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2020Les métiers

du livre et de lédition

Autour du livre rayonnent divers types de métiers qui jalonnent toute la chaîne de fabrication : de l"auteur·e

qui le rédige au libraire qui le commercialise. Des métiers différents accessibles par des formations qui

le sont tout autant. ecteur et emploi

L"édition se stabilise

Alors qu"il semblait menacé il y a une dizaine d"années, le livre résiste plutôt bien. En parallèle du support papier,

les éditeurs développent de nouveaux formats et produits. Voir liste 1 du carnet d"adresses. Le livre : première industrie

culturelle Selon le ministère de la Culture, le secteur du livre (édition, diffusion, commerce de détail, librairies et bibliothèques) représente plus de 80 000 emplois, soit près de 20 % de l"ensemble des effectifs du secteur culturel. Il est, en France, la première in- dustrie culturelle. Le secteur de l"édition emploie environ 17 000 sa-

lariés et représente environ 8 000 structures édito-riales, dont 4 000 pour lesquelles l"édition constitue

l"activité principale. Les douze premiers éditeurs totalisent près de 80 % des ventes de livres. Le sec- teur propose différents métiers : du graphiste au di- recteur de collection, en passant par le commercial ; accessibles à divers niveaux d"études. Il y a par ailleurs, en France, environ 55 000 auteurs de livres. Ils peuvent être écrivains, illustrateurs ou traducteurs.

LE LIVRE : UN PRODUIT

CULTUREL PHARE81 700 EMPLOIS DANS L"ÉDITION PAS FACILE D"ÊTRE UN·E AUTEUR·E

Les Français ont acheté

plus de 354 millions de livres en 2018.

Source : 3

e Panorama des Industries culturelles et créatives

en France - E&Y - novembre 2019Source : ministère de la Culture Source : Les chiffres de lédition - SNE - 2018

Sur 101 600 auteur·e·s,

seulement 8 100 ont perçu des revenus d"auteur·e·s supérieurs au Smic

Le secteur pèse près de

36 milliards d"euros

de chiffre d"affaires. 2

Les métiers du livre et de l"édition

L"édition s"adapte et

se maintient Entre 2017 et 2018, le chiffre d"affaires de l"édi- tion a baissé de 4 % pour atteindre 2,7 milliards d"euros en 2018. Il est cependant probable que le chiffre d"affaires 2019, au vu des bons résultats du secteur de la librairie, sera en progression. Depuis quelques années, le secteur de l"édition semble se stabiliser.

Certains domaines ont le vent en poupe, en parti-

culier les livres pour la jeunesse, la bande dessi- née et les livres pratiques. D"autres produits comme les dictionnaires et les encyclopédies ainsi que les ouvrages scientifiques, techniques et juridiques ont plus de mal à se vendre. L"édition connaît malgré tout des difficultés : ces dernières décennies ont été marquées par un ralen- tissement du marché du livre du fait de la montée en puissance du web, des réseaux sociaux et des offres culturelles en ligne. Par ailleurs, les éditeurs indépendants, pour qui la vente de livres représente une part importante des revenus, doivent faire face à la concurrence de mastodontes du e-commerces comme Amazon, et à la multiplication des conte- nus gratuits. Mais les éditeurs s"adaptent à ce nou- veau contexte en développant de nouveaux produits comme le livre numérique ou le livre audio.

Peu de recrutements

En 2019, Pôle emploi prévoyait le recrutement de

910 ouvriers non qualifiés de la presse, de l"impri-

merie et de l"édition et seulement 80 cadres de l"édition et journalistes. Travailler dans le secteur requiert un niveau de motivation certain et de la persévérance. Il faut être prêt, quand on est jeune diplômé, à enchaîner les stages et les CDD (contrats à durée déterminée) avant de décrocher un CDI (contrat à durée indéterminée). Les profils recherchés sont de plus en plus axés sur le numérique, notamment pour les métiers support comme le marketing ou la distribution, et de nouveaux métiers apparaissent : chef de projet e-commerce livre ou chef de projet numérique. Avec l"essor du livre numérique, la tendance est au développement des compétences en matière de digital.

Vente : les librairies résistent face

au e-commerce

Concurrencées par les sites de vente en ligne, les librairies sont fragilisées. Elles résistent cependant, en misant

sur la proximité et en proposant des services de vente en ligne. Voir liste 1 du carnet d"adresses.

Des résultats en progression

En 2019, les librairies françaises ont vu leur chiffre d"affaires croître de 7 % par rapport à 2018. Le re- nouvellement des manuels de lycée dans les établis- sements du secondaire suite à la réforme de l"ensei- gnement a eu un impact positif sur les résultats. D"autres domaines se portent bien. Selon le Syndi- cat de la librairie française, c"est la bande dessinée qui affiche les meilleures ventes. Cette dernière est d"ailleurs mise à l"honneur cette année avec la cam- pagne BD 2020. La littérature représente 20 % des ventes et progresse de 1,5 % par rapport à l"année précédente. Néanmoins, selon le syndicat, les librairies fran- çaises ont perdu 1 500 emplois depuis 10 ans, soit

12 % de leurs effectifs.

Les librairies indépendantes

fragilisées La France possède l"un des plus grands réseaux de librairies au monde avec quelque 25 000 points de vente, dont plus de 3 000 magasins indépendants. C"est la politique du prix unique du livre, instaurée par Jack Lang en 1981, qui a permis aux librairies de résister à la concurrence des grandes enseignes. Malgré cette bonne santé, la situation est difficile, notamment pour les librairies indépendantes. Leurs marges sont faibles et le prix des loyers dans les centres-villes ainsi que les frais de personnel sont importants, ce qui fait de la librairie l"un des com- merces de détail les moins rentables et lourdement concurrencé par le e-commerce. 3

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Pour inverser la tendance et récupérer des parts de marché, les librairies se sont organisées en collectif et proposent un site de ventes en ligne : www.librairiesindependantes.com Les librairies de proximité misent aussi, pour attirer les clients, sur l"organisation d"événements culturels (rencontres avec des auteurs, conférences, débats, expositions...) et sur la convivialité (concept de li- brairie où l"on peut boire et grignoter).

Amour des livres et polyvalence

Si vous souhaitez devenir libraire ou vendeur en

librairie, la condition sine qua non est évidemment d"aimer les livres. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi posséder des qualités de vendeur. Vous devrez orienter les clients et savoir mettre en valeur les ou- vrages que vous possédez dans votre stock. Ouvrir une librairie exige également motivation et persévérance, une implication sans faille pour des résultats pas forcément au rendez-vous et des sa- laires généralement faibles. Il est également néces- saire d"avoir de bonnes compétences en gestion. Pour travailler dans une société d"édition, des qua- lités rédactionnelles et le sens de l"esthétique sont généralement nécessaires. Certains postes exigent une orthographe irréprochable, pour d"autres profes- sions, des qualités graphiques, artistiques et créa- tives sont indispensables.

étiers

Travail éditorial

Dans la chaîne graphique, l"étape éditoriale précède la réalisation graphique et la fabrication. Il s"agit de concevoir

un projet, de gérer et de suivre sa réalisation.

Secrétaire d"édition

Le secrétaire d"édition assiste l"éditeur dans son tra- vail, il suit les étapes de réalisation d"un ouvrage de la réception du manuscrit à son impression. Il met une touche finale au texte en collaboration avec l"auteur, suit le budget consacré à chaque titre et veille au respect des délais. Il coordonne les différents intervenants (maquet- tiste, correcteur, iconographe, photographe, dessi- nateur, illustrateur) qui travaillent à la réalisation de l"ouvrage. Il s"occupe également des demandes et du suivi des autorisations de reproduction des textes et des images et vérifie les informations. La précarité est très fréquente dans ce métier. Beau- coup de secrétaires d"édition travaillent à domicile avec des contrats de courte durée et, parfois, sans

être correctement rémunérés.

Autres appellations : assistant·e d"édition, assistant·e

éditorial·e, éditeur·trice junior.

Salaire brut mensuel débutant : 1 700 €.Formation : un bac + 5 en lettres, histoire, écono- mie, sciences ou art peut permettre d"exercer cette profession. Mais il est conseillé de préparer un master pro dans le domaine de l"édition. De nom- breux stages de perfectionnement sont organisés par l"Asfored dans le cadre de la formation continue.

Correcteur·trice

Son objectif : traquer les fautes pour qu"il n"en reste aucune ! Mais le correcteur ne corrige pas seulement les fautes d"orthographe ou de conjugaison, il vérifie également la syntaxe, rectifie les contresens, les ma- ladresses et veille à l"application des règles typogra- phiques. Il peut également faire de la réécriture (rewri- ting). Cette profession exige une parfaite connaissance du français et une grande aptitude à la concentration. Le correcteur peut être salarié d"un organisme de presse ou d"une maison d"édition, mais il exerce de plus en plus souvent en indépendant. Autres appellations : lecteur·trice-correcteur·trice, réviseur·se.

À VOIR AUSSI

J"aime lire, écrire n° 1.910

Les métiers des arts graphiques n° 2.25

Les métiers des bibliothèques n° 2.676

Les métiers de la documentation n° 2.677

Les métiers de l"imprimerie n° 2.684

Les métiers du Web n° 2.685

M 4

Les métiers du livre et de l"édition

Salaire : le correcteur indépendant est payé générale- ment au nombre de signes (le tarif syndical pour des travaux de correction est de l"ordre de 15 € par feuil- let soit 1 500 signes + primes et congés payés). S"il doit réécrire un texte, il peut exiger une rémunération plus élevée. Le correcteur salarié gagne en début de carrière entre 1 500 et 2 000 € brut par mois, selon qu"il travaille dans l"édition ou dans la presse.

Formation : un niveau bac + 3 est recommandé

+ formation spécifique (Asfored, Emi-CFD ou

Estienne, par exemple).

Pour le métier de secrétaire de rédaction, plus proche du journalisme, cf. dossier Actuel-Cidj Les métiers du journalisme n° 2.674.

Traducteur·trice

Il traduit d"une langue étrangère vers le français un document technique ou littéraire. Il s"engage par contrat, signé avec un éditeur, à traduire un ouvrage destiné à être publié, voire joué ou diffusé (dans le cas d"une pièce de théâtre). Il peut donc s"agir d"un texte littéraire au sens strict (roman ou poésie) ou d"un ouvrage pratique (livre de cuisine...). Beaucoup de traducteurs littéraires sont profes- seurs, journalistes, écrivains ou exercent d"autres professions, et pratiquent la traduction en plus de leur activité principale. Rémunération au feuillet dit traditionnel (25 lignes de 60 signes espaces blancs compris) en fonction de la langue traduite : en moyenne environ 20 € brut. Formation : les traducteurs peuvent débuter dans le métier sans formation. Cependant, il existe plu- sieurs masters pro en traduction littéraire. À savoir : d"après l"Asfored, la langue la plus traduite est l"anglais, loin devant le japonais et l"allemand. > Cf. dossier Actuel-Cidj Traducteur·trice et inter- prète n° 2.662. Association des traducteurs littéraires de France : www.atlf.org

Iconographe

L"iconographe est un documentaliste spécialiste de l"image. Il a pour mission de rechercher, sélection- ner, gérer le suivi et archiver les images destinées à illustrer le contenu d"un ouvrage. Il doit également négocier leur coût, obtenir les autorisations de re- production et transmettre les mentions légales. Pour trouver des illustrations, il explore les agences photo, les productions des photographes ou les bi- bliothèques. Son travail s"effectue aujourd"hui en grande partie sur Internet : il doit donc maîtriser par- faitement les nouvelles technologies (numérisation). Il y a actuellement très peu d"offres d"emploi. Salaire brut mensuel débutant : de 1 539 à 2 000 €. Formation : une formation de documentaliste géné- raliste à l"université ou en école peut mener au mé- tier d"iconographe. Deux écoles sont particulièrement appréciées des recruteurs : l"INTD (Institut national des techniques de la documentation) et l"EBD (École de bibliothé- caires documentalistes). http://intd.cnam.fr www.ebd.fr Cf. dossier Actuel-Cidj Les métiers de la docu- mentation n° 2.677.

Éditeur·trice

Ce collaborateur a en charge la réalisation d"un ou de plusieurs ouvrages de la conception jusqu"à la mise sur le marché. Il fait ainsi le lien entre l"auteur et la maison d"édition. Assisté par le secrétaire d"édition, il suit le budget et le planning de chaque titre, coor- donne les différents intervenants (maquettiste, ico- nographe, correcteur) qui travaillent sur l"ouvrage et met au point les textes en collaboration avec l"auteur. Il supervise l"édition des ouvrages du sommaire au BAT (bon à tirer), rédige les chartes éditoriales, com- mande et sélectionne les illustrations et organise des réunions. Outre la gestion des collaborateurs extérieurs, il s"occupe des relations avec les parte-

LECTEUR·TRICE DE MANUSCRITS

Il lit les manuscrits, élimine ceux ne correspondant pas à la ligne de l"éditeur et argumente ses choix dans le cadre de fiches de lecture. Ce poste est attribué le plus souvent à des éditeurs ou à des directeurs de collection, et le recrutement se fait le plus souvent par cooptation. Les salaires varient selon l"éditeur et la spécialité.

ILLUSTRATEUR·TRICE ET PHOTOGRAPHE

Dans ces métiers convoités et difficiles de la création, la plu- part des collaborateurs travaillent en free-lance. Ils contri- buent à des ouvrages pratiques ou à des productions plus lit- téraires, et répondent la plupart du temps à des commandes. Cf. dossiers Actuel-Cidj Les métiers des arts graphiques n° 2.25 ; Les métiers de la photographie n° 2.683. 5

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naires commerciaux et les services internes (com- munication, marketing, fabrication, gestion, service juridique). Autres appellations : responsable d"édition, respon- sable éditorial·e. Salaire brut mensuel débutant : 2 000 à 2 500 €. Formation : master pro édition ; MS (mastère spécia- lisé) des biens et activités culturels.

Directeur·trice éditorial·e

Il dirige généralement un département (livres d"art, manuels scolaires, jeunesse...) et une ou plusieurs collections. Il conçoit et met en œuvre la ligne édito- riale du domaine dont il a la responsabilité et super- vise son développement. Il est présent à chaque étape d"un projet d"édition.quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47

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