1 Anne de Jouvenel - Janson de Sailly - Promotion Colette Tout d
28 sept. 2019 Leur fille ma tante - connue sous le surnom de Bel-Gazou m'a légué la ... a aussi mené une vie d'artiste et n'a pas hésité à ouvrir un ...
Sidonie Gabrielle Colette
vie elle céda à ce mari-père
RACONTENT N° 55 COLETTE LA SCANDALEUSE
On connaît mal la vie intime de cet écrivain célèbre qui fut critique musical journaliste
DOSSIER PÉDAGOGIQUE - LEnfant et les Sortilèges
personnage principal de toute sa vie sa mère Sidonie Landoy
tapuscrit these colette
déjà pressenti dès l'écriture des Claudine : la maison natale si chère à la plume et lui impose en littérature le sobriquet « Bel Gazou » déjà employé ...
Le Conseil départemental soutient la culture en Val dOise
l'avantage d'une vie familiale simple saine
dictée du 6 mars lettre de Colette à sa fille
6 mars 2022 que pendant ma longue vie
PAGE copie
quels yeux merveilleux elle a n'est-ce pas
Journal officiel de la République française
15 mars 2006 restaurer la continuité de la vie le bien-être et l'autonomie de l'enfant. ... M. Bel Haj Salah (Riadh)
Français. Première. Lœuvre et son parcours
Colette qui célébrera la vie simple dans les romans de sa mère « Bel- Gazou ». ... ou de l'enracinement dans une province chère. Après George Sand.
Université d'Artois
U.F.R. de Lettres et Arts
Centre de Recherches " Textes et cultures » (E.A. 4028) Thèse de doctorat en Littérature française présentée parAudrey Delecour Hennart
Année universitaire 2017-2018
Claudine après Willy :
réminiscences et rémanences des écrits de jeunesse dans l'oeuvre de ColetteComposition du jury :
M. Bruno Curatolo, Professeur émérite à l'Université de Franche-Comté Mme Florence de Chalonge, Professeur à l'Université de Lille SHS Mme Marie-Françoise Delpy-Lemonnier, Professeur à l'Université dePicardie Jules Verne
M.Francis Marcoin, Professeur à l'Université d'Artois M.Christian Morzewski, directeur, professeur à l'Université d'Artois 1Remerciements :
Je souhaite exprimer ma profonde gratitude à M.Morzewski, qui n'a cessé de me témoigner saconfiance et sa bienveillance tout au long de cette entreprise, qui m'a encouragée à poursuivre
mes recherches et à redécouvrir chaque jour les multiples facettes de l'oeuvre de Colette. Je remercie les membres du jury d'avoir pris le temps de lire ce travail, d'accepter de se pencher sur cette modeste contribution à la recherche sur Colette, et de me faire profiter de leur expertise à ce sujet. Je remercie chaleureusement mes parents et mes beaux-parents, dont les encouragements et lesoutien moral ont été précieux, ainsi que ma grand-mère, pour sa relecture attentive et ses
précieux conseils. Ce travail n'aurait pu aboutir sans le soutien sans faille de mon époux, qui a partagé mes interrogations et mes doutes, et dont la compréhension et l'écoute m'ont permis de poursuivre ma démarche. Les mots me manquent pour l'en remercier. Je dédie enfin ces pages à mes enfants, Paul et Camille, dont l'innocence et la joie de vivreont ponctué ce long périple de moments de bonheur familial qui ont, à n'en pas douter,
contribué à nourrir cette étude. 2Liste des abréviations
3 Nous nous référons principalement auxOEuvres (Bibliothèque de La Pléiade,Gallimard). Dans les notes de bas de page, le titre abrégé selon la nomenclature ci-dessous est
suivi de l'indication, en chiffres romains, du volume, ainsi que du numéro de page.Pl.I, OEuvres, tome I
Pl.II, OEuvres, tome II
Pl.III, OEuvres, tome III
Pl.IV, OEuvres, tome IV
CE., Claudine à l'école
CP., Claudine à Paris
CM., Claudine en ménage
CV., Claudine s'en va
IL., L'Ingénue libertine
RS., La Retraite sentimentale
VV., Les Vrilles de la vigne
V., La Vagabonde
EMH., L'Envers du Music-hall
E., L'Entrave
HL., Les Heures longues
DLF., Dans la Foule
M., Mitsou
C., Chéri
Ch.E., La Chambre éclairée
MC., La Maison de Claudine
VE., Le Voyage égoïste
BH., Le Blé en herbe
FC., La Fin de Chéri
NJ., La Naissance du jour
S., Sido
P.etI., Le Pur et l'impur
PP., Prisons et paradis
LC., La Chatte
D., Duo
4MA., Mes ApprentissagesBV., Bella VistaT., Le ToutounierJR., Journal à reboursJC., Julie de CarneilhanK., Le KépiG., GigiEV., L'Etoile vesperPH., Pour un herbierFB., Le Fanal bleu
5Introduction générale
6 Colette est un écrivain aujourd'hui connu du grand public en particulier pour la célébration de la maison natale et de la figure maternelle qu'elle effectue dans ses écrits présentés comme autobiographiques. Il est en effet remarquable que les manuels scolairesretiennent précisément ce qui contribue à forger la légende d'un auteur attaché à son terroir et
à ses racines, quitte à éluder une large partie de ses textes qui ne correspondent pas
exactement à cette conception1. Pourtant, l'attachement à Saint-Sauveur et à Sido est loin de
constituer le terreau originel de l'oeuvre, puisque, sous l'égide de Willy et dèsClaudine àl'école, la romancière débutante semble se livrer à une véritable satire du monde rural, et en
particulier de son système scolaire. La mère, prépondérante dans les écrits ultérieurs assumés
par Colette comme autobiographiques, est étrangement absente d'un cycle qui, s'il signel'entrée d'un écrivain majeur en littérature, semble entretenir peu de liens avec les textes
signés par elle seule. Il devient alors légitime de s'interroger sur les raisons qui poussentrégulièrement Colette à revenir, de façon plus ou moins appuyée, sur ses débuts d'écrivain, et
de se demander si, au-delà d'une condamnation apparemment sans appel de ses premièresoeuvres et de celui qui lui a permis d'entrer en littérature, les écrits de jeunesse ne demeurent
pas la source de toute l'esthétique colettienne, les origines viciées de la vocation de la
romancière rendant seules paradoxalement l'écriture possible.A- Pourquoi " La Maison de Claudine » ?
Pourtant, lorsqu'elle décide de réunir, sous le titreLa Maison de Claudine, leschroniques journalistiques dans lesquelles elle évoque son enfance, l'écrivain utilise à
nouveau le prénom de l'héroïne qui l'a fait connaître, et qu'elle n'a pourtant cessé de renier en
divers endroits de son oeuvre. Dès la séparation d'avec Willy, c'est dansLes Vrilles de la vigne que Colette se détache du personnage, en affirmant qu'elle " ser[a] forte, contre cedouble qui [la] regarde d'un visage voilé par le crépuscule »2, et elle poursuit, même après la
1 Etudiant dans son ouvrageLes Mécanismes de classicisation d'un écrivain : le cas de Colette, la manière
dont Colette est devenue un " classique » de la littérature, Marie-Odile André souligne l'usage sélectif fait
par l'institution scolaire de l'oeuvre de l'auteur, qui conduit à éclairer en priorité la dimension familiale et
biographique des écrits de Colette. Elle estime ainsi que l'ouvrage de Pierre Larnac,Colette, sa vie, son
oeuvre (Paris, S.Kra, 1927), joue un rôle fondamental dans la figure d'écrivain retenue par la postérité : " Les
ouvrages que Larnac valorise le plus fortement sont donc ceux où s'exprime le génie de l'écrivain animalier,
ceux où Colette peint avec art et sensibilité, le pays et la maison de son enfance. » (Les Mécanismes de
classicisation d'un écrivain : le cas de Colette, Recherches textuelles n°4, Université de Metz, 2000, p.69)
2VV., Pl.I, p.1031
Dans la nouvelle intitulée " Le Miroir », Colette déplore, dans un dialogue fictif entre elle-même et
Claudine, son assimilation, tout comme elle admet une involontaire proximité et la difficulté, pour l'heure,
de s'en détacher (" Une fois encore, je sens que la pensée de mon cher Sosie a rejoint ma pensée, qu'elle
l'épouse avec passion, en silence »VV., Pl.I, p.1033). C'est en ce sens que Michel Mercier affirme, dans la
Notice de l'édition Pléiade, que l'objectif de Colette dans le troisième ensemble desVrilles de la vigne,
7 parution deLa Maison de Claudine, son entreprise de mise à distance des écrits de jeunesse, en assimilant dansMes Apprentissagesles Claudineà une " farce un peu indélicate », qui la " divertissai[t] »3 d'un mariage peu réussi, mettant l'accent sur l'inconscience et l'absence de
maturité avec lesquelles ces textes avaient été produits. Il semble alors curieux, dans la
mesure où la nécessité de se détacher de ces récits semble évidente pour permettre à la
romancière de s'affirmer comme artiste à part entière, de la voir employer à nouveau le
prénom de Claudine pour signer une oeuvre qui marque l'entrée en littérature d'un personnage
maternel jusqu'ici relativement absent de ses écrits, et qui est voué à devenir une figurecentrale du récit colettien. Dans un premier temps, on pourrait soupçonner que la réutilisation
de ce nom s'explique en partie par la volonté de faire vendre un écrit qui compile des
chroniques déjà parues par ailleurs, comme l'affirme Maurice Delecroix, pour qui l'éditeurveut sans doute " exploiter encore un vieux succès de scandale dont l'auteur deChéri,
pourtant, n'a plus besoin »4. Pourtant, il semblerait que des motivations plus complexes se
dissimulent derrière un apparent mobile commercial. En effet, il est remarquable que, dans les textes qui composentLa Maison de Claudine, Colette reprend des motifs déjà mis en exergue dans ses oeuvres de jeunesse, en leur donnant un sens nouveau, et en développant ce qui étaitdéjà pressenti dès l'écriture desClaudine : la maison natale si chère à la romancière
constituait déjà un point d'ancrage fondamental de l'héroïne première, qui s'y rend sans
hésiter en apprenant la tromperie de son époux et de son amie5, et c'est là qu'elle choisit de se
retirer après la mort de Renaud. Dans les chroniques où elle évoque son enfance, c'est bien ce
retour au pays natal qui est rêvé par Colette, sans pour autant être effectif 6.constitué de " Belles-de-jour », " De quoi est-ce qu'on a l'air ? », " La Guérison » et " Le Miroir », est de
" n'être ni Valentine, ni Claudine, bien qu'ayant partagé leurs déboires et leurs désillusions » (VV., Notice,
p.1540).3MA., Pl.III, p.1023
4MC., Notice, Pl.II, p.1607
5 En retrouvant son pays natal après avoir appris la trahison de Rézi et Renaud, Claudine recherche dans les
grands bois de son enfance une magie pour l'heure perdue qui, pense-t-elle, l'aidera à surmonter l'épreuve :
" Ai-je atteint la fin de mes peines ? Sentirai-je ici se mourir l'écho du coup brutal ? Dans cette vallée,
étroite comme un berceau, j'ai couché, pendant seize ans, tous mes rêves d'enfant solitaire... Il me semble
les voir dormir encore, voilés d'un brouillard couleur de lait, qui oscille et coule comme une onde... » (CM.,
Pl.I, p.516)
6DèsLes Vrilles de la vigne, Colette affirme dans " Jour gris » : " j'appartiens à un pays que j'ai quitté. [ ...]
Il faut que je refasse le chemin, il faut qu'une fois encore j'arrache, de mon pays, toutes mes racines qui
saignent... » (VV., Pl.I, p.974-975) Il s'agit alors de démontrer qu'entraînée hors de son pays natal au gré des
rencontres et des aléas, l'auteur se voit contrainte de s'arracher à un souvenir auquel elle est intimement liée
pour s'intégrer à une société qui ne peut comprendre cet attachement et la nostalgie liée à l'impossibilité
d'un retour (" Que t'ai-je dit ? Ne le crois pas ! Je t'ai parlé sans doute d'un pays de merveilles, où la saveur
de l'air enivre ?... Ne le crois pas ! N'y va pas : tu le chercherais en vain. »VV., Pl.I, p.975). De la même
manière, le seul retour possible, à partir deLa Maison de Claudine, se fait sur un mode onirique et par le
biais du texte, l'impossibilité d'un retour réel paraissant acceptée et assumée (" Maison et jardin vivent
encore, je le sais, mais qu'importe si la magie les a quittés, si le secret est perdu qui ouvrait [...] un monde
dont j'ai cessé d'être digne ?... » MC., Pl.II, p.968). 8Il conviendrait donc de rechercher, à travers ces réseaux et au-delà du succès du
personnage auprès du grand public, les raisons qui ont poussé l'auteur à revenir à l'héroïne
originelle. Lorsque Willy avait demandé à sa jeune épouse d'écrire ses souvenirs d'enfance,
celle-ci s'était exécutée, et avait laissé ce dernier apporter les modifications qu'il jugeait
nécessaires pour rendre la lecture attrayante et dans l'air du temps7. Il est donc remarquable
que la romancière, qui n'a pas le contrôle total de ce qui est écrit et publié, préserve une partie
de ses souvenirs, comme s'il s'agissait de garder intacte la part la plus importante de la mémoire de l'enfance, pour ne pas la souiller de la dépravation induite par Henry Gauthier-Villars.
La reprise du prénom " Claudine » dansLa Maison de Claudine démontrerait alors une double volonté, en apparence paradoxale, de mettre à distance l'héroïne qui a permisl'entrée en littérature de Colette, en montrant à quel point l'utilisation faite des souvenirs
d'enfance était viciée et peu conforme aux valeurs profondes de l'auteur, mais aussi de seréapproprier pleinement le cycle et de l'intégrer à l'oeuvre. En effet, l'écrivain qui se met en
scène dans ces chroniques sous le nom de Minet-Chéri est par bien des aspects (âge, amour de
la nature, attachement au lieu de vie) assez proche du personnage de Claudine. Néanmoins, l'irruption du personnage de la mère, absent desClaudine, qui par ses paroles distille unemorale censée guider sa fille, crée un écart entre l'héroïne des écrits de jeunesse et la fillette
dans laquelle s'incarne l'auteur dansLa Maison de Claudine. Alors que Claudine, qui n'a plusde mère et dont le père reste cloîtré dans son bureau, doit se forger par l'expérience sa propre
vision du monde et se bâtir une morale intérieure, Minet-Chéri dispose en la personne de Sido
d'un guide qui, même si elle n'en suit pas toujours les conseils, lui offre un point d'attacherassurant et immuable, qui lui permet d'aborder avec sérénité les difficultés (c'est ce que
développe Colette dansLa Naissance du jour, la mise en regard des lettres de Sido et del'expérience vécue par la narratrice permettant d'éclairer sa relation avec Vial et de lui dicter
une partie de son attitude). Le personnage de Minet-Chéri reprendrait alors une part de ce quidonne du caractère et de l'épaisseur à Claudine, tout en l'épurant de la part de vice et
d'artificialité qui, s'ils ont permis d'en faire un type littéraire, l'empêchent de correspondre
totalement à la vision du monde et des relations humaines défendues par l'auteur dans sesécrits ultérieurs. Il s'agit donc pour Colette, à traversLa Maison de Claudine, de se
réapproprier le personnage, et dans une plus large mesure le cycle, en montrant que les motifsfondamentaux de ses écrits ultérieurs y étaient déjà présents en germes, ne demandant qu'à
7DansMes Apprentissages, Colette évoque à de nombreuses reprises les suggestions émises par Willy :
" "Vous ne pourriez pas, me dit M.Willy, échauffer un peu ce... ces enfantillages ? [ ...] Et puis du patois,
beaucoup de mots patois... De la gaminerie... Vous voyez ce que je veux dire ? " » (MA., Pl.III, p.1023)
9être développés, et de le mettre à distance, en pointant la façon dont l'influence de Willy a pu
dénaturer un écrit d''inspiration autobiographique, et empêcher la romancière de donner la
pleine mesure de la philosophie maternelle dont elle se veut le chantre dans les écrits
ultérieurs. DèsLa Retraite sentimentale, le double mouvement de réappropriation et de mise à distance qui trouve sa pleine expression dansLa Maison de Claudine est déjà perceptiblepuisque la mort de Renaud et le retour définitif de Claudine dans la maison natale signent à la
fois la fin du cycle et l'ouverture vers une existence nouvelle (" L'autre tentation, la chair, fraîche ou non ?... Tout est possible, je l'attends »8).La Maison de Claudine peut alors être
perçue comme le recueil qui clôt définitivement le chapitre de l'oeuvre de jeunesse et detoutes ses outrances, tout en montrant qu'il s'agit d'une part inaliénable de la carrière de la
romancière, à partir de laquelle tout écrit se conçoit. B- Les écrits de jeunesse, point de départ de toute entreprise littéraire ? Il est ainsi remarquable que Colette, même si elle tente de se dégager de l'influence deWilly, qui a signé son entrée en littérature, reprenne au fil des textes les motifs présents dans
lesClaudine, les développant ou au contraire les démontant pour montrer leur absence de viabilité. Jetant un regard rétrospectif sur son oeuvre, elle affirme dansL'Etoile vesper que Renaud est " l'inconsistance même », et que " sa mort [lui] donna l'impression d'accomplir une sorte de puberté littéraire »9. Cela signifierait queLa Retraite sentimentale devrait être
perçue comme un récit décisif, à l'occasion duquel l'écrivain met un terme définitif au cycle,
et rompt définitivement le lien avec ses écrits de jeunesse, donc avec Willy, en tuant
symboliquement le personnage masculin en partie double du premier époux, se libérant de sonjoug. Pourtant, comme nous l'avons déjà précisé plus haut, les liens de Colette avec l'oeuvre
de jeunesse semblent plus complexes : en effet, si la romancière coupe en apparencebrutalement les ponts avec les écrits qui l'ont lancée en littérature, elle n'en conserve pas
moins les traces d'une perception de l'écriture et du monde littéraire qui la suivent tout aulong de sa carrière. DèsLa Retraite sentimentale et malgré le décès de son époux, il est
précisé que Claudine est vouée à conserver à jamais les stigmates de sa vie conjugale passée,
puisqu'elle affirme à la fin du récit : " Peut-être qu'Il est là, derrière moi, peut-être qu'Il m'a
suivie, et que ses bras étendus protègent ma route mal frayée, démêlent les branches... »10.
8RS., Pl.I, p.953
9EV., Pl.IV, p.840
10RS., Pl.I, p.953
10 Certes, le fantôme de Renaud est ici présenté comme une ombre bienfaisante, ce qui ne peutêtre le cas de l'époux de Colette. Mais de la même manière et par les biais les plus divers, plus
ou moins perceptibles, l'influence de Willy reste perceptible tout au long des textes rédigéspar Colette, qu'il s'agisse des écrits assumés comme autobiographiques, ou des textes
présentés comme romanesques.Les écrits autobiographiques de Colette sont les premiers à être marqués par la
rémanence de l'oeuvre de jeunesse, qu'il s'agisse, de manière évidente, du règlement de
comptes que constitueMes Apprentissages, ou de manière plus diffuse d'écrits quia priori ne laissent que très peu de place au premier époux. Au sujet deL'Envers du music-hall, l'auteurdéclare ainsi dans la Préface à l'édition Guillot de 1937 qu'elle " porte à ce livre une
bienveillance particulière » car " nulle part [elle] n'[eut] besoin d'y mentir »11. Alors que
l'ouvrage est composé de nouvelles et de notes sur la vie d'artiste de music-hall menée parColette après sa séparation d'avec Willy, l'écriture en elle-même semble marquée par ce passé
récent : en précisant que cette oeuvre a été pour elle l'occasion d'exprimer une sincérité
nouvelle, l'écrivain pointe indirectement le mensonge et la facticité qui ont marqué ses débuts
d'auteur. Dès lors, c'est cette posture de sincérité, sinon d'authenticité, qui est mise en
question tout au long des écrits autobiographiques, au cours desquels Colette semble bâtir une image d'elle-même à la fois dans la continuité et dans le refus de celle voulue par Henry Gauthier-Villars, ce que nous développerons au fil de notre travail. L'influence de Willy se perpétue également dans les écrits présentés commefictionnels par Colette puisque nombre des héroïnes de ses romans présentent des traits
communs avec Claudine, mais explorent aussi des possibilités qui affleurent dans le cycleprimitif sans pour autant qu'ils aient été exploités par la romancière. Ainsi, Gigi et Vinca
apparaissent comme une évolution du personnage originel vers une idée plus pure et moinscaricaturale de l'adolescence, faisant du type littéraire incarné par Claudine une héroïne
romanesque chaque fois originale et particulière, qui donne à entendre une voix singulière et
incarne une force particulière. De même, les personnages de femmes mûres, bien loin deconstituer une rupture avec les premiers êtres de fiction créés par Colette, semblent poursuivre
l'entreprise débutée par l'écrivain avec le cycle originel, puisqu'il s'agit en partie d'explorer
le devenir de personnages qui ont pu être semblables à Claudine dans leur jeunesse, et qui ont pris différentes directions pour finalement aboutir à un constat pessimiste mais chaque foissimilaire : le probable échec d'une relation amoureuse conditionnée à la soumission librement
consentie d'une femme qui accepte de se poser comme inférieure pour rendre le couple à la11EMH., Pl.II, p.324
11 fois durable et socialement acceptable12. Il est ainsi frappant que nombre de tramesromanesques reprennent des faits vécus par l'écrivain, qui sont curieusement absents des
écrits présentés comme autobiographiques, la vie amoureuse et les déceptions de celle-ci
n'étant que très peu présentes dans les chroniques de la vie quotidienne, alors qu'elles sont
omniprésentes dans les romans13. Nous nous efforcerons alors de démontrer que si Colette
construit une image peu ou prou idéalisée d'elle-même dans les écrits autobiographiques, elle
révèle davantage ses fêlures profondes dans les écrits de fiction. Il apparaît par conséquent
difficile de classer les textes de l'écrivain dans des catégories génériques, tant il apparaît que
ce qui importe chez Colette n'est pas le genre auquel appartient une oeuvre, mais la voix qu'elle laisse entendre. C- De la difficulté d'analyser une oeuvre nécessairement protéiformequotesdbs_dbs25.pdfusesText_31[PDF] BEM 2010 - Oral 1 - Portishead, clé de sol, instrument en ut
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