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"ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

NICOLAS TENEZE.UNIVERSITE TOULOUSE CAPITOLE

1

Thèse

SITÉ DE TOULOUSE

Délivré par É TOULOUSE I SCIENCES SOCIALES Discipline ou spécialité : SCIENCE POLITIQUE Présentée et soutenue par Nicolas Ténèze le mercredi 1er avril 2009

ISRAEL ET SA DISSUASION NON-

CONVENTIONNELLE:

HISTOIRE D'UN PARADOXE

GEOPOLITIQUE (1948-2008)

Jury :

Jean-Paul JOUBERT, professeur des Universités à Lyon III

Jean-Pierre MARICHY, professeur

Jean-

Sciences juridique et politiques

Groupe de Recherche sur la Sécurité et la Gouvernance, rue des Puits Creusés, 31000 Toulouse.

Directeur de Thèse : Monsieur Michel-Louis MARTIN "ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

NICOLAS TENEZE.UNIVERSITE TOULOUSE CAPITOLE

2

Avertissements:

Le présent exemplaire est une version corrigée est réduite de la thèse soutenue le 1er avril 2009, à l'Université Toulouse Capitole et qui comprenait à l'origine 700 pages. Cette nouvelle version de 560 pages est archivée à la bibliothèque universitaire Arsenal de l'Université Toulouse Capitole, après accord lu et approuvé par monsieur le professeur MICHEL-LOUIS MARTIN. du candidat » "ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

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3

Dans le long sillage, du brûlant vent solaire,

vogue neuf corps spatiaux, dans la danse circulaire. ils prolifèrent, ils s'espionnent par méfiance.

L'immense Jupiter et ses cinquante étoiles,

possède le premier, l'inique arme fatale.

Deux rayons jaillissent vers le soleil levant,

et l'entourent de feux, de poisons et de vents.

Ecarlate et glacé, la divinité Mars,

désirant égaler son rival et comparse, saisit dans les scories, de son sol rouille fer, les lueurs des feux qui, font d'elle un autre enfer. Zeus livre à son allié, Neptune entourée d'eaux, comme un maître-berger protégeant ses agneaux, les javelots sacrés, trident d'apocalypse, consolée de vivre son éternelle éclipse

La franche Saturne, jalouse, se délite.

refuse en général, d'être le satellite.

Grâce aux reflets amis, l'indocile petite,

redevient la planète, à côté des élites. Dragon crachant la feu, chaud et froid, jaune et rouge, par ses pattes ailés, volant comme Mercure. il séduit frère Arès, qui lui donne des vouges. quantité de secrets, dans les grottes obscures.

Des océans azurs, ceints de nuages blancs,

la terre promise ne veut être néant.

Elle demande aussi, de devenir géante.

Indigène orangée, mystérieuse Vénus,

cernée par ses voisins, sollicite Brahma. le miracle émerge, dit-elle du magma.

La non-violence sera-t-elle entretenue?

Dans la voûte d'encre, traverse une comète.

Elle provient de la constellation australe.

Mais avant que l'irréparable ne commette,

Elle laisse l'éclair, et son destin astral.

L'émeraude Uranus, ressort de sa retraite

Elle obtient son volcan, des amis du prophète,

Pour maintenir l'équilibre dans le système,

point ne sera la victime des anathèmes.

La dernière venue, l'autarcique Pluton,

des ses Par un jeu de dupe, elle entre dans le cortège.

Qui donc sera demain, le nouveau prétendant,

le clandestin mandant, le beau regard ardent? car défier les sanctions, la volonté de Rê, c'est brûler comme Icare, incendié de ses traits ?1

1 Nicolas TENEZE, La ronde des neuf, poème personnel, avril 2007.

"ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

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SOMMAIRE

REMERCIEMENT

TABLE DES ACRONYMES

PROLEGOMENE SUR UNE QUESTION D'ORIENT COMPLIQUEE

PREMIERE PARTIE : UN ÉTAT CONSTRUIT SUR SA DISSUASION

I La genèse

II Les infrastructures de la dissuasion : Janus à face civile et militaire

II. 1 Les réacteurs:

CHAPITRE II : LA TRIANGULAIRE EUROPE/ USA/ ISRAËL

I Contexte d'alliance

II : le resserrement des liens franco-israéliens IV Israël, la France et les Etats-Unis, une alliance froide V Johnson : une " négligence bienveillante » CHAPITRE III : LA BOMBE DANS LA TOURMENTE AU MILIEU DE GOG ET MAGOG

I La cause de la Guerre des Six Jours (Naksa)

: une course scientifique contre la montre du TNP

IV La guerre du Kippour: Alerte nucléaire

V Après la guerre

CHAPITRE IV : LE PARTENARIAT SUD-AFRICAIN

I Une al

II Un programme atomique et balistique géminé

III De De Klerk à Mandela

CHAPITRE V : SAMSON LE LEVIATHAN

II Le début des années 90 et les espoirs déçus

III Vers la puissance absolue

IV La remise en cause du désarmement

V L'hyperpuissance du Moyen-Orient

SECONDE PARTIE : DE LA MATIERE A LA THEORIE : SUCCES ET ECHEC DES DOCTRINES DE

DISSUASION ISRAELIENNES

INTRODUCTION

CHAPITRE I : LES DOCTRINES DE LA DISSUASION ISRAÉLIENNES ET LEURS APPLICATIONS II La dissuasion israélienne: " Guerre impossible, paix improbable » CHAPITRE II : LA DOCTRINE BEN-GOURION: LARME DE LOPACITE

II Réflexions sur la pertinence de

CHAPITRE III : LA DOCTRINE BEGIN OU LA CONTRE-DISSUASION : une doctrine Begin polyvalente

Orchar

V Une doctrine Begin en question en Iran, vers un " wilsonisme botté »

CHAPITRE V : DISSUASION ET ESPIONNAGE

I

II : brouillard chimique à Ness-Ziona

III Jonathan Pollard n contentieux israélo-américain

CONCLUSION GENERALE

Bibliographie

Annexes

Tables des matières

"ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

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REMERCIEMENTS

accueilli au sein de son laboratoire afin de développer la présente thèse ainsi que de sa compréhension sur les problèmes rencontrés. Jean- le tremplin p déterminante. Sciences Sociales, pour son écoute et son aide. Je suis gré à Monsieur Ephraïm TETEILBAUM, responsable du Centre Hebraïca

de Toulouse, du Fond Juif Unifié pour Midi Pyrénées, pour son aide. Également, je tiens à

Ma universitaires) dont les témoignages ce sont révélés précieux. Bien entendu, des congratulations doivent être réservées aux personnes,

spécialistes et non spécialistes, qui volontairement ou à leurs insus, ont apporté à la

présente étude des renseignements particulièrement précieux.

Enfin, je remercie (IHEDN)

pour son aide financière, son soutien et son encadrement. Également, je suis gré à la British Librairy pour avoir mis à ma disposition une partie de son fond documentaire. "ISRAEL ET SA DISSUASION NON-CONVENTIONNELLE:HISTOIRE D'UN PARADOXE GEOPOLITIQUE (1948-2008)».

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TABLE DES ACRONYMES

ABM : Anti-Ballistic Missile

ADM: Armes de destruction massives

atomique

AP : Autorité Palestinienne

ACSW: Armed Conflict Short of War

ACRS: arm control and regional security

BAS : Bulletin of the Atomic Scientists

BASM: Bombe à sous-munitions

CABT Convention sur les armes

biologiques et à toxines

CAB ou BWC : Convention sur les armes

biologiques

CAC ou CWC: Convention sur les armes

chimiques

CEA: Commissariat à l'énergie atomique

CG: Conférence Générale

CIA : Central Intelligence Agency

CIAC :

armes chimiques

CPI : Cour pénal international

CPPNM: Convention on the physical

protection of nuclear material

CRIF : Conseil représentatif des

Institutions juives de France

CSNU: Conseil de sécurité de l'ONU

CTBT Comprehensive Test Ban Treaty ou

TICE : Traité d'interdiction complète des

essais nucléaires

DCRI : Direction centrale du

renseignement intérieur DOD

Défense

DOE

EAU: Émirats Arabes Unis

EDAN : États dotés de l'arme nucléaire

ENDAN : États non dotés de l'arme

nucléaire

EURATOM: European Atomic Energy

Community

GAO: General Accounting Office

Atomique

ICBM : Intercontinental ballistic missile

IDF: Israeli Defense Forces

IDS : Initiative de défense stratégique

IRB : Intermediate-range ballistic missile

ISA ou ASI : Agence Spatiale Israélienne

LIC : Low Intensity Conflit

Kt: kilotonne

MD : Missile Defense

Mt : Mégatonne

Moyen-Orient

Mgw: Mégawatt

MTCR : Régime de contrôle des

technologies propres aux missiles

NIS : Nouveau Shekel Israélien

NLW : non-lethal weapons

NMD : National Missile Defense

NPR Nuclear Posture Review

NSG : Nuclear Suppliers Group.

NYT: New York Times

OIAC: Organisation pour l'interdiction des

armes chimiques

ONU : Organisation des Nations unies

OTAN : Organisation du Traité de

PESC : Politique étrangère et de Sécurité commune

PSI : Proliferation Security Initiative

RCTM : Régime de contrôle de la

technologie relative aux missiles

R&D: Recherche et développement

RSA: République sud-africaine

SAM : surface-to-air missile

SLBM : Submarine-launched ballistic

missile

SLCM : Sea-launched cruise missile

SR: Service de Renseignement

SORT : Strategic Offensive Reduction

Treaty

SRBM : Short-range ballistic missile

START : Strategic Arms Reductions Treaty

SVR : Sluzhba Vneshneiy Razvedky

TMD : Theatre Missile Defense

TNP : Traité sur la non-prolifération des

armes nucléaires

TO : Territoires Occupés

UA : Uranium appauvri

UAV: Unmanned Aerial Vehicle ou drone.

UE : Union Européenne

USA: United States of America

UNSCOM: United Nations Special

Commission

URSS : Union des Républiques socialistes

soviétiques VGE

WMD : (Weapons of mass destruction) :

armes de destruction massive

ZEAN ou NWFZ : Zone exe

nucléaires

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7

PROLEGOMENE SUR UNE QUESTION D'ORIENT COMPLIQUEE

ISRAËL ET LA PROLIFERATION DANS LE GRAND MOYEN-ORIENT Le Grand Moyen-Orient, une région nucléarisée au service des grandes puissances Dans le domaine des Relations Internationales (RI), et ceux depuis les années 1950, la convergence de deux variables, Grand Moyen Orient anxiogènes et les plus passionnées. Le concept de Grand Moyen-Orient est forgé par le think-tank American Enterprise

Institute en février 2003. Ce zonage, très critiquée pour ces amalgames, proches en parties des

théories huntingtoniennes, inclut les pays de la Ligue Arabe, plus Israël, l'Iran, l'Afghanistan,

la Turquie et le Pakistan, et dans certains travaux parfois les pays de l'Asie Centrale. On nomme "armes de destructions massives» l'ensemble des armes conventionnelles chimiques,

bactériologiques, radiologiques et nucléaires (NRBC), généralement associées à leurs vecteurs

de dispersion et d'utilisation, en premier lieu les missiles balistiques. Le Grand Moyen Orient est agitée depuis des millénaires par des conflits armés pléthoriques, né de la confluence entre plusieurs civilisations. Dans ce Shatterbelt : (zone

ouverte à la compétition entre puissances) et Gateway (interface entre puissances), les grandes

puissances cherchent, surtout depuis deux siècles et le début de la seconde période de

colonisation, à contrôler ses détroits, son canal de Suez et ses réserves d'hydrocarbures (les

premières au monde). L'accès aux mers chaudes et la maîtrise des principales voies

commerciales vont expliquer et légitimer l'entretien de bases par les Britanniques, les

Français, les Italiens. Mais depuis 1945, la poudrière du Moyen-Orient s'est complexifiée avec le conflit israélo-palestinien, les rivalités entre les deux superpuissances de la Guerre

Froide (autour de l'Algérie, de la Libye, d'Israël, de la Syrie, de l'Egypte, de l'Iran et de l'Irak),

qui eux aussi installeront des points d'appuis, la présence encore réelle des intérêts des

anciennes puissances colonisatrices, et la prolifération des ADM, du terrorisme et de la

piraterie, entre autres.

Depuis l'entrée en vigueur du Traité de non-prolifération des armes nucléaires en 1970, la

communauté internationale (au premier rang duquel se trouve les Etats-Unis, leurs alliés, et les Organisations Internationales) , par le Hard Power et le Soft Power2, à ce qu'aucun

2 Le professeur américain Joseph Nye développe celui de Soft Power, que l'on pourrait expliquer comme suit, au

risque de trahir ses nuances: c'est la capacité d'un Etat ou d'une organisation à influencer le comportement d'un

autre acteur politique, renâclant à s'exécuter conformément aux intérêts du ou des premiers. Cette capacité

s'effectue à travers des moyens non armés comme par exemple des lois mémorielles. Cette "puissance par

cooptation» reposent sur des ressources intangibles telles que : la réputation positive d'un État, ses capacités de

communication, le degré d'ouverture de sa société, l'exemplarité de son comportement, son rayonnement

scientifique et technologique dans un sens large, et enfin son influence au sein des instances internationales, le

tout lui permettant poser ses choix à quiconque sans le recours à la force armée. NYE, Joseph, Bound to

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8 Etat ne l'enfreigne: frappes de complexe militaire (Irak et Syrie), blocus, neutralisation

d'ingénieurs (Iran), pressions diplomatiques (Libye), etc... Ces actions sont justifiées, aux

dires des gendarmes de la région, car la perspective de voir émerger de véritables puissances

atomiques en pleine possession de leurs moyens, risque, de par l'importance géopolitique de cet espace, à déclancher une réaction en chaîne, une crise de portée mondiale. Pour autant, et paradoxalement, l'arme nucléaire est aussi considérée comme un facteur stabilisateur, y compris par les Grandes puissances. Chacun des camps antagonistes, Ouest

contre Est au moins jusqu'en 1991, estime que nucléariser un allié le protégerait, à l'inverse de

la nucléarisation de l'adversaire, vue comme déstabilisatrice. Cela explique la prolifération

des programmes atomiques à finalités militaires, entamés par les Etats de la région: Israël

depuis 1948, l'Iran et l'Egypte depuis les années 1950, le Pakistan et l'Irak dès les années

1970, la Libye et l'Algérie à partir des années 1980, la Syrie à partir des années 1990, et

l'Arabie Saoudite (dit-on depuis les années 2000). Officiellement, il s'agit de sanctuariser des

territoires et développer une filière civile afin d'en faire profiter les économies respectives.

En conséquence, dès 1972, Crozier et Friedberg affirment que "nulle région au monde -Orient, zone d'incertitudes»3. En 1993, Samuel Huntington, érige cet espace au rang de " »4 après . En 1999, Jacques Attali soutient que sur les 44 États disposant des

capacités pour fabriquer la bombe ou la possédant déjà5, on comptait sept pays appartenant à

l'espace qui nous préoccupe: Algérie, Égypte, Libye, Iran, Israël, Pakistan, Turquie6, Syrie. En

2009, de nombreux États du Grand Moyen-Orient possèdent soit des ADM, soit les moyens

d'en acquérir à moyenne échéance, à partir d'infrastructures de recherche et de production

idoines. Ces dernières ont été construites grâce à des transferts de technologies et des aides

militaires et économiques extérieures (occidentales, chinoises, nord-coréennes ou russes), cet

espace constituant le premier marché de ventes d'armes. En effet, les principales puissances

veillent à ce que l'équilibre n'y soit rompu. L'exemple récent de la compétition entre les Etats-

Unis et la Chine sur la Syrie et l'Iran l'illustre pertinemment. Toutefois, certaines erreurs d'appréciations et fantasmes confère encore au risque réel de

prolifération, des craintes exagérées, exacerbées récemment par le paradigme de la guerre

Lead: The Changing Nature of American Power, New York, Basic Books, 1990, 308 pages.

3 Erhard FRIEDBERG et Michel CROZIER, L'acteur et le système , Les contraintes de l'action collective, 1972,

Poche, 2000.

4 Samuel HUNTINGTON, "The clash of civilisations? », Foreign Affairs, 1993.

5 Jacques ATTALI, , Fayard, 1995, p. 12.

6

armes nucléaires sous clés américaines. Certaines sont retirées à la suite de la crise des missiles de Cuba. Il y en

aurait toujours 90 à Incirlik en 2010. Aussi, le pays est de facto une puissance nucléaire militaire mais ne peut

bien entendu les déployer de son propre chef. National Resources Defense Council, février 2005, Nuclear

Weapons in Europe.

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9 contre le terrorisme et l'instrumentalisation des capacités supposées des Rogues States7. Nous entrons ici dans le domaine des préjugés relevant du mainstream, de l'approche doxique, ici

l'idée que la prolifération au Moyen-Orient est un phénomène relativement neuf,

potentiellement capable d'affecter l'équilibre de la région et de menacer les démocraties

occidentales8. Ainsi, en octobre 2003, l'AIEA s'aperçoit que le programme libyen n'est qu'embryonnaire, sans atteindre le st avait jamais eu. Les potentialités supposées de Bagdad avaient pourtant légitimé disaient-on, la sécurité du Grand Moyen-Orient et de l'Europe. Il s'agissait bien entendu d'un casus belli officiel, nonobstant les objectifs officieux facilement identifiables. Depuis 2003,

malgré la cacophonie des rapports contradictoires sur le cas iranien, les tensions se sont

cristallisées à nouveau, après que l'Irak ait été désarmé par la force. L'Iran est sommé de se

conformer au TNP9 et d'abandonner toutes velléités de développer un programme militaire,

que le traité proscrit, à moins de l'avoir mener à bien avant 1970. Et dans le fil de ce

continuum parfois plus médiatique que réel, plusieurs experts prédisent en Cassandre une confrontation nucléaire entre Israël et l'Iran10.

Alors que les médias se focalisent sur la prolifération nucléaire sur des États " dit venus

tardivement » dans le club très fermé des États nucléaires, d'autres proliférants ne suscitent

pas la même approche. On élude le sujet ou l'on abuse du conditionnel. Et pourtant, deux

bien existants : Israël et le Pakistan. Aucun n'a ratifié le TNP. Néanmoins, depuis les essais de

mai 1998, le Pakistan est reconnu officiellement comme possédant la bombe nucléaire, ce qui

7 La menace que faisait peser du mal (1982) sur le monde libre est remplacée en 1994, par celle

Anthony Lake, conseiller de Clinton, appelait les Backlash States ou Rogue States (Syrie,

biochimiques par les États voyous contre les USA et leurs alliées dont Israël, et emploie la notion plus nuancée

de States of concern. Les néoconservateurs David Frum et Michaël Gherson, inventent le terme en

ssion de postes avancés de la tyrannie, pays hostiles possédant

des capacités NBC et balistiques (Corée du Nord et Iran), auxquels se rajoutent ceux qui en sont dépourvus mais

dangereux idéologiquement: Biélorussie, Zimbabwe et Birmanie. A cela se greffent des pays " préoccupants »

pays soutenant le terrorisme ou de pays concernés par le terrorisme: Cuba, Iran, Soudan, Syrie, Nigeria,

Pakistan, Yémen, Afghanistan, Libye, Algérie, Irak, Liban, Arabie Saoudite, et Somalie.

8 Raymond BOUDON, L, Fayard, 1986,.

9 Le 29 juillet 1957 voit l'entrée en vigueur de l'AIEA après sa création le 23 octobre 1956, statut adopté par 81

Etats. 26 Etats ratifie le statut. Le statut rend l'AIEA responsable du contrôle de la bonne application de la

sécurité et de la protection des personnes ainsi que du transfert des technologies nucléaires. En outre, au lieu

Le 1er janvier 1968, 43 pays signe le (Chine et France s'abstiennent) traité de non-prolifération des armes

nucléaires appliqué dès le 5 mars 1970. L'AIEA devient le responsable de la surveillance de la bonne application

du traité, pour 25 ans. Le 19 juin 1968, la résolution 255 indique que les cinq Etats dotés d'armes nucléaires

(EDAN) devront assurer une garantie positive de sécurité, c'est-à-dire protéger les autres Etats d'une agression

nucléaire en échange de leurs renoncements aux technologies non-conventionnels.

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10

n'est pas encore clairement le cas d'Israël. Et c'est notamment la raison pour laquelle il

convient d'effectuer des recherches sur les potentialités dissuasives non-conventionnelles de l'Etat hébreu. ARMES DE DESTRUCTION MASSIVES ET DISSUASION, DES CONCEPTS A GEOMETRIE VARIABLE L'expression " armes de destruction massive » est utilisée dès 1937 mais ne désignaient alors que des bombardements aériens massifs à l'aide de charges explosives conventionnelles. L'URSS d'alors répand ce concept pour condamner l'action des franquistes sur Guernica. Aujourd'hui, la définition recouvre toutes les armes capables d'un haut niveau de destruction

humaine, végétale ou matérielle. Toutefois, un bombardement aérien conventionnel peut faire

s raids sur Dresde et Tokyo en 1945 causeront L'emploi du terme est très politique. En effet, les ADM sont généralement présentées comme les armes NRBC des dictatures et des groupes terroristes. A l'inverse, ces mêmes

armes, intégrées dans les arsenaux des démocraties, deviennent des armes de "dissuasion». En

filigrane, le potentiel NRBC de l'ennemi est dépeint comme agressif, alors que la dissuasion

des démocraties ne peut-être que défensif. Or, le premier pays au monde ayant osé employer

l'arme atomique est une démocratie, les Etats-Unis, contre le Japon, en août 1945. Il est vrai

que l'empire allemand du IIème Reich, fut le premier semble t-il à employer les gaz de

combat pendant la Première guerre mondiale. Mais les Britanniques répandirent des

couvertures empoisonnées pour décimer des populations autochtones aux Amériques, au

XVIIIème siècle. Et l'on pourrait remonter davantage sans déterminer précisément lesquels des

"démocraties»ou des "dictatures» eurent la responsabilités du premier emploi d'ADM. Les ADM concernent d'abord les substances chimiques et bactériologiques. Les armes chimiques rassemblent les gaz de combat tel que le sarin, le tabun, l'ypérite, le VX, mais aussi les défoliants, les poisons. Les armes bactériologiques (ou biologique selon la terminologie

scientifique anglo-saxone), se réfèrent aux toxines, aux bactéries, au virus, cultivées à partir

de souches existantes mais parfois créées par hybridation à des fins militaires. Ce sont des

préparations vurilentes de bactéries pathogènes que l'on classe en douze classes, et que les

militaires appellent dans leur jargon les "12 salopards». Ces derniers rassemblent la catégorie

A (variole, pestes, anthrax, toxines botuliques, fièvres virales hémorragiques, tularémie); la

catégorie B (ricine, bruxellose, fièvre du queensland, gangrène gazeuse, morve et entérotoxine

B staphylococcique)11.

Pendant la Première guerre mondiale et durant la Guerre Froide, plusieurs Etats,

10 Bruno Tertrais, la prochaine guerre, 2009.

11 Patrick BERCHE, , Robert Laffont,

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11 démocraties comme dictatures, utilisent des armes chimiques: L'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni entre 1915 et 1918, la France et l'Espagne pendant la Guerre du Rif dans

les années 1920, l'Italie en Ethiopie dans les années 1930, l'Egypte contre le Yémen dans les

années 1960, l'Iran et l'Irak dans les années 1980. Mais les Etats-Unis, avec l'agent orange au

Vietnam et les bombes au phosphore ne les ont jamais assimilées à des armes chimiques. Les

armes bactériologiques génèrent quant à elles des rumeurs d'emplois très fréquentes, les

Soviétiques et les Chinois accusent les Etats-Unis des les avoir répandues durant la guerre de Corée. Washington accuse ensuite Moscou d'en user en Afghanistan. Les Etats arabesquotesdbs_dbs27.pdfusesText_33
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