[PDF] Le temps des possibles: consolidation et affranchissement des





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Activité n°2 : Les zones de subduction et structure du manteau

Document 1 - Les travaux de Wadati et Benioff. Belin 1S 2011 P.103. On rappelle qu'un séisme résulte d'une rupture brutale d'une roche en profondeur.



1 Classe de 1ère S Chapitre 2 : De la dérive des continents à la

séismes se répartissent selon un plan nommé depuis plan de Wadati-Benioff Les travaux sur les zones de subduction ont conduit à distinguer la ...



1 / 6 Leçon n°13 Les composantes dun modèle convectif : notion de

+ Les travaux de Marie Tharps Bruce Henzeen et Maurice a) Répartition des foyer des séismes (Kiyoo Wadachi en 1930 et Hugo Benioff en.



Déformation de lavant-arc en réponse à une subduction à

Les travaux exposes dans ce memoire font partie du programme de cooperation auteur a mis en relation l'angle de plongernent du plan de Benioff et %e.



Propagation de la rupture sismique dans la lithosphère océanique

8 mars 2018 Les zones sismiques de Wadati – Benioff à double plan. ... redécouverte et généralisée par le sismologue américain Hugo Benioff entre les.



fr6.pdf

d'après la bande dessinée d'Hugo Pratt 2002. David Benioff et D. B. Weiss



Meilleurs vœux !

12 janv. 2019 Ce sont aussi les travaux qui vont concerner les équipements sportifs de la ville : Palais ... 37 rue Victor Hugo ? Réparation sur trottoir.



Chapitre 4 APPROCHE DE LA STRUCTURE & DYNAMIQUE

1949 : Hugo Benioff sismologue américain



Réviser son bac

comme un savoir toujours en construction. Pour les chercheurs qui ont publié leurs travaux en juin ... Hugo Benioff a redécouvert et.



ACADÉMIE AIX-MARSEILLE

UNIVERSITÉ D'AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE

THÈSE

pour l'obtention du grade de docteur de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse DOCTORAT EN SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ÉCOLE DOCTORALE 537 CULTURE, PATRIMOINE ET SOCIÉTÉS NUMÉRIQUES - LE TEMPS DES POSSIBLES - Consolidation et affranchissement des sociabilités cinéphiles à l'université : le cas avignonnais

Tome 1

Stéphanie POURQUIER-JACQUIN

Thèse préparée sous la direction de Monsieur Emmanuel ETHIS, Professeur des Universités Soutenue le 30 novembre 2015, devant un jury composé de : Madame Christine DÉTREZ, Maître de Conférences HDR à l'ENS Lyon (rapporteure) Monsieur Emmanuel ETHIS, Professeur à l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse Monsieur Yves JEANNERET, Professeur au CELSA, Paris-Sorbonne (rapporteur)

Monsieur Damien MALINAS, Maître de Conférences à l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse

Monsieur Emmanuel PEDLER, Directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales

Monsieur Vincent THABOUREY, Coordinateur de Cinémas du Sud Monsieur Yves WINKIN, Professeur à l'ENS Lyon, Directeur du musée des Arts et Métiers - LE TEMPS DES POSSIBLES -

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À Pierre-Louis Suet,

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REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont :

À mon directeur de thèse, Monsieur Emmanuel Ethis, Aux membres du jury : Madame Christine Détrez, Messieurs Yves Jeanneret, Damien Malinas, Emmanuel Pedler, Yves Winkin et Monsieur Vincent Thabourey. Aux membres du département sciences de l'information et de la communication et du Centre Norbert Elias de l'Université d'Avignon avec qui chaque échange a nourri ce travail : Florence Andréacola, Louis Basco, Isabelle Brianso, Raluca Calin, Jean Davallon, Julie Deramont, Éloi Flesch, Frédéric Gimello-Mesplombs, Daniel Jacobi, Geneviève Landié, Émilie Pamart, Nolwenn Pianezza, Marie-Hélène Poggi, Marie- Sylvie Poli, Lise Renaud, Raphaël Roth, Joëlle Richetta, Jean-Christophe Sevin,

Virginie Spies, Éric Triquet.

À mes relecteurs, Marianne Alex, Quentin Amalou, Laure Marchis-Mouren, Alexandre

Delorme, Lauriane Guillou.

Merci à ceux qui font de l'Université d'Avignon une source de découvertes quoti-

diennes : Jean-Marie Abrieu, Damien Amadieu, Jean-François Bonastre, Martine Bou- langé, Marion Darbousset, Myriam Dougados, Philippe Ellerkamp, Dominique Joly, Aude Mosca, Alexandra Piaumier, Mathieu Pradalet, Matthieu Prudhon, Olivier Ruault, Allan Rochette, Jacques Sauvajol, Sophie Taillan, Marie-José Tortosa, Xavier Saurel,

Violaine Vezolle-Périchon, Romain Vieillé.

À mes amis, rencontrés parfois dans les couloirs de l'université, avec lesquels je grandis encore chaque jour : Damien Baillet et Sophie Rey, Jonathan Foissac et Aude Barralon, Émilie Blettery, Solène Andrey et Guillaume Rolland, Marie-Line Foll, Audrey Botho- rel, Audrey Manach, Clémence Demesme, Lionel Charbonnel, Damien Bouffault, Linda

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Bourmel, Romano Marck, Thomas Riley, David Kerdraon, Hélène Paul-Quelen et Jean- François Quelen... Une pensée particulière à ma filleule, Eugénie Quelen. Aux étudiants de la mention Publics de la Culture et Communication du Master

Stratégie de Développement Culturel,

Aux étudiants dont j'ai été la tutrice, avec qui j'ai passé du temps et qui ont nourri mes

réflexions parmi lesquels : Justine Ducos, Lucile Ribue, Théo Cabrero, Samir Boulkout, Camille Hardouin, Pauline Maître, Axelle Munich, Margaux Caugy, Axel Meimoun, Léa Hagemeier, Antonina Stefanskaya, Emmanuelle Tonnerre, Thibault Echeinlaub, Thibault Meurice, Romain Borelli, Hugo Balique, Adrien Vanseymortier, Mathieu Feryn. Un remerciement particulier à Gaspard Quet pour son aide sur les encodages. À ces rencontres parfois filantes qui, le temps de moments partagés, ont été une source inaltérable d'inspiration. Merci pour la bienveillance de votre écoute et la confiance dans vos regards : Yoann Broudic, Caroline Carbonnier, Cécile Cavagna, Aïcha Chibatte, Fanny Dulau, Loïc Etienne, Patrick Guivarc'h, Fanny Lafon, David Jourdain, Jackline Kubala, Laurence Lega, Mathieu Lemal, Alexandre Manzanares, Isabelle Meron et Robert Christophe, Sophie Marino, Magali Vincent Ferrand, Paul Lecomte, Fabrice Sabre, Régis Rossotto et Alexia Vidal, Valérie Wagner. Merci à Nadine Foissac pour ses relectures bienveillantes. À mes parents, Patricia et Philippe Pourquier, pour leur soutien indéfectible et à ma famille, notamment Manon Pourquier et Michael Sabine, Florent Jacquin et Lucie

Lachaud, pour leur présence.

Merci à Jean-Baptiste et Alexandre de faire tenir mon monde debout. Ce travail a reçu le soutien de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

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SOMMAIRE

PREMIÈRE PARTIE : LE TEMPS DES ÉTUDES........................................31 CHAPITRE UN : L'ESPACE ET LE TEMPS : LA BI-DIMENSION DE LA VIE

1.1 Étudier les étudiants : pour une approche endotique de l'université.........................43

1.2 Penser les étudiants et la culture ...............................................................................74

1.3 Culture et université : l'exemple de l'Université d'Avignon....................................97

CHAPITRE DEUX LA CONSTRUCTION DE L'IDENTITÉ CULTURELLE ÉTUDIANTE133

2.1 Avant l'université : le temps de l'apprentissage......................................................142

2.2 La construction de l'autonomie culturelle...............................................................175

2.3 Prendre son autonomie cinéphilique........................................................................204

DEUXIÈME PARTIE : DE LA SALLE DE CINÉMA À LA CINÉPHILIE MOBILE CHAPITRE TROIS : DE LA SALLE DE CINÉMA AU FESTIVAL : L'EXPÉRIENCE SPECTATORIELLE DES ÉTUDIANTS..................................................................229

3.1 La séance de cinéma idéale......................................................................................234

3.2 L'évènement cinématographique.............................................................................276

3.3 L'expérience cannoise.............................................................................................298

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CHAPITRE QUATRE : VERS UNE CULTURE CINÉMATOGRAPHIQUE ÉTUDIANTE .323

4.1 Les pratiques domestiques.......................................................................................329

4.2 L'étudiant au carrefour des pratiques cinéphiles.....................................................366

4.3 Vers une cinéphilie mobile......................................................................................383

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INTRODUCTION

"Être sujet, c'est être autonome, tout en étant dépendant. C'est être quelqu'un de provisoire, de clignotant, d'incertain, c'est être presque tout pour soi, et presque rien pour l'univers 1."

Edgar Morin

" Et c'est d'abord à cause de cela, de cette glorification de la réalité que l'on pourrait, il me semble, définir le cinéma un expression merveilleuse qui prend place entre l'art et la vie, mais plus près de celle-ci que de celui-là

2. »

Georgette Leblanc

1 MORIN Edgar, Introduction à la pensée complexe, Seuil, Paris, 2005, 158 p.

2BANDA Daniel et MOURE José,Le cinéma : naissance d'un art 1895-1920, Paris, Flammarion,

2008, 533 p.

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Dans la préface de la deuxième édition de son ouvrageL'entrée dans la vie,Georges Lapassade évoque les étapes que représentent la jeunesse dans la construction d'une vie adulte : " L'enfance et la jeunesse ont été longtemps l'étape sur le chemin de la vie où s'effectue le passage à l'âme d'homme. C'est le moment où l'individu acquiert les instruments indispensables à son intégrité sociale. Les civilisations traditionnelles ont glorifié et ritualisé cette étape où l'adolescent sort des incertitudes de l'enfance, termine sa croissance, prend sa place définitive dans la société, devient adulte. Les rites de passages consacrent l'entrée dans la vie. Ils soumettent les jeunes à des épreuves destinées d'abord à établir qu'ils possèdent ces qualités qui font l'homme adulte : la maîtrise de soi, la capacité de tenir ses engagements, d'être responsable, de faire son métier, de transmettre la vie.

3 »4

Les questions sur le passage de l'enfance à l'âge adulte apparaissent dès qu'il s'agit d'interroger la construction individuelle et les apports de ce temps de construction qu'est la jeunesse dans les perspectives qui s'offrent à l'individu. Georges Lapassade

décrit ainsi l'entrée dans la vie comme ce temps de construction que représente le

passage vers l'âge adulte, avec la prise de conscience de ce que cela signifie. 3 LAPASSADE Georges, L'entrée dans la vie, Les éditions de minuit, Paris, 1963, 256 p.

4Pour simplifier la lecture, nous avons fait le choix d'indiquer les références d'où sont extraites les

citations dans leur intégralité en note de bas de page.

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La construction d'un travail de recherche que représente une thèse de doctorat semble s'apparenter à ces rites qui nous amènent à jeter un double regard : sur notre parcours comme chemin de construction identitaire et individuel, et sur la pluralité des réflexions menées, qui ont alimenté ce travail durant presque cinq ans.

Le parcours de thèse s'apparente à un temps des études à part entière, et cette réflexion

est d'autant plus plausible dans notre cas que notre parcours universitaire n'a pas été

linéaire et que l'entrée en thèse s'est faite quelques années après ce que nous supposions

être la fin de nos études. La durée de la thèse, néanmoins, et l'intensité des activités

(qu'elles soient scientifiques, pédagogiques ou plus administratives) confèrent à ce

temps de construction une dimension plurielle, scientifique et culturelle.

Considérées parfois comme une " période de transition », les années passées à

l'université seraient alors un pont entre les années d'enfance et d'instruction générale avant l'arrivée dans le monde professionnel et la détermination d'un projet ancré dans la

réalité de l'emploi. Le temps des études serait donc une temporalité courte à l'échelle

d'une vie entière, ce que souligne Cécile Van de Velde : " A posteriori, l'université est associée dans les biogra- phies à une période courte et intermédiaire d'expérimen- tation, qui correspond, si l'on poursuit le parallèle analy- tique du rite de passage, à la phase que Charles-Arnold Van Gennep a qualifiée de " période de marge », accom- pagnant la transformation du statut social de l'individu

5.»

Le temps des études à l'université apparaît donc comme une étape fondamentale de la construction de l'individu, mais les caractéristiques de la construction vont bien au-delà des apports scientifiques et théoriques que constitue le savoir enseigné. Le temps des 5 VAN DE VELDE, Cécile,Devenir adulte, Sociologie comparée de la jeunesse en Europe, Presse

Universitaire de France, Paris, 2008, p.89

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études, par la pluralité de ses aspects qui s'éprouvent souvent bien après le dernier cours

de la journée, au-delà des bancs des amphithéâtres, s'apparente à une globalité

d'expériences, de rencontres et d'apports culturels. Ces apports peuvent aller des expériences de stages, des voyages, des histoires d'amour et des rencontres amicales, mais touchent aussi la découverte d'objets culturels qui vont faire sens dans la construction culturelle, tant dans la découverte des goûts que dans la prise d'autonomie, que cela concerne ses choix de vie, de carrière, et ses pratiques culturelles. Le temps des études ne s'inscrit pas seulement dans une temporalité, mais dans un champ de perspectives qui s'offre à l'individu en construction, faisant de cette période, un temps des possibles.

Enquêter sur les étudiants

Entre l'automne 2013 et février 2014, France Télévision a diffusé une enquête par

questionnaire

6 sur la jeunesse. L'enquête avait pour intitulé " Génération quoi » et sur le

site internet de la chaîne du service public, nous pouvions lire que " l'objet de ce questionnaire et de sonder les aspirations, les espoirs et les craintes de la génération Y

7 ». Ce questionnaire, autoadministré, a concerné 210 000 personnes qui ont répondu,

de manière parfois parcellaire, à l'enquête. Chacune des contributions a permis la

détermination d'indicateurs sur l'état d'esprit d'une génération qui souffre parfois des comparaisons d'avec les générations précédentes, mais qui s'inscrit dans son époque.

Génération Y, " Digital natives »et avec cette enquête " génération quoi », les

difficultés à qualifier les 18-34 ans au travers d'une seule terminologie, ou au contraire, 6

Le questionnaire, mis en ligne, a été conçu par Cécile Van de Velde, sociologue et maître de

conférences à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, et Camille Peugny, sociologue et

maître de conférence à l'Université Paris-VIII.

7Source : http://generation-quoi.france2.fr/annexes/a-propos/

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d'en proposer un certain nombre, met en lumière les difficultés d'appréhender la

jeunesse dans sa globalité, sans occulter les caractéristiques sociales, économiques,

culturelles ou territoriales de chacun. Les enquêtes sur la jeunesse - eta fortiori sur les étudiants - ne manquent pas et elles permettent d'obtenir des indicateurs sur l'état de la nouvelle génération, qui, en pleine formation, doit trouver sa place dans un monde en mouvement. Les thématiques sur lesquelles sont interrogés les jeunes ont souvent trait aux conditions de vie et de fait, abordent pour la majorité les difficultés rencontrées comme le souligne Sylvie Octobre. " La plupart des enquêtes d'opinion actuelles s'inté- ressent aux difficultés de la jeunesse. L'exposé de ces difficultés contribue à construire une image sociale de la jeunesse, également intériorisée par les jeunes eux- mêmes. Ainsi une enquête d'Ipsos pour Le Monde dresse le portrait d'une génération en proie à de nombreuses dif- ficultés, assez pessimiste sur son propre sort et jugée né- gativement par les autres Français : égoïstes ( 63%), pa- resseux (53%) et intolérants (53%) (...) Huit Français sur dix estiment qu'il est difficile d'être jeune aujourd'hui et plus de sept sur dix que cette difficulté est supérieure à naguère.

8 » (p.12)

Les difficultés de la jeunesse mises en avant par les différentes enquêtes agissent

aujourd'hui comme les marronniers télévisuels de la rentrée sur les difficultés pour les

étudiants à trouver un logement, ou à accéder aux soins élémentaires. Et même si ces

problématiques récurrentes, tant dans la sphère médiatique que dans les enquêtes

sociologiques, permettent de mettre en avant une réalité qui ne demande qu'à être

dénoncée, nous sommes amenée à penser que les approches sociologiques et les

8OCTOBRE SylvieDeux pouces et des neurones. Les cultures juvéniles de l'ère médiatique à

l'ère numérique, Paris, La Documentation Française, coll. " questions de culture », 2014,

285 p.

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questionnements autour de la jeunesse sont bien plus multiples que ceux mis en avant au cours des deux dernières décennies.

Parmi la jeunesse décrite dans les différentes enquêtes, les étudiants occupent une place

à part pour différentes raisons. Figures de proue de leur génération, les étudiants

occupent une temporalité différente et sont la source d'une multitude de représentations littéraires ou cinématographiques qui apparaissent dans l'imaginaire des individus comme autant de possibilités d'imaginer une jeunesse en construction. Qu'il s'agisse de Elle Woods, la pétillante étudiante en droit deLa Revanche d'une blonde

9 ou de Sophie Marceau, étudiante polyvalente et débordée dansl'Étudiante10,

nombreuses sont les représentations qui offrent un prisme d'interprétation de ce que sont les étudiants comme le souligne Sylvie Octobre : Ce modèle étudiant a une forte dimension culturelle et symbolique. Les cultures symboliques ont intimement été liées à imaginaire estudiantin, et l'imaginaire culturel à la réalité étudiante, autour de comportements ou de lieux : le Quartier latin, les cafés, les sorties cinématographiques sont des archétypes de la culture étudiante 11. La représentation des étudiants aujourd'hui est construite, outre le vécu de chacun, de l'apport des représentations véhiculées dans les oeuvres culturelles, mais également de celle dont l'Histoire s'est faite écho :

9La revanche d'une blonde, R. Luketic, 2001

10L'Étudiante, C. Pinoteau, 1988

11OCTOBRE Sylvie, Deux pouces et des neurones. Les cultures juvéniles de l'ère médiatique à l'ère

numérique, Paris, La Documentation Française, coll. " questions de culture », 2014, p.113

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" Être étudiant représente, à bien des égards, le point d'orgue de la jeunesse. En effet, dans les sociétés modernes et encore plus aujourd'hui, dans la " société du savoir », étudier correspond à la qualité requise pour être jeune au sens qu'a pris ce mot dans la foulée de Mai 68 12. À travers cette citation de Jacques Hamel, extraite du chapitreÉtudier et être étudiant, quelles valeurs pour les jeunes d'aujourd'hui ?,l'accent est porté sur une autre des représentations fondamentales de la jeunesse en France ; celle de Mai 68, engagée,

révoltée et politisée. Sans doute les évènements de Mai 68 ont permis à la parole des

étudiants de trouver un écho sans précédent, mais les stigmates de la révolution sociale

de 68 restent inscrits dans les représentations contemporaines comme des indicateurs de

ce qu'est l' " être étudiant » et crée, plus qu'un horizon d'attente à l'égard de cette

tranche de population, un véritable cahier des charges des attendus de ces derniers. À l'image desmythologies de Roland Barthes, les étudiants alimentent un mythe qui

perdure d'une génération à l'autre dans la forme la plus globale. C'est à dire à la fois par

la temporalité que le temps des études représente et par le statut qui évoque aussi bien une sorte de précarité que la liberté intellectuelle qui se présente à eux, Plus qu'un statut, l'étudiant aujourd'hui devient un objet de recherche, dont les hypothèses et les problématiques sont nourries par une dimension mythologique alimentée par la représentation de chacun : " il faut imaginer que, dans un groupe social donné, la re- présentation d'un objet correspond à un ensemble d'in- 12

HAMEL, Jacques (dir.) ; et al.La jeunesse n'est plus ce qu'elle était. Nouvelle édition [en ligne].

Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2010. p.119

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formations, d'opinions et de croyances relatives à cet ob- jet. Ces informations, ces croyances sont le fruit d'expé- riences individuelles et d'échanges interindividuels 13.

Très vite après mai 68, un autre regard, pourtant, a été porté sur les étudiants : celui de

Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron qui proposent à traversLes Héritiers14,les

étudiants et la culture la première enquête quantitative sur les rapports que les étudiants

entretiennent avec les pratiques culturelles. Les problématiques qui s'articulent autour des étudiants et des pratiques culturelles sont toujours évoquées au sein des travaux de recherches, notamment dans les enquêtes menées sur les mondes étudiants (Galland, 1984, 2001, 2007, 2011) ou encore en sociologie de la jeunesse, mais l'angle qui leur est consacré est, la plupart du temps, celui de la question de l'accès. Peu d'enquêtes, en réalité, interrogent la place de la culture comme vecteur de

construction à part entière de l'identité étudiante. Or, interroger le rapport que les

étudiants entretiennent à la culture, ce n'est pas seulement mettre en avant les difficultés

d'accès, les manques ou les carences d'une jeunesse en situation précaire, c'est aussiquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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