[PDF] Croissance économique et croissance démographique : théories





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PLAN DE COURS

Chacune de ces variables influence et est influencée par des facteurs économiques. Département de démographie. Page 2. DMO 3450 – Économie de la population.



Démographie économique

7 avr. 2008 En outre il sera probablement réévalué en cours d'année. Evolution de la population française (métropole + DOM) suivant le concept de ...



Démographie et économie

DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE. 15. La population française est appelée à vieillir au cours du prochain demi- siècle. Les nombreux rapports publiés ces dernières 



DEFINITION ET OUTILS DE BASE DE LA DEMOGRAPHIE Dans ce

démographiques par des faits d'ordre économique sociologique



COURS DE DEMOGRAPHIE LICENCE I Le cours a pour objet d

De manière plus précise les objectifs du cours sont les suivants: 1. Faire connaître les principes de base de l'analyse démographique;.



Introduction ..................................................... Conclusions .....

entre facteurs démographiques et facteurs économiques ainsi qu'à l' des perspectives démographiques dans les pays de l'OCDE au cours du prochain.



Démographie épidémiologie et aspects socio-économiques

vieillissement ou un sujet proche et rappeler leurs principales caractéristiques. - © Université Médicale Virtuelle Francophone -. Page 4. - Support de Cours ( 



PLAN DE COURS

OBJECTIF DU COURS. L'économie de la population est l'étude économique des relations entre les variables socio-économiques les processus démographiques 



Croissance économique et croissance démographique : théories

Les économistes sont sans aucun doute ceux qui ont le plus approfondi la question de l'optimum de population au cours des années. 1960-1970. Leur argumentation 



Démographie Economique : Introduction

L'économie démographique couvre l'ensemble des problématiques où. Démographie et Economie se chevauchent. Fabien Prieur. Démographie Economique. Page 4 

Chapitre1

Croissanceéconomique

etcroissancedémographique théories,situations,politiques

FrédéricSandron

Si ladémographienes'estconstituéeendisciplinequ'aucours duxx"siècle, les

économistes

onteuauparavanttout le loisir des'intéresserà laquestionde la population.Maiscethèmen'apas toujours été,loins'enfaut, aucentrede leurs intérêts.Il le fut économistesclassiquespourqui lapopulationdevaitêtrenombreuse.Selonles théoriesalors envigueur,unepopulationnombreusegarantissaiten effet une valeurélevéede laproductionagricoleetéconomique,elle-mêmegarantede la puissancedupouvoirsur lascèneinternationale.Ajoutonsà laraisonprécédente, lasoumissiondeceséconomiesessentiellementagricolesaux aléas duclimatet

XVIIIesièclequi selamentesur les

problèmesdedépopulation,et enmajoritéfavorableà unecroissanceélevéede lapopulation.Maisdès la fin du population, etsansquecelui-cin'ensoitspécialementla cause,l'assentiment généralse faitplutôtcontreunecroissanceexcessivede lapopulation.Exception intéressante,ledébatentre leséconomistesfrançaisau milieu duXIX e siècleest assezsignificatifde lapositionde lapopulationentantqu'argumentidéologique. Les mêmesauteurspouvaientêtreopposésà lacroissancede lapopulation nationalelorsqu'ilscraignaientlesdébordementsde laclasseouvrièreet y être favorablespourpeuplerlescolonies. Nousnesommespastrèséloignésde lasituationobservéesur le plan internationaldepuisundemi-siècle.Il ne fait pasbeaucoupde doutes qu'aujourd'huilefoisonnementdesrecherchessur lesrelationsentre les croissancesdémographiqueetéconomiquefaitéchoà laprogressionsans précédent de lapopulationdespaysdu sud et àl'inquiétudequi en a résulté. De nombreuxcrisd'alarmeontétélancés, à la foispardesscientifiques,par des politicienset laquelleallait l'humanitési lacroissancedémographiquecontinuaitainsi.

Reposantsur

des ques, cesdiscoursonteu uneaudiencemaximaledans lesdécennies1960 et

1970.Maisdevantles faits et laprésence

d'autrescourantsdepensée,ce 1 théories,situations,politiques 15 mouvementa légèrement décliné dans les décennies 1980 et 1990, ou tout au moins a prisd'autresformes moins explicites. Il est proposé ici de faire un bilan des relations entre la croissance démographique et la croissanceéconomiquede ces dernières décennies dans les pays du sud.D'abord,serontprésentéesles grandes théories qui donnent corps aux controverses, puis les faits seront examinés. Nous verrons ensuitecomment les arguments économiques peuvent venir soutenir une politique démographique et comment les deux aspects peuvent être conciliés dans une véritable optique de développement. Dans la partie suivante, une approchemicro-économiquedes relations entre les sphèreséconomiqueet démographique seraproposéeau niveau de la famille. La présentation d'uncourant de rechercherelativement récent permettra de mettrel'accentsur des liens difficilement décelables à une échelle plus globale. Enfin, si la transition démographique sepoursuitdans l'ensembledespays dl.\!,ud,ceux-ci seront concernés, et certains le sont déjà, par

depopulation semblables à ceux queconnaissentles...'Paysdu nord,p:mTInesquélscelui du vieillissement que nous examinerons.

Lesgrandscourantsdepensée

Comme cela est fréquent pour les grands penseurs, leur oeuvrepersonnelleest méconnue mais nous parvient à travers leurs épigones et leurs détracteurs, et il arrive que les théories élaborées au nom du précurseurn'aientplus que de lointains rapports avec la théorie originelle.C'estpourquoi leprincipede populationde Malthus sera présenté avant de cerner cequ'onappelle aujourd'huile néo-malthusianisme. Le paradigme"concurrent

»,anti

malthusien ou boserupien, feral'objetde quelques développements puis nous verrons comment un grand débatd'idéesqui a eu lieu dans les années 1960-1970 sur les interactions entrel'économieet la démographie peutretomberen désuétude, ceci donnant quelques pistes de réflexion surl'aspectconjoncturelde certaines théories démo-économiques.

Malthus

Thomas Robert Malthus, pasteur anglican, écrit en 1798 alorsqu'ila 32 ans, la premièreédition de sonEssai sur leprincipede population.Le thème de l'ouvragen'estautre que laperfectibilitéde la société. Répondant aux thèses optimistes de Godwin et Condorcet, deux de ses contemporains, Malthus présente quant à lui un tableauplutôtsombre del'améliorationpossible de la condition humaine. L'argumentde base de Malthus est que " le pouvoirmultiplicateurde la population est infiniment plus grand que le pouvoir qu'ala terre de produire la subsistance del'homme ».L'exempledonné par Malthusd'uneprogression arithmétique (1,2, 3, 4, 5.,,) des ressources alimentaires etd'uneprogression géométrique (1,2, 4, 8, 16".) del'espècehumaine indiquequ'enlongue période, la population ne peut pas croître selon ce rythme biologique. Elle en est empêchée parl'existencede mécanismes régulateurs, les freins répressifs que constituentles guerres, famines et autres épidémies qui surviennent inévitable-

161Le monde endéveloppement

menten cas depopulationtropnombreuse.MaisMalthusmentionneaussi les hommesà nefonderunefamillequelorsqu'ilssont enmesuredel'entretenir dignement.Lepessimismedû au rythmepotentieldecroissancedémographique supérieuràceluide lacroissanceéconomique (1)peutdonc être tempéréparla d'yremédierenrepoussantl'âgeau mariageet enayantunedescendanceréduite. Si ces freinspréventifssont unesolutionà courtterme,il n'enreste pas moins qu'àlongterme,dans leschémamalthusien,toutehaussede la productionseraabsorbée parunehaussedel'effectifde lapopulation.Lerevenu moyenpar tête fluctuealorsen longuepériodeautourduminimumvital. L'apologuedubanqueten estI'illustrationlaplusfameuse: "Unhommequi est né dans unmondedéjàoccupé,s'ilne lui est pas possible d'obtenirde sesparentslessubsistancesqu'ilpeutjustementleur demander, et si la société n'anul besoin de son travail,n'aaucun droit de réclamerlamoindrepart denourritureet, enréalité,il est de trop. Augrand banquetde lanature,il n'yapointdecouvertdisponiblepourlui;elle lui ordonnede s'enaller, et elle ne tardera paselle-mêmeàmettreson ordre à exécution, s'ilnepeutrecourirà lacompassiondequelquesconvivesdubanquet. Siceux-ciseserrentpourluifaireplace,d'autresintrus seprésententaussitôt, qu'ily a desalimentspour tousceux quiarriventremplitla salle denombreuxpostulants.L'ordreetl'harmoniedu festinsonttroublés,l'abondancequi régnaitprécédemmentsechangeendisette, et lajoiedesconvivesestanéantie parlespectaclede lamisèreet de lapénurie quisévissentdans toutes lespartiesde la salle, et par lesclameursimportunesde ceuxqui sont, àjustetitre,furieuxde ne pastrouverlesalimentsqu'onleuravait fait espérer. Aprèscettedeuxièmeédition trèscontroversée,lesversionsultérieu res de l'Essais'attacherontàmodérerquelquepeu cespropos,maistoujours selonla mêmelignedoctrinaire.Denombreuxécritsont tenté derésoudrecette deMalthusetcertainessolutionspragmatiqueset plusoptimistes qu'ilpréconi sait(2). Car, quece soit au fil desdifférenteséditionsdel'Essaisur leprincipe de population ou dans lesPrincipesd'économiepolitique,ouvragepubliéen

1820, il

n'estpastoujoursévidentderetrouverchezMalthusune ligne depensée analytiqueclaireet unique. Uneexplicationavancéeest que lesidéesdeMalthus économisteetdémographedevaiententrer enrésonanceaveccellesdeMalthus philosopheetthéologien.En effet, dans lapremièreédition de l'Essai,leprincipe depopulation n'estque lemoyendivin desortirl'hommede saparessenaturelle et de servir lesdesseinsdu Créateur:"Lanécessitéa étéappeléeàjustetitre la mèredel'invention

»,écritMalthus.

Nousretiendronsdonc que leprincipedepopulationne signifie pas queMalthusestopposéà lacroissancede lapopulationen soi mais qu'ilcraint que celle-cin'entraîneinéluctablementlacroissancede la pauvreté. Les

(1)Si Malthus parle de ressources alimentaires, c'est avant tout du système de production dontils'agit.

(2) Fauve-Chamoux (A.), Malthus hier et aujourd'hui,Éditions du CNRS, Paris,1984;Charbit (Y.), "Malthuspopulationniste?Une lecture transdisciplinaire »,Population,vol. 53, n'" 1-2, 1998,p. 113-137. 1 Croissanceéconomiqueet croissancedémographique: théories. situations,politiques17 préconisationsqu'ildonne pour yremédierconsistentpourles classes les plus pauvres àretarderleur entrée en union pour à la foislimiterleurdescendanceet mieuxl'entretenir.Soulignonsd'oreset déjà que pour lepasteurMalthus, ces fameux freinspréventifsdésignentexplicitementle célibat accompagné de la chasteté et non pas lespratiquesanticonceptionnellesinterdites parl'Églisetelles que le coïtinterrompu,l'avortement,et bien entendu toute forme decontracep tion.

Lesnéo-malthusiens

Par unglissementde sens, lenéo-malthusianismeaaujourd'huideuxacceptions majeures: ilregronpe,d'unepart, les doctrines quiconsidèrentcomme préju diciable à lacroissanceéconomiquelacroissancede lapopulationet il qualifie, d'autrepart, lespolitiquesou lespratiquesayant comme but lalimitationdes naissances. Avec lacroissancedémographiquesansprécédentdes pays en développement àpartir des années 1960 (3), le spectre de Malthus a resurgi et avec lui les analysesd'obédiencenéo-malthusienneont tenu seules ledevantde la scèneinternationaledurant les décennies 1960 et 1970. Les grandsmodèles démo-économiqueset systémiques du type de ceux issus des travaux du "Club de Rome»(4) ont mis en avant les impacts négatifsd'unecroissancerapidede la population mondiale surl'économieet les ressources naturelles.Selonces modèles, la trappemalthusiennemaintiendraitlapopulationau niveau du minimum desubsistance,tout surpluséconomiqueétant absorbé par la crois sance de la population.

Ce type delittératurea fourni les bases

d'unvasteensemblede politiques nationales de planification familiale dans les pays endéveloppement.

Appuyés sur des enquêtes, dénommées

"Connaissances,attitudes,pratiques», réalisées auprès despopulationsde ces pays, lesprogrammesmis en place tiraient leur légitimité du résultat universel selon lequel la féconditéobservée étaitsupérieureà celledésirée;end'autrestermes, ilexistait unedemande potentielle decontraception.Plutôt que des politiques de planification familiale, ce sont le plus souvent desprogrammesde limitation des naissances qui ont vu le jour,encouragéspar les Nations unies et diverses fondations et ONG nord-américaines,au cours des années 1960. Les grandes conférences sur la population (Bucarest 1974, Mexico 1984, Le Caire 1994) ont vu lagénéralisa tion despolitiquesnationales de réduction de la fécondité et donc celled'une idéeimpensableau début des années 1960,

àsavoirl'interventiond'unÉtatsur

la fécondité de ses citoyens.

(3)C'esten elTetpendant la période 1965-1970 que le taux de croissance de la population mondiale sera le

plus important duxx"siècle (2,1

(4) Groupe de réflexion créé à la fin des années 1960constituéde chercheurs et de décideurs.Analysantles

interactions entre quelquesvariables-clé(population,croissanceéconomique, ressources naturelles...), son

ambition était de proposer des solutions aux grands problèmes mondiaux. 18

1Le monde endéveloppement

EsterBoserup

Si lesdénisdesthéoriesnéo-malthusiennesviennentd'horizonsdivers,la constructionintellectuellela pluscomplèteest sansdoute l'oeuvredel'écono mistedanoiseEsterBoserupqui, dansplusieursouvrageset articles,inversele paradigmemalthusien pourfaire de lapopulationuneconditionnécessaireà la croissanceéconomiquedans lesecteuragricole.Ellemontrecommentune populationennombrecroissantexerceunepressionsocialequi setraduit par desressourcesetgéométriquede lapopulation n'apas deraisond'êtrepuisque lapremièreestdéterminéepar laseconde.L'innovation,et donc lapropensionà produiredavantage, estunefonctiondirectedel'effectifde lapopulation.Ester Boserupdonneà ceproposunecorrespondanceentredessystèmesdeculture (cueillette,agricultureitinérante, jachèredesavane...) et desfourchettesde

C'estainsiquel'on

a puobserver,notammentdanscertainesrégionsd'Amériquelatine,une régressiondestechniquesagricolesà lasuite d'unebaissedeseffectifsde la population. C'estdans sonouvrageparuen 1965,Évolutionagraire etpression démographique, denombreusesétudesde cas, dontcelledeJava,enIndonésie.

Lepostulatdedépartest

quelespaysansou leschasseurs-cueilleurs sesatisfont d'unetechniqueculturaleou derécolteexistantequi leurpermettede subvenirà leursbesoinsalimentairesdebase.Onpourraitdireenlangageplus

économiquequ'ilssont

forcémentoptimale(5).Dans par laco-existencedesystèmesdeculturetrèsdifférents,comme l'ontnotéles colonisateurshollandais àpartirde 1799.Alorsque lacharrueestintroduiteà

Javadepuisle

systèmesdejachèreforestièreetbuissonnanteétantderigueursur lamajoritédes terres jusqu'audébutduXIX e cours des XIX e jachèrecourte,puis à larécolteannuelleoupluri-annuelleàl'importationdes techniquesvenuesdeHollande.lis ontconcluensuitequel'améliorationdes lapopulationdel'île. EsterBoserup,quantà elle,inversecettechaînecausaleet indique d'abordque lanon-diffusiondanstoutel'îledetechniquesagricolesplus perfectionnéesentrele xeet leXVIIIesièclesnepeutpass'expliquerpardes facteursculturelsquirendraienthermétiqueslescommunicationsau sein del'île.

Plussimplement,elle

estguidéepar lecomportementdupaysanqui secontente

(5) Bien que sil'onintroduit le risque etl'incertitudeque comporte toute innovation,iln'est pas sûr que ce

type de calcul ne soit pas unoptimum:le coût de "l'erreur»en matière de production destinéeà

l'auto-consommationest fort élevé. En outre, la quantité de travail supplémentaire que nécessite une

nouvelle technique culturale peut représenter un obstacle supplémentaire à son adoption. 1 théories, situations, politiques19 de"gratterunpeula terrepourobtenirunenourrituresuffisante ».Finalement,

EsterBoserupconstateque

c'estparson actionsurlacroissancede lapopulation quel'influenceducolonisateur s'estfaiteressentiravant tout, etc'estseulement

à la suite decetteexpansiondémographique

quelestechniquesagricolesplus modernes tous. Cesidéesd'EsterBoserupvontêtrerepriseset, demanièresimilaire aumomentdel'irruption d'uncourantnéo-malthusiendans les années 1960, elles vontformerle socle d'unevasteréflexionmenéedepuis les années 1980 autour desinfluencespositivesde lacroissancedémographique surlacroissance

économique

etsurl'environnement.

L'optimum depopulation(6)

Entreunepopulationtropnombreusepourles uns et pasasseznombreusepour les autresdanslarecherchedubien-êtregénéral,certainsont tenté àl'interface des deux dechercherla "populationoptimale»,Mais qui dit "optimum»dit " critère àoptimiser ».Lapopulationoptimaleest donc "cellequi assure de la façon la plussatisfaisantelaréalisation d'unobjectifdonné»(7). Leséconomistessontsansaucundouteceux qui ont leplus approfondilaquestionde l'optimumdepopulationaucoursdesannées

1960-1970.

croissants puisdécroissants.Pourque cesdernierss'appliquent,il fautd'abord Jusqu'àuncertainstade, lacroissancede lapopulationpermetdes gains de productivitégrâceà unedivisiondu travailefficiente.Mais ilarriveunmoment où laproductivitémarginaledevientnulle,c'est-à-dire qu'unindividusupplé mentaire n'apporterien de plus en termes deprogrèséconomique.Passécestade, lasituationsedégradeaupointquechaqueindividusupplémentairecoûteà la société plus qu'ilnerapporte.L'optimumdepopulationsesituealors au point de retournementde laproductivité. population, commelescritèresécologiques(8),politiques(9), lapuissance militaire, l'espérancede vie,l'alimentation,lerenouvellementdesgénérations

(6) Cette section reprend certaines parties du chapitre 8 intitulé"Lameilleure despopulations»de

l'ouvragesuivant:Sandron (E), Les naissances de la pleine lune et autres curiosités démographiques, coll. Populations,L'Harmattan,Paris, 1998. (7) Sauvy (A.),Théorie générale de la population,vol. 1,Économie et croissance,PUF, Paris, 1963. (8) En 1972, dans la mouvance du Club de Rome, on pouvait lire dans un ouvragecélèbre: "L'heure est

venue pourl'humanitéd'évaluersoigneusementses ressources, ses aspirations, ses chiffres de population,

et de tenterdedétermineren connaissance de cause la taille optimale de la population, tant pour chaque pays

que pour le monde dans son ensemble. »,inEhrlich (P.), Ehrlich(A.),Population, ressources et environnement,

Fayard,Paris, 1972.

(9) Platon a poussé la réflexionsuffisarnmentloinpour donner un chiffre précis del'optimumde population

dans la Cité:5 040 citoyens. Ce chiffre correspondàun nombre suffisant de soldats et permet une bonne organisationpolitique.Il est, en outre, doté de qualitésarithmétiques(5 040 =1 x 2 x 3 x 4 x 5 x 6 x 7) qui

en font un pilier del'organisationadministrative et sociale, en permettant au mieux de diviser la population

en groupes, derépartirles citoyens ou les recrues, de les ranger par colonnes sur les registres publics

(Les Lois,

Garnier-Flammarion, Paris).

201Le monde endéveloppement

(critère démographique) ou même la vie. Dans ce dernier cas, le seul fait d'existerest considéré comme une richesse en soi. "Lavie a duprix»disait A. Landry (10) :l'optimumse confond alors dans ce cas avec le maximum. Lapremièredes critiques formulée àl'encontredu concept de populationoptimale concerne cette profusion de critèresd'optimalité,c'est à-dire de systèmes de valeurs. Leur subjectivité,l'obligationde raisonner avec la clause "toutes choses égales par ailleurs », alors que dans les phénomènes de cette complexité on saitpertinemmentque rienn'estégal par ailleurs,l'impos sibilité de mesurersérieusementla plupartd'entreeux et celle de trancher parmi la diversité des critères proposés rendent peu crédibles les calculs.D'ailleurs, peud'auteursse sont risqués àproposer des chiffres, préférant prudemment se contenterdementionnerl'intérêtdu concept. En outre, les critères proposés sont beaucoup trop frustres pour servir de guide. Le revenu par tête est-ilsuffisant? Enmaximisantun critère de richesse moyen, on nes'inquièteni de la répartition de cette richesse, ni de la satisfactionqu'entire chacun. Dèsl'instantoùl'on introduit une petite complexité (ici, un deuxième critère de répartition), la situation peut sebloqueretl'optimumdepopulationreste indéterminé. Une deuxième limite au conceptd'optimumde population est celui de la délimitation du cadre spatial dans lequel ils'insère.S'agit-ilde la populationmondiale?Cela aboutirait àgommertoutes les différences entre les pays qui nemanqueraientpas de survenir selon le critère retenu.S'agit-il d'un espace plus réduit comme la cité idéale dePlaton?On se pose alors la question de savoir combien de cités idéales le monde ou un pays doit contenir. On n'imaginepas que ces cités ne pratiquent pasl'échangeetqu'ellessoient complètementcoupées del'extérieur.Au sens physique du terme, les isolats, ces petites populations autarciques,n'existentaujourd'huiquasimentplus. Cette notiond'échellespatiale pose donc plus de questionsqu'elle n'enrésout. Enfin, la troisième critiqueimportanteconcernel'aspectstatique de l'optimum. Àun moment donné, avec une technologie précise, quelle population maximiseraittelcritère?Poser ainsi la question revient à dire quel'effectifde la population est neutre sur le niveau technologique, sur la structure de la consommation,sur la répartition de la richesse ou surl'équipementen infras tructures. Denombreuxamendements ont été faits à cette remarque et une vision dynamique del'optimumde population a vu le jour. En définissant la forme des fonctions qui relient la croissance de la population et celle des facteurs économiques, on peut alors voircommentilsévoluentconjointementaucours du temps. On peut alors poser des objectifs non plus en termesd'effectifde population optimale mais en termes decroissanceoptimale de la population. Mais là encore, le choix du critèred'optimalitéet de la période temporelle de référence rendl'opérationtrès sensible aux hypothèses de départ. En conclusion, il semble quel'idéede"populationoptimale»soit peuopérationnelle,à la fois pour des raisons conceptuelles, idéologiques et de complexitédesphénomènes. Àcause de toutes ces limites, les démographes et les économistes l'ontpeu à peu écartée de leur champ scientifique. Mais iln'est pas exclu pour autant que la discussion porte unjoursur le choixd'uncritère

(ID) Landry (A.),Larévolution démographique,Éditions del'Ined,Paris, 1934, réédition 1982.

1 Croissance économique et croissancedémographique: théories, situations,politiques21 particulierpourmettre en place une véritable politique depopulationoptimaleà grande échelle.

Lesliensentrelapopulation

etl'économie Dans les théoriesprécédentes,très générales, les relations entrel'économieet la démographieont étéprésentéeselles aussi de manière générale. Après avoir précisébrièvementcertains de cesmécanismesdémo-économiques,nous confronteronsles théories avec la pratique en examinant les corrélations, ou leur absence, mises en exergue par denombreuxauteurs qui ont comparé les croissanceséconomique etdémographiquedes pays endéveloppementdepuis les années 1960. Ensuite, deux pays, le Viêt-nam et Maurice, et un continent, l'Amériquelatine, seront étudiés

àtitreillustratifdans leurs phaseshistoriques

dedéveloppementéconomiqueet decroissancedémographique.

Les liensstatistiquesentre lapopulation

etl'économie Les théoriesdémo-économiquessont loind'êtreunanimes sur le sens des relations entre croissanceséconomiqueet démographique. Parmi les arguments visant àmettre en avant les aspects positifsd'unepopulationnombreuse et en forte croissance, citons une division plus efficiente du travail, laréalisation d'investissementsproductifs et la création de débouchés pour la production, la créationd'infrastructuresde grande envergure, la pression exercée sur le processusd'innovation.Parmi les arguments négatifs, on trouvel'augmentation du ratio de dépendance(inactifs/actifs),la baisse de lapropension

àl'épargne,la

hausse du chômage dans un marché du travail saturé, la nécessitéd'effectuerdes investissementsnonproductifs(11).

L'argumentmême de la pression créatrice

n'estpas univoque. Si certainséconomisteslajugentnécessaire, pourd'autresl'augmentationde la population a pour effet de faire diminuer le coût du travail, donc desubstituerau capital du travail et, in fine,de rejeterl'innovationtechnique. L'examendel'ensemblede ces arguments montrequ'ilfaut prendre en compte leur contingence historique,géographique,économiqueet sociale, et analyser les situations au cas par cas.

C'estpourquoi, à partir des années 1960,

des analyses statistiques de grandeampleuront été menées pour savoir de la croissance économique ou de lacroissancedémographiquelaquelleentraînait l'autreet de quelle manière. Au regard despréoccupationsdes années 1960

1990, les résultats sontsurprenants.

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