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Concours externe de lagrégation du second degré Section histoire

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Concours du second degré – Rapport de jury Session 2010

Épreuve écrite d'histoire et géographie du monde contemporain AGREGATION EXTERNE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES. Session 2010.

Rapport de l"agrégation externe d"Histoire

Session de 2005

AGREGATION EXTERNE

D"HISTOIRE

SES

SION DE 2005

RAPPORT DU CONCOURS

SOMMAIRE

Présentation générale: p.2

Epreuves écrites

Première dissertation (Histoire médiévale): p.9

Seconde dissertation (Histoire

contemporaine): p.32

Commentaire de texte (Histoire moderne): p.39

Dissertation de

géographie: p.61

Epreuves orales

Leçon d"Histoire générale: p.68

Commentaire de doc

ument: p.79

Epreuve de Géographie: p. 100

Statistiques du concours: p.106

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

PRESENTATION GENERALE

Par Jean-Pierre JESSENNE,

professeur d"histoire moderne, Université Charles de Gaulle - Lille3 Nous souhaitons que les analyses par épreuves, qui constituent l"essentiel de ce rapport,

aident d"abord les candidats de la session 2005 à comprendre leurs résultats, qu"ils facilitent ensuite

la préparation en 2005-2006, en attirant l"attention sur les exigences et les défaillances

fondamentales trop souvent ignorées des étudiants, enfin qu"ils satisfassent la curiosité de tous les

collègues du secondaire et du supérieur qui trouveront des exposés fort riches sur les sujets traités.

Cette présentation générale, quant à elle, vise en premier lieu à rappeler l"esprit général du concours

en particulier, avant de tirer les enseignements d"ensemble des résultats et de rappeler l"engagement

collectif que suppose le bon déroulement des épreuves cette année encore. Insistons d"emblée sur notre conviction que l"agrégation doit demeurer une clef de voûte

de notre système éducatif. Ce concours assure en effet un recrutement où l"égalité des candidats face

aux épreuves est garantie ; il exerce pour tous les établissements où il est préparé, à Paris comme en

régions, un effet d"entraînement sur l"ensemble du cursus universitaire. Pour nos disciplines, ce

concours de haut niveau promeut à la fois la capacité à la synthèse, l"acquisition d"une large culture

historique et la connaissance approfondie de programmes, qui sont choisis collégialement, autant

pour leur conformité avec une histoire en mouvement que pour leur intérêt dans l"enseignement

secondaire. Nous n"oublions pas, en effet, qu"il s"agit de recruter des futurs enseignants, qui se

retrouveront certes dans des situations fort diverses, mais qui ne sauraient réussir sans une solide

assise scientifique. Dans ces perspectives, les épreuves valent par leur complémentarité qui garantit les

qualités fondamentales du chercheur comme de l"enseignant: deux dissertations exigent les aptitudes

à poser les problèmes, à organiser une réponse en mobilisant les connaissances nécessaires ; une

explication de document requiert notamment rigueur de l"analyse et esprit critique ; une dissertation

de géographie mobilise des démarches à la fois proches et complémentaires de celles de l"histoire et

manifeste l"heureuse originalité française qui fait que nos disciplines demeurent liées, notamment

dans l"enseignement secondaire . Cet enrichissement réciproque est d"ailleurs confirmé par

l"épreuve orale de géographie -commentaire de cartes ou d"un dossier documentaire- qui exige à la

fois des compétences spécifiques, d"observation des documents, de vocabulaire et d"interprétation,

mais aussi un constant réinvestissement de connaissances historiques, que les collègues géographes

favorisent par le choix des sujets et les questions. De même, dans cet oral, les deux épreuves d"histoire mobilisent les capacités fondamentales de l"historien: recherche approfondie de

l"information et analyse critique pour l"explication de documents du programme ; repérage et mise

en oeuvre d"une information progressivement affinée, puis synthèse pour l"épreuve que nous avons

tenu à appeler désormais leçon d"histoire générale pour mieux en restituer l"esprit. Evidemment,

pour ces oraux, les qualités de communication, indispensables à l"enseignant, interviennent légitimement dans les appréciations.

Cet ensemble d"exigences ne peut pas être satisfait par une préparation superficielle ou par le

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

seul coup de chance, comme le pensent certains, pas plus d"ailleurs que par l"apprentissage érudit et

accumulateur. En fait, la réussite au concours suppose d"une part la mobilisation d"acquis assurés

tout au long d"une formation sérieuse et sans lacunes béantes sur une période ou sur une discipline,

d"autre part une préparation spécifique, incluant non seulement la connaissance des programmes

mais aussi la préparation des épreuves. Insistons donc sur le fait qu"en un temps où l"organisation

des études universitaires tend à réduire les corrections approfondies de devoirs ou les interrogations

orales, il importe que les préparations prévoient ces exercices, qui pour être académiques n"en sont

pas moins formateurs. A propos de l"oral, soulignons encore que si la construction didactique d"une démonstration

est indispensable, elle n"est pas suffisante pour persuader, encore faut-il mettre de la conviction et

de la force dans l"exposé. A cet égard, on peut regretter que les supports iconographiques mis à

disposition - transparents, cartes sur CD pour vidéo-projecteurs, etc. - demeurent trop peu ou mal

utilisés. Le jury reste en effet décidé, dans la mesure des moyens disponibles et grâce à une

collaboration approfondie avec les bibliothèques et le Lycée Louis le Grand, à mettre en oeuvre les

accès nouveaux à la documentation et les différents modes de communication. Cette résolution

n"empêche pas la lucidité: annonçant en 2003 la possibilité pour les admissibles d"accéder

directement aux fichiers bibliographiques en début de préparation de la leçon d"histoire générale,

qui suppose justement une bonne maîtrise de l"approche documentaire, j"écrivais : " Ne nous leurrons pas sur les effets automatiquement bénéfiques des solutions techniques! La qualité

intellectuelle et formelle des exposés continuera de dépendre avant tout de la réflexion et de la

clairvoyance des candidats ». Trop de préparationnaires hiérarchisent mal leur bibliographie, n"ont

pas recours à l"iconographie pour nourrir leur exposé ou l"utilisent en simple illustration sans le

moindre recul critique ou exploitation méthodique. Terminons ces considérations générales sur une forte préoccupation à propos des liens inévitables entre concours et évolution des comportements culturels d"une part, dynamique de

formation d"autre part. Il est indéniable que la tendance au fractionnement des raisonnements, les

difficultés de synthèse semblent s"accentuer à l"écrit comme à l"oral, en liaison sans doute avec

d"une part les formes prises par les modes d"information, d"autre part l"organisation des

enseignements universitaires plus fractionnés dans le temps des semestres et dans les programmes, à

quoi sont venus s"ajouter les incertitudes de la formation par la recherche dans le LMD. Nous

avons incité à prévoir des maquettes qui permettent des conjonctions entre UE des masters et

préparation des concours ; diverses solutions semblent avoir été trouvées, mais il est trop tôt pour

dresser un bilan . Sans ignorer les adaptations et les difficultés qui nous attendent, pour l"instant,

deux éléments semblent encourageants: la forte mobilisation pour continuer d"insérer l"agrégation

dans le dispositif et les niveaux d"engagement dans les préparations, dont témoignent les résultats

de 2005 .

La participation au concours.

Le nombre d"inscrits est quasiment stable à 3118 (contre 3061 en 2004), mais il est certainement trop tôt pour dire si l"effet Master demeurera ainsi peu sensible, d"autant que les académies parisiennes et quelques autres n"ont pas encore basculé dans le LMD. Sur ce total virtuel des inscrits, 2004 personnes ont effectivement été présentes et - nombre évidemment le plus

significatif- 1788 ont composé aux quatre épreuves de l"écrit, soit 57,3% des inscrits, pourcentage

stable et plutôt satisfaisant. Ces nombres confirment que l"agrégation d"Histoire demeure un objectif mobilisateur pour les étudiants.

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

L"admissibilité

Le nombre de postes mis au concours a heureusement un peu augmenté par rapport à 2004, 128 contre 115. Nous nous en sommes tenus à la pratique usuelle de l"admissibilité d"un nombre de

candidats grosso modo double de celui des reçus, en fait 254 ; retenir un nombre plus élevé posant

des problèmes de calendrier insolubles compte tenu de la nécessaire coordination avec le CAPES et

du groupement d"un nombre élevé de candidats à la barre. Celle-ci demeure très proche des années

antérieures, à savoir 33,5 sur 80 (contre 33 en 2003 et 2002, 32,5 en 2004). Au total, il est vain

d"inférer de ces chiffres des observations significatives quant aux niveaux et aux comportements des candidats.

Avant quelques observations sur les différentes épreuves, il importe de souligner deux règles

auxquelles se conforme scrupuleusement le jury dans le choix des sujets. En premier lieu, les

épreuves de l"agrégation d"histoire sont l"objet d"un tirage au sort ; par conséquent, aucun pari n"est

rationnel et justifiable dans une préparation sérieuse ; par ailleurs, les membres du jury sont appelés

à proposer des sujets qui soulèvent des questions centrales dans les programmes, tout en requérant

des capacités de réflexion et de synthèse autant que la mise en oeuvre de connaissances fondamentales ; en aucun cas nous ne cherchons à surprendre, en revanche nous avons le souci d"aborder, au travers des différents sujets, des champs différents de la science historique

Les dissertations ont porté sur l"histoire médiévale et l"histoire contemporaine. Les moyennes

s"établissent à 4,5 pour la première, à 5,3 pour la deuxième, différence logique dans la mesure où

l"épreuve d"histoire médiévale portait sur un programme nouveau et était la première - en général

suivie du nombre d"abandons le plus élevé. Les rapports spécifiques, établis par les collègues qui

ont proposé les sujets, donnent des indications plus précises sur les manières de les envisager. Je me

bornerai à souligner trois traits significatifs : le programme de médiévale incluait bien évidemment

la dimension économique, pourtant négligée dans certaines préparations comme dans les " modes »

historiques, la faiblesse de certaines copies révèle ce travers ; paradoxalement, la dimension plus

abstraite, " généraliste » et polysémique du sujet de contemporaine, " L"ennemi », a mis en

difficulté les candidats en peine pour clarifier leur appréhension du sujet, bâtir un plan méthodique

et tentés par un vague traitement sans appui sur des données chronologiques et factuelles précises ;

comme d"habitude, l"explication de document, une lettre de Jefferson, parisien en août 1789, à

Madison sur la Révolution française, révèle crûment à la fois les insuffisances de connaissances -

bizarrement les événements de l"été 1789 en France sont trop souvent mal connus- et le manque

d"exigence critique face aux analyses d"un auteur à la fois lucide et fortement marqué par ses

visions d"une solution politique à la crise française ; enfin, en géographie, les correcteurs ont

retrouvé les habituelles indigences, de vocabulaire, de localisation et de croquis notamment, et des

faiblesses plus spécifiques sur l"Afrique. Au total, soulignons une fois encore des exigences

fondamentales : des connaissances à large spectre sont nécessaires, mais la réflexion sur le sens des

sujets et leurs diverses dimensions sont aussi indispensables pour dépasser un traitement qui, sans

être calamiteux demeure souvent partiel, superficiel et descriptif -ce qui explique le nombre élevé

de notes faibles dans un concours exigeant où les barèmes visent évidemment à dégager les

meilleures prestations ; enfin il est légitime que pour aller vers celles-ci, il faille ajouter une

logique argumentaire rigoureuse et des qualités de rédaction, qui sont trop souvent négligées.

Au total, on relèvera que si la moyenne des candidats est un peu inférieure à 5, celle des

admissibles s"établit à un peu plus de 10. Le haut niveau de l"agrégation rend difficile l"admissibilité

pour les candidats qui présentent une faiblesse notoire dans l"une des périodes ou des matières.

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

L"oral et l"admission

251 admissibles sur 254 ont satisfait aux trois épreuves d"oral ; le président regrette que malgré les

efforts d"accueil et les encouragements, certains candidats ne soient pas parvenus à surmonter leur

stress ou leur fatigue ; la succession des oraux de Capes et d"Agrégation, alourdie par la chaleur, est

sans doute une des causes que nous ne pouvons qu"atténuer en coordonnant les calendriers. Il revient aux candidats d"inclure dans leur préparation la vigilance sur leur forme physique.

Les non-éliminés obtiennent une moyenne de 8,5 sur 20 à l"ensemble des épreuves. Ce résultat

demeure stable. La moyenne des 128 admis, 10,1, s"avère en légère progression. L"oral d"agrégation

montre que l"Université demeure capable de faire émerger un contingent conséquent de jeunes

historiens et futurs enseignants de qualité.

Je me bornerai à de brèves remarques sur chacune des épreuves et je renvoie aux graphiques et

aux rapports spécifiques pour les commentaires précis. La première est donc une leçon d"histoire

générale ; la dénomination souligne qu"il s"agit de mobiliser efficacement et de restituer pédagogiquement des informations essentielles sur une question d"histoire importante pour la

période considérée. Le rapport sur l"épreuve précise clairement les exigences et les lacunes

observées, qui aboutissent à une moyenne quasi stable de 6,4 . On peut résumer ces lacunes en

remarquant que beaucoup de leçons, sans être infamantes, demeurent approximatives, sans ligne de

force nettement tracée et trop peu enrichies de documents indispensables, comme les cartes malgré

la mise à disposition d"un fichier de cartes sur CD projetables par vidéo-projecteur, etc. Insistons

donc sur la nécessité de préparer cette épreuve, au coeur des exigences spécifiques requises par

l"agrégation et sans doute rendue plus difficile par le plus grand éparpillement culturel et universitaire des parcours de formation. La moyenne de l"explication de document historique est

de 7,7 ; on y observe un plus grand nombre de notes supérieures ou égales à dix dans un exercice

couramment pratiqué et portant sur des questions étudiées, mais les défauts signalés pour l"écrit,

notamment le manque de sens critique, sont plus criants encore quand ils se manifestent à l"oral. En

géographie (moyenne: 7, 7) , on note comme les années précédentes un fort étalement des résultats,

même si semble se réduire le contingent des candidats qui refusent le moindre effort dans un

exercice qui doit être familier à tous les enseignants d"histoire et géographie. En revanche, on

perçoit bien l"inégale préparation des étudiants, même sérieux ; de toute évidence, l"effort des

universités dans cette préparation géographique doit être plus systématique. Nous terminerons par quelques observations sur les profils des reçus. Alors que les années

antérieures avaient donné une répartition par sexe plutôt équilibrée, cette année est marquée par une

disparité favorable aux candidats : compte tenu de la quasi similitude du nombre d"inscrits et

d"inscrites, elle est d"ailleurs surtout spectaculaire pour l"admissibilité : 162 hommes admissibles,

92 femmes ; l"écart est en partie comblé à l"oral mais il demeure en partie (74 admis, 54 admises) ;

aucune explication vérifiable nous semble pouvoir être proposée. Diplômes et professions des admissibles et des reçus ne réservent guère de surprises:

majorité d"étudiants (61 admis sur 126 admissibles soit un taux de réussite à l"oral un peu inférieur

à 50% pour la moitié des postes), contingent habituel de normaliens avec 32 admis pour un quart

des postes, 22 admis IUFM pour un total de 59 admissibles. On sait que la répartition par

académies fait intervenir de si nombreux facteurs qu"elle ne doit pas être sur-interprétée : Paris avec

un tiers des inscrits ( près de 1000) totalise près de la moitié des admissibles et des admis ; Lyon a

un ratio très favorable : 5,5 % des inscrits, 16, 4% des admis, mais il faut évidemment tenir compte

de la place de l"ENS dans ce résultat ; 8 autres académies provinciales sans ENS ont au moins 3

admis ce qui garantit le caractère authentiquement national du concours, même si une fois de plus,

on regrettera que ce soit pour elles que l"écart entre l"admissibilité et l"admission est le plus fort. A

cet égard, professeur d"une université en région, j"encourage les étudiants des établissements de

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

province à prendre confiance dans la possibilité de réussir l"agrégation, donc à soigner cette

préparation, y compris de l"oral ; c"est la condition du succès qui n"est nullement l"exclusivité de

quatre ou cinq centres de préparation. En conclusion de ce rapport introductif, je tiens à souligner deux points essentiels dans le

déroulement du concours. En premier lieu, il me faut revenir sur l"esprit de solidarité, d"écoute

réciproque et de respect des candidats qui anime les membres du jury, notamment à l"oral. J"en

remercie tous les collègues, avec une mention particulière pour les vice-présidents et le secrétaire

général dont l"aide ne m"a jamais fait défaut. Cet esprit est bien sûr étayé par la conviction de l"utilité

des concours qu"il s"agit de sauvegarder sans refuser les nécessaires adaptations ; il s"incarne aussi

dans le souci déontologique de garantir la totale indépendance des membres du jury. En même

temps, et c"est le deuxième point concernant le déroulement, sur lequel je voudrais insister,

notamment pour les étudiants, collègues extérieurs au jury et lecteurs qui n"en ont pas toujours

conscience, le concours repose sur la participation de partenaires multiples: pour l"organisation

générale interviennent la Direction des personnels enseignants des lycées et collèges du Ministère

de l"Education Nationale, les rectorats, le service académique des examens et concours des

académies de la région parisienne ; dans la préparation de l"oral, les responsables des bibliothèques

et leur personnel jouent un rôle décisif ; une mention particulière s"impose pour Me la Directrice,

Mes les Conservateurs et toute l"équipe de la Bibliothèque de la Sorbonne, qui jouent un rôle décisif

et indispensable pour le bon déroulement de l"oral ; mais je ne saurais oublier les autres

bibliothèques plus ou moins sollicitées : Institut de géographie, Sainte-Geneviève, Cujas, Ecole

Normale Supérieure, Institut d"Etude Politiques et divers autres centres. Les secrétaires et appariteurs vacataires accompagnent les candidats au fil des épreuves et exercent une fonction

scientifique et humaine importante. Les délibérations du concours et l"oral d"histoire, se déroulent

au Lycée Louis-le-Grand dans des conditions particulièrement propices et renforcées cette année par

une collaboration sur les moyens audio-visuel ; nous en remercions particulièrement M. le

Proviseur, Me l"intendante et le personnel, nos collègues historiens-géographes. Enfin, je ne saurais

oublier les moyens et l"accueil que nous réservent les Universités associées et les personnels à

l"institut de Géographie.

Au nom du jury, je tiens à remercier très chaleureusement tous ceux que j"ai sollicité et côtoyé au

cours de ces quatre années et qui ont à des titres divers mais tous importants, assuré le bon

déroulement de l"agrégation d"histoire, avec rigueur et humanisme.

Le jury, présidé par M. Jean-Pierre Jessenne, professeur d"histoire moderne à l"Université de

Lille III, était ainsi composé :

Vice-Présidents

Histoire: Me Geneviève Hoffmann (Amiens), M. Christophe Picard (Paris I), M. Laurent Wirth (Inspecteur général de l"E.N.) Géographie: M. Jean-Louis Tissier (Paris I), Me Colette Vallat ( Paris X)

Secrétaire général

Jean-Marc Wolff (Cl. Prépa., Henri IV, Paris)

Autres membres du jury d"oral

Histoire ancienne: MMes et MM Christine Hamdoune (Montpellier III), Anne Jacquemin (Strasbourg II), Bernard Legras (Reims), Yves Modéran (Caen) Histoire médiévale:MMe Elisabeth Crouzet-Pavan (Paris IV), Laurent Feller (Paris I), MM Jean-Louis Gaulin (Lyon II), Michel Kaplan (Paris I) Histoire moderne: MM. Pierre-Yves Beaurepaire (Nice), Jean Duma (Paris X-Nanterre),

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

Mme Christine Lamarre (Dijon), M. François-Joseph Ruggiu (Bordeaux III) Histoire contemporaine: Me Annette Becker (Paris X Nanterre), MM. Philippe Buton (Reims), Jean-François Chanet (Lille III), Enrique Leon (Cl. Prépa, Paris). Géographie: MMes et MM. Valérie Batal (Cl Prépa , Versailles), Guy Baudelle (Rennes II), Nathalie Bernardie (Limoges), Yves Bocquet (Dijon), Clotilde Druelle-Korn (Cl. Prépa., Paris),

Bénédicte Thibaud (Poitiers)

La correction de l"écrit a aussi été assurée par: Histoire médiévale: MMes et MM. Damien Boquet (Aix-Marseille I), Germain Butaud (Nice), Aymat Catafau (Perpignan), Noëlle Deflou-Lecas (Grenoble II), Claude Denjean (Toulouse II), Thomas Granier (Montpellier III), Michelle Jablon-Israel (Cl. Prépa., Strasbourg), Benoit Joudiou (Toulouse II), Thierry Kouame (Orléans), Elodie Lecuppre-Desjardins (Lille III), Gilles Lecuppre (Paris X-Nanterre), Samuel Leturcq ( Tours), Olivier Marin (Paris XIII), Anne Massoni-

Hubert (Limoges), Charles Mériaux (Reims), Corinne Péneau (Paris XII-Créteil), Alain Provost

(Arras), Anne Reltgen-Tallon ( Amiens), Lydwine Scordia (Rouen), Ludovic Viallet (Clermont-

Ferrand)

Histoire moderne: Mmes et M.M. Serge Bianchi (Rennes II), Nicole Berezin (Cl. Prépa, Paris), Michel Biard (Rouen), Laurent Bourquin ( Le Mans), Gilbert Buti (Aix-Marseille I), Jean- Luc Chappey (Clermont-Ferrand), Clarisse Coulomb (Grenoble II), Marie Drut-Hours (Metz), Jean- François Dunyach (Paris IV), Edmond Dziembowski (Besançon), Guillaume Garner (ENS Lyon),

Marie-Laure Legay (Lille III), Rémi Mallet (Cl. Prépa, Caen), Catherine Martin (Nancy II), Anne de

Mathan (Brest), Vincent Milliot (Caen), Valérie Piétri (Nice), Thierry Rentet (Paris XIII), Agnes

Walch (Arras), Nathalie Wolff-de Buzon (Cl. Prépa, Vanves). Histoire contemporaine : Mmes et MM. Juliette Aubrun (Versailles -St-Quentin), David Bellamy (Amiens), Frédéric Chaubet (Tours), Lionel Dumond (Montpellier III), Pierre-Michel

Durand (Cergy-Pontoise), Jean Folliet ( Cl Prépa, Lyon), Richard Galliano (Cl. Prépa, Poitiers),

Pascale Goetschel (Paris I), Philippe Grandcoing (Cl. Prépa., Limoges), Frédéric Gugelot (Reims),

Jean-Marc Guislin (Lille III), Serge Hénin (Cl. Prépa., Mantes-la-Jolie), Christian Ingrao (UC. de

l"Ouest, Angers) Olivier Loubes (Cl Prépa, Toulouse), Edouard Lynch (Lyon II), Chantal Pétillon

(Valenciennes), Alain Rogues (Cl. Prépa., Neuilly-sur-Seine), Cécile Sibout (Rouen), Florence Tamagne (Lille III), Raphaele Ulrich-Pier (Ecully). Géographie: MMEs et M.M. Gérard Bacconnier (Cl. Prépa., Lyon), Pierre Bergel (Caen), Elisabeth Bonnet-Pineau (Cl. Prépa Le Raincy), Lydia Coudroy-De Lille (Lyon II), Gilles Fumey (Paris IV), Bernard Gilbert (Cl. Prépa, Rennes), Jeanne Hoeblich (Amiens), Jean-Marc Holz (Perpignan), Laetitia Laumonier (Paris XII), Emmanuel Lezy (Paris X), Antoine Leblanc (Aix), Fabrice Maccaglia (Versailles), Delphine Pages-Elkaroui (Poitiers), Patrick Pigeon (U. de Savoie), Marie Plancq (Paris I), Emmanuel Schiffre (Nancy II), Anthony Simon (Lyon III), Jean-Marie

Théodat (Paris I).

Auraient participé à la correction de l"Histoire ancienne Mmes, MM Bernadette Cabouret-Laurioux (Avignon), Vincent Azoulay (Arras), Laurent

Capdetrey (Poitiers), Jean-Christophe Couvenhes (Tours), Véronique Chandowski-Sablé (Lille III),

Guy Labarre (Lyon II), Jean-Yves Marc (Strasbourg), Christelle Müller (Paris I), Jacques Oulhen (Rennes), Annette Peignard-Giros (Lyon II), Eric Perrin-Saminadayar (Saint-Etienne), Francis Prost

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

(Ecole Normale Supérieure), Philippe Rodriguez (Saint-Etienne), Evelyne Samama (Reims), Pierre Schneider (Arras), Laurianne Sève (Paris X), Anne-Emmanuelle Veisse (Marne-la-Vallée).

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

PREMIERE DISSERTATION (HISTOIRE MEDIEVALE)

Durée : 7 heures

Sujet : Les fondements et les manifestations de la puissance économique des villes d"Italie du milieu du XIIe au milieu du XIVe siècle, Par Elisabeth Crouzet-Pavan, professeur à l"Université de Paris IV Sorbonne Jean-Louis Gaulin, professeur à l"Université de Lyon II

Remarques liminaires

Le sujet proposé était volontairement vaste et supposait un effort de réflexion et des qualités

de synthèse. La notion de puissance économique devait être l"occasion d"explorer dans sa globalité

l"essor des villes d"Italie, du nord au sud, et sur l"ensemble de la période. Plusieurs plans étaient

possibles et ont été acceptés dans la mesure où ils permettaient de rendre compte du sujet dans

toutes ses dimensions (plan à échelles, plan spatial...). L"important était de définir, puis de suivre,

le fil conducteur de la puissance économique, qu"on ne devait pas dissoudre dans une approche

illimitée et non structurée de la puissance envisagée sous l"angle militaire, politique, voire

symbolique.

On attendait que soit traité dans toute sa diversité évolutive l"espace italien ; on attendait aussi

que ne soient pas oubliées les faiblesses, limites et inégalités de la puissance économique des villes.

Introduction

A la veille de la Peste, les retentissantes faillites des compagnies toscanes inspirèrent à Giovanni Villani une analyse lucide de l"économie de son temps. Créanciers des rois pour des

sommes énormes, les Bardi et les Peruzzi furent mis en difficulté par leur principal débiteur,

Edouard III, " à cause de sa guerre avec le roi de France ". L"importance des sommes avancées (900

000 florins d"or) et l"imbrication des réseaux internationaux, régionaux et locaux de l"argent

poussèrent à la faillitte " plusieurs autres petites compagnies et de simples artisans ". Ce fut, écrit-il,

la cause de " la plus grande ruine et déconfiture que jamais connut notre commune de Florence ", et

dont tirèrent seuls profit des usuriers qui accaparèrent " les maigres ressources de nos citoyens et

des habitants du district ". L"épisode donne la mesure de la puissance économique atteinte par les villes d"Italie au

milieu du XIVe siècle, de leur capacité à mobiliser le numéraire, à l"investir dans des affaires

lointaines, à prendre des risques et affronter les revers de fortune. Il est également évocateur de

l"espace qui, de la Méditerranée à l"Europe du Nord, était familier aux marchands des villes de la

péninsule, Florentins, mais aussi Vénitiens, Génois, Placentins et tous ceux qui s"engouffraient dans

leur sillage. Villani suggère enfin que les investissements financiers concernent l"ensemble de ses

concitoyens, grands et petits marchands, mais aussi boutiquiers et habitants du " contado ".

Replacés dans la longue durée, les événements des années 1343-1346 invitent à réfléchir sur les

fondements et les manifestations de la puissance économique de ces villes d"Italie.

Deux siècles plutôt, la situation était sensiblement différente. Certes, les marchands italiens

fréquentaient les foires de Champagne naissantes ou les marchés méditerranéens d"Orient et

d"Afrique du Nord, mais leurs positions étaient encore très dépendantes des faits d"armes (3ème

croisade favorable à Gênes) ou de la diplomatie (Pise et Gênes disputent à Venise ses privilèges

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

commerciaux dans l"empire byzantin). Politiquement, c"est au milieu du XIIe siècle que la diversification des structures politiques devint patente entre la monarchie centralisatrice du

Mezzogiorno et les régimes urbains du centre-nord. Le thème est historiographiquement sensible,

mais pour l"heure, c"est encore Palerme, métropole méditerranéenne multi-ethnique qui attire les

regards et non Florence ou Milan. Quant aux techniques commerciales, elles franchissent, dans les

mêmes années, un seuil qui semblera pourtant rudimentaire deux siècles plus tard, avec l"apparition

des premiers registres notariés. Ces quelques rappels donnent une idée du dynamisme économique qui fut celui des villes

d"Italie entre le milieu du XIIe et le milieu du XIVe siècle. Pour autant, la diversité des destins

urbains, les hiérarchies changeantes et l"esquisse d"aires régionales rendent difficile un traitement

chronologique du sujet. Distinguer entre fondements et manifestations ne semble pas davantage pertinent. Les relations entre villes et campagnes, pour ne donner qu"un exemple, sont clairement

dialectiques : les campagnes favorisent l"essor urbain, lequel modifie les équilibres internes à la

société rurale qui à leur tour fragilisent la société urbaine. On préférera donc mettre en évidence la

genèse de la puissance économique des villes d"Italie, ses composantes, puis, comme la Nuova

Cronica de Villani nous y invite, ses limites.

I Genèse d"une position dominante

Pour comprendre la puissance économique des villes italiennes, l"avance même de l"Italie par

rapport aux autres pays européens, un ensemble de données quantitatives et qualitatives doivent être

avancées. Et la vigueur du fait urbain dans cette histoire de la création d"une position dominante

joue un rôle déterminant. 1) Densité du maillage urbain et ampleur de l"inurbamento Des campagnes bien sûr est partie l"onde la grande reprise démographique. Mais l"importance de l"urbanisation dans la péninsule italienne représente un fait exceptionnel qui se traduit concrètement par un taux d"urbanisation étonnant au regard du reste de l"Occident. a) Croissance démographique et urbanisation Un peu moins du quart sans doute de la population vit dans les villes, vers 1300, année

considérée généralement comme celle de l"apogée démographique. Selon une estimation récente

révisant à la hausse les chiffres jusqu"alors acceptés, l"Italie compte à cette date 12,5 millions

d"habitants et les villes renferment de 2,5 à 3 millions d"habitants. Au nord et au centre,

l"urbanisation massive a même instauré une situation plus encore originale. On dénombre, dans le

territoire de Padoue, deux urbains pour cinq ruraux. Dans celui de Pérouse, la proportion passe à

trois pour cinq. Le rapport s"établit à cinq pour sept dans celui de Bologne pour être quasiment d"un

pour deux en Toscane, dans les zones de Pistoia et de Florence.

Un réseau urbain à la forte densité a été constitué puisque la croissance a touché des villes

qui, héritage de l"histoire, étaient déjà bien plus nombreuses qu"ailleurs. Sur les 200 principales

villes italiennes du XIIIe siècle, seule une dizaine sont en effet des créations ex nihilo des XIe et

XIIe siècles (Fabriano, Alessandria ou Vittoria...). En dépit de l"absence d"informations précises,

on considère que les centres urbains étaient déjà à l"aube du premier millénaire plus nombreux et

plus peuplés dans l"espace italien que dans le reste de l"Occident. Puis, le grand essor urbain

démarre entre le Xe siècle, voire même le IXe siècle dans les cas les plus précoces à l"exemple de

Milan, et les XIe-XIIe siècles. La croissance s"accélère à partir du milieu du XIIe siècle avant de

connaître une nouvelle intensification au cours du XIIIe siècle comme en témoignent les chiffres,

comme en témoignent le développement topographique et les agrandissements répétés de murailles.

Le dynamisme des centres urbains avait, au cours du XIIe siècle, conduit à la construction d"une

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Rapport de l"agrégation externe d"Histoire Session de 2005

nouvelle enceinte qui avait marqué une forte extension de la surface bâtie : trente pour Gênes avant

les travaux, cinquante-trois ensuite; trente encore pour Pise, cent quatorze dans la seconde moitié du

XIIe siècle... Ces enceintes élargies sont, à la fin du XIIIe siècle, insuffisantes et de nouveaux murs

sont construits, à Sienne, à Florence. Décidée en 1284, commencée en 1299, terminée en 1333, la

troisième muraille florentine enferme six cent trente hectares. b) Ampleur et caractères de l"inurbamento Le taux d"urbanisation croît donc. Et l"accroissement naturel ne joue sans doute qu"un rôle mineur. La croissance résulte d"abord des flux migratoires et les campagnes environnantes sont la source principale de ces mouvements. Il faut donc souligner que toutes ces villes, quelle que soit

leur taille, aspirent les hommes et les richesses de leur contado, s"en nourrissent et prospèrent.

On insistera d"abord sur le plus singulier, la diversité des statuts sociaux de ces migrants et

l"inurbamento, au cours des XIIe-XIIIe siècles, d"une aristocratie rurale, appelée à devenir une

aristocratie citadine. Il est difficile d"apprécier l"ampleur de l"inurbamento seigneurial jusqu"aux

dernières années du XIIe siècle. Bien souvent, c"est tard dans le XIIIe siècle (ainsi à Pérouse) que

l"on découvre en ville la présence de familles seigneuriales dont rien ne permet de connaître la date

ni les conditions de l"installation intra-muros. Limité à quelques cas isolés jusqu"au début du XIIIe

siècle, l"inurbamento des seigneurs du contado se transforme ensuite en un mouvement de plus

vaste ampleur dont les conséquences et l"impact sur la vie de la cité varient (osmose réussie à

Arezzo de l"élite citadine et de la noblesse rurale, intégration à Asti où ces lignages de seigneurs

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