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DIVERGENT

Tome1

Veronica Roth

Traduit de l'américain par

Anne Delcourt

L'édition originale de ce livre a été publiée pour la première fois aux États-Unis aux éditions Katherine Tegen

Books,

HarperCollins Publishers, sous le titreDivergent.

Copyright © 2011 par Veronica Roth.

Publié avec l'autorisation de HarperCollins Children's Books, une division de HarperCollins Publishers. Traduction française © Éditions Nathan (Paris, France), 2011. Couverture : symbole © 2011 : Rythm & Hues Design - illustra- tion : Thomas B. - création graphique : Joel Tippie et Nicolas

Vesin.

Loi n°49-956 du 16juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse " Cette oeuvre est protégée par le droit d'auteur et strictement réservée à l'usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette oeuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L'éditeur se réserve le droit de poursuivre toute at- teinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »

ISBN: 978-2-09253233-15/727

À ma mère,

qui m'a soufflé le moment où Beatrice prend conscience de la force de sa propre mère et se demande comment elle a pu l'ignorer si longtemps.

Sommaire

Couverture

Copyright

Sommaire

CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT ET UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT8/727

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE ET UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

CHAPITRE TRENTE-QUATRE

CHAPITRE TRENTE-CINQ

CHAPITRE TRENTE-SIX

CHAPITRE TRENTE-SEPT

CHAPITRE TRENTE-HUIT

CHAPITRE TRENTE-NEUF

L'auteur9/727

CHAPITRE UN

CHEZMOI,ILYAUNMIROIR.Ilsetrouve

m'yregarderledeuxièmejourdechaquetri- mestre, quand ma mère me coupe les cheveux.

Jem'assoissurletabouretetellesetientder-

par terre en formant de lourds anneaux blonds. cheveuxetenfaitunetorsadequ'ellenoueen chignon.Soncalmeetsaconcentrationm'im- pressionnent.Elleaunelonguepratiquedans l'art de s'oublier. Je ne peux pas en dire autant.

Jejetteuncoupd'oeilfurtifsurmonreflet

pendantqu'ellenefaitpasattention;nonpar beaucoupphysiquement,entroismois.Dansle mais pas nous. Ce serait du narcissisme. - Voilà,dit-elleenmaintenantmonchignon par une épingle.

Sonregardrencontrelemiendanslemiroir.Il

elle pas? - Alors, c'est le grand jour, ajoute-t-elle. - Oui. - Tu te sens nerveuse?

Jemefixedanslemiroir.Aujourd'hui,c'estle

er auprès de ma famille ou de l'abandonner. - Non,dis-je.Letestn'apasàmodifiernos choix. - C'estvrai,acquiesce-t-elleensouriant.Al- lons prendre le petit-déjeuner. - Merci. De m'avoir coupé les cheveux.

Ellem'embrassesurlajoueetfaitcoulisserle

corpsestmincesoussatuniquegrise.Elleales pommetteshautesetdelongscils,etquandelle cascadesursesépaules.Maisentant qu'Altruiste, elle doit cacher cette beauté. vouloir les quitter.12/727

Lebussentlesgazd'échappement.Chaque

foisqu'ilroulesurunpanderouteauxpavés fais secouer dans tous les sens. rale.Ilaàpeinedixmoisdeplusquemoi-on dévisageraient. grincheux sans hésiter une seconde.

LeSincèreporteuncostumenoiretune

tenue de ses membres.

Àmesurequ'onapprocheducoeurdelaville,

rées. Les Audacieux sont les seuls à l'emprunter.

Ilsontcommencéparlecentre-villepour

voiture.

Calebresteimperturbabletandisquelebus

sursonbras.Sesyeuxnecessentdebouger:il les Altruistes, favorise le don de soi. sespiedsetjemerattrapeàlamaindeCaleb. peu godiche. plusancien,enacieretenverre,commetoutes tomberetsecasserlajambe.J'aidûcourir chercher l'infirmière. - Alors,prêtpourletestd'aptitudes?dis-jeà Caleb tandis qu'on franchit la porte d'entrée.15/727

Il hoche la tête.

nosnouvellesfactionsquisechargeront d'achever notre formation. midi. J'ai déjà le coeur qui bat. - Tun'espasdutoutinquietdesavoirce qu'ils vont dire? insisté-je. tions. Il hausse les sourcils. - Toi, si?16/727

Jepourraisluiavouerquej'angoissedepuis

dessemainessurmonrésultat:Altruiste, Sincère, Érudite, Fraternelle ou Audacieuse?

Mais je me contente de répondre en souriant:

- Pas vraiment.

Il sourit à son tour.

- Bon... passe une bonne journée. en me mordant la lèvre. Il a ignoré ma question. ergie nouvelle, saisis par la folie du dernier jour.

Unefilleauxlongscheveuxboucléscrie

quelqu'un.Lamanched'unevestemefouettela et je m'affale par terre.17/727 - Pousse-toi,empotée!aboie-t-ilavantde continuer son chemin. ceuxdemafactionsubissentcegenre

Lesvêtementsgris,lescoupesdecheveux

cibles. train en marche.18/727 je n'en sais rien.

Jedevraislestrouverbizarresetmedemander

partout où ils vont. tour des épaules d'une fille.

Cettemaniedelesobserverestridicule.Jeme

foule vers la salle d'histoire des factions.19/727

CHAPITRE DEUX

LESTESTSCOMMENCENTAPRÈSLE

côté de Caleb et en face de Susan, notre voisine. plus tard, et puis on ne voudraitpas déranger.

Cela va de soi.

Lesvolontairesquifontpasserlestestssont

test, et je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.

MonregardglissedeSusanauxAudacieux,à

mentenquêtedeconnaissance.Mêmeau- jourd'hui. mainsenchantantuneespècedecomptine. s'asseoiraucentre.Unpeuplusloin,des sérieux parce que certains sourient. avantnosenviespersonnelles.Jenepensepas par les normes imposées par leur faction.

Calebestappelédanslegroupesuivant.Il

besoindeluisouhaiterbonnechance,nidelui jours.Montoutpremiersouvenirdeluiremonte mefaitpassouventlamorale,maisjedécode parfaitement son regard désapprobateur.

Sincèredanslebus.Maisilnecomprendpas.

"Contente-toidefairecequetuescensée pour moi.22/727

J'aiunebouledansleventre.Jefermelesyeux

etjerestecommeçapendantdixminutes, jusqu'à ce que Caleb revienne s'asseoir.

Ilestlivide.Ilfrottesespaumessurses

cuisses,commemoiquandj'ailesmainsmoites, quitremblent.J'ouvrelabouchepourluiposer n'a pas le droit de m'en parler.

UnvolontaireAltruisteappellelegroupe

suivant. Deux Audacieux, deux Érudits, puis... - Altruistes: Susan Black et Beatrice Prior.

Jemelèveparcequejen'aipaslechoix,mais

dansmapoitrine,quienfledesecondeen secondeetmenacedemefaireexploser.Jesuis surlepointdevomir,etqu'ellen'apasnonplus per l'ourlet de sa jupe pour les affermir. m'adresseunpetitsourirenerveuxenentrant une Audacieuse.

Ellen'apasuneallureaussimacabrequeles

unevested'homme.C'estseulementaumoment couvreuntatouagesursanuque,unfauconnoir ment dire quelque chose.

Lesmurssontcouvertsdemiroirs.Jevoismon

ouflemoncorps,monlongcou,mesmainsaux tiste; le tout fait penser à un engin de torture. - Net'inquiètepas,meditlafemme.Çane fait pas mal. aissent parsemés de mèches grises. - Assieds-toi,mets-toiàl'aise,ajoute-t-elle.

Je m'appelle Tori.

Jem'assoisgauchementetjemelaissealler

droite,Toribricolelamachine.J'essaiedeme concentrersurellepournepaspenserauxfils qu'elle tient à la main.25/727 - Pourquoiunfaucon?bredouillé-jetandis qu'elle me fixe une électrode sur le front. - C'estlapremièrefoisquejerencontreun

Altruistecurieux,commente-t-elled'unair

surpris.

Jefrissonneetmesbrassecouvrentdechair

on des valeurs de ma faction.

Elleposeuneautreélectrodesurmatempeen

fredonnant et m'explique: - Danscertainesculturesdel'Antiquité,le noir.

J'aibeauessayerdemeretenir,laquestion

suivante sort malgré moi. - Vous avez peur du noir? - J'avais peur du noir, rectifie-t-elle. y accroche un fil, puis hausse les épaules.26/727 - Maintenant,ilmerappellequej'aitrouvé en moi les ressources pour surmonter cette peur. chine,puismetendunefioleremplied'unli- quide transparent. - Bois. - Qu'est-cequec'est?Qu'est-cequivase passer?

J'ailagorgenouéeetdumalàavalerma

salive. - Ça,jenepeuxpasteledire.Maisnet'in- quiète pas, fais-moi confiance.

J'expulsel'airdemespoumonsetjeversele

contenudelafioledansmabouche.Mesyeuxse ferment.

27/727

Lorsqu'ilsserouvrentquelquessecondesplus

ilyadeuxpaniers,contenantl'ununmorceaude fromageetl'autreuncouteaulongcommemon avant-bras.

Derrière moi, une voix de femme m'ordonne:

- Choisis. - Pourquoi? - Choisis. personne.Jemetournedenouveauversles paniers. - Qu'est-ce que je dois faire avec? - Choisis! braille-t-elle. en serrant les dents. - Comme tu voudras, dit-elle.28/727

Lespaniersdisparaissent.Uneportegrinceet

jemeretournepourvoirquivientd'entrer.Ce s'approchelentement.Ungrondementsourd pumeservirlefromage.Oulecouteau.Mal- heureusement, il est trop tard.

Jepourraisessayerdem'enfuir;maisilserait

plusrapidequemoi.Jenepeuxpasleplaquerau assez forte pour la renverser.

L'animalmontrelescrocsavecungrognement

qui me semble résonner jusque dans mon crâne.

Dansmonlivredebiologie,onexpliqueque

les incite à attaquer.

Lecerbères'approchedemoipeuàpeu,en

raclant le carrelage de ses griffes.

Jenepeuxpasm'enfuir.Jenepeuxpasme

qu'une lueur sombre.

Qu'est-cequejesaisd'autresurleschiens?

Qu'ilnefautpaslesregarderenface.C'estun

signed'agression.Jemerappellequequand seraisbienenpeinededirepourquoi.Ilserap- erestunsigned'agression,quelestlesignede soumission? chien-aveclevisageauniveaudesescrocs- manger. J'ai les bras qui tremblent.

Ilm'aboiedansl'oreilleetjeserrelesdents

pour ne pas crier.

Soudain,jesensquelquechosederâpeuxet

m'accroupis.Lechienposesespattessurmes genouxetmelèchelementon.Avecun mouvementderecul,j'essuiesabavesurma joue, et je ris. - Tu n'es pas si méchant, au fond... quelquesinstants.J'approcheunemain,assez contente de ne pas avoir choisi le couteau.31/727

Jeclignedesyeuxetquandjelesrouvre,ilya

la salle. Elle tend les mains en piaillant: - Chien!

Elleaccourtversnousetj'ouvrelabouche

autour de son cou. renvoyermonreflet.J'ouvrelaporteetjesors danslecouloir...quin'estplusuncouloir.Me prises. quiluimasquelevisage.Maisjevoissesmains, comme des brûlures. - Tu connais ce type? me demande-t-il. "meurtrier».C'estunmotquejen'aipasvu mplit d'effroi.

Souslegrostitre,laphotomontreunhomme

merappellequelqu'un,sansquejepuissedire qui.Etaumêmemoment,jesongequecene bus. - Alors? Tu le connais?

Il y a de la colère dans sa voix.

sauf que ce serait un mensonge.

Je m'éclaircis la voix.

- Alors? répète-t-il.

Je hausse les épaules.

- Eh bien?

Unfrissonmeparcourtdelatêteauxpieds.

la réalité. - Non, dis-je d'un ton détaché. Jamais vu. portedeslunettesdesoleiletsaboucheest torduedansunrictus.Commesesmains,unede versmoi.Sonhaleinesentletabac."Cen'est pas la réalité, me répété-je. Pas la réalité.» - Tu mens, me lance-t-il. Tumens! - Non, je ne mens pas. - Je le vois dans tes yeux.

Je me redresse.

- Ce n'est pas vrai.34/727 - Situleconnais,reprend-ilàvoixbasse,tu peux peut-être me sauver. Me sauver!

Je plisse les yeux.

- Eh bien, je ne le connais pas.35/727

CHAPITRE TROIS

JEMERÉVEILLEAVECLESMAINS

là. Mais elle continue à retirer les fils en silence.

Jemepencheenavantpourm'essuyerles

commentmedirequellehorriblepersonneje fond de sa pensée. - C'estasseztroublant,déclare-t-elleenfin.

Excuse-moi, jereviens.

Troublant?

Jereplielesgenouxcontremapoitrinepoury

on n'a pas le droit de se préparer?

Lesminutespassentetjesuisdeplusenplus

coupé de ce qui compte le plus: la communauté.

Mamèrem'aditunjourqu'onnepeutpassur-

de but, pas de raison de vivre. les doigts sur les accoudoirs. - Désolée de te stresser, s'excuse-t-elle.

Ellesecampedevantmoi,lesmainsdansles

poches. Elle est pâle et semble tendue. - Beatrice,tesrésultatsnesontpasconclu- uneouplusieursfactions.Maisdanstoncas, deux seulement ont été exclues.

Je la regarde fixement.

- Deux?dis-je,lagorgesiserréequej'aidu mal à parler. - Situavaismontréundégoûtinstinctifpour lecouteauetchoisilefromage,lasimulation possibilité.

Elle se gratte la nuque et reprend:38/727

- Normalement,lasimulationsuitunepro- clu les Sincères.

Elle esquisse un sourire.

- Net'enfaispas.Iln'yaquelesSincères qui disent la vérité dans celui-là.

Jesensunpoidsenmoinssurmapoitrine.Je

ne suis peut-être pas si horrible que ça. - Enfin,cen'estpastoutàfaitexact, choses.

Ma mâchoire tombe.

- D'uncôté,tut'esjetéesurlechienplutôt une réaction d'Altruiste.

Elle soupire.

- Lefaitquetun'aiespasfuidevantlechien ton indécision dans la première étape, mais...

Je l'interromps:

- Attendez,çaveutdirequevousn'avez aucune idée de mes aptitudes? - Ouietnon.Maconclusionestquetumani- d'oeilpar-dessussonépaule,commesielle craignait que quelqu'un arrive)... desDivergents.

Elleaprononcécederniermotsibasquej'ai

penche vers moi.40/727 - Beatrice,tunedoisenaucuncasfairepart important.

Je hoche la tête.

- Jesais.Onn'apasledroitd'annoncernos résultats.

Toriposelesavant-brassurlesaccoudoirset

mien. - Non.Là,c'estdifférent.Jeneveuxpasdire quetunepeuxpasenparlertoutdesuite,mais genceestquelquechosed'extrêmement dangereux. Tu comprends?

Non,jenecomprendspas.Pourquoilefait

partager les résultats de ce test. - OK.41/727

J'ai les jambes qui flageolent.

- Tudevraisrentrercheztoi,meditTori.Tu les autres risque de ne pas t'aider beaucoup. - Je dois avertir mon frère que je m'en vais. - Je le préviendrai.

Jeporteunemainàmonfront,puisjesorsen

la cérémonie du Choix de demain. damment des résultats du test.

Altruiste. Audacieuse. Érudite.

Divergente.

secret.

Jemarcheaumilieudelaroute.C'estplus

presqueplusdevoitures.Onn'apasbesoinde unsquipendentdangereusementau-dessusdela route,etsemblentsurlepointdetomberd'un moment à l'autre.

Lestravauxavancentlentement,etlavilleest

istes où travaille ma mère. desAltruistes,jeletrouvebeau.Quandjevois sansqu'ilyaitbesoindedemander;queCaleb plicationquej'aidumal.Jenemesensjamais sincère.

Maischoisiruneautrefactionimpliquede

quitter les siens.

Pour toujours.

olente que je dois me boucher le nez.44/727

C'estlazonedessans-faction.Parcequ'ilsne

factionqu'ilsontchoisie,ilsviventdansla quoisenourrirets'habillermais,commeditma mère, pas assez de l'un ni de l'autre.

Unsans-factionsetientaucoindelarue.Il

portedesvêtementsbrunsenloquesetilala regard. - Excuse-moi,medit-ild'unevoixrauque.

Aurais-tu quelque chose à manger?

J'aiunebouledanslagorge.Unevoixin-

pas. fournir.45/727 - Heu... oui, dis-je.

Jeplongelamaindansmonsac.Monpèrem'a

séchées.

Iltendlamain,maisaulieudeprendrele

sachet,ilmesaisitlepoignet.Ilmesourit, révélant un trou au milieu de ses dents de devant. - Oh,regardez-moicesjolisyeux! quelconque.

Moncoeurbatdansmapoitrine.Quandjeveux

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