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de diverses formes du récit de soi et de l'autoportrait : essai mémoires

Vincent Colonna

L'autofiction

(essai sur la fictionalisation de soi en Littérature)

Doctorat de l'E. H.E.S.S., 1989

Directeur : Monsieur Gérard Genette

École des Hautes Études en Sciences Sociales P R E M I E R E P A R T I E : LA CHOSE AVEC LE NOM____________________14

1.1. LE TERME AUTOFICTION______________________________________15

A) UN NEOLOGISME___________________________________________________16 B) UNE DEFINITION___________________________________________________23 C) DES PROLEGOMENES_______________________________________________25

1. 2. QUESTIONS DE METHODE____________________________________29

D E U X I E M E P A R T I E : MUTATO NOMINE__________________________41

2. 1. LE PROTOCOLE NOMINAL : PREMIER CRITERE DE FICTIONNALISATION 42

2. 2. FORME________________________________________________________52

A) HOMONYMIE PAR TRANSFORMATION_____________________________________54 B) HOMONYMIE PAR SUBSTITUTION________________________________________56 C). HOMONYMIE CHIFFREE_____________________________________________68

2. 3. CONTEXTE_____________________________________________________75

A) CONTEXTE PARATEXTUEL (I) : L'EPITEXTE_________________________________77 B) CONTEXTE PARATEXTUEL (II) : LE PERITEXTE______________________________80 C) CONTEXTE TEXTUEL________________________________________________100 2

2. 4. EMPLOI_______________________________________________________115

A) EMPLOI VOCAL__________________________________________________117 B) EMPLOI ACTORIAL_______________________________________________130 C) EMPLOI FOCAL__________________________________________________149 T R 0 I S I E M E P A R T I E : LE MANTEAU DE LA FABLE___________________154

1 - LE PROTOCOLE MODAL -___________________________________________155

A - OREAS OU LE "PARTI-PRIS DES CHOSES"___________________________________160 B - THOTH OU LE "COMPTE-TENU DES MOTS"___________________________________162 C - EXAMEN CRITIQUE DES DEUX VULGATES____________________________________165

2 - DES MODALISATEURS FICTIONNELS PARATEXTUELS___________________169

I. MODALISATEURS EPITEXTUELS -_____________________________________170 II. MODALISATEURS PERITEXTUELS_____________________________________173 IL. 1. PROTOCOLE MODAL INDEFINI.__________________________________________179 II.2. PROTOCOLE MODAL CONTRADICTOIRE.____________________________________184

3 - EPIMENIDE EN FICTION_____________________________________________192

4- LES INDICES DE LA FICTION_________________________________________200

I - INDICES SYNTAXIQUES -_____________________________________________202 - Le discours sur soi à la troisième personne :________________________________207 - Le mode dramatique :__________________________________________________208 - II - INDICES SEMANTIQUES____________________________________________212 - Invraisemblance mondaine physique :_____________________________________215 - Invraisemblance mondaine culturelle :_____________________________________215 - Invraisemblance auctoriale physique :_____________________________________216 - Invraisemblance auctoriale culturelle :_____________________________________216 3 - III - INDICES PRAGMATIQUES__________________________________________217

5 - LE DISCOURS FICTIONNEL -_________________________________________222

UNE RECHERCHE EN COURS._______________________________________________224 UNE QUESTION PLURIELLE.________________________________________________224 UN REGISTRE HETEROGENE._______________________________________________225 Q U A T R I E M E P A R T I E : S T R A T E G I E S__________________________236

1 - FONCTIONNALITE D'UN DISPOSITIF SCHIZOPHRENE____________________237

BILAN ET PERSPECTIVE.__________________________________________________238 UN DISPOSITIF SCHIZOPHRENIQUE.__________________________________________239 FONCTIONS DU DISPOSITIF.________________________________________________246 al) fonctions référentielles________________________________________________248 a2) fonctions réflexives__________________________________________________248 b) fonction figurative____________________________________________________248

2 - FONCTION REFERENTIELLE -________________________________________249

- I - FONCTION DIDACTIQUE_____________________________________________250 II - FONCTION BIOGRAPHIQUE -_________________________________________254

3 - FONCTION REFLEXIVE______________________________________________261

UN MODELE : LE "QUICHOTTE"._________________________________________264 MISE EN ABYME ET FICTIONNALISATION DE L'AUTEUR.____________________________269 A) MISE EN ABYME DE L'ECRIVAIN.___________________________________________269 B) MISE EN ABYME DU LIVRE._______________________________________________274

4- FONCTION FIGURATIVE______________________________________________281

L'AUTOFICTION SELON BARTHES____________________________________________283 "L'AUTEUR QUI VA DANS NOTRE VIE"__________________________________________298 UNE EXPLOSION DE LA FICTION_____________________________________________302 4 "LE FICTIF DE L'IDENTITE"_________________________________________________307

5 - SANS FAMILLE -___________________________________________________313

LE "COURT-CIRCUIT" DE LA RECEPTION_______________________________________315 LA RECEPTION JOURNALISTIQUE____________________________________________315 LA RECEPTION UNIVERSITAIRE______________________________________________318 UN "GENRE" SANS HISTOIRE ?______________________________________________323 Un "genre" secret ou un "genre" théorique ?__________________________________329 C 0 N C L U S I 0 N_____________________________________________________339 B I B L I R A P H I E_________________________________________________350 I- C 0 R P U S_________________________________________________________352 II - 0 U V R A G E S L I T T E R A I R E S___________________________________360 5

L'autofiction

Essai sur la fictionalisation de soi en

Littérature

6 " Je décidais de mentir, mais avec plus d'honnêteté que les autres car il est un point sur lequel je dirai la vérité, c'est que je raconte des mensonges (...). J'écris donc sur des choses que je n'ai jamais vues, des aventures que je n'ai pas eues et que personne ne m'a racontée, des choses qui n'existent pas du tout et qui ne sauraient exister »

Lucien.

" On croit s'instruire par les fables : eh bien ! Moi, je suis un grand fabuliste qui instruit les autres à ses dépens ; je suis un animal multiple, quelquefois rusé comme le renard, quelquefois bouché, lent et stupide comme le baudet, souvent fier et courageux comme le lion, parfois fugace et avide comme le loup... »

Restif de la Bretonne.

" Entreprendre de me créer ? ... Faire de Gombrowicz un personnage - à la manière de Hamlet ? Ou de Don

Quichotte ? »

W. Gombrowicz.

7

INTRODUCTION

" Laissons donc de côté l'imagination, qui n'est qu'un mot, et considérons une faculté bien définie de l'esprit, celle de créer des personnages dont nous nous racontons à nous-même l'histoire »

H. Bergson.

8 Une forme littéraire peut-elle être en trop, de trop ? Les pages qui suivent essaient de décrire une telle pratique surnuméraire, excessive pour nos habitudes de lecteur, disruptive pour les catégories narratives : une forme de fiction sans titre et sans lieu, en surnombre. Son objet ? " La fictionalisation de soi", la démarche qui consiste à faire de soi un sujet imaginaire, à raconter une histoire en se mettant directement à contribution, en collaborant à la fable, en devenant un élément de son invention. Pour bien saisir la spécificité de cette pratique, il faut se la représenter comme l'antithèse précise du roman personnel, de la fiction d'inspiration autobiographique. Dans ce dernier cas, l'écrivain utilise son existence, un épisode de sa vie, pour relater une histoire, mais en modifiant une foule d'éléments, pour des raisons personnelles ou esthétiques. Une belle illustration de ce processus créatif est fournie par le personnage d'Ariane dans Belle du

Seigneur :

" J'ai résolu de devenir une romancière de talent. Mais ce sont mes débuts d'écrivain et il faut que je m'exerce. Un bon truc serait d'écrire dans ce cahier tout ce qui me passera par la tête sur ma famille et sur moi. Ensuite, les choses vraies que j'aurai racontées, une fois que j'aurai. Une centaine de pages, je les reprendrai pour en tirer le début de mon roman, mais en changeant les noms » (1968, p. 13). Par complaisance, manque d'imagination ou par une impérieuse nécessité intérieure, l'écrivain utilise ainsi sa biographie comme matière, pour une forme narrative où il s'abrite derrière un personnage romanesque. Et pour que cette attitude narrative soit conduite jusqu'à son terme, il est nécessaire que l'écrivain laisse entendre que son texte est une confession, qu'il encourage une lecture en partie référentielle, comme Goethe avec Werther Le roman personnel n'est donc qu'à demi-fictif, son contenu et l'effet qu'il recherche sont aussi autobiographiques. 9 A l'opposé, la fictionnalisation de soi consiste à s'inventer des aventures que l'on s'attribuera, à donner son nom d'écrivain à un personnage introduit dans des situations imaginaires. En outre, pour que cette fictionnalisation de soit totale, il faut que l'écrivain ne donne pas à cette invention une valeur figurale ou métaphorique, qu'il n'encourage pas une lecture référentielle qui déchiffrerait dans le texte des confidences indirectes. Une image approchée de cette fabulation intime, où la fiction serait moyen et but, est donnée par Herman Hesse dans Le Jeu des Perles de Verre. Dans le cadre d'un Ordre intellectuel situé dans un futur lointain (sorte de réponse à la Province pédagogique imaginée par Goethe dans Les Années de voyage de Wilhem Meister, pour incarner sa conception de l'éducation), les élèves doivent rédiger, une fois l'an, un curriculum vitae d'un genre très particulier : " C'était une autobiographie fictive, située à une époque quelconque du passé. La tâche de l'étudiant consistait à se replacer dans un milieu et dans une culture, dans le climat spirituel d'une époque donnée du passé, et à imaginer une vie qui y correspondît. Selon les années et la mode, la préférence allait à la Rome impériale, à la France du XVIIe siècle ou à l'Italie du XVe, à l'Athènes de Périclès ou à l'Autriche de Mozart et, chez les linguistes, il était devenu d'usage de rédiger ces romans biographiques dans la langue et le style du pays et de l'époque où ils se déroulaient. Il y eut parfois des biographies d'une haute virtuosité, dans le style de la Curie pontificale romaine des environs de 1200, dans le latin des moines, dans l'italien des Cent Nouvelles, dans le français de Montaigne, dans l'allemand baroque du Cygne de Boberfeld. Il y avait dans cette forme de libre jeune survivance de l'ancienne croyance asiatique en la résurrection et la métempsychose ; il était courant, pour tous les professeurs et les élèves de se représenter que leur existence actuelle pouvait avoir été précédée par d'autres, dans d'autres corps, à des époques et dans ces conditions différentes. Ce n'était certes pas une foi, au sens étroit du mot, et encore moins une doctrine ; c'était un exercice, un jeu des forces imaginatives, que de se figurer son propre moi dans des situations et des milieux différents. On s'entraînait ainsi, comme au cours de maints travaux pratiques de critique du style et souvent aussi dans le Jeu des Perles de Verre, à pénétrer précautionneusement dans des cultures, des époques et des pays du passé, on apprenait à considérer sa propre personne comme un travesti, comme l'habit précaire d'une entéléchie » (Tr. fr. J. Martin, PP. 117-118). 10 Il n'est pas indifférent que cette description se trouve dans un roman de Hesse. Plusieurs de ses textes se présentent comme une " autobiographie fictive ». Pour rester dans notre parallèle, cette description montre bien en quoi cette forme de fiction s'oppose terme à terme au roman personnel, avec lequel on pourrait la confondre. Tant par sa matière que par son inscription intime et par sa stratégie discursive, la fiction de soif se sépare du roman autobiographique. En elle, le contenu de l'histoire est fictionnel l'auteur n'emprunte aucun masque et n'a aucune prétention à la vérité personnelle. Plutôt qu'un déguisement, c'est un travestissement ; plus qu'une transposition, c'est un "libre jeu des forces imaginatives". Bien sûr, un tel récit sera toujours révélateur de la vie intellectuelle et morale de son auteur, mais c'est le lot de toute fiction et sans comparaison avec un texte délibérément personnel. La fictionnalisation de soi est donc à l'origine d'une forme de fiction beaucoup plus ambiguë et retorse que tous les types de fiction d'inspiration autobiographique. Qu'un écrivain mette à contribution son existence pour élaborer une oeuvre de fiction constitue un phénomène banal et bien connu. En revanche, qu'il figure dans un récit imaginaire, comme s'il tentait de se dédoubler en personnage romanesque, voilà un geste moins habituel et plus énigmatique. On pourrait penser que cette démarche littéraire n'a produit que des oeuvres limites, aux frontières de la littérature, du mysticisme et de la folie ; qu'elle n'est le fait que d'imaginations déréglées ou versées dans la métempsychose, comme celle d'un Philippe g. Dick ou d'un Swedenborg. En étant attentif aux textes, on constate au contraire qu'il existe une multitude d'auteurs - et non des moindres - chez lesquels on retrouve, avec des mo dalités diverses, ce mariage inattendu du registre autobiographique et du registre fictif, de l'imaginaire et du référentiel. Dante, Molière, Diderot, Chateaubriand, Proust, Kafka, Céline, Genet, Gombrowicz : autant d'écrivains qui présentent cette caractéristique de s'être donnés des doubles imaginaires, mis en scène dans leurs textes de fiction. Bien plus, le principe d'une pareille fictionnalisation de soi dépasse largement, par des voies qui restent à analyser, le cadre de la littérature pour se manifester dans des arts figuratifs comme la peinture, le cinéma, la photographie et même la bande dessinée. C'est assez dire l'ampleur et la complexité de cette forme imaginaire. En réalité, moins bizarre qu'il n'y paraît, cette activité de fictionnalisation de soi exploite une tendance onirique et fantasmatique qui est inhérente à la 11 condition humaine. Après tout, les rives nocturnes, la rêverie diurne, le fantasme ne font rien d'autre que de mettre en oeuvre, de façon plus narcissique et plus complaisante, un tel processus. Entre le temps du sommeil où il glisse dans des fantasmagories qu'il ne contrôle pas et les rives éveillés qu'il provoque et entretien, une grande partie de l'existence de l'être humain se dépense dans l'invention, l'élaboration et la contemplation d'histoires imaginaires où il joue un rôle. Si la fabulation est, à en croire, Bergson, une faculté aussi naturelle que le sens de la vue ou du toucher, que dire de l'affabulation intime ! En outre, cette forme de fabulation n'est ni plus absurde ni plus incohérente que la fiction ordinaire, simplement plus radicale. Comme on l'a souvent remarqué, la fiction sous la forme la plus innocente appelle une forme d'adhésion déconcertante, un type de croyance qui se désavoue dans le moment même où elle se donne. Par définition contrefaite, la représentation fictionnelle cherche pourtant à être perçue comme réelle, manifeste un très curieux fonctionnement où elle ne contente l'exigence de fictionalité qu'en refoulant sa fictionalité, en se donnant comme vraie. Et pourtant, écrivain et lecteur sont très conscient du fait qu'ils peuvent à tout moment retirer leur croyance, révoquer leur illusion. La fictionnalisation peut donc produire ses effets que si auteur et lecteur sont complices pour s'installer dans une totale mauvaise foi la fictionnalisation de soi se contente d'utiliser ce mécanisme un cran au-dessus, en plaçant l'auteur non plus derrière, mais dans le texte. L'écrivain n'est plus épargné par le déroulement équivoque de la fiction. Comme on s'en doute, cette contamination n'est pas sans conséquence sur la fiction elle-même : quelques-uns des repères les plus solides de la littérature d'imagination se trouvent renversés, comme la position privilégiée de l'auteur, le cadre du récit et le rapport du lecteur à l'oeuvre. Fiction duplex, la fiction de soi complique, multiplie et accélère les contradictions et les antinomies de la fictionalité. Il est curieux que cette forme artistique demeure méconnue et négligée. Pour s'en tenir à la littérature, l'ensemble plutôt hétéroclite des textes qui présentent cette particularité générique se trouve dans une situation singulière. Ils ne bénéficient pas en tant que tels, comme on le verra, d'une véritable réception. Jusqu'à une date récente, aucun terme ne permettait de les rassembler sous un chef commun ; aucune étude n'avait signalé la récurrence 12 de ce registre mixte dans la littérature. Autrement dit, dans les discours critique et théorique sur la littérature, il n'y avait pas " d'horizon d'attente » pour cette classe de textes. Ce qui n'empêchait pas, au demeurant, toutes ces oeuvres d'être très bien reçues individuellement et à d'autres titres. De même que la fiction, qui entre pour une large part dans tous les secteurs de l'activité humaine et qui appartient à toutes les civilisations, s'est trouvée pendant très longtemps en butte à une hostilité quasi-générale, la fiction de soi parait maintenue dans une sorte de quarantaine, comme si elle était refoulée de notre conscience littéraire. Lever ce "refoulement", tel est le projet de cette étude générique, de cette exploration de la fictionnalisation de soi en littérature. 13

P R E M I E R E P A R T I E : LA

CHOSE AVEC LE NOM

"... Lorsqu'un objet est caché à tous les yeux, il faut l'inventer de toutes pièces pour pouvoir le découvrir ».

J.P. Sartre.

14

1.1. LE TERME AUTOFICTION

"L'impuissance à nommer est le signe d'un trouble".

R. Barthes.

15 Notre projet est donc d'identifier de décrire et d'analyser une pratique fictionnelle, A se retrouvent un certain nombre d'oeuvres qui sont remarquables non pas par leur inspiration autobiographique, mais par la "fictionnalisation" de leur auteur. Terra incognita pendant longtemps, ce "genre" commence à émerger aussi bien dans les habitudes de lecture que dans le discours métalittéraire. Depuis peu, cette pratique dispose d'un terme distinctif, d'un nom, et d'éléments d'analyse qui rendent son existence moins inintelligible. Pour entamer cette étude générique, on commencera donc par étudier l'origine de son nom et par faire un tour d'horizon, forcément rapide, des travaux récents qui, en France, ont évoqué l'existence de ce "genre". Cet examen de l'état actuel de la recherche sur la "fictionnalisation de soi" montrera concrètement l'isolement forcé dans lequel elle se trouve.

A) Un néologisme

On doit à Serge Doubrovsky d'avoir créé un terme qui permette d e désigner l'activité littéraire de la fictionnalisation de soi en littérature le terme "autofiction". Il ne s'agissait pour lui, à l'origine, que de nommer une forme inédite d'autobiographie. Le mot fera pourtant fortune avec une extension beaucoup plus large, pour désigner des oeuvres totalement étrangères au projet autobiographique. C'est sur la quatrième de couverture de Fils, paru en 1977, qu'il est fait usage pour la première fois de ce néologisme. A la différence d e ses fictions antérieures, Doubrovsky se met lui-même en scène dans ce livre. Il est à la fois le narrateur et le personnage principal de ce récit qui relate la journée d'un professeur de Lettres françaises (une certain " Serge Doubrovsky ») dans une université de New-York et ses déchirements entre deux langues, deux métiers, deux femmes, entre le passé et le présent. L'ensemble, raconté dans un style débridé, avec une ponctuation très lâche et des jeux typographiquesquotesdbs_dbs47.pdfusesText_47
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