[PDF] LANALYSE DES DYNAMIQUES Les options présentent des

View - Download LANALYSE DES DYNAMIQUES

Previous PDF

Next PDF

14

L'ANALYSE

DES DYNAMIQUES

856

L'ANALYSE DES DYNAMIQUES

D"ÉVOLUTION DU SYSTÈME ÉLECTRIQUE

14.1 La description des scénarios porte sur l'ensemble de la trajectoire et non uniquement sur la cible en 2050

14.1.1

Les scénarios des

Futurs énergétiques 2050 sont problématisés autour des grandes questions qui structurent aujourd'hui le débat et doivent faire l'objet de décisions à brève échéance

Le travail mené dans le cadre des Futurs énergé- tiques 2050 et restitué dans le présent rapport a consisté à analyser différentes options pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Les options présentent des points communs (baisse de la consommation d"énergie, augmentation de la part de l"électricité, recours aux énergies renou velables) mais également des différences impor- tantes en ce qui concerne le rythme d"évolution de la consommation et sa répartition par usage, le développement de l"industrie, l"avenir du nucléaire, le rôle de l"hydrogène, l"évolution des modes de vie, etc. Les Futurs énergétiques 2050 répondent ainsi au besoin de documenter ces options en décrivant les évolutions du système électrique sur le plan technique, en chiffrant les coûts associés, en détaillant les conséquences environnementales au sens large et en explicitant les implications en matière de modes de vie. L"étude met l"accent sur le caractère structurant des décisions à prendre pour concevoir la nouvelle stra tégie française pour l"énergie et le climat (SFEC). Celle-ci sera cadrée par une loi de programmation en 2023 et précisée par des textes réglementaires (PPE, SNBC) à réviser d"ici 2024. Les décisions dont il est question portent sur les principaux para mètres de l"approvisionnement énergétique de la

France

: prévision des besoins énergétiques du

développement des infrastructures énergétiques (production et réseau), avenir du parc nucléaire de

deuxième génération, dont 12 réacteurs doivent faire l"objet d"une fermeture entre 2025 et 2035 selon la PPE adoptée en 2020, potentielle relance du nucléaire via la construction de nouveaux réac teurs, accélération du déploiement des énergies renouvelables, et plus généralement sortie des énergies fossiles. Ces choix doivent être réalisés dans un intervalle de temps très restreint en raison de l"urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre. L"intérêt et la forte participation des parties pre nantes à la concertation organisée par RTE sur les

Futurs énergétiques 2050

découlent précisément de l"importance de ces choix, du besoin de les documenter avant de les trancher dans le cadre des échéances électorales à venir et du vote de la loi de programme. L"articulation des travaux autour de grands scé a priori correspond à ce besoin. Ainsi, les scénarios ne sont pas calés par rapport à un optimum tech nique ou économique, mais par référence aux de la concertation sur le volet production : avec ou sans nouveau nucléaire, en considérant une trajectoire plus ou moins rapide de fermeture des réacteurs actuels, selon des mix renouvelables et des logiques différentes 14

857FUTURS ÉNERGÉTIQUES 2050 l RAPPORT COMPLET l FÉVRIER 2022

. 12

L'analyse des dynamiques

. 14 sur le volet consommation : dans le cadre de le développement de la sobriété ou la réindus trialisation profonde, avec plus ou moins d"hy- drogène, via une accélération des transferts d"usages plus ou moins marquée à court terme... Ce travail permet de disposer de trois scénarios de demande et des six scénarios de mix intégralement " scénarios de base » sont complétés par l"en semble des variantes portant sur la consommation etc. Certaines de ces variantes, comme " hydro gène » ou " mondialisation contrariée », feront de l"étude. 858

14.1.2

Les scénarios ne constituent pas l'unique grille d'analyse du r

apport, qui comprend des analyses détaillées " par paramètre clé » ou " par temporalité »

L"approche par scénario ne doit pas masquer le fait que les décisions prises prochainement ne condui les trajectoires de transition énergétique. Une vision " dynamique » des enjeux de la transition est donc également nécessaire. Tout d"abord, il est nécessaire de disposer d"une représentation temporelle pour prendre en compte les différents objectifs climatiques en fonction des sur les trajectoires de consommation énergétique et de développement des moyens de production diées dans les Futurs énergétiques 2050 ne sont ainsi pas équivalentes par rapport à l"enjeu d"une accélération de la décarbonation à l"horizon 2030. Les résultats présentés ont été largement articulés autour d"échéances de long terme - à l"horizon de la neutralité carbone (2050) ou au terme du renou vellement complet du parc nucléaire de deuxième génération (2060). Or, les engagements clima tiques de la France ne se restreignent pas à 2050 et prévoient notamment une baisse très rapide pour s"accorder avec le nouvel objectif de -55 % sur les dans le cadre du Pacte vert (Green Deal) . Cet objec tif est au moins aussi structurant que celui de 2050, dans la mesure où il implique un changement de trajectoire très marqué et donc une rupture avec la tendance historique avec des exigences de résul tats à court terme. Cet objectif pourrait se retrouver manifestent pas très rapidement dans les courbes de production et de consommation. Deuxièmement, le travail sur les scénarios ne doit pas enfermer le débat dans des visions trop mani chéennes des avenirs possibles. En effet, les scénarios représentent, par essence, une tique énergétique ne se résume pas dans le choix d"un scénario puis en sa déclinaison, même si elle peut s"en inspirer dans son orientation générale. Au contraire, elle est le fruit de multiples décisions prises par les les pouvoirs publics à différent niveaux. Les choix de politique énergétique sont donc régulièrement réac tualisés et réinterrogés. Le travail réalisé par RTE, en ne procédant pas à des appariements entre certains scénarios de consommation et certains scénarios a priori, permet de mettre plus d"options sur la table. tant, qui peut favoriser ou au contraire rendre plus Les choix qui attendent la France vont ainsi devoir être réalisés dans un contexte international qui n"est en rien comparable à celui qui prévalait au début des travaux sur les Futurs énergétiques 2050. Outre la crise sanitaire et ses conséquences, la crise énergétique qui sévit en Europe depuis le second semestre 2021 trouve son origine à la fois dans des phénomènes structurels tels que la dépendance aux énergies fossiles ou le fonctionnement du système électrique européen interconnecté, déjà décrits et problématisés dans l"étude, mais également dans des évènements conjoncturels tels que l"augmenta tion sans précédent du prix du gaz fossile. Dans une telle situation, l"investissement dans les solutions de transition énergétique est à la fois plus rentable (puisque les énergies fossiles sont plus chères) et plus compliqué à enclencher (puisque le coût de l"énergie renforce la part des dépenses contraintes dans le budget des entreprises et des ménages au Ces différents éléments conduisent à mettre en perspective, dans ce dernier chapitre des Futurs

énergétiques 2050,

les conclusions du rapport au regard de différents échéances temporelles. Cette présentation complémentaire des résultats vise (i) à analyser les indicateurs des différents scéna rios selon un prisme temporel plus riche, (ii)

à faire

émerger les principaux choix et jalons décisionnels à respecter pour atteindre les objectifs climatiques, et (iii)

à préciser comment s"ouvrent ou se ferment

les options envisageables selon les échéances tem porelles et selon les différents scénarios.

859FUTURS ÉNERGÉTIQUES 2050 l RAPPORT COMPLET l FÉVRIER 2022

. 12

L'analyse des dynamiques

. 14 14.2 La situation actuelle : un système électrique décarboné, mais dont les marges ont été progressivement réduites au cours des vingt dernières années

14.2.1

Malgré le développement des énergies renouvelables, la France p roduit actuellement autant d'électricité bas-carbone qu'il y a ving t ans Au cours des vingt dernières années, le système électrique a évolué mais certaines de ses carac téristiques principales ont perduré (forte part du nucléaire dans la production d"électricité, sans équi valent à l"échelle planétaire, importance de l"hydrau- lique, faible développement des unités fonctionnant aux combustibles fossiles) et ont contribué à faire de la production d"électricité en France l"une des plus décarbonées au monde. Cette performance cli matique ne trouve d"équivalent à l"échelle mondiale que dans les pays ou grandes régions abondamment pourvues de ressources hydrauliques et capables d"alimenter la quasi-totalité de leur consommation d"électricité par ce moyen (Québec, Norvège) ou ayant fait le choix d"un mix nucléaire/hydraulique (Suède, Finlande, Suisse).

Cependant, la situation d"exploitation de ce sys

tème a, pour sa part, radicalement évolué. Au début des années 2000, le système électrique hérité du monopole intégré - organisation légale du secteur de l"électricité en France avant l"ouver ture à la concurrence et la mise en œuvre du marché unique de l"énergie en Europe - était caractérisé par un mix de production d"électricité fondé sur un parc nucléaire achevé (avec la mise en service des deux réacteurs de Civaux en 2000 et 2001) et récent, l"essentiel des réacteurs alors en service ayant été construits dans les années 1980. La production de ce parc était largement supérieure à celle d"aujourd"hui. La production d"électricité en France était excé dentaire par rapport aux besoins nationaux et le système électrique d"alors était très fortement exportateur : le record du solde exportateur fran

çais a été atteint en 2002 avec 76

TWh de solde

net, alors même que les interconnexions trans frontalières étaient beaucoup moins développées qu"aujourd"hui.Cette situation s"explique a posteriori par le ralen tissement de la croissance de la demande d"élec- tricité au cours des années 1990, sous l"effet de la tertiarisation de l"économie, de progrès importants (plus importants dans les années 1980, notam ment dans le secteur résidentiel). La consomma- tion intérieure d"électricité effectivement atteinte en l"an 2000 (449

TWh corrigée des variations

météorologiques) était inférieure aux hypothèses considérées une vingtaine d"années plus tôt lors du lancement du programme électronucléaire français. Trois évolutions marquantes ont caractérisé la production d"électricité en France au cours de ces vingt années.

D"une part, la production nucléaire a beaucoup

diminué, et ce avant même la fermeture de la cen trale de Fessenheim ou la crise sanitaire. Au cours de la période 2015-2019, la production nucléaire moyenne était de 390

TWh contre 420

TWh entre

2001 et 2005. La disponibilité moyenne du parc

nucléaire au cours du mois de janvier des cinq der nières années s"est élevée à 53

GW, contre 59 GW

au début des années 2000. Dans l"ensemble, à parc nucléaire inchangé, un recul de 3

TWh par

an a été constaté en une quinzaine d"années, ce qui revient à un rythme équivalent de fermeture d"un réacteur nucléaire de 900

MW tous les deux

ans.

Cette baisse de la production nucléaire

n'est pas liée à la croissance des énergies renouvelables (les périodes de modulation du nucléaire pour cause d'absence de débou chés existent mais restent très rares) : elle s'explique par la baisse de la disponibilité du parc nucléaire du fait de maintenances en moyenne plus longues. 860

En second lieu, la production d"origine renou-

velable a crû, même si dans des proportions moindres que dans d"autres pays européens. La production cumulée et normalisée de l"éolien et du solaire a atteint environ 50 TWh en 2021, alors qu"elle était nulle en 2000. Dans le même temps, la production hydraulique s"est stabilisée, voire a légèrement baissé et est désormais caractérisée par une variabilité forte d"une année sur l"autre. s"est transformée, avec la fermeture des grandes voie d"achèvement des centrales au charbon (qui ne produisent plus que quelques térawattheures par an, contre une vingtaine quelques années plus tôt) compensée en partie par le développe- ment de centrales à cycle combiné au gaz. Ces dernières sont émettrices de gaz à effet de serre (voir chapitre 12) mais moins que des centrales au énergétique élevé, bien supérieur à celui d"une centrale thermique classique. Le bilan de ces évolutions conduit à mettre en avant deux conclusions importantes : d"une part, du fait de la forte réduction de la production nucléaire, la France produit aujourd'hui autant d'électricité bas-car- bone qu'il y a vingt ans : les renouvelables ont essentiellement compensé, en éner- gie, la baisse de la production nucléaire ; d"autre part, le parc de production fossile est aujourd'hui plus récent que le parc bas-carbone en France : il s"agit d"une spéci- apprécier l"effet sur les émissions de CO 2 de la dynamique de remplacement des installations en lien avec leur durée de vie. Figure 14.1 Volumes de production électrique décarbonée disponibles entre 19

90 et 2021, et en 2030 dans les différents

scénarios 1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2005
2004
2006
2007
2008
2009
2010
2012
2011
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2030
TWh 0600
500
400
200
300
100
M0

M1, M23, N1, N2

N03

Bioénergies

Photovoltaïque

Éolien

Hydraulique

Nucléaire

861FUTURS ÉNERGÉTIQUES 2050 l RAPPORT COMPLET l FÉVRIER 2022

. 12

L'analyse des dynamiques

. 14

14.2.2

La consommation d'électricité a augmenté au cours de la prem ière décennie des années 2000, avant de se stabiliser

Entre 2000 et 2019, la consommation électrique

intérieure française est passée de 449

TWh à

476

TWh. La croissance de la consommation a eu

lieu essentiellement durant la première partie de cière de 2008, puis plus récemment lors de la crise sanitaire du Covid-19. Cette évolution de la consommation s"est égale ment traduite, au cours des années 2000, par une augmentation de la pointe de consommation, dans des proportions plus importantes que l"augmen tation de la consommation d"électricité à l"échelle annuelle. La forte volatilité de la pointe liée aux années 1970 avec le développement du chauffage

électrique

: lors d"une vague de froid intense, les besoins de chauffage peuvent être plus importants la puissance appelée. Au début des années 2010, l"évolution des pointes de consommation du sys tème électrique est ainsi devenue une source de vigilance, avec notamment une consommation de plus de 102

GW enregistrée lors de la vague de

froid de février 2012.

Sous l"effet des réglementations thermiques et

de la modernisation des équipement de chauf fage, les pointes de consommation ne croissent plus : même si la part du chauffage électrique a continué à progresser en France, la sensibilité de la pointe de consommation à la température apparaît aujourd"hui stabilisée depuis une dizaine d"années. 862

14.2.3

La sécurité d'approvisionnement est progressivement devenue un sujet de vigilance et restreint désormais les options possibles sur l'évolution du mix

La sécurité d"approvisionnement ne constituait pas une préoccupation en tant que telle au début des années 2000. En France comme dans d"autres pays, elle est devenue un élément central des disquotesdbs_dbs30.pdfusesText_36

[PDF] quelles sont les composantes institutionnelles des régimes politiques démocratiques? fiche

[PDF] sciences politiques terminale es fiches

[PDF] math en anglais vocabulaire

[PDF] conquetes romaines

[PDF] vocabulaire anglais mathématiques

[PDF] traduction mathématique francais arabe

[PDF] conséquences de l'effet de serre sur l'environnement

[PDF] gaz a effet de serre conséquence sur la santé

[PDF] cours sur l effet de serre

[PDF] les conséquences de la révolution française en europe

[PDF] les conséquences économiques de la révolution française

[PDF] les effets de la croissance sur l'environnement

[PDF] fonction majorée minorée bornée cours

[PDF] administrations publiques définition

[PDF] administration publique exemple