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Compte-rendu thématique sur Persépolis fait par les élèves

L'autobiographie

Persepolis est une autobiographie car Marjane est à la fois personnage principal, narratrice et réalisatrice du film (et de la Bande-Dessinée initiale). La narratrice adulte qui raconte sa vie est représentée en couleur (c'est le présent) ; le

personnage enfant, héroïne du récit de la vie passée évolue dans un univers en noir et blanc. Les

différents âges de la vie sont représentés différemment. Quand Marjane est petite, le spectateur

voit ce qu'elle voit, la camera est à sa hauteur (par exemple, quand elle va voir Anouche en prison,

son regard est à la hauteur des clefs du geolier). A l'adolescence, on la voit se transformer de

manière accélérée. Un grain de beauté lui pousse sur le nez ... A l'âge adulte, elle passe une

étape, le mariage.

Elle a écrit cette autobiographie pour raconter l'histoire de sa famille, en effet elle transmet grâce à ce film, la mémoire de sa famille. Elle respecte la promesse faite sur la tombe de

son grand-père qu'il sera fier d'elle. Mais cette autobiographie vise aussi à faire découvrir

l'Iran et à en dénoncer le régime. Enfin, cette autobiographie permet aussi de montrer

l'histoire d'une vocation (comment elle est devenu auteur de Bande-dessinées et réalisatrice de

films), tout comme Chateaubriand montrait comment les méthodes d'éducation des ses parents avaient fortifié une qualité essentielle à l'écrivain : l'imagination.

L'autorité

L'autorité est representée par le Shah, l'Etat islamique, l'armée, les professeurs, les parents,

la grand-mère.

Le Shah et son fils n'ont pas d'autorité légitime car ils oppriment le peuple. Mais le régime

islamique est pire, c'est une dictature : les jeux, l'alcool, la liberté d'expression sont interdits. Les

femmes sont opprimées jusque dans leur corps, en effet elles doivent se couvrir les cheveux. Ces règles sont imposées par la force.

Les parents, quant à eux, ont une autorité légitime. Marjane reconnaît leur autorité. Ils

posent les régles mais sont très aimants et cherchent à rendre leur fille libre et cultivée.

La grand-mère aussi a une autorité légitime : elle donne des principes de vie à sa petite-fille, pour

la faire mûrir, comme "être fidèle à soi-même", "être intègre à soi-même"... (Marjane enfreint par

deux fois ces principes : quand elle ment sur sa nationalité et quand elle dénonce un innocent pour échapper à la police). Les formes d'opposition au régime sont multiples : faire la fête en secret, traffic de

passeport, maquillage, voile mal mis... Marjane oppose une forme de résistance en répondant à

ses professeurs (qui sont à la solde du régime), par sa façon de se vêtir ("Punk is not Ded") et en

écoutant de la musique interdite, par exemple.

Le corps

le corps est beaucoup representé, la pudeur est mise à mal : la réalisatrice n'hésite pas à

montrer les poils de la colocataire, l'épilation de Marjane, le soutien-gorge de la grand-mère...

Ce corps est représenté de façon differente selon le moment de la vie. Par exemple, la

mère prend des rides quand sa fille se marie. Mais c'est la transformation de l'adolescence qui est

montrée de la manière la plus caricaturale : Marjane prend 18 cm, elle a un oeil qui grossit mais

pas l'autre, le pied gauche avant le pied droit. Cette métamorphose est farfelue mais montre bien les changements subis par tous à l'adolscence. La vision des autres corps est également différente : les animaux sont representés en noir

dans l'enfance, mais à partir du moment où Marjane grandit, quand elle ne croit plus en dieu (à la

mort d'Anouche), les animaux deviennent blancs. Dans un dessin animé, il est plus difficile que dans un film de développer une palette

d'émotions, car les personnages ne sont pas des êtres de chair, et ici tout particulièrement, le trait

graphique est très simple. Pour réprésenter ces états d'âme, la dessinatrice utilise donc des traits

pour les rides ou les larmes (de tristesse aux départs de Marjane par exemple).

Si la réalisatrice montre autant le corps c'est pour dénoncer le fait qu'il soit toujours caché

sous le régime islamique par le voile. Le strip-tease de la grand-mère est un pied de nez au régime.

Le voile est très présent dans le film. Il y a celles qui le mettent mal ou l'enlèvent (la mère, la

grand-mère, Marjane en voiture avec ses amies) et celles qui le mettent par soumission à la religion (la voisine). Ce film est interdit dans de nombreux pays (en Tunisie par exemple), notamment à cause de la représentation de Dieu, qui est prohibée par l'Islam.

La Mort

Il y a de nombreux morts dans ce film :

La mort de l'oncle Anouche, la mort du jeune opposant dans la manifestation, les morts dans le

conflit Irak/Iran, la mort par pendaison de Niloufar (après avoir été violée), la mort des voisins, les

Baba-Lévi, dans l'effondrement de l'immeuble, un ami du père est retrouvé noyé dans sa baignoire, Nima, l'ami, meurt en sautant d'un immeuble pour échapper à la police... Quand le jeune homme saute du toit, la lune est une image poétique de la mort, tout

comme les cygnes de mie de pain qui s'en vont sur une rivière noire, à la mort d'Anouche. La nuit

et le départ sont deux métaphores de la mort. Pour l'Etat, la mort est glorifiée au travers des martyres, les hommes morts au combat pendant la guerre Irak/Iran. Ils donnent par exemple leur nom aux rues de Téhéran. On promet aux jeunes qu'ils entreront au paradis s'ils combattent. Marjane retourne cette vision en mettant en valeur les martyres de la résistance :

Anouche, Niloufar...

Enfin, malgré la présence très importante de la mort, on assiste également à deux

renaissances de Marjane : après sa maladie en Autriche et après sa tentative de suicide suite à sa

dépression. L'Art

Plusieurs formes d'art sont représentées :

La Musique sert à se rebeller (blouson, concert en Autriche), ou à s'évader. Le Cinéma sert à s'évader de son quotidien, oublier la dictature.

La Sculpture sert à se souvenir d'Anouche.

Dans la Peinture,

Le Cri permet de montrer le sentiment d'horreur que ressent Marjane, tandis que

la Vénus gribouillée dénonce l'absurdité du régime : même une oeuvre célèbre ne peut être

montrée en entier!

Marjane fait une école d'art, après sa dépression. L'art revêt une grande importance à

ses yeux : il lui sauve en quelque sorte la vie. L'héroïne cherche sa place et la trouve en tant qu'artiste, engagée, en devenant dessinatrice et en réalisant ce film qui dénonce l'oppression du régime iranien.quotesdbs_dbs28.pdfusesText_34

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