[PDF] Écrire linformation: La translittéracie un levier pour (ré-)concilier





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Écrire linformation: La translittéracie un levier pour (ré-)concilier

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Titre :tAuogs nvueiieoleof eAmaiedoceiie:oéo

UFR Arts, Lettres et Communication

Ecole Doctorale - Sciences Humaines et Sociales

Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l"Université Rennes 2 Discipline : Sciences de l"Information et de la Communication

Présentée par Suzy CANIVENC

Directeur de thèse : Christian LE MOËNNE

Codirectrice de thèse : Catherine LONEUX

Soutenue le 09 novembre 2009

Jury :

Pr. Gino GRAMACCIA - Sciences de l"Information et de la Communication MC Michel DURAMPART - Sciences de l"Information et de la Communication MC Silvie PARRINI-ALEMANNO - Sciences de l"Information et de la Communication Dr. Didier CHAUVIN - Sciences de l"Information et de la Communication Pr. Catherine LONEUX - Sciences de l"Information et de la Communication Pr. Christian Le MOËNNE - Sciences de l"Information et de la Communication 2

Avertissement

Le document initial e été retravaillé pour pouvoir être diffusé. Certains éléments d"information mineurs susceptibles de nuire à l"anonymat des

entreprises étudiées ont été modifiés. De même, plusieurs citations, notamment tirées des

sites Internet des entreprises étudiées, ont été surlignées en noir (blablablablablabla) pour

protéger leur anonymat. 3

Titire iti:Auogo

- .* / 0 . 1 2 3 4 5 snttv rio o o 1.1. O r igine de cette recherche : l"émergence d"un nouveau régime socio-technico-

économique et de nouvelles formes organisationnelles:....................................................9

1.2. O

b jectifs de cette recherche :........................................................................

............30 1.3. P r oblématique :........................................................................ ..................................32 1.4. P r ésentation des hypothèses dans une perspective critique :.................................32 1.5. M é thodologie et corpus :........................................................................ ....................35 1. CHAP. I. CADRE THEORIQUE ET DEFINITION D"UN IDEAL-TYPE

DES FORMES ORGANISATIONNELLES AUTOGEREES

:........................63 1.1. I n troduction :........................................................................ ......................................64 1.2. L

e s SIC et la communication organisationnelle :....................................................66

1.2.1. Définition du champ de la communication organisationnelle :........................66

1.2.2. Une rupture quant aux approches classiques de la communication d"entreprise :

1.3. L a p ensée complexe........................................................................ ............................77

1.3.1. Définition : le paradigme de la complexité......................................................77

1.3.2. La conception complexe des processus organisationnels : ..............................81

1.3.3. La portée politique de la pensée complexe : repenser la révolution en restant

lucide, reconnaître le mythos dans le logos en restant autocritique :...............................95

1.4. L " autogestion, un objet d"étude pertinent pour une approche complexe et

communicationnelle des organisations :........................................................................

.100

1.4.1. Définition générale du terme :........................................................................

101

1.4.2. La pensée complexe du proudhonisme autogestionnaire :.............................104

1.4.3. Elaboration d"un idéal-type et mise en lumière de la place centrale des activités

informationnelles, communicationnelles et cognitives au sein des formes

organisationnelles autogérées :........................................................................

...............122 6

2. CHAP. II. LES NOUVELLES FORMES ORGANISATIONNELLES :133

2.1. I n troduction :........................................................................ ....................................134 2.2. L e s discours des nouvelles formes organisationnelles :........................................ 138

2.2.1. Le discours d"engagement du GDE : .............................................................138

2.2.2. Le discours de la maisonnée de SI :...............................................................158

2.3. L e s pratiques des nouvelles formes organisationnelles :...................................... 166

2.3.1. La socialisation de l"information, de la communication et du savoir : une

socialisation limitée par une coupure entre les domaines techniques et stratégiques et

entravée par le manque de structuration :.......................................................................167

2.3.2. La socialisation du pouvoir : une relation hiérarchique gommée par la

proximité entre dirigeants et dirigés, une autonomie et une responsabilisation " cadrées » :........................................................................

2.3.3. Socialisation des valeurs : culture technique et fracture idéologique :..........208

2.3.4. Les relations à l"environnement et la constitution de réseaux : .....................216

2.3.5. Bilan : Une autogestion limitée au microniveau :..........................................223

2.4. P ou voir et critique dans les nouvelles formes organisationnelles :......................241

2.4.1. Les formes et modalités d"exercice du pouvoir dans les nouvelles formes

organisationnelles :........................................................................ .................................241

2.4.2. Les formes et modalités d"exercice de la critique dans les nouvelles formes

organisationnelles de la société de l"information, de la communication et du savoir :..319 2.5. C on clusion :........................................................................ ...................................... 353 3. CHAP. III. LES FORMES ORGANISATIONNELLES AUTOGEREES : 3.1. I n troduction :........................................................................ ....................................357 3.2. L

e s discours des formes organisationnelles autogérées:.......................................362

3.2.1. La socialisation du pouvoir :........................................................................

..362

3.2.2. La socialisation de l"information : .................................................................364

3.2.3. La socialisation de la communication :..........................................................365

3.2.4. La socialisation du savoir :........................................................................

.....365

3.2.5. La socialisation des valeurs et la culture d"entreprise:...................................368

3.2.6. Les relations à l"environnement et la constitution de réseaux : .....................369

3.3. L

e s pratiques des formes organisationnelles autogérées :....................................373

3.3.1. La socialisation de l"information, de la communication et du savoir : une

transparence, un droit d"expression et une formation complète entravés par la taille

croissante, la spécialisation et les mauvaises relations internes :...................................374

3.3.2. La socialisation du pouvoir : des leaders mobiles et pluriels mais parfois

autoproclamés et néfastes, une responsabilisation nécessitant un fort investissement..395 7

3.3.3. La socialisation des valeurs : une culture basée sur une idéologie

politique engendrant une pression normative lorsqu"elle est trop forte ou un éclatement

de l"entreprise lorsqu"elle s"essouffle: ........................................................................

...402

3.3.4. Les relations à l"environnement et la constitution de réseaux .......................414

3.3.5. Bilan : des pratiques alternatives qui interrogent :.........................................425

3.4. L i mites des formes organisationnelles autogérées à l"heure de la société de

l"information, de la communication et des savoirs........................................................450

3.4.1. Un modèle décalé :........................................................................

.................450

3.4.2. Un modèle limité :........................................................................

..................503

3.4.3. Les dérives d"un modèle ou les effets paradoxaux de l"autogestion :............520

3.5. L " autogestion, un modèle réellement subversif quant au management contemporain ?........................................................................

3.5.1. Le brouillage des frontières :........................................................................

..572

3.5.2. La soumission librement consentie :..............................................................578

3.5.3. L"accaparement des questions stratégiques : .................................................580

3.5.4. Les managers des nouvelles formes organisationnelles et les leaders des

organisations autogérées : profils, objectifs et pratiques : .............................................585

3.6. C on clusion :........................................................................ ...................................... 588 CONCLUSION : UNE LECTURE CRITIQUE DES APPORTS DE CETTE

RECHERCHE

1.1. Le potentiel révolutionnaire des " nouvelles formes organisationnelles » de la

société de l"information, de la communication et du savoir :.......................................592

1.2. L e potentiel subversif des formes organisationnelles autogérées dans le contexte

de la société de l"information, de la communication et du savoir :..............................599

1.3. V

e rs de nouveaux terrains d"investigation :..........................................................609

1.4. L a p lace de la critique, du savoir et de l"imaginaire dans les processus de

changement socio-organisationnel :........................................................................

........613 1.5. U n final en forme de boucle récursive : l"approche complexe des organisations en question :........................................................................ T ABLE DES ANNEXES........................................................................668 T ABLE DES MATIERES......................................................................670 8 9

Introduction

1.1. Origine de cette recherche :

l"émergence d"un nouveau régime socio- technico-économique et de nouvelles formes organisationnelles:

1.1.1. La société post-industrielle de l"information,

de la communication et du savoir :

Nous connaîtrions actuellement une période profondément " révolutionnaire » liée à

l"émergence d"un nouveau type de société marqué par de multiples bouleversements tant

culturels, sociaux, technologiques qu"économiques appelant les formes organisationnelles à se renouveler en profondeur.

Cette période de mutation se traduirait par les passages des sociétés dites " industrielles »,

basées sur l"exploitation de matières premières à l"aide de la force physique, à une nouvelle

forme de société où les notions " immatérielles » d"information, de communication et de

savoir occupent la place centrale.

La généalogie de ce nouveau régime socio-technico-économique n"est pas des plus simples à

réaliser. Tout d"abord, de nombreux qualificatifs lui ont été associés pour le caractériser :

société " post-industrielle », " société de l"information », " société de la communication », et,

plus récemment " société du savoir » ou " de la connaissance ». De plus, ces qualificatifs

sont parfois polysémiques et viennent se chevaucher. Enfin, la description de cette nouvelle

société en émergence a souvent été l"oeuvre de futurologues et prospectivistes dans les années

1970, puis, dans les années 1990, de publicistes et de " décideurs » politiques ou

économiques. Il est donc difficile de faire la part des choses entre ce qui relève de l"analyse,

de l"utopie, de la croyance, du mythe ou encore de la simple stratégie marketing ou électorale.

Nous en proposons ici une brève présentation qui n"a pas vocation à être exhaustive et

rigoureuse mais qui cherche avant tout à " planter le décor » de notre travail de recherche.

10 a) La société post-industrielle :

L"idée du passage d"une société fondée sur le production matérielle, issue de la naissance de

l"industrie au XIXème siècle, à une époque fondée sur le traitement de l"information est

majoritairement rattachée à la figure de Daniel Bell et à son ouvrage de 1973 The Coming of

Post-Industrial Society (traduit en français en 1976 sous le titre : Vers la société post-

industrielle). Daniel Bell y avance l"émergence d"un nouveau type de société axée sur la

connaissance théorique et centrée sur les services opérant un transfert de pouvoir des

détenteurs de capital aux producteurs de savoir. Daniel Bell affirme ainsi que " la société post-industrielle est fondée sur les services. Le jeu s"y déroule entre les personnes. Ce qui compte désormais, c"est ni le muscle, ni l"énergie, mais l"information ». Une nouvelle ère de production qui vient bouleverser la structure économique, l"organisation de la production et les rapports de travail mais qui marque plus globalement un véritable changement civilisationnel puisque ce développement des services, des ressources

informationnelles et du savoir théorique offre " la promesse d"une société moins fracturée par

les idéologies et les antagonismes sociaux » avec la perspective " d"une évacuation de la

problématique du pouvoir ou de la domination au profit de la vision d"une société plus

égalitaire, plus polycentrique »

(Neveu, 2006). Ainsi, la société post-industrielle annonce rien de moins que " la fin des idéologies, l"apaisement des passions politiques, le nivellement des

hiérarchies, et, surtout, l"émergence d"une nouvelle forme de richesse : le savoir » (Journet,

2005).

La société post-industrielle a pendant longtemps été appréhendée comme étant fondée sur

l"avènement du secteur tertiaire au détriment du secteur secondaire, qui s"était lui-même

substitué au secteur primaire dans les années 1850. Cette conception simpliste et

compartimentée des activités économiques fut par la suite critiquée par de nombreux auteurs.

Ils mirent en avant non pas l"explosion du secteur tertiaire au détriment des deux autres mais

sa propagation à toutes les activités économiques comme caractéristique de la société

actuellement en émergence, un phénomène nommé " tertiarisation de l"économie ». Comme

l"explique Jean Lojkine (1992) : " de nombreuses recherches internationales menées notamment en économie et sociologie industrielles invalident aujourd"hui complètement ces thèses (...) l"information ne se substitue pas à la production, pas plus que l"industrie est

remplacée par les services. On assiste bien plutôt à une interpénétration nouvelle entre

information et production ». 11

Ainsi, les tâches de production de connaissances et de traitement de l"information ont

désormais envahi toutes les activités économiques, y compris dans les secteurs à priori

éloignés des services. " En d"autres termes, l"avènement de l"économie fondée sur la

connaissance s"exprimerait moins par l"expansion continue d"un secteur spécialisé que par la

prolifération d"activités intensives en connaissance, dans tous les secteurs de l"économie »

(Foray, Lundvall, 1997). Un phénomène qu"Hugues De Jouvenel illustre de deux exemples particulièrement éclairants : Ainsi, le prix du beurre dépend-il pour environ un quart du travail agricole stricto sensu,

les trois-quarts restant correspondant à des activités à caractère tertiaire telles que la

recherche et le développement sur les semences, les intrants, les aliments, le progrès génétique sur les plantes et les animaux, la gestion des stocks, le système de distribution et de conservation (la chaîne du froid), la publicité, le marketing, les services financiers. (...) Le processus, identique pour tous les produits agricoles, est encore plus saisissant dans le domaine des industries traditionnelles et à fortiori dans les industries de haute technologie. Ainsi, le coût d"une automobile dépend-il de moins en moins de celui de la tôle ou du plastique utilisé, des coûts salariaux du personnel attaché au travail de la matière, mais de plus en plus des dépenses effectuées par son fabricant en recherche et développement, ingénierie de conception et de design, publicité, marketing, services financiers. Nous assistons ainsi à un déplacement des principales sources de valeur

ajoutée, du traitement direct de la matière vers la maîtrise de ""l"immatériel"", d"où

l"expression courante utilisée pour qualifier cette mutation de ""Révolution de l"intelligence"". L"investissement immatériel (recherche et développement, formation, logiciel, publicité, gestion et organisation) croît désormais plus rapidement que l"investissement physique (De Jouvenel, 1995).

Certains, à l"instar de Pierre Lévy (1995), tiennent toutefois à nuancer cette conception: " la

tertiarisation, en elle-même, ne se réduit pas non plus à un pur et simple déplacement des

activités industrielles vers les services. En effet, le monde des services est de plus en plus

envahi par des objets techniques, ils ""s"industrialisent""». A travers ce phénomène

concomitant d" " industrialisation du tertiaire », Pierre Lévy (1995) nuance plus largement l"importance du traitement de l"information producteur de connaissances dans le nouveau régime économique actuellement en émergence pour en proposer une conception bien plus large : " rien ne s"automatise aussi bien et aussi vite que le traitement de l"information. (...)

L"économie tournera - tourne déjà - autour de ce qui ne s"automatisera jamais complètement,

12 autour de l"irréductible : la production de lien social, le ""relationnel"". Nous ne parlons pas seulement d"une économie des connaissances, mais d"une économie de l"humain, plus générale, qui comprend l"économie de la connaissance comme un de ses sous-ensembles ». Une idée que semble soutenir Nicolas Garnham (2000) évoquant les résultats d"une étude

australienne démontrant " que c"est la demande en compétences relationnelles - et non

cognitives - qui s"est le plus nettement accrue ». b) La société de l"information :

L"émergence de la " société de l"information » est souvent rattachée à Daniel Bell, dans la

droite ligne de ses travaux précédemment présentés. Ainsi, pour Bernard Miège (1995), la

société de l"information fut " introduite voici plus de trente ans par des sociologues

prospectivistes parmi lesquels se détache la figure de Daniel Bell ». Bernard Miège (1995)

distingue cependant " deux définitions principales » de la société de l"information : une,

largement évoquée précédemment, renvoyant au primat des activités informationnelles,

l"autre soulignant le poids grandissant des technologies de l"information et de la communication (TIC).

Dans cette seconde perspective, beaucoup attribuent également la paternité de la " société de

l"information » à Norbert Wiener, fondateur de la cybernétique dans les années 1940. A

travers cette " cybernétique », Norbert Wiener proposait en effet non pas une nouvelle

discipline s"intéressant aux phénomènes communicationnels, mais bien plus un nouveau cadre

épistémologique situant l"information au coeur des phénomènes tant physiques, biologiques,

que sociaux, un véritable " paradigme informationnel » comme le nomment Philippe Breton et Serge Proulx (2002).

La cybernétique apparaît clairement en réaction à la barbarie qui marqua les deux premières

guerres mondiales. Son projet est simple : faire des nouvelles technologies de l"informatique

les nouveaux garants d"une société transparente et harmonieuse là où les hommes politiques,

aveuglés par " les idéologies de la barbarie », ont failli. La société de l"information issue de la

cybernétique se veut ainsi une alternative aux modes d"organisation politique de la société.

Les prospectives de Norbert Wiener s"ancrent donc moins dans l"univers économique (contrairement à Daniel Bell) que dans celui des techniques. Pour autant, il n"en annonce pas moins lui aussi l"avènement d"un véritable bouleversement civilisationnel, comme nous l"expliquent Philippe Breton et Serge Proulx : 13

La légitimité de cette ""nouvelle société"" procèderait d"un triple raisonnement

déterministe. D"abord nous assisterions à une révolution technique dans le domaine de l"information, de son traitement, de sa conservation et de son transport. Ensuite, cette révolution provoquerait des changements en profondeur des structures de nos sociétés et même de nos civilisations. Enfin, ce bouleversement serait pour l"essentiel positif et à

l"origine d"une société plus ""égalitaire"", plus ""démocratique"" et plus ""prospère"".

Cette société de l"information se substituerait à la ""société industrielle"", hiérarchisée et

bureaucratisée, violente, livrée au hasard et à la désorganisation (Breton et Proulx, 2002)

Cette vision techniciste d"une révolution politico-sociale en cours se retrouve tout au long de

la deuxième moitié du XXème siècle. A cet égard, Erik Neveu (2006) identifie trois écrits qui

participent à véhiculer cette idée : l"ouvrage Between two ages. America"s role in the

technetronic area de Zbiniew Brzezinski annonçant " l"émergence d"un monde, naissant de la

fusion progressive entre télévision, télécommunications et informatique, dans lequel

l"information et la maîtrise des réseaux seraient la clé de la croissance » ; le rapport Nora-

Minc sur L"informatisation de la société rédigé en 1978 où " le développement des réseaux

mondiaux de communication est présenté comme le principe actif des mutations sociales à

venir » : déclin des souverainetés étatiques, globalisation planétaire des flux de

communications, décentralisation généralisée et conquête d"espaces d"autonomie par les

agents sociaux et les cellules de base du social, difficulté à venir des grandes organisations,

déclin des identités de classes, sociabilité en réseaux, transparence du social, nouvelle

croissance ; et enfin l"intervention de l"ingénieur général Voge au cinquième congrès

Inforcom organisé par la SFSIC en 1986 constatant l"inadaptation des " pyramides

centralisées et des chaînes tayloriennes de production » aux impératifs et possibilités des

nouvelles technologies qui imposeront une décentralisation généralisée, des réseaux maillés,

cellulaires où prédominent les boucles conviviales d"interaction.

On la retrouve encore à l"aube du XXIème siècle avec le Sommet Mondial de la Société de

l"Information (SMSI) de Genève où les TIC sont mises au centre de cette " société à

dimension humaine, inclusive » que le SMSI souhaite encourager pour " promouvoir les

objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, à savoir l"éradication

de l"extrême pauvreté et de la faim, l"éducation primaire pour tous, l"égalité homme-femme et

l"autonomie des femmes, la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et d"autres maladies, la 14

durabilité de l"environnement propice à l"instauration d"un monde plus pacifique, plus juste et

plus prospère »

1. Vaste programme...

Ces discours faisant des technologies de l"information et de la communication l"acteur central

de la " société de l"information » à l"origine d"une multitude de bouleversements économico-

socio-politiques ont attiré de multiples critiques. Comme le souligne Yves Jeanneret (2005) :

" ces discours élastiques rattachent à peu près tout et n"importe quoi en une expression qui se

présente comme un signe fuyant. Ce qui rend tragiquement impossible le projet de savoir de quoi il peut s"agir vraiment et, a fortiori, de mesurer les enjeux et les effets possibles de toute

prise de position ». L"expression de " société de l"information » est ainsi devenue pour cet

auteur une "pseudo-notion » génératrice d"obscurantisme, un " ""trou noir"" sémantique et

sans cesse chargée d"enjeux renouvelés » (Jeanneret, 2005). De plus, comme le souligne justement cet auteur, " toutes les sociétés ont, de toute date,

reposé sur des modes de gestion de l"information, et définir la nôtre comme ""la société de

l"information"" donne une étrange publicité à une idée assez naïve » (Jeanneret, 2005).

Enfin, on constate, tant dans les discours de Norbert Wiener que dans ceux, plus récents, du SMSI, une tendance à mélanger les concepts d"information, de communication et de savoir. Comme le remarquent Philippe Breton et Serge Proulx (2002), si Norbert Wiener utilise

exclusivement le terme d" " information » dans ces premiers écrits, son ouvrage de 1948

Cybernetics fait amplement référence à la notion de " communication », au point d"en devenir

l"un des axes central de sa définition : " science de la communication et du contrôle ».

De son côté, la déclaration de principe du SMSI mélange information, communication, savoir

sans se préoccuper des différences sémantiques qui distinguent et articulent ces trois notions :

Nous sommes fermement convaincus qu"ensemble nous entrons dans une nouvelle ère à l"immense potentiel, celle de la société de l"information et de la communication élargiequotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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