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Manuel de terrain en Archéologie africaine
L'archéologie en Afrique : qui définit les priorités ? S. K. McIntosh d'un cours d'eau permanent et sur les lignes de crêtes. Lors.
COLLECTION DIGITALE
" DOCUMENTS DE SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES »Manuel de terrain en Archéologie africaine
ÉDITEuRS
Alexandre Livingstone Smith
Els Cornelissen
Olivier P. Gosselain
Scott MacEachern
COLOPHON
Cet ouvrage de la collection "
Documents de Sciences humaines et sociales
» est uniquement disponible en version
en ligne sur le site internet du Musée royal de l'Afrique centrale : www.africamuseum.be Ce projet a été soutenu par la Coopération belge au Développ ement (DGD). extraite de de Maret, P. 1974. Fouilles archéologiques dans la vallée du Haut-Lualaba, Zaïre, vol. ISanga et Katongo
Responsable éditoriale : Isabelle Gérard (MRAC).Mise en page de la couverture
: Bram de Rudder (MRAC).Mise en page intérieure
: Mieke Dumortier (MRAC). Traductions et relecture: Benoît Albinovanus, Nadine Devleeschouwer (MRAC), Fadhila Lemeur www.africamuseum.beCette publication est sous Creative Commons Attribution 3.0 License (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/).
Toute demande concernant cette publication est à adresser au service d es Publications du MRAC,Leuvensesteenweg 13, 3080 Tervuren, Belgique.
publications@africamuseum.beSOMMAIRE
AVANT-PROPOS 6
INTRODUCTION. Concevoir et écrire le passé de l'Afrique 7Introduction. A. Livingstone Smith
S.MacEachern
8Sur les traces de l'histoire africaine
: sonder le passé à partir du présent. J. Sutton 10L'S. K. McIntosh 15
Recherches académiques en Afrique de l'ouest : le cas du Sénégal. M. Sall 18 Perspectives africaines sur la recherche académique : le cas du Camer oun .C. Mbida Mindzie
CHAPITRE 1.
Introduction. A. Livingstone Smith
Organiser un projet international de recherche archéologique en Afrique.A. Haour & D. n'Dah
30Gestion du patrimoine culturel en Afrique.
P. Mitchell. 34
étude de cas
: gestion du patrimoine en Afrique centrale. n. Arazi 37Archéologie de sauvetage et de prévention
: routes, centrales thermiques et carrières.R. Oslisly
Gestion du patrimoine culturel en Afrique
: le cas de l'IFAN au Sénégal. I. Thiaw 45 Relations avec les communautés locales. n. David 49 CHAPITRE 2. Trouver et décrire un site archéologique 53Introduction. A. Livingstone Smith 54
La prospection archéologique en contexte urbain africain : Bangui.A. J.-P. ndanga
56tude de cas: la forêt tropicale humide. M. K. H. Eggert 60
Prospections exploratoires au Sahel
: un guide informel. K. MacDonald 65Formations sociales anciennes
: archéologie dans une métropole.A. Ogundiran & B. Agbaje-Williams
69Prospections urbaines. J. fleisher 76
Prospection archéologique, enregistrement et catalogage du matéria u archéologique.P. J. Lane
79Stratégie de reconnaissance et de fouille à grande echelle au Cong o :
étude de cas.
J. Denbow 86
étude de cas
: prendre part à une étude d'impact en tant qu'étudiant.P. nlend 91
La prospection des sites funéraires. I. Ribot 94Trouver l'art rupestre. B. Smith 97
4 CHAPITRE 3. Protéger et fouiller un site archéologique 101Introduction. A. Livingstone Smith
La fouille de sites de l'âge de la Pierre. R. Vogelsang 104Sites villageois. H.-P. Wotzka 109
La fosse
: fouille et analyse archéologiques. A. Assoko Ndong 116Les fouilles en milieu urbain. J. Fleisher
Mégalithisme. L. Laporte
Sites Métallurgiques.
C. Robion-Brunner & V. Serneels
La fouille des sites funéraires. I. Ribot 134
Inventorier l'art rupestre. B. Smith 138
Documenter et étudier un site d'art rupestre
: le massif de Lovo. G. Heimlich Gestion et conservation de l'art rupestre. B. Smith 146 CHAPITRE 4. Analyser les vestiges matériels 149Introduction. A. Livingstone Smith 150
Du terrain au laboratoire. D. Bosquet
Le catalogue des trouvailles. S. Ozainne 157
Interpréter les matériaux lithiques. N. Taylor 163Étude de cas
: analyse lithique de Shum Laka, province nord-Ouest, Cameroun.E. Cornelissen
168Analyse de la céramique. A. Livingstone Smith & C. de Francquen 173
T. Huffman 180
Objets en fer.
D. Killick 187
Cuivre.
L. Garenne-Marot
190Étude de cas
: lingots de cuivre en Afrique centrale. N. Nikis 197 CHAPITRE 5. Écofacts et études apparentéesIntroduction. E. Cornelissen
L'archéozoologie en Afrique subsaharienne. W. Van NeerV. Linseele
La couverture pédologique d'Afrique centrale. D. SchwartzM. Rasse
Restes humains. I. Crevecoeur
Datation par le radiocarbone. P. de Maret
C14 : Interpréter une date à titre d'exemple. E. Cornelissen, P. de Maret & D.K. Wright Autres méthodes de datation radiométrique. D.K. WrightMéthodes de datation relative. D.K. Wright
4 Manuel de terrain en Archéologie africaine. Sommaire
CHAPITRE 6. Du présent au passé
Introduction. O.P. Gosselain
L'approche historique directe. A. B. Stahl
Tradition orale. D. Schoenbrun
Linguistique historique. K. Bostoen
La méthode "
mots et choses». B. Ricquier
Objets d'art. J. Polet
Ethnoarchéologie. D. Lyons
Poterie et histoire orale dans le Faro. A. Mezop Temgoua NoumissingArchitecture. V. Brunfaut et J.-F. Pinet
La technologie céramique entre présent et passé. A. MayorTechnologie comparée. O.P. Gosselain
Génétique et archéologie africaine. S. MacEachern CHAPITRE 7. Publier ses résultats de recherche 301Introduction. I. Gérard
Rédiger un manuscrit et préparer le processus d'évaluation p ar les pairs. P. Robertshaw 304E.A.A. Garcea 307
Publication en ligne et Open Access.
J.-P. Devroey
311CHAPITRE 8. Épilogue 315
Le futur du passé sur le continent africain. P. de Maret 316Sommaire 5
AVANT-PROPOS
Alexandre Livingstone Smith, Els Cornelissen, Olivier P. Gosselain & Scott MacEachern brées par un festschrift réunissant un panel international d'amis et de collègues.cement d'étudiant(e)s en archéologie africaine, dont plusieurs sont devenus des archéologues professionnels et
occupent aujourd'hui des postes académiques. belge auquel Pierre est associé depuis le début des années1970. Outre la consultation de la documentation et
l'analyse des collections, les étudiants sollicitaient souvent un avis pratique pour mener un travail de terrain en
Afrique. Ils nous posaient des questions fondamentales - et critiques -, auxquelles les collègues et les amis dedépit de la richesse des livres dédiés à l'archéologie africaine et à l'archéologie de terrain, il n'existait pas une
de commémorer l'investissement de Pierre dans la formation et la supervision de jeunes chercheurs, nous a menés
à éditer un
Manuel de terrain en Archéologie africaine fondé sur l'expertise de la communauté internationale à
laquelle appartient Pierre.Ce manuel traite de la manière de trouver, fouiller et étudier des sites archéologiques en Afrique subsaharienne.
Il est évident que les méthodes archéologiques appliquées en Afrique ne diffèrent pas des méthodes de fouille
connues ailleurs dans le monde et que tout étudiant ayant accès à l'internet peut facilement trouver des références
sur la façon de faire du terrain. Mais connaître l'outil ne revient pas à implémenter cet outil. C'est précisément
ici que réside la différence qu'apportent au manuel les contributions de professionnels expérimentés. Partager des
conseils, décrire les pièges à éviter, contextualiser les méthodes de terrain et les orientations de recherche, tout cela
leur permet d'aider les futurs archéologues africanistes à s' informer et à devenir autonomes sur le terrain.Lisibilité et facilité d'accès furent des éléments clés. En premier lieu, nous souhaitions que le texte soit le plus
clair et le plus succinct possible. Nous avons demandé aux auteurs de nous fournir de courtes contributions, tout
en évitant le jargon, en se centrant sur des concepts et des méthodes essentiels et fondamentaux. Les références
vaste possible, et plus particulièrement en Afrique, nous avons opté pour une publication en ligne et en accès libre,
et ce en français et en anglais. Nous avons également décidé d'offrir la possibilité de télécharger chaque chapitre
séparément, ce qui pourrait s'avérer utile là où l' accès à l'internet est coûteux et irrégulier.Ce manuel n'est certainement pas parfait. Tous les sujets n'ont pas pu être couverts et il y a certes des recoupe-
ments entre certains chapitres - mais qui correspondent parfois à des perspectives différentes ou encore à d'autresconditions de terrain. Il est clair que le nombre des contributeurs et leur diversité entraînent un certain degré
logique de terrain en Afrique. Ce manuel est donc un travail en cours, dont l'évolution reste en phase avec celles
que connaît l'archéologie africaine.Nous souhaitons remercier chaleureusement tous les auteurs impliqués dans ce projet particulier, ainsi que
toutes les personnes qui les ont assistés directement ou indirectement. Nos remerciements vont tout spécialement
à Isabelle Gerard et son équipe du Service des Publications au MRAC, ainsi qu'à la Direction générale de la Coo
À Pierre, avec notre respect et notre estime pour tout ce qu'il a accompli jusqu'à présent.6 Manuel de terrain en Archéologie africaine. Avant-Propos
INTRODuCTION
Concevoir et écrire
le passé de l'Afrique8 Manuel de terrain en Archéologie africaine. Introduction
I NTROD U CTIONAlexandre
Livingstone
Smith 1 ScottMacEachern
2berceau de l'humanité, le grand public ignore souvent les événements qui succédèrent à ce début presque
et parfois tendancieuse. Ce déni d'histoire est attribuable à la traite internationale d'esclaves et aux politiques
d'expansion coloniale, qui ne laissaient certes pas beaucoup de place au respect mutuel ni à un échange
pensée évolutionniste. L'idée simpliste d'opposer les stéréotypes " industriel/dynamique» à " traditionnel/
inchangé » s'impose encore aujourd'hui. La plupart du temps les chercheurs trouvent ce qu'ils recherchent.L'histoire a longtemps été une discipline dédiée aux sources écrites, négligeant donc des civilisations mieux
connues par d'autres sources telles que l'archéologie. Il va de soi que l'archéologie est, comme toute disci
pline historique, immergée dans le contexte social dans lequel elle est pratiquée. L'interprétation des données
archéologiques peut par conséquent être guidée par les intérêts d'un(e) chercheur(e) ou de la communauté à
laquelle il ou elle appartient.L'archéologie a, dans des contextes très divers, joué un rôle important dans des luttes politiques sur le
euro-centristes et colonialistes au sujet des anciennes sociétés. Les chercheurs doivent constamme
nt prêterattention aux circonstances sociales et politiques dans lesquelles se déroule leur recherche et sont interprétés
ses résultats.Les contributions suivantes devraient être utiles à cet égard, puisqu'elles retracent l'histoire de la disci
pline et en présentent un état des lieux selon plusieurs points de vue.Pour commencer,
John Sutton
expose brièvement le rôle et les caractéristiques principales de l'archéologieafricaine. Notre discipline n'est qu'une piste de recherche parmi d'autres telles que l'histoire, la linguistique
ou encore l'anthropologie, pour n'en citer que quelques-unes. Par rapport aux modèles et aux objectifs de
recherche, il distingue deux écoles : l'école des Universalistes, pour qui l'Afrique n'est qu'un cas d'étudesoumis aux objectifs de recherche plus vastes, et celle des africanistes, pour qui la reconstruction du passé
africain constitue l'essentiel. Les besoins des africanistes expliquent comment l'Histoire africaine en est
arrivée à être écrite' ou documentée par une combinaison d'archéologie, d'anthropologie, de linguistique et
de mémoires locales. 1Service Patrimoines, Musée royal de l'Afrique centrale, Université libre de Bruxelles, Belgique et GAES-Université de Witwatersrand,
Afrique du Sud.
Introduction 9
En se concentrant sur la situation actuelle, Susan K. MacIntosh fait le point sur l'état de la pratique en ar-
conceptions de projets et les intérêts des parties impliquées. Elle offre ainsi un survol des différents éléments clés qu'un chercheur doit prendre en compte en menant une recherche sur le continent africain - ou ailleurs.Il précise qu'un dialogue entre toutes les parties concernées par le résultat d'une recherche archéologique
que les chercheurs aient construit, au préalable, avec des partenaires locaux et internationaux, un réseau qui
puisse être activé au moment de soumettre une demande de subventio n.Moustapha Sall
traite ces questions du point de vue d'Afrique de l'Ouest. En prenant leSénégal comme
cas d'étude, il se penche sur l'origine de la recherche archéologique dans la région et sur sa transformation au
sein des nouveaux états indépendants à partir de 1960. Il analyse une série de questions clés telles que l'attri-
bution culturelle des sites archéologiques, le rôle de l'archéologie historique, la protection du patrimoine et
la formation des futures générations d'archéologues. Il met l'accent sur le rôle croissant des études d'Impact
patrimoniales et sur les fouilles de sauvetage, qui produisent selon lui des données impartiales car elles ne
sont pas orientées vers d'autres problèmes que celui de sauvegarder les traces matérielles d'une présence
ancienne d'humains ou d'hominiens.Christophe Mbida Mindzie apporte à ce thème la perspective de l'Afrique centrale. Se référant à
l'exemple du Cameroun, il explique comment l'archéologie, considérée comme auxiliaire de l'Histoire, s'est
développée grâce à une combinaison de décisions politiques qui ont promu des instituts de recherche came-
rounais, des programmes de recherche nationaux et des collaborations avec des équipes internationales. En
ce qui concerne le XXI e siècle, il analyse les avantages et les inconvénients de l'essor d'une archéologie préventive et de sauvegarde.10 Manuel de terrain en Archéologie africaine. Introduction
étude du paysage et de chaque détail visible à sa surface ou révélé par une fouille, l'archéologie est indispensabl e à la compréhension du passé, où que vivent ou aient vécu des humains. Ce n'est toutefois pas la seule façon de questionner l'histoire. En effet, en sondant le passé à partir du présent, on peut établir une corrélation entre la documentation archéo logique et les contributions anthropologiques, en particulier les études ethnographiques et linguistiques ainsi que les té moignages oraux et comptes rendus écrits lorsqu'ils existent (voir le chapitre 6). Concernant cette méthode de recons truction du passé à partir d'approches multiples, l'Afrique a joué un rôle pionnier, sachant que les sources documentaires classiques - piliers traditionnels de la recherche historique en Europe - y sont rares avant le XX e siècle, en dehors de quelques régions. 1 IL'ARCHéOLOGIE EN ET SUR L'AFRIQUE
Des archéologues se sont eux-mêmes rendus dans cer- taines parties de l'Afrique subsaharienne avant 1900 (et plus tôt encore en égypte). Dans la majorité des pays cependant, il a fallu attendre les dernières années du régime colonial (19501960), voire les premières décennies des indépendances, pour
voir émerger une recherche structurée et durable. Les boule versements politiques de cette période se sont accompagnés d'une demande radicale, émanant du peuple comme de l'élite intellectuelle, d'explication des origines des cultures et des peuples africains sur un mode positif - en opposition à la vision très frileuse de l'histoire africaine typique des admi nistrations coloniales et de leurs services éducatifs. La créa tion d'universités, de musées nationaux et régionaux ainsi que de services des antiquités au milieu du XX e siècle, a jeté les bases institutionnelles qui ont permis d'attirer des archéo logues sur le continent. Ces pionniers, au début essentielle ment des expatriés, étaient spécialisés en termes de région, de période et de thématique. Leurs objectifs et perspectives présentaient aussi des divergences qui ont perduré tandis que la recherche se développait. En résumé, les archéolo gues travaillant sur l'Afrique appartiennent à deux écoles ou et d'" africaniste». Les distinctions ne sont toutefois pas si
nettes, ces deux grandes traditions ne sont pas complètement opposées. Ce sont leurs visions et leurs agendas qui diffèrent. 1 Ancien directeur du British Institute in Eastern Africa, Nairobi, Kenya et ancien professeur à l' U niversité du Ghana, Legon.A. Les universalistes
Pour l'école universaliste, l'archéologie est une disci pline universitaire mondiale (considérée habituellement en Amérique du Nord comme une section de l'anthropolo gie). À ce titre, elle sélectionne des régions pour effectuer le travail de terrain et des sites prometteurs pour entamer hypothèses générales et de comprendre les modes de vie et d'adaptation des humains depuis les temps les plus an ciens jusqu'à un passé récent. Dans ce cadre, les chercheurs prennent bien évidemment en compte les facteurs locaux et les signes de changements de l'environnement à travers les âges, car ceux-ci sont capitaux pour leur objectif de reconnaissance de la diversité des cultures humaines entre les continents et en leur sein. Mais à l'état pur - si l'on peut dire - cette école est moins centré sur l'Afrique et son histoire en tant que telles que sur des questions universelles de théorie, de pratique et d'interprétation archéologiques e t anthropologiques. Il met l'accent sur les idées qui valent la peine d'être testées enAfrique plutôt que sur l'archéologie
et l'histoire de l'Afrique et de ses régions. Cette approche s'applique tout particulièrement à l'archéologie et à la paléoanthropologie de l' ge de la Pierre, à savoir, l'étude des humains depuis leur apparition en Afrique il y a quelque deux millions d'années, en tant qu'espèce animale capable de se tenir debout et de fabri quer des outils (sans toutefois oublier les pré- et proto- humains plus anciens). Comme chacun le sait, la recherche de terrain à l'origine des connaissances actuelles sur l'évo lution humaine, non seulement sur le plan physique (grâce aux découvertes d'ossements fossilisés), mais aussi com portementale (grâce à l'étude des environnements, lieux de vie et outils des humains), s'est essentiellement concentrée, depuis le milieu du XX e siècle, sur l'Afrique de l'Est. Avec sa succession exceptionnelle de gisements fossilifères et ses outils du début de l' ge de la Pierre, Olduvai, en Tanzanie, n'est qu'un de ses nombreux sites majeurs ( ). Résultat, l'origine africaine de l'évolution humaine est de nos jours une évidence incontestable. Cette conclusion ne constitue cependant qu'un point de départ pour des questions de plus en plus subtiles, dans le cadre desquelles les découvertes africaines, et leur examen détaillé en laboratoire par des tance mondiale. Car nul n'est " propriétaire» du passé
S UR LES TRACES DE L'HISTOIRE AFRICAINE
: SONDER LE PASSéÀ PARTIR D
UPRéSENT
John Sutton
1Sur les traces de l'histoire
africaine : sonder le passéà partir du présent
J. Sutton. Sur les traces de l'histoire africaine : sonder le passé à partir du présent 11 l'histoire humaine, de ses origines à nos jours, appartientà tous.
La question complexe de l'expansion depuis l'Afrique intérêt universel évident. En outre, il est aujourd'hui admi s que de tels mouvements de " sortie d'Afrique » se sont pro- duits plus d'une fois. La première sortie, il y a des centaines de milliers d'années, impliquait des humains pré- sapiens aux traditions, typiques du début de l' ge de la Pierre, de fabrica tion et d'usage d'outils destinés à un quotidien de chasseur s- par les humains modernes (Homo sapiens
), espèce avancée qui évolua aussi sur le continent africain et développa des cultures et des comportements plus polyvalents (y compris un sens et des compétences artistiques, ainsi que le suggère une recherche récente). Les descendants d'Homo sapiens
sont parvenus en Asie il y a moins d'une centaine de milliers d'années - hier » à l'échelle de l'histoire humaine globale et ont atteint des continents plus lointains encore beaucoup plus tard. Ce tableau d'ensemble ressort en partie des fossiles dé couverts en Afrique et aussi en Eurasie et de leur datation en laboratoires (équipés des dernières techniques de mesure iso topique d'échantillons soigneusement recueillis), mais éga lement des derniers progrès de la génétique comparée (ADnen particulier). Les détails évoluent bien sûr, à mesure que la recherche progresse. Cette dernière implique non seulement des équipes d'archéologues et de géologues sur le terrain, mais aussi des paléontologues et des anatomistes pour l'étude des fossiles en dialogue avec des généticiens (basés dans les
musées et les facultés de médecine du monde entier), ainsi que les laboratoires de datation. La recherche de vestiges archéologiques des premiers Homo sapiens en Afrique, en particulier de fragments de squelettes fossilisés et, d'impor-
tance égale, les découvertes associées à l' ge de la Pierre et leurs contextes (environnemental, climatique, etc.), relèvent ainsi de l'intérêt international et répondent à la soif d e savoir du monde entier. La recherche sur un continent particulier,quotesdbs_dbs10.pdfusesText_16[PDF] cours audit informatique pdf
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