[PDF] SUFOM Agrégation de lettres 2016 –





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Beaumarchais éditeur de Voltaire

une édition d'oeuvres choisies de Voltaire rencontre ? historien moderne. Ils méconnaissent tous deux la radicale nouveauté de l'entreprise de. Beaumarchais



BEAUMARCHAIS ou LA MAUVAISE RÉPUTATION

On connaît le Barbier de Séville. On connaît le Mariage de Figaro. Deux chefs-d'œuvre. Mais connaît-on leur auteur ? Je veux dire : le connaît-on vraiment ?



Beaumarchais et la musique

Si la harpe ne doit donc rien à Beaumarchais Beaumarchais



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Agrégation de lettres 2016 – Beaumarchais la trilogie espagnole – A. Sandrier Beaumarchais



Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Correspondance relative

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Correspondance relative à l'édition des Œuvres complètes de Voltaire dite édition de Kehl. XVIIIe-XIXe s.



Beaumarchais et lhistoire littéraire

Inutile de préciser que Beaumarchais est de tous les auteurs du xviir cette histoire de son œuvre que Beaumarchais se plaît à écrire



Beaumarchais. Grandes œuvres commentaires critiques

La vie de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais tient du roman où l'action et la littérature sont étroitement imbriquées. Résumer ce foison- nement tient sans 



Beaumarchais dans la littérature de création

autour de l'œuvre de Beaumarchais mais bien.de la présence de cette œuvre - et de la vie légendaire de son auteur - dans la littérature de créatioa Puisque 



Mise en contexte : le Mariage de Figaro une œuvre des Lumières

On appréciera au passage le clin d'œil de Beaumarchais à la censure de ses propres œuvres quand il fait dire à Figaro : « auteur espagnol.



Mémoire

Le présent travail fait une analyse comparative des œuvres littéraires Le Mariage de. Figaro de Beaumarchais et Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé 



Oeuvres complètes de Beaumarchais Nouvelle édition augmentée

Oeuvres complètes de Beaumarchais Nouvelle édition augmentée de quatre pièces de théâtre et de documents divers inédits avec une introduction par M



Oeuvres complètes de Beaumarchais / précédées dune notice sur

Oeuvres complètes de Beaumarchais / précédées d'une notice sur sa vie et ses ouvrages par M Saint-Marc Girardin Beaumarchais Pierre-Augustin Caron de 



Télécharger les livres de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Des œuvres qui font partie du domaine public et qui se téléchargent donc sont disponibles en téléchargement gratuit aux formats Mobipocket EPUB PDF 



[PDF] Beaumarchais Grandes œuvres commentaires critiques - Numilog

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[PDF] Le Mariage de Figaro - Bibliothèque dAgglomération de Saint-Omer

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Beaumarchais dans la littérature de création - JSTOR

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[PDF] bibliographie BEAUMARCHAIS - La Trilogie espagnole

Éditions des autres oeuvres 1 Oeuvres complètes ou dites complètes : -Oeuvres complètes de Beaumarchais Paris éd de Gudin de la Brenellerie Collin 

  • Quels sont les œuvre de Beaumarchais ?

    Mouvementles LumièresGenresroman, théâtre, poésie
  • Quel est le genre littéraire de Beaumarchais ?

    La Trilogie de Figaro. Le Barbier de Séville. Le Mariage de Figaro. La Mère coupable.
  • Quelle est la trilogie de Beaumarchais ?

    Aventurier et libertin, cél?re par ses spéculations et ses procès, Beaumarchais fit dans le Barbier de Séville (1775) et le Mariage de Figaro (1784) une critique hardie et spirituelle – annonciatrice de la Révolution – de la société fran?ise d'Ancien Régime.
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l ttr s2016-B aumarchais,latrilogi spagnol -A.San

ri r1Introduction:BeaumarchaisLeRoy,art."échappement»(Encycl., t. 5, p. 238):"C'est,jecrois,lepremierjugementdecetteespècequel'académieaitprononcé;cependantilseraitfortàsouhaiterqu'elledécidâtplussouventdepareillesdisputes,ouqu'ilyeûtdanslaRépubliquedesLettresuntribunalsemblable,quienmettan tunfreinàl'envieq u'ontles plagiairesdes'appr opr ierlesinventionsd esautres,encourageraitlesgéniesvéritablementcapablesd'inventer,enleurassurantlapropriétédeleursdécouvertes.»"Jen'aipointlemérited'êtreauteur;letempsetlestalentsm'ontégalementmanquépourledeve nir[...].J'aitoujoursét étropsérie usementoccu pépourtrouverautrec hosequ'undélassementhonnêtedanslesLettres.»Beaumarchais,OEuvre:Essaisurlegenr edramatique sérieux,"Pléiade»,p.119Geoffroy,Annéelittéraire ,1785

:"M.deB aunst ylesa nsle savoiret mêmetrèsreconnaissable;etc'estluiquiparleparlabouchedetoussespersonnages»"Si,ausortird'uneéducationcultivéeetd'unejeunesselaborieuse,mesparentseussentpumelaisseruneentièrelibertésurlechoixd'unétat,moninvinciblecuriosité,mongoûtdominantpourl'ét udedeshommesetdesgr andsintérê ts,mondésirinsat iabled'apprendredeschosesnouvellesetdecombinerdenouveauxrapportsm'auraientjetédanslapolitique».(Beaumarchais,OC,1876,p.745)Chamfort,lettredu2juillet1777:"Jesouhaite,Monsieur,quelesétats-générauxdel'artdramatiquequidoiventsetenirdemainchezvousn'éprouventpasladestinéedesautresétats-généraux,celledevoirtousnosmauxsansensoulageraucun.»"Ilyaurapeudebonnesnouveautéstantqueletalentdeproduirenepourrapassubstanterhonnêtementceluiquilepossède»(Beaumarchais,lettredu25/7/77)"Onnepeutdouter,quandonentendsonFigarodanslestroispiècesoùilfigureetprimetoujours,quecenesoitBlui-mêmequiavoulusetransformersurlascène,etquiavaitbesoind'untelpersonnagepourluidonnertoutsonesprit

:"Jen'aijamaisrevucepremieressaidevotregéniedramatiquequoiquepassantàAugsbourg,enSouabe,jemesoisvujouerunesecondefois,moivivant,maisjouésousmonnom-cequin'était,jecrois,arrivéànulautre.Maisl'Allemandavaitgâtél'anecd otedemon mémoireenlasurchargeantd' uncom batetd'unent errement,additionsquimontraientplusdevidedetêtequedetalent.»

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ri r2Introduction:esthétiquethéâtrale"C'étaitlareineelle-mêmequijouaitlerôledeRosine,M.lecomted'ArtoisceluideFigaro,M.deV audreuil celuiducomteAlmaviva[...]. Lepetitnombred esspecta teursadmisàcet tereprésentationyatrouvéunaccord,unensemble,qu'ilestbienraredevoirdanslespiècesjouéespardesacteursdesociété;on aremarq uésur toutquelareinavaitrépand udanslascèneduquatrièmeacteunegrâceetunevéritéquin'auraientpumanquerdefaireapplaudiravectransportl'actricelaplusobscure.Noustenonscesdétailsd'unjugesévèreetdélicatqu'aucunepréventiondecourn'aveuglajamaissurrien.»(CorrespondanceLittéraire,1785)Voltair ,Dissertationsurlatragédieancienneetmoderne(1748):Jenepeuxassezm'étonnernimeplaindredupeudesoinqu'onaenFrancederendrelesthéâtresdignesdesexcellentsouvragesqu'onyreprésente,etdelanationquienfaitsesdélices.Cinna,Athalieméritaientd'êtrereprésentésailleursquedansunjeudepaume,auboutduquelonaélevéquelquesdécorationsduplusmauvaisgoût,etdanslequellesspectateurssontplacés,contretoutordre,etcontretouteraison,lesunsdeboutsurlethéâtremême,lesautresdeboutdanscequ'onappelleparterre,oùilssontgênésetpressésindécemment,etoùilsseprécipitentquelquefoisentumultelesunssurlesautres,commedansuneséditionpopulaire.OnreprésenteaufondduNordnosouvragesdramatiquesdansdessallesmillefoisplusmagnifiques,mieuxentendues,etavecbeaucoupplusdedécence.[...]Unthéâtreconstruitselonlesrèglesdoitêtretrèsvaste;ildoitreprésenterunepartied'uneplacepublique,lepér istyled'unpalais ,l'entrée d'untemple.Ildoitêtrefait desorte qu'unpersonnage,vuparlesspectateurs,puissenel'êtrepointparlesautrespersonnagesselonlebesoin.Ildoitenimposerauxyeux,qu'ilfauttoujoursséduirelespremiers.Ildoitêtresusceptibledelapompelaplus majestueus e.Tousles spectateursdoiventvoiretentendreégalement,en quelqu'endroitqu'ilssoientplacés.Commentcelapeut-ils'exécutersurunescèneétroite,aumilieud'unefouledejeunesgensquilaissentàpeinedixpiedsdeplaceauxacteurs?Delàvientquelaplupartdespiècesne sontquedelonguesconversations;to uteactionthéâtra leestsouventmanquéeetridicule.M rci r,DuThéâtre(1773):Ilnousfaudraitunesalledethéâtrequinefûtpasconstruiteuniquementpourlacommoditédesriches,etoùlebonbourgeois,lemarchand,l'artisan,pussentamenerleurfamilleàunprixmodéré.[...]Quoideplusindécentetdepluscruelqueceparterreétroit,toujourstumultueux,oùaumoindrechocontombelesunssurlesautres,etquidevientinsupportableettrèspernicieuxàlasantépendantleschaleursdel'été[...].Iln'estpasraredevoirdesgensqu'onenretiresanspoulsetsanshaleine.Marmont l,articl " Part rr »(Elémentsdelittérature,1787):Cequel'ém otioncommuned'unemultitudeas sembléeetpressé eajouteà l'émotionparticulièrenepeutsecalculer:qu'onsefigurecinqcentsmiroirsserenvoyantl'unàl'autrelalumièrequ'ilsréfléchissent,oucinqcentséchoslemêmeson;c'estl'imaged'unpublicémuparle

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ri r3ridiculeouparlepathétique.C'estlàsurtoutquel'exempleestcontagieuxetpuissant.Onritd'aborddel'i mpressionquefaitl'objetrisible,on reçoit demêmel'impress iondirectequefaitl 'objetattendrissant;mais,deplus,onritdevoirrire,onpleureaussidevoirpleurer;etl'effetdecesémotionsrépétéesvabiensouventjusqu'àlaconvulsiondurirejusqu'àl'étouffementdeladouleur.Orc'es tsurtoutdansle parterre,etdansleparterredebout,quecette espèce d'électricitéestsoudaine,forte,etrapide;et lacause physiqu eenestdanslas ituationplus pénibleetmoinsindolenteduspectateur, qu'unegê necontinuelleetunflottementperpétu eldoiventtenirenactivité.[...]lorsquelesuccèsd'unepièceestdécidéetquelafaveuretl'envienedivisentpluslesesprits,lemeilleu rdetousl esjuges, c'estleparterre.[...] Unedif férencequi, àcertainségards,estàl'avantagedesloges,maisquinelaissepasdedéciderenfaveurduparterre,c'estquedanscelui-ci,n'yayantpointdefemmes,iln'yapointdeséduction:legoûtduparterreenestmoinsdélicat,maisaussimoinscapricieuxetsurtoutplusmâleetplusferme.[...]Maisqueleparterresoitassis,ceseratoutunautremonde,soitparcequelesplacesenserontpluschères,soitparcequ'onyserapluscommodément.Alorslepublicdeslogesetceluiduparterreneferontqu'un;etdanslesentimentduparterre,iln'yauraplusnilamêmeliberté,nilamêmeingénuité,osonsledire,nilesmêmeslumières;cardansleparterre,commejel'aidit,lesignorantsontlamodestied'êtreàl'écoleetd'écouterlesgensinstruits,aulieuquedanslesloges,etparconséquentdansunparterreassis,l'ignoranceestprésomptueuse:toutyestcaprice,vanité,fantaisieouprévention.[...]Depuisquecetarticleaétéimprimé[lapremièrefoisdansleSupplémentdel'Encyclopédieen1776],lesComédiensfrançais,dansleurnouvellesalle,ontprisleparticourageuxd'avoirunparterreassis:ilparaîtmoinstumultueuxmaisplusdifficileàémouvoir;etsoitque,leprixdesplacesnesoitplusassezbaspouryattirercettefouledejeunesgensdontl'âmeetl'imaginationn'avaientbesoin,pours'exalter,qued'entendredebelleschoses;soitquelegoûtdupublic,généralementpris,soitrefroidipourlesbeau téssimples, commeonl'observeàtousnosthéâtres;ile st certainqu'o nn'obtientplusdegrandss uccèsparce moyen;et cequed isaitVolta ire,d'aprèsu nelongueexpérience,quepourêtreapplaudidelamultitudeilvalaitmieuxfrapperfortquedefrapperjuste,setrouveplusvraiquejamais,tantàl'égarddesspectateursassisqu'àl'égarddeceuxquisontdebout:cequirendencoreindécisleproblèmedesdeuxparterresDictionnairedramatique

Chamfort tLaPort ,articl " costum »(1776,t.1,p.312-3):COSTUME.Termedepeinture,parlequelonentendcequiestsuivantlestemps,legénie,lesmoeurs,leslois,legoût,lesvêtements,lecaractère&leshabitudesd'unpaysoùl'ouplacelaScènedutableau.Onappliquefréquemmentcetermeàl'ArtDramatique,Ilnesuffitpasquedanslareprésentationd'unSujet,iln'yaitriendecontraireauCostume.Ilfautencore,autantqu'ilsepeut,qu'ilyaitquelquesigneparticulier,pourfaireconnaîtrelelieuoùl'actionsepasse.&quelssontlesPersonnagesqu'onavoulureprésenter,OnentendaussiparleCostume,toutcequiregardelachronologie,l'ordredestemps&lavéritédecertainsfaitsconnusdetoutlemonde.Onalong-temsnégligéleCostumeauThéâtre:iln'étaitpasrared'entendrePharasmanediredansunPalaissomptueux:

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ri r4LaNaturemarâtreencesaffreuxclimats,Neproduit,aulieud'or,quedufer,desSoldats.AugusteparaissaitentreCinna&Maximeavecunevasteperruquequiluiombrageaitlesépaules,&unchapeaugarnid'unlargeplumet.Cornélieétaitemprisonnéedansungrandpanier.Lebongoût&lahardiessedequelquesActeursabannicetusageridicule.Ilseraitàsouhaiterqu'ils'introduisîtdansleComique;qu'Harpagonn'yfûtpasvêturidiculement.&queMadameArgantn'eûtpasunecoiffuresimonstrueuse.Cetteréformeseral'ouvragedequelqueactricequisesentiraassezdetalentspourhasardercetteinnovationDictionnairedramatique

Cha mfort tLaPort ,artic l "Intérêt»(t.2,p .75-83:en italique,lesempruntsàl'article"Intérêt»deDiderotdansl'Encyclopédie):INTÉRÊT.C'estcequiattache,quiexcitelacuriositésoutientl'attention,&produitdansl'âmelesdiffére ntsmouvementsquil'agitent,la crainte,l'espérance,l'horreur,lajoie,le mépris, l'indignation,letrouble,lahaine,l'amour,l'admiration,&c.Dessourcesdel'intérêtthéâtralL'intérêt,dansunouvragedeThéât re,naîtdusujet, de scaractères,desinci dents,dessituations,deleurenchaînement,deleurvraisemblance,dustyle,&delaréuniondetoutescesparties.Siunemanque,l'intérêtcesseoudiminue.Imaginezlessituationslespluspathétiques;siellessontmalamenées,vousn'intéresserezpas.ConduisezvotrePoèmeavectoutl'artimaginable,silessituationsensontfroides,vousn'intéresserezpas.Sacheztrouverdessituations&lesenchaîner,sivousmanquezdustylequiconvientàchaquechose,vousn'intéresserezpas.Sacheztrouverdessituations,leslier,lescolorer,silavraisemblancen'estpasdansletout,vousn'intéresserezpas.Orvousneserezvraisemblant,qu'envousconformantàl'ordregénéraldeschoses,lorsqu'ilseplaîtàcombinerdesincidentsextraordinaires.Sivousvousentenezàlapeinturedelanaturecommune,gardezpartoutlamêmeproportionquiyrègne.[...]Ilfautattacherdanslacomédiecommedanslatragédie;cequinepeutsefairequeparl'Intérêt.Maisiln'estp aslemêmeq uedansl atragédie.Làc'estlecoeur toutseulq u'ilfautintéresser,toucher,émouvoir,attendrir.Danslacomédie,c'estl'esprit,pourainsidire,seul,qu'ilfautattacher&amuser,ceq uiest peut-êtreplusd ifficileencore,àcausedesal égèreté& deson inconstance.Pourfixersonat tention,onsesertd'ordinaire d'une petiteintr igue,quiestcommunémentunmariage:maiscen'e stpointa ssez,ilf autencore leréveiller sanscesse& l'attacherpardestraitspiquants,desscènesvives,despeintures,desincidentsnouveaux.L'intrigueestsouventcequil'intéresselemoins.Marmont l,articl " Intérêt»(Elémentsdelittérature,1787):INTÉRÊT-Affectiondel'âmequiluiestchèreetquil'attacheàsonobjet.Dansunrécit,dansunepeinture,dansunescène,dansunouvraged'espritengénéral,c'estl'attraitdel'émotionqu'ilnouscauseouleplaisirquenouséprouvonsàenêtreémusdecuriosité,d'inquiétude,decrainte,depitié,d'admiration,etc.[...]Qu'unpoètedécriveunincendie,l'imagedesflammesetdesdébrisnousaffecteraplusoumoins,selonquenousavonsl'imaginationplusou-moinsvive,etleplusgrandnombremêmeensera

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ri r5faiblementému;maisqu'ilnousprésentesimplement,surunbalcondelamaisonquibrûle,unemèretenantsonenfantdanssesbrasetluttantcontrelanaturepourserésoudreàlejeterplutôtquedelevoirconsuméavecelleparlesflammesquil'environnent;qu'illaprésentemesuranttouràtour,avecdes yeuxégarés,l 'effrayantehauteur delachute,etlepeu d'espace, plus effrayantencore,quilaséparedesfeuxdévorants;tantôtélevantsonenfantverslecielaveclesregardsdel'ardenteprière,tantôtprenantavecviolencelarésolutiondelelaissertomberetleretenanttoutàcoupaveclecridudésespoiretdesentraillesmaternelles;alorslepressantdanssonseinetlebaignantdeseslarmesetdansl'instantmêmeserefusantà-sesinnocentescaressesquiluidéchirentlecoeur:ah!quinesentl'effetquecetableaudoitfaire,s'ilestpeintavecvérité.[...]Ilarrivequelquefoisauthéâtrequ'unbonmotdétruitl'effetd'untableaupathétique;etlepenchantdecertainsesprits,delaplusvileespèce,àtournertoutenridicule,estcequiéloigneleplusnospoètesdecettesimplicitésublime,sidifficileàsaisiretsifacileàparodier;maisilfautavoirlecouraged'écrirepourlesâmessensibles,sansnulégardpourcettemalignitéfroideetbassequichercheàrireoùlanatureinviteàpleurer.B aumarchais,l ttr àMartin au

u2/7/1797(OEuvres,"Pléiade»,p.1179):Cequimetselonmoi,del'intérêtjusqu'auderniermot,dansunepièce,estl'accumulementsuccessifdetouslesgenresd'inquiétudequel'auteursaitverserdansl'âmeduspectateur,pourl'ensortiraprèsd'unemanièreinattendue!Cetteanxiétéperpétuelleestunmoyendes'emparerdelui.[...]jemesuisdonnécommelaplusgrandetâchedramatiqueàremplir,cedoubleplanquej'ailiéparl'intrigueetparl'intérêt.B aumarchais,Essaisurlege nredramatiq uesérieu x(préfaceàEugénie:vo irOEuvres,"Pléiade»):Monouvrageestfortavancésij'airéussiàconvaincremeslecteursquelegenresérieuxexiste,qu'ilestbon,qu'iloffreunintérêttrèsvif,unemoralitédirecteetprofonde,etnepeutavoirqu'unlangage,celuidelanature(OEuvres,p.134)j'aichargécetableaud'incidentsquipouvaientencoreenaugmenterl'intérêt[....]jelesaichoisistels[lescaractèresdespersonnages]qu'ilsconcourussentdelamanièrelaplusnaturelleàrenforcerl'intérêtprincipalquiportesurEugénie.(OEuvres,p.135)Qu'est-cequel'intérêt?C'estlesentimentinvolontaireparlequelnousnousadaptonscetévénement,sentimentquinousmetenlaplacedeceluiquisouffre,aumilieudesasituation.[...]Iln'yamoraliténiintérêtauthéâtresansunsecretrapportdusujetdramatiqueànous.(OEuvres,p.126)Ainsiletroublegénéralsefortifiantparleconcoursdestroublesparticuliersetl'événementprincipaldevenantdeplusenplusaffreuxpourtoutlemonde,l'intérêtdudramepourras'accroîtrejusqu'àundegréinfini.C'estainsiquej' airaisonnémonplan. Uneautr ecauseprincipale ,maispluscachée,de l'intérêtdecedrame,est l'attent ionscrupu leusequej'aieued'in struirelespectateurdel'étatrespectifetdesdessinsdetouslespersonnages.(OEuvres,p.137)

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ri r6Aprèscequ'onvientdelire,jenecroispasavoirbesoindeprouverqu'ilyaplusd'intérêtdansundramesérieuxquedansunepiècecomique.Toutlemondesaitquelessujetstouchantsnousaffectentdavantagequelessujetsplaisants,àégaldegrédemérite.(OEuvres,p.126)Ilestdel'essencedugenresérieuxd'offrirunintérêtpluspressant,unemoralitéplusdirectequelatragédiehéroïque,etplusprofondequelacomédieplaisante,touteschoseségalesd'ailleurs.(OEuvres,p.123)Di

rot,Entretienssur"LeFilsnaturel»:Unincidentimprévuquisepasseenactionetquichangesubitementl'étatdespersonnages,estuncoupdethéâtre.Unedispositiondecespersonnagessurlascène,sinaturelleetsivraie,que,renduefidèlementparunpeintre,ellemeplairaitsurlatoile,estuntableau.(I)Nousparlonstropdansnosdrames;et,parconséquent,nosacteursn'yjouentpasassez.Nousavonsperduunart,dontlesanciensconnaissaientbienlesressources.Lepantomimejouaitautrefoistouteslesconditions,lesrois,leshéros,lestyrans,lesriches,lespauvres;leshabitantsdesvilles,ceuxdelacampagne,choisissantdanschaqueétatcequiluiestpropre;danschaqueaction,cequ'elleadefrappant.[...]Queleffetcetart,jointaudiscours,neproduirait-ilpas?Pourquoiavons-nousséparécequel anatur eajoint?A toutm oment,legestene répond-ilpa saudiscours?(II)Mémoiressecrets:"Cettepièce,quel'auteurprolixeaallongéeencinqactes,aulieudelaréduireàtrois,n'est,quantàl'intrigue,qu'untissumalourdidetoursusésauthéâtrepourattraperlesmarisoulestuteursjaloux.Lescaractères,sansaucuneénergie,pointassezprononcés,sontquelquefoiscontradictoires. Lesactes,extrêmementlongs,sontchargésde scènesoisivesquel'auteuraimaginéespourproduiredelagaietéetquin'yjettentquedel'ennui.Lecomiquedesituationestainsitotalementmanqué,etceluidudialoguen'estqu'unremplissagedetrivialités,deturlupinades,decalembours,dejeuxdemotsbasetmêmeobscènes:enunmot,c'estuneparadefatigante,unefarceinsipide,indigneduthéâtrefrançais.»(23/02/1775)Di

rot,DelaPoésie(ch.17):"Ilyapeuderèglesgénéralesdansl'artpoétique.Envoicicependantuneàlaquellejenesaispointd'exception.C'estquelemonologueestunmomentderepospourl'action,etdetroublepourlepersonnage.Celaestvrai,mêmed'unmonologuequicommenceunepièce.Donctranquille,ilestcontrelavéritéselonlaquellel'hommeneseparleàlui-mêmequedanslesinstantsdeperplexité.Long,ilpèchecontrelanaturedel'actiondramatiquequ'ilsuspendtrop»LaHarp ,Coursdelittérature : Cegrand monologuedequatre pages,surlequel jeme promettaisbienderevenir,estd'abord unemonstruositéenthéoriedramatique.Il estd' uneimpossibilitémoralequeFigaro,furieuxetpresquealiénédejalousie,s'asseyesurunbancpouryfaireunnarréleplustravaillé,àsamanière,del'histoireentièredesaviedepuissanaissancejusqu'àcettenuitoùilattendsaperfideSuzanne.Aquis'adressecettelonguehistoire?Auxarbresetauxéchosassurément,carcenesauraitêtreauxspectateurs;etquandceseraitàceux-ci,quijamaiss'estaviséde faireàsoiouaux autresun pareilrésumédanslemome ntdesurprendr eunemaîtresse,unefiancée,enrendez-vousdenuit,dansunmomentoùl'onn'ajamais,oùjamaisonnepeutavoirqu'uneseuleidée?Jen'oublieraipasdansquelétonnementmejetacemonologue,qui

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ri r7dureaumoinsunquartd'heure:maiscetétonnementchangeabientôtd'objet,etlemorceauétaitextraordinairesousplusd'unrapport.Unegrandemoitién'étaitquelasatiredugouvernement:jelaconnaissaisbien;jel'avaisentendue;maisj'étaisloind'imaginerquelegouvernementpûtconsentiràcequ'onluiadressâtdepareillesapostrophesenpleinthéâtre.Plusonbattaitdesmains,plusj'étaisstupéfaitetrêveur.Enfin,jeconclusàpartmoiquecen'étaitpasl'auteurquiavaittort;qu'àlavéritélemorceau,làoùilétaitplacé,étaituneabsurditéincompréhensible,maisquelatoléranced'ungouvernementquiselaissaitaviliràcepointsurlascènel'étaitencorebienplus,etqu'aprèstoutBeaumarchaisavaitraisondeparlerainsisurlethéâtre,n'importeàquelpropos,puisqu'ontrouvaitàproposdelelaisserdire.(p.554)Di

rot,Entretienssur"LeFilsnaturel»:"Jemegarderaisbienderendreimportantssurlascènedesêtresquisontnulsdanslasociété.[...]Nosvaletsdecomédiessonttoujoursplaisants,preuvecertainsqu'ilssontfroids.Silepoèteleslaissedansl'antichambre,oùilsdoiventêtre,l'actionsepassantentrelesprincipauxpersonnagesenseraplusintéressanteetplusforte.[...]Cesintriguesdevale tsetdesoubrettes,donton coupel'acti onprincipa le,sontunmoyensûrd'ané antirl'intérêt.»(I)M rci r,DuThéâtre,ch.5:"Jevoisquedanscespiècequel'onnommedecaractère,onforcetoujourslepersonnagedominantpourfairesortircecaractèreprincipal;jevoisqu'onluisubordonnetouslesautres,qu'onlesra petissepou rl'agrandir,qu'onluisacrifie toutcequil'environne.[...]Danstouteslespiècesditesdecaractère,leprincipalpersonnageatoujoursunestaturecolossale,etdominetellementquelesautresneluiserventplusqued'ombre.»Di

rot,Entretienssur"LeFils naturel»:"ceneso ntplus, àproprement parler,lescaractèresqu'ilfautmettresurlascène,maislesconditions.Jusqu'àprésent,danslacomédie,lecaractèreaétél'objetprincipal,etlaconditionn'aétéquel'accessoire.C'estducaractèrequ'ontiraittoutel'in trigue.Onch erchaitengénérallescirconstanc esquile faisaientsortir,etl'onenchaînaitcescirconstances.C'estlacondition,sesdevoirs,sesavantages,sesembarras,quidoiventservirdebaseàl'ouvrage.Ilmesemblequecettesourceestplusféconde,plusétendueetplusutilequecelledescaractères.Pourpeuquelecaractèrefûtchargé,unspectateurpouvaitsedireàlui-même,cen'estpasmoi.Maisilnepeutsecacherquel'étatqu'onjouedevantluinesoitlesien;ilnepeutméconnaîtresesdevoirs.Ilfautabsolumentqu'ils'appliqueàcequ'ilentend.»(III)

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ri r8Introduction:génétiqueNotesetréflexions:rapproch m ntsav cLeMariagedeFigaroI, 2 (p. 61) : " La charmante fille, toujours riante, verdissante, fleurissante, pleine de gaieté, d'esprit, d'amour et de délices. Mais sage.... » (p. 109) I, 9 (p. 79) : " Qu'y fait la cérémonie ? Ce qu'on t'interdisait hier, on te le prescrira demain, et vogue la galère. De toutes les choses sérieuses, le mariage est la plus bouffonne » (p. 112) II, 21 (p. 137) : " Si je ne buvais, je deviendrais enragé » (p. 109) III, 5 (p. 158-159, 161) : " Autrefois je vous disais tout, maintenant, je ne vous cache rien » " Avoir le grand secret de cacher qu'il n'y en a point » (p. 111) IV, 1 (p. 197) : " Toute vérité n'est pas bonne à croire » (p. 182) IV, 15 (p. 224) : " Si mon mariage est assez fait pour que je doive être en colère, en revanche, il ne l'est pas assez pour que je ne puisse pas me venger en prenant une autre femme » (p. 111) V, 2 (p. 229) : " Il y a une foule de petites insultes qu'un ministre doit mépriser, s'il ne feint pas de les ignorer. L'homme que l'on sait craintif est, de ce moment, dans la dépendance de tous les fripons » (p. 152) G.vonProschwitz,SVEC273-4,p.669:L ttr

S ain àB aumarchais u9s pt mbr 1781(Orthograph

umanuscrit) [V]otreAlmaviva a justifié ce que j'avois trouv é presqu'inexcusable dans le s premiere s scênes du Barbier, c'est qu'il s'annonce comme un libertin d'apres nos moeurs à observer. Il pense que Rosine est femme du Docteur ainsy le voila bien adultere en herbe et c'est Figaro qui lui a appris qu'elle n'etoit que pupille et future conjointe. D'un autre coté cette Rosine s'est prettée avec tant de finesse à tromper le Docteur qu'on ne peut s'empecher d'imaginer qu'un jour elle trompera son mary et je ne suis pas le seul qui en a fait la reflexion, les corrections à faire, les longueurs à supprimer ne peuvent se faire qu'aux répétitions, et n'ecoutez avant ce temps que vous même, j'ai trouvé quelques mots quelques phrases d'un ton hazardé, comme franc maraud, franc mary aux Ursulines au lieu de retraite sacrée &a mais l'ouvrage est charmant, divertissant, plein de sel de gout et d'une philosophie en Polichinel à faire etouffer de rire, et depuis feu Rabelais de joviale memoire rien qui puisse mieux distraire de leurs maux les pauvres verolés. Je crai ns qu'on ne puisse su pporter sur la scene cette c harmante et fac ile comte sse que l'imagination au sortir du cabinet voit encor toute barbouillée de f.[foutre] mais il n'est rien qu'on ne fasse passer avec des distractions de l'objet principal. Je n'aime point les quatre bourses de Figaro, quand elles ne seroient pas dans le dénouement des Trois Freres rivaux, vous me demanderez pourquoi, je n'en sçais rien, mais je ne les aime pas. J'aime beaucoup qu e vous ayez elevé le ton de Marcelline, cela etoit indispensablemen t necessaire, un petit mot du Docteur, dans les leres scenes où ils se parlent, pour preparer, en reproche, la sublimité des idées qu'elle a acquises pres de lui, et que la paix de son menage devroit apprehender s'il l'epousoit. Enfin je finis pour ne pas donner dans le ridicule d'enseigner à mon maitre comment il doit s'y prendre.

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ri r9MariagedeFigaro,MSBNFigaro avec une toise mesure le plancher. Bazile et Chérubin tiennent un papier à musique. FIGARO se relève - Eh bien non ! ce n'est pas cela. Bazile, encore une fois, ce n'est pas cela ! Quelle musique enragée ! Il a de quoi gâter toute une fête ! On lui demande un quatrain en chorus, et parce qu'il y trouve malheureusement les mots : Gloire et Victoire, voilà mon benêt qui vous par t à fa ire tous hurler [penda nt deux heures] la Gloi, oi, o i, oire. Comme ces musiciens qui composent à faire rire et ont du goût à faire pleurer ! Et le couplet, Chérubin, pour ma fiancée ? CHERUBIN - J'ai fait les paroles. BAZILE - Et moi l'air. FIGARO - Avec des oi, oi. Eh ! des vaudevilles, mes amis, des séguedilles. (Il chante) Je préfère à la richesse La sagesse De ma Suzon Zon, zon, zon, zon, zon ,zon Zon, zon, zon, zon, zon ,zon BAZILE - Nous avons pris un autre ton et dit avec noblesse (Il veut chanter): Jeune beauté... (Il parle à Chérubin.) Chantez-le, vous, c'est dans vôtre rôle. CHERUBIN chante - Jeune Beauté modeste et sage Qu'amour conduit au mariage, Est à son époux glorieux Un diamant si précieux, D'une eau si pure Que la nature En produit très rarement : Suzanne est ce diamant FIGARO - Quelle diable de platitude emmiellée viens-tu nous débiter ? BAZILE - [Eh ! quel diable d'homme !] On la compare à ce qu'il y a de plus beau. FIGARO - Comment Suzanne est-elle un diamant ? Il est très dur, elle est fort tendre ; il est inaltérable, elle peut changer demain. (A Chérubin) N'es-tu donc aussi, toi, qu'un enfileur de mos rimés ? Quand on compare, on montre les rapports, on les développe, on les suit. Si tu disais : les belles femmes sont comme les pierres précieuses que la nature nous offre plus ou moins parfaites ; l'éducation est le lapidaire qui les taille à notre goût ; notre imagination est la feuille qui les brillante ; l'amour est le metteur en scène qui les enchâsse au fond des coeurs ; enfin l'hymen est le brocanteur qui les pousse dans le commerce et les vend le plus cher qu'il peut on voit ce que c'est, cela marche et se gradue. A l'application si tu veux. (Il récite :) Mais de tous ces diamants qu'on nomme femme ou de toutes ces femmes diamants, Suzanne est le seul à qui je permettrai d'orner ma tête, ou dont je me ferai une bague au doigt. Pif, paf, [toc, choc,] rapidement on sent l'idée, on voit le but... Ah ! Voici ma fiancée ; allez-vous en tous deux, j'ai quelque chose à lui dire qu'il ne faut pas que vous entendiez. MariagedeFigaro,V,3(voir"Pléia

»,p.1419-21)Une autre fois je fis ne tragédie ; la scène était au sérail. Comme bon chrétien, l'on sent bien que je ne pus m'empêcher de dire un peu de mal de la religion des Turcs. A l'instant, l'envoyé de Tripoli fut se plaindre au ministre des Affaires Etrangères que je me donnais dans mes écrits des libertés qui offensaient la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, l'Egypte, les royaumes de Bara, Tripoli, Alger, et Maroc, et toute la côte d'Afriqu e, et ma tragédie fut arrêtée à la police de Paris, par égard pour des princes mahométans, lesquels nous font esclaves, et, nous exhortant au travail, du geste et de la voix, nous meurtrissent l'omoplate

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ri r10en nous disant : chiens de chrétiens !Et ma pièce ne fut pas jouée. Pour me consoler, et surtout pour vivre, je m'amusai à en composer une autre, où je dépeignis de mon mieux la destruction du culte des Bardes et Druides et de leurs vaines cérémonies. Il n'y a pas d'envoyés de ces nations, qui n'existent plus, me dis-je, et pour le coup ma pièce n'aura rien à démêler avec les ministères, et les comédiens la joueront, et j'aurai de l'argent, car le neuvième de la recette m'appartient ; mais je n'avais pas aperçu le venin caché dans mon ouvrage, et les allusions qu'on pouvait faire des erreurs d'un culte faux aux vérités révélées d'une religion véritable. Un officier d'église, à hausse-col de linon, s'en aperçut fort bien pour moi, me dénonça comme impie, eut un pr ieuré, et ma pi èce fut ar rêtée à la tro isième représent ation par le bi sho p diocésain ; et les comédiens, en faisant mon décompte, trouvèrent un résultat que, pour mon neuvième de profit, je redevais cent douze livres à la troupe, à prendre sur la première pièce que je donnerai et que le bishop laisserait jouer. Cependant je maigrissais à vue d'oeil, car si les malades recouvrent la santé par le régime, les gens sains deviennent bientôt malades en faisant diète. Mes joues étaient devenues creuses, mes lèvres pâles, mon habit plissait de toutes parts, mes bas étaient trop larges et mon terme allait échoir. En même temps, il s'éleva une question fort savante sur la nature des richesses, et comme il n'est point nécessaire de tenir les chose pour en raisonner, n'ayant pas un sou, je me mis à écrire sur la valeur réelle de l'argent. Les uns disaient : un écu est un écu, mille écus font mille écus et la cherté des denrées est la preuve des richesses ; car plus il faut d'argent pour payer du pain, plus l'émulation augmente chez les peuples qui vivent avec du pain, et leurs travaux accumulés amènent l'abondance dans toutes les parties, et plus les denrées abondantes sont chères, plus le peuple est riche, car le produit net etc., etc. Et l'on écrivait beaucoup, et le peuple murmurait, car ce n'est point des livres, c'est des vivres qu'il lui faut et je me mis à écrire, non pour le peuple, mais pour moi qui sentais fort bien qu'un écu ne vaut réellement que ce qu'on peut se procurer en denrées avec lui, de façon que le peuple qui avait vingt millions il y a vingt ans et payait le pain deux sous, était aussi riche qu'il l'est avec quarante millions s'il paie le pain quatre sous. Il est vrai qu'il a deux écus dans sa poche au lieu d'un, mais il est aussi vrai que ses écus ne valent que trente sols, puisqu'il en faut deux pour avoir trente livres de pain qu'il pouvait se procurer avec un seul ; donc la cherté n'est point richesse, donc la doctrine du produit net etc. Reste en pure perte pour la nation la peine qu'elle s'est donnée à doubler ses fonds. Mon livre ne se vendit point, fut arrêté et, pendant qu'on fermait la porte de mon libraire, on m'ouvrit celle de la Bastille, où je fus fort bien reçu en faveur de la recommandation qui m'y attirait. J'y fus logé, nourri pendant six mois, sans payer auberge ni loyer, avec une grande épargne de me habits, et, à le bien prendre, cette retraite économique est le produit le plus net que m'ait valu la littérature. Mais comme il n'y a ni bien ni mal éternel, j'en sortis à l'avènement d'un ministre qui s'était fait donner la liste et les causes de toutes les détentions, au nombre desquelles il trouva la mienne un tant soit peu légère. Je fus remis en liberté ; je ne savais point faire de soulier, courus acheter de l'encre de la Petite Vertu. Je taillais de nouveau ma plume et je demandai à chacun de quoi il était question maintenant : l'on m'assura qu'il s'était établi depuis mon absence un système de liberté générale sur la vente de toutes les productions, qui s'étendait jusqu'à celles de la plume, et que je pouvais désormais écrire tout ce qui me plairait, pourvu que je ne parlasse ni de la religion, ni du gouvernement, ni de la politique, ni du produit net, ni de l'Opéra, ni des Comédiens Français ; tout cela me paru fort juste et, profitant de cette douce liberté qu'on laissait à la presse, j'imaginai de faire un nouveau journal. Mais, quand je voulus lui donner un titre, il se trouva qu'ils étaient à peu près tous remplis par les mille et un journaux dont le siècle et la France se glorifient. Je me creusai la tête : enfin, las de chercher, je l'intitulai " Journal inutile », et j'allais l'imprimer lorsqu'un de mes amis, effrayé, m'avertit que j'allais, sur mon titre seul, avoir tous les journalistes sur les bras, que l'inutilité faisant l'essence de tous ces ouvrages périodiques, ils ne souffriraient pas que, sous l'apparence d'une titre nouveau, je partageasse avec eux tous un droit d'inutilité qu'ils n'avaient acquis qu'avec des pots de vin énormes et des pensions multipliées sur les têtes de tous les protégés.

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ri r11Citations:lamusiqueLeSacristainLindor : [à Bartholo confiant] Mais la musique a cela de bon qu'elle rend le calme à une âme agitée, la dispose à recevoir des impressions plus douces, et la met dans une situation dont l'époux peut ensuite profiter pour ramener chez lui la paix et les plaisirs ineffables qui font le bonheur du mariage. (scène 4, p. 1142) CorrespondancedeBeaumarchaisJe ne rêve qu'à votre Mère coupable. J'ai remarqué que la musique n'est jamais si bien placée et ne fait jamais plus d'effet que lorsqu'elle est rare. Voulez-vous que je choisisse douze places où vous rimerez votre prose, et voilà tout ? Je vous promets qu'on parlera un jour, si vous consentez à ma demande, de la colère d'Almaviva autant qu'on a parlé de la colère d'Achille. Si vous donnez cette pièce aux Italiens, elle peut avoir cinquante représentations de suite ; si vous y ajoutez douze ou quinze morceaux de musique, tous capitaux et de genres différents, elle doit en avoir cent, et j'aurai fait de la musique sur un chef d'oeuvre digne du vieux Grétry (Voir Loménie, t. II, p. 456) Rousseau,Dictionnairedemusique,article"Romance»(1767)Air sur lequel on chante un petit poème du même nom, divisé par couplets, duquel le sujet est pour l'ordinaire quelque histoire amoureuse et souvent tragique. Comme la Romance doit être écrite d 'un style sim ple, touchant, et d'un goût un peu antique, l'air doit rép ondre au caractère des paroles ; po int d'ornemen t, rien de maniéré, une mélodie douc e, naturelle, champêtre, et qui produ ise son effet par elle-même, indépend amment de la manière de la chanter. Il n'est pas nécessaire que le chant soit piquant, il suffit qu'il soit naïf, qu'il n'offusque point la parole, qu'il la fasse bien entendre, et qu'il n'exige pas une grande étendue de voix. Une Romance bien faite, n'ayant rien de saillant, n'affecte pas d'abord ; mais chaque couplet ajoute quelque chose à l'effet des précédents, l'intérêt augmente insensiblement, et quelquefois on se trouve attendri jusqu'aux larmes sans pouvoir dire où est le charme qui a produit cet effet. C'est une expérience certaine que tout accompagnement d'instrument affaiblit cette impression. Il ne fait, pour le chant de la Romance, qu'une voix juste, nette, qui prononce bien, et qui chante simplement. (OC, t.5, p. 1028) Gluck,préfaced'Alceste,1767Je me suis efforcé de limiter la musique à sa véritable fonction, qui est de servir la poésie avec expression, tout en suivant les étapes de l'intrigue, sans pour autant interrompre l'action, et en évitant de l'étoffer par quantité d'ornements superflus. Beaumarchais,préfacedeTarare(1786)La véritable hiérarchie de ces arts devrait, ce me semble, ainsi marcher, dans l'estime des spectateurs. Premièrement, la pièce ou l'invention du sujet, qui embrasse et comporte la masse de l'intérêt ; puis la beauté du poème ou la manière aisée d'en narrer les événements ; puis le charme de la musique, qui n'est qu'une expression nouvelle ajoutée au charme des vers ; enfin

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ri r12l'agrément de la danse, dont la gaieté, la gentillesse, embellit quelque froide situation. Tel est dans l'ordre du plaisir, le rang marqué pour tous ces arts. (p. 498-499) Je pense donc que la musique d'un opéra n'est comme sa poésie, qu'un nouvel art d'embellir la parole, dont il ne faut point abuser. [...] Or s'il est vrai, comme on n'en peut douter, que la musique soit à l'opéra ce que les vers sont à la tragédie, une expression plus figurée, une manière seulement plus forte de présenter le sentiment ou la pensée, gardons-nous d'abuser de ce genre d'affectation, de mettre trop de luxe dans cette manière de peindre. (p. 500) ElémentsbibliographiquesBeaumarchais,LeBarbierdeSéville,éd.JeanGoldzink,Paris,Flammarion,GF,2001(rééd.2011):Dossier3"Comiqueetmusique",p.169-182DerekConnon,"Primaleparole»,Beaumarchais,hommedelettres,hommedesociété,2002,p.147-162MauriceLever,"Beaumarchaisetlamusique»,RHLF,2000,p.1093-1104JacquesProust,"BeaumarchaisetMozart:unemiseaupoint»,Studifrancesi,1972,p.34-45PhilipRobinson,Beaumarchaisetlachanson,Oxford,VoltaireFoundation,1999PhilipRobinson,"Figaroetlachanson,undéfijetéauxmetteursenscène»,LecturesdeBeaumarchais.LeBa rbierdeSéville,LeMariaged eFiga roetLaMèrec oupable,IsabelleLigier-Degauque(dir.),Rennes,PUR,2015,p.141-147JeanStarobinski,"Lesâgesdel'amour»,Avant-ScèneOpéra,nov-déc1990

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