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Haute École Pédagogique Vaud
Master en enseignement secondaire II
Mémoire professionnel :
Autour des projections orthogonales
de l"icosaèdre et du dodécaèdre réguliersRédaction du mémoire :
François Margot
Gavin Seal
Mémoire soutenu en :
Juin 2016
Co-directeurs du mémoire :
Michel Deruaz
Thierry Dias
Projet 11 juin 2016
Table des matières
1 Introduction 3
2 Préliminaires 3
3 Projection orthogonale de l"icosaèdre posé 5
3.1 Approche géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53.1.1 Construction exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53.1.2 Construction approximative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
73.2 Approche trigonométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
93.2.1 Construction exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
93.2.2 Construction approximative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
114 Projection orthogonale du dodécaèdre suspendu 12
4.1 Approche géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
124.1.1 Construction exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
124.1.2 Construction approximative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
144.2 Approche trigonométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
184.2.1 Construction exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
184.2.2 Construction approximative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
215 Exercices 24
2Projet 11 juin 2016
1 Introduction
Les solides de Platon, soit les solides convexes réguliers (solide convexe dont toutes les facessont identiques et régulières), sont : le tétraèdre (4 sommets, 4 faces triangulaires), le cube
(8 sommets, 6 faces carrées, l"octogone (8 sommets, 8 faces triangulaires), l"icosaèdre (12 som-
mets, 20 faces triangulaires) et le dodécaèdre (20 sommets, 12 faces pentagonales).Notre projet se concentre sur deux de ces solides, l"icosaèdre et le dodécaèdre, et poursuit deux
buts spécifiques. Le premier est d"étudier l"exactitude de constructions de certaines projections
orthogonales de l"icosaèdre et du dodécaèdre que l"on peut trouver sur internet, et qui nous ont
été transmises par Thierry Dias. Le second est de proposer des exercices pouvant tirer parti des
constructions exactes des projections orthogonales, et de suggérer des pistes pour le développe-
ment d"exercices de manipulation réelle de ces polyèdres en trois dimensions.Le document est organisé de la manière suivante. La Section 2 présentes quelques préliminaires
et conventions utilisées dans le reste du texte. La Section 3 étudie la construction de la pro-
jection orthogonale de l"icosaèdre sur un plan. On y montre qu"une construction particulièreest inexacte de deux manières différentes : par la géométrie descriptive dans la Section 3.1, et
par la trigonométrie dans la Section 3.2. À la fin de chacune des Sections 3.1.1 et 3.2.1, une marche-à-suivre pour la construction exacte à la règle et au compas est proposée.La structure de la Section 4 est similaire pour l"étude de la construction de la projection ortho-
gonale du dodécaèdre sur un plan. On y montre qu"une construction particulière est inexacte de
deux manières différentes : géométriquement dans la Section 4.1, et trigonométriquement dans
la Section 4.2). Une constructions exacte à la règle et au compas est aussi proposée à la fin des
Sections 4.1.1 et 4.2.1.
Finalement, une série d"exercices est développée dans la Section 5.2 Préliminaires
Terminologie.Les solides considérés ici sont tous des polytopes convexes dansR3. On utilise les termes usuels de sommets, arêtes, et faces pour les faces de dimension 0, 1, et 2 respective- ment. Le plan de la feuille est le plan sur lequel sont projetés orthogonalement les solides. Ce planest appelé leplan horizontal, et les segments, droites ou plans orthogonaux à ce plan horizontal
seront ditsverticaux. La projection orthogonale d"éléments de l"espace sur le plan horizontal est
appelée lavue de dessusde ces éléments. (Le solide est supposé être situé entre l""observateur"
et le plan horizontal.) Conventions de notation.Pour des pointsA,B,C,etc.dansR2ouR3, la droite contenantAetBest notéeAB, le segment d"extrémitésAetBest noté[AB], la demi-droite d"extrémité
3Projet 11 juin 2016
Aest, elle, désignée par[AB. La distance entre deux pointsAetBsera notée parAB, et le vecteur ayant son origine enAet sont extrémité enBsera noté# AB. L"angle enBformé par deux demi-droites[BAet[BCsera noté\ABC. Les polyèdres seront simplement dénotés par la concaténation des noms de leurs sommets, libellés dansR2dans le sens naturel (on parlera du triangleABC, du quadrilatèreABCD,etc.). Les solides sont représentés en perspective axonométrique dansR3avec des sommetsS1,S2, etc.Lorsqu"une projection est dessinée, les sommets sont libellésP1,P2,etc., oùPiest la projection deSi. Les points auxiliaires de constructions sont libellés avec d"autres lettres et nombres (A1,Q2,T3,etc.). Position de l"icosaèdre dansR3.Dans la suite, on utilise deux positions de l"icosaèdre pour effectuer des calculs ou calculer sa vue de dessus. La première de ces positions, appeléeico-saèdre posé, est celle où l"icosaèdre a deux de ses faces horizontales (voir Figure 1(a)). La
seconde, appeléeicosaèdre suspendu, est celle où le solide a deux sommets antipodaux reliés
par un segment vertical (voir Figure 1(b)). (a) Icosaèdre posé. Les facesS1S2S3et S9S10S12sont horizontales.
(b) Icosaèdre suspendu. Le segment reliant les sommets antipodauxS1etS12est verti- cal. FIGURE1 - Vues dansR3en perspective d"un icosaèdre en position particulière.Position du dodécaèdre dansR3.Pour le dodécaèdre, on utilisera surtout la position suspen-
due, définie de manière similaire à ci-dessus (voir Figure 2). Rotation vue de dessus.Dans la partie gauche de la Figure 3, une rotation d"un pentagoneautour d"un axe est représentée, avec sa projection orthogonale sur le plan horizontal. Dans la
partie droite, seule la vue de dessus de cette rotation est représentée. Dans ce dernier cas, tous
les points suivent, vus de dessus, une trajectoire orthogonale à l"axe. Noter aussi que les points
de l"axe de rotation restent fixes, et les droites sont envoyées sur des droites. Nous parlerons aussi dans ce cas d"unrelèvementdu pentagone horizontal. 4Projet 11 juin 2016
FIGURE2 - Vue dansR3en perspective d"un dodécaèdre suspendu. Le segment reliant les sommets antipodauxS1etS20est vertical.axe axe FIGURE3 - Vue dansR3de la rotation d"un pentagone autour d"un axe horizontal (à gauche) et la projection correspondante (à droite).Principe et construction.Les "principes" détaillés dans ce qui suit justifient la représentation
de la vue de dessus proposée. Les "constructions" qui suivent proposent une marche à suivre pour obtenir cette vue du dessus en réduisant le nombre de constructions annexes (telles que la construction de médiatrices de segments, de bissectrices d"angles, ou autres).3 Projection orthogonale de l"icosaèdre posé
3.1 Approche géométrique
3.1.1 Construction exacte
Le principe donné ci-dessous est adapté de la construction proposée dans Javary (1881-1882) pour l"icosaèdre posé. Principe.Le polygone limitant cinq faces de l"icosaèdre ayant un sommet commun est un pentagone régulier convexe : par exemple, les cinq faces ayantS1comme sommet forment 5Projet 11 juin 2016
P 9P 12Q 3Q 4Q 5P 10C 1P 7P 11P 4P 5P 3P 6C 2P 9P 12P 10P 7P 11P 4P 5P 3P 6P 8P 1P2FIGURE4 - Construction de la projection d"un icosaèdre posé.
le pentagoneS2S3S4S5S6(voir Figure 1(b)). La longueur d"une arête de ce pentagone est la longueur d"une arête de l"icosaèdre. On considère la face de l"icosaèdreS9S10S12=P9P10P12appartenant au plan horizontal; cette face sera appelée letriangle de baseet son centre de symétrie sera le pointC1. SoitP9P12Q3Q4Q5un pentagone régulier appartenant au plan horizontal ayant[P9P12]commearête commune avec le triangle de base (voir la partie gauche de la Figure 4). Lors de sa rotation
de l"icosaèdre, soitS3S7S12S9S4etS5S6S11S12S9. La vue de dessus de la rotation du sommet Q3est un segment perpendiculaire àP9P12, et par raison de symétrie, les sommetsS7etS11
de l"icosaèdre queQ3rencontre lors de sa rotation sont projetés sur les droites supports des hauteurs du triangle de baseP9P10P12(pour s"en convaincre, considérer la rotation d"un autre pentagone autour deP10P9ouP10P12); la projection orthogonale de ces sommets sontP7et P11. De même, la rotation du sommetQ5détermine deux autres sommets vus de dessus, les
sommetsP4etP5sur les mêmes deux hauteurs du triangle de base. La droiteQ3Q4intersecteP9P12en un pointC2invariant lors de la rotation du pentagone P9P12Q3Q4Q5; le pointP3sera donc sur la droiteC2P7et sur la hauteur deP9P10P12issue de
P10. De même, le pointP6sera sur la droiteC2P11et sur la même hauteur.
Dans la partie droite de la Figure 4, les pointsP8,P1, etP2ont été obtenus à partir deP6,P12,
etP9par une symétrie centrale de centreC1, et les projections des arêtes ont été tracées.
en effet, ce logiciel inclut une fonctionnalité qui permet de tracer un pentagone régulier convexe
à partir de deux points (ces points seraientP9etP12dans la construction ci-dessus). De plus, une 6Projet 11 juin 2016
fois qu"un des points de l"hexagone extérieur est obtenu, par exemple le pointP7, un cercle cen- tré enC1et de rayonC1P7permet d"obtenir les autres sommets de l"hexagone en l"intersectant
avec les hauteurs du triangle de base.Sans outil informatique, la construction de l"icosaèdre posé, et en particulier du pointP7, peut
aussi s"obtenir en évitant le dessin complet du pentagoneP9P12Q3Q4Q5et en exploitant la construction du nombre d"or comme suit (voir la Figure 5). (i) Les projections des sommets des deux f aceshorizontales s ontles sommets d"un he xagone régulier.1unité. Dessiner le triangle équilatéralP9P10P12et ses hauteurs (la longueur d"une arête
de ce triangle est donc dep3unités). (ii)Pour P7, nous utilisons que\C2P12Q3=25
, où les pointsC2etQ3sont ceux de la avec un minimum d"effort, la distancep3cos(25 ) =p3p514 sur[P9C2. Les pointsA1 jusqu"àA4définis ci-dessous sont des points annexes de cette construction. SoitA1le pied de la hauteur issue deP10. Le cercle de rayonP9P12centré enA1intersecte
la demi-droite[P10A1en un pointA2: la distanceP9A2est donc dep3q
122+ 12=p3p5
2LecerclecentréenP9etderayonP
1A3 est donc dep3 p5 2 12 . Le cercle de rayonA1A3centré enP12intersecte la demi-droite
[A1A3en un pointA4: la moitié de la distanceP12A4vaut doncp3p514
=p3cos( 25La médiatrice de[P12A4]intersecte la hauteur deP9P10P12issue deP12enP7. (iii) Les intersections des hauteurs de P9P10P12avec le cercle centré enC1et de rayonC 1P7 donnent les autres sommets de l"icosaèdre (partie droite de la Figure 5).
3.1.2 Construction approximative
Une construction approximative de la projection de l"icosaèdre suspendu nous a été proposées
par (T. Dias, communication personnelle, 9 février 2016). Dans cette section, nous étudions l"erreur d"approximation de cette construction. Pour cela, nous devons d"abord établir certaines mesures dans les constructions exactes - et justifier le choix de ces mesures pour estimer l"erreur cherchée. Principe.Pour la projection orthogonale de l"icosaèdre avec une face parallèle au plan de pro- jection horizontal, il suffit de déterminer le rapport R1R2entre le rayonR1du cercle circonscrit à
la face triangulaire horizontale et le rayonR2du cercle circonscrit à l"hexagone extérieur, enve-
loppe convexe de la projection (les deux cercles sont représentés en pointillés dans la Figure 6).
7Projet 11 juin 2016
P 9C 1P 10P 12P 7P 3A 1A 2A 3A 4P 1P 2P 9C 1P 10P 12P 7P 3P 1P 2P 11P 4P 5P 6P8FIGURE5 - Construction alternative de la projection d"un icosaèdre posé.6
55cos( 5 )1P 9P 12Q 3Q 4Q 5P 10C 1P 7P 11A 1A
2FIGURE6 - Calcul des rayons des cercles de construction de la projection de l"icosaèdre posé.
Par raisons de symétrie, un point sur un seul de ces cercles détermine entièrement la projection
de l"icosaèdre. Valeurs exactes.Dans la Figure 6, nous reprenons l"icosaèdre de la Figure 4 proposée dans le "principe" de la Section 3.1.1; nous prenons aussi comme unité la longueur d"une arête (par exempleP9P12). La hauteurP
9A1du triangle de baseP9P10P12est de longueursin(3
) =p3 2 comme cette hauteur est aussi la médiane du triangle, le rayonR1=C1P9est de longueur
23sin(3 ) =1p3 . De plus, la distanceC
1A2deC1à la droiteQ3P11est decos(5
) =p5+1 4 commeC1A2P11est rectangle enA2, nous avonscos(6 ) =C 1A2C1P11, donc
R 2=C1P11=C
1A2cos(
6 )=cos(5 )cos( 6 )=p5+1 2 p3 =0:934et R 1R2=2p5+1
=1' =p512 =0:618: 8Projet 11 juin 2016
Estimation de l"erreur.La construction de l"approximation à la projection propose directe- ment un rapport de 58(voir Section 3.2.2 pour plus de détails). Numériquement, nous obtenons une différence de rapports de p512 58
=0:007; soit moins de1%d"erreur - une très bonne approximation pour une représentation graphique.
Notons en passant que
58est la meilleure approximation fractionnaire dep512 parmi toutes les fraction avec dénominateur plus petit ou égal à12, voir Shreevatsa R (4 novembre 2011). La meilleure approximation fractionnaire "suivante", c"est-à-dire celle dont le dénominateur est l"infimum des majorants stricts entiers de8, est813 , qui donnerait une erreur de l"ordre de
0:0026.
3.2 Approche trigonométrique
3.2.1 Construction exacte
Considérons un icosaèdre dansR3ayant une face horizontale. La projection de cet icosaèdre sur un plan horizontal est donnée dans la Figure 7.P1 P 2P 9 P 12P 4 P 7P 5 P 11P 3 P 8P 6 P10FIGURE7 - Projection d"un icosaèdre dans un plan horizontal.
L"angle diédrald"un polyèdreQest l"angle entre deux faces deQayant en commun une arête deQmesuré à l"intérieur deQ. On peut utiliser cet angle pour calculer les changement de longueurs de projections sur le plan horizontal de segments situés sur une face horizontale deQou sur une des faces adjacentes.
Par exemple, considérons la face horizontale d"un icosaèdreS1S2S3projetée sur un plan hori- zontal surP1P2P3dans la Figure 8(a).Comme montré dans la Figure 8(b), l"angle diédral de l"icosaèdre estet peut être calculé
comme suit. Prenons la longueur d"une arête de l"icosaèdre comme unité. CommeS1S2S3est 9Projet 11 juin 2016P1P2
P 3P 6 h h jetées sur un plan horizontal;P1P2P3est la projection de la face horizontaleS1S2S3. S3M S 6P 6 Th h h (b) Les deux facesS1S2S3etS1S2S6dans une coupe ver- ticale passant parS3, par le milieuMdeS1S2et parS6. Comme montré dans le texte, l"angleestarcsin(23FIGURE8
un triangle équilatéral, on ah=p3 2 . Remarquons que le segment[S3S6]est une diagonale dupentagone régulierS2S3S4S5S6. Comme les arêtes de ce dernier sont des arêtes de l"icosaèdre,
elles ont toutes longueur1et la longueur de la diagonale[S3S6]du pentagone est le nombre d"or=p5+1 2 . SoitTle point milieu du segment[S3S6]. On aTM=qh 2(TS6)2=12
r3 p5+1 2 2=12 q36+2p5 4 12 q62p5 4 =12 q( p51)24 =p514On a donc
sin() =p5+1 2 p3 etcos() =p512 p3Il s"ensuit que
sin(2) = sin() = 2sin()cos() = 2p5+1 2 p3 p512 p3 =23quotesdbs_dbs13.pdfusesText_19[PDF] les sols du congo brazzaville
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