[PDF] hors-série 01-Aug-2012 Jean-Franç

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fifi fi fi fi Tout au long de l'année, nos critiques d'art et journalistes parcourent les musées, centres d'art, fondations, en France et à l'étranger, et proposent des comptes rendus, analyses et critiques des expositions temporaires incontournables. Pour ce premier hors-série du

Quotidien de l'art

, nous vous offrons une sélection de plus de quatre-vingts expositions à voir durant ce mois d'août. Les événements majeurs sont en bonne place, comme la Documenta de Cassel, en Allemagne, événement qui fait un point tous les cinq ans sur les grandes tendances de l'art contemporain. Cette treizième édition, dirigée par PAGE 02

Légende de la photo de une : Ryan Gander,

I Need Some Meaning I Can

Memorise (The Invisible Pull)

, 2012, Fridericianum, dOCUMENTA (13), Cassel. Un courant d'air caresse le visiteur dans l'espace d'exposition du rez-de-chaussée. Dimensions variables. Courtesy Annet Gelink Gallery, Amsterdam ; gb agency, Paris ; Johnen Galerie, Berlin ; Lisson Gallery, Londres ; TARO NASU, Tokyo. Commandé et produit par la dOCUMENTA (13) avec le soutien du Groupe Galeries Lafayette, Paris.

Photo : Nils Klinger.

Carolyn Christov-Bakargiev, s'est notamment focalisée sur les artistes s'intéressant à la question de l'histoire. De Gerhard Richter au Centre Pompidou à Paris à Jeff Koons à la Fondation Beyeler à Bâle, l'art contemporain figure en bonne place dans notre sélection, jusqu'aux plus jeunes artistes, en France ou à l'étranger, en passant par des rendez-vous comme la triennale l'Estuaire qui conduit les visiteurs de Nantes à Saint-Nazaire. Cet été, la photographie tient aussi le haut du pavé, des rencontres d'Arles où se distingue la figure de Josef Koudelka au Guggenheim Museum de New York qui accueille une grande rétrospective de la Néerlandaise Rineke Dijkstra. Dans le domaine du design, Nancy célèbre enfin à sa mesure la figure centrale qu'est Jean Prouvé à travers un très riche parcours dans toute la cité. De la question de l'exil dans les musées nationaux des Alpes-Maritimes aux collections Dyke à Giverny et Merzbacher à Martigny, les musées proposent encore des expositions d'art moderne incontournables. Sans oublier la belle alliance des musées des Augustins à Toulouse et Fabre à Montpellier autour de Caravage et du caravagisme européen. Avec un tel programme, l'été ne pourra qu'être radieux page 04 Dans la nouvelle exposition du musée du quai Branly, Jean-Paul Desroches a pris le parti d'aborder l'histoire de la

Chine par le prisme de sa gastronomie. "

Le caractère fondamental

et existentiel de la nourriture correspond à l'approche ethnologique du musée du quai Branly. Je ne pouvais pas faire une exposition de contemplation, comme je l'aurais fait au musée Guimet

», explique

le commissaire. Cette approche ethnologique vient en écho aux réflexions qu'a pu mener Claude Levi-Strauss dans son ouvrage

Le Cru et le Cuit

en 1964. En partant de réflexions liées à la nourriture, l'anthropologue constitue une grille de lecture de la société. Suivant le précepte de Levi-Strauss, " toute nourriture est bonne à penser », l'exposition " Les Séductions du Palais » tente de relier les ustensiles de cuisine à leur portée politique, religieuse et parfois même philosophique. Liés aux cultes des ancêtres, les bronzes du Néolithique sont les vecteurs des premières traces d'écriture archaïque. Alimentation et littérature ne font déjà plus qu'un au second millénaire avant notre ère. Les liens entre création poétique et boisson sont néanmoins peu exploités dans la suite du parcours. Seule la cérémonie du thé, naissant sous la dynastie Song (960-1279), est évoquée. Les délicates porcelaines de cette époque témoignent ici de la naissance d'une esthétique du dépouillement. L'évolution des formes et des techniques des récipients liés à la nourriture reflète également les mutations de la société chinoise. L'abandon progressif des bronzes fastueux au profit de laques et céramiques sous la dynastie Han (-221 av. J.-C.-200 après J.-C.)

évoque, en filigrane, le passage

d'une organisation féodale et princière, à un Empire unifié reposant sur des propriétaires fonciers et des fonctionnaires.

De rarissimes coupes en laque

du début de notre ère, sorties exceptionnellement des réserves du musée Guimet, illustrent cette mutation. La suite du parcours tient davantage à une histoire des techniques. Aux créations exotiques en métaux cloisonnés et repoussés de la dynastie Tang (618-907), répond le raffinement des porcelainiers Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). Pour chaque période, pour chaque technique, les pièces les plus précieuses du musée national de Chine ont ét sélectionnées, comme le tripode néolithique jua de la tombe de

Fu Hao découverte en 1976. "

J'ai voulu des objets documentés,

beaux et rares

», déclare le commissaire.

Fidèle à sa volonté de resserrer les liens culturels entre la France et la Chine, Jean-Paul Desroches a servi d'intermédiaire pour la signature d'un partenariat entre le musée national de Chine et le musée du quai Branly. En retour de ces prêts exceptionnels, le musée de la place Tian'anmen recevra

à l'automne l'exposition "

Masques, beauté des esprits

conçue par l'institution parisienne. Après avoir rapproché le musée du Louvre et la Cité Interdite de Pékin (lire notre

édition du 12

octobre

2011),

Jean-Paul Desroches s'attelle

à renforcer la collaboration

entre le musée Guimet et le musée national du Palais de Taipei, pour une exposition parisienne à l'automne. " Ces partenariats sont l'aboutissement de ma carrière, remarque le conservateur . La Chine est devenue très importante et ses institutions s'ouvrent aux autres. J'aide à les faire réfléchir à des thématiques communes aussi diverses que la gestion des foules ou des solutions de conservation LES SÉDUCTIONS DU PALAIS, CUISINER ET MANGER EN CHINE jusqu'au 30 septembre, musée du quai Branly, 37, quai Branly, 75007 Paris, tél. 01

56 61 70 00, www.quaibranly.fr

Vase tripode " jia » en bronze inscrit " Fu Hao », Fouilles de la tombe de Fu Hao, Anyang, province du Henan (1976), règne du roi Wu Ding des Shang (vers 1200 av. J.-C.), H. totale 66,5 cm, poids 20,5 kg.

© National Museum of China. Photo : Dong Qing.

COMMISSARIAT :

, conservateur général du patrimoine conservateur au département des expositions du musée national de

Chine.

CATALOGUE, coéd. Musée du

quai Branly / Rouergue, Actes Sud, 224
p., 35 euros. page 05

Avant de prendre sa retraite,

Arnauld Brejon de Lavergnée,

directeur des collections du

Mobilier national, propose une

exposition à entrées multiples,

Poussin et Moïse, histoires

tissées

», à la Galerie des Gobelins,

à Paris. Enrichie par rapport à ses

étapes bordelaise et romaine, la

manifestation met en lumière la Tenture de Moïse, d'après huit peintures de Nicolas Poussin (1594-

1665) et deux de Charles Le Brun

(1619-1690). Le thème de Moïse est au coeur de l'oeuvre de Nicolas

Poussin

: il réalisera 19 toiles sur une période étalée entre 1625
et

1641 figurant le protagoniste

du Pentateuque. Le peintre a abordé de nombreux cycles iconographiques, mais celui de la vie de Moïse est étudié ici pour la première fois. Les volumes spacieux de la Galerie des Gobelins permettent aux dix tentures de se déployer pleinement et de présenter pour la première fois au public les tapisseries depuis leur création en ces mêmes lieux. Le sujet évoque la bataille entre Anciens et Modernes qui bat son plein au XVII e siècle. La rivalité entre la France et l'Italie se lit aussi dans le voeu de Louis XIV de placer Nicolas Poussin à l'égal de Raphaël. Les quatre tapisseries ouvrant le parcours, réalisées d'après les oeuvres du peintre italien, témoignent de la dette des Français envers son art. Au-delà de cette histoire des formes, les gravures des oeuvres de Poussin soulignent l'esprit paradoxal du peintre.

Alors qu'il profitait de la

technique de l'estampe pour diffuser son oeuvre picturale, Nicolas Poussin refusa toute sa vie d'adapter ses toiles pour la tapisserie. Les huit tentures exposées ici relèvent donc d'une commande de Louvois, postérieure à la mort du peintre, réalisée vers 1683-1685. L'exposition permet de comparer les tapisseries avec leur source d'inspiration, et d'examiner le passage de la peinture à la tapisserie. Le cadrage, les couleurs (l'éclat des rehauts de fils d'or est encore intact), et bien sûr l'échelle ont été adaptés. " Les tableaux peints relèvent de la pure délectation visuelle, tandis que les tapisseries mettent en oeuvre un dispositif théâtral puissant à travers la monumentalité et l'ajout d'éléments décoratifsquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31

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