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La ville comme forme temporelle : le paradoxe

de Tokyo

DURING Elie

o@w{w journal or publication titleINTERNATIONAL JAPANESE STUDIES volume15 page range51-88 year2018-03-30

URLhttp://doi.org/10.15002/00021325brought to you by COREView metadata, citation and similar papers at core.ac.ukprovided by Hosei University Repository

l i e

DURING

Lorsque le Professeur Shin Abiko ma proposé dintervenir à lUniversité Hosei dans le cadre dun groupe de recherche et dun projet autour de la question " Quest-ce que Tokyo ? », jai pris linvitation à la lettre. Jai voulu répondre, naïvement, à la question qui métait adressée. " Quest-ce qu e Tokyo ? », donc.Préambules : l'unité formelle du sans-forme ɹMon intention nest pas de déconstruire un discours idéologique sur Tokyo (ou de d énoncer son caractère de construction symbolique ou fantasmatique). Si la philosophie peut être utile ici, cest en nous aidant à identifier le " point de réel » de Tokyo : ce qui en elle résiste, ce qui simpose au regard et à la pensée. ɹOr au risque de resservir des lieux communs mille fois répétés, je commencerais par ce trait qui paraît le plus évident à un Parisien : le caractère apparemment amorphe, informe, dune ville dont lévolution na subi aucun plan directeur comparable à ceux quont connu Paris, Barcelone ou New York. Informe, dabord au sens dillimité : une coulée urbaine entre mer et montagne, quasiment à perte de vue, jusquà Yokohama et au-delà... Toyo Ito, après avoir évoqué le chaos dun espace qui télescope les échelles, les fonctions et les styles les plus hétérogènes, résume le problème de façon simple, et presque triviale : " il est imposs ible de voir la ville dans son ensemble .1

» Il y a ensuite labsence

1 " Tokyo, ville éphémère », in Yann Nussaume, Anthologie critique de la théorie architecturale japonaise : le regard du milieu B ruxelles, Ousia, 2004, p. 439. L a v i l l e c o m m e f o r m e t e m p o relle : l e p a r a d o x e d e

TokyoȨɪĘĦħڜ

frappante, presque béante dun centre urbain, absence qui évoque une formule ancienne popularisée par Nicolas de Cuse et Pascal : une ville dont le centre est partout, et la circonférence nulle part... Une ville qui est donc déjà autre chose quune ville, qui est peut-être la figure accomplie de ce que Lefebvre décrivait comme le processus déclatement de la ville en direction de l" urbain » : c ette zone grise où les notions de centralité, de monumentalité, de rencontre, dintégration et de participation, perdent leur évidence et se reconfigurent à des niveaux plus abstraits, ou plus subtils (" subtil » se dit aussi de ce qui se tient sous le tissu, caché dans sa trame...). Il y a, peut-être, un ordre caché, bien que l " amibe » souple évoquée par Yoshinobu Ashihara (" la ville-amibe 2

», amêba-

toshi) nait probablement pas de squelette. Comment le trouver, cet ordre ? Quel est " le dessin caché dans le tapis », comme aurait dit Henry James ? ɹNotez que Ashihara, pour rendre compte du singulier chaos quest Tokyo, offrait des hypothèses explicatives, ce qui était déjà une manière de lordonner. Il montrait que le caractère apparemment amorphe du paysage urbain tenait en réalité à une concep tion particulière de la forme architecturale, une conception qui ne se règle pas sur la forme externe, qui ne donne pas le primat à lenveloppe, au contour extérieur, à la façade. (Souvent, comme le remarque Toyo Ito, la façade nest elle-même quun vaste écran pour des néons, des enseignes lumineuses ou des affiches : sa forme extérieure est au fond indifférente.) Dans larchitecture traditionnelle, on a aff aire à une architecture de piliers et décrans, de plates-formes et de verandas intérieures (engawa), plutôt que de murs et de façades. Et cette architecture porte une tout autre idée de la forme. Laquelle ? Disons, une idée plus structurelle et plus subtile, une forme retirée ou repliée en quelque sorte dans lintériorité du bâtiment. ɹAshihara insistait par ailleurs sur le fait que larchitecture des villes

japonaises était faite pour être considérée de près, et non à distance, à limage des

2 Voir Yohinobu Ashihara, L'Ordre caché : Tokyo, la ville du XXIe siècle ?, trad. M. S h i m i z u P a r i s H a z a n 1 9 9 4 perspectives grandioses et des compositions densemble offertes par certaines villes européenne. En somme, le sentiment de désordre visuel de lespace urbain naîtrait dun mauvais positionnement, dune mauvaise orientation du regard : le problème est quon cherche à saisir lunité formelle dune enveloppe extérieure ou dun schéma densemble, et quon bute sans cesse sur des espaces qui se dérobe nt ou qui reculent dans lombre. On cherche des compositions achevées, on ne trouve que des accomplissements partiels. Pour saisir l" ordre caché » de Tokyo, il convient donc de modifier notre conception même de la forme, et dajuster notre regard en conséquence. ɹPour faire bref, il faut dénouer le lien qui, dans une tradition philosophique solidement établie, associe la notion de forme à celle d e totalité - quon la pense en termes morphologiques ou gestaltistes, ou encore de manière plus logique, comme principe dorganisation unifiant une pluralité déléments. La forme de Tokyo ne doit pas être cherchée dans le tout, ou les touts ; elle doit être cherchée dans les parties, dans une certaine manière darticuler les parties. Si une forme densemble est malgré tout à loeuvre à léchelle de la ville, ce ne pourr a être quune forme émergente, et non le produit dun designo, dune composition densemble émanant dun centre directeur. Ce sera une forme en devenir, semblable à la " prolifération dun organisme vivant ou la croissance dun arbre 3 », toujours pour une part virtuelle, incomplète. ɹCette pensée de la forme partielle saccorde naturellement à la sensibilité postmoderne, qui se défie par principe des principes et qui nourrit le projet den finir avec les projets totalisants. Ce nest pas un hasard si Tschumi, parmi dautres, sest fait en Europe le porte-voix des idées dAshihara en prenant un peu à la lettre le slogan qui voulait faire de Tokyo la véritable " capitale du XXIe siècle ». La pensée de la forme partielle flatte également une certaine passion locale : une passion qui cherche dans les lieux, plutôt que dans lespace supposé homogène et abstrait, lélément générateur qui permet de comprendre la dynamique de lurbain. Larticle de Günter Nitschke, " Ma, the Japanese sense 3

Ibid., p. 42.

of place 4 », a autant fait pour populariser cette idée dans le contexte japonais, que la lecture de Heidegger ou de Nishida (ou dAugustin Berque). Mais ici je veux tout de suite marquer une réserve : de même que ce nest pas parce quon sest débarrassé dune certaine idée de la forme quon en a fini avec la forme, ce nest pas parce quon désolidarise la notion de forme et celle de totalité q ue la question de la totalisation ne se pose plus et quon est définitivement voué à la localité. Le global nest pas escamoté. Lidée de forme partielle, et la promotion du local quelle paraît impliquer, indiquent seulement quil va falloir trouver d'autres voies pour rejoindre le global : des voies locales. ɹDe toute manière nous navons pas vraiment le choix. La question du global, et donc des formes de totalisation ouvertes qui peuvent y conduire, ne cesse de se poser à nous. Nous ne pouvons nous empêcher de parler de la ville de Tokyo, au singulier. Et cela malgré linforme, malgré lhétérogénéité anarchique des lieux. ɹCar telle est lexigence que je veux tenir, dun point de vue philosophique - à vrai dire, cest même la seule exigence qui justifie à ce stade lintroduction dun point de vue philosophique sur la question urbaine. Je la rés umerai dans cette formule un peu provocatrice : il faut bien que la ville ait une certaine unité formelle, il faut bien qu'elle se laisse envisager dans sa globalité, sans quoi la question même de son absence de forme ne se poserait pas. Tokyo na pas de forme, très bien.

Mais qu'est-ce qui na pas de forme ?

ɹLa ville est une performance continuée de sa propre unité, et cest sa manière de viser le global, de le construire localement, à travers une multiplicité de relais, et sur différents niveaux de réalité, qui lui confère finalement son allure globale, sa physionomie ou son style. Voilà ce que nous visons à travers les expressions de " forme », ou dunité " formelle » : une manière darticuler

cette hétérogénéité interne, qui est aussi une hétérogénéité de rythmes de

développement, une articulation qui donne au processus urbain un minimum 4 Article initialement publié dans Architectural Design, Londres, mars 1966. de visibilité et de consistance. ɹJe le répète : la philosophie ne serait pas requise ici si une approche strictement locale revenait à dissoudre complètement la question de la forme globale de la ville, si tout pouvait se ramener à lexpérience irréductiblement située dacteurs ou de communautés dacteurs urbains entrant en connexion au gré de leurs activités, comme des nomades errant dans le dés ert. Mais ce nest pas ainsi que se passent les choses. La ville est toujours présupposée comme plan de base. Et si nous circulons de lieu en lieu sans nous soucier des coordonnées globales, cest que lespace urbain a des qualités, et donc aussi une texture, une courbure, qui rend possible ou favorise une telle navigation. Promouvoir les lieux comme enjeu de lexpérience urbaine, cest donc encorquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31
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