TITULO PENDIENTE DE IDENTIFICAR 5 AM 1 02 002 2 03 3 4 5 7 8
15 MORAVIAN FOLK SONGS PIANO 1 TY HODI BERIMBAU. BERKELEY. BERLIN. BERLIN FASHION WEEK 2015. BERLIN WALTZ ... BIERKO ENTERING THE GAS COMPANY.
Scherzo. Núm. 159
12 nov 2001 Navarro como director artístico y musical del madrileño Teatro Real. ... co muy diferente a otros de su época y ... La Academy of Ancien!
Dossier :
1 abr 2016 le Comité d'entente et les associations d'anciens ... Réunion du comité de suivi des travaux à l'Hôtel de ville le 17 mars dernier.
The Finest in Belgian Jazz (FR)
d'un enchaînement considérable de rencontres avec des musiciens de jazz en 1924
Guide pour la collecte des musiques et instruments traditionnels
l'ancien système indien datant de quelques siècles avant l'ère chrétienne. l'arc musical : corde tendue entre les deux extrémités d'une branche arquée ;.
Commandeering Aesops Bamboo Canon: A 19th Century
5 Mauritius the Star of Colonial Printing: Tuning the African Berimbau from 'Great Down Under' . stamped sheet music in the form of broadside ballads.
THE FINEST IN BELGIAN JAZZ
Jempi Samyn & Sim Simons
Colophon
Auteurs : Jempi Samyn & Sim Simons
Traduction française : Philippe Schoonbrood (portraits) et Alias Languages Sprl (historique du jazz belge) Photographie : Jan Vernieuwe, Jacky Lepage, Jos KnaepenDesign : Folio, Marijke Deweerdt
Imprimerie : Walleyn graphics Brugge
Depot légal : D/2002/9668/3
ISBN 90-807 378-3-6
Photos :
Archives De Werf
Collection Robert Pernet
Jos Knaepen
Jacky Lepage
Jan Vernieuwe
VRT Le livre 'The Finest in Belgian Jazz" est une publication de : © De Werf, 2002, Brugge Werfstraat 108, 8000 BruggeTel. +32 50-33 05 29 e-mail : info@dewerf.be
Une initiative du Werf dans le cadre de Brugge 2002, Capitale culturelle de l"EuropeAvec la collaboration de :
Brugge 2002, Capitale culturelle de l"Europe - Het Muziekcentrum Vlaanderen -Wallonie-Bruxelles Musiques
Tous droits de réproduction, y compris par la photocopie, de traduction; et d"adaptation, réservés pour tous pays.Contenu
Préface 5
Toots Thielemans 6
Historique du jazz belge 15
Introduction 16
Précisions 17
Little Belgium ? 18
L"amateur 20
Clubs et opportunités 21
Les médias 22
Aujourd"hui 24
Les cédés 24
La suite... 25
La décennie (élargie) 26
Le Django d"Or 27
Projets 28
Une haute conjoncture qui repose sur du solide 29Les origines 30
La préhistoire : ménestrel, ragtime et John-Philip Sousa 30 'Europe" et le jazz arrive en Europe 32 Louis Mitchell, Félix Faecq et Robert Goffin 32Entre-temps... 33
Le swing et les big-bands 35
Stan Brenders 35
Fud Candrix 35
Jean Omer 36
Quelques autres musiciensi 36
Les années de guerre 38
Les rejetons de la guerre 40
Le renouveau du printemps... 41
Paris 41
Bobby Jaspar 41
René Thomas 42
Benoît Quersin 43
Jacques Pelzer 43
Francy Boland 43
Sadi 43
Jean Warland 44
Quelques autres musiciens 46
Jack Sels 46
Roger Asselberghs 46
Rudy Frankel 47
Freddy Rottier 47
Jean Fanis 48
Roger Vanhaverbeke 48
L"espoir d"une ère encore plus moderne 50
Félix Simtaine 50
Richard Rousselet 50
Exposition universelle 51
Les années soixante et suivantes 52
La nouvelle tendance : les festivals 53
Comblain 53
Bilzen 53
Jazz Middelheim 53
Fin de la crise ? 55
Clarke-Boland 55
BRT JO 55
Etienne Verschueren 56
WIM vzw 56
Les années septante et suivantes 57
Les Lundis d"Hortense 57
'Le jazz d"antan" 59Way down yonder... 59
It Don"t Mean A Thing... 60
En conclusion 62
Portraits de musiciens et groupes de jazz belges 63 (voire résumé à la page 304)Annexe 155
Résumé des musiciens et groupes traités 155Index 157
Préface
Outre les activités régulières du Werf sur le plan du théâtre et du jazz, 2002 signifie
surtout la première de Jazz Brugge (un festival de jazz européen) et l"édition de The Finest in Belgian Jazz (10 cédés des musiciens et groupes les plus marquants sur la scène du jazz belge à l"heure actuelle, choisis par une cinquantaine de journalistes et promoteurs de jazz), complétés par ce livre sur le jazz belge.Brugge 2002 a été la source d"inspiration et le défi, mais également la date d"échéance
pour la réalisation de ce livre, date serrée aussi bien pour Sim Simons et Jempi Samyn (les auteurs) que pour les 3 J"s, à savoir Jan Vernieuwe, Jos Knaepen et Jacky Lepage (les photographes), ainsi que pour les traducteurs Nadine Malfait (version anglaise) et Philippe Schoonbrood (version française), pour Marijke Deweerdt de l"atelier graphique Folio et pour l"équipe du Werf. Il est certain que la réalisation de ce livren"aurait pas été possible sans les efforts inspirés et inlassables de cette équipe entière
ainsi que de la troupe de collaborateurs bénévoles sur et autour de notre 'chantier" (traduction litérale du mot néerlandais 'werf"). N"oublions surtout pas non plus tous ces sponsors qui ont plutôt choisi pour la qualité et non pour le pouvoir des nombres et des chiffres, car le jazz, tout le monde en est bien conscient, n"est pas un produit de grande série. Comme toute autre forme de musique, le jazz est une langue universelle, franchissant chaque frontière linguistique ou culturelle, contrairement au cadre législatif, qui restera toujours lié à ces frontières. Egalement dans cette optique, ce livre peut êtreconsidéré comme unique, étant donné qu"il a été mis en oeuvre grâce à la coopération
du Muziekcentrum Vlaanderen ainsi que de son pendant venant de l"étranger le plus proche de la Flandre, à savoir Wallonie-Bruxelles Musiques. En effet, le jazz belge n"est, par définition, autre qu"un pot-pourri de Wallons, Flamands et Bruxellois, une pollinisation croisée de musiciens, réunis dans un langage créole et jazzy. Le pays de Tintin et Kuifje, de Magritte et Brel, de Django Reinhardt et Toots Thielemans : voici la source riche du jazz belge. Au départ (en l"année "93 du siècle précédent !), le label W.E.R.F. (remarquez les points) n"était qu"une blague : 'Wasted Energy Recording Factory". Entre-temps, son catalogue compte 25 titres, sans compter les 10 nouveaux cédés dans le cadre de Brugge 2002. La blague et le chantier appartiennent au passé, mais gardons avant tout les choses ludiques, créatives et jazzy !Filip Delmotte
TOOTS THIELEMANS
Jempi Samyn
Non, notre histoire du jazz belge ne commence pas avec le saxophone. Cela, par devoir moral à l"égard du père du jazz belge, qui vient de fêter son quatre-vingtième anniversaire, au mois d"avril 2002. Tout le monde associe a priori l"harmonica au monde du blues : John Lee 'Sonny Boy" Williamson, Harmonica Slim, Sugar Blue, Sonny Terry, Johnny Mars, Junior Wells, Charlie Musselwhite, Kim Wilson, Mike Morgan, Juke Boy Bonner, Big Walter 'Shakey" Horton, James Harman, Buddy Moss, Big Mama Thornton, Harmonica Fats, Jazz Gillum, Billy Branch, Driftin" Slim, Blue Boy Willie, Whispering Smith, Little Walter, Slim Harpo, John Mayall, Shakey Jake Harris, Buster Brown, Steven De bruyn... la liste est sans fin. En jazz, par contre, les joueurs d"harmonica sont plutôt rares. L"harmonica chromatique (avec un bouton poussoir sur le côté) a toujours eu moins de succès que l"harmonica blues. Plus fort encore : le seul véritable joueur d"harmonica dans le monde du jazz que l"histoire ait connu, est né le 29 avril 1922, dans le quartier des Marolles, à Bruxelles. Et, aujourd"hui, il se produit toujours fréquemment. Il s"appelle Jean Baptiste Thielemans, et vous le connaissez sans aucun doute mieux sous le nom de Toots. Ce surnom lui vient de musiciens comme Toots Mondello et Toots Camarata. Toots commence à jouer de l"harmonica chromatique à dix-sept ans. Et, même si des artistes comme Philip d"Arcy, dans les années '20, au sein des Fred Hall"s Sugar Babies, et Larry Adler, dans les années '30, ont précédé Toots, on ne peut pas comparer la musique populaire et traditionnelle qu"ils jouaient avec cette virtuosité inégalée, qui permet à Toots d"interpréter du jazz de haut niveau. Quelques joueurs d"harmonica de valeur sont apparus sur la scène au cours de ces dernières décennies, parmi lesquels on citera Stevie Wonder, l"américano-suisse Grégoire Maret, le Français Oliver Ker Ourio et le néerlandais Kim Snelten. Chez nous aussi, quelques musiciens se sont risqués sur les pas du grand Toots. On pense ici à Olivier Poumay, qui écume régulièrement les jams nocturnes à l"Athanor et au Sounds, ainsi qu"à Steven De bruyn, qui démontre une maîtrise solide à l"harmonica chromatique. L"harmonica n"est pas le seul instrument sur lequel Toots a fait briller ses talents. En écoutant Django Reinhardt, Toots se sent attiré par la guitare. Dès 1941, il commence sérieusement à s"exercer, et au début des années '60, il développe même un nouveau son, grâce à l"unisson créé en sifflant tout en jouant de la guitare. Cette technique conduira en 1962, à la naissance d"un succès mondial, aujourd"hui un grand classique : 'Bluesette". Il existe plus de cent versions différentes de cette composition,enregistrées sur disque. Mais, la toute première, jouée en public et enregistrée,
remonte en 1963, en Suède. Dans le magazine américain Down Beat, une référence internationale pour le monde du jazz, à l"occasion des readers- & criticspoll, Toots se retrouve régulièrement à la première place, dans la catégorie 'instruments divers".Toots a même partagé l"amitié de Charlie Parker, avec lequel il a figuré à l"affiche du
Festival International de Jazz de Paris, en 1949. En effet, Toots était alors membre du Charlie Parker All Stars. Deux ans plutôt, Toots se rendait pour la première fois aux États-Unis. Il avait vingt-cinq ans. Très rapidement, il va se mêler aux nombreuses jams qui se déroulaient le long de la 52ème rue à New York. En 1950, Toots participe à une tournée européenne du sextet de Benny Goodman, et deux ans plus tard (au cours de l"hiver '51-'52), il émigre définitivement aux États- Unis. Au bout de cinq années de présence, il deviendra citoyen américain. De 1953 à 1959, il joue au sein du George Shearing Quintet, avant de créer sa propre formation, même si son activité principale allait surtout se dérouler dans les studios. En effet, au milieu des années '60, Toots entre en contact étroit avec Quincy Jones. Ensemble, ils vont réaliser un grand nombre d"enregistrements, dont la bande-son des films 'Midnight Cowboy" (1969) et 'The Getaway" (1972). A cette époque, Toots valivrer des airs pour de petits films publicitaires, et des séries télévisées, avec la
régularité d"une montre suisse. 'Old Spice" deviendra son air le plus connu, même sisa contribution musicale à la série télévisée éducative Sesame street ne passera pas
inaperçue. Mais, Toots livrera aussi des musiques pour d"autres films réputés, comme e.a. Turks Fruit, Sugarland Express, Jean de Florette et Cinderella. L"impressionnante liste d"artistes avec qui Toots a travaillé et/ou enregistré comprend des noms illustres comme Ella Fitzgerald, Bill Evans, Oscar Peterson, Art Taylor, Pepper Adams, Kenny Drew, Dizzy Gillespie, Jim Hall, Gilberto Gil, Milton Nascimento, Eliane Elias, J.J. Johnson, Ferdinand Povel, Joe Pass, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Joshua Redman, Shirley Horn, Jaco Pastorius, Oscar Castro-Neves, Terence Blanchard, Jerry Goodman, Lee Ritenour, Ernie Watts, Richard Galliano, Natalie Cole, Pat Metheny, John Zorn, Paul Simon, Billy Joel et encore au moins autant d"autres artistes, comme vous le constaterez dans l"entretien ci-dessous. Leregretté Clifford Brown lui a dit un jour : 'Toots, avec la façon dont tu joues de
l"harmonica, ils ne devraient pas appeler ça un instrument divers." Toots se souvient encore, comme si c"était hier : 'Mon premier disque, c"était un album de Louis Armstrong, il y a près de soixante ans. Et, ce qui m"a tout de suitefrappé, c"est la fraternité entre les différentes cultures, surtout entre l"africaine et
l"américaine (du Nord comme du Sud). J"ai été automatiquement vacciné, inoculé pour la vie par le virus du jazz. Je savais alors bien peu que je jouerais un jour avec Louis Armstrong, pour un spot publicitaire : une expérience inoubliable, même si le spot ne durait que vingt-huit secondes. A trois ans, je jouais déjà de l"accordéon. Mais, avant la seconde guerre mondiale, au travers des musiques de films, j"ai appris à connaître le son d"un instrument quiressemblait très fort à l"accordéon : l"harmonica. J"étais déjà inscrit à l"université
quand, un jour, j"ai vu jouer Larry Adler, selon moi, le pionnier absolu de l"harmonica chromatique. Ma décision était prise : je voulais un harmonica aussi. Je n"avais encore jamais vu autant de possibilités musicales rassemblées dans quelque chose d"aussipetit, et facile à transporter, toujours à portée de main, et probablement pas très
onéreux. Je suis donc allé m"en acheter un dans un magasin. Et, depuis lors, pas un jour ne s"est déroulé, sans que je souffle, ne serait-ce même qu"un quart d"heure, dans un harmonica. Mais, attention, c"était alors uniquement pour me détendre. En réalité, je voulais devenir professeur de mathématiques. Et même plus tard, alors que j"avaisdéjà accédé à une certaine notoriété à l"harmonica, la plupart des musiciens me
tapaient encore dans le dos, en me lançant : 'Mais, jette ce jouet !". C"est trèsétonnant.
Encore aujourd"hui, certains réduisent toujours l"instrument au statut de jouet banal. Un certain nombre de critiques regrette toujours maintenant, qu"à l"époque, je n"aie pas choisi le saxophone à la place de l"harmonica. Comme si j"étais un musicien de seconde zone à cause de cet instrument. Ils oublient visiblement qu"entre-temps, j"ai aussi joué de la guitare avec les grands noms du jazz, comme avec le George Shearing Quintet. D"ailleurs, Dizzy Gillespie déclarait régulièrement : 'Je suis sûr que tu dois jouer des trucs grandioses à l"harmonica, mais je préfère ton jeu à la guitare." C"est ainsi, qu"à l"occasion du festival de jazz à Montreux, au sein de son trio, je n"ai pas joué de l"harmonica, mais de la guitare. Malheureusement, j"ai perdu beaucoup de force dans ma main gauche à cause d"une thrombose, ce qui complique énormément le jeu à la guitare. Mais, il faut savoir que dans les années "50, on me citait dans un même souffle avec des gens comme Herb Ellis, Barney Kessel, et plus tard, Wes Montgomery. Pourtant, je n"abandonnerai jamais la guitare. Ainsi, je viens encore de faire restaurer ma Gibson ES175 semi- acoustique, qu"on appelait parfois la 'dikke madam". Philip Catherine a la même. Par le passé, j"ai aussi beaucoup joué sur une Rickenbaker. D"ailleurs, je suis le premier à avoir introduit dans le jazz une guitare avec une caisse faite de bois plein. J"ai une jolie anecdote à ce propos. Un jour en 1963, un fabricant de chez Rickenbaker me téléphone : 'Allô, Toots, ce jeune groupe d"Angleterre - je crois qu"on les appelle Smittles, Dittles... ? Je ne sais plus, mais un de ces gars-là joue sur ta guitare. Ils seront les invités du Ed Sulivan Show." Il s"agissait bien entendu des Beatles quivenaient pour la première fois aux États-Unis. Je les ai rencontrés à l"époque, et John
Lennon m"a alors raconté qu"il avait acheté sa Rickenbaker après m"avoir vu avec cette guitare sur une photo de pochette de disque. Il était parti du principe, selon ses dires, que 'si c"est bon pour George Shearing, ça doit être vachement assez bon pour moi." Je ne l"oublierai jamais. Une autre anecdote amusante est aussi liée à la rencontre entre Toots et George Shearing, le pianiste et compositeur qui, dans les années "50, a introduit le son afro- cubain dans le format d"un quintet, entre autres grâce au vibraphoniste Cal Tjader et au joueur de congas Armando Peraza : Au cours de l"hiver 1951, après avoir attendu pendant six mois mes documents du service d"immigration, je me suis installédéfinitivement aux États-Unis. L"année avant, j"avais effectué une tournée européenne
avec le sextet de Benny Goodman, et, tu peux me croire ou non, mais c"est de Belgique qu"est venu le moins d"intérêt pour ce travail ! A New York, j"ai ensuite encore dû attendre six mois avant de recevoir mon Union Permit. Mais, je savais que toute cette patience serait payante un jour, même s"il ne faut pas s"imaginer que je me suis rapidement enrichi. Un soir, Tony Scott, un véritable frère musicien, est venu me voir, dans un café de New York, où je prenais un verre avec quelques musiciens. Il disait m"avoir entendu par hasard jouer de la guitare au Birdland, où je jouais effectivement de temps à autre, à l"occasion de leurs Jam Session Nights du lundi. Il avait visiblement été impressionné. En effet, il tenait absolument à me présenter à George Shearing, encore le même soir, puisque son guitariste, Dick Garcia, venait d"être appelé par l"armée. Nous voilà donc partis, tous les deux, vers cet énorme Carnegie Hall, où George Shearing jouait ce soir-là un double concert, avec Billy Eckstine, qui était comme lui sous contrat chez MGM. En un rien de temps, je me suis retrouvé dans la loge de George Shearing : 'Salut George, comment vas-tu ? Je tiens ton homme ! Écoute-le !" J"ai alors joué 'Body and Soul" sur mon harmonica, que j"avais alors toujours en poche. 'Et, il joue aussi de la guitare..." C"était là mon premier contact avec GeorgeShearing.
Une semaine plus tard, je devais jouer à Philadelphie, pour le Dinah Washington Show, au Earl Theater, avec le Charlie Parker All Stars, au sein duquel Charlie Parker était entouré de Miles Davis et Milt Jackson. J"ai immédiatement remarqué la présence de George Shearing dans le public. Il m"a alors fait auditionner directement après au Rendez Vous Club, où il devait justement jouer la même semaine. J"ai été immédiatement engagé pour une période d"au moins six ans, période que je peux définir comme étant l"aboutissement de ma formation." Détail intéressant, en 1946, George Shearing, né de parents londoniens, s"établissait aussi définitivement aux États-Unis. En réalité, la carrière de Toots est composée en grande partie, depuis des décennies, d"un enchaînement considérable de rencontres, avec des musiciens de jazz importants : 'J"en ai rencontré des musiciens dans ma vie. En 1955, comme membre du George Shearing Quintet, je me suis retrouvé dans le même bus que Count Basie, Lester Young, Stan Getz et le Miles Davis Quintet. Ensemble, nous formions le soi- disant Birdland All Stars, tu sais bien, ce fameux club de jazz, à cette époque-là. En face de moi, se trouvait Billie Holiday, avec son chien sur les genoux, un chiwawa.Son mari était assis à côté d"elle, et à côté de moi, se trouvait Eddie Jones, le
contrebassiste de Count Basie. De tous les pianistes avec lesquels j"ai alors enregistré, je considère que Bill Evans reste encore le monument. Mais je dois bien reconnaître que j"avais une admiration sans bornes pour le bassiste Jaco Pastorius. De tous les musiciens de jazz belges de l"ancienne génération, je garde surtout de bons souvenirs de Jacques Pelzer. Il est venu jouer à l"occasion de mon septantième anniversaire, comme moi plus tard pour le sien, à Andenne. Peu de temps après, auxÉtats-Unis, j"apprenais son décès. J"ai alors téléphoné à Steve Houben pour qu"il fasse
parvenir des fleurs en mon nom. En 2000, trois jours avant mon anniversaire, j"ai été invité à Rochester, New York, par la Eastman School of Music, où j"avais conduit un workshop en 1972, car on me considérait comme l"exemple d"un musicien à cent pour cent professionnel, qui avait non seulement joué avec les plus grands, mais qui se sentait en plus à l"aise dans tous les styles : jazz, musique de film, de publicités... Tu te rends compte, je devais donc aller jouer là-bas et répondre aux questions de jeunes qui connaissaient mieux la musique que moi ! Donc, vingt-huit ans plus tard, à la demande d"une association dejazz suédoise, cette école avait demandé à Maria Schneider d"écrire une série
d"arrangements pour moi. Maria Schneider avait été diplômée dans cette école, et cela faisait plus ou moins huit ans qu"on travaillait assez régulièrement ensemble. Je n"en croyais pas mes yeux, ni mes oreilles. Ils avaient rassemblés suffisamment d"étudiants pour former deux orchestres de jazz complets. J"ai alors décidé de jouer un set avec chaque orchestre, dans ce splendide Eastman Concert Hall, beaucoup plus grand que le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, qui était comble ! 'Spartacus", le morceau que j"ai joué au Jazz Middelheim 2001, avec Maria Schneider et le Brussels Jazz Orchestra, est un morceau que Maria a composé spécialement pour moi. On a alors aussi joué 'Wine and Roses", un arrangement que j"ai écrit, ainsi q"une de mes compositions, 'Song for my Lady". Cela me fait très plaisir de constater qu"il y a de nombreux musiciens de jazz excellents, en ce moment, en Belgique, et surtout des saxophonistes, ténors et altos : Frank Vaganée, Ben Sluijs, Jeroen Van Herzeele, Bart Defoort, Kurt Van Herck, Fabrizio Cassol, Erwin Vann, Manuel Hermia... trop pour les citer tous ! J"espère en tout cas que tous ces jeunes musiciens bénéficieront de plus de publicité que moi en1950, quand j"ai joué en Belgique, avec Benny Goodman, à l"occasion d"une tournée
européenne. A peine quelques lignes dans les journaux, alors qu"en Suède, les quotidiens étaient remplis de critiques élogieuses : 'Un Européen avec Benny Goodman qui joue de l"harmonica et de la guitare !" Et dire que Benny Goodman m"a engagé à l"époque, après avoir entendu une bande enregistrée dans un garage, sur laquelle je jouais mon arrangement sur 'Stardust", avec Francis Coppieters, Freddy Rotiers, Jean Warland et un quatuor à cordes. Dès lors, on a pu jouer ce morceau avec Benny Goodman, presque partout en Europe. Sur 'The Live Takes" (Quetzal/Virgin), je joue 'Stardust" en duo avec Michel Herr. C"est un enregistrement réalisé au Singel à Anvers, en décembre 1998. J"ai joué le même morceau, il y quelques années, à Rome, également avec Michel Herr. Il fallait voir la folie du public quand j"ai annoncé que j"avais interprété ce morceau avec Benny Goodman en 1950 ! Il n"y a pas de plus beau signe de gratitude et de reconnaissance." Toots décrit ainsi sa collaboration avec les pianistes : 'Je considère encore maintenant la chair de poule comme ma meilleure antenne. Voici environ trois ans, je devais jouer avec Kenny Werner au Dakota Bar & Grill, un restaurant réputé au Minesota, qui organise des concerts trois à quatre fois par semaine. Quatre ans auparavant, quand j"ai entendu Kenny pour la première fois, il m"a tellement donné la chair de poule, que j"ai eu beaucoup de peine à m"endormir. Pour ce concert, nous étions doncquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31[PDF] BERINGER a fêté ses 30 ans le 24 octobre
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