Auxiliaires Modaux (Modal Auxiliary Verbs) Will Shall May Might
Remarques : Il existe plusieurs auxiliaires modaux en anglais pour exprimer l'interdiction l'obligation
will would
could
LANGUES VIVANTES
Anglais. Écouter et comprendre. ATTENDUS DE FIN DE CYCLE. Les tableaux ci-dessous déterminent les attendus de fin de Les modaux : « can must
Structure du verbe anglais : tableau explicatif
22 févr. 2014 Alain Diana « Structure du verbe anglais : tableau explicatif » ... Elle y ajoute non-past/past
Jai besoin de faire utiliser des modaux 1. Quel besoin pour le
introduire les modaux comme autre manière d'exprimer de la probabilité ; http://cle.ens-lyon.fr/anglais/se-former/porte-cles-grammatical/j-ai-besoin-de- ...
Les Modaux et la négation - Ophrys 2001
21 juil. 1997 Les Modaux et la négation en anglais contemporain ... différentes modalités sous forme d'un tableau qui traduit les variations ...
Isabelle Richard Langlais du droit : interpréter les modaux en
1 nov. 2009 Isabelle Richard L'anglais du droit : interpréter les modaux en contextes normatifs. Aix-en-Provence : Publications de l'Université de ...
LES TEMPS ANGLAIS ET LES AUXILIAIRES MODAUX A. Le
Valeur : L'événement est déjà démarré ou alors seulement envisagé. On ne parle pas de sa fin. Souvent celui qui parle s'implique davantage
LA MODALITÉ ÉPISTÉMIQUE EN ANGLAIS
Sujet – opérateur de prédication (ici modal) – prédicat. Les auxiliaires modaux sont donc la combinaison de la notion de modalité avec celle d'auxiliaire
AVANT PROPOS
Ce livre est une version remaniée de ma thèse de doctorat, effectuée sous la direction d"Alain Deschamps, Université Paris 7. L"objet de ce travail était à la fois :1/ de proposer
une analyse systématique des différentes valeurs traditionnellement attribuées à chaque modal, et,2/ de mettre en avant un système de formalisation qui puisse rendre compte de
l"ensemble des auxiliaires de modalité dans leurs différents emplois avec un nombre minimal de concepts. Ce deuxième objectif, dont les principes sont exposés essentiellement dans lepremier chapitre, présentera avant tout un intérêt pour les lecteurs qui envisagent
d"aborder la question de la modalité dans le cadre d"un travail de recherche. Cet aspectthéorique est en revanche relégué au second plan dans les études de marqueurs
eux-mêmes, de sorte que l"on peut consulter directement les chapitres II à VIII si l"on s"intéresse principalement aux analyses d"exemples. Je souligne par ailleurs que toutes les analyses proposées se sont appuyées sur un nombre important d"exemples contemporains, presque tous issus de recherches surInternet. Toutefois, pour des soucis de concision, je n"ai conservé dans la présente
version qu"entre un et trois exemples (généralement les moins longs et/ou les plus pertinents) pour illustrer chaque emploi. Je ne pense pas que ce choix ait de quelque façon trahi les exigences que requiert ce type d"analyse, ni qu"il ne gêne la compréhension des développements.INTRODUCTION
Dans ce travail de recherche, les auxiliaires de modalité sont analysés en fonction de leur interaction avec le marqueur de négationNOT. Le choix de cette
approche a été motivé par l"observation d"une dissymétrie entre les formes positives etles formes négatives au sein de ce système. En effet, le système des auxiliaires de
modalité n"est pas tel qu"à une forme positive correspondrait une forme négative. On verra par exemple que les emplois " sporadiques » deCAN ou les emplois dispositionnels
de WILL nécessitent des conditions d"énonciation particulières pour pouvoir apparaître en co-occurrence avec la forme négative.De même, on sait que MUST n"a pas, en anglais
britannique, d"emploi épistémique avec la forme négative. À l"inverse, il est problématique d"employer CAN avec une valeur épistémique autrement que dans des contextes non-assertifs. Dans le même ordre d"idée,WILL n"exprime pas une volition
pure en dehors de certains contextes négatifs et/ou hypothétiques. Mentionnonségalement
NEED et DARE, qui ne sont pas employés en tant qu"auxiliaires dans des contextes assertifs positifs. Je chercherai à montrer que les formes négatives peuvent être envisagéescomme un système en soi, et que leur étude ne nécessite pas qu"on appréhende ces
formes comme la négation d"une modalité positive. On pourra bien sûr examiner l"interaction de la négation avec les opérations modales. Mais il s"agira avant tout demettre en évidence que les formes négatives sont la trace d"opérations à part entière qui
s"organisent en un système cohérent, et non-isomorphe par rapport aux emplois positifs.La configuration de ce système sera exposée en détail à la fin du premier chapitre,
consacré à la méthodologie et aux concepts formels (cf. sous-chapitre I.3). Le cadre théorique adopté sera celui de la Théorie des Opérations Enonciativesélaborée par Antoine Culioli. De manière plus spécifique, ce travail s"inscrit dans la
continuité des travaux d"Alain Deschamps (1998 et 1999). Dans son analyse, lesauxiliaires de modalité sont présentés sous la forme d"un couple d"opérations qualitatives
et quantitatives. Ces couples d"opérations sont compatibles avec des jeux de pondération qui permettent de rendre compte de la compatibilité d"un même marqueur avec différentes valeurs. Dans la tentative de formalisation qui sera proposée, je montrerai que les formes négatives supposent dans certains cas l"intervention de plus de deux opérations pour une même forme.Parallèlement à ce cadre théorique, je ferai également référence à certains
principes de logique. Il sera ainsi rappelé dans le premier chapitre que la négation et la modalité ont toujours entretenu des rapports assez étroits, de sorte qu"il semble parfois impossible d"étudier la première sans faire intervenir la seconde (notamment pour lesLes Modaux et la négation
2 questions de portée). Un des aspects de ce travail consistera à montrer que la conception binaire de la portée peut et doit être dépassée pour poser le problème correctement. L"organisation de chaque chapitre sera plus ou moins similaire. Dans un premier temps, je traiterai d"abord les valeurs dites " radicales », puis les valeurs dites" épistémiques ». Ce choix répond à une volonté de décrire les opérations à
prépondérance qualitative avant d"examiner le rôle de la composante quantitative. Lorsque les marqueurs seront la trace de plus de deux opérations, cette organisation ne pourra pas être respectée. Ce sera le cas deWILL+NOT, auquel sont associées deux
composantes qualitatives et une composante quantitative et deCAN+NOT, auquel sont
associées deux composantes qualitatives et deux composantes quantitatives. Toutes ces analyses seront accompagnées d"une représentation formelle commentée. La disposition des différents chapitres répond également à une certaine logique. Le premier marqueur abordé sera WILL+NOT, notamment pour illustrer le concept d"implication, qui sera central central dans un grand nombre d"analyses. Pour des raisons qui paraissentévidentes, j"ai choisi de traiter
SHALL+NOT (chapitre III) à la suite de WILL+NOT. MUST+NOT (chapitre IV) sera abordé à la suite de ces deux marqueurs. Deux raisons justifient ce choix : 1/ on verra queMUST+NOT partage une " composante » avec
SHALL+NOT et 2/ il sera intéressant de comparer les emplois épistémiques de MUST+NOT aux emplois épistémiques de WILL+NOT. Le chapitre V est consacré à NEED+NOT qui, comme on le sait, peut s"analyser comme la trace d"une opération dontMUST est la trace,
tant dans ses emplois radicaux qu"épistémiques. Il m"a semblé queDARE+NOT (chapitre
VII) devait être traité à la suite de
NEED+NOT. Comme je l"ai rappelé plus haut, ces deux marqueurs ont en effet en commun de ne pouvoir s"employer auxiliairement que dans des contextes " non-assertifs ». La problématique de ces deux chapitres (V et VI)consistera à expliquer cette compatibilité avec la négation. Le rôle de la négation avec les
deux marqueurs du " possible » CAN (chapitre VII) et MAY (chapitre VIII) constituera l"objet des deux derniers chapitres. Il semblait ici aussi important de ne pas séparer deux marqueurs qui partagent de toute évidence certaines caractéristiques distributionnelles. Notons enfin qu"on trouvera une annexe à la fin de ce travail, dans laquelle sont exposés un certain nombre d"outils conceptuels qu"il semblait difficile d"intégrer au corps du texte sans effectuer une digression importante. Enfin, une seconde annexe présentera, sous forme d"un tableau, un récapitulatif des analyses de marqueurs.Le marqueur
OUGHT TO a été laissé de côté dans cette analyse. Il ne me semblait pas possible de proposer une étude pertinente de ce marqueur sans examiner également le cas de SHOULD. Or, j"ai choisi dès le départ de limiter le champ d"étude aux formes modales non fléchies, afin de ne pas cumuler deux problèmes différents : négation et - ED. Comme avec la négation, l"analyse de ce type de co-occurrence (modal + -ED) permettrait sans doute de mettre en évidence l"existence d"un système à part entière, et devrait en conséquence être l"objet d"une étude à venir.Chapitre I
METHODOLOGIE
ET CONCEPTS FORMELS
First, when English is learned natively the
meanings of those eight modals are learned so extremely early [. . .] that as an adult one has left them buried deep in the subconscious where they are inaccessible to anyone but a ruthless professional analyst of languages; and when they are seen laid out and dissected as they will be here, we are bound to feel that we are witnessing the anatomy of our own flesh and blood.Martin Joos
1 LA MODALITE ET LES AUXILIAIRES DE MODALITE
Les auxiliaires de modalités constituent une classe fermée de marqueurs, définie en fonction de critères morphosyntaxiques. Le syntagme " auxiliaire demodalité » souligne cependant que l"on a affaire à des formes linguistiques qui font
intervenir deux notions différentes : la notion syntaxique d"auxiliaire (dont relèvent les critères morphosyntaxiques) et la notion sémantique de modalité. Les " modaux » n"épuisent l"extension d"aucune de ces deux catégories : tous les auxiliaires n"ont pas les caractéristiques sémantiques des modaux ; tous les opérateurs de modalité ne se comportent pas comme des auxiliaires. Les " modaux » constituent ainsi cette classe de marqueurs qui correspond à la zone de recouvrement de ces deux notions, de sorte que leur définition exige la prise en compte de deux types de caractéristiques. Pour reprendre la formulation d"Otto Jespersen, on pourrait dire que les modaux : "Janus-like face both ways, towards form, and towards notion." (O. Jespersen, 1929, p. 56) Je commencerai par rappeler les propriétés syntaxiques définitoires de cette classe de verbes en anglais contemporain, avant de m"intéresser aux critères sémantiques qui distinguent les " modaux » des autres auxiliaires.Les Modaux et la négation
41.1 LA MORPHOSYNTAXE DES AUXILIAIRES DE MODALITE
Huddleston (1976) a proposé de définir la catégorie grammaticale des auxiliaires en fonction de quatre comportements syntaxiques, ditesNICE properties :
Negation, Inversion, Code, Emphatic affirmation.
Negation : il existe une classe fermée de 11 verbes qui sont compatibles avec une négation enclitique 1 : DO, HAVE, BE, WILL, SHALL, MUST, NEED, DARE, CAN, MAY, OUGHT (TO) (sachant que amn"t est la seule forme clitique impossible). Dans certains cas, cette compatibilité avec la forme contractée est plus potentielle qu"effective : shan"t, et plus encore mayn"t, ne se rencontrent presque plus. Inversion : ces mêmes verbes permettent de construire les interrogatives (entres autres) par inversion de l"ordre sujet / verbe. Code : cette classe de verbe permet également de construire des reprises elliptiques : I love apple-pies and so does she ; I can speak German and so can she ; etc. Emphatic affirmation : bien que toutes les catégories syntaxiques soient compatibles avec une emphase accentuelle, seuls les auxiliaires ont pour fonction de pouvoir construire une " affirmation » emphatique. Cependant, comme le remarque A. R. Warner (1993) cette fonction est surtout propre aux auxiliairesDO, HAVE, et BE.
Bien que cette fonction puisse également être assumée par un auxiliaire modal, c"est moins la validation que la validabilité (ou les conditions de validabilité) de la relation prédicative qui sont mises en valeur : (1) As such I think it can be a great healer of depression and powerlessness,which when you realize something really CAN be done, often turns into healthy anger and the desire to fight for what"s important.
À côté de ces critères, qui s"appliquent à l"ensemble de la catégorie des
auxiliaires, les huit auxiliaires de modalité présentent des particularités morphosyntaxiques supplémentaires qui en font une classe syntaxique à part : Ils n"acceptent pas de morphème -S à la troisième personne du singulier. Ils sont suivis d"un infinitif sans TO, à l"exception de OUGHT (même pour ce dernier, on rencontre cependant des emplois sansTO notamment pour
les emplois négatifs). Ils n"ont pas d"emplois " impératif » (même chose pour HAVE et BE). Ils sont incompatibles avec les morphèmes en -EN et -ING.1 Je laisse de côté le cas de USED. Une recherche du syntagme "usedn"t" à partir de
alltheweb n"a fourni qu"une vingtaine de pages Internet, dont la plupart étaient des quiz ou des cours de grammaire anglaise. En revanche, la séquence "didn"t used to" renvoyait à plus de 4000 pages web. L"emploi de ce marqueur avec la morphosyntaxe propre aux auxiliaires est de toute évidence en net recul en anglais contemporain.Chapitre I : Méthodologie
5 Tous les modaux n"ont cependant pas un comportement homogène. Le cas de OUGHT TO vient d"être mentionné. Mais on sait également que MUST, NEED et DARE n"ont pas de forme prétérit. D"autre part, NEED et DARE ont une distribution un peu particulière puisqu"ils ne sont employés auxiliairement que dans les contextes dits " non assertifs ».Ils se distinguent par ailleurs des autres modaux par le fait qu"ils ont également un
emploi " lexical » (voir chapitre V et VI).1.2 LA SEMANTIQUE DES AUXILIAIRES DE MODALITE
Le cadre théorique dans lequel s"inscrit cette recherche est celui de la théorie des opérations énonciatives ou TOE, élaborée par Antoine Culioli. Les concepts auxquels fera appel l"ensemble des analyses de marqueurs qui seront présentées icirelèvent de cette théorie. Toutefois, avant de rappeler les notions fondamentales qui
caractérisent ce cadre théorique je reviendrai sur quelques notions héritées de la logique
modale classique. Le but de ces remarques préliminaires sera de souligner à la fois
l"inadéquation de ce cadre théorique par rapport aux données linguistiques et l"importance du rôle des rapports paraphrastiques.1.2.1 REMARQUES SUR LA LOGIQUE MODALE
S"il n"est pas rare de trouver dans les grammaires et les ouvrages de linguistique des sous-chapitres consacrés aux relations qu"entretiennent les modaux et la négation, il est en revanche plus rare de s"interroger sur les raisons de cette insistance à mettre en rapport ces deux types d"opérateur. On sait en fait que l"étude conjointe de la modalité et de la négation s"inscrit dans un cadre plus large, mais également plus ancien, où ce sont moins les auxiliaires de modalité, marqueurs spécifiques pour une langue donnée, que la modalité de manière générale qui a d"abord été mise en rapport avec la négation. Il semble même que pendant très longtemps il n"était pas concevable d"appréhender les " formes modales » (on ne peut pas encore parler de " marqueurs ») sans faire intervenir la négation dans le cadre de l"analyse.1.2.1.1 LE CONCEPT D"EQUIPOLLENCE
Aristote explore, dans l"Organon (1997, pp. 120-137), les rapports entre la négation et les modalités du possible et du nécessaire. Dans l"Hermeneia, Aristote met en évidence un jeu d"équivalences formelles entre des propositions modales : c"est-à-dire des propositions où l"on reconnaît un dictum (le contenu propositionnel) et un modus (une modalité). Aristote remarque que certaines propositions sont consécutives (au sensoù elles entretiennent une relation d"équivalence sémantique). Il aboutit ainsi à un
tableau où, pour chaque proposition modale, on obtient trois autres propositions consécutives, appelées " consécutions », obtenues par le procédé de l"obversion. Pour donner un exemple, si on prend la propositionIl est possible que cela soit, on obtient
l"ensemble de propositions consécutives suivantes :Les Modaux et la négation
6 <1> Il est possible que cela soit <2> Il est possible que cela soit pas <3> Il n"est pas nécessaire que cela soit <4> Il n"est pas nécessaire que cela ne soit pas Il est important de remarquer que toutes ces propositions sont consécutives entre elles. En d"autres termes, la proposition 3 est une consécution de 1 comme de 4, elle-même est consécutive de 2, de 3 ou de 1, etc. On va dire que l"on a affaire à une série de propositions " équipollentes » (c"est-à-dire que l"on peut passer de l"une à l"autre de manière immédiate, à la différence des syllogismes qui opèrent de manière médiate). Ces consécutions varient ainsi en fonction de deux critères : la nature de la modalité et la place de la négation. Ces " formes propositionnelles », que les scolastiques ont, pour des raisons pédagogiques, symbolisées par des voyelles, peuvent être synthétisées de la manière suivante : Dictum positif et modus positif (A) - Dictum positif et modus négatif (E) Dictum négatif et modus positif (I) - Dictum négatif et modus négatif (U) La proposition modale que j"ai prise pour exemple plus haut (Il est possible que
cela soit) , et les consécutions qui l"accompagnent, ne représentent cependant qu"un type de modalité parmi les quatre que distingue Aristote (où l"on reconnaît les quatre formesA, E, I, U que je viens de rappeler) :
Ier ORDRE : Il est possible que cela soit (et ses consécutions). IIe ORDRE : Il est possible que cela ne soit pas (et ses consécutions). IIIe ORDRE : Il n"est pas possible que cela soit (et ses consécutions). IVe ORDRE : Il n"est pas possible que cela ne soit pas (et ses consécutions). Chacune de ces modalités entretient avec les trois autres des rapports variables :contradictoires, contraires, subalternes, subcontraires, qui peuvent être résumés sous
formes de " carrés logiques », dont voici une représentation (Par analogie, ce modèle aété appliqué à d"autres types de modalité : existentielle, déontique, temporelle,
mentionnées dans ce même schéma) : subalterne subalterne contraire subcontraire contradictoiresNECESSAIREMENT
TOUSOBLIGATOIRE
TOUJOURS
NECESSAIREMENT PAS
AUCUNINTERDIT
JAMAIS
PAS NECESSAIREMENT
QUELQUES
FACULTATIF
PARFOIS (NON)
PAS NECESSAIREMENT PAS
PAS TOUS
PERMIS
PARFOIS (OUI)
Chapitre I : Méthodologie
7 Le logicien G. H. von Wright a également présenté un parallèle entre les différentes modalités sous forme d"un tableau, qui traduit les variations quantitatives à l"intérieur de chaque catégorie: (G. H. von Wright, 1951, p. 2) Avant de tenter de corréler ce qui vient d"être dit avec des données linguistiques, je prendrai un exemple pour illustrer les problèmes qui peuvent émerger de ce cadre formel. Je partirai de la question du contradictoire, dont on vient de voir qu"il se construisait en négativant la modalité. Or, il existe une dissymétrie entre d"une part l "impossible et d"autre part le nécessaire, qui est son contraire. Pour chacune de ces deux modalités, que l"on qualifierait en termes kantiens d" apodictiques, le contradictoire est aisément interprétable. L"impossible a pour contradictoire le non-impossible. Le nécessaire a pour contradictoire le non-nécessaire. La question devient plus complexe lorsqu"on cherche à interpréter les contradictoires du non-impossible et du non-nécessaire. La " logique » voudrait qu"en appliquant une négation à ces modalités, en vertu de la loi de double négation, on en revienne au point initial : c"est-à-dire que le contradictoire du non-impossible serait l" impossible et parallèlement, le contradictoire du non-nécessaire serait nécessaire. Mais, dès lors que l"on cherche à proposer une interprétation pour ces contradictoires, on s"aperçoit que la réponse ne va pas de soi. Doit-on parler pour le non-impossible de possible et pour le non-nécessaire de contingent ? Le problème du possible et du contingent pose autant une question de terminologie qu"une question de définition, et on peut se demander si le système aristotélicien permet vraiment de les distinguer. C"est ce que souligne R. Blanché : " Ainsi ce que l"on appelle couramment " les quatre modalitésaristotéliciennes », dont s"inspireront la plupart des théories ultérieures des modalités, se réduisent réellement à trois, dont l"une porte seulement un double nom. »
(R. Blanché, 1970, p. 71) C"est véritablement un problème de métalangue qui est ici posé. Ainsi, dire d"une chose qu"elle est non-impossible, c"est, semble-t-il, dire qu"elle est susceptible d"être le cas. En ce sens, le possible, contradictoire du non-impossible, a un sens similaire à celui de la contingence, c"est-à-dire ce qui peut être comme ne pas être. La même interprétation se présente pour le cas du non-nécessaire, autrement dit le contingent. On a vu que, " logiquement », le non-contingent devrait ramener auALETHIC EPISTEMIC DEONTIC EXISTENTIAL
necessary verified obligatory universal possible undecided permitted existing contingent indifferent impossible falsified forbidden emptyLes Modaux et la négation
8 nécessaire. Or, cette idée est loin d"aller de soi. On peut dire que quelque chose n"est pas contingent soit parce que ce quelque chose est nécessairement le cas (ce n"est donc pas contingent), soit parce qu"il est impossible que cette chose soit le cas. De sorte que le contradictoire du non-nécessaire peut exprimer deux idées contraires. C"est à ce mêmeproblème que fait référence J.-B. Grize dans un article consacré aux carrés logiques :
" On se heurte toutefois à une autre difficulté qui est celle de l"interprétation du sommet
~? [i.e. le non nécessaire]. Greimas le lit "contingence", mais l"on voit mal alors comment l"impossibilité d"un fait
impliquerait sa contingence. » (J.-B. Grize, 1988, p. 143) De même, on a vu plus haut que von Wright laissait vides certaines lignes de son tableau. En envisageant, les choses sous l"angle de la quantification, il est évident que l"on ne reconnaît véritablement que trois cas de figure : tous /aucun / quelques. Oncomprend que si la négation de " aucun » et la négation de " tous » ramènent l"un
comme l"autre à " quelques », on peut s"attendre à ce que la négation de " quelques »puisse ramener autant à " aucun » qu"à " tous », d"où le problème concernant le
contradictoire du facultatif ou le contradictoire du contingent. Il devient alors intéressant de se tourner vers les données linguistiques pour voir comment ce problème est géré. En anglais, on sait par exemple queMAY est susceptible
d"exprimer une idée de " contingence ». Je prendrai deux exemples simples, le premier avec une valeur dite épistémique, le second avec une valeur déontique : (2.1)2 You may not see them until tomorrow. (3.1) You may not leave the table until I tell you. Dans le premier cas, la négation ne porte pas sur la modalité mais sur la " proposition ». La paraphrase serait en effet : (2.1a) It is possible that you will not see him until tomorrow.Et non :
(2.1b) It is not possible you that will see him until tomorrow. Cette portée de la négation sur la relation prédicative est systématique lorsque MAY à cette valeur dite épistémique. On remarquera d"autre part que les paraphrases font appel au terme possible et non au terme contingent. De manière intéressante, on peutégalement remarquer que, de ce point de vue, l"anglais résout le problème de l"ambiguïté
de la non-contignence en éliminant l"expression de cette modalité du système. Cette remarque vaut également pour le français. Le deuxième exemple est également intéressant, car même si l"on pose le problème de MAY en termes de " bilatéralité » (en ce sens que le MAY déontique laisserait au co-énonciateur la latitude de valider comme de ne pas valider la relation prédicative), on voit que l"interprétation de MAY NOT ne présente ici encore aucune ambiguïté. Et pourtant, les paraphrases semble montrer que la négation porte alors sur la modalité :2 Les numéros d"exemples fabriqués sont suivis d"un point et d"un chiffre (eg. 2.1).
Les numéros suivis d"une lettre correspondent à des paraphrases (eg. 2a ; 2.1a ; etc.).Chapitre I : Méthodologie
9 (3.1a) It is NOT POSSIBLE for you to leave the table until I tell you. On notera donc, en première analyse, d"une part que le système logique entraîne des interrogations qui sont engendrées par son propre système ; et d"autre part que les mêmes problèmes ne se posent pas nécessairement dans les langues naturelles. En d"autres termes, les deux systèmes ne sont a priori pas isomorphes, et il ne sera pas étonnant de noter une certaine inadéquation entre l"approche logique du traitement des modalités et l"analyse de phénomènes purement linguistiques. La logique modalearistotélicienne, ainsi que les systèmes qui en découlent, constituent un outil formel
relativement cohérent, mais qui fonctionne sui generis, et ne peut être exploité tel quel par le linguiste.1.2.1.2 LES RAPPORTS PARAPHRASTIQUES
Le sous-chapitre précédent avait surtout pour objet de mettre en évidence que, pour chaque " ordre » de modalité, les conversions s"effectuent en faisant variermodalités (possible / nécessaire) et incidence de la négation. Rien ne se conçoit dans ce
type d"approche, qui est à l"origine de la réflexion sur les modalités, sans l"intervention de la négation . C"est un point sur lequel il convient d"insister, car c"est justement là que s"explique l"importance accordée à la corrélation des deux notions. J"ai commencé à souligner la non-isomorphie des systèmes modaux en logique et en linguistique. Il est cependant indéniable que la logique a longtemps influencé les analyses linguistiques. Cette deuxième partie, qui servira de transition entre ce bref exposé sur les fondements de la logique modale et le traitement de marqueurs dans un cadre énonciativiste, aura pour objet de souligner les avantages qu"on peut tirer de la pensée logique, ainsi que les distances qu"il est nécessaire de prendre vis-à-vis de ce cadre théorique. Pour commencer, il semble évident, pour autant que les marqueurs étudiés puissent venir se ranger sous les (méta-)catégories du possible et du nécessaire, que la démarche logique est en quelque sorte indispensable pour nous renseigner sur la questionde la portée de la négation : modalité ou prédicat ? Or, ces paraphrases sont comparables
dans leur forme aux propositions modales qui ont été évoquées plus haut. D"autre part, le
principe d"équipollence dont il a été question jusqu"ici, bien que problématique, commeje le soulignerai plus loin, peut également se montrer utile pour mettre en évidence
certains phénomènes. On peut prendre un exemple pour illustrer ce point 3 : (4.1) You NEEDN"T go to the swimming-pool if you don"t want to. On sait qu"il est possible de paraphraser cet énoncé par : (4.1a) It is NOT NECESSARY for you to go to the swimming-pool if you don"t want to. Le jeu des conversions permet d"effectuer une autre paraphrase équivalente : (4.1b) It is POSSIBLE for you NOT to go to the swimming-pool if you don"t want to.3 Je reviens sur cet exemple dans le chapitre consacré à NEEDN"T.
Les Modaux et la négation
10 On a alors un passage du nécessaire au possible par le biais du déplacement dela négation, ce qui fournit une seconde paraphrase. En soi, cela présente peu d"intérêt, du
moins si l"on ne se préoccupe que de la question de la portée. Néanmoins, si l"on essaye de trouver un énoncé où la négation aurait pour incidence le prédicat, on obtient : (5.1) ? You MAY 'NOT go to the swimming-pool if you don"t want to. Il devient alors intéressant de remarquer, qu"avec NEEDN"T, bien que la négation porte effectivement sur la modalité, c"est la non-validation de la relation prédicative (i.e. not go to the swimming-pool) qui est l"option prépondérante. Mais l"irrecevabilité del"exemple précédent nous laisse déjà entrevoir les problèmes qui se poseraient si l"on
tentait de trouver dans les langues naturelles une organisation analogue au formalisme logique. Le principe de conversion, qui, en logique fournit des paraphrases équivalentes entre elles, ne fonctionne pas en linguistique. Il apparaît très clairement que laquotesdbs_dbs47.pdfusesText_47[PDF] mode ac dc multimetre
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