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LA MÉTHODE D'ÉVALUATION CONTINGENTE : DE L'OBSERVATION À LA CONSTRUCTION DES VALEURS DE PRÉSERVATION

MARC WILLINGER

Une vue d'ensemble critique sur une méthode économétrique en plein développement et dont les fondements en pure théorie économique restent en partie à établir. L'économie face aux limites de son paradigme ou à la conquêtedu non-marchand ?

INTRODUCTION

En mars 1989, le pétrolier Exxon

Valdez s'est échoué dans le détroit du Prince

Guillaume en Alaska en répandant près de

258 000 barils de pétrole brut dans la mer.

La marée noire engendrée par ce naufrage a

infligé de lourdes pertes aux pêcheurs, hôte liers, exploitants de villages de vacances, vacanciers, etc. Au-delà des pertes directes

1 des "usagers" du site, le dommage écolo

gique subi par la région a également engen dré des coûts qui ne s'expriment ni à travers des variations de prix ni à travers des varia tions de flux de biens ou de services. Ces coûts représentent des pertes en valeurs de non-usage (ou valeurs de préservation) qui correspondent aux paiements virtuels des agents pour la préservation de l'état initial du site. Comme le site dans son état initial était offert "gratuitement", les valeurs de non- usage ne sont pas observables, de sorte que leur existence reste discutable. Cependant,

la méthode d'évaluation contingente a été élaborée dans le but de les mesurer. A la suite

du naufrage de l'Exxon Valdez, l'État de l'Alaska a commandé une étude contingente afin d'estimer le consentement à payer des

Américains pour éviter ce type d'accident

dans un horizon de 10 ans, sur la base d'un

échantillon de 1 000 personnes. D'après

cette étude le consentement moyen à payer se monterait à 30 $ par personne, ce qui cor respondrait à 2, 8 milliards de $ pour l'ensemble de la population1. Face à la menace que représente ce genre d'évaluations pour les activités industrielles à haut risque écologique, une véritable polémique s'est engagée entre économistes, attisée par la compagnie Exxon, quant à la validité des résultats et la pertinence de la méthode.

L'objectif de cet article est de présenter les

enjeux de la méthode d'évaluation contin gente, d'en préciser les limites et d'exposer les difficultés qu'elle soulève, je donnerai

également mon point de vue sur son champ

de validité et sur la portée des résultats qu'elle permet de produire.Résumé en anglais p. 22

L'analyse économique concerne prin

cipalement les biens et les services mar chands, c'est-à-dire les biens et les services faisant l'objet d'une transaction sur un mar ché. Mais elle s'intéresse également à l'offre et la demande de biens et de services non marchands, dont l'allocation est réalisée grâce à d'autres mécanismes que celui du marché. En l'absence de marchés, quelles sont les institutions qui assurent la coordi nation entre les offreurs et les demandeurs l

Dans certains cas cette coordination est

assurée par des règles ou des conventions, comme pour la circulation routière par exemple. Mais très souvent, l'absence d'ins titution empêche une coordination efficace entre les offreurs et les demandeurs et engendre des dysfonctionnements. Par exemple, dans le cas des ressources renou velables en accès libre (pêche, pâturage, etc.), ce qu'on appelé "la tragédie des com munaux" (tragedy of the commons) qui se manifeste par une surexploitation de la res source, résulte directement de l'absence de coordination. La conséquence de l'absence de coordination entre les intentions des offreurs et des demandeurs est que l'optimum éco nomique ne sera atteint que de manière for tuite. De façon schématique, l'optimum d'une économie dotée d'un ensemble de res sources et produisant un ensemble de biens et de services peut être défini de la façon sui vante : c'est une situation où le coût margi nal de la production de chacun des biens est égal à la satisfaction marginale qu'en retirent les agents économiques et où l'allocation

des ressources entre les diverses activités estRÉSUMÉ : La méthode d'évaluation contingence : de l'observation à la

construction des valeurs de préservation

La méthode d'évaluation contingente est fon

dée sur des enquêtes directes auprès des agents, auxquels on propose de répondre à un ques tionnaire destiné à révéler les valeurs qu'ils accordent à un bien non-marchand. Au-delà des débats techniques sur la méthode d'obser vation elle-même, qui sont rappelés, il est sou ligné que cette démarche pose un problème de fond, car elle repose sur le postulat que desvaleurs réelles préexistent chez les personnes interrogées. La thèse défendue ici est au contraire que les valeurs recueillies sont en fait construites par la méthode utilisée. La véri table question est dès lors de savoir quel peut être l'intérêt d'une méthode d'observation des valeurs qui simultanément participe à leur construction, et quelle en est la finalité du point de vue de la gestion de l'environnement.

Marc Willinger : BETA - Université Louis Pasteur, 38, bd d'Anvers, 67000 Strasbourg France.NATURES - SCIENCES - SOCIÉTÉS, 1996, 4 (1)

7

0HENL7HB ÉB SBNNB CEUL80B àPvLN UvB-L7SB 4E7

ÉvENNDOESLDU ENSB0UESLIB àPL 4B0CBSS0ELS ÉvEOO0D\S0B NE 7ESL76EOSLDU ÉvEP CDLU7 PU E1BUS 7EU7 ÉH10EÉB0 OBNNB ÉB7 EPS0B7s RE STHDA0LB HODUDCLàPB ÉP kLBUaxS0B ÉHCDUS0B àPB OBS HSES D4SLCEN 4BPS xS0B ESSBLUS ÉEU7 PUB HODUDCLB DS NE ODD0ÉLUESLDU B7S E77P0HB 4E0 ÉB7 CE0OTH7 ODUOP00BUSLBN7b OvB7SaVaÉL0B ÉB7 CE0OTH7 4DP0 NB7àPBN7 EPOPU EOTBSBP0 UL EPOPU IBUÉBP0 UvB-B0OB ÉB 4DPIDL0 4E0SLAOPNLB0b BS DS NB7 HOTEU1B7 7B 6DUS 7EU7 ODZS7s dB STHD08CB ÉP kLBUaxS0B 0B4D7B 7P0 NvT34DAST87B ÉvB-L7SBUOB ÉvPU 737S8CB ODC4NBS ÉB CE0OTH7s nvLN B-L7SB ÉB7 kLBU7 DP ÉB7 7B0ILOB7 4DP0 NB7àPBN7 NB CE0OTH B7S 7DLS ÉH6ELNNEUSb 7DLS LUB-L7SEUSb EPOPU CHOEUL7CB UB 4B0ACBSS0E R sESvES ÉvHILSB0 ÉB7 B-O87 ÉvD660B DP ÉB ÉBCEUÉBb BS 4E0 ODU7HàPBUS PU HSES D4SLACEN UB 4BPS xS0B 1E0EUSLs dDCCBUS HILSB0 4E0 B-BC4NB NE 7P040DÉPOSLDU ÉB dLN DP ÉB nLN ÉEU7 NvESCD74T80B ÉB7 ILNNB7b ODCCBUS BC4xOTB0 NE 7P040DÉPOSLDU ÉB ÉHOLkBN7 DP NE 7DP7a40DÉPOSLDU ÉB 4E0O7 UESP0BN7 T ùDP0 NvHODUDCL7SBb OB7 àPB7SLDU7 7B 0EC8UBUS SDPSB7 V OBNNB7 ÉP OTDL- ÉB NvLU7S0PCBUS ÉB ODD0ÉLUESLDU BUS0B NvD660B BS NE ÉBCEUÉBs ,EL7 4DP0 àPvPU LU7S0PCBUS ÉB ODD0ÉLUESLDU 7DLS B66LOEOBb LN 6EPS àPB NB7 IENBP07 ÉB7 kLBU7 BS ÉB7 7B0ILOB7 D66B0S7 BS ÉBCEUÉH7 7DLBUS OD0A0BOSBCBUS 0B40H7BUSHB7s ûPBNNB IENBP0 ESS0LAkPB0 V NE 4D77LkLNLSH ÉB IL7LSB0 PU 4E0O UESPA0BNb V NE 4D77LkLNLSH ÉvEOOHÉB0 V PUB 4NE1B UDU 4DNNPHBb V PUB ECHNLD0ESLDU ÉB NE àPENLSH ÉB NvEL0 DP ÉB NvBEPb V PUB 0HÉPOSLDU ÉP k0PLSb V NvECHNLD0ESLDU ÉB NE IL7LkLNLSH ÉvPU 4E37E1Bb BSOs THSEUS ÉDUUH àPB OB7 IENBP07 UB 7DUS

4E7 Dk7B0IEkNB7 ÉL0BOSBCBUSb DU E 0BODP07 V ÉB7 CHSTDÉB7 ÉvB7SLCESLDU LUÉL0BOSB7s oEU7 ÉB UDCk0BP- OE7b ND07àPvDU OTB0OTB V B7SLACB0 NE IENBP0 ÉvPU OTEU1BCBUS àPEUSLSESL6 DP àPENLSESL6 0BNESL6 V PU kLBU DP V PU 7B0ILOBb DU UB ÉL74D7B ÉvEPS0B ENSB0UESLIB àPB OBNNB ÉP XàPB7SLDUUEL0B ODUSLU1BUSYb àPL ODU7L7SB V LUSB00D1B0 PU HOTEUSLNNDU ÉvE1BUS7 E6LU ÉB NBP0 6EL0B B-40LCB0 NBP0 ODU7BUSBCBUS V 4E3B0 4DP0 OB OTEU1BCBUSb OvB7SaVaÉL0B NBP0 ÉBCEUÉBs éN B-L7SB 4NP7LBP07 SBOTULàPB7 ÉB àPB7SLDUUBCBUSb àPL DUS BU ODCCPU ÉB 7B 6DUÉB0 7P0 NB7 4ELBCBUS7 T34DSTHSLàPB7 EP-AàPBN7 ODU7BUSL0ELBUS NB7 E1BUS7 4DP0 kHUH6LAOLB0 ÉP OTEU1BCBUS ÉHO0LS ÉEU7 NB àPB7SLDUAUEL0Bs RB S0ELSBCBUS HODUDCHS0LàPB ÉB7 0H4DU7B7 B-40LCHB7 4B0CBS BU7PLSB ÉvB7SLCB0 NE ÉL7S0LkPSLDU ÉB7 ODU7BUSBCBUS7 V 4E3B0 ÉEU7 NE 4D4PNESLDU HSPÉLHB BS ÉvEUEN37B0 NE ODUS0LkPSLDU ÉB ÉL66H0BUSB7 OE0EOSH0L7SLàPB7 ÀÉL7S0LkPSLDU ÉB7 V1B7b 7B-B7b 0BIBUP7b OESHA1D0LB7 7DOLDa40D6B77LDUUBNNBb BSOsGs RE ÉL7AS0LkPSLDU B7SLCHB B7S ÉDUO PUB ÉL7S0LkPSLDU ODUSLU1BUSB V PU 7OHUE0LD ÉB OTEU1BCBUS T34DSTHSLàPB ÉHO0LS 4E0 NB àPB7SLDUUEL0Bb BS UDU 4E7 NB 4ELBCBUS B66BOSLIBCBUS ODU7BUSL 4DP0 PU OTEU1BCBUS 0HBNs

dDCCB SDPSB CHSTDÉB ÉvDk7B0IEASLDUb NE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB UvB7S 4E7 B-BC4SB ÉvE0SB6EOS7 UL ÉvB00BP07 ÉvDk7B0IESLDU7b BS NB7 40H6H0BUOB7 B-40LCHB7 0B40H7BUSBUS BU 4E0SLB PU 0HBN ODU7S0PLSs RB7 PSLNL7ESBP07 ÉB NE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB 7DUS NB7 40BCLB07 V 0BODUUE\S0B àPB OBSSB CHSTDÉB B7S 7PDBSSB V ÉB UDCAk0BP- kLEL7b 0BU6D0OH7 4E0 NB OE0EOS80B T34Da1. D'après P. Passell, Dgn vn, yi'U Dcans (art. traduit et paru dans qid''cn' cren'ruecirué n° 151, 23 septembre 1993)

K é

MG Omnèrgd ghm.GM■Gnxr1 Lr1nx1qd1nd l gd MhrÉdc.Gnxr1 G MG Lr1Énc■Lnxr1 gdÉ .GMd■cÉ gd ucmÉdc.Gnxr1lvncetu'

STHSLàPB ÉP 7OHUE0LD 40D4D7Hs dDU7OLBUS7

ÉB OB7 O0LSLàPB7b PU 10EUÉ UDCk0B ÉB S0EIEP-

DUS HSH ODU7EO0H7 EP 4B06BOSLDUUBCBUS ÉB NE

CHSTDÉBb E6LU ÉB CLULCL7B0 NB7 kLEL7 BS NB7

7DP0OB7 ÉvB00BP0b BU ECHNLD0EUS NB7 SBOTa

ULàPB7 ÉB àPB7SLDUUBCBUS BS ÉB S0ELSBCBUS

HODUDCHS0LàPBs

mU 4BPS UHEUCDLU7 7vLUSB00D1B0 7P0 NB 4D7SPNES 6DUÉECBUSEN ÉB OB 40D10ECCB ÉB

0BOTB0OTB àPL 7P44D7B àPB NB7 XI0ELB7 40HA

6H0BUOB7Y B-L7SBUSb LUÉH4BUÉECCBUS ÉP

àPB7SLDUUEL0B 40D4D7Hs eU B66BSb CEN10H NB7

B66D0S7 0HENL7H7b BS NB7 40D1087 àPL DUS HSH

EOODC4NL7 ÀUDSECCBUS BU EkEUÉDUUEUS NB7

XàPB7SLDUUEL0B7 DPIB0S7YGb NB7 HIENPESLDU7

ODUSLU1BUSB7 0B7SBUS S087 7BU7LkNB7 V ÉB7

IE0LESLDU7 ÉB OE0EOSH0L7SLàPB7 ÉB NE CHSTDÉB PSLNL7HB ÀD0É0B ÉB7 àPB7SLDU7b CD3BU ÉB 4ELBA

CBUSb CHSTDÉB ÉB 4ELBCBUSb BSOsGs oEU7

OBSSB 40H7BUSESLDUb UDP7 40D4D7DU7 PU 4DLUS

ÉB IPB ÉL66H0BUS 7P0 NE CHSTDÉBs RE ÉH4BUA

ÉEUOB ÉB7 0H7PNSES7 4E0 0E44D0S V NE CHSTDA

ÉDND1LB UB 4BPS xS0B ODU7LÉH0HB ODCCB PUB

NLCLSESLDU ÉB NE CHSTDÉB àPB ÉP 4DLUS ÉB IPB ÉP 40D10ECCB ÉB 0BOTB0OTB 40HOHÉBUSs ,EL7

7L UDP7 4E0SDU7 ÉB NvT34DST87B àPB 4DP0 NB7

EOSL67 BUIL0DUUBCBUSEP- BU 1HUH0ENb BS 4NP7

4E0SLOPNL80BCBUS 4DP0 NB7 EOSL67 EIBO NB7A

àPBN7 NB7 E1BUS7 DUS 4BP ÉvB-4H0LBUOBb NB7 40HA

6H0BUOB7 UB 7DUS 4E7 EP77L ONEL0BCBUS ÉH6LULB7

àPB 4DP0 NB7 kLBU 40LIH7 àPB NB7 E1BUS7 HOTEUA

1BUS TEkLSPBNNBCBUS 7P0 NB7 CE0OTH7b END07 NE

CHSTDÉB ÉvDk7B0IESLDU UB 4BPS 4NP7 xS0B

ODU7LÉH0HB ODCCB UBPS0Bs éN B7S HILÉBUS àPB

NE CHSTDÉB ÉB7SLUHB V 0HIHNB0 OB7 X40H6HA

0BUOB7Y CEN ÉH6LULB7b IE UDU 7BPNBCBUS 4B0A

CBSS0B ÉB NB7 B-40LCB0b CEL7 EP77L BU 4E0SLB

ÉB NB7 ODU7S0PL0Bb EIBO PU ÉEU1B0 HILÉBUS ÉB CEUL4PNESLDUs éN B7S ONEL0 àPvEIBO PUB SBNNB

ODUOB4SLDU NB 40D10ECCB ÉB 0BOTB0OTB LULA

SLEN B7S IDPH V NvHOTBOb ÉEU7 NE CB7P0B DS 7DU

DkDBS UvE 4E7 ÉvB-L7SBUOB EPSDUDCB 4E0 0E4A

4D0S V NE CHSTDÉBs 2 NE àPB7SLDU u Q àPBNNB B7S

NE CHSTDÉB NE 4NP7 6LEkNB 4B0CBSSEUS ÉvDk7B0A

IB0 NB7 I0EL7 ODU7BUSBCBUS7 V 4E3B0 ÉB7

E1BUS7 Rb LN 6EPÉ0ELS END07 7Pk7SLSPB0 NE àPB7A SLDU u Q ûPBN B7S NB CDÉB ÉB ODU7S0POSLDU ÉB7

40H6H0BUOB7 LUÉLILÉPBNNB7 NB 4NP7 BU EOOD0É

EIBO NB7 DkDBOSL67 ÉB NE ODNNBOSLILSH T RdBS E0SLONB B7S D01EUL7H 7BNDU NB 4NEU

7PLIEUSs oEU7 NE 7BODUÉB 4E0SLB DB 40D4D7BA

0EL PU k0B6 TL7SD0LàPB ÉB NE CHSTDÉB ÉvHIEA

NPESLDU ODUSLU1BUSBb BU LU7L7SEUS 7P0 NB 0WNB

ÉB7 LU7SLSPSLDU7 ECH0LOELUB7 ÉEU7 7DU ÉHIBA

ND44BCBUSs oEU7 NE S0DL7L8CB 4E0SLB DB 0E4A

4BNNB0EL NB7 6DUÉBCBUS7 STHD0LàPB7 ÉB NE

CHSTDÉB ] NB NBOSBP0 40B77H 4DP00E HILSB0

OBSSB 4E0SLB SBOTULàPBb 7EU7 àPB OBNE UB

UPL7B V NE ODC40HTBU7LDU ÉB NE 7PLSBs RE

àPES0L8CB 4E0SLB B7S PUB ÉB7O0L4SLDU 7DCA

CEL0B ÉB NE CHSTDÉBs oEU7 NE OLUàPL8CB

4E0SLB DB ÉL7OPSB0EL NB7 40LUOL4EP- kLEL7 àPL

7DUS 0B40DOTH7 V NE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU

ODUSLU1BUSB BS NE 7L-L8CB 4E0SLB 7B0E ODU7EA

O0H V PU kLEL7 4E0SLOPNL80BCBUS LC4D0SEUSb NE

ÉL74E0LSH BUS0B NB égdu'di'T'di J Oay'm BS NB

ODU7BUSBCBUS J m'é'4ghmP oEU7 NE 7B4SL8CB

4E0SLBb DvEkD0ÉB0EL NE àPB7SLDU ÉB NE 7L1UL6LA

OESLDU ÉB7 IENBP07 CB7P0HB7 4E0 PU àPB7A

SLDUUEL0B ODUSLU1BUSs eU6LUb ÉEU7 NE ÉB0A

UL80B 4E0SLB DB 40D4D7B0EL ÉvHNE01L0 NB ÉHkES

EIBO PUB LUSB00D1ESLDU 7P0 NvB-L7SBUOB CxCB

ÉB7 40H6H0BUOB7 àPB NvDU OTB0OTB V 0BOPBLNNL0

10VOB V OBSSB CHSTDÉBs

UN BREF HISTORIQUE

RE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB

E HSH 7P11H0HB NE 40BCL80B 6DL7 4E0 dL0LEO3a

fEUS0P4 Àcr:OGs RE 40BCL80B E44NLOESLDU

OB4BUÉEUS UvE HSH 4PkNLHB àPvBU crtM 4E0

oEIL7 À crtMG V 40D4D7 ÉB7 kHUH6LOB7 0HO0HEA SL67 40DOP0H7 4E0 NB7 6D0xS7 ÉB NveSES ÉP ,ELUB

ÀeSES7alUL7G 4DP0 NB7 OTE77BP07 BS NB7 40DA

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0WNB ÉP IBUÉBP0 ÉvPU kLBU 4PkNLO GNh11hde

eaT'HP RvBUàPxSBP0 40D4D7B PU 40L- V NvE1BUSs nL OB ÉB0ULB0 EOOB4SBb NvBUàPxSBP0 NPL 40D4D7B

PU UDPIBEP 40L- 4NP7 HNBIH BS ELU7L ÉB 7PLSB

DP7àPvV OB àPB NvE1BUS 0H4DUÉB XUDUYs RB

ODU7BUSBCBUS V 4E3B0 B7S END07 ÉH6LUL ODCCB

NB ÉB0ULB0 CDUSEUS EOOB4SH 4E0 NvE1BUSs nvLN

0H4DUÉ XUDUY É87 NE 40BCL80B àPB7SLDUb

NvBUàPxSBP0 NPL 40D4D7B PU 40L- 4NP7 6ELkNB BS

ELU7L ÉB 7PLSB DP7àPvV OB àPB NvE1BUS EOOB4SBs

RB ÉB0ULB0 40L- 0B6P7H B7S END07 0BSBUP ODCCB

LUÉLOESBP0 ÉB 7DU ODU7BUSBCBUS V 4E3B0s ùE0NE 7PLSB DU E BC4ND3H ÉvEPS0B7 SBOTULàPB7b SBNNB àPB NE XOE0SB ÉB 4ELBCBUSY 7P0 NEàPBNNB

6L1P0BUS 4NP7LBP07 CDUSEUS7 BUS0B NB7àPBN7 NE

4B07DUUB LUSB00D1HB 4BPS OTDL7L0b NE SBOTA

ULàPB ÉP 0B6B0BUÉPC 4DP0 NEàPBNNB NE 4B0A

7DUUB LUSB00D1HB B7S LUILSHB V 0H4DUÉ0B 4E0

XDPLY DP 4E0 XUDUY V PU CDUSEUS PULàPB

40D4D7H 4E0 NB àPB7SLDUUEL0Bb BSOs

oEU7 NB7 EUUHB7 7DL-EUSBaÉL- BS 7P0A SDPS ÉEU7 NB7 EUUHB7 àPES0BaILU1Sb NE CHSTDÉB

ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB E ODUUP PU LUSH0xS

O0DL77EUS BS PU 10EUÉ UDCk0B ÉvHIENPESLDU7

ÉB OB S34B DUS HSH 0HENL7HB7 ÀO6s ,LSOTBNN ^ dE07DU ÀcrKrG 4DP0 PUB kLkNLD10E4TLB STHA CESLàPBGs mU B7SLCB V 4NP7 ÉB c JLL NB7 HIEA

NPESLDU7 PSLNL7EUS NE CHSTDÉB ODUSLU1BUSB

0HENL7HB7 ÉEU7 NB CDUÉBN V OB DDP0s èLBU àPB

S087 0H4EUÉPB BU 2CH0LàPB ÉP gD0Éb NE

CHSTDÉB E ODCCBUOH V 7B ÉL66P7B0 BU

eP0D4BJ 7BPNBCBUS ÉB4PL7 PUB ÉLCELUB

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NE ODCCPUEPSH 7OLBUSL6LàPB ECH0LOELUB u

NvHCB01BUOB ÉP ODUOB4S ÉB IENBP0 ÉB UDUa

P7E1Bb BS NvHIDNPSLDU ÉB NE 4D7LSLDU ÉB NvEÉCLA UL7S0ESLDU IL7aVaIL7 ÉB NvHIENPESLDU ÉB7 ÉDCA

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RvLÉHB 7BNDU NEàPBNNB NE IENBP0 ÉB7

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ODUOB4SLDU 40D4D7HB 4E0 fBL7k0DÉ À crt:G BS

G0PSLNNE ÀcrtOG E ÉDUUH UEL77EUOB V ÉL66HA

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4ao'cm

1EgOihgdA NE 4ao'cm 1' o'euA NE 4ao'cm 1E'Chu:

i'dé' BSOsb àPvDU 0B10DP4B 4E06DL7 7DP7 NB

SB0CB 4ao'cmu 1' dgdrcuae'A ÉB 6EBDU EkPA

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ODUS0DIB07B7 7P0 NE 7L1UL6LOESLDU B-EOSB ÉB OB7 ODUOB4S7b BS 7P0 NBP0 D0É0B ÉB 10EUÉBP0b PU ODU7BU7P7 7vB7S 6ELS EPSDP0 ÉB NE CHSTDÉB E4SB V NB7 HIENPB0b V 7EIDL0 NE CHSTDÉB ÉvHIENPEA

SLDU ODUSLU1BUSBs

NATURES - SCIENCES - SOCIÉTÉS, 1996, , (1)

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244E0BCCBUSb NB ODUOB4S ÉB IENBP0

ÉB UDUaP7E1B B7S BU ODUS0EÉLOSLDU EIBO NvEUEA N37B HODUDCLàPB àPL 7vLUSH0B77B V NvPSLNL7ESLDU

ÉB 0B77DP0OB7 0E0B7 EP-àPBNNB7 LN B7S 4D7A

7LkNB ÉvESS0LkPB0 PU 40L-s pDPSB6DL7b kBEPODP4

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àPL E66BOSBUS NB7 ODC4D0SBCBUS ÉB7 E1BUS7s

RB7 EPS0B7 6EOSBP07b kLBU àPB S087 LC4D0A

SEUS7b ÉH4E77BUS NvECkLSLDU ÉB OBS E0SLONB BS

NE 6LUENLSH ÉB7 CHSTDÉB7 ODUSLU1BUSB7s

RB7 HODUDCL7SB7 ÉL7SLU1PBUS B77BUA

SLBNNBCBUS S0DL7 ODUOB4S7 ÉB IENBP0 ÉB UDUa

P7E1B u NB 40L- ÉvD4SLDU À7DPIBUS E44BNH V SD0S IENBP0 ÉvD4SLDUGb NE IENBP0 ÉB NB17 BS NE IENBP0 ÉvB-L7SBUOBs dB7 ÉL66H0BUSB7 IENBP07 ODUS0LA kPBUS V EP1CBUSB0 NB ODU7BUSBCBUS V 4E3B0

ÉB7 E1BUS7 4DP0 NE 40H7B0IESLDU ÉB NvBUILA

0DUUBCBUS BS ÉB7 EOSL67 UESP0BN7s

RB 40L- ÉvD4SLDU CB7P0B NE ODU7BUA

SBCBUS V 4E3B0 4DP0 NE 40H7B0IESLDU ÉvPU EOSL6

UESP0BN BU IPB ÉvPU eNRÉB èePeE sEvMRMTB:

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4E3B0 4DP0 40H7B0IB0 NvD4SLDU ÉvP7E1Bs cc

40BUÉ BU àPBNàPB 7D0SB PUB D4SLDU 4DP0

DDPL0 ÉB NE NLkB0SH ÉvPSLNL7B0 NB kLBU V PUB ÉESB

6PSP0Bs RB 40L- ÉvD4SLDU B7S ODC4E0EkNB V PUB

40LCB ÉvE77P0EUOB àPL 40DOP0B NE 1E0EUSLB

ÉvPU 0BIBUP BU OE7 ÉvEOOLÉBUSsRE IENBP0 ÉB NB17 B7S NB ODU7BUSBA

CBUS V 4E3B0 ÉvPU E1BUS 4DP0 NE 40H7B0IESLDU

ÉvPU EOSL6 UESP0BN BU IPB ÉB 7DU P7E1B 4E0 NB7

1HUH0ESLDU7 6PSP0B7s lU E1BUS 4BPS 0BUDUOB0

V NE DDPL77EUOB ÉvPU kLBU E6LU àPB 7B7 BU6EUS7

DP 4BSLS7aBU6EUS7 4PL77BUS BU kHUH6LOLB0 V 7E

4NEOBs lUB SBNNB ESSLSPÉB 4BPS 7vB-4NLàPB0

4E0 NB 6ELS àPB NB kLBUaxS0B ÉB NvE1BUS ÉH4BUÉ

ÉP kLBUaxS0B àPvLN EUSLOL4B 4DP0 7B7 ÉB7OBUA

ÉEUS7s ,EL7 NB7 CDSLIESLDU7 7P0 NB7àPBNNB7

0B4D7B OB 1BU0B ÉvESSLSPÉB 7DUS ÉLIB07B7

ÀENS0PL7CBb CD0ENBbsssG BS DUS HSH 4BP ÉL7OPA

SHB7 DP7àPvV 40H7BUS:s

eU6LUb NE IENBP0 ÉvB-L7SBUOB CB7P0B

NB ODU7BUSBCBUS V 4E3B0 4DP0 NE 40H7B0IESLDU

ÉvPU EOSL6 UESP0BN 7EU7 àPB NvE1BUS UvEUSLOL4B

PU P7E1B 6PSP0 4DP0 NPLaCxCB DP 4DP0

àPBNàPvPU ÉvEPS0Bs RE IENBP0 ÉvB-L7SBUOB UB ÉH4BUÉ ÉvEPOPU P7E1B 40HIL7LkNB ÉB NE 0B7A

7DP0OB BS ÉB OB 6ELS BNNB B7S 4NP7 ÉL66LOLNB V DP7A

SL6LB0 ÉP 4DLUS ÉB IPB HODUDCLàPBb BU SDPS

OE7 7P0 NE kE7B ÉB7 T34DST87B7 ODUIBUSLDUA

UBNNB7 ÉB NE STHD0LB HODUDCLàPBs éN 7vE1LS H1ENBCBUS ÉP 7BPN IH0LSEkNB ODUOB4S ÉB IENBP0

ÉB UDUaP7E1Bb NB7 EPS0B7 ODUOB4S7 0B6NHSEUS

ÉB7 P7E1B7 ÉL66H0H7b 40DkEkNB7 DP X4E0 40DA

OP0ESLDUYs RE IENBP0 ÉvB-L7SBUOB B7S HS0DLSBA

CBUS NLHB V NE ODUUEL77EUOB ÉB NvB-L7SBUOB ÉB

NE 0B77DP0OB DP ÉB NvEOSL6s ùE0 B-BC4NBb PU

E1BUS 4BPS ODU7BUSL0 V 4E3B0 PU CDUSEUS

4D7LSL6 4DP0 NE 40H7B0IESLDU ÉB7 kENBLUB7

kNEUOTB7 7EU7 DECEL7 B74H0B0 NB7 IDL0 PU DDP0s

èns udei'cets uat'clucrns ne

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o87 crOr NB XfESB0 hB7DP0OB dDPUOLNY E LUÉP NE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB ÉEU7 7E NL7SB ÉB7 CHSTDÉB7 0BODUA

UPB7 4DP0 HIENPB0 NB7 kHUH6LOB7 ÉvPU 40DDBSs

,EL7 OvB7S BU crKL àPvPU 4E7 ÉHOL7L6 7B0E

60EUOTLS ND07àPB NB dehdR2 ÀdDC40BTBUA

7LIB oDtSEvDGBDPRT hBODIB03b AvGsBDNRPSvD

RDn bSRMSTSPl àCPç CBUSLDUUB B-4NLOLSBCBUS

OBSSB CHSTDÉBs RB 0WNB ÉP dehdR2 E HSH

ÉHSB0CLUEUS 4DP0 NvB-SBU7LDU ÉB NE 40ESLàPB ÉB NE CHSTDÉB ÉvHIENPESLDU ODUSLU1BUSB EP- eSES7alUL7b OE0 OB SB-SB 40HIDLS PUB 0B7A

4DU7EkLNLSH 6LUEUOL80B ÉB7 E1BUS7 4DSBUSLBNA

NBCBUS V NvD0L1LUB ÉB7 0BDBS7 ÉEU1B0BP-s dBSSBj: Cf. la bibliographie réalisée récemment par Carson te ué- (1994).

3. S. Navrud (1992).

Ë: Cf. M. Freeman (1993) p. 144 pour une discussion. NATURES - SCIENCES · SOCIÉTÉS, 1996,4 (1)

FnARTICLES

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FONDEMENTS THÉORIQUES

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