[PDF] LIllustration Musicale Interview dAnne-Laure Warner du 13 mai 2020

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1 collection, entrecoupant son récit de précieuses anecdotes. Découvrez ici son interview :

Musicale ?

électroniques : un complément plus français au vaste et très bon répertoire de genre anglo-

années-là. 2 Pourriez-vous rappeler le contexte de la librairie musicale en France au moment de la Il y avait les éditions Chappell France, dont un des principaux compositeurs était Paul souvent à la radio. La librairie Chappell proposait donc des musiques plus orchestrales à la librairies (Télé-Music, Sonimage, etc.) sont arrivées après.

Concernant les médias, il y avait bien sûr la télévision avec ses trois chaînes et la radio (RTF

audiovisuelles privées et les grandes entreprises industrielles. On arrivait encore à suivre les

utilisations de nos musiques. Les professionnels avaient besoin de musiques additionnelles ou de musiques courtes pour la publicité par exemple. Les musiques de notre catalogue étaient pratiques car les clients pouvaient les retravailler, les couper, etc. et récupérer les droits. destinait ses musiques ? 3

Nous faisions le tour des ingénieurs du son, réalisateurs, publicitaires, des radios et TV, avec

les cartons de disques sous le bras. Nous faisions le pied de grue dans les couloirs. Au début, mon mari assurait lui-même la promotion pour faire connaître les disques.

Musicale ?

Le logo a été créé par mon mari et réalisé techniquement par une graphiste de son choix. Les

gardé tout au début les pochettes avec un trou central (sur les cinq premières références).

La pochette de couleur est arrivée après. Mon mari disait à ce propos : " Je fais de la plus une belle histoire ». tant que musicien ? ses études musicales au Conservatoire de Strasbourg, en classe de piano et trompette. Par la

suite, et après de multiples péripéties, il a pu se faire une place à Paris comme pianiste de

jazz. Il était classé en 1939 parmi les meilleurs pianistes de jazz du moment, par le Hot Club de France. 4

À la libération, il est très vite retourné à la musique et a commencé une carrière comme chef

devient un succès par-delà nos frontières), il obtient le Grand Prix du Disque en 1948 " Eddie Warner et sa musique tropicale », best-seller de musique de danse avec de quatorze ans.

Comment avez-vous rencontré votre mari ?

Nous nous sommes rencontrés par hasard, dans les années soixante. Nous étions tous les Paris. Je me destinais à la traduction (All<>Fr). Lui faisait encore des tournées avec son Entre deux tournées, il fallait trouver du travail pour ů'orchestre, soit des séances des compositions spécialement écrites pour ces émissions. Les orchestres étaient appréciés mutuellement. 5 éditions Berry Music en France, qui comportaient le catalogue Conroy Library. Ce genre de très vite vu le potentiel de ce catalogue. Nous sommes devenus par la suite sous-éditeurs de

Conroy, puis de KPM (EMI).

KPM était un catalogue avant-gardiste, très jazz, très orchestral. Cette couleur spécifique

rendait son exploitation très difficile en France. Mais Eddie a réussi à le promouvoir et KPM

est devenu très connu des professionnels.

Eddie était également sollicité en tant que compositeur par les éditeurs anglais, tout comme

Roger Roger, qui travaillait déjà depuis les années 50 pour des catalogues tels que Southern

Music en Angleterre.

Ayant toujours travaillé aux côtés de mon mari depuis la création des éditions, j'en ai pris la

Au début, je tenais tout le secrétariat, tapais les titres à la machine pour les dépôts SACEM

6 House, Cavendish, des labels allemands, italiens...

éditeurs, nous avions à gérer quinze labels différents. Nous étions également les premiers à

proposer de la musique classique, avec le label Forlane. Ensuite, nous avons introduit les traduisions les catalogues de bruitages en Français, proposions de la musique classique (ce qui était nouveau) et avons créé un système de recherches musicales sur disquettes, pour apparu, je devais pouvoir proposer les musiques sur les deux supports (vinyle et CD). Il nous

la SACEM, du temps où je dirigeais la société. Après cela, L'Illustration Musicale est devenue

Zomba Production Music.

Comment était conçu un album de L'Illustration Musicale ? 7

industriel, etc), car il fallait bien classer les genres pour créer une petite librairie͘'Ăŝ

Dans quel studio se déroulaient les enregistrements ?

Roger Roger avait créé un studio professionnel chez lui, à Jouy-en-Josas, pour faire les prises

de son avec tous les instruments nécessaires : le studio Ganaro (acronyme de Gaston,

Nardini et Roger Roger).

Roger Roger, Nino Nardini et Eddie Warner avaient-ils leur propre cérémonial avant et au moment de rentrer en studio ?

Ils dînaient souvent ensemble avant de disparaître dans le studio, où ils perdaient la notion

On ne pensait pas au rendement : il fallait commencer par maîtriser les instruments, faire Les compositeurs répondaient-ils à des commandes ? 8 a rien de plus difficile que de créer tout en respectant les contraintes techniques que ce genre de musique exige. Comment les membres du trio se répartissaient-ils les tâches ? absolue et pouvait très facilement maîtriser les nouveaux instruments. Quand on partait en vacances en camping-car, on emportait toujours son piano électrique (un Kawai ?), un Y avait-il un groupe de musiciens " maison » comme ça se faisait également dans les labels du commerce (Barclay, Motown par exemple) ? Fèvre, Jacky Giordano et Yan Tregger. On retrouve aussi Johnny Hawksworth, qui composait Eddie Warner, Roger Roger et Nino Nardini avaient-ils plusieurs pseudonymes ? aussi Peter Bonello, Archie Gun, Anthony Cadogan ou encore Terrence Redcliff. En ce qui 9 et de Cecil Leuter. Georges Teperino était le pseudonyme de Nino Nardini. Il fallait que ce soit une musique presque anonyme, il ne fallait pas que ça devienne une y ait une mélodie qui porte ou qui soit trop présente. On parlait de " background music ».

pas considérée comme un art majeur. Elle a très longtemps été méprisée par les maisons de

semble plus juste. Lalo Schifrin a participé à certains de ces enregistrements : quelle était la nature de sa relation avec Eddie Warner ? Sur quels albums/titres Lalo Schifrin a-t-il travaillé ? pour la librairie. Il était destiné au circuit du commerce. 10 entendu un soir dans un club. des catalogues de librairie comme celui-ci ? comment. la recherche des ambiances des seventies et on admire les pionniers, qui ont tracé des chemins nouveaux et donné quelques titres de noblesse à cet " art mineur ». au générique pour Alabama Trail. 11

Cette longévité de générique est dingue : le public a toujours plébiscité de le garder, ce qui

plusieurs fois, en commandant de nouveaux arrangements plus ou moins réussis.

le matériel avait été entreposé chez Roger Roger, au studio Ganaro, car la pièce avait une

Question subsidiaire : y avait-il à votre connaissance des compositrices de musique À ma connaissance, il y avait une seule compositrice, qui travaillait pour le label Bruton : en outre une formidable peintre. » Propos recueillis par Delphine Joutard, Senior Production Manager chez Universal Production

Music.

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