[PDF] LA MIXITÉ SCOLAIRE Définition Historique & dates

LA MIXITÉ SCOLAIRE Définition La mixité scolaire est l'instruction et l'éducation en commun des garçons et des filles, dans des classes mixtes. En France, elle s'est généralisée dans les écoles publiques et privées dans les années 1960 pour des raisons économiques plutôt qu'éducative. La mixité, aujourd'hui obligatoire (depuis 1975 - Loi Haby) dans les établissements scolaires français, découle de l'idée de fournir à tous les élèves la même éducation. Pourtant, la mixité scolaire ne favorise ni l'égalité des chances, ni l'égalité de résultats entre filles et garçons. Par ailleurs, les stéréotypes sexués influencent encore les choix des garçons et des filles en matière d'orientation et de formation. ATTENTION À NE PAS CONFONDRE MIXITÉ ET ÉGALITÉ. Historique & dates Longtemps les filles ne sont pas scolarisées (éducation familiale) Jusqu'à la fin du XIXème siècle les filles et garçons sont séparés 1881 - 1882 : Loi Ferry " École primaire publique, laïque, gratuite et obligatoire pour les deux sexes ». - Mais pas de disparition de la ségrégation filles/garçons - Et des cursus différenciés 1880 : Loi Camille Sée : enseign ement secondaire féminin = lycée de fille (pas le même cursus que les garçons et pas le bac). Début du XXème siècle : apparition du terme mixité (primaire puis secondaire) Apparition de la n otion de mixité scolaire arrive en même temps que la démocratisation du système scolaire qui fait suite à la massification de ce dernier dans les années 1960 en France. 1963 - 1966 : Réforme Capelle-Fouchet = création des CES (collège d'enseignement secondaire) = mixte pour des raisons économique car moins cher d'avoir un seul collège pour tous.

1975 : Réforme Haby : collège unique = rend la mixité obligatoire et la généralise. La loi Haby = institutionnalise la mixité qui était déjà présente avant. Orientation scolaire et professionnelle ! des campagn es d'information ont par exemple été organisées dans les années 80, sur les thèmes " les métiers n'ont pas de sexe » ou " c'est technique, c'est pour elles », afin d'encourager les filles à diversifier leurs orientations et à choisir des voies habituellement empruntées par les garçons. 1989 : Loi Jospin : " d'orientation sur l'éducation » affiche clairement l'égalité filles / garçons 2005 Loi Fillon : " d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école ».Le système scolaire contribue à favoriser la mixité et l'égalité 2013 : " Loi d'orientation et de refondation de l'école de la République » réaffirme cette notion de mixité scolaire et les enjeux qui en découlent. Janvier 2015 : circulaire " Mise en oeuvre de la politique éducative en faveur de l'égalité entre les filles et les garçons à l'école ». - Généralise la formation des personnels - Mobiliser de nouvelles ressources - Assure le suivi et l'évaluation de la politique d'égalité. 2017 : Le président de la République a présenté une des grandes causes nationales de son mandat l'égalité entre les femmes et les hommes. Il évoque l'école comme le " levier principal » ayant un rôle indispensable dans la lutte contre les discriminations liées au genre. ! Mise en place de conventions interministérielles 2000, 2006, 2013, 2018, pour " la promotion de l'égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif ». - acquérir et transmettre une culture de l'égalité entre les sexes - s'engager pour la mixité des filières Convention de 2000 : mesure prise ! " améliorer l'orientation scolaire et professionnelle, promouvoir une éducation fondée sur le respect mutuel des deux sexes et renforcer les outils de promotion de l'égalité et la formation des acteurs

Auteurs Françoise Héritier (Anthropologue) - Hommes, femmes, la construction de la différence : les individus naissent dans la majorité des cas avec un sexe (féminin ou masculin), en revanche le genre est lui une construction sociale. Pour l'anthropologue Françoise Héritier les différences établies entre les filles et les garçons sont issus d'une construction sociale construire historiquement : stéréotype de genre. Marie Duru Bellat (Sociologue) : l'école n'est pas l'expression la plus achevée du rejet de toutes les discriminations. Elena Gianini Belotti (Psychologue) - Du coté des petites filles (70') Les filles réussirait mieux scolairement que les garçons car elles répondent mieux aux attentes scolaire. Elle prend par exemple le fait que les filles soient mieux organisées, ce qui répond plus aux attentes et aux besoins scolaires. Christian Baudelot et Roger Estabelet - Quoi de neuf chez les filles (2007) Les filles réussissent mieux scolairement que les garçons, elles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat que ces derniers et poursuivent de plus en plus dan s l'enseignement supérieur. Cependant cette meilleure réussite scolaire des filles ne doit pas masquer une orientation genrée selon les filières et qui se répercute dans le domaine de l'emploi. Notions importantes MIXITE EFFECTIVE MAIS PAS EGALITE ! Les filles sont meilleures dans un certain nombre de compétences : meilleures de la maternelle à l'enseignement supérieur à tous les niveaux (avantage en Français et en lecture mais désavantage en mathématiques à partir du collège) ! Les filles respectent davantage les règles, les consignes, sont moins sanctionnées (liés aux stéréotypes véhiculés par la famille, les médias, la sociétés et l'école) Christian Baudelot et Roger Estabelet ! Avantage en nombre (+ de bachelières et - de redoublement).

4ORIENTATION SEXUEE ET AVANTAGE D ES GARÇONS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL ! Les filles s'orientent plus dans les filières littéraire et économique et sociale relevant plus du " vivant » et du domaine relationnel et métier du care - Marie Duru Bellat ! Les garçons s'orientent plus dans les filières professionnelles et scientifiques ! Les filières scientifiques et professionnelles sont davantage masculine et sont plus reconnues sur le marché du travail ! Les garçons sont mieux payés que les filles : à diplôme égale les salaires sont différents. Dissertation Dans un rapport fait à la deman de du min istère de l'éducation en 2002, Jean Hébrard (inspecteur général de l'Éducation Nationale) met en avant le fait que malgré la démocratisation du système scolaire en France, la mixité scolaire n'est pas réellement effective. Les dernières études de l'enquête PISA le confirment, la France reste un des pays de l'OCDE le plus inégalitaires au niveau scolaire, où l'origin e sociale détermine le plus la scolarité et la réussite des élèves. La sociologue Marie Duru Bellat , réaffirme l'intérêt de la mixité à l'école. La réalisation de cette mixité intégrale à l'école comme elle le souligne serait l'abolition de toutes les discriminations, quelles soient sociales, de genres ou encore celles qui concernent les élèves en situation de handicap. Cependant même si le bien-fondé de la mixité scolaire dans notre société démocratique n'est pas remis en cause, cette notion, fait pourtant débat et suscite des interrogation s et plus particulièrement comme le souligne Marie Duru Bellat en ce qui concerne l'égalité femme, homme dont la mixité scolaire est censée être le vecteur. Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure la communauté éducative dont fait partie intégrante le Conseiller Principal d'éducation peut-elle agir pour favoriser et rendre cette mixité réellement effective ?

5I. Etat des lieux de cette notion de mixité scolaire en abordant son apparition et ses enjeux Apparition de la notion de mixité scolaire arrive en même temps que la démocratisation du système scolaire qui fait suite à la massification de ce dernier (60'). Collège unique (Loi Haby 1975), rend la mixité obligatoire et la généralise, établie donc une mixité tant sur le plan de l'origine sociale que la sur la notion de mixité entre fille et garçon. La mixité scolaire n'est réalisable que dan s un système scolaire démocratisé où tous les élèves ont accès aux mêmes établissements et au même cursus au sein de ces établissements. La mixité scolaire s'accompagne de la carte scolaire (mise en place en 1963), qui permet de favoriser cette mixité en définissan t les affectations en collège selon une découpe territoriale. Mais la carte scolaire est parfois contournée par les familles les plus informées choisissant ainsi les établissements avec les meilleures réputations, pouvant mettre à mal le principe de mixité sociale dont la carte scolaire est le vecteur. Dans notre société démocratique, les enjeux d'une réelle mixité scolaire sont de réduire au maximum toute forme de discriminations et ainsi de donner à tous les mêmes chances de réussir sur plan scolaire mais aussi en ce qui concerne l'insertion sociale et professionnelle (ce que François Dubet nomme l'égalité des chan ces). Principal enjeu de la mixité scolaire : donner à tous les me illeures conditions pour réussir indépendamment de l'origin e sociale des élèves ou de leur genre. La loi d'orientation de 2013 réaffirme cette n otion de mixité scolaire et les enjeux qui en découlent. Nous avons vu que la notion de mixité est une notion de relativement récente et que ces enjeux sont réaffirmés fréquemment dans les textes institutionnels. Nous allons donc voir comment ces occurrences officielles se traduisent dans leurs applications au sein des EPLE et les questions que suscitent la notion de mixité scolaire ainsi que les difficultés. II. Les questions que cette mixité scolaire pose dans son application au sein des EPLE Notion de mixité est donc à prendre en compte dans le fonctionnement des EPLE. Mixité sociale (à travers les enquêtes PISA) : pas complétement effective en France. En effet de n ombreux facteurs resten t déterminants pour la construction du parcours scolaire de l'élève. L'origine sociale reste un des principaux facteurs qui déterminent la

6réussite scolaire et l'orientation des élèves. Cela signifie que même dans un système d'enseignement démocratique, les différents capitaux (culturels, sociaux, économiques, ...) influence la réussite scolaire des élèves et ce majoritairement en faveur des élèves issus de milieux les plus favorisés (Bourdieu : Habitus). L'application de la mixité scolaire bien que réaffirmé par l'institution peut être mise à mal par des stratégies familiales qui essaient de contourner cette mixité scolaire est sociale en choisissant les établissements qu'ils souhaitent créant ainsi des établissements homogènes. Phénomène également présent au sein des établissements (classe de niveau, options plus " prestigieuses », ...) créant des classes homogènes en ce qui concerne le public scolaire. Ces différentes stratégies peuvent mettre à mal l'idéal de mixité scolaire et sociale. En ce qui concern e la mixité filles/garçons elle est effective au sein des établissements (et des classes mais pas toutes). Cependan t de n ombreuses études montrent qu'il y a des différences sur le plan scolaire mais également en qui concerne la socialisation des filles et des garçons. Pour l'anthropologue Françoise Héritier les différences établies entre les filles et les garçons sont issues d'une construction sociale construite historiquement. Pour Belotti, les filles réussirait mieux scolairement que les garçons car elles répondent mieux aux attentes scolaire. Elle prend par exemple le fait que les filles soient mieux organisées, ce qui répond plus aux attentes et aux besoins scolaires. Des études plus récentes dont celles de Christian Baudelot et Roger Estabelet dans leur ouvrage, Quoi de neuf chez les filles de 2007, montren t que les filles réussissent mieux scolairement que les garçons, elles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat que ce s derniers et poursuivent de plus en plus dans l'enseignement supérieur. Cependant cette meilleure réussite scolaire des filles ne doit pas masquer une orientation genrée selon les filières et qui se répercute dans le domaine de l'emploi. En effet à diplôme équivalent les femmes gagnent encore souvent un salaire moindre et occupent des postes avec des responsabilités moindres. L'école contribue donc à la reproduction des inégalités liées au genre, tout comme celle liées au milieu socio-culturel. Nous avons vu les difficultés que la mixité scolaire suscite et les questions qu'elle pose. Nous allons voire à présent comment le CPE en partenariat avec toute la communauté éducative peut palier les difficultés engendrées par la notion de mixité scolaire et comment il peut agir quotidiennement pour favoriser et répondre à cet enjeu de mixité scolaire.

7III. Quelles sont les réponses que le CPE en partenariat avec la communauté éducative peut apporter pour répondre à cet enjeu de mixité scolaire En ce qui concerne la mixité scolaire le CPE a donc un rôle indéniable à " jouer » en faveur de cette mixité scolaire. Ses actions pour être efficace doivent être menées en collaboration avec les autres membres de la communauté éducative (compétence 8 du référentiel de compétences relatif au CPE). Une des actions à mener peut être inscrite dans le parcours citoyen de l'élève. En effet les notions de tolérance, de respect, de vivre ensemble peuvent être abordés afin de renforcer les liens entre les élèves et de les ouvrir aux différences. Le CPE peut don c accompagner les élèves notamment dans leur formation à une citoyenneté participative, (compétence 6 du référentiel de compétences relatif au CPE). Ce parcours permet également de rappeler les règles ainsi que les droits et les devoir des élèves afin de favoriser un bon climat scolaire et une cohésion de groupe. L'intérêt ici pour le CPE peut être d'aborder ces notions en présence des enseignants (HVC). Le CPE peut également favoriser la mixité en éduquant à l'égalité entre les individus et notamment entre les filles et les garçons. La notion de genre peut également être abordée avec les élèves afin de les sensibiliser aux notions de respect de l'autre et ce quelque soit sa différence. Le CPE peut également, toujours en parten ariat avec la communauté éducative intervenir dans le parcours avenir des élèves afin de travailler et participer à la construction de l'orientation des élèves (compétence 7 du référentiel de compétences relatif au CPE). En effet nous avons vu que l'orientation pouvait être genrée notamment dans l'accès ou non à certaines filières selon le sexe de l'élève. Cette orientation genrée est le plus souvent le fait d'une construction sociale bien établie. Travailler avec les élèves et leurs familles pour déconstruire ces préjugés semble nécessaire et répond aux missions du CPE. Dans ce parcours avenir, le CPE peut donc aborder avec les élèves les questions d'orientation de manière ouverte et constructive afin de permettre à chaque élève de construire son projet de vie selon ses propres envies et capacités et non en fonction des représentations qu'il pouvait avoir de telle ou telle formation ou de tel ou tel emploi. La mixité scolaire qui est une notion relativement récente et qui est réaffirmée régulièrement dans notre société démocratique est donc un enjeu très important pour cette dernière. Cependant nous avons vu que certaines difficultés au sein des EPLE et des pratiques pouvaient empêcher une mixité scolaire réellement effective sur tout le

8territoire. C'est pourquoi la communauté éducative et le CPE ont un rôle à effectuer pour favoriser la mixité scolaire. Ce rôle ne peut se faire que par une collaboration étroite de la communauté éducative, incluant évidemment les familles des élèves. Nous avons vu que travailler sur différents parcours (avenir, citoyen ) avec les élèves permettait de favoriser la mixité sociale. Ainsi former de futur citoyen éclairé et ouvert au monde, permet de favoriser la mixité scolaire et la mixité au sens large en prônant des valeurs de tolérances et d'ouverture aux autres. Partie CPE CPE : GARANT DU RESPECT DES PRINCIPES DE MIXITE ET D'EGALITE Raccrocher le référentiel des compétences (2013) - orientation (déconstruire les stéréotypes, ouverture sur les formations genrées) - accompagnement à la citoyenneté participative - pratique de l'espace, animation VS, climat scolaire - travailler en équipe (formation aux stéréotypes, EMC, heures de vie de classe) - travailler avec les familles (mixité sociale et genrée) Juillet 2013 : référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation : - Se mobiliser et mobiliser les élèves contre les stéréotypes et les discriminations et promouvoir l'égalité entre les filles et les garçons - Prévenir et gérer les violences scolaires, identifier toute forme d'exclusion ou de discrimination - Equilibre entre le nombre de garçons et de filles par classe - Délégués de classe : préféré les binômes mixtes. EDUCATION AU RESPECT ET A L'EGALITE ! Objectif à inscrire dans le projet d'établissement et le projet de vie scolaire ! Se fait au quotidien, notamment avec les AED ! CESC : lutte contre le sexisme et lutte contre les discriminations, égalité des sexes ! HVC : travailler sur les représentations femmes/hommes (ex. avec le prof de SVT) L'ORIENTATION DES ELEVES ! Les différents acteurs (principal, prof principal, CPE, équipe pédagogique...) doivent valoriser les différentes filières, notamment au conseil de classe ! Informer les parents sur toutes les orientations possibles avec le PSY EN, le CIO ! Parcours découverte des métiers et des formations (PDMF) :