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Université Paris 8 - Saint Denis

École doctorale théories et pratiques du sens Laboratoire des logiques contemporaines de la philosophie (LLCP) EA 4008

L'après-violence : (ré)conciliations

(im)possibles ?

Par Anouk Colombani

Thèse en vue de l'obtention du doctorat de philosophie Présentée et soutenue publiquement le 28 mars 2017 Directeur de thèse : Georges Navet, Professeur émerite, Université paris 8

Membres du jury :

Carlos Contreras, Professeur des universités, Université du Chili, rapporteur Jean-René Garcia, Professeur des universités, Université Paris 13, rapporteur Patrice Vermeren, Professeur des universités, Université Paris 8

Sophie Wahnich, directrice de recherche au CNRS

1

Résumé

Plus d'une cinquantaine de processus de réconciliation nationale ont vu le jour depuis la

fin des années 80, pourtant la réponse reste incertaine, est-il possible de se réconcilier ? Il

semblerait que les violences extrêmes qui ont émergé durant le XXe siècle aient créé un para-

doxe insoluble : d'un côté, il faut se réconcilier pour éviter de nouveaux massacres (la vio-

lence n'entraîne-t-elle pas la violence?), de l'autre, il n'a jamais paru aussi incongru d'en appe-

ler à se réconcilier. Qui a le droit d'intimer l'ordre à un survivant de génocide d'accepter la ré-

conciliation ? La thèse fait l'hypothèse que la réconciliation n'en est jamais vraiment une à

cause de l'incapacité de la pensée libérale à penser la violence et plus largement de la difficul-

té des sciences humaines et sociales à faire face à la violence. Il s'agit dès lors de comprendre

le roman scientifique que racontent la philosophie libérale et la justice transitionnelle, puis de

réfléchir à une philosophie du concret et du détail, qui se rapprocherait de l'histoire et de l'an-

thropologie afin de saisir au vif ce que nous appelons, sans vraiment nous y intéresser, vio- lence.

Mots clefs : Extrêmes-violences, réconciliation, révolution, démocratie, théories de la vio-

lence, Afrique du Sud, commission Vérité, Justice transitionnelle. More than fifty processes of national reconciliation have been organised since the end of the eighties. Yet the outcome is still uncertain: is reconciliation possible? The instances of extreme violence which emerged in the twentieth century seem to have created an insoluble paradox. On the one hand, we must accept reconciliation to avoid new massacres. (Doesn't violence generate more violence?) On the other, it seems more incongruous than ever to call for reconciliation. Who has the right to order a victim of genocide to agree to r conciliation? The underlying assumption in this work is that reconciliation never really works because li- beral theory cannot conceive of violence, and, more generally, social sciences are unable to deal with violence. As a result, we have to understand the scientific storytelling produced by liberal philosophy and transitional justice. We can then oppose the storytelling to a "philoso- phy of the concrete" and a philosophy of detail, which draw on anthropology and history in order to grasp what we almost incidentally call violence. Key words : Extreme violence, reconciliation, democratie, theories of violence, Truth commission, transitionnal justice. 2

Remerciements

Cette thèse doit beaucoup à mes familles.

Je me dois tout d'abord de remercier Christine Castejon, dont seule l'histoire dira ce que je lui dois, mais je ne doute pas que la dette soit assez élevée. D'immenses mercis à mon directeur de thèse, Georges Navet, notamment pour sa façon de rester hors du temps de l'excellence et des évaluations scientifiques. Merci pour ces correc- tions et ces précieux conseils qui m'ont permis d'affiner certaines parties.

Un immense merci à Gisèle Toulouzan qui m'a évité les suprises, sociologuqes, désanva-

tage, métamophoses, réconcilation, réconciliatino, récociliation, réconcialition, réconcilition.

les espaces en trop, les doubles points et j'en passe. Merci à Léo Reynes pour avoir lu jusqu'au bout et avec tant d'attention malgré les angines

et autres contrariétés. A Mylène Colombani d'avoir accepté d'effectuer le travail le plus labo-

rieux. A Sarah Caunes pour les déplacements au Kurdistan et les discussions qui s'en sont sui- vies. Milles mercis à Eric Lecerf pour son accompagnement. Enfin merci aux enseignant-e-s

qui m'ont encouragée chacun-e selon leurs modalités, Daniel Bensaïd et Marie Cuillerai. Ain-

si que Frédéric Rambeau et Emmanuel Mendes-Sargo. Je tiens aussi à remercier le labora-

toire de recherche Systèmes, Structures, Modèles et Pratiques de l'université d'Oran Es Sena

pour m'avoir accueilli durant quelques mois, et tout particulièrement Bencherki Benmeziane et Belkheir Boumohrat. Merci aussi à Aurélien, Hélène, Katharina, Laure, Nicolas, Sarah, Samuel, Simon et Tarik pour leurs remarques, aides, corrections... Je remercie mes camarades, ma mère et mon père, ainsi que mes frères et soeurs.

En vrac : Anna, Béatrice, Bernadette, Élise, Emmanuelle, Gisèle, Hélène, Josette, Marie-

Eve, Minh, Mylène, Nico, Nicolas, Sabrina, Sarah.

Mes collègues.

Enfin un grand remerciement à Rose Colombani, dont cette thèse est une façon d'écrire

son histoire, bien que je n'aie pas eu l'occasion de mettre en référence Pearl Buck. C'est parmi

ses livres des éditions Diderot, l'intégrale de Victor Hugo, mais aussi romans populaires corses, autobiographie d'anarchistes espagnols et affiches de Picasso pour la fête de l'Huma

que j'ai terminé l'écriture. J'espère que l'histoire rendra raison, aux hommes et aux femmes

comme elle, des luttes qu'elles et ils ont mené. Merci à eux toutes et tous. Augusta, Raymond,

George, Micheline. Liliane.

J'en termine enfin par un mot sur les livres. Ce travail n'aurait pas été possible sans tous les auteurs que je cite, mais aussi sans toutes celles qui laissent traîner des livres dans leurs bibliothèques ou qui ont pris un jour quelques minutes pour me prêter un ouvrage ou m'en- voyer une référence. Mes derniers mots vont à tous les bougons, à celles qui froncent les sourcils et qui gagnent des rides sur le front. 3

Sommaire

Partie 1 : Le " miracle » sud-africain....................................................30

Chapitre 1 : Une révolution pacifique.................................................................35

1) Négocier la solution....................................................................................................35

2) Instaurer du droit.........................................................................................................46

3)Amnistier et pardonner.................................................................................................51

4)Ubuntu : mayibuye I Africa..........................................................................................60

Chapitre 2 : Naissance d'une nation cosmopolite ..............................................67

5) Les " pères fondateurs » de la nation..........................................................................68

6)Une Vérité à partager ?.................................................................................................76

7)Fabriquer des archives..................................................................................................89

8)Ecrire et faire l'histoire.................................................................................................97

Partie 2 : La chasse aux violences du libéralisme...............................108 Chapitre 3 : L' émergence de la justice transitionnelle....................................113

1)De l'art de faire du non-modélisable un modèle.........................................................113

2)La " globalisation » de la justice transitionnelle........................................................127

Chapitre 4 : Des libéraux face à la violence......................................................140

3)Arendt, un impensé de la violence ............................................................................141

4)Pour une justice sans violence....................................................................................153

5)Communiquer et Délibérer.........................................................................................167

6)Le libéralisme politique comme commun .................................................................171

Chapitre 5 : Les origines inavouables du libéralisme.......................................183

7)Au commencement fut Emmanuel Kant....................................................................184

8)Hobbes en penseur de la Terreur................................................................................187

9)Le contrat rousseauiste : la victoire de l'humain........................................................193

10)Les dilemmes de la tradition libérale.......................................................................197

4 Partie 3 : La réconciliation comme répression....................................209 Chapitre 6 : Se réconcilier après le crime contre l'humanité..........................213

1)Les apories de l'idée de crime contre l'humanité........................................................216

2)L'apartheid comme crime économique et raciste.......................................................221

3) De la cruauté de la colonisation................................................................................228

4)Les colonies de peuplement ou l'origine introuvable de la violence..........................236

Chapitre 7. La raison, la réconciliation et le génocide ....................................242

5)L'invention du mot génocide et les échecs successifs de sa " prévention »...............246

6)Quel nom pour quel " génocide » ?............................................................................251

7)Auschwitz et l'interdiction de penser.........................................................................257

8)Génocide : l'impossible réconciliation ?.....................................................................261

Chapitre 8 - L'instrumentalisation de la réconciliation : Histoires d'Algérie272

9)Une décennie noire.....................................................................................................275

10)L'aporie de l'État-Nation..........................................................................................279

11)Une " culture de guerre » ancrée dans l'histoire.......................................................288

12)L'impuissance de la communauté internationale......................................................298

Partie 4 : Reconstruire une humanité commune................................305

Chapitre 9 : la mort de la révolution ................................................................309

1)La violence de la révolution.......................................................................................311

2)La Révolution sans violence......................................................................................326

3)Les temps de la révolution.........................................................................................337

Chapitre 10 : L'introuvable philosophie de la violence ...................................351

4)Théoriser la violence, un exercice dangereux ?.........................................................353

5)La société contre le travail..........................................................................................371

6)Les masques de la raison............................................................................................388

Chapitre 11 : Apologie de la déconciliation.......................................................402

7)La libération des peuples du Kurdistan. Ce qu'il reste de l'utopie..............................403

8)Politique de déconciliation : une perspective ............................................................417

5

9)Le meilleur des mondes..............................................................................................436

6

Introduction

Premiers propos

L'air du temps est à la réconciliation. Celle dont il va être question dans notre texte n'est ni

une réconciliation conceptuelle, ni une réconciliation factuelle précise. Même si les théories

de la réconciliation et les exemples historiques récents sont partie prenante de notre réflexion.

En l'occurrence, il s'agit d'une idée de circonstance, aux ramifications nombreuses et qui veut

être une réponse aux horreurs du XXe siècle. Le dernier siècle s'est terminé dans le chaos et le

doute. Un appel au retour à " l'humanisme » se fait entendre, sans qu'en soit pour autant défi-

nis des contours clairs. Par humanisme, il ne s'agit en aucune mesure de pensée de la Renais-

sance italienne, mais d'une forme de retour au bon humain. Les références sont plutôt à aller

chercher du côté des philosophes des Lumières, et très spécifiquement Emmanuel Kant. Ce

qui est en fait un " retour aux Lumières » s'accompagne d'une légitimation de la " modernité

européenne » avec tous les concepts qui l'ont emporté d'un point de vue social, sociétal

comme économique. Les Lumières, l'Occident, l'Europe, le capitalisme, le libéralisme, la rai-

son, le progrès se présentent sous le masque d'un synonyme général. 7 Ce régime vainqueur, celui de la " fin du monde » proclamée en 1989, est un espace de violences. C'est pourquoi il est plus que temps de changer de perspectives quant à ce que l'on dit collectivement de lui. L'historien Eric Hobsbawm nous donne dans ce sens un indice très important. Dans son Âge des extrêmes1, il avance que la norme ce ne sont pas les Trente Glo- rieuses, mais au contraire les crises, c'est-à-dire des formes d'oscillations permanentes du sys-

tème. Selon lui, les Trente Glorieuses ont été une parenthèse dans un système capitaliste qui

ne fonctionne que dans l'exploitation. Ainsi le mieux ne peut pas arriver, car le système capi- taliste pour fonctionner a besoin de la crise et de l'instabilité. Il a besoin de la violence.

Le XXe siècle a été un siècle de bouleversement d'ampleur, durant lequel l'humain a atteint

une maîtrise sans précédent de la nature, il l'a transformée et affrontée comme jamais aupara-

vant. Il a fait montre de réaliser le projet que s'était donné la " modernité européenne » de dé-

mystifier l'homme et la nature. Cependant les rapports de force ont également changé, l'hégé-

monie européenne, au sein de laquelle la pensée capitalisto-libérale avait vu le jour, semble

être arrivée à sa fin. Comme le dit Achille Mbembe, " l'Europe ne constitue plus le centre de

gravité du monde.2 » Cette assertion donne des espoirs mais provoque aussi de virulentes ré-

actions. " L'empire » se laisse rarement engloutir, qui plus est quand il n'a pas conscience de

sa déliquescence. Les guerres impérialistes inutiles en sont malheureusement l'illustration ré-

itérée. On n'a jamais autant fait la guerre pour ne rien gagner. L'humain sait reconstruire ce que la nature détruit, mais il est plus fragile face à ce qu'il a détruit lui-même. Ce sont dans ces difficultés qu'il va nous falloir évoluer.

Haine et paix

Le XXe siècle a été un siècle de haines. C'est sous cette sentence que les enfants gran-

dissent. Les guerres européennes, les guerres de décolonisation, les guerres impérialistes, les

génocides, les nettoyages ethniques, les massacres sont autant de réalisation de la haine. On a

haï son voisin, on a détesté son frère, on a tué son maître, on a massacré son ancien esclave.

Bref les rapports d'égalité, de domination, de soumission, de fraternité ont été considérable-

ment bouleversés dans l'insurrection sanglante et violente.

1HOBSBAWM Eric, L'Âge des extrêmes : histoire du court XXe siècle : 1914-1991, Bruxelles, Complexe,

2003 [1994].

2MBEMBE Achille, Critique de la raison nègre, Paris, La découverte, 2015.

8 Ces bouleversements ont traumatisé le monde et nous sommes désormais bien en peine de

retisser les fils d'une humanité qui pensait avoir pris le bon chemin. Le monde aspire à la paix

comme le déclare chaque année l'heureuse élue au concours de Miss France. La guerre est

partout, tout en étant la chose haïe la mieux partagée du monde. En effet, l'humain est dépas-

sé par sa propre violence. Le XXe siècle aurait dû être celui de la victoire sur la nature, des

grandes réalisations, de la fin de la misère, de l'égalité et de la liberté. Rien de tout cela ne se

dessine. Au contraire. Et les violences paraissent être l'aboutissement des promesses d'hier.

Face à cette violence, la pensée libérale qui domine le monde tient le cap comme si elle n'y

était pour rien. Elle prône le statu quo et le perfectionnement du libéralisme. Les débats sont

réduits à des interrogations sur les ajustements nécessaires à l'intérieur de celui-ci. Le libéra-

lisme ne se pense pas comme un système violent et il récuse la violence. La pensée libérale

décide de ce qui est violent, c'est elle qui trace la ligne.

La violence et la paix ont même été " quantifiées » selon un système statistique rationnel.

Le journal The economist, publie chaque année grâce au travail de différents laboratoires et

centres de recherche l'indice mondial de paix (Global Peace Index) accompagné de l'indice de paix positive (Positiv Peace Index)3. Le premier indice fait le point sur la situation des vio- lences dans le monde sous la forme de 22 indicateurs et classe les pays selon le niveau de

paix, ou plutôt de façon décroissante selon leur niveau de violence. Le deuxième classement

est effectué à partir d'indicateurs qualifiés de positifs. D'un côté, les violences " évidentes »,

telles que la guerre ou les massacres, la violence quotidienne (meurtres, tabassage), la vente

d'armes ou la possession de l'arme nucléaire. De l'autre, les moyens de la paix : liberté d'ex-

pression, fonctionnement " démocratique », égalité des genres, publications scientifiques, es-

pérance de vie... La rationalité et la paix sont présentées comme deux soeurs. Le monde est

consumé par son désir de paix.

22 indicateurs. La perception que nous avons de la violence est liée à ce que nous avons

subi durant le XXe siècle. Toute la littérature tend à nous le présenter comme le siècle le plus

violent depuis que l'humain a une conscience historique. Le nombre de guerres et de morts affole les compteurs. Et ce dans la durée. Il n'y a pas eu un moment de violences mais une suite qui n'en finit pas. A chaque période de violence en succède une autre. Le champ du pos-

sible de ce qui est nommé violence ne cesse de s'accroître. La sensibilité à ce qui est violence

3http://www.visionofhumanity.org/#/page/indexes/global-peace-index, site consulté à plusieurs reprises entre

janvier 2012 et octobre 2016. 9 et inhumanité est de plus en plus vive. Certaines attitudes qui faisaient partie d'une forme de banalité quotidienne, comme la gifle, sont devenues des violences insupportables. Il en va de même pour le traitement des femmes, renommé " violences contre les femmes », le viol, le lynchage, les rapports au travail, les cris, les bagarres de rue, les insultes. Une grande partie des rapports humains est aujourd'hui lue sous l'angle d'une violence, sans pour autant qu'il n'y ait un code collectif permettant d'en juger. En conséquence, la violence est vécue comme

étant partout. Les jeux vidéos et le cinéma sont là pour nous le rappeler. La violence est par-

tout ou tout est violence. Cette sensibilité quant à la violence n'est pas la même pour tout le monde, elle n'est pas partagée indépendamment de toute situation ou contexte. Les conflits de classe en sont l'ex- pression quotidienne partout dans le monde. Entre des mineurs en grève et des policiers qui leur tirent dessus. Certains accuseront la grève, d'autres insisteront sur la mort. Entre un homme qui agresse une femme, et une femme qui le tue. Certains verront dans l'acte de la femme une violence, quand d'autres ne verront la violence que dans l'agression. On pourrait

faire une longue liste de ces débats sensibles autour de la légitimité de la violence. Un élé-

ment est en partage : la sensation transformée en consensus que la violence a augmenté par- tout.

En 1995, l'anthropologue Françoise Héritier décide que son séminaire annuel au collège de

France portera sur la violence. Elle s'étonne, dans la séance d'introduction, de l'absence de

l'entrée " Violence » dans l'Encyclopedia universalis de 1966. La violence ne bénéficiait

alors que d'un petit article dans le thésaurus. Ce que Française Héritier met ainsi au jour c'est

le fait que la violence n'a pas toujours été un problème. Peut-on supposer que plus qu'une

hausse générale de la violence, c'est sa prise en compte en tant que problème qui donne cette

sensation qu'elle aurait augmenté ? La violence est devenue un objet effectif des sciences humaines et sociales dans la se-quotesdbs_dbs48.pdfusesText_48
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