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Albert Camus LA PESTE (1947). 3. REMARQUE. Ce livre est du domaine public au Canada parce qu'une œuvre passe au domaine public 50 ans après la mort de 



LA PESTE

Albert Camus. LA PESTE Le mot de « peste » venait d'être prononcé pour la pre- ... de la peste avant que le fléau s'intéressât aux habitants. Mais en.



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Université de Khartoum. Faculté de Pédagogie. Département de Français. Quatrième Année. Une Dissertation sur : La Peste. Un Roman d'Albert Camus.



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6 sept. 2018 Título original: La peste. Albert Camus 1947. Retoque de cubierta: Piolin. Editor digital: Nippurx. ePub base r1.2 ...



Limaginaire de lépidémie dans La Peste dAlbert Camus et Le

Le roman La Peste de l'écrivain français Albert Camus (1913-1960) et le poème Le Choléra de la poétesse irakienne Nazik al-Malaika (1923-2007) sont deux œuvres 

La quarantaine de J.M.G. Le Clézio

et Les trois médecins de Martin Winckler

Laura Stevenson

Thèse présentée à la

Faculté des études supérieures et postdoctorales dans le cadre des exigences du programme de maîtrise ès arts en lettres françaises

Département de français

Faculté des arts

©Laura Stevenson, Ottawa, Canada, 2017

ii

RESUME

Traversée, selon Barthes, en tant que mathesis par tous les types de savoirs, la littérature

savoirs non littéraires. Ma thèse consiste à étudier le savoir médical dans trois romans, publiés

à trois moments distincts (1947 pour La peste, 1995 pour La quarantaine et 2005 pour

Les trois médecins) et écrits par des écrivains appartenant à trois générations différentes

(Albert Camus est né en 1913, J. M. G. Le Clézio en 1940 et Martin Winckler en 1955).

Dans la première partie de ma thèse, je présente brièvement les deux bases théoriques sur

première acception, présentée notamment par Julia Kristeva à la suite de Mikhaïl Bakhtine,

savoir. Je regroupe celles-ci autour de deux grands axes : les fonctions du savoir médical qui thématique, informative, didactique et herméneutique). iii

REMERCIEMENTS

disponibilité, ses commentaires, ses conseils, sa patience et son appui constant sur tout le

Je tiens également à remercier ma mère, Yolanda Stevenson, pour son amour et son

encouragement constant. Je lui dédie cette thèse. 1

INTRODUCTION

vie des individus. Rares sont les personnes qui passent leur vie sans avoir recours aux services

se soit inséré dans la littérature, tout comme les autres savoirs, et ceci surtout pendant les deux

derniers siècles, comme réflexion, sur le plan de la fiction, des nombreuses découvertes scientifiques qui ont changé et changent encore le paysage quotidien.

Que ce soit dans les farces du Moyen Âge, dans les romans de Rabelais, les pièces de théâtre

trouve sa place dans la littérature sous des formes diverses : institutions, détenteurs et

pratiquants, techniques, patients. La popularité des romans à sujet médical comportant des roman médical, avec ses particularités distinctives1 :

et esthétique. Pourvoyeuse de fantasmes, elle se présente comme un registre de potentialités discursives,

pratiques et cognitives, alimentent sa dynamique narrative et contribuent à la réalisation de son

esthétique.2 Quelles relations peuvent exister entre la littérature et les savoirs non littéraires? Michel connaissance »5, le langage. Ni les scientifiques ni les romanciers ne peuvent se passer du

2 Andrea Carlino et Alexandre Wenger (dir.), Littérature et médecine. Approches et perspectives (XVIe - XIXe

siècles), Genève, Droz, coll. " Recherches et rencontres », 2007, p. 15.

3 Michel Pierssens, " Éditorial », Épistémocritique. Littérature et savoirs, 1er avril 2007,

4 Ibid.

5 Ibid.

2

propre langage. Certains savoirs ont adopté et développé un langage qui peut être

incompréhensible pour le lecteur non avisé, surtout que le scientifique, afin de présenter sa

théorie ou sa découverte, soit emploie des mots usuels qui changent de sens, qui disent " autre

chose »6, soit invente un vocabulaire scientifique qui ne sera compris que par une communauté restreinte. Dans ce dernier cas, Chassay ajoute : " Pour que le lecteur non initié le comprenne réalisme possible. Par ailleurs, le scientifique emploie un langage descriptif afin de rendre compte des expériences qui présentent sa découverte tout en puisant dans la narration pour présenter les étapes suivies.

dans les deux sens à la fois »9. Cela le conduit à voir un " partenariat »10 entre la science et la

littérature, partenariat qui est au bénéfice des deux : la science trouve un public beaucoup plus

large qui devient ainsi plus éveillé aux découvertes scientifiques et la littérature allume

6 Jean-François Chassay, Imaginer la science. Le savant et le laboratoire dans la fiction contemporaine,

Montréal, Liber, 2003, p. 119.

7 Ibid.

8 Voir par exemple Caroline de Mulder, " IHV ³VŃLHQŃHV GH ŃRPNMP´ GMQV OM SRpVLH GH IHŃRQPH GH ILVOH »,

Épistémocritique. Littérature et savoirs, vol, 1, 2007,

la-poesie-de-leconte-de-lisle/>, et Chiara Cappelletto, " Théâtre et neurosciences : fiction versus naturalisation »,

Épistémocritique. Littérature et savoirs, vol. 11, automne 2012, p. 184.

10 Ibid., p. 185.

3 Le corpus de cette thèse est formé de trois romans où le savoir médical occupe une place médecins de Martin Winckler.

Ces trois romans ont été choisis parce que, étant très différents sur plusieurs plans, ils

distincts : 1947 pour La peste, 1995 pour La quarantaine et 2005 pour Les trois médecins. En

outre, ils ont été écrits par des écrivains appartenant à trois générations différentes (Camus est

né en 1913, Le Clézio en 1940 et Winckler en 1955) et qui possèdent chacun une poétique

particulière. Leurs romans sont également issus de trois situations différentes : Albert Camus,

et de celle qui toucha Oran en 1945; J.M.G. Le Clézio, dont le père a été médecin militaire en

pseudonyme de Marc Zaffran, fils de médecin et lui-même médecin, suit une voie autobiographique. Enfin, les romans portent sur des lieux et sur des périodes différents : La quarantaine, la France et les années 1970 pour Les trois médecins. Ensuite, ces romans illustrent les " trois types de soins et de pratiques thérapeutiques, la

médecine du couteau, la médecine des herbes, la médecine de la parole»11. Même si cette

distinction se réfère à une séparation des pratiques médicales entre chirurgiens (couteau),

11 Andrea Carlino et Alexandre Wenger (dir.), op. cit., p. 15.

4 du couteau dans La peste (le docteur Rieux manipule le bistouri pour crever les ganglions

à déceler ce qui peut être interprété derrière la peste. Ainsi, Charlotte Frankel Gerrard12 analyse

personnage, le docteur Rieux, se révolte contre cet absurde qui se présente sous la forme de la

peste avec les souffrances et la mort que celle-ci provoque. La maladie comme métaphore est également la façon dont Raymond Stephanson15, dans son article " The Plague Narratives of Defoe and Camus: Illness as Metaphor », voit le traitement de la peste dans le roman de Camus comme un prétexte pour aborder les problèmes sociaux, politiques et moraux de son temps.

12 Charlotte Frankel Gerrard, " Pestilence in Contemporary French Drama: Camus and Ionesco », Symposium:

A Quarterly Journal in Modern Literatures, vol. 31, no 4, 1977, p. 302-322,

Humanities & Social Studies of Science and Technology, vol. 2, no 1, 2010,

actions in the view of the absurd », Theoretical Medicine, vol. 15, no 3, 1994, p. 243-251,

15 Raymond Stephanson, " The Plague Narratives of Defoe and Camus. Illness as Metaphor », Modern Language

Quarterly, vol. 48, no 3, 1987, p. 224-241, . Symposium: A Quarterly Journal in Modern Literatures, vol. 65, no 2, 2011, p. 134-157, 5 allemande et la médecine comme celle de la Résistance et de la lutte tandis que Colin Davis17

Il est à noter que toutes ces études portent sur un point très particulier du savoir médical.

caractériser les multiples occurrences du savoir médical, mais aussi et surtout à en analyser les

Il existe beaucoup moins de textes critiques sur La quarantaine de Le Clézio. En effet, un seul

Dans la première partie de ma thèse, je présente brièvement les bases théoriques sur lesquelles

des trois romans du corpus me conduit à en présenter les différentes fonctions. Je regroupe

2007, p. 1008-1020,

18 Yves Ansel, " La peste, des Carnets au roman », Littérature, vol. 128, 2002, p. 46-64,

Le Clézio », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, vol. 30, 2010, p. 179-188, 6 celles-ci autour de deux grands axes : les fonctions du savoir médical qui interviennent en 7

PREMIERE PARTIE

roman, poème, tout écrit nouveau est une intervention dans ce paysage antérieur.20 " tout est dit »22. Les auteurs puisent, consciemment ou inconsciemment, dans les écrits

antérieurs afin de créer leurs propres °XYUHVB Les écrits antérieurs sont recyclés, transformés,

renouvelés et recréés : " Il n'est pas G °XYUHV littéraire qui, à quelque degré et selon les lectures, n'en évoque quelque autre et, en ce sens, toutes les °XYUHV sont hypertextuelles. Mais L"@ certaines le sont plus (ou plus manifestement, massivement et explicitement) que d'autres. »23 Sophie Rabau se questionne sur la façon de lire " les grands textes fondateurs de notre

culture »24. Doit-on se procurer et lire toutes les autres °XYUHV littéraires mentionnées

explicitement ou implicitement dans un texte ou essayer plutôt de percevoir les rapports entre

critique " repense[nt] [le] mode de compréhension des textes littéraires, envisage la littérature

comme un espace ou un réseau, une bibliothèque ["@ où chaque texte transforme les autres qui le modifient en retour »25.

22 " Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. », Jean

23 Gérard Genette, Palimpsestes. La Littérature au second degré, Paris, Seuil, coll. " Poétique », 1982, p. 18.

25 Ibid., p. 15.

8

Le mot " intertextualité » a été inventé et introduit pour la première fois dans le vocabulaire

critique par Julia Kristeva, qui a employé ce mot dans deux articles26 parus dans la revue Tel Quel, articles repris intégralement en 1969 dans le livre Seméiotikè. Recherches pour une sémanalyse.

rapport à la langue dans laquelle il se situe est redistributif (destructivo-constructif), par conséquent il

est abordable à travers des catégories logiques plutôt que purement linguistiques; 2. il est une

textes, se croisent et se neutralisent.27

Le mot (le texte) est un croisement de mots (de textes) où on lit au moins un autre mot (texte). Chez

Bakhtine d'ailleurs, ces deux axes, qu'il appelle respectivement dialogue et ambivalence, ne sont pas

clairement distingués. Mais ce manque de rigueur est plutôt une découverte que Bakhtine est le premier

à introduire dans la théorie littéraire : tout texte se construit comme mosaïque de citations, tout texte est

absorption et transformation d'un autre texte. À la place de la notion d'intersubjectivité s'installe celle

d'intertextualité.28

dialogisme et de polyphonie définis par Bakhtine en 1929. Selon Bakhtine, tout énoncé renvoie

révolution », affirme :

Tout texte se situe à la jonction de plusieurs textes dont il est à la fois la relecture, l'accentuation, la

condensation, le déplacement et la profondeur. D'une certaine manière, un texte vaut ce que vaut son

action intégratrice et destructrice d'autres textes.30 Roland Barthes reprend cette idée dans " Théorie du texte » :

26 Julia Kristeva, " Bakhtine. Le mot, le dialogue, le roman », Critique, nº 239, avril 1967, p. 438-465, et

" Le texte clos », Langages, vol. 3, nº 12, 1968, p. 103-125.

27 Julia Kristeva, Seméiotikè. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, coll. " Tel Quel », 1969, p. 113.

28 Ibid., p. 145-146.

29 Mikhail Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, 1978, p. 222-225.

9

Tout texte est un intertexte; d'autres textes sont présents en lui, à des niveaux variables, sous des formes

plus ou moins reconnaissables L"@B Passent dans le texte, redistribués en lui, des morceaux de codes,

des formules, des modèles rythmiques, des fragments de langage sociaux, etc., car il y a toujours du

langage avant le texte et autour de lui. L"@ L'intertexte est un champ général de formules anonymes,

dont l'origine est rarement repérable, de citations inconscientes ou automatiques, données sans

guillemets.31

plutôt abstraite. Comme tout texte est considéré comme un intertexte, ce concept théorique de

un instrument cette fois plus productif. Dans son article intitulé " La stratégie de la forme »,

Contrairement à ce qu'écrit J. Kristeva, l'intertextualité prise au sens strict n'est pas sans rapport avec la

critique " des sources » : l'intertextualité désigne non pas une addition confuse et mystérieuse

d'influences, mais le travail de transformation et d'assimilation de plusieurs textes opéré par un texte

centreur qui garde le leadership du sens.33

" explicite ». Il distingue une intertextualité liée à la nature du texte littéraire de celle

selon Jenny, est liée aux autres °XYUHV déjà existantes et aux courants des idées existant au

la forme que ses idées prennent35.

31 Roland Barthes, " Théorie du texte », Encyclopaedia Universalis, vol. XV, 1973, p. 1015.

32 Laurent Jenny, " La stratégie de la forme », Poétique, n° 27, 1976, p. 262.

33 Ibid., p. 262.

34 Ibid., p. 257.

35 Ibid.

10 opératif. Dans son ouvrage Palimpsestes. La littérature au second degré, Genette définit

précise que cette présence peut prendre une forme explicite et littérale, la citation; une forme

hypertexte tout texte dérivé d'un texte antérieur par la transformation simple (nous dirons désormais transformation tout court) ou par transformation indirecte : nous dirons imitation. »38

38 Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, coll. " Poétique », p. 16.

39 Marc Eigeldinger, Mythologie et intertextualité, Genève, Slatkine, 1987, p. 12.

11

- " la fonction éthique (le renvoi intertextuel, témoignant de la culture du narrateur, renforce

références à la physique quantique remplissent cette fonction;

- " la fonction argumentative (la référence à un texte reconnu et faisant autorité peut servir de

contenues dans Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier43;

- " la fonction herméneutique (le renvoi à un intertexte fait toujours sens et, dès lors, précise

ou complique le sens du texte lu) » : ainsi en est-il de la reprise du slogan " Prolétaires de tous

les pays, unissez-vous ! », qui conclut le Manifeste du Parti communiste, dans Seulement

40 Vincent Jouve, Poétique du roman, Paris, Armand Colin, coll. " Cursus », 2010, p. 113.

41 Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, Paris, Gallimard, coll. " Folio classique », 1972, p. 75.

43 Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Paris, Gallimard, 1967.

44 Elena Botchorichvili, Seulement attendre et regarder, Montréal, Boréal, 2012.

45 Alain Robbe-Grillet, Les gommes, Paris, Minuit, 1953.

12 des jours46;

- " la fonction métadiscursive (le regard du texte sur un autre texte est parfois, pour le récit,

une façon oblique de commenter son propre fonctionnement) » : le jugement porté, dans Voyage au bout de la nuit47, sur Proust éclaire ainsi le style de Céline.

littéraire : par exemple celui des beaux-arts et de la musique, celui de la Bible ou de la mythologie, ainsi

que celui de la philosophie48. En effet, le monde contemporain est assailli par le développement continu et rapide de nouvelles découvertes, inventions, techniques et idées scientifiques, chaque nouvelle avancements dans la technologie se reflètent dans les changements survenus dans tous les domaines des activités humaines ainsi que dans la vision du monde de toute la population. La

47 Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Paris, Gallimard, 1932.

48 Marc Eigeldinger, op. cit., p. 15.

13 de la science et de la technologie. On observe, en même temps, une autre tendance, celle du rapprochement entre domaines,

littérature. Je dis " apparemment », car de plus en plus de penseurs trouvent des liens entre la

science et la littérature. Or, ces liens ne se limitent pas seulement au fait que la littérature

reflète le savoir du temps ; en fait, toutes deux font appel au discours. La narration et la description se retrouvent dans le discours scientifique, dans la méthode scientifique, ce qui

une narration; quelque chose non pas qui se ³IMLP´ uniquement, mais aussi qui se dit, qui est de

peut analyser les apories comme les enjeux de légitimation. »49 Si " [l]a littérature permet ༰"༱

de rendre compte de ce qui se dit, de ce qui se pense des sciences au sein de la société »50,

toutes deux utilisent " un univers imaginaire »51, " lequel est aussi invention et création »52.

contient, sur la façon dont les transferts du savoir se font vers le texte littéraire. Comme ce

domaine de recherche est assez nouveau, la critique littéraire a cherché de nouveaux outils,

49 Sciences et imaginaire, site Web du groupe de recherche Sélectif, Université de Québec à Montréal,

50 Ibid.

51 Ibid.

52 Ibid.

14 Selon Michel Pierssens, " [l]a perspective épistémocritique consiste, devant un texte, à se poser la question des usages que fait ce dernier de ce qui relève des savoirs, parfois des

dynamiques entre la littérature et le savoir : " la littérature est [...] un opérateur de transferts

littéraires.

littérature prend en charge beaucoup de savoirs »58, elle " travaille dans les interstices de la

mimésis et la sémiosis60. " La littérature est une mathésis, un ordre, un système, un champ

structuré de savoirs »61, note Barthes : ceci étant sa première force; elle est aussi représentation

53 Michel Pierssens, " Éditorial », loc. cit.

55 Roland Barthes, Leçon, Paris, Seuil, 1978, p. 16.

56 Ibid.

57 Ibid., p. 17.

58 Ibid..

59 Ibid., p. 18.

60 Ibid., p. 17.

61 Roland Barthes, Roland Barthes par Roland Barthes, " Écrivains de toujours », Paris, Seuil, 1975, p. 123.

15

du réel62 ou mimésis ; sa troisième force, sa force sémiotique, attribue du sens aux signes du

texte63. Laurence Dahan-Gaida, en considérant la culture dans son ensemble, voit le rapprochement

et de la société »64. Elle ajoute que, si la littérature et le savoir font partie de la culture, des

" processus de traduction et de réélaboration »65 doivent prendre en charge le savoir en faisant

ressortir les liens entre littérature et savoir. Dans son ouvrage Musil. Savoir et fiction66, Laurence Dahan-Gaida explique, à travers

" dans un dialogue renouvelé entre culture littéraire et culture scientifique »67. Sa réflexion

texte littéraire utilise pour travailler les savoirs et, réciproquement, sur les modalités dont il se

laisse travailler par les savoirs. En ciblant les savoirs de la science, Dahan-Gaida mentionne

transdisciplinarité entre les deux champs culturels, celui de la littérature et celui du savoir.

62 Id., Leçon, op. cit., p. 21.

63 Id., Roland Barthes par Roland Barthes, op. cit., p. 123.

Littérature II, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2001, p. 21.

65 Ibid., p. 21.

66 Laurence Dahan-Gaida, Musil. Savoir et fiction, Vincennes, Presses universitaires de Vincennes, coll. " Culture

et société », 1994, p. 9.

67 Ibid.

68 Ibid., p. 10.

69 Ibid., p. 19.

16 réponses aux questions suivantes : " que sait un texte » et " comment le texte fait-il de son

propre déploiement la réponse à cette question sur quoi il joue son existence et son sens, en

visant à nouer de nouveaux n°uds dans la langue, les figures, les discours, les sujets? »71 et la greffe. Et il explique73 comment ces quatre éléments sont connectés.

Selon lui, " [l]a fiction moderne possède en premier lieu un certain savoir des origines »74. Il

utilise le mot " certain », car la fiction semble, de nos jours, à travers des procédés de mise en

abîme, de récits emboîtés, ne plus avoir un point de départ bien déterminé, mais plutôt une

récit en embrassant un fil qui zigzague, retourne en arrière, saute des événements, se coupe et

renoue, tout comme le réel dont il est la représentation.

71 Ibid., p. 14.

72 Ibid., p. 12.

73 Ibid., p. 8-11.

74 Ibid., p. 171.

17 désordre des mots et des actions dans la fiction débouche dans " une entité de plus en plus structurée, quoique toujours menacée »77. La conclusion de Pierssens est que la fiction moderne ne se contente plus de son rôle narratif,

elle offre aussi des réflexions sur les lois qui la régissent. Pierssens voit la littérature comme

fois »78.

de savoirs »79. Il voit, comme Pierssens, la fonction conservatrice de la littérature par rapport

conservée :

scientifiques, abandonnées pour des raisons très diverses, en viennent à survivre dans le discours

littéraire.80

Angleterre sur la poésie du XVIIe siècle, Moser remarque que les poètes gardent en mémoire,

conservation de la science, Moser salue la terminologie " VMYRLUC°XYUH » proposée par

75 I. Prigogine et S. Pahaut, " Une histoire naturelle du temps ». Le Monde, 8/9 juillet 1984, Michel Pierssens,

76 Ibid., p. 182.

78 Ibid., p. 184.

79 Walter Moser, " La littérature, un entrepôt de savoirs ? », " Épistémocritique et cognition I », Théorie,

littérature, enseignement, no 10, p. 40-57.

80 Ibid., p. 39.

81 Ibid, p. 43.

18 épistémocritique, car Moser la trouve plus large en ce sens que le savoir ne se limite pas

propose sa propre terminologie, " savoir/texte », au lieu de " savoir/°uvre » utilisée par

" °XYUH » se limite au " champ de la littérature »82 et que " texte » est un terme plus inclusif.

rapports entre savoirs non littéraires et °uvres littéraires sont analysés en termes de transferts

82 Ibid., p. 40.

19

DEUXIEME PARTIE

Les fonctions du savoir médical

20

CHAPITRE PREMIER

Dans ce chapitre, nous allons analyser les fonctions du savoir médical qui sont en relation avec quoi le fait-il ?

Fonction autobiographique

Bien évidemment, les trois romans étudiés ne sont ni des autobiographies, ni des romans vie de leurs auteurs.

La peste

Ainsi, dans La peste, le savoir médical est à mettre en relation avec la maladie dont Camus a

souffert et dont souffre, dans le roman, la femme de Rieux, la tuberculose. À partir de

décembre 1930, en effet, Camus éprouve les " premières atteintes de la tuberculose »83, ce qui

printemps, Camus découvre que son deuxième poumon est atteint, lui aussi, par la le roman, des signes apparaissent avant que la peste se déclare, la tuberculose, chez Camus,quotesdbs_dbs48.pdfusesText_48

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