG. 10

pour en éviter les bris, mais qui donne à lïnsecte un aspect un peu insolite ; rautre qui consiste, à donner un aspect presque naturel à lïnsecte en simulant à peu près rattitude qu'il a dans la nature. Bien entendu les antennes sont ramenées en arrière suivant J'axe du corps ·dans les deux procédés. -Pour les animaux à longues an tennes, Longicornes par exemple, on leur donne un certain galbe d'un effet plus agréable. Si la deuxième méthode présente un peu plus dïnconvénients pour la manipulation il semble cependant qu'elle soit maintenant -le plus couramment adoptée : il paraît plus intéres sant pour la comparaison des animaux entre eux de leur donner une attitude naturelle e-r symétriqm. Dans les deux cas on doit se procurer un ou plusieurs étaloirs à Coléoptères (fig. 15 ). Ils sont formés d'une plaque d'agave de

30 cm. de long et de 7 cm., 5 de large ; à chaque extrêmité cette

agave est soutenue ·par deux petits tasseaux cloués ou collés d'une part à l'agave, de l'autre à une mince planchette en bois léger ; l'es pace compris entre les ·parties inférieure et supérieure est de 1 7 mm. On peut d'ailleurs se faire fabriquer un meuble spéciale à glissières pour y loger huit ou -douze de ces étaloirs ; les parois en seront gar nies de treillis métalliques assez fin, pour e-mpêcher les parasites d'y pénétrer et permettre une aération suffisante. D'ailleurs il est indispensable de mettre les insectes à l'abri des

PRÉPAR.\TI01'1 DES 1:\"SECTES 15

parasites et de la poussière ·pendant leur séchage. Les parasites Anthrènes. Entomotrogues, Acariens. etc. .. --ont une prédilection marquée pour les animaux en cours de ·montage.

FIG. 11

Chaque sujet piqué dans l'agave à bonne hauteur. aura ses ap pendices maintenus en place par épingles a msectes usagées ou de qualité inférieure. Pour certaines familles : Carabiques. Stapby linides il est quelquefois utile d'entrouvrir les mandibules afin de montrer ·les pièces buccales ; des pinces fines insérées entre les mandi bules facilement cette opération. Le temps de séchage des grosses espèces est extrêmement ·varia ble : il dépend de l'état hygrométrique l'air, de la ·température; etc ... Dans les régions tempérées il faur compter une ·quinzaine de jours en hiver H une huitaine en été ; on peut· activer la dessicationquotesdbs_dbs35.pdfusesText_40

[PDF] porcelaine froide sechage

[PDF] la littérature du moyen age résumé

[PDF] porcelaine froide wepam

[PDF] repas mixés recettes

[PDF] repas mixés idées

[PDF] recettes mixées déglutition

[PDF] recette mixée pour personnes agées

[PDF] l'age des eglise gothique

[PDF] repas mixés pour adultes

[PDF] les 5 grandes périodes de l'histoire

[PDF] recettes mixées enrichies

[PDF] l'age des eglise gothique siecle

[PDF] recette mixée pour adulte

[PDF] recette repas mixé lisse

[PDF] date première croisade