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DANS QUELLE MESURE LA POESIE EST-ELLE UN

GENRE EFFICACE POUR PRESENTER UNE

CRITIQUE DE LA SOCIETE ?

Introduction

La poésie reste une expérience unique qui lie le sens et le non-sens, le son et le silence.

Elle répond ainsi à des règles esthétiques et pourtant, on ne sait trop quoi penser de ce

qu'elle murmure, au-delà de sa belle expression. Pour Paul Valery, le poème constitue

une " hésitation entre le son et le sens ». Et si sens il y a, ce dernier pourrait-il être une

modalité possible pour formuler une critique sociale ? Pourrait-on attendre de la

poésie une expression critique, et par là, la formulation d'une espérance pour la société ?

Pour fonder notre propos, nous commencerons par poser l'impossible neutralité de la poésie. Nous montrerons ainsi comment toute poésie, même lorsqu'elle se pense

émancipée du social, relève encore d'une négation - un refus - qui est en soi une position.

Dans une seconde partie et avant d'apporter nos conclusions, nous présenterons le poète comme une figure fondamentalement critique de la société.

L'impossible neutralité de la poésie

En tant qu'art, certains poètes ont cherché à épargner leur création d'une fonction, d'une

utilité. La poésie n'a dans cette conception d'autre fin qu'elle-même. C'est la prétention de

la poésie parnassienne : l'expression d'une beauté pure produite par des procédés rigoureux. Cette poésie cherche ainsi à nous émanciper du monde rationnel pour nous plonger dans l'aesthesis, un ordre où les émotions s'expriment, résonnent et d'une façon évanescente, s'évaporent. N'est-ce pas cette aspiration qui conduit Baudelaire à formuler son fameux : " N'importe où, n'importe où, pourvu que ce soit hors du monde! ». Pourtant, la poésie peut-elle réellement échapper au monde, à la société ? Il semble que la

neutralité de l'art est une utopie plus qu'un fait réel, car s'il reste ancré dans l'avant-garde

sociale, le poète est toujours issu d'une époque, d'une société, d'un monde. Par ailleurs,

la négation même de cet univers est encore l'expression d'une position, d'une critique, encore bien éloignée d'une improbable neutralité. Dans le corpus présenté par le sujet, nous constatons que les différents auteurs s'emploient à formuler, poétiquement, une critique du social. Du Bellay ne saurait ainsi regarder " d'un bon oeil » l'hypocrisie des courtisans du Pape. Il formule, à travers un

travail esthétisant sur le langage, une critique du cynisme inhérent à la politique - au sens

de lieu de l'exercice du pouvoir, qu'il soit religieux, social, ou économique -. Jean de La Fontaine poursuit cette critique du cynisme politique dans ses fables, dont les protagonistes sont, à l'inspiration du Kalila Wa Dimna, des animaux. Le célèbre moraliste français soulève ainsi, dans un monde poétique qui n'est autre que le reflet du sien, les

règles qui régissent le partage. Or, tout partage touche à la société, la République est la

chose publique, la Démocratie est le partage du pouvoir par le peuple, la Justice a pour symbole une balance. Ces deux premiers extraits sont d'autant plus forts si on les replace face à l'Enterrement ou Verlaine, avec ironie, rappelle que l'homme n'a pour seule demeure finale que la terre. Il utilise ainsi la forme classique du sonnet pour attaquer les conventions propres à la société bourgeoise. Cette critique acerbe qui se cache derrière cette " gaité » (ce fossoyeur " qui chante ») cherche à montrer le caractère ironique de ces conventions face à la réalité implacable qu'est la mort. C'est une dé-construction du rite au profit du caractère, parfois glacial, de la réalité. Son amant, Rimbaud, s'inscrit dans une certaine

continuité, peut-être avec l'éclat juvénile d'une création précoce, en pointant les travers de

cette bourgeoisie de province. Il dépeint la médiocrité de ce groupe social, derrière un statut social distingué. Ainsi, évoque-t-il la " bêtises jalouses » de ces bourgeois qui traînent " leurs grosses dames ». Les différents textes, nous le voyons, accusent bien peu de neutralité, ils prennent position, par la plume de leur auteur.

Le poète, figure critique de la société

Le poète est ainsi une figure originale, qui choisit d'obéir à des règles et des conventions,

qu'il se crée lui-même parfois, pour donner une consistance nouvelle à cette hésitation entre le sens et le son. Jean Cocteau, dans sa Poésie critique, rappelait que " rien d'audacieux n'existe sans désobéissance à des règles ». Et l'on observe que si la

désobéissance aux règles régissant la poésie s'est accrue depuis le XXème siècle,

pensons au surréalisme, l'opposition à la société semble, elle, être profondément liée aux

origines mêmes de la poésie. Au côté de l'éloge, la poésie a su briller par la satire. Le

poète est ainsi dans une forme d'opposition, que son statut même lui octroie, cherchant

dans l'exercice de son art l'annonciation d'une autre société. N'est-ce pas là l'aspiration de

nos auteurs ? Et même un surréaliste comme Francis Ponge, dans Le poète, en vient à exprimer : " Je veux le monde maltraité plus expressément que par mon suicide, plus

totalement réformé que par une révolution » ; pour dire un peu plus loin, reconquérant

ainsi sa propre autonomie : " Je veux décoller ma bouche de celle des autres hommes ». Nous pouvons ainsi voir en la figure du poète l'expression artistique d'un réformateur, d'un révolté, dont la production déplace la réalité vers une espérance et qui cherche inlassablement à fuir en avant cette pesanteur sociale qu'il critique. C'est ce qui explique " La tentation d'Antoine » dans les Illuminations de Rimbaud, cette tentation de la passivité et de la paresse. S'y expriment une critique et une aversion pour le mot " travail », mot qui nous vient du latin tripalium, cet instrument de torture. Le refus

du travail, c'est l'indocilité par excellence. Pourtant, il se consacrera à son travail poétique,

y voyant peut-être une alternative au travail en société. En ce sens, la première critique du

poète est souvent utopique, u-topia : une négation du monde tel qu'il se présente à nous et par là même, en germe, l'annonciation d'une autre réalité.

Conclusion

Si l'on pense que l'ordre politique et économique régit le social, l'on nie souvent

l'importance des émotions dans nos sociétés. Pourtant, la place de la littérature et plus

particulièrement de la poésie, dans l'engagement dans le monde répond à cette responsabilité de celui qui décide d'écrire. Nous pouvons ainsi voir dans la poésie une modalité pertinente pour formuler une critique du social, car elle permet à l'indignation que peut susciter la société de ne pas devenir un simple ressentiment. Elle traduit non seulement des considérations esthétiques propres à la recherche du beau, mais également des préoccupations hautement éthiques. Les extraits et les exemples

convoqués relèvent ainsi tous d'une articulation singulière de la décence et de la beauté.

Si la société est partage de l'économie, du pouvoir, elle est aussi partage des émotions et

de la sensibilité ; et le poète plaide inlassablement pour une redéfinition de ces partages.

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