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Pour résumer: la question des origines des chansons de geste reste en partie ob- scure On ne peut même pas exclure semble-t-il l'influence de la littérature 

  • Quel est la littérature au Moyen Âge ?

    La littérature médiévale est essentiellement orale (seuls les clercs maitrisent l'écrit), et se diffuse de château en château par les poètes. Les premières œuvres littéraires sont souvent des chansons de geste et vies de saints écrites en vers.
  • Quels sont les genres littéraires au Moyen Âge ?

    Les chansons de geste, les premières œuvres littéraires en langue romane (ancien fran?is), sont de longs poèmes écrits en vers qui relatent des exploits guerriers. Puis, de nombreux genres émergent au xiie et xiiie si?les : le lai, le fabliau, le roman puis le rondeau et la ballade.
  • Quels sont les œuvres du Moyen Âge ?

    Découvrez les meilleures listes de livres

    Cantilène de sainte Eulalie. Marie-Pierre Dion. Beowulf. André Crépin. Vie de Saint Léger. J Linskill. La chanson de Roland. Digenis Akritas : le héros des frontières - Une épopée byzantine. Tristan et Iseult. Yvain ou le Chevalier au lion. Le Conte du Graal ou Le roman de Perceval.
  • Les romans médiévaux racontent des aventures fictives intégrant souvent des épisodes merveilleux et imaginaires, où le personnage est un héros avec des qualités morales et physiques qui doivent s'accomplir à travers des épreuves que le héros doit dépasser, comme dans la chanson de geste, par exemple La Chanson de

SOMMAIRE

Introduction littéraires :

regroupement d"auteurs dans un mouvement, une orientation esthétique ...

Textes de littérature

étrangére ; textes

critiques,Fiches récapitulativessur un mouvement littéraire ou un genreformel ; mises en reliefd"aspects spécifiques duMoyen Âge et du XVl

e siècle.

INTRODUCTION AUMOYENÂGE

LEXII E

SIÈCLE

La Chanson de Roland

LE COMPORTEMENT CHEVALERESQUE

CHRÉTIEN DE TROYES

: PERCEVAL OU LE ROMAN DU GRAAL

L"épopée, le poème épique

Tristan et Iseut

MARIE DE FRANCE: LE LAI DU CHÈVREFEUILLE

LE MYTHE DE TRISTAN

Le Roman de Renart

ÉSOPE, LE RENARD ET LE BOUC

JEAN BAUDEL

: FABLIEAU

LEXVE SIÈCLE

Le théatre au XV

e siècle: Le mystère de la Passion, La Farce de maître Pathelin79

Arnoul Gréban, Le Mystère de la Passion

La Farce de maître Pathelin

AU XV E

SIÈCLE, UN NOUVEL ART DE VIVRE

Pour mieux lire l"ancien français81

87
99
102

Essor de la prose : Philippe de Commynes103

Philippe de Commynes 105

La poésie : Charles d"Orléans, François Villon113

Charles d"Orléans

François Villon

JEAN MOLINET: LA RESSOURCE DU PETIT PEUPLE

Les formes poétiques au Moyen Âge115

121
127
130
7 15 17 25
35
41
42
53
54
57
67
72
77

LEXVE SIÈCLE133

HÉRITAGE ET RECHERCHES(1498-1547)141

Clément Marot

À PUBLIC NOUVEAU, POÉSIE NOUVELLE

ÉSOPE

: LE LION ET LE RAT RECONNAISSANT

Qu"est-ce que l"humanisme ?

Rabelais

L"OS À MOELLE

ÉRASME

: ÉLOGE DE LA FOLIE

THOMAS MORE: L"UTOPIE

La Renaissance, mythe et réalité 146

158
163
171
173
187
196
202
220
Les conteurs : Bonaventure des Périers, Noël du Fail, Marguerite de navarre222

Bonaventure des Périers

Noël du Fail

Marguerite de Navarre

DANTE: VITA NUOVA

224
229
232
238
Les lettres lyonnaises : Maurice Scève, Pernete du Guillet, Louise Labé242

Maurice Scève

Pernette du Guillet

Louise Labé244

249
251

RUPTURES ET INVENTIONS(1548-1574)257

La pléiade : Du Bellay, Ronsard261

Du Bellay

CATULLE: " IL ME SEMBLE ÊTRE L"ÉGAL D"UN DIEU»

PÉTRARQUE: " VOLONTÉ M"ÉPERONNE»

Le langage amoureux : amour courtois, pétrarquisme, néo-platonisme

Rosard

VIRGILE: L"ÉNEIDE

DESPORTES

: " COMME ON VOIT PARMI L"AIR»

Le sonnet265

270
271
291
293
302
307
313
318
Les recherches théâtrales : Garnier, Larivey320

Garnier

Larivey324

334

SOMMAIRE(SUITE)

HEURTS ET DÉSILLUSIONS(1574-1600)339

Les guerres de Religion342

La littérature protestante : Calvin, Palissy, de Bèze, d"Aubigné344

Calvin

Bernard Palissy

Théodore de Bèze

Agrippa d"Aubigny

LE SATYRE MÉNIPPÉE

346
349
351
354
361

Le temps des incertitudes : Montaigne, Sponde369

Montaigne

MONTLUC: COMMENTAIRES

Les débuts de la sensibilité baroque

Sponde

SHAKESPEARE: HAMLET

371
381
416
418
421

Quelques grands écrivains du XVI

e siècle

Index des auteurs et des œuvres

Index des genres, des thèmes, des mouvements

Les grandes dates429

431
435
438

INTRODUCTION AU MOYEN ÂGE

CINQ SIÈCLES DE NOTRE HISTOIRE

Le Moyen Âge est une longue période de notre histoire, qui dure presque dix siècles, du V e au XV e siècle. Ce n"est qu"au début du XI e siècle que la littérature de langue française commence

à exister réellement à côté des œuvres latines. Mais on ne peut cependant parler d"une littérature

médiévale qui serait unique et aurait les mêmes caractéristiques : entre l"an mille et la fin du

Moyen Âge, cinq cents ans plus tard, la société, les mentalités, les productions littéraires vont

beaucoup évoluer. Pour comprendre cette période, il faut situer quelques événements de son

histoire et brosser le tableau de la société dans laquelle naissent les premières œuvres de notre

littérature. XI e -XV e siècles: les principaux faits historiques

Pendant ces cinq siècles d"histoire, deux événements ont un retentissement particulier sur la

mentalité et la littérature de cette époque, les Croisades et la guerre de Cent Ans.

Les Croisades

Les Croisades sont des expéditions militaires organisées pour délivrer la Terre sainte des In-

fidèles 1 . L"Église appelle les chevaliers des royaumes catholiques à aller libérer le tombeau du

Christ. Ils sont accompagnés par des milliers de pèlerins et réussissent à installer en Orient le

royaume de Jérusalem. Mais, sitôt établi, ce royaume est menacé par les troupes de l"Islam, et les

Croisades vont se succéder pour venir à son secours (1095-1099, I re croisade, 1147-1149, II e croisade, jusqu"à la VIII e croisade qui s"achève en 1291 par la perte définitive de Jérusalem).

Pendant plusieurs générations, partir en croisade représente à la fois un vœu religieux (le vœu

de pèlerinage, par lequel on rachète ses fautes), et une extraordinaire aventure (un voyage dans

des contrées inconnues, la perspective de combats glorieux et de butins précieux). La fougue des chevaliers trouve là une merveilleuse occasion de s"exalter.

Le siège d"Antioche,

enluminure extraite de la Chronique de Guil- laume de Tyr, fin XlII e s. (Paris, BN., Ms. Fr.

9084, f. 53 r.)

1. Au Moyen Âge, ce mot désigne les Musulmans; au XII" siècle, à l"époque des Croisades, La Chanson de Roland, glorification d"un ancien conflit entre Charlemagne

et les Infidèles d"Espagne, témoigne de l"exaltation du thème de la guerre sainte, voir p. 17.

- 7 -

La guerre de Cent Ans

La guerre de Cent Ans débute 46 ans après la dernière croisade, en 1337. Les origines de ceconflit

entre la France et l"Angleterre sont anciennes et complexes. Parce qu"en 1152 Henri Plantagenêt,

roi d"Angleterre, avait épousé Aliénor d"Aquitaine, la Normandie, le Maine, l"Anjou, l"Aunis,

la Saintonge et la Guyenne appartenaient à la couronne d"Angleterre qui possédait ainsi plus

de territoires en France que le roi de France lui-même. La situation était donc déjà délicate,

quand s"y ajoutèrent des conflits de succession: en 1328, le roi de France Charles IV mourut

sans laisser de fils ; Édouard III d"Angleterre réclama pour lui la couronne, en tant que petit-fils

par sa mère de Philippe le Bel, roi de France de 1285 à 1314. En réponse, Philippe VI de France

confisqua quelques années plus tard la Guyenne, possession anglaise en Aquitaine. C"est ainsi que se déclencha le conflit. La première période de la guerre est marquée par les affrontements dans l"ouest du pays: les deux camps veulent assurer leurs positions en Bretagne; les Anglais, parce que toutes leurs routes commerciales y passent, les Français, pour y maintenir la suzeraineté du roi de France. Pendant près d"un siècle, la guerre fut continuelle. En 1422, lorsque le nouveau roi de France, Charles VII, accède au trône, il règne sur un royaume quasi inexistant: les Anglais dominent la Normandie, la Bretagne, les pays de

Loire, la Guyenne ; le puissant duché de Bourgogne (voir la carte ci-dessous), hostile à la couronne

de France, s"étend du nord de la France à la Bourgogne. Aussi le jeune roi Charles VII doute-t-il

de son pouvoir, lorsqu"une jeune fille, Jeanne d"Arc, vient réveiller l"espoir des armées françaises :

à la tête des soldats, elle délivre la ville d"Orléans, tenue par les Anglais, puis elle permet au

roi de gagner Reims et de s"y faire sacrer, en 1429. Certes, Jeanne d"Arc fut capturée et brûlée

en 1431, mais l"élan qu"elle avait suscité allait aboutir : en 1435, la Bourgogne signait une alliance

avec Charles VII, dont la puissance s"affirmait de plus en plus; entre 1445 et 1450, il libéra peu

à peu l"ensemble du royaume de la présence anglaise.

Tant de guerres et de pillages avaient toutefois laissé la France dans un état bien lamentable.

Le nouveau roi Louis XI aura pour tâche de restaurer la puissance du royaume.

Une société pyramidale, une foi ardente

La structure sociale

Par qui ces événements ont-ils été vécus ? À quoi ressemble la société du Moyen Âge ? Elle estdivisée en trois classes : les " oratores » (ceux qui prient), les " bellatores » (ceux qui se battent), les "laborantes » (ceux qui travaillent). L"organisation de la société féodale, principalement rurale

- 8 - jusqu"au XIIIe siècle, repose sur les liens personnels qui unissent un suzerain à son vassal : le vassal doit obéissance et service à son suzerain, qui le protège (militairement ou juridiquement), lui assure des moyens d"existence (à sa cour, ou en lui donnant une terre) ; le suzerain est lui-même vassal d"un plus puissant seigneur, jusqu"au roi de France, qui est au sommet de cette pyramide hiérarchique. Mais dès le XIIIe siècle, l"essor des villes transforme peu à peu cette organisation :

avec le début de la spécialisation des métiers (jusque-là, un même serviteur travaillait

la terre, fabriquait des outils, cousait des vêtements, découpait les bêtes de boucherie... ),

des confréries urbaines socioprofessionnelles se forment, les bourgeois obtiennent pour leur ville des privilèges économiques et juridiques qui concurrencent les pouvoirs seigneuriaux. Au XV e siècle, toute une part de la littérature (voir p. 14) sera ainsi devenue celle de la ville et des bourgeois, alors qu"elle était restée longtemps celle de l"élite féodale.

Le contexte culturel

La culture est à cette époque essentiellement religieuse : les enseignants, les étudiants, les hommes de loi, qui dépendent tous de l"autorité religieuse, écrivent et parlent en latin mais la volonté de créer une culture profane va favoriser l"établissement et le

progrès du français ; rédigées en français, les lois de la société féodale prennent peu à

peu leur autonomie par rapport aux institutions religieuses. Le mois de septembre, enluminure des frères de Limbourg extraite des Très riches Heures du duc de Berry, vers 1415. (Chantilly, Musée Condé,

Ms. 65, f. 9 v.)

Pour Jean de Berry, frère de Charles V, les frères Limbourg inventent une nouvelle représentation du calendrier qui orne toujours le livre de prières, en unissant le signe du zodiaque à une évocation des travaux des champs et des palais royaux, ici Vincennes. Battage de blé, enluminure extraite du Bréviaire d"Amourde Maître

Ermangol, XIII

e s. (Madrid, Bibliothèque de l"Escurial)

Sceau de la ville de Lyon,

1271. (Archives Nationales,

Collection de Sceaux,

D 5710.)

Sceau de la ville de Bruges,

1281. (Archives Nationales,

Collection de Sceaux,

N 1634.)

- 9 -

Les grands genres littéraires jusqu"au XIII

e siècle

L"écrivain du Moyen Âge est intimement lié à la société dans laquelle il vit. C"est elle qui

le fait vivre matériellement (pour un poème récité, pour une composition, le jongleur (voir

p. 12), le clerc reçoivent du seigneur ou des notables quelques pièces d"argent, un repas,

des vêtements ... ), et il ne peut pas exister sans elle ou contre elle. L"écrivain partage donc

les valeurs, les croyances, les goûts de la communauté pour laquelle il compose, de la

minorité qui détient le pouvoir; ses œuvres reflètent les idéaux de cette communauté, dans

la chanson de geste, qui glorifie la chevalerie, dans la littérature courtoise, qui codifie les

relations de la société seigneuriale, dans la littérature satirique, qui en dénonce les abus.

La chanson de geste

Dès le XIe siècle, des poèmes, les chansons de geste, racontent les aventures d"un chevalier

pendant des événements historiques remontant aux siècles antérieurs (gesta, en latin, signifie

" acte accompli »). Mais c"est bien l"idéal de la société féodale contemporaine qui est en fait

mis en scène : respect absolu des engagements féodaux entre suzerain et vassal, morale

chevaleresque, qualités guerrières au service de la foi. Le chevalier obéit à un code d"honneur

très exigeant : méprisant la fatigue, la peur, le danger, il est irrémédiablement fidèle à son

seigneur. Le chevalier vit pour la guerre, il est fier de ses exploits guerriers ; de plus, parce

que l"Église essaye de détourner vers la Croisade l"énergie violente de ces hommes passionnés

de combats, les chansons de geste évoquent des guerres " saintes » contre les Infidèles. Toute

une communauté se reconnaît donc dans ces œuvres qui exaltent les valeurs chevaleresques.

La littérature courtoise

A partir du XI

e siècle dans le sud de la France, du XII e siècle dans le nord, la

société féodale ajoute une nouvelle valeur à l"idéal chevaleresque : le service d"amour, qui met les pré-

occupations amoureuses au centre de la vie. La courimaginaire du roi Arthur dans les romans de la

Table ronde devient le modèle idéal des cours : non seulement le chevalier est brave, mais il aCependant la même foi ardente anime toutes les couches de la société, et s"exprime aussi

bien dans les Croisades que dans la construction des cathédrales gothiques (on commence la construction de Notre-Dame de Paris en 1163). Quant à la vie intellectuelle, elle est assurée d"abord par les clercs (voir p. 12), puis par les universités qui se créent au XIII e

siècle : celle de Paris voit le jour en 1200, et reçoit en 1252 de son premier directeur, Robert

Sorbon, le nom de Sorbonne qu"elle porte encore aujourd"hui.

Le professeur montre un

arc en ciel à ses élèves, enluminure de Jehan de

Nizières extraite du Livre

des propriétés des choses de Barthélémy L"Anglais,

1372. (Paris, Bibliothèque

Sainte Geneviève, Ms.

1028, f. 395.)

- 10 - en plus le désir de plaire (importance de la beauté physique, de la toilette, des parures) ; parce que les femmes sont présentes, le chevalier doit avoir des attitudes élégantes, des

propos délicats ; à côté des tournois et des banquets, il prend plaisir aux jeux (les échecs,

par exemple), à la musique, à la poésie ; il est en tout mesuré, c"est-à-dire maître de ses

passions : dans le service d"amour, pour plaire à sa dame, le chevalier essaye de porter

à leur perfection les qualités chevaleresques et courtoises ; il doit maîtriser ses désirs,

mériter à travers une dure discipline l"amour de sa dame. Cet idéal est bien celui des

gens de cour (de là vient le mot " courtoisie »), véhiculé par toute une littérature en

tant que modèle à imiter. Si les romans courtois présentent aussi des traîtres et des soudards parmi les chevaliers, c"est pour mieux mettre en lumière l"image idéale du chevalier courtois qui peu à pêu influencera réellement les mœurs.

La littérature satirique

Même dans les textes qui semblent les plus critiques et les plus moqueurs, il serait faux

de lire des œuvres " engagées » contre l"ordre établi. Au contraire, la littérature satirique

s"adresse toujours au public restreint de la classe dominante, pour rappeler une exigence morale ou religieuse, celle qui existe selon la tradition (voir le Roman de Renart, p. 57). Si l"on présente un mauvais chevalier, ce n"est pas pour critiquer la chevalerie dans son essence, mais pour dénoncer une faute, une erreur, un manquement qui peut compromettre les valeurs reconnues par tous. Ainsi, dans le Roman de Renart, la satire de la justice royale ou des pèlerinages encouragés par l"Église se lit moins comme une critique des institutions que comme un rappel de leur vraie nature.

Sir Geoffroy Luttrell of lnhann en annes entouré de sa femme et de sa fille, enluminure extraite du Psautier Lutttell, vers 1325·1335.

(Londres, British Library, Add. Ms. 42130, f. 202 v.)

Sir Geoffroy Lurrrell et son cheval portent les couleurs bleu et argent de la famille Luttrell alors qu"en signe d"amour sa femme lui tend le heaume et le fanion.

Décor sculpté, porche de

l"eglise romane,

Chateauneuf-sur-Charente,

XII e s. - 11 -

Qui sont les auteurs au Moyen Âge ?

Une œuvre du Moyen Âge dans l"état où nous la lisons aujourd"hui n"est pas le fruit du travail d"un auteur

unique. Des remaniements successifs, dus autant aux jongleurs qu"aux copistes ou aux clercs, à partir d"un texte

original que nous cernons très mal (y a-t-il au départ une première œuvre littéraire, ou un emprunt à un fonds

folklorique ?), nous livrent des œuvres " anonymes », même lorsqu"on peut identifier précisément tel maillon

de la chaîne qui a produit le texte final.

Le jongleur

Dans toutes les occasions de fêtes (mariage, banquets, cérémonie d"adoubement lors de laquelle on arme un nouveau chevalier, etc.), le jongleur est un élément essentiel car non seulement, comme son nom l"indique, c"est un homme de spectacle (danse, musique, acrobatie, tours de magie ... ), mais c"est aussi lui qui récite les poèmes qu"il a appris par cœur. L"œuvre littéraire est diffusée par lui, mais il ne se contente pas de réciter: il compose lui-même des vers, qu"il ajoute à l"œuvre récitée. Il participe ainsi à l"évolution d"un texte primitif: la mémoire joue un rôle important dans ce système de transmission orale des œuvres littéraires, et des versions divergentes font évoluer sans cesse le texte primitif. Musiciens, enluminure extraite des Cantigas de Santa Maria, XII e s. (Madrid, Bibliothèque de l"Escurial, Ms. JB 2.)

Le copiste

Lui aussi fait évoluer le texte primitif, mais dans un autre souci; il ne récite pas l"œuvre, il est chargé de recopier le manuscrit. Dans ce travail, le copiste intervient avec sa personnalité : il lui arrive de rajouter ou de retrancher une partie d"un texte, d"en moderniser la langue. De plus, il travaille parfois de mémoire, parfois sous la dictée d"un jongleur : la transmission orale de l"œuvre crée des divergences d"une version à l"autre, et, si sa mémoire a oublié un épisode, il l"" inventera ». Enfin, à partir du XIII e siècle, le goût du public s"oriente vers les cycles : le copiste va rassembler dans un même manuscrit des épisodes épars d"une histoire et les organiser en une suite plus ou moins cohérente. Tous ces remaniements s"expliquent par le désir d"adapter au goût du public (qui change, sur trois siècles) une œuvre donnée.

Le clerc

Quelle que soit la part d"invention personnelle du jongleur ou du copiste, il faut rendre au clerc ce qui lui appartient probablement. Le clerc est un homme cultivé

; il est passé par l"université, appartient à l"Église, c"est-à-dire qu"il dépend de la

justice ecclésiastique, est dispensé d"impôt, occupe des charges qui rapportent des bénéfices (direction d"une abbaye, par exemple) ; il porte la robe longue et la tonsure, qui le distingue des laïcs, et peut se marier s"il n"accède pas à la prêtrise. Dans la réalité des faits, les clercs ont souvent un sort difficile, et leur pauvreté les mène à mettre leur culture au service d"un seigneur : la fonction du clerc est comparable alors à celle du jongleur. S"il remanie des œuvres déjà existantes, c"est avec sa culture classique, ce qui donne aux textes une autre marque que celle du jongleur; mais souvent, il crée lui-même, sur un canevas connu, une œuvreoriginale, qui n"a guère à voir avec l"inspiration populaire. - 10 - - 12 - Si le jongleur produit le texte devant le public (avec des variantes personnelles), si le copiste recopie (et remanie) le texte, qui est donc à l"origine de l"œuvre, qui est le

créateur ? Les critiques littéraires sedemandent toujours si, à cette époque, une œuvre

est la rédaction, un jour donné, d"une légende, d"un élément folklorique populaire, qui existe

depuis longtemps, ou s"il s"agit d"une création individuelle et originale, non plus populaire mais savante.

Quand parlera-t-on d"auteur?

Il faut avoir en tête deux notions pour comprendre quel sens peut avoir le mot " auteur »

au Moyen Âge. Tout d"abord, l"idée d"une " propriété littéraire » n"existe pas : un texte

n"appartient pas à un auteur, il est normal de s"en servir (on peut le plagier, le remanier, lui donner une suite ... ). D"autre part, les auteurs du Moyen Âge ont une conception de l"originalité différente de la nôtre : ils connaissent parfaitement les versions

antérieures de l"œuvre qu"ils composent, non pour s"en démarquer, mais pour intégrer

au mieux la tradition, pour en rassembler les éléments épars ; ainsi, dans une

composition théâtrale par exemple, un auteur n"hésitera pas à insérer plusieurs passages

Le frère Hayton offre son livre à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, enluminure extraite du Livre des Merveilles, vers 1411-1412.

(Paris, BN., Ms. Fr. 2810, f. 226.)quotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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