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29.03.2022 Monat all die Infos auf die der echte Musik- und ... Beatles



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23.07.2021 II«: Jazz Swing



Music and Democracy - Participatory Approaches

and challenge political hegemonies.11 In their contribution Beatles and the Rolling Stones



Trompete Schulen und Etüden

Back In Town - All My Love - Three To Get Ready - Here Comes and the Music - Autumn in New York - When Your Lover Has ... Best of the Beatles. (All My ...



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Notions Fondamentales du Droit dAuteur

In his will the 19th century English author Charles Dickens left “all my private (ii) injurious to public life





WHO ASKED THE FIRST QUESTION?

WHO ASKED. THE FIRST QUESTION? The Origins of Human Choral Singing. Intelligence



Fictions of Belief. Final Versioin.

25.07.2016 alliances and the lengthened shadows of individuals. ... First of all



Avril 2009.qxp

Anciens numéros. Jean Roy Beatles Québec est un fan club dédié à l'oeuvre et la carrière ... Page 14 • ALL MY LOVING / THIS BOY par Gilles Valiquette.

VOLUME 15 NO 1 www.beatlesquebec.ca PRINTEMPS 2009

EN PLUS : EN PLUS :

ENTREVUE ENTREVUE

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ANDRÉ PERRANDRÉ PERR

YY " REVISITED »" REVISITED »

TRÉSORS PERDUS ET RETROUVÉS • DUO

TRÉSORS PERDUS ET RETROUVÉS • DUO

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AULAUL

MCCARTNEYMCCARTNEY

À QUÉBECÀ QUÉBEC

ALL ALL MY MY

LOVING LOVING PAR

GILLES VGILLES V

ALIQUETTEALIQUETTE

AMOEBA'S SECRET DE P

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MCCARTNEYMCCARTNEY

WINGS OVER

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CLASSICAL

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DESDESBBEAUXEAUX-A-ARTSRTSPHOTO : ROGER T. DROLET

VOLUME 15 NO 1 PRINTEMPS 2009

MOT DU PRÉSIDENTMOT DU PRÉSIDENT

Chers membres,

Vous tenez présentement entre vos mains le premier numéro du 15 e volume de notre publication. Je crois qu'il est important de le souligner et aussi de remercier plusieurs d'entre vous qui avez cheminé avec nous depuis de nombreuses années. Votre confiance renouvelée nous a permis de continuer durant tout ce temps et aussi d'offrir à une nouvelle génération de fans des Beatles la possibi- lité d'avoir une perspective québécoise de notre groupe favori. Si vous en avez l'occasion, n'oubliez surtout pas de visiter l'exposition IMAGINE La ballade pour la paix de John & Yokoau Musée des Beaux-Arts de Montréal. Vous pourrez lire dans ce magazine le compte-rendu de Maude Pilon à ce sujet. J'aimerais également vous inviter à notre Convention Beatles à Québec le 23 mai prochain. Votre printemps ne saurait être complet sans ce rendez-vous saisonnier. Vous trouverez le détail de la programmation à l'avant-dernière page du Magazine ainsi que sur notre site web. Comme toujours, " Asplendid time is guaranteed for all! » Finalement, au moment d'écrire ces lignes, une rumeur concernant les Beatles s'est enfin concrétisée. Vous pourrez en apprendre plus en lisant nos Dépêches-Express. Mais ne négligez pas les autres articles pour autant...

Bonne lecture !

YVES BOIVIN

Président intérimaire Beatles Québec

BEATLES QUÉBEC MAGAZINE

Rédacteur en chef Alain Lacasse

Corrections Yves Boivin

Michel Laverdière

Esther Mercier-Mongeau

Traduction Yves Boivin

Esther Mercier-Mongeau

Jocelyne Rochon

Infographie Michel Laverdière

Anciens numéros Jean Roy

ABONNEMENT4 numéros par année

CANADA 25 $ USA 30 $ Autres pays 40 $ (chèque ou mandat-poste seulement)

BEATLES QUÉBEC

57, Impasse de l'Érablière

Shefford (Québec) Canada J2M 1P2

Courriel : info@beatlesquebec.ca

www.beatlesquebec.ca

MEMBRES DU COMITÉ

Yves Boivin Président intérimaire

Michel Guillemette Webmestre

Jean Roy Trésorier, liste des membres

Jocelyne Rochon Administratrice

Esther M-Mongeau Secrétaire

Michel Laverdière Éditeur et relationniste

Mathieu Lacourse Communications

Jean Laquerre Archives vidéo

REPRÉSENTANTS RÉGIONAUX

Alain Lacasse Ville de Québec

Richard Lamontagne Saguenay-Lac Saint-Jean

Michèle St-Pierre Rimouski et Bas du fleuve

Fondé à Québec par Roger T. Drolet en novembre 1994, Beatles Québecest un fan club dédié à l'oeuvre et la carrière des Beatles. 8 Les textes et photos dans ce magazine sont protégés par la Loi sur le Droit d'Auteur du Canada. Toute reproduction totale ou partielle est formellement interdite sans l'autorisation écrite de BEATLES QUÉBEC.

SOMMAIRE

Page 3 • IMAGINE : un " Bed-In » pour la paixpar Maude Pilon Page 5 • GIVE PEACE A CHANCE, l'histoire de cet enregistrement par Alain Lacasse Page 9 • DÉPÊCHES EXPRESSpar Patrice Gagnon Page 10 • MÉLI-MÉLO # 1 par Esther Mercier-Mongeau Page 11 • WINGS OVER AMERICAcritique par Alain Lacasse Page 11 •AMOEBA'S SECRET de Paul McCartneycritique par Alain Lacasse Page 12 • CLASSICAL BEATLEScritique par Yves Boivin Page 12 • TRÉSORS PERDUS ET OUBLIÉS - Le Duo Caronpar Michel Laverdière Page 13 • LA PETITE HISTOIRE DES T-SHIRTS de Paul à Québecpar Alain Lacasse Page 14 • ALL MY LOVING / THIS BOYpar Gilles Valiquette

Page 18 • ANCIENS NUMÉROS DU RQABulletin

Page 19 • ANNONCE DE LA CONVENTION DE QUÉBEC • LE 23 MAI 2009

IMAGINEIMAGINE::

UN BED-IN POUR LA

UN BED-IN POUR LAPPAIXAIX

MAIS

MAIS AUSSI POUR LAUSSI POUR L'ART'ART

par Maude Pilon

EEn présentant l'exposition IMAGINE: la

ballade pour la paix de John et Yoko du 2 avril au 21 juin 2009, le Musée des Beaux-

Arts de Montréal permet une contextuali-

sation artistique du "Bed-In» et c'est bien là son point fort. Sinon, Imaginereprend la question pacifiste et prétend nécessaire de réactualiser le message de Yoko Ono et John Lennon vu le contexte mondial actuel... C'est plutôt dommage d'avoir mis l'emphase sur cet aspect que le couple avait pourtant lui-même laissé en plan à l'époque... En voulant montrer comment, dans les années soixante, s'est construit le mouvement pacifiste qui avait comme porte-parole Yoko et John, entre bien d'autres rappelons-le, on passe mal- heureusement à côté d'une grande cons- tatation que l'exposition elle-même pro- pose ! Il faut croire par la présentation de

Yoko Ono qu'elle-même ne voulait pas

insister sur cela, ce qui aurait pourtant contribué à rétablir enfin toute sa pro- fondeur en tant qu'artiste... Elle souhaite que la réactualisation de ce message se fasse à Montréal et quand on lui demande pourquoi, elle répond " Because it is

Montréal...» C'est bien mince comme

explication ! C'est un étrange discours qu'elle a tenu autour de cette exposition, parce que nous n'avions pas besoin de

Yoko Ono pour nous redire la paix aujour-

d'hui, bien d'autres le font mieux et de façon contemporaine, nous avions plutôt envie qu'elle explique comment son art et sa sensibilité a mené à la construction de ce message qu'elle a un jour articulé avec

John Lennon.

On comprend en effet que le concept du

"Bed-In» est teinté de l'humour d'ungroupe d'artistes de l'époque, Fluxus, qui souhaitait la démocratisation de l'art en commettant des actions appelées des per- formances artistiques et qui remettait enquestion le sens des banalités de la vie et de nos gestes de tous les jours dans le but de les rendre importants et signifiants. Yoko Ono a été parmi les pionnières de ce groupe à la fin des années cinquante et sa démarche comme artiste s'inscrit dans cette logique créative, ce que l'on réalise grâce à ses oeuvres semées partout dans le parcours d'Imagine. On nous fait com- prendre toute l'influence qu'elle a eu sur

John, et combien ils se sont magnifique-

ment complétés à travers leurs créations communes. L'exposition relève ce défi incroyable de nous faire comprendre com- bien, grâce à Yoko, John devient plus artistique et moins populaire dans la for- mulation de ses créations.

Alors, voici une lecture de l'exposition pro-

posée pour ne pas retomber dans les clichés, parce que les clichés, ils y sont ! On connaît déjà bien le "Bed-In» de Yoko et John qui s'est déroulé à Montréal il y a 40 ans : Vous allez voir ladite chambre, avec le lit, bien sûr, reconstituée dans une salle. On connaît également le "Bed-In» comme ayant été une action politique et contes- tataire en opposition à la guerre du Viet- nam : vous allez entendre trois versions dif- férentes de la chanson Imagine. Le "Bed-

In» est devenu un moment historique pro-

fondément ancré dans le contexte hippie et " peace and love » de la fin des sixties :

Vous allez visionner des vidéos de John et

Yoko qui s'embrassent avec leurs cheveux

longs. Et aussi, on connaît le "Bed-In» parce que la notoriété de Lennon à l'époque avait bien servi l'événement : Vous allez tomber sur une guitare de Lennon, un piano blanc et des paroles de chansons

écrites par la main de John, photo-

BEATLES QUÉBEC 3

EMMA LAVIGNE ET YOKO ONO

PHOTO : MAUDE PILON

PHOTO : MAUDE PILON

IMAGINEIMAGINE(suite)

Voilà pourquoi le "Bed-In» a sa place dans

un musée d'art, après 40 ans, nous y voilà enfin! La commissaire, Emma Lavigne, qui a sélectionné les oeuvres et construit le par- cours de l'exposition, nous offre cette vision qu'elle a de la collaboration entre deux artistes à faire de l'amour, leur amour peut-

être, une oeuvre d'art. Parce que nous par-

lons bien ici d'une réelle manifestation artis- tique qui trouve son essence dans la démarche de Ono et qui fut teintée des valeurs sociales et politiques de Lennon. Yoko travaille d'abord l'idée derrière l'objet d'art. Derrière ses actions, elle initie une réflexion qui devient en elle-même une trace artistique à exposer comme telle dans un musée en prenant toujours soin de laisser le spectateur choisir la conclusion de ses questionnements. Donc, en laissant une part créative et réflective à celui qui regarde et participe à l'oeuvre, elle propose à celui- ci de créer du sens à son tour en enfonçant un clou dans un tableau, en pendant un souhait à un arbre, en déplaçant une pièce sur un échiquier ou en grimpant un escabeau.

L'approche artistique de Ono combinée à

l'humour et l'engagement politique decopiées... Tout ça, l'exposition Imaginele répète, malheureusement...

Mais comment donc interpréter la dimen-

sion artistique du "Bed-In» ? Vous y trou- verez une sélection magnifique des oeuvres de Ono, ses performances artistiques en vidéo, ses idées, ses petites notes sur les murs, ses jeux d'échecs blancs et ses oeuvres participatives où l'on croque dans une pomme et où l'on téléphone à qui on veut sur la planète. Imagineoffre une com- préhension artistique du "Bed-In»qui fut en soi une réelle performance artistique et qui trouve sa résonance à travers les mou- vements conceptuels auxquels Ono appar- tient en tant qu'artiste visuelle et auxquels

Lennon s'est aussi frotté grâce à elle.

Le "Bed-In»est évidemment une méta-

phore, et il faut comprendre ce geste simple,

à l'i-mage de Fluxus, plutôt comme un pied-

de-nez pour pousser la réflexion. Un couple s'installe dans un lit et invite des gens à dis- cuter d'amour et de paix. Le "Bed-In» est une oeuvre artistique parce qu'elle se base sur un scénario conceptualisé et réalisé pour faire réfléchir les gens à l'idée derrière l'action : c'est facile de faire la paix, restons au lit ensemble au lieu de se diviser sur les chantiers de guerre. Elle est simpliste la proposition de Yoko et John ! Mais elle l'est seulement si on la prend au sérieux. C'est pour cela qu'elle doit être lue comme une oeuvre d'art conceptuelle et contemporaine.

PHOTO : ALAIN LACASSE

MAUDE PILON ET LES JEUX D'ÉCHEC BLANCS

Lennon explique la forme que prend le

"Bed-In»comme performance artistique, événement médiatique et commentaire poli- tique. Empêchez-vous de relire encore Give

Peace A Chanceet lisez plutôt entre ces

mots pour y découvrir le processus et la sensibilité de deux grands artistes qui ont réussi à faire en sorte que leur message se rende loin, loin, jusqu'à 40 ans plus tard.

L'exposition le montre : il suffit de participer,

de penser et de réinventer chaque instant, comme l'ont suggéré un jour les artistes

Yoko Ono et John Lennon assis dans leur

grand lit blanc.

LA DÉCLARATION DE NUTOPIA

PHOTO : ALAIN LACASSEPHOTO : ALAIN LACASSE

PHOTO : ALAIN LACASSE

4 BEATLES QUÉBEC

BEATLES QUÉBEC 5

PPAR AR ALAIN LACASSEALAIN LACASSE

ÀÀl'automne 1999, Beatles Québec(alors connu sous le nom deRéseau Québécois des Ami(e)sdes Beatles) avait publié dans leRQABulletin une entrevue avec M.André Perry afin de souligner le30ème anniversaire de l'enre-gistrement de la célèbre chansonde John Lennon, GIVE PEACE ACHANCE. Depuis ce temps, l'au-teur de cet article a eu l'opportunitéde parler occasionnellement avecM. Perry de cette mythique sessiond'enregistrement. Il en est résultéun peu plus d'informations et préci-sions concernant cet événementhistorique.

Au moment où Montréal et le Québeccélèbrent ce printemps le 40ème anniver-saire du " Bed-In » de John Lennon etYoko Ono à l'Hôtel Reine-Elizabeth,Beatles Québec profite de l'occasion pourpublier une version mise à jour et enrichiede cet entretien qu'André Perry a accordéà Beatles Québec. Bonne lecture !

La différence majeure entre le " Bed-In »de John et Yoko à Amsterdam au prin-temps de 1969 et celui de Montréal du 26mai au 2 juin 1969, dont nous célébrons le40ème anniversaire cette année, résidedans l'enregistrement le 1er juin à l'hôtelReine-Elizabeth de Montréal d'une chan-son, GIVE PEACE A CHANCE, quiprendrait avec les années valeur de sym-bole dans le répertoire de John Lennon.

En consultant la littérature Beatles, nousdécouvrons qu'il n'y a pas beaucoup dedétails sur l'enregistrement de cette chan-son. M. André Perry, qui a immortalisé l'in-terprétation de cette pièce (on le voit audébut du vidéoclip de ce titre) nous araconté la petite histoire de ce disque lorsd'une entrevue qu'il m'a donnée le 22 juil-let 1999 à la Fondation MacDonald-Stewart à Montréal et qui a été complétéepar téléphone le 26 juillet et le 8 août de lamême année.

De plus, nous avons eu l'occasion, dansles années qui ont suivi, d'interroger M.Perry sur GIVE PEACE ACHANCElors deconversations téléphoniques.

" " GIVE PEACE GIVE PEACE AACHANCECHANCE»»

L'HISTOIRE DE CET ENREGISTREMENT

Alain Lacasse :Bonjour M. Perry ! Avantd'entrer dans le vif du sujet de l'entrevue,j'aimerais, pour le bénéfice de nos lecteurs,que vous nous fassiez un bref résumé devotre carrière. Tout d'abord, où êtes-vousné et en quelle année ?

André Perry :Je suis né à Verdun sur l'Îlede Montréal en 1937. A.L. :Quand avez-vous commencé à tra-vailler dans le domaine de la musique et àquel titre ?

A.P. :J'ai commencé dans le domainemusical comme musicien de jazz à l'âge de14 ans.A.L. :Quel était votre statut pro-fessionnel au moment de l'enre-gistrement de GIVE PEACE ACHANCE?

A.P. :J'étais propriétaire d'un stu-dio d'enregistrement à ma rési-dence de Brossard (banlieue deMontréal), réalisateur de disque etmusicien professionnel.

A.L. :Aviez-vous auparavant faitdes sessions d'enregistrementavec d'autres artistes de réputa-tion internationale ?

A.P. :Oui, notamment avec legroupe de Janis Joplin " Full-TiltBoogie », Charles Aznavour, MireilleMathieu, des musiciens de jazz, etc. Dèsl'âge de 20 ans, j'avais mon premier studioà Ahuntsic (banlieue de Montréal). J'aienregistré tous les genres de musiquedont la majorité des musiques des filmsquébécois des années 60 ainsi que lesgrands chansonniers québécois desannées 60 dont Gilles Vigneault, ClaudeLéveillé et le fameux album de RobertCharlebois qui incluait la chansonLindberg. En 1971, j'ai opéré un studio surla rue Amherst, dans une vieille église, àMontréal jusqu'en 1973. En 1974, j'aiouvert un nouveau studio à Morin Heights(région des Laurentides au nord de Mont-

PHOTO : JACQUES BOURDON

6 BEATLES QUÉBEC

" GIVE PEACE A CHANCE » (suite)

réal). Cat Stevens a été le premier artisteà y enregistrer un album. Par la suite, il ya eu Robert Charlebois, Jean-PierreFerland, Rush, David Bowie, The BeeGees, The Police, Sting, Corey Hart etplusieurs autres.

A.L. : En ce qui concerne GIVE PEACE ACHANCE, comment ça s'est passé ? Quivous a contacté et quand précisément ?

A.P. :M. Pierre Dubord des disquesCapitol du Canada m'a téléphoné chezmon amie Yael. (N.D.L.R. Elle est de-venue son épouse depuis ce temps) pourme demander d'enregistrer une chansonde John Lennon à sa suite de l'hôtelReine-Elizabeth de Montréal. C'étaitl'avant-midi. J'ai accepté son offre. Tou-tefois, j'étais confronté à un problème. Lasession devait avoir lieu le jour même, unsamedi. Mon appareil 4 pistes n'était pasdisponible et j'ai dû faire des démarchespour en louer un. Mais j'ai finalement réus-si à trouver ce que je cherchais.

A.L. :Comment avez-vous réagi à cetteproposition ?

A.P. :Pas de réaction spéciale. Je n'étaispas un fan de John Lennon ni des Beatles.Bien sûr, je les connaissais et j'appréciaisce qu'ils faisaient mais sans plus. J'étaiset je suis toujours un amateur de jazz,alors la chanson pop me touchait moins.Bref, pour moi, c'était un enregistrementprofessionnel comme les autres.

A.L.: Qui a payé vos honoraires et quelétait votre tarif ?A.P. :C'était la compagnie Capitol qui m'apayé et le montant se chiffrait, je crois,entre $2000 et $3000 Can. .

A.L. :Quel a été votre impression quandvous êtes entré dans la suite 1742 de Johnet Yoko ?

A.P. :C'était un cirque. J'étais désappointé(déçu) de me retrouver à travailler danscette atmosphère de cirque. Avec le temps,j'ai pu nouer des liens plus sincères et vraisavec John et Yoko.

A.L. :Qui était-là ? Y avait-il des gens con-nus ?

A.P. :Il n'y avait pas vraiment de gens con-nus au moment où j'y étais à l'exception deTommy Smothers et Timothy Leary. N'im-porte qui était dans la chambre.

A.L. :Quand a commencé l'enregistrementet quelle a été la première chanson ?

A.P. :La session d'enregistrement a com-mencé en soirée et la première chanson futGIVE PEACE ACHANCE.

A.L. :Combien de prises pour ce titre etlaquelle a été jugée la bonne ?

A.P. : Je pense qu'il y en a eu qu'une seule.J'ai demandé à John de faire une répétitionque j'ai enregistré pour fin d'ajustementtechnique. Je me rappelle qu'ils étaientdéjà bien préparés et que John n'avait pasinterprété la chanson au complet pour cetterépétition. Ensuite, nous avons fait la pre-mière prise et c'était dans le sac.L'enregistrement était correct et complété.

A.L. :Qui jouaient et chantaient sur cettepièce ?

A.P. :John chantait et jouait de la guitare,Tommy Smothers chantait et jouait aussi dela guitare et toutes les autres personnesprésentes chantaient et faisaient des per-cussions en frappant des mains et entapant sur des bottins téléphoniques.

A.L. :Parlez-nous de l'enregistrement deREMEMBER LOVEqui allait être la face Bdu 45 tours GIVE PEACE ACHANCE?

A.P. :Dès le départ, cette chanson étaitdestinée à être la face B du 45 tours. Elle aété enregistrée tout de suite après GIVEPEACE A CHANCE. John a fait évacuer lasuite. Il ne restait que lui, Yoko et moi. Johna pris sa guitare et s'est assis par terre aupied du lit avec Yoko pour enregistrer cettepièce.A.L. :Combien de prises pour cette chan-son et laquelle a été jugée la bonne ?

A.P. :Je ne suis pas sûr mais je pensequ'on a dû faire entre 15 et 30 prises. Lamajorité des prises n'étaient pas com-plètes car Yoko avait de la difficulté àmaîtriser la justesse de sa voix. En fait, il ya 4 ou 5 prises complètes. Nous avonschoisi la version définitive parmi celles-cimais je ne me rappelle pas exactementlaquelle. Toutefois, REMEMBER LOVEaété enregistrée sur 2 pistes. Une pour laguitare de John et une autre pour la voixde Yoko. C'est un excellent enre-gistrement. Pur, dépouillé et sobre. Aucun"overdub».

A.L. :Quels équipements avez-vous uti-lisés pour l'enregistrement de ces deuxchansons ?

A.P. :J'ai utilisé 5 micros à condensateurU67 Neuman. Il y avait un micro direction-nel pour la voix de John, deux microsinstallés en forme de 8 pour les guitaresde John (1 micro) et Tommy Smothers (1micro) et 2 micros omnidirectionnels pourles choeurs. La voix de Tommy Smothers aété enregistrée via les micros des gui-tares. Pour enregistrer, je me suis servid'un appareil Ampex 440, 4 pistes et j'aiutilisé une bande magnétique ½ pouce. Enpost-production, j'ai mixé les guitares etles voix du choeur en stéréo et j'y ai ajoutéla piste de la voix de John. C'est ainsi quej'ai rempli les 4 pistes.

A.L. :Quand a pris fin la session d'enre-gistrement ? A.P. :Tout c'est terminé dans la nuit, vers3 heures du matin. A.L. :Quel travail avez-vous fait à la post-production des 2 chansons ?

A.P. :Bien sûr, j'ai fait le mixage stéréodes 2 chansons. Toutefois, il y avait desproblèmes avec GIVE PEACE ACHANCE. La voix de John, les guitares etles percussions étaient très bien enre-gistrées mais il fallait réenregistrer leschoeurs. Tout de suite après l'enre-gistrement, je l'ai fait entendre à John pourqu'il constate aussi le problème. Je lui aidit que j'arrangerais ça à mon studio etque je lui ferais entendre le lendemainmes corrections. Le problème tenait au faitque le plafond de la chambre était tropbas, qu'il y avait beaucoup de monde etque les matériaux utilisés dans la cons-

BEATLES QUÉBEC 7

truction de la pièce représentaient desobstacles incontournables pour la prise deson des voix du choeur.

A.L. :Est-ce vrai que des chanteursquébécois ont fait des " overdubs » surGIVE PEACE ACHANCEet qui sont-ils ?

A.P. :C'est vrai mais ce n'était pas deschanteurs professionnels ni connus. Jevoulais des chanteurs amateurs car à lasuite 1742 il n'y avait aucun chanteur pro-fessionnel dans les choeurs. Je me devaisd'être fidèle à l'idée de John. Pour ce faire,j'ai invité des amis personnels à chanter lerefrain d'une façon naturelle. En écoutantbien le choeur, on peut même discernercertaines voix avec un accent québécois.J'ai gardé le tout tel quel sur l'enre-gistrement et cela a plu à John. C'était unepetite touche québécoise à l'oeuvre. Quantaux noms, je ne me rappelle plus sauf monami Buddy Fasano (N.D.L.R. Compositeuret musicien québécois décédé en 1999)qui chantait dans le choeur. J'aimeraisajouter qu'à mon studio, j'ai transféré l'en-registrement 4 pistes de l'hôtel Reine-Elizabeth dans mon appareil 8 pistesavant de faire l'enregistrement des " over-dubs » des voix du choeur et à la fin j'ai faitle mixage stéréo.

A.L. :Aquel moment avez-vous procédé àce travail de studio ?

A.P. :Dès mon retour au studio. J'ai quittéle Reine-Elizabeth vers 3 heures du matinet aussitôt que je suis arrivé à la maison,je suis allé travailler dans mon studio.Comme je l'ai mentionné précédemment,j'ai transféré la bande 4 pistes dans monappareil 8 pistes. Par la suite, j'ai appelédes amis pour qu'ils viennent chanter surGIVE PEACE A CHANCE. C'était enavant-midi et finalement j'ai fait le mixagestéréo final.

A.L. :A quel moment avez-vous retournéles bandes à John ?

A.P. :Le lendemain après-midi (N.D.L.R.Dimanche 2 juin 1969) à sa suite de l'hôtelReine-Elizabeth à Montréal. J'ai passéprès d'une heure avec lui. Je lui ai faitécouter mes " overdubs » pour GIVEPEACE A CHANCE, qu'il a approuvés,nous avons parlé, il m'a dessiné et donnéun poster que je possède encore puis je luiai remis les bandes d'enregistrement et j'aiquitté la suite 1742. Vers 18h, il quittaitMontréal pour Ottawa. Le " Bed-In » étaitterminé.A.L. :Je vous écoute et il y a une questionqui me vient à l'esprit. Depuis ce fameuxappel de M. Dubord, les choses ont lit-téralement déboulé. Ca n'a pas arrêté. Aquel moment avez-vous pu prendrequelques instants pour dormir ?

A.P. :Seulement après la remise dumatériel à John. A.L. :C'est un horaire éreintant. Plus de 24heures en ligne.

A.P. :J'étais habitué. Ce genre de chosearrivait souvent. J'ai déjà vécu des sessions d'enregistrement encore plus longues etépuisantes. Pour celle de John et Yoko, c'é-tait correct.

A.L. :Au moment de l'enregistrement,quelle était votre appréciation de GIVEPEACE A CHANCEet REMEMBERLOVE?

A.P. :Je n'aimais pas vraiment ces deuxchansons. Je trouvais les musiques tropsimples et que John notamment pouvaitfaire de meilleures compositions.

A.L. :Avez-vous été surpris par le succèsde GIVE PEACE A CHANCEet l'impor-tance que cette chanson a acquise ?

A.P. :Par le succès, non. Elle avait un bonpotentiel commercial. J'ai été toutefois sur-pris et déçu par l'importance qu'elle a prisedans l'oeuvre de Lennon parce qu'il en a faitde meilleures.

A.L. :Parlez-nous de vos relations avecJohn et Yoko ?

A.P. :Même si ce cirque, le " Bed-In », étaitleur création, ils savaient se détacher decette atmosphère pour des tâches profes-sionnelles comme l'enregistrement deGIVE PEACE ACHANCE.Au plan humain,ils étaient très gentils, " cool », sympa-thiques et simples. Ils étaient aussi gé-néreux. Je vais vous raconter une chose.C'est John qui a demandé à ce que descrédits sur moi et mon studio apparaissentsur l'étiquette du 45 tours. Je trouvais çaoriginal et généreux mais je n'y croyais pasplus que ça. Un mois plus tard, quelqu'unde la compagnie Capitol à Toronto m'aappelé pour me dire qu'il avait reçul'épreuve pour l'étiquette du 45 tours GIVEPEACE A CHANCEet qu'on y retrouvaitmes coordonnées. Je n'en revenais pas.C'était la toute première fois que ce genrede chose se faisait. Ça ne s'était jamais vu. Un peu plus tard, je recevais à la maison

le disque et j'ai pu constater le fait moi- même. Je pense que ça décrit bien l'homme John Lennon. Il avait tenu promesse.

A.L. :Quand vous avez écouté les ver-sions finales de ces chansons en 45 tours,étiez-vous satisfait ou vous auriez-vousaimé corriger encore certaines choses ?

A.P. :La satisfaction est une notion bienrelative. Je n'avais pas à être satisfait parces enregistrements. C'est John et Yokoqui devaient l'être. Les deux chansonsrépondaient à leurs attentes, moi jen'aimais pas vraiment ces enregis-trements parce que j'en faisais desmeilleurs à ce moment-là avec d'autresartistes dont certains étaient moins connusqu'eux. D'autre part, pour ce qui est deGIVE PEACE ACHANCE, John avait écritcette chanson et souhaitait la sortir en 45tours. Mais, plus que tout, il voulait l'enre-gistrer en direct durant le " Bed-In » avectout le monde présent dans sa chambreavec lui. Pas d'orchestrations, d'harmoni-sation des voix ou d'effets artificiels d'unstudio professionnel. Si des gens chan-taient faux, ce n'était pas important. Il fal-lait sentir l'ambiance du " Bed-In » enécoutant le disque. Si j'ai fait des " over-dubs », c'est uniquement parce qu'il yavait des problèmes techniques impor-tants lors de l'enregistrement. S'il a accep-té le principe des retouches en studio,c'est parce que je l'ai convaincu que jeferais le travail dans l'esprit du " Bed-In ». Pour John, GIVE PEACE ACHANCEétait,ce que nous pourrions appeler, un docu-mentaire audio sur le " Bed-In » deMontréal et cette chanson en était letémoin le plus représentatif. En ce qui meconcerne, je me considère chanceuxd'avoir participé à cet enregistrement.

A.L. :L'enregistrement de GIVE PEACE ACHANCEest-il un fait saillant important eten quoi cela a-t-il affecté votre carrière ?

A.P. :Je suis content de l'avoir fait mais jene peux pas dire que ça a été un fait sail-lant important dans ma carrière. De plus,ça n'a pas eu vraiment d'impact dans lesmois et années qui ont suivi. Je réalisais etenregistrais déjà des vedettes interna-tionales avant John et ma réputation étaitaussi bien établie à l'échelle interna-tionale. Dans le métier, on me connaissaitbien à l'extérieur du Québec et du Canada.

" GIVE PEACE A CHANCE » (suite)

8 BEATLES QUÉBEC

" GIVE PEACE A CHANCE » (suite)

Par contre, cette session d'enregistre-ment m'a donné du prestige auprès desgens qui ne sont pas dans le domaine dela musique.

A.L. :Avez-vous gardé un contact avecJohn et Yoko suite à cette session d'en-registrement ?

A.P. :Non. Sauf en 1974 où j'ai revu John.C'était à New-York lors du spectacled'Elton John au Madison Square Garden.Lennon était monté sur scène pour inter-préter quelques chansons. J'assistais auspectacle et j'ai été surpris de le voir surscène. Après le concert, il y avait uneréception où j'avais été invité. C'est là quej'ai revu John. Il m'a reconnu et nousavons parlé pendant quelques minutes.On s'est rappelé l'enregistrement de GIVEPEACE A CHANCE. Il m'a déclaré égale-ment qu'à ses yeux cette chanson étaitbien sans plus. Il reconnaissait lui-mêmeen avoir fait des meilleures. Il m'a aussiconfié qu'il avait entendu parler de monstudio à Morin-Heights et qu'il souhaitaitenregistrer à ce studio et qu'on retravailleensemble. Toutefois, il ne pouvait quitterles Etats-Unis à cause de ses problèmesavec l'immigration. Quand sa situations'est régularisée l'année suivante, il s'estretiré et à son retour vous savez ce qui estarrivé. Donc, ce projet ne s'est jamais con-crétisé.

A.L. :En ce qui concerne GIVE PEACE ACHANCEet REMEMBER LOVE, quel titrepourrait décrire votre rôle ? Preneur deson ? Réalisateur ?

A.P. :Un peu tout ça. Mais j'ai surtout étépreneur de son. La réalisation s'est surtoutlimitée aux retouches en studio pour GIVEPEACE A CHANCE.

A.L. :Apart nous de Beatles Québec, est-ce qu'il y a encore aujourd'hui beaucoupde gens qui vous parlent de cette célèbresession d'enregistrement ?

A.P. :Dans le domaine musical, peu depersonnes m'en parlent. Toutefois, lorsd'anniversaires comme le dixième, levingtième, etc., je suis plus sollicité par lesmédias pour des interviews.

A.L. :Quel travail faites-vous aujourd'hui ?

A.P. :J'ai vendu mon studio d'enre-gistrement à Morin-Heights en 1988.Maintenant, je m'occupe du financementpour des projets immobiliers au Bahamaset je suis aussi, à titre bénévole, consul-tant en musique. Je partage mon temps

entre le Québec, les Bahamas et la France.

En regardant en arrière, je m'aperçois que

j'ai travaillé de nombreuses heures en stu- dio à toutes les semaines.

A.L. :40 ans plus tard, quel souvenirgardez-vous de cette session d'enre-gistrement aujourd'hui historique ?

A.P. :La grande générosité de JohnLennon. La chance de l'avoir rencontré etde pouvoir l'apprécier comme homme.Quant à GIVE PEACE A CHANCE, je nepeux pas dire que j'aime cette chanson. Ilen a tellement fait des meilleures.

A.L. :Merci beaucoup.

Dans le cours de l'entrevue, Mme. YaelPerry, épouse de M. Perry qui étaitprésente a noté ce qui lui semblait uneerreur dans le livre Chroniclede MarkLewisohn au chapitre se rapportant à cettesession d'enregistrement. Lewisohn écritque Lennon avait fait des " overdubs » surGIVE PEACE A CHANCEà Londres. Elle,qui a assisté aux retouches en studio àBrossard, estimait que Lewisohn était dansl'erreur. Ce fait a rappelé à M. Perry qu'ilavait entendu une version sensiblementretravaillée de cette chanson à la radio.

En accord avec M. Perry, et pour éclaircir lasituation, Beatles Québec a envoyé à celui-ci une cassette comprenant GIVE PEACEA CHANCEen version CD, extrait de l'al-bum LENNON LEGEND, et en version 45tours vinyle originale Apple de 1969. Peude temps après, M. Perry m'a rappelé pourme dire qu'il avait écouté et comparé les 2versions. Celles-ci étaient identiques.C'était intégralement son travail et qu'il n'yavait pas eu de retouches en studio àLondres. (N.D.L.R. Yoko Ono a cependantprocédé à un remixage de ce classique de

John Lennon dans les années 2000).

J'aimerais ici remercier sincèrement M.André Perry pour sa générosité, sa gentil-lesse, sa grande disponibilité et surtout dem'avoir accordé cette interview exception-nelle et exclusive. Un gros merci aussi àMme.Yael Perry pour son coup de mainaux photos. Je dirige aussi mes remer-ciements envers M. Roger T. Drolet, fon-dateur de Beatles Québec, dont l'excep-tionnelle mémoire m'a permis de faire lesdémarches pour cette entrevue. Mme.Sophie-Andrée Blondin, journaliste à laradio de Radio-Canada, qui m'a permis deprogresser dans mon projet, M. RobertBlondin, journaliste retraité à Radio-Canada, qui avait antérieurement inter-viewé M. Perry et qui a collaboré à mesdémarches (oui, il est le père de Sophie-Andrée Blondin), Mme. Lorraine Paradis,recherchiste à la radio de Radio-Canadaet ex-collaboratrice de M. Blondin, qui nem'a pas oublié et qui a réussi à me mettreen contact avec M. Perry.

J'aimerais de plus remercier Mme. LucilleRiley, qui nous a accueilli à la FondationMacDonald-Stewart de Montréal pourréaliser l'entrevue, Mme. Isabelle Vien,membre du R.Q.A.B., pour son supporttechnique et tous ceux et celles qui, aumeilleur de leur connaissance, m'ont aidé.

BEATLES QUÉBEC 9

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