[PDF] Quest-ce quune note ? Introduction en dix points





Previous PDF Next PDF



Dossier-pédagogique_Là-où-naissent-les-nuages.pdf

3- Emettez plusieurs hypothèses possibles quant au sujet du livre. se sont rencontrés un soir d'août 1980 dans le métro ils étaient assis face à face ...





2.- METHODES ET TECHNIQUES

Nous renvoyons les lecteurs intéressés par les détails opérationnels concernant les analyses de laboratoire à l'ouvrage de DEGOBERT 1992 qui consacre plus 



Dictionnaire de la noblesse..

4 Avril de l'année fuivante 2000 livres pour Roi



COURS DE MATERIAUX METALLIQUES (1 Année Licence

(Wikipédia). 5.2. Les métaux non ferreux légers a) L'aluminium. L'aluminium est extrait de la bauxite rouge. Les pays gros producteurs sont la France la.



LES BAKONGO

1_STRUYF%20I._Les%20bakongo%20dans%20leurs%20l%C3%A9gendes_1936.pdf



marine 08

La Convention relative à l'Aviation Civile Internationale connue aussi sous le nom de Convention de Chicago



Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin

amende à 100 livres. AntoineFabry fit enregistrerà l'Armorial général de 1696ses armestelles qu'elles sont décrites en tête de cetarticle et tellesque la 



Le sommaire :

salle de réunions de 400 participants. Boutiques : • Le centre touristique dispose de 22 boutiques qui commercialisent différents produits: Livres Fleurs



Ce document est le fruit dun long travail approuvé par le jury de

Mais ces associations entre lexies des vocables PORTE LIVRE et OUVRIR dépendent des Ou consulter la page http://en.wikipedia.org/wiki/Lexical_function.

_full_alt_author_running_head (neem stramien B2 voor dit chapter en dub?belklik nul hierna en zet 2 auteursnamen neer op die plek met and): 0

_full_articletitle_deel (kopregel rechts, vul hierna in): Qu'est-ce? qu'une note ? Introduction en dix points

_full_article_language: fr indien anders: engelse articletitle : 0

Qu'est-ce qu'une note

? Introduction en dix points

Franc Schuerewegen

Longtemps, j'ai écrit des notes en bas de page. 1

Où l'on commence par une interrogation

Qu'est-ce qu'une

note ? Qu'est-ce qu'un texte ? Comment allons-nous distin- guer entre la note et le texte ? La question n'est pas simple, je cite Genette dans

Seuils

Une note est un énoncé de longueur variable (un mot su???t) relatif à un segment plus ou moins déterminé du texte, et disposé soit en regard soit en référence à ce segment.

La note est un "

énoncé », retenons le terme. Comme il n'y a pas d'énoncé sans énonciation, il faudra aussi s'interroger sur qui écrit la note, et à qui elle s'adresse. Genette ne manque pas de le faire, nous y reviendrons. Mais d'abord un rappel pour mémoire. Qui a écrit la première note ? A quoi sert le geste d'annotation ? Je lis chez Genette toujours :

Sous le nom plus ancien de

glose (Robert date de 1636 l'apparition du mot note ), la pratique remonte au moyen âge, où le texte, placé au milieu de la page, était volontiers entouré, ou parfois diversement tru?fé, d'éclaircisse- ments écrits en plus petit, disposition encore fréquente dans les incu nables du e siècle, où la glose ne se distingue que par son plus petit corps. " Les notes », Seuils, Paris, Le Seuil, 1987, p. 293.

Ibid., p. 294.

La pratique d'annotation est, selon l'auteur de

Seuils

, une invention médiévale.

Sans doute est-elle liée au format du

codex, le livre formé de feuilles pliées, et qui succède au volumen , c'est-à-dire au rouleau . Essayez d'être annotateur quand vous avez besoin de vos deux mains pour lire. Ce n'est pas très pratique. En somme, vous devez faire face à un dé??cit logistique.

Avec l'arrivée du

codex, tout change. Un processus d'autonomisation se met en place qui conduira, à la Renaissance, à l'invention de la note "

érudite

C'est au cours du

e siècle qu'apparaissent, plus brèves et annexées à des segments plus déterminés du texte, les " manchettes », ou notes mar- ginales, et au e que l'usage dominant les transfère en bas de page. Le ???e siècle privilégie l'emplacement marginal, donc la manchette. Le ré- gime infrapaginal apparaît plus tard, à l'époque des Lumières. Antony Grafton l'explique à sa manière dans

Les Origines tragiques de l'érudition

. Un discours est " savant » quand il y a un apparat critique, quand le discours fournit, par une couche textuelle spécialement prévue à cet égard, les preuves de la véra cité de son dire. On peut ici rappeler les notes, les premières en leur genre, d'Edward Gibbon dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain (1776). Ou encore : les travaux de l'historien allemand Leopold Von Ranke (1795-1886), autre pionnier. L'accumulation des notes, en régime savant, est un indice du sérieux professionnel de l'auteur. Voir nos propres travaux uni versitaires. Vois le travail que tu as sous les yeux, lecteur. Je poursuis mes observations liminaires. L'imprimerie a homogénéisé nos habitudes annotantes. Pourtant, elles demeurent variées. L'auteur de

Seuils

est toujours mon guide :

Mais la pratique actuelle reste très diverse

: on place encore des notes en manchette (Barthes,

Fragments d'un discours amoureux

ou

Chambre

claire , des revues comme Degrés ou Le Débat), entre les lignes dans nombre d'ouvrages didactiques ou scolaires, en ??n de chapitre ou de vo- lume, ou regroupées en un volume spécial.

Les notes contemporaines sont soit

infrapaginales , soit marginales , soit ??nales En somme, il y en a pour tous les goûts et il faudra sans doute ré??échir aussi,

Ibid., p. 295.

Les Origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page, trad. de Pierre-

Antoine Fabre, Paris, Le Seuil, 1998, p.

65 et suiv.

Seuils, p. 295.

pour ce qui concerne la variété de l'o?fre, à la pratique d'annotation à l'ère des humanités numériques. La technologie a encore changé, et nous avons changé avec elle.

Rich Text Annotation.

Cliquez sur le mot, il s'illumine, la note appa

raît. Le texte annoté est comme accompagné d'une véritable encyclopédie in tégrée. L'oeuvre numérique doit être pensée comme réseau . Nous allons

également y revenir.

2 Brèves ré??exions sur le rejet et ses conséquences Je m'attarde un instant, pour le bon ordre des choses, à la question de l'énon ciation. Quand l'annotation est présente, qui parle ? La note, qu'elle soit infra- paginale, marginale, ??nale, vide supra , peut être, selon l'auteur de

Seuils

auctoriale ou allographe, authentique ou ??ctive. La note auctoriale est celle qu'ajoute l'auteur, parfois en la signant de ses initiales. Fielding signe H.F. les notes de

Tom Jones

. La note allographe est le fait d'une autre main. Voir, pour des exemples, la longue histoire de l'édition critique. Pour les notes allographes, les authentiques sont simplement... authentiques (mais on verra que chez Proust les choses sont plus compliquées...). A propos des notes en régime ??c tionnel, toujours un peu énigmatiques, car elles mêlent érudition et a?fabula tion, Genette écrit Ce type de notes, de toute évidence plus rare que les précédents, s'ap- plique encore le plus souvent à des textes dont la ??ctionalité est très " im- pure », très marquée de référence historique, ou parfois de ré??exion philosophique.

On trouve des notes "

??ctives » en ce sens dans Notre-Dame de Paris, Bug-Jar- gal, chez Stendhal quand l'auteur commente ironiquement le comportement de ses personnages : " C'est un mécontent qui parle » etc. Evidemment il faut ici mentionner Nabokov et

Feu pâle

(1962). Un personnage de ??ction, Charles Kinbote, ajoute un long commentaire, en note, à un poème écrit par un autre personnage de ??ction, John Shade. L'annotation savante est ici prise pour cible.

Cruel simulacre

», conclut Genette, "

d'un apparatus critique Si on aime la multiplicité et la variabilité des ??gures, elles apparaissent aus- si du côté de la lecture, mais d'une autre façon :

Ibid., p. 305.

Il faut surtout observer que, plus encore que la préface, les notes peuvent être statutairement de lecture facultative, et ne s'adresser par conséquent qu'à certains lecteurs : ceux qu'intéressera telle ou telle considération complémentaire, ou digressive, dont le caractère accessoire justi??e préci sément le rejet en note.

Je relève chez Genette la formule

: le rejet en note. Elle me semble parfaitement légitime et, aussi, symptomatique pour la question qui nous occupe. L'énoncé que l'on place en note est littéralement rejeté . L'opération d'annotation res- semble de ce point de vue à un déclassement . Je suis en présence, quand la note apparaît, d'un segment de texte auquel l'auteur - dans le cas de la note aucto- riale - ou l'annotateur - pour la note allographe - refusent d'accorder un statut pleinement textuel. Le lieu où la note surgit est la marge du texte, ce n'est pas le corps. On interdit, en somme, au segment en question, et qu'on a donc rejeté d'accéder à la sphère supérieure de la textualité. Peut-être faut-il signaler ici une analogie avec la corbeille de nos programmes de traitement de texte.

Wikipédia

me dit : "

La corbeille permet de donner une

seconde chance aux ??chiers que l'utilisateur a décidé d'e?facer de la mémoire de masse ». Je dis à ma façon : ce que je place dans la corbeille est récupérable et j'en suis parfaitement conscient. D'ailleurs, pour e?facer dé??nitivement un contenu textuel, à supposer que cela soit possible, vu le degré de sophistication de nos actuels systèmes informatiques, je suis obligé de passer par le geste de la mise en corbeille. Le passage est indispensable. Cliquez sur la touche delete de votre clavier, un avertissement apparaît à l'écran : Voulez-vous supprimer dé??nitivement les ??chiers sélectionnés ? La machine vous met en garde, en quelque sorte elle vous protège contre votre propre étourderie. Je puis, quand je veux, et comme je veux, revenir sur mes pas, sortir le contenu rejeté de l'es- pace où il a été déménagé pour lui donner une dignité nouvelle sous la forme d'un texte, ou inversement, je puis accueillir comme un texte ce qui traînait d'abord comme brouillon dans ma corbeille. On me dira : le rejet en note n'est pas une mise à la poubelle. Cela y ressemble un peu quand même. 3

Contre l'essentialisme

On voit bien que la logique de l'annotation, que celle-ci soit auctoriale ou allo- graphique, authentique ou ??ctive - je renvoie ici encore à Genette -, fonc tionne selon le même principe et o?fre les mêmes possibilités de manipulation,

Ibid., p. 297.

et de récupération. Le segment placé en note aurait pu ??gurer dans le corps du texte. Tel segment textuel aurait pu constituer une note. Il y a toujours moyen d'organiser la page autrement. Sur un écran d'ordinateur, il su???t, pour mettre les choses sens dessus dessous, d'un simple clic de souris. Sur support papier, l'opération est un peu plus laborieuse. Il n'empêche que la logique est dans les deux cas rigoureusement la même. La raison en est aussi, si on me permet une brève observation lexicale, que nous avons à gérer une polysémie un peu gê- nante qui peut créer des malentendus. Nous appelons en e?fet note

à la fois

l'énoncé de longueur variable placé dans l'endroit prévu pour l'annotation et l'espace d'annotation qui vient accueillir ledit énoncé. Par un glissement méto- nymique nous passons d'un sens à l'autre. La note est un endroit spéci??que de la page que je suis en train de lire, elle est une catégorie typographique, ou écranique, quand j'annote sur ordinateur. Elle est aussi le nom que je donne au contenu que je rejette , que j'éloigne du centre à la périphérie.

La tentation est alors ce que j'appellerai l'

essentialisme . L'essentialiste dit pour un même texte, ou pour une même série de textes, certains segments ont un statut essentiellement primaire.

En les plaçant en note, je commets une er-

reur de catégorisation, leur place est dans le corps. D'autres segments, selon le même essentialiste, sont essentiellement secondaires, et ne peuvent être autres. Evidemment, l'essentialiste n'a rien compris ni à la beauté, ni à la subtilité de l'exercice d'annotation. Il est de très mauvais conseil, et on n'a pas besoin de lui ici. Le même avertissement apparaît chez Genette : Mais on voit bien sans doute que cette justi??cation de la note auctoriale (originale) est en même temps, dans une certaine mesure, contestation de son caractère paratextuel. La note originale est un détour local ou une bifurcation momentanée du texte, et à ce titre elle lui appartient presque autant qu'une simple parenthèse. Nous sommes ici dans une frange très indécise entre texte et paratexte. Texte et paratexte. Une frange indécise les sépare. On ne saurait mieux dire. Cela aurait pu être un texte, or il se trouve que j'ai sous les yeux un paratexte. Mais si on me demande d'expliquer la di?férence entre les deux régimes, j'hé- site, je lutte avec l'indécision. Il est vrai que la citation que l'on vient de lire porte exclusivement sur " note auctoriale (originale) ». Rien n'est dit, ici, des autres catégories : l'allographique, l'authentique, les notes en régime ??ctionnel.

Ibid., p. 301.

Il me semble pourtant que le propos peut facilement être généralisé et cela avec l'accord de l'auteur de

Seuils

. Le même Genette écrit : Le principal avantage de la note est en e?fet de ménager dans le discours des e?fets locaux de nuance, de sourdine, ou comme on dit encore en musique, de registre , qui contribuent à réduire sa fameuse, et parfois fâ cheuse linéarité. Registres d'intensité, degrés dans l'obligation de lecture, éventuellement réversibles et tournés au paradoxe (l'essentiel dans une note), dont on voit bien pourquoi tant d'écrivains, et des plus grands, n'ont pas voulu se priver. Si la note est une maladie du texte, c'est une maladie qui, comme quelques autres, peut avoir son " bon usage Mélomanie et pathologie. Les deux univers vont ici très bien ensemble. La note est une " maladie », elle est aussi une " note » au sens musical. Le lecteur est l'exécutant jouant de son instrument. La partition qu'on lui a transmise est riche et elle permet des variations : e?fets de sourdine, de nuance, de registre, etc. La lecture est l'art de faire résonner les notes , et cela à tous les sens du mot. 4 " La note n'existe pas » Je signale que l'on retrouve encore une fois, quand apparaît l'analogie musicale chez Genette, l'image de la frange et, donc, l'idée de l'incertitude catégorielle, du trouble dans le genre Si le paratexte est une frange souvent indécise entre texte et hors-texte, la note, qui, selon ses états, relève de l'un ou de l'autre ou de l'entre-deux, illustre à merveille cette indécision et cette labilité. Mais surtout, on ne doit pas oublier que la notion même de paratexte relève davantage, comme bien d'autres, d'une décision de méthode que d'un constat de fait.

Le paratexte

» n'existe pas à proprement parler, on choisit plutôt de rendre compte en ces termes d'un certain nombre de pratiques ou d'e?fets, pour des raisons de méthode et d'e???cacité, ou si l'on préfère, de rentabi lité. La question n'est donc pas de savoir si la note " appartient » ou non au paratexte, mais bien s'il y a ou non avantage et pertinence à l'envisager ainsi. La réponse est très clairement, comme souvent, que cela dépend Ibid. des cas ou plutôt - grand progrès dans la description rationnelle des faits - que cela dépend des types de notes. J'ai cité le passage un peu longuement, Genette est un poéticien malicieux, à la limite autodestructif. On l'aime aussi pour cela.

Seuils

est un livre sur le para texte. Celui-ci doit être distingué du texte, c'est tout le but de l'ouvrage. La note est un phénomène paratextuel . On ne s'occupe pas du texte. Mais le paratexte n'existe pas à proprement parler ». Il est, nous dit-on, une " décision de mé- thode ». Qu'en est-il alors de l'existence des notes ? Le centre optique s'est dé- placé. Le château de cartes est par terre et l'architecte l'a voulu ainsi. Cela pourrait s'appeler : de l'art de scier, en toute conscience de cause, pour le plaisir du geste, la branche sur laquelle on est assis. Le livre sur le paratexte paraît en 1987. Genette connaît sûrement à cette époque l'article de Louis Hay dans Poétique : " Le texte n'existe pas »??. Je ne suis pas sûr qu'il ait lu déjà les pages tout aussi décapantes de Stanley Fish dans

Is There a Text in This Class

? (1981). Il les évoquera plus tard, en exprimant, à ce moment, son plein accord avec la position ??shienne, dans les livres de la série bardadraque . Je crois que l'on peut dire, rétrospectivement, qu'il y a déjà quelque chose de " ??shien » dans le propos qui est ici consacré aux notes. Certes, il faut distinguer entre le texte et les notes. Mais on peut aussi décider avec la même légitimité que la distinction est inutile, en tout cas : qu'elle peut être revue à tout instant. Fish a montré que l'on peut faire apparaître un texte là où il n'y a d'abord rien. Genette, par à peu près le même biais, démontre qu'un texte est peu de chose, que tout dépend de la " méthode ». Dites-moi quelle grille de lecture vous appliquez, et je vous dirai qui vous êtes et quel est votre texte. Puisque Louis Hay est dans les parages et que son étude de 1985 est un vi brant plaidoyer pour la critique génétique, je rappelle que l'auteur de

Seuils

évoque également les travaux de ce type, qui sont évidemment des travaux annotés . L'édition critique a ses " tendances », l'arrivée de la génétique tex- tuelle apporte une orientation bien précise La tendance la plus marquée porte à un enrichissement spectaculaire de l'aspect génétique : le plus possible d'avant-textes, répondant ainsi à la 10

Ibid., p. 315.

11

Poétique, n° 62, 1985.

12

Je me permets de renvoyer à mon étude : " Genette devient écrivain », sur Fabula, dossier

L'Aventure poétique

curiosité grandissante du public cultivé pour la " fabrique » du texte et pour l'exhumation de versions abandonnées par l'auteur. Il faut, pour bien suivre ce qui est en cause, se mettre dans l'esprit de l'époque. Les avant-textes commencent à être à la mode en 1987. Genette est un ??n connaisseur des questions de méthode et il prévoit, déjà, ce qui ne manquera pas d'arriver. La critique textuelle va entrer dans une phase d'incertitude quant à son propre objet. En quelque sorte, génétique rime avec brouillage épistémo- logique. Les points de repère vont bouger : "

L'édition critique contribue ainsi

paradoxalement à brouiller la notion de texte

»??. Vu le sujet, on m'attend au

tournant. Une édition génétique comporte des notes . Il s'agit dans l'apparat critique que l'on propose au lecteur de confronter le texte à l'avant-texte. Or la conséquence de l'enquête sur la genèse est que la frontière entre le texte et les versions avant-textuelles du texte commence à perdre sa pertinence. On re- trouve donc notre " frange d'incertitude ». Texte ou paratexte, ce n'est pas pa- reil, cela l'est un peu quand même.

Texte ou avant-texte ? Même problème. Le

relativisme montre le bout de son nez. Mieux vaut être relativiste qu'essentia liste. C'est la morale de la fable. 5

Pourquoi il faut aussi parler de la page web

J'ai envie de faire ici une observation sur l'histoire de la critique au e siècle. On voit très bien que, à peu près à l'époque où paraît

Seuils

, quelque chose comme un changement de paradigme se prépare. Aujourd'hui nous en subis- sons les e?fets. Jouent un rôle déterminant, pour ce qui concerne les change- ments en cours : à la fois la génétique textuelle (" le texte n'existe pas »), l'intervention ??shienne (voir encore une fois : Is There A Texte in This Class ?) et les études sur la lecture qui sont en plein essor en ces mêmes années (le texte existe quand il est lu) . Ces trois secteurs de l'activité critique et théorique vont en quelque sorte réunir leurs forces pour donner le coup de grâce à l'orthodo- xie textualiste qui avait régné jusque-là dans les facultés de lettres. Le texte, rien que le texte etc. Mais dites-moi d'abord ce qu'est pour vous un texte et comment vous le faites apparaître ! Genette est en 1987 aux premiers rangs pour assister à ce qui se passe. Par ses propres recherches, il participe activement au travail de sape qui est en train de s'accomplir. La poétique genettienne est à la fois " sys- tématique » et " antisystématique ». Michel Charles a consacré une belle 13

Seuils, p. 311.

14 Ibid.

étude à ce sujet. Par leur côté "

antisystématique », les travaux de Genette s'éloignent du domaine de la poétique proprement dite. Elles deviennent une théorie de l'invention par l'écriture, de la création, en somme

Pour ??nir sur

Seuils

, j'ajouterai que le spécialiste du paratexte est prophète aussi en ce que, par les ré??exions qu'il propose, il annonce ce que la pensée du texte va devenir à l'ère des Digital Humanities. Il en a été question déjà dans ce qui précède, je reprends le ??l du propos.

Nous vivons aujourd'hui, à cause des

outils dont nous disposons, une époque d'extrême mobilité et malléabilité des données textuelles. Or les internautes sont aussi à leur façon de zélés annota teurs. Marc Jahjah, qui a étudié la question, écrit à ce sujet : On doit sans doute à l'Internet et au web une renaissance de la pratique d'annotation, même si ce constat (hypothétique) mériterait des véri??ca tions historiques. L'annotation est au coeur de la pratique informative. Pour Marc Jahjah, l'exercice d'annotation peut être associé à une " conversa- tion » et il l'est au sens des nouveaux outils de communication : Le modèle conversationnel, dans ses extensions sémantiques (" discus- sions », " debate », " groupe »), est omniprésent : la page web est pensée comme un embrayeur qui dit permettre à un ensemble d'usagers de dé- buter une conversation.

Le même auteur poursuit :

Comme à la Renaissance, ces dispositifs investissent l'annotation d'une mission : restaurer le sens véritable des textes. La démarche est cepen- dant bien di?férente : les humanistes cherchaient à désengorger le texte de ses commentaires alors que les dispositifs informatiques font le pari inverse ; le dialogue doit permettre, à une époque où les fausses informa-quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47
[PDF] Metode de travail a la maison

[PDF] Metodes et pratiques scientifiques esxercice 2 cned devoir 1

[PDF] metre au meme denominateur

[PDF] Métre carré !

[PDF] metre cube en metre carré

[PDF] mètre étalon

[PDF] metre les verbes suivant a la personne demandée

[PDF] metre un probleme en equation

[PDF] métrique mathématique

[PDF] métrique syllabique

[PDF] metro plan

[PDF] metro sudoku

[PDF] métrologie tridimensionnelle cours

[PDF] metrologie tridimensionnelle pdf

[PDF] métropole 20 juin 2014 corrigé