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Lexil dans Les Regrets de - du Bellay

souffrance psychologique aura également pour objet de signaler l'évolution thématique de cette première partie des Regrets. Dès l'épître dédicatoire A Monsieur 



Du Bellay Les regrets

Commentaire du sonnet XXXII



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Les Regrets est un recueil de poèmes écrit pendant le voyage de Joachim Du. Bellay à Rome où il est parti avec son oncle cardinal.



RESUME – LES REGRETS JOACHIM DU BELLAY (1558)

Les Regrets est un recueil de poèmes écrits par Joachim du Bellay durant son séjour en Italie. (entre 1553 et 1557). Ces poèmes retracent son parcours et 



La “dispositio” dans Les Regrets de Du Bellay

Les Regrets of Du Bellay were composed in the following order: from the so-called “liminaires” sonnets to elegy and satire finishing with some.



Lhomme et le poè?te des regrets

Bellay situe ses Regrets dans un decor spatial et tem- porel bien defini 1 harmonieux • Les groupes de sonnets que l'analyse peut.



: un motif ciceronien dans Les Regrets de Du Bellay

Regrets de Joachim Du Bellay » Du Bellay : autour des Antiquitez de Rome et éloquence que l'analyse des sonnets 129



Expl - Las où est maintenant

Les Regrets (1558). I) Introduction. - Situation générale : Notre poète est à Rome où en 1553 il a suivi son cousin



Cours sur lesthétique et le rire

18 mars 2020 Du Bellay Les regrets

Objet d'étude :

Ecriture poétique et quête du

sens, du Moyen Âge à nos jours la pléiade et le renouvellement de la poésie

Texte ཰

DU BELLAY "Las, où est maintenant..."Les Regrets (1558)

I) Introduction

- Situation générale : Notre poète est à Rome, où en 1553 il a suivi son cousin, le cardinal Jean Du

Bellay, dans ses missions diplomatiques.

Il a la charge d'intendant : il règle les dépenses et négocie avec les banquiers (le cardinal mène grand

train et Du Bellay a en charge la lourde organisation d'un somptueux palais : pages, laquais, cuisiniers,

secrétaires et gentilshommes, il a plus de cent personnes à nourrir chaque jour...). Du Bellay a donc

participé à la vie romaine, troublée à l'époque par les rivalités entre Espagnols et Français.

Mais le poète n'est pas exténué par son travail au point de voir tarie toute son inspiration : il n'a pas

renoncé à son métier de poète et il prépare patiemment son retour en France (sa "rentrée littéraire" en

quelque sorte). Ainsi, lorsqu'il reviendra de son "exil", en 1558, il publiera 3 recueils, de tonalités bien différentes :

- Les Jeux rustiques, "oeuvre de récréation" nous dit Du Bellay, faite de poèmes gais et familiers

- Les Antiquités de Rome, où il exprime à la fois son admiration pour la splendeur passée de l'Empire Romain

et sa mélancolie devant la désolation présente et le délabrement des monuments

anciens. Il inaugurait ainsi la "poésie des ruines" dans la littérature française, mêlant

rêverie politique sur le despotisme et méditation morale sur le déclin des oeuvres humaines et la vanité de toute chose. - Les Regrets, qui disent la contradiction entre le réel et l'idéal, et qui mêlent l'éloge (hommage à la cour de France), la satire (critique de la cour pontificale) et l'élégie (plainte sur sa situation personnelle).

Dans ce recueil de 191 sonnets, Du Bellay adopte un ton nouveau à l'époque : moins de mythologie et plus d'émotion

personnelle. Il demande à ses vers une consolation de sa déception : il est en effet déçu par sa fonction ("Je suis né

pour la Muse, on me fait mesnager" (sonnet 39), il est aussi déçu par l'atmosphère de la cour pontificale où règnent

hypocrisie et ambition (chez les cardinaux comme chez les courtisans), enfin il souffre d'être éloigné de Paris où

s'illustrent ses amis poètes, et en particulier Ronsard.

- Situation particulière : le sonnet Las, où est maintenant... est le 6° sonnet du recueil, et le premier qui réponde

pleinement au titre. Ce que regrette ici Du Bellay est particulièrement grave pour un poète : il estime en effet que son

inspiration est tarie, et qu'il a perdu le goût et la capacité même d'écrire...

II) LectureIII) Plan

Toute la force du sonnet se trouve dans l'opposition entre le "hier" (qui appelle le regret d'un passé lumineux, ce que

nous examinerons dans une première partie) et le "aujourd'hui" (qui suscite l'amertume d'un présent douloureux, ce

que nous verrons dans notre deuxième partie).

IV) Explication

A) Le regret d'un passé lumineux

Le poète regrette amèrement un passé qu'il considère comme révolu, c'est-à-dire comme définitivement écoulé, terminé.

Dès l'entrée du poème, le ton est donné par le mot "Las" (= "hélas"), expression de la plainte par excellence, qui va

marquer de son empreinte tout le sonnet.

1) Le poète regrette avant tout sa confiance en lui, qui lui donnait audace et aplomb

- ce mépris de Fortune (v.1) : la Fortune est la déesse du hasard et surtout de la chance, que le poète pouvait se permettre de mépriser, c'est-à-dire de considérer comme indigne d'attention car il croyait en son propre génie et avait l'assurance de celui qui se sait doué. - ce coeur vainqueur (v.2) : l'écho sonore coeur/-queur a un caractère orgueilleux, quasi arrogant, qui marque la volonté (et la capacité) de renverser les obstacles, tous les obstacles, si l'on en croit l'hyperbole "de toute adversité".

On se rappellera l'agressivité dont Du Bellay et Ronsard faisaient preuve envers ceux qui osaient les critiquer, du temps

où, jeunes loups sûrs d'eux-mêmes, ils écrivaient leur manifeste Défense et Illustration de la Langue française (voir texte

compl.)

2) Le poète regrette ses anciennes ambitions, c'est-à-dire le souci qu'il avait de la postérité de son nom, cette volonté de

laisser une trace de lui parmi les générations futures grâce à la qualité de son oeuvre, ce qu'il appelle cet honnête désir

de l'immortalité.

- Le mot "honnête" a ici le sens fort de "glorieux, noble, illustre". Car c'est faire preuve de noblesse d'âme que

d'avoir la préoccupation de couvrir son nom de gloire et de vouloir rester éternellement présent dans la mémoire des

hommes. Dans la société aristocratique du XVI° siècle, ce souci de la renommée est considéré comme éminemment

honorable et prestigieux.

- On observe que le mot "adversité" rime avec "immortalité", comme si c'était l'espérance de l'immortalité qui

donnait de la force et du courage au poète, comme si la certitude qu'il allait être connu des générations futures le rendait

capable d'affronter les situations difficiles, quelles qu'elles soient (toute adversité). On reconnaît là l'enthousiasme et

l'optimisme des humanistes face à la connaissance et la création.

3) Enfin et surtout le poète regrette son inspiration perdue

- cette honnête flamme : le mot "honnête", que Du Bellay ne craint pas de répéter tant la notion de noblesse lui

paraît importante, qualifie cette fois la flamme de l'inspiration, c'est-à-dire cette étincelle créative que l'artiste du XVI°

siècle se plaît à dire d'origine divine, cet état de conscience particulier dans lequel la personne du poète se trouve mise

entre parenthèses, au profit d'une puissance qui le dépasse.

Dans cette conception platonicienne de l'inspiration, le poète se laisse traverser par le souffle de l'Esprit, et c'est alors

qu'il abonde d'idées, de formes ou d'images. Sans cette inspiration d'origine divine, le poète ne peut rien créer de

réelle valeur : en effet c'est la richesse de l'inspiration qui sépare le talent du génie. D'ailleurs Platon met en rapport

l'art du devin qui rend ses oracles (comme la Pythie à Delphes qui entrait en transes avant d'énoncer ses prédictions),

et l'art du poète, comme si l'artiste, durant l'inspiration, était au fond seulement un canal, un instrument qui se laisserait

jouer par l'élément divin.

- Du Bellay ajoute que c'est une flamme au peuple non commune, car il estime, comme tous les poètes de son

temps, que la fréquentation des Muses place le poète au-dessus du commun des mortels : l'inspiration est un privilège

accordé à de rares humains, et faire partie des heureux élus est un grand titre de gloire. Cette conception aristocratique

de la poésie ("aristoï" = les meilleurs) situe le poète comme un intermédiaire entre les hommes et les dieux.

- Tout le deuxième quatrain est consacré à cette inspiration céleste en un tableau évocateur de l'harmonie qui

existait autrefois entre le poète et les Muses :

★ douceur des allitérations en [s] et [z] qui font comme glisser les syllabes les unes sur les autres, évoquant

un mouvement continu, sans saccades, tout en harmonie

Où sont ces doux plaisirs qu'au soir sous la nuit brune, reprises en écho aux vers suivants (Les

Muses, dessus, danser)

★ grande régularité du rythme (le rythme 2/4 est répété 4 fois en 2 vers), évoquant la confiance, la paix ; un

rythme doublé de 2 enjambements qui assouplissent le cadre du vers et expriment la liberté, l'insouciance.

★ utilisation de l'imparfait, exprimant l'habitude, mais aussi la calme durée d'une scène comme suspendue

dans le temps

TRANSITION :

Mais le coeur vainqueur, l'honnête flamme, la conduite des Muses, tout ce qui définissait sa condition de poète appartient désormais au

passé, et le contraste est total avec sa situation présente.

B) L'amertume d'un présent douloureux

1) Un contraste sensible dans la structure générale du sonnet

- En effet, les Quatrains retracent le "avant" (c'est-à-dire l'époque heureuse où le poète avait confiance en lui),

tandis que les Tercets évoquent le "maintenant" (c'est-à-dire le temps de la perte de l'inspiration), le passage d'un thème

à l'autre étant fortement marqué par la longueur de l'adverbe "Maintenant". - Cette opposition dans les thèmes se double d'une opposition dans la modalité des phrases : ★ modalité interrogative des Quatrains peuplés de questions angoissées où est ce mépris / Où est ce coeur, ce désir, cette flamme / Où sont ces plaisirs ★ et modalité affirmative des Tercets envahis de réponses pleines d'amertume la Fortune est maîtresse, mon coeur est serf, je n'ai plus de souci, je ne l'ai plus, les Muses !!s'enfuient !2) Un contraste sensible dans le détail des idées (et jusque dans leur ordre même)

★ la Fortune est maîtresse de moi répond à mépris de Fortune : non seulement "Fortune" est devenu Sujet du

Verbe (alors qu'elle n'était qu'un simple Complément du Nom "mépris" au vers 1), ce qui figure que c'est

maintenant elle qui dirige, mais en plus le rythme n'est plus le même : retour au cadre strict du vers, qui oublie

les libres enjambements du 2° Quatrain, et régularité implacable d'un rythme en 3/3/3/3 qui suggère

l'inexorable assujettissement du poète à des événements qu'il subit comme un automate.

★ mon coeur est serf répond à ce coeur vainqueur du vers 2 : le mot serf est doublement marqué, par

l'enjambement qui fait attendre le mot du fait de la pause de la fin du vers précédent, et par le changement

soudain du rythme 3/3/3/3 en 2/4.

★ de la postérité je n'ai plus de souci s'oppose à cet honnête désir de l'immortalité du vers 3, de même que

Cette divine ardeur, je ne l'ai plus contraste avec cette honnête flamme du vers 4 : "De la postérité" et "Cette

divine ardeur" sont projetés en début de vers par des inversions, ce qui permet d'opposer fortement un

hémistiche à l'autre (l'élan d'un premier hémistiche positif est brisé par un deuxième hémistiche négatif) et de

figurer un élan brisé. La césure est ici admirablement utilisée pour figurer l'espoir qui retombe, l'impression que

le poète ne peut plus monter jusqu'aux dieux par son génie, qu'il reste comme enlisé dans la matière...

★ enfin Et les Muses de moi, comme étranges, s'enfuient répond, A LUI TOUT SEUL, à tout le 2° Quatrain : en

un seul vers, tout est résumé. Là encore, la perfection formelle est au rendez-vous : introduit par "Et", qui porte

un léger effet d'attente, ce dernier vers a une valeur conclusive (la chute) qui souligne l'essentiel : la

disparition de ce qui définissait la condition de poète, son inspiration (les Muses s'enfuient). On notera

l'inversion du complément "de moi" (au lieu de "les Muses s'enfuient de moi"), ce qui permet de rapprocher

dans une ironie douloureuse les mots Muses et moi, alors que tout le poème raconte au contraire leur

séparation. Enfin la parfaite régularité du rythme 3/3/3/3 figure la descente inexorable, que rien ne peut

entraver, marche par marche, vers le désespoir.

On constate à quel point les Tercets sont en écho avec les Quatrains, et jusque dans l'ordre des évocations. Cette

grande rigueur de construction, cette précision dans la reprise des thèmes, ce parallélisme minutieux ont un sens : ils

figurent le caractère complet et total de la déchéance : de quelque côté que se tourne le poète, rien n'échappe à la

débâcle. Le poète était jadis conducteur des Muses, comme... Apollon Apollon, dieu des arts, inspirateur des musiciens et des poètes. On le représentait couronné de lauriers et la lyre à la main, la lyre étant l'instrument dont s'accompagne le poète dans l'Antiquité, et conduisant les Muses, elles-mêmes déesses de l'inspiration. Aujourd'hui, bien loin de conduire les Muses, il les fait fuir... Et le sonnet se termine sur la rime féminine "s'enfuient", évoquant la disparition furtive des déesses.

V) Conclusion

-Un poème tout en oppositions, à l'image de son thème principal opposant passé et présent, réussite et échec, bonheur

et désespoir

-Un poème paradoxal, puisque la perte de la capacité poétique est devenue le sujet même d'une nouvelle création. Et

c'est au moment où le poète touche le fond du découragement qu'il rencontre sa meilleure inspiration

-Un poème nostalgique, en correspondance étroite avec le titre du recueil, Les Regrets

-Un poème humaniste, où apparaissent plusieurs éléments de la conception de la poésie chez les poètes de la Pléiade :

évocation de muses, aristocratisme, inspiration divine, désir d'immortalité.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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