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Fourrages (2004) 180, 467-481

GRENOUILLE : une méthode

pour gérer les ressources alimentaires pour des ovins sur milieux embroussaillés

C. Agreil, M. Meuret, M.Vincent

Il est possible de raisonner le pâturage ovin afin de tirer un bon pro- fit alimentaire des milieux embroussaillés... à condition de ne pas avoir éliminé préalablement les broussailles comestibles. Ces der- nières se révèlent souvent indispensables à la stabilisation d'une ingestion quotidienne importante.

RÉSUMÉ

Des politiques publiques incitent à faire pâturer les troupeaux afin de conserver la biodiversité, notamment en limitant l'embroussaillement. Après analyse critique des recommandations pour la gestion des milieux embrous- saillés, des observations in situ ont été menées sur le comportement ali- mentaire de troupeaux de brebis conduits en parcs et habitués à fréquenter de tels milieux.Les brebis apprécient une certaine forme de "biodiversité ali- mentaire" : celle qui leur permet, tout en ayant un fort impact dans les parcs, de stabiliser leur ingestion quotidienne à des niveaux importants par un usage régulier, en cours de repas, des broussailles permettant de grosses prises alimentaires. Nous proposons un outil d'aide à la décision permettant à un éleveur de reconnaître et ajuster dans ses parcs toutes les ressources alimentaires utiles à son troupeau.Le "point de vue" des brebis invite à réha- biliter les milieux embroussaillés, encore injustement décriés en élevage. 467

MOTS CLES

Aide ˆ la dŽcision, biodiversitŽ, comportement alimentaire, gestion des parcours, gestion du

p‰turage, gestion du territoire, mesure agri-environnementale, mŽthode, ovin, pastoralisme, zone

mŽditerranŽenne.

KEY-WORDS

Aid to decision, biodiversity, farm environmental measures, feeding behaviour, grazing mana- gement, land management, Mediterranean region, method, pastoralism, range management, sheep.

AUTEURS

cedex 9, agreil@avignon.inra.fr

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D es politiques agro-environnementales et environnementales incitent les éleveurs à faire pâturer leurs troupeaux sur d'an- ciennes prairies, pelouses, landes et sous-bois. Sur ces milieux, un excès d'embroussaillement peut nuire à la biodiversité. Il ne s'agit toutefois pas de transformer ces espaces en prairies, mais de créer et entretenir des "mosaïques" de couverts, où la présence de plu- sieurs strates de végétation est jugée favorable aux habitats des espèces à protéger (B ARBAULT, 1995 ; ALPHANDÉRYet BILLAUD, 1996 ; DE

VRIESet al., 1998).

Bon nombre d'éleveurs demeurent pourtant réticents à devoir conserver une part de broussailles sur des parcelles. Ils ont implicite- ment à l'esprit le modèle "vache laitière" en prairie et considèrent que tout ce qui n'est pas de l'herbe de qualité peut être assimilé à "des indésirables". Ceci peut se comprendre, du fait de la rareté des connaissances portant sur les espaces pastoraux hétérogènes et aux dynamiques pluriannuelles. En conséquence de quoi, la plupart des éleveurs restent enclins à manier sur leurs parcelles les gyro- broyeurs, pulvérisateurs de phytocides, ou le feu, afin de "tenir propre" des nappes d'herbe dans un état le plus homogène possible (C

HABERT

et al., 1998 ; TCHAKÉRIAN, 2004). Or, les politiques de conservation de la biodiversitéles convient en quelque sorte plutôt à cultiver "du sale", du confus, de l'aléatoire. Il y a donc incompréhension, et difficulté d'action, à propos des broussailles. Pour la plupart des éleveurs, ce sont des envahis- seurs à éradiquer, de valeur alimentaire inconnue et qui témoignent aussi d'un "laisser-aller" professionnel ; pour les naturalistes, c'est une composante indispensable aux habitats d'espèces, à la fonction- nalité écologique des milieux et des paysages. Désireux de favoriser le dialogue, nous avons engagé un travail de recherche partant de l'analyse des recommandations vis-à-vis de la gestion des milieux embroussaillés. Menant ensuite des observations très fines du comportement alimentaire de troupeaux de brebis conduits sur ces milieux, nous proposons aujourd'hui un outil d'aide

à la décision : la méthode GRENOUILLE (A

GREIL, 2003).

Cette méthode permet à un éleveur ovin de reconnaître dans ses parcs toutes les ressources alimentaires utiles à son troupeau. Avec cette façon de voir et de faire, les broussailles comestibles et les herbes pailleuses regagnent en intérêt pour l'alimentation. En s'inspirant du "point de vue" des brebis, de leur motivation alimentaire, on com- prend que des végétaux souvent qualifiés d'indésirables sont en réalité des ressources appréciables. Ils contribuent en effet beau- coup à stabiliser les niveaux d'ingestion quotidiens à des niveaux importants, alors que pourtant les parcs sont "raclés" le mieux pos- sible à chaque reprise, comme c'est généralement la consigne dans les contrats agro-environnementaux.

1. L'état d'esprit actuel des cahiers des charges

Notre analyse a porté sur des cahiers des charges Article 19 (1985), des MAE et OLAE (1992), de la Directive Habitats et du réseau 468

C. Agreil et al.

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de sites Natura 2000 (1992) jusqu'aux CTE (1999) et PHAE (2003). Nous avons également intégré les apports des ouvrages pastoraux de référence, du côté naturaliste et du côté élevage (par exemple, L

ECOMTE

et al., 1995 ; DAGETet GODRON, 1995 ; Institut de l'élevage, 1999), en complétant par des enquêtes directes auprès de certains rédacteurs (A

GREIL, 2003).

? Le troupeau : un moyen complémentaire aux engins Dans la plupart des situations, le pâturage sur milieux embrous- saillés est associé à des interventions mécaniques, ces dernières étant qualifiées d'"interventions complémentaires". Mais c'est en réalité le pâturage qui est conçu comme moyen complémentaire, car il est presque systématiquement recommandé de pratiquer une "ouverture préalable mécanique ou manuelle" en première année, avec éventuelle- ment une nouvelle "élimination des refus" les années suivantes. Ce recours aux engins conduit à des interventions généralement lourdes, brutales, coûteuses et peu respectueuses du milieu naturel. Il est aussi question de faire pâturer afin de "rabattre[la végéta- tion]de façon homogène". On raisonne donc toujours comme en prairies. Toutefois, des naturalistes constatent qu'il est impossible de faire brouter contre nature, c'est-à-dire de façon homogène, une végé- tation très diversifiée, et cela y compris dans le cas d'un chargement important (P

RADALIE, 2002 ; MÜLLERet al., 2002).

Egalement, des réseaux pastoraux du sud de la France, ayant pris à bras le corps depuis plusieurs années la question de l'usage des parcours, aboutissent aujourd'hui à proposer des modes d'utilisation qui reconnaissent des catégories d'herbe et de milieux où les brous- sailles ont toute leur place et ne sont plus à éliminer trop unilatérale- ment (Cerpam, 1996 ; G

UÉRINet al., 2001).

? Le chargement, faute de mieux Il existe également aujourd'hui des troupeaux acquis et gérés par des gestionnaires de milieux naturels. Habitués à observer la faune, ces derniers ont pris le temps d'observer aussi leurs troupeaux, ce qui les conduit à formuler des recommandations très pragmatiques (D UPIEUX, 1998) : "Gardez à l'esprit que la consommation d'une plante donnée par un herbivore donné dépend non seulement de son stade phénologique et de sa place relative en termes d'abondance et d'appé- tence dans l'ensemble des communautés végétales soumises au pâtu- rage, mais aussi des habitudes alimentaires de l'animal issues de son apprentissage [...]. N'hésitez pas à consulter les références agricoles de votre région, même s'il faut la plupart du temps les adapter. Interrogez des gestionnaires de sites voisins et constituez vos propres références issues de votre expérience [...]." Mais que faire des observations empiriques ? Cette question n'est pas résolue par les naturalistes car, suite aux mises en garde pragma- 469
Gérer les ressources alimentaires sur milieux embroussaillés avec GRENOUILLE

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tiques, c'est à nouveau le "chargement au pâturage" (en UGB/ha) qu'ils préconisent faute de mieux. Les réseaux pastoraux ont abouti quant à eux à proposer des enchaînements saisonnalisés de pressions de pâturage (appréciées par le niveau d'utilisation de l'herbe en sortie du parc) selon les types de végétation (G UÉRINet GAUTIER, 2004). Une série de nombreuses fiches techniques est formalisée pour chaque type de végétation (Institut de l'Elevage, 1999), ce qui pose encore souvent problème en matière d'ap- plication car la plupart des parcs comprennent plusieurs types de végétation (par exemple : "pelouse productive", "lande de qualité médiocre", "bois de résineux"... ) (L

ÉGERet al., 1996).

2. Le "point de vue" des brebis

Notre méthode d'observation de la totalité des prises alimen- taires, ou bouchées, réalisées par des brebis au cours des repas et des journées passées en parc (A

GREILet MEURET, 2004) nous permet d'esti-

mer avec une grande précision les quantités et qualités nutritives ingé- rées, y compris sur milieux très diversifiés. Nos observations ont été menées dans des élevages, sur 3 lots de brebis adultes et non suitées (A GREIL, 2003). Ces trois lots étaient de races Mérinos, Ile-de-France et Préalpes. Les brebis étaient conduites en parcs sur des milieux ana- logues depuis leur plus jeune âge et ne recevaient, hors période d'al- laitement, aucune complémentation, mis à part l'eau et les minéraux. Les milieux et leurs périodes d'utilisation étaient ceux habituellement choisis par les éleveurs ; dans la 1 re exploitation : en été, sur pelouses calcaires embroussaillées dans les Baronnies de la Drôme ; dans la seconde : en début de printemps, sur landes à genêt purgatif sur sub- strat volcanique en Ardèche ; dans la troisième exploitation : en début de printemps, sur un pré associé à un coteau calcaire très embrous- saillé dans le Diois. ? Des quantités ingérées importantes et stables entre les jours Malgré la diminution apparemment importante du disponible au cours de la période d'utilisation de chacun des parcs, notamment de la hauteur d'herbe (passant selon les cas de 15 à 10 cm à moins de 4 à

2 cm, mesurée au stick), les brebis ont réussi à stabiliser leur niveau

d'ingestion lorsqu'elles disposaient en permanence d'une mosaïque de couverts diversifiés, comportant à la fois des herbes et des brous- sailles. Qui plus est, ce niveau d'ingestion est très élevépour des brebis adultes à l'entretien (76,6 ± 13, MS Ingérée/kg PV 0,75 ), au regard de la valeur nutritive des régimes (digestibilité de la matière organique voisine de 50% seulement). Il est supérieur aux prévisions tirées des références en matière d'ingestibilité pour les ovins nourris à l'auge avec des fourrages verts de qualité(dactyle, ray- grass et luzerne ; D

ULPHYet al., 1999).

Des espèces souvent qualifiées de "mauvaises fourragères" contribuent donc fortement aux régimes quotidiens, simultanément à 470

C. Agreil et al.

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de "bonnes fourragères". Par exemple, dans le cas du pâturage d'été en parc durant 15 jours sur pelouses calcaires embroussaillées (figure 1), le genêt cendré (Genista cineraD.C.) est consommé en abondance dès le premier jour, et le brachypode penné (Brachypodium pinnatumL.) est consommé dès le 3 e jour, alors qu'il reste encore du brome érigé (Bromus erectusHudson) en abondance. Dans ces situations de très forte diversité de l'offre disponible, où il n'est pas rare de relever plus de 30 espèces consommées par jour, les brebisapprécient de se constituer quotidiennement des mélanges très composites. Elles ne suivent pas la hiérarchie des valeurs généralement attribuées aux plantes par la méthode de diagnostic dite de la "Valeur Pastorale" (D AGETet POISSONET, 1972), aujourd'hui encore couramment utilisée par les gestionnaires de milieux naturels et les pastoralistes. ? Une gamme très étendue de valeurs nutritives des prises alimentaires En milieux embroussaillés, la gamme de valeurs nutritives des prises alimentaires réalisées par les brebis est exceptionnellement grande, y compris dans des parcs de quelques hectares seulement. Cette gamme est présentée à la figure 2a, dans le cas des 3 situations 471
Gérer les ressources alimentaires sur milieux embroussaillés avec GRENOUILLE

Fourrages (2004) 180, 467-481

FIGURE1 :Evolution au

cours des jours du niveau de l'ingestion et de sa composition spé- cifique dans le cas d'une brebis conduite en troupeau dans unquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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