[PDF] Pourquoi la droite peut gagner en 2002

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LeMondeJob: WMQ2609--0001-0 WAS LMQ2609-1 Op.: XX Rev.: 25-09-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:25,11, Base : LMQPAG 48Fap: 100 N

o : 0382 Lcp: 700 CMYK

ANDREW GROVE

COFONDATEUR, en1968, du

num•ro un mondial des micropro- cesseurs, Andrew Grove af®rmait d•j“ dans un livre : " Seuls les pa- rano'aques survivent ». Le pr•- sident d'Intel est aujourd'hui char- g• exclusivement d'identi®er les p•rils et d'adapter la strat•gie de l'entreprise.

Lire page16

ACTIVE:LMQPAG:W

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e

ANNÉE ± N

o

17004 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIDIMANCHE 26 - LUNDI 27 SEPTEMBRE 1999Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;C˛te-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Gròce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvòge, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Rïunion, 9 F ;Sïnïgal, 850 F CFA ; Suòde, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

www.lemonde.fr ALBAN BUJARI/AFPREGIS DUVIGNAU/REUTERSS. STICKLER/OUTLINE ACTE 2

LE MONDE T...L...VISION

aQuatre femmes en dïlits d"amour aBient˛t la Coupe du monde de rugby

REPORTAGE

Vie et mortde l'UCK

Le 18 septembre, ì Pristina, devant des

milliers de personnes, les combattants de l"UCK, commandïs par Agim Ceku (photo), vivaient leur premiòre et der- niòre parade publique. OfAEciellement dïsarmïe, l"Armïe de libïration du

Kosovo fera place, dïsormais, au

Corps de protection du Kosovo. Notre

envoyï spïcial, Rïmy Ourdan, a re- constituï l"itinïraire de cette organisa- tion secròte. Des fermes oü elle a vu le jour, au dïbut des annïes 90, jus- qu"aux monts Drenica. p.12 ROCK

Iggy Popintime

Dans le grand cirque de la scòne rock,

il est surnommï ´ l"Iguane ª, du nom de son premier groupe. Aujourd"hui, ì cinquante-deux ans, Iggy Pop part ì la conquñte d"une nouvelle gïnïration de fans avec son album Avenue B, ar- tòre de Manhattan qu"il a quittïe pour

Miami et sa mosaõque de communau-

tïs ethniques et musicales. Un climat toujours aussi sauvage, mais la marque d"une confession intime.p. 26

TENNIS

Coupe Davis :rêve de ®nale

Gríce aux victoires de Sïbastien Gros-

jean et Cïdric Pioline, vendredi 24 sep- tembre ì Pau, l"ïquipe de France de tennis menait 2-0 dans la demi-AEnale de Coupe Davis qui l"opposait ì la Bel- gique. Si le jeune Marseillais s"est net- tement imposï face ì Xavier Malisse, le numïro un franÿais a dž batailler cinq sets pour vaincre Filip Dewulf. Olivier

Delaitre et Fabrice Santoro devaient

jouer, samedi, un double dïcisif.p. 21

International............. 2

France.......................... 7

Horizons......................12

Entreprises .................16

Placements.................17Carnet .......................... 20

Aujourd'hui ................ 21

M•t•orologie, jeux.. 24

Culture......................... 25

Guide culturel............ 28

Radio-T•l•vision....... 29

Un patron

paranoïaque

La police

se fïminise a

PLUS DE 8 % des policiers en

service actif sont aujourd'hui des femmes, soit le double d'il y a dix ans. Au-del“ de ce chiffre, la f•- minisation progressive de la police nationale se traduit aussi par des symboles : pour la premi˜re fois, en

1999, deux femmes sont sorties ma-

jors d'une promotion de commis- saires et de lieutenants de police.

Dans un entretien au Monde, le so-

ciologue Dominique Monjardet es- time que l'arriv•e des femmes peut " aider “ mieux professionnaliser le m•tier »en d•stabilisant " le cþt• le plus ringard et le plus anachronique de la routine polici˜re ».Reportage

“ Paris, avec trois gardiennes de la

paix parfois encore en butte aux r•-

¯exions machistes des policiers les

plus anciens.

Lire page10

Affaire

Pinochet :

Londres

se prononce sur l'extradition

L'EXAMEN de la requ-te d'extra-

dition pr•sent•e par l'Espagne contre Augusto Pinochet doit commencer lundi 27 septembre “

Londres. Les auditions dureront cinq

jours et le verdict sera prononc• dans deux ou trois semaines. Ce ne sera encore que l'un des •pisodes de la saga judiciaire ouverte, il y a un an, par l'arrestation de l'ancien chef de la junte chilienne. Cet •v•nement a provoqu• un profond •moi poli- tique au Chili, mais il a aussi encou- rag• dans ce pays les poursuites contre des responsables pr•sum•s de crimes commis sous la dictature et contre Pinochet lui-m-me. Au- del“ du Chili, il a donn• une forte impulsion “ ceux qui luttent contre l'impunit• et cherchent “ faire •mer- ger la justice comme une dimension nouvelle des relations internatio- nales.

Lire pages 2 et 3

Algïrie : les limites

de la rïconciliation

C'EST un pr•sident alg•rien “ la

l•gitimit• renforc•e qui est revenu

“ Alger apr˜s son intervention “ la

tribune de l'Assembl•e g•n•rale des Nations unies. Courtis• par ses pairs et la presse am•ricaine, invit• du Council on foreign rela- tions, passage oblig• de tout di- gnitaire •tranger, et du Congr˜s juif mondial, Abdelaziz Boute¯ika, pr•sident en exercice de l'Organi- sation de l'unit• africaine, restera comme la vedette incontest•e de cette derni˜re session de l'ONU.

Dans son pays aussi, le pr•-

sident ± mal •lu au printemps ± a marqu• des points. Le r•f•rendum du 16 septembre sur la " d•marche de paix et de concorde civile »a tourn• comme pr•vu au pl•biscite avec pr˜s de 99 % de votes favo- rables “ la d•marche pr•sidentielle pour ramener la paix civile.

Davantage que le pourcentage

de oui, le taux de participation donne la mesure de la victoire du pr•sident Boute¯ika. Quelque

85 % des •lecteurs sont all•s voter

jeudi, selon les r•sultats of®ciels.

A Tizi Ouzou, capitale d'une Kaby-

lie frondeuse et fonci˜rement hos- tile au pouvoir, la participation “ la pr•sidentielle d'avril n'avait pas d•pass• 6 %. Elle aurait frþl• 40 % au r•f•rendum. On observe unph•nom˜ne identique “ Alger, oŸ deux •lecteurs sur trois se seraient d•plac•s.

Il est probable que les r•sultats

± comme l'ensemble des scrutins

ant•rieurs ± ont •t• " am•lior•s » par l'administration. Mais que les chiffres aient •t• manipul•s n'est pas l'essentiel. M-me s'ils n'ont pas •t• aussi nombreux que le pouvoir l'af®rme, nombre d'Alg•- riens ont approuv•, jeudi, la d•- marche du chef de l'Etat. La dif- f•rence avec le scrutin pr•sidentiel du 15 avril est frappante. Il y a cinq mois, les bureaux de vote •taient d•serts. Cette fois, ils ont af®ch• une fr•quentation plus qu'hono- rable, preuve que le pr•sident a r•ussi “ convaincre une partie de la population qu'il faisait du re- tour “ la paix civile sa priorit• et qu'il fallait appuyer sa d•marche.

La performance est remarquable

si l'on songe que, “ la pr•siden- tielle pr•c•dente, en 1995, le g•n•- ral Liamine Zeroual s'•tait lui aus- si fait •lire en se pr•sentant comme le candidat de la paix. La suite allait d•montrer qu'il y avait eu tromperie sur la marchandise...Jean-Pierre Tuquoi

Lire la suite page 15

La premier ministre du Bangladesh contre Taslima Nasreen la " pornographe » M ME

SHEIKH HASINA WAJED, premier

ministre du Bangladesh n'a aucun doute : " Les femmes sont plus fortes, plus coura- geuses que les hommes.»La ®lle du " père de la patrie » bangladaise, Mujibur Rah- man est arrivée au pouvoir à l'issue des

élections de juin 1996. Son histoire est

pleine de bruit, de fureur et de sang. Le

15 août 1975, un commando d'of®ciers put-

schistes tue son père, alors premier mi- nistre, et une grande partie de sa famille dans la résidence de " Mujib ». Hasina, qui réside à l'époque en Allemagne, échappe à la tuerie et reprendra le ¯ambeau de l'Awami League, le parti du leader assassi- né. " On n'a pas trouvé des hommes pour remplacer les chefs disparus », sourit Hasina

Wajed, actuellement de passage à Paris, où

elle a reçu le prix Houphouët-Boigny pour la paix. Un prix qui la récompense pour avoir réussi à signer des accords de paix avec la minorité ethnique des Chakmas, population bouddhiste du sud du pays, dont l'organisation armée des " Shanti Ba- hini » menait une guerre insurrectionnelledans les " Chittagong Hill tracts » depuis des années. " Les femmes, assure encore le premier ministre d'un pays à l'écrasante majorité musulmane, doivent jouer un rôle de plus en plus important dans mon pays.»

Le chef du gouvernement en veut pour

preuve que "14 000 femmes ont été élues l'année dernière comme conseillers munici- paux lors des élections locales ». " C'est une véritable révolution qui est en train de se produire à la base », s'exclame-t-elle.

Il y a pourtant une femme qui ne trouve

pas grâce aux yeux de ce premier ministre " féministe » : une certaine Taslima Nas- reen, écrivain et " apostate », qui défraya la chronique locale et internationale, il y a quelques années,après avoir écrit un ou- vrage dans lequel elle osait s'en prendre au dogme de l'islam. " Pourquoi êtes-vous si in- téressée en Occident par cette femme qui

écrit des choses aussi vulgaires qu'indé-

centes?», s'étonne Hasina Wajed. Après avoir été menacée de mort par un parti fondamentaliste, M me

Nasreen avait

été contrainte à l'exil en Allemagne et en

Suède. Après avoir effectué cette année unbref retour au pays, elle réside aujourd'hui

en France. " Taslima Nasreen vient de litté- ralement tuer son père et sa mère dans son dernier livre [Enfance, au féminin, publié en

France aux éditions Stock], s'insurge en-

core le premier ministre. Ce qu'elle écrit, ce n'est ni plus ni moins que de la pornogra- phie », ajoute-t-elle en rappelant que l'écri- vain a été " trois fois divorcée ». Et de conclure : " Son livre, je viens de le faire in- terdire ! º

Contactée au téléphone vendredi 24 sep-

tembre à Paris, où elle s'est discrètement installée, Taslima Nasreen se révolte contre les commentaires " stupides »du premier ministre : " Je viens d'écrire un livre où je raconte mon enfance, et je n'ai écrit que la stricte vérité. Mais la vérité, ça ne plaît pas à tout le monde. Comme le fait de raconter comment, dans de nombreuses familles de mon pays, les ®lles se font molester et violer par leurs proches. Ça arrive tout le temps. Ça m'est arrivé. Je ne vois pas en quoi cela a

à voir avec de la pornographie ! »

Bruno Philip

t•, de sa strat•gie et de son organi- sation, l'opposition garde l'espoir de l'emporter “ l'occasion des pro- chaines •ch•ances •lectorales. Si les derni˜res consultations ± l•gislatives de 1997, r•gionales de 1998, euro- p•ennes de 1999 ± lui ont •t• d•fa- vorables, elle n'accuse pas sur la gauche, selon une •tude de J•rþme

Jaffr• pour le Centre d'•tudes et de

connaissances sur l'opinion pu- blique (Cecop), un retard irrattra- pable pour les scrutins “ venir. La scission de l'extr-me droite et son affaiblissement sont le principal mo- tif d'espoir pour la droite, victime, pour partie, des " triangulaires » im- pos•es par le Front national aux •lections municipales de 1995 et aux l•gislatives de 1997, ainsi que de l'ef- fet de nuisance cr•• par ce parti “ la faveur du mode de scrutin propor- tionnel aux r•gionales de 1998.

Alors que Jean-Marie Le Pen r•u-

nit ses partisans, samedi 25 et di- manche 26 septembre, “ Paris, pour la traditionnelle F-te des Bleu- Blanc-Rouge, le Front national esttravers• par un affrontement que provoquent l'ascension de Samuel

Mar•chal et les th˜ses " moder-

nistes » qu'il d•veloppe. Le Mouve- ment national de Bruno M•gret, s'il n'est pas divis•, souffre cependant de son •chec aux •lections euro- p•ennes et des doutes de ses •lus. A

Toulon, principale ville conquise par

l'extr-me droite en 1995, les conseil- lers municipaux, divis•s face au maire, Jean-Marie Le Chevallier, semblent r•sign•s “ la d•faite en 2001.

Jacques Chirac ayant d•clar•, le

14 juillet, qu'il entend respecter le

calendrier •lectoral, les partis de l'opposition voient leur rþle accru puisqu'il leur reviendra de pr•parer les municipales, les cantonales et les s•natoriales de 2001, avant les l•gis- latives de mars 2002, qui pr•c•de- ront la pr•sidentielle. Cette donn•e renforce l'importance de l'enjeu de la pr•sidence du RPR, surveill•e de tr˜s pr˜s par l'Elys•e.

Lire pages 7 et 8 et l'étude

" Le Monde »-Cecop page 13

Pourquoi la droite peut gagner en 2002

bL'affaiblissement de l'extrême droite accroît les chances futures de la droite républicaine

bCelle-ci reste toutefois à la recherche d'un projet bConservateurs et modernistes s'affrontent au sein du FN bL'Elysée surveille la campagne pour la présidence du RPR

LeMondeJob: WMQ2609--0002-0 WAS LMQ2609-2 Op.: XX Rev.: 25-09-99 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:25,11, Base : LMQPAG 48Fap: 100 N

o : 0383 Lcp: 700 CMYK 2

INTERNATIONAL

LE MONDE / DIMANCHE 26 - LUNDI 27 SEPTEMBRE 1999

Onze mois de saga

judiciaire b16 octobre 1998 : le g•n•ral

Augusto Pinochet est arr-t• dans

une clinique de Londres, “ la demande du juge madril˜ne

Baltasar Garzon qui a entam•

une proc•dure d'extradition pour des d•lits de " g•nocide », " tortures » et " disparitions »sous la junte militaire (1973-1990). b25 novembre : les juges de la

Chambre des lords refusent, par

trois voix contre deux, d'accorder l'immunit• au g•n•ral. b17 d•cembre : le comit• d'appel de la Chambre des lords casse le pr•c•dent jugement de ses pairs, en raison des liens d'un juge lord, Lord Hoffman, avec

Amnesty International.

b24 mars 1999 : la Chambre deslords refuse l'immunit• au g•n•ral Pinochet pour la p•riode

1988-1990, date “ partir de

laquelle la Grande-Bretagne a introduit dans sa l•gislation la convention internationale contre la torture. Elle limite les charges “ des accusations de torture et de conspiration. b27 mai : la Haute Cour de

Londres rejette l'appel des

avocats du g•n•ral.LONDRES de notre correspondant

Pr˜s d'un an sans libert•, d'une

humiliation publique sans pr•- c•dent, avec, peut--tre, un juge- ment en bonne et due forme au bout du chemin. Apr˜s l'arresta- tion surprise, dans la nuit du

16 octobre 1998, sur un lit d'hþpi-

tal londonien, d'Augusto Duarte

Pinochet, la saga judiciaire qui

porte d•sormais son nom doit se poursuivre lundi 27 septembre dans un tribunal britannique, avec l'examen, quant au fond, de la demande d'extradition formu- l•e par la justice espagnole. Les parents et amis des trois mille hommes et femmes horriblement tortur•s et tu•s dans les an- n•es 70 et 80 par l'une des plus sanglantes dictatures sud-am•ri- caines estimeront sans doute que le ch"timent encouru jusqu'ici par l'ancien caudillo est peu cher payer la disparition des leurs.

Quoi qu'il arrive, le seul fait

que la justice internationale ait pu rattraper sur ses vieux jours un ancien dictateur aussi embl•- matique que celui-ci est d•j“, pour les organisations de d•fense des droits de l'homme, qui ont jou• un rþle primordial dans cette affaire, un progr˜s impor- tant. Une jurisprudence est •ta-blie, et, comme l'admet, “ son corps d•fendant, Margaret That- cher, ancien premier ministre et alli•e inconditionnelle de l'octo- g•naire chilien, qu'elle visite p•riodiquement dans sa " prison dor•e » pr˜s de Londres, " d•sor- mais, des chefs d'Etat et de gouver- nement r•¯•chiront “ deux fois avant de prendre des d•cisions » qui, selon elle, " s'imposeraient en cas de crise », mais seraient at- tentatoires aux droits •l•men- taires de la personne humaine.

ESSAI DE JUSTICE

Pour Amnesty International et

Human Rights Watch, qui repr•-

sentent les victimes et sou-quotesdbs_dbs26.pdfusesText_32

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