Les innovations de Sénèque dans sa Médée
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Commentaire littéraire pour le bac d'un extrait de Médée Corneille. Par Julie Cuvillier
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MÉDÉE TRAGÉDIE - SÉNÈQUE
MÉDÉE fille du roi de Colchide
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PASCALEPAR-REY
LES INNOVATIONS DE SNéQUE DANS SA MDE 1 POURQUOIMÉDÉE? TRAGDIEGRECQUEETTRAGDIELATINE sur quels points le dramaturge romain a choisi de s"carter de son prdcesseur Eu- ripide et quels sont les effets de ces carts 2 . Nous ne nous livrerons pas une com- paraison exhaustive des deux Médée, mais nous proposons de souligner plutt les replace dans le contexte de l"hritage grec Rome. C"est une question minemment unique. Au contraire, ce rapport entre les deux auteurs s"inscrit dans la problmatique plus large de la cration littraire Rome, cration qui est toujours, pour une large part, recration: les Latins entendent, par l"imitatioet l"aemulatioqu"ils pratiquent, ne pas faire table rase du pass littraire mais ajouter, de faon cumulative, de nouveaux avatars qui mlent respect et dpassement des Anciens, qu"ils soient grecs ou ro- tions de reprsentation, au contexte socio-politique, l"esthtique et la langue de chacune. Par consquent, la comparaison ne portera que sur ce qui nous semble per- tinent et sera forcment limite. Compte tenu de ces avertissements, compte tenu de tous les cha"nons manquants entre la tragdie attique et la tragdie latine impriale, nous choisissons de ne pas tive plus synchronique que diachronique, nous pointerons simplement quelquescarts de la rcriture snquienneen prcisant les plans sur lesquels ils jouent. Aban-
nous nous concentrerons sur leseffets de ses dmarcations. Ë quels niveaux, donc, mener la comparaison? Quels sont les changements les 1 Je tiens remercier chaleureusement Alfredo Casamento de m"avoir sollicite et GiannaPetrone d"avoir accept ma proposition pour la revue Panqu"elle dirige. 2La rflexion que nous prsentons dans les pages qui suivent est largement inspire du sminaire
de recherche auquel C. Mauduit nous a invite collaborer l"Universit Lyon 3 - Jean Moulin en
2011-2012, ce pour quoi nous lui tmoignons toute notre reconnaissance.
Pascale Paré-Rey mieux les apprcier, il convient auparavant d"exposer les diverses faons d"aborder la composition de la Médéelatine. STRUCTUREDEMÉDÉE
On peut, d"une part, parler de la structure formelle, qui obit aux principes g- parles (diuerbia) et de parties chantes (cantica mutatis modis), parfois complique par 3 .Médée, comme la son rythme 4 . Au nombre de cinq, les diuerbiasont de longueur croissante puis d- croissante (respectivement 55, 185, 196, 177 et 146 vers), le climax se trouvant note une prsence massive de Mde, qui assume nombre de monologues. On re- 5 Le Çmonologue de la passionÈ qui pose l"argument mythologique: il dveloppe 6 . Le hros expose son dolorinitial, sa passion, sa souffrance. Ici Mde s"affiche comme extrmement blessepar la trahison de Jason pour Crüse(v.1-55) 7 (v.116-149). Puis vient le Çmonologue du passage l"acteÈ: le hros invente le crime qui va lui permettre de venger le nefasoriginel, de venger son dolor(Mde pense se venger de Jason par le biais de ses enfants aux v.549-557 et 560-579; elle hsite encore puis prend sa dcision et l"accomplit dans son fameux monologue v.893-977). Enfin le dernier monologue du protagoniste est celui Çde la victoireÈ, o il jouit de son crime (Mde s"envole sur son char v.982-994 et souligne son triomphe: iamiam recepi sceptra, Çl, l j"ai recouvr mon sceptreÈ, qui passe par une uoluptas magna,
Çune grande jouissanceÈ).
3 pas mention, si bien que certains doutent de son existence mme: W. BEARE, The Roman Stage. A short
History of Latin Drama in the Time of the Republic, Londres1955, pp. 211-217. 4CIC.De Or.3, 182 Nam cum sint numeri plures, iambum et trochaeum frequentem segregat ab oratore Aristoteles,
Catule, vester, qui natura tamen incurrunt ipsi in orationem sermonemque nostrum. 5F. DUPONT, La fureur et la mémoire. Recherches sur la mythologie dans les Tragédies de Sénèque, précédées d"un
d"tat, sous la direction du professeur Alain Michel, Paris 1981. Voir encore Çle scnario tragique chez
UPONT-P. LETESSIER, Le théâtre romain, Paris 2011, pp. 202-211. 6tre feroxchez H
OR.Ars, 123-124:Sit Medea ferox inuictaque, flebilis Ino, / perfidus Ixion, Io uaga, tristis Orestes.
7 dans la CUF; le commentaire de rfrence celui d"A.J. BOYLE, Seneca:Medea. Oxford-New York2014.
Les innovations de Sénèque dans sa Médée Ë ces monologues de base s"ajoutent des dialogues, ou Çduos-duelsÈ, toujours selon F. Dupont. Dans Médée, il y a essentiellement cinq dialogues marquants: les changes domina-nutrix(v. 150-175 et v. 301-430) o, sur un mme schma, Mde laisse libre cours sa rage et o la nourrice veut l"empcher d"aller de l"avant; les dia- logues entre Mde et Cron (v. 176-300) et entre Mde et Jason (v. 431-578 et v. habilet oratoire, gagner du terrain sur ses deux adversaires: face Cron, elle est face Jason, elle trouve comment se venger. Ces confrontations tournent nettement29 vers. Ingaux dans leur tendue, ils offrent le mme mouvement que les diuerbia,
Il y a un seul passage en rcitatif, prononc par Mde, aux vv.740-751 8 . Ce sont les invocations de la magicienne aux ombres, aux Mnes, au Chaos, des imprcations lances contre la nouvelle pouse de Jason, Crüse, et contre son ancien poux, Ë ct de cette structure formelle, on peut considrer d"autre part la structure son dsir de vengeance - et la tragdie sera un drame de la vengeance - et les motifs qui la conduisent cet tat (la souffrance d"tre trahie par son poux et la jalousie de le voir se remarier en ce jour, c"est--dire son dolor, une immense douleur conju- gue untenace ressentiment). Si nous sommes fixs sur son but, nous ignorons en revanche, comme elle encore, les moyens d"y parvenir. Les pripties occupent les parties centrales, soit les actes II IV 9 . L"acte II sera un retardement de la mise enroute du plan: oppose sa nourrice, qui veut freiner ses lans, Cron qui l"exile,
o les deux personnages occupent les mmes positions, la diffrence que la dter- III que se trouve le pivot de l"action: grce son dialogue avec Jason, Mde trouve 8v.223-232 (Cron dcrit ce qui s"est pass quand il est entr dans le temple de Phbus) juste avant que
la prtresse rende son oracle. Ces passages ont des points communs: ce sont des rituels de maldiction,
tourne contre soi ou contre d"autres, ou des rituels prliminaires un oracle. Ils tablissent le contact
avec une divinit dans un contexte funeste. 9 terminologie soit anachronique et pour partie inadquate. Pascale Paré-Rey par o se venger 10 : on sait que les enfants, en tant que point faible de son poux, fe- ront partie du plan, mais on ignore prcisment en quoi. L"acte IV accompagne l"ac- tion tout en proposant une pause dans son droulement: c"est toute la prparation matrielle des moyens de la vengeance, du moins une partie de celle-ci (tourne contre Cruse), les cadeaux empoisonns. De l"acte IV l"acte V un saut se produit, car le messager entre en annonant que tout a brl: les ennemis de Mde, Cruse et Cron, ne sont plus, mais il lui reste se venger de Jason. On a donc un dnoue- acte que d"autres tapes sont franchies: Mde tue ses deux enfants, respectivement sous les yeux de la nourrice et sous les yeux de Jason. La monte en puissance de la mort, et ses supplications ne seront d"aucune utilit. Au total, on peut dire qu"il y a des actes plus statiques (I et IV), des moments retardant l"avance de l"action (dia- Mde remporte le dlai et o elle trouve le point faible de Jason;l"acte V). L nov. Les changements les plus notables ont trait aux personnages et quelques elle. Elle doit fuir mais ignore o (et ne manque pas de le reprocher Jason) 11 Ainsi l"enjeu de son dpart de Corinthe ne se pose pas dans les mmes termes: sa sans feu ni lieu, alors que chez Euripide elle n"est que momentanment exile et a un point d"ancrage assur 12 mme si c"est un personnage collectif 13 . Il est en gnral compos des habitants du 10permettons de renvoyer notre rcente tude Dramaturgie de l"aparté dans les tragédies de Sénèque, in P.
PAR-REY(d.), L"aparté dans le théâtre antique: un procédé dramatique à redécouvrir, Saint-Denis 2015, pp.
129-148.
11Vers 451-460a.
12Cfr. pour une tude de cette thmatique, C. MAUDUIT-P. PAR-REY,D"un exil l"autre: espace et tem-
poralité tragiques dans la Médée d"Euripide et la Médée de Sénèque, in BAGB2 (2013), pp. 19-81.
13 Senecan tragedy, in RhM111 (1968), pp. 197-219; L. C ASTAGNA(a cura di), Nove studi sui cori tragici di Seneca,Milano 1996; J. D
ANGEL, Sénèque, poeta fabricator: lyrique chorale et évidence tragique, in EAD. (d.), Le Poète
architecte, Arts métriques et art poétique latins, Louvain, Paris, Virginia 2001, pp. 185-292; P.J. D
AVIS, Shifting
Les innovations de Sénèque dans sa Médée lieu (Corinthe dans les deux cas), mais chez Euripide, ce sont des femmes, tandis entre ces Corinthiennes, qui s"identifient pour une part Mde et compatissent latine, clairement hostiles Mde. Les jeux d"chos entre les paroles des uns et des autres, les alliances entre personnages seront forcment diffrents et il importe de 14 , en l"honneur du mariage et desAlors que la nouvelle pouse, nomme uirgo, la vierge, est clbre pour sa beaut
et sa grce, Mde est qualifie de Phasidis horridi, d"Çhorrible fille du PhaseÈ, et de ef-
frenae coniugis, d"Çpouse sauvageÈ (v. 103) 15 malum, dans une allitration remarquable qui qualifie Mde de Çmal plus grand quela merÈ (v. 362). Mde est conue comme Çle salaireÈ, Çla ranonÈ (merces) du premier
vaisseau, la nef Argo, qui a os braver les eaux inconnues 16 . Mde, dans cette pers- pective, est mise sur le mme plan que la Toison d"Or, puisque ce sont les deux choses que les Argonautes ont ramenes de leur expdition: la protagoniste est ra- vale au statut d"un objet, mais c"est le pendant ngatif de la Toison, puisque celle- ci valait bien comme monnaie d"change et tait le but premier de la qute, tandis que celle-l, qui n"tait pas prvue au dpart, n"a apport que des ennuis, du moins loppant la description de la protagoniste: Mde est d"abord compare aux lments naturels, flamme et vent, qui, bien que dcha"ns, sont toujours moins puissants quela force d"une Çpouse rpudie brlant du feu de la haineÈ (coniunx uiduata taedis /
(la mtaphore commence par cruenta maenaset se poursuitau-del du v. 849), puis est compare une tigresse la course furieuse (vv. 863-864), aux sentiments violents qui se transforme en terreur devant la force dcha"ne de Mde, semblable leurs yeux une femme-animal; ils sont saisis de peur devant ses mouvements incontrls et furieux, et mme d"horreur (vv. 395-396) 17 chose: voir Mde partir (vv. 870-873).song: The chorus in Seneca"s tragedies, Hildesheim, Zurich, New York 1993; G. MAZZOLI, Tipologia e strutture
dei corisenecani, in L. C ASTAGNA(a cura di), Nove studi sui cori tragici di Seneca, cit., pp. 3-16. 14 Voir sur ce chant A. PERUTELLI, Il primo coro della Medea di Seneca, in MD 3 (1989), pp. 99-117. 15Les traductions sont personnelles.
16Cfr. sur ce chant G. BIONDI, Il nefas argonautico: mythos e logos nella Medea di Seneca, Bologna 1984.
17 description de l"hroïne l"esthtique de ce genre dit mineur: E. HALL-R. WYLES(eds), New directions in
ancient pantomime, Oxford 2008; A. Z ANOBI, Seneca"s Tragedies and the Aesthetics of Pantomime, London, NewYork 2014.
Pascale Paré-Rey Mde doit ses talents de magicienne son origine thessalienne (la Thessalie est 18 . Cette figure de la magicienne est dfinie en paroles et en actes dans la tragdie. Nous ne parleronscependant pas de la mention de ses talents par d"autres personnages, notamment par la nourrice, mais nous sode qui est remarquable, car unique. dier le palais et tuer Crüse, grce aux cadeaux empoisonns que ses enfants vont lui porter en offrande. Ce rle nous est donn voir dans un premier temps travers les yeux et les mots de la nourrice, qui dcrit, in absentia, ses incantations (vv. 670-739) et en cite mme un passage dans un discours direct rapport. Il s"agit bien
d"incantations, c"est--dire de chants au pouvoir spcifique 19 , qui font partie, ct vnements. La tirade s"organise ainsi: la nourrice commence par quelques vers d"in- troduction, qui dcrivent Mde comme en proie au furorpuis elle voque plus prcisment les prparatifs, dans une description prcise des incantations malfiques de Mde qui fait para"tre divers serpents (vv. 684-704, soit 25 vers) 20 . Le premier le discours direct de Mde qui intervient ensuite (vv. 690b-704), au cours duquel elle invoque les reprsentants les plus fameux de ces serpents, Python, l"Hydre de Lerne, le dragon gardien de la Toison. Le discours direct de Mde s"arrte l et la nourrice reprend la liste des flaux que Mde appelle elle: plantes funestes, mlange de diverses substances, pour en faire des poisons. On peroit la ma"trise technique des gestes de la magicienne travers les verbes d"action utiliss et travers l"expression scelerum artifex, Çma"tresse de crimesÈ (v. 734), qui la qualifie. Dans un second temps ( partir du v. 740), Mde appara"t en train de se livrer 18Pour une tude de cette facette de Mde, voir notamment les contributions d"A. MOREAU, Médée,
la magicienne au promètheion, un monde de l"entre-deux (Apollonios de Rhodes, Argonautiques, III, 828-870); R.
BUXTON,Les yeux de Médée: le regard et la magie dans les Argonautiques d"Apollonios de Rhodes; L. BALDINI
MOSCADI, Les métamorphoses de la magicienne: la Médée de Valerius Flaccus; V.GAGGADIS-ROBIN, Koure Aie-
teôpolypharmakos: les images de Médée magicienne; M. M CDONALD, La représentation de Médée la magicienne à l"opéra, in A. M OREAU- J.-C. TURPIN(ds.),La magie. Actes du colloque international de Montpellier 25-27 mars1999. Tome II, La magie dans l"antiquité grecque tardive, Les mythes, Montpellier 2000, pp. 245-264; pp. 265-
275; pp. 289-320; pp. 321-333.
19Voir les termes magicis cantibus v. 684, ad cantus meos v. 699, cantibus meis v.704, uerba metuenda v.737-
738;trahit v.686, quaerit v. 687, euocauit v. 705.
20C"est une ekphrasisde choses: animaux et plantes. Ces descriptions dtailles, leur typologie et
leurs fonctions ont t tudies par J.-P. A YGON, Pictor in fabula. L"ecphrasis-descriptio dans les tragédies de Sé- nèque, Bruxelles 2004. Les innovations de Sénèque dans sa Médée mence par des invocations, puis rappelle ses actes de magie vv. 752-770, elle se livre ensuite au sacrifice prsent et prpare les cadeaux empoisonns vv. 771-844; enfin elle fait appeler ses enfants pour qu"ils portent ces objets leur destinatairevv. 845-848. Il s"agit d"un long rituel magique propos duquel on peut souligner divers
points: - Mde reprend des ingrdients dcrits par la nourrice (serpents) mais en ajoute aussi d"autres: membres de Typhe, sang de Nessus, cendre d"Hercule, brandon d"Al- phe, plumes des Harpyes, ailes de l"oiseau du Stymphale (vv. 773-784). Les deux parties de la peinture de Mde magicienne ne se recoupent donc que partiellementet Mde renchrit sur la tirade de la nourrice pour la frayeur et le plaisir du spectateur.
- Les termes mmes de la nourrice sont repris 21, ce qui montre le pouvoir de ces incantations. Ce rituel, durant lequel on voit une transformation de Mde, a une valeur performative: elle se livre aux vocations puis est en proie des visions, partir du v. 787; elle se livre au sacrifice en mme temps qu"elle le dit (v. 797-798 tibi... sacrum solemne damus): elle annonce que son sang va couler (v. 807) et dit qu"il a coul (v.810b-811a Sacrum laticem / percussa dediÇje me suis frappe, j"ai donn cette liqueur en offrande pour le sacrificeÈ); elle invoque Hcate (v.833) et, aux aboiements de la desse, se voit exauce (vv.841-842). qu"ils portent ces pretiosa dona, ces Çcadeaux prcieuxÈ pour leur pouvoir de mort, tout fait dans la tradition antique des cadeaux pigs. Le malfice s"accomplira pen- dioses et le compte-rendu des plus brefs fait par le messager, vv. 879-880. Euripide ne dveloppe pas cette facette du personnage. S"il est des pouvoirs que le meurtre des enfants. fants) et d"pouse (offense et jalouse), tirade que l"on retrouve chez Euripide 22
, elle recouvre sa dtermination (v. 965) et, en proie des visions, devient l"instrument de son arme (elle dit plus exactement que c"est sa main qui le fait: strinxit ensem, v. 970a) 21
Noter: meis sacris v. 750, euocaui v. 754, flexi v. 759, uota tenentur v.840 et peracta uis est omnis v.843.
22Cfr. C. GILLpour la comparaison de ces deux passages: Two monologues of self-division: Euripides,
Medea 1021-80 and Seneca, Medea 893-977, in M. W
HITBY-P. HARDIE-M. WHITBY(eds.), Homo Viator,
Classical Essays for John Bramble, Bristol 1987, pp. 25-37. Pascale Paré-Rey fait, qu"elle tient un enfant mort, dsign parce dmonstratifista. Le second meurtrequotesdbs_dbs47.pdfusesText_47[PDF] médée théâtre
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