[PDF] Apprendre a raconter? Comment lisons-nous les textes des auteurs





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LE VOCABULAIRE SPECIFIQUE DU COURS DE FRANÇAIS

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Ecrire la fin dune histoire

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LES TYPES DE TEXTES

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Une petite histoire imaginaire dans la forêt

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Quels sont les avantages des histoires imaginaires ?

Les histoires imaginaires présentent nombreux d'avantages qui font une excellente expérience de lecture. Les petites histoires imaginaires ont un grand avantage : elles sont courtes. Et "court" ne signifie pas seulement le nombre de mots ou de caractères. Cela signifie également le rythme rapide, l'intrigue résolue et la forme concise.

Comment construire une histoire ?

Les histoires sont construites en cinq étapes. L’ensemble de ces étapes forme le schéma narratif. La situation initiale. C'est le début du conte. .. L'élément perturbateur. ... Les péripéties. ... L'élément de résolution. ... Voici un exemple d'une histoire imaginaire pour vous aider à raconter votre première histoire facilement :

Qu'est-ce que l'histoire imaginaire dans la forêt ?

Cela signifie également le rythme rapide, l'intrigue résolue et la forme concise. Dans l'article d'aujourd'hui, je vous propose une petite histoire imaginaire dans la forêt. Il était une fois un garçon qui se promenait dans une petite forêt lorsqu'il a trouvé un grand tableau noir accroché à une vieille branche d'arbre.

Comment commencer une histoire ?

Si vous peinez à savoir comment commencer votre histoire, écrivez un début spontanément et passez à autre chose. Lorsque vous aurez atteint la fin de votre histoire et que vous aurez une meilleure maîtrise du thème, du ton et des personnages, revenez en arrière et peaufiner un début parfait.

DOCUMENT RESUME

ED 428 547

FL 025 733

AUTHOR

Francois, Frederic

TITLE Apprendre a raconter? Comment lisons-nous les textes des auteurs eleves (Learning To Tell Stories? How Do We Read the

Texts of Student Authors)?

ISSNISSN-1010-1705

PUB DATE

1998-00-00

NOTE

16p.; In: Language, etayage et interactions therapeutiques:

Actes du 5eme colloque d'orthophonie/logopedie (Language, Scaffolding and Therepeutic Interactions: Proceedings of the

5th Colloquium on Speech Therapy and Speech Pathology)

(Neuchatel, Switzerland, September 25-26, 1998); see FL 025 722

PUB TYPE

Journal Articles (080)Reports - Research (143)--

Speeches/Meeting Papers (150)

LANGUAGE

French

JOURNAL CIT

Travaux Neuchatelois de Linguistique (Tranel); n29 p169-182

Dec 1998

EDRS PRICE

MF01/PC01 Plus Postage.

DESCRIPTORS

Adolescents; Case Studies; Classroom Techniques; Evaluation Criteria; Foreign Countries; Junior High Schools; Language Research; Linguistic Theory; Reading Strategies; Teacher Attitudes; *Writing Evaluation; *Writing Exercises; Writing

Instruction

IDENTIFIERS

Scaffolding

ABSTRACT

The ways that adults have of reading and interpreting students' writing are examined, using for illustration six writing samples of one 13-year-old student. The student's instructions were to tell, in writing, an imaginary story, a true story, a personal history, a favorite dream, the most awful nightmare, and the worst memory. Different attitudes the adult brings to the task of reading student writing are discussed, including both structural issues and interpretations based on the genre, the student's approach, and the response elicited by the text. Implications for classroom teaching and for the teacher's relationship to the learner are considered. (MSE) Reproductions supplied by EDRS are the best that can be made from the original document. Travaux neuchatelois de linguistique, 1998, 29, 169-182

Apprendre a raconter?

Comment lisons-nous les textes

des auteurs élives?

Frédéric Francois

Professeur anérite, Université Paris V

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Travaux neuchâtelois de linguistique, 1998, 29, 169-182

Apprendre a raconter?

Comment lisons-nous les textes

des auteurs éleves?

Frédéric François

Professeur emérite, Université Paris V

Our starting point is to enquire into the type of help which a teacher/adult might offer to pupils endeavouring to write stories (in the classroom). As is the case when teachers scaffold children's efforts, the adult knows full well what the child 'should' produce, yet what the child produces does not conform to the adult 'norm'. This essay is an attempt to analyse some of the attitudes which an adult might adopt when reading narratives of this kind. Using examples from texts on a variety of topics produced by a child of thirteen, this analysis attempts, as a priority, to capture the 'flavour' of the various texts as a function of the different topics chosen.

Introduction

On voudrait tout d'abord s'excuser d'une certaine deviation par rapport au titre du colloquel. L'analyse des interventions effectives est maintenant monnaie courante, l'étude de l'effet a long terme de l'action du pedagogue ou du logopédiste, de " l'étayeur », reste difficile. Il m'a semble qu'entre les deux se pose la question de la fawn dont les textes de l'enfant font sens ou effet sur nous, ce qui conditionne, en principe, nos modalités d'étayage. Le corpus qui sert de base a cette etude est constitué de cinq series de textes emits par des éleves de 6ème de banlieue parisienne en difficulté scolaire. Ils ont été recueillis dans le cadre d'un " Centre de Documentation et d'Information o par la bibliothecaire, sans qu'on puisse bien stir évaluer l'influence exacte de ce cadre particulier, et produits individuellement, en temps libre, avec l'assurance qu'il n'y aura ni note, ni confrontation publique. Je ne sais pas si les themes proposes (ou certains d'entre eux) étaient ou non proches des themes proposes en classe. Plus généralement,

%1.rii)j'ignore comment s'est constituée la competence spécifique des auteurs.\\.Ces themes ont eté, avec des variations flees, par exemple, au refus ou a la

N deviation par rapport A tel theme:

1Le titre annonc6 au colloque &aft: q Apprendre A raconter. A quoi servent les modèles? »

3 170

Apprendre a raconter?

raconte-moi une histoire imaginaire, raconte-moi une histoire vraie, raconte-moi ton histoire, raconte-moi ton plus beau reve, raconte-moi ton cauchemar le plus horrible, raconte-moi ton plus mauvais souvenir. Le probleme general était, a l'origine de ce travail, celui de l'étayage indirect, fourth non pas par les modeles, mais par le changement de champ discursif introduisant A la fois des changements de theme et des changements de mode de mise en mots. Disons que ceci reste idée centrale de ce texte: ce A quoi nous avons A faire c'est au fil intelligible qui relie ce dont on parle et la façon dont on en pule, sans qu'il y ait lA une nécessité deductive. On présente les textes d'un enfant particulier (en mettant entre parentheses le probleme de sa comparaison, dans un autre cadre, avec les textes d' autres enfants): donc un éleve de 6ème, Age de 13 ans, dans un college de la banlieue parisienne.

Textes

Raconte-moi une histoire extraordinaire

il emit une fois un petit garçon qui s'appelai Sangoku. II venait d'une n'autre planête qui s'appelait la planete vegeta. Le non de la planete vien du fils du roi le fils s'appelait vegeta. Alors Sangoku etait venu sur terre pour detriure la population humaine mais un jour ii tombat sur la tete et perdit connaissance. II avait change d'avis maintenant il veut la defendre. Et c'est comme ça qu'il fit connaissance avec des gens. La premiere personne qu'il avait rencontre etait une tine elle s'appelait Bulma la deuxieme était un gargon ii s'appelait Krilm la trosieme etait un vieux qui avait plus de 200 ans c'etait Tortu genial etc... Et eux quatre vont faire plein d'aventure ensemble. fin

Raconte-moi une histoire vraie

jabite dans une cite assez dangereuse au cite Basse Et au cite Basse il y a huit grande tours de quinze &ages. Et jabite l'une d'en trelle et jabite au lOeme etage et dans ma tour il y a deux ascenseur et les deux marchait pas.

Alors j'ai du monter 10 etage apier.

Fin

Frederic Francois

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Raconte-moi ton histoire

Au debut de l'année scolaire 1995 et 1996. Je travaillait ties mal alors ma Maman avait decider de me mettre en pension chez ma grand-mere pour ameliorer mes notes. C'etait l'enfer pas le droit de parler a table, pas le droit regarder la tele a table sauf pour le journal. J'avais pas le droit de jouer avec ma chienne ISIS parceque elle avait des puces. Je devais manger A midi et le soir a 19 h. Javais pas le droit de rester plus de 5 minute dans ma chambre sauf pour dormir et faire mes devoir. Je ne devais pas ariver en retard apres l'ecole. Je nai pas aime sa et sa a duree tous un trimestre. FIN

Raconte-moi ton plus beau reve

mon beau plus reve est un reve raisan c'etait que le colege bride je prefaire le colege je prefaire la

Primaire ou alor dormir chez moi.

Raconte-moi ton cauchernar le plus horrible

mon cauchemar le plus horrible c'est passe il y a 2 ans. Je vivait chez ma grand-mere en chanrente Maritime A Meschers pendant les vacanse. c'estait a Meschers ii y avait des grand mere partout dans Mershers. Caque grand-mere avait 2 loups avec eux.

Ii y tuait tout le monde alors moi j'ai courru

che mes grands-parents. J'ai vu mes grand-parents alongé sur le lit j'ai cm qu'il dormait mais ii était mort. Je ne le savai pas alors je suis monte dans ma chambre. Et j'ai vue un fauteuil roulant il y avait un grand-mere morte. Et sur elle il y avait un papier il y avait ecrit j' ai tuer tes grands- parents maintenant c'est ton tour mes loups s'ocuperont de toi. Je suis redecendu en bat et les loups etaient la. Alor ils mon sauter desue et il mon tuer.

Raconte-moi ton plus mauvais souvenir

mon plus mauvais souvenir c'était d'avoir oublier de metre la lesse a ma chienne dans la voiture. Et en sortant de la voiture ma chiene ISIS avait couru sur la route. Et un camion l'avais ecraser. Mais heureusement elle est en vit sans aucun tequels. FIN On a transcrit les fautes d'orthographe, qu'on commentera tres peu. On est loin d'une " dysorthographie grave 0. Par exemple, pratiquement pas de faute de segmentation et, a mon sens, pas de gene réelle a l'identification des unites. Cela dit, la " competence textuelle », on le sait, est bien indépendante de la competence linguistique telle que orthographe la manifeste. 5 172

Apprendre A raconter?

On notera également, puisqu'on aborde les problemes du " fortement code », que si les marques d'identification des grammaticaux sont assez largement fautives, les structures syntaxiques elles-memes sont sans gros probleme. Enfin, la presentation graphique nous rappelle que les organisations sous forme de paragraphe ou plus généralement tous les passages A la ligne sont absents. Sauf le mot Fin en fin de texte, les textes sont écrits en continu, ce qui n'est pas non plus vraiment genant.

Interpretations

On pourrait dire que pour une part l'interprétation est ce qui fait fonctionner un texte, qui, apres tout, pour quelqu'un qui ne sait pas lire est un paquet de gribouillis. Cette interpretation est d'abord inconsciente au sens oil certes un résultat conscient est atteint, mais on ne sait pas comment. De meme qu'est inconsciente la fagon dont les idées nous viennent. C'est ce qu'on peut ou doit faire d'un texte a partir des signes, soit dans les regles générales de toute interpretation, soit dans l'interprétation qui sera celle d'un sujet particulier, &ant bien entendu c'est justement ce qui fait l'opacité et l'incertitude de l'interprétation que je ne sais jamais, quandj'interprete, si celui qui pergoit " en moi » est la raison humaine, l'idéologie d'une époque, moi dans ma " nature profonde » ou dans ma particularité du moment... On propose que l'impossibilité de distinguer générique et particulier est le premier trait du monde oA se place l'interprétation. Le fait meme qu'un ré- cit (ou une description) puisse avoir un titre (ou se réduire A une nomina- tion) indique en quelque sorte qu'il s'agit IA d'un particulier qui a néan- moins quelque chose de générique. II me semble que ce va-et-vient entre le particulier et le générique est une des caractéristiques fondamentales non seulement de la comprehension de tout récit, mais aussi de ce que nous vi- vons nous-memes hors récit. Ou plutôt, II y a sans cesse du " etre comme »: un événement, une personne, un amour peuvent ressembler a tel autre sans etre pour autant ranges sous une catégorie. On peut douter que nous ayons une relation A la femme, la beauté, la justice, la digestion en général, A chaque fois plutôt nous lisons du générique A travers le particulier. Eventuellement le générique nous empeche de saisir une particularité. Eventuellement, c'est le contraire. Et cette situation est ce qui fait le premier aspect de l'incertitude inevitable de la vie interpretative. Et bien évidemment, cette relation de ressemblance n'est pas en elle-même vraie

Fredéric Francois

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ou fausse, mais seulement partagée ou pas, " révélante » ou pas pour celui qui la pergoit ou pour un tiers. Notre interpretation explicite part de cette interpretation " inconsciente » ou spontanée. Mais on a conscience qu'il ne saurait s'agir ici d'une analyse " vraie ». Une façon parmi d'autres d'éclairer des textes, de tourner autour de ce qu'ils ont, comme toute réalité, d'irréductible au discours qu'on fait sur eux. Mais il est sans doute preferable de presenter les différents niveaux d'interprétation a l'occasion des textes dont on voudrait parler. Ii n'est pas possible d'établir une liste stricte des types d'interprétation. On propose néanmoins les suivants:

1. Une pré-intepritation linguistique

On dit pré-interpétation, car il ne s'agit pas de certitudes structurales, mais que les interpretes y sont en principe equivalents. On l'evoque rapidement. a) Tout d'abord, on identifie des unites, on les rdtablit éventuellement partir de leur forme et on les regroupe. Nous n'avons pas de difficulté A rétablir " recent » dans le plus beau reve ou " préfère » ou l'inversion " beau plus reve ». Ou c'est ce qui nous permet dans le dernier texte de rétablir " séquelles » et non tequels. b) Le second niveau serait celui des affinités locales, ce qui fait passer du sens potentiel des unites A leur sens ou plutôt A la relative limitation de leur sens dans tel message. Pour employer un terme d'Eco, " normalement » certains mots narcotisent les sens potentiels des autres. Apres tout, " beau » ne signifie pas la même chose applique A une cafetière ou a une femme. Normalement nous ne sommes pas platoniciens. Nous n'avons pas besoin d'un sens supérieur de " beau » ou de " juste » qui recouvrirait tous les usages de ces mots. Nous avons au contraire affaire au jeu-travail qui relie un sens qui domine en fonction des mots qui viennent autour et des autres sens plus ou moins mis en sommeil. Cela quand tout va bien. Ainsi, c'est par exemple dans le dernier texte ce qui m'oblige A narcotiser le sens qui pour moi est pregnant dans écraser " dcraser définitivement ». Dans d'autres cas au contraire, quand les affinités ne jouent pas, le mot nous fait rire ou nous scandalise... Ainsi, dans le troisième texte, ii ne nous semble pas que c'est tout A fait " l'enfer »... c)Implicites. Tout enonce est " compris » comme renvoyant a autre chose que lui. Ainsi on n'a pas besoin pour comprendre l'enchai- nement que soient explicitées les raisons pour lesquelles iL y a un lien entre " mettre en pension chez ma grand-mere » et " améliorer mes notes ». Ce que Barthes désignait en parlant de relation d'analyse- 7 174

Apprendre a raconter?

catalyse. On peut parler d'implicite homogène: tout texte peut toujours etre expanse ou récluit. (Et on peut ajouter qu'il restera toujours un residu de non dit). On pourrait aussi parler d'implicite hetérogène quand un genre d'enonce renvoie a un autre genre d'enonce ou a un état de choses different. Je n'ai pas besoin de propositions psychologiques explicites pour saisir pourquoi le cauchemar fait peur. C'est meme le contraire. C'est ce qui montre qu'on n'apprend pas d'un côte la langue, de l'autre une certaine culture. Car ce que c'est que la demande de travail scolaire ou ce que sont les grands-parents ne releve pas de " la langue » au sens strict. On pourrait dire que toute proposition particu- here renvoie a une proposition generale qui va faire que raconter " j'habite dans une cite assez dangereuse » est banal pour certains ou renvoie a " l'ordinaire des autres ». On notera que ce banal est saisi comme atmosphere rendant probable telle ou telle suite, est proposi- tionnalisable, pas obligatoirement dit sous forme de proposition. On notera aussi qu'il n'y a pas ici de separation entre le factuel et reva- luation, le cognitif et l'affectif. d) On pourrait opposer alors dans le cadre de la pre-interpretation le " textuel » au 0 linguistique ». Meme si cette dichotomie est fragile. Puisque la prise en compte des affinités et des implicites ne concerne pas les phrases au sens abstrait de la grammaire, mais des enonces en situation. Reste que, tout simplement, le texte dans son deroulement comporte des effets de permanence ou de deroulement qu'on ne rencontre pas dans les enonces simples. (Que le texte soit segmenté ou non en phrases, c'est une autre affaire). d ) Ii y aurait ce qu' on pourrait appeler les dominances et les affinités globales. Avant la possibilité de suivre des mouvements, ii y a les conditions minimales de l'intelligibilité, ainsi dans les contraintes de l'identité des personnages, de la succession, de l'unité du monde cadre. Contraintes qui peuvent évidemment disparaitre dans le monologue interieur ou le récit de reve. Ainsi dans le premier texte, manifestement, le present <'ii veut la défendre » passerait dans un récit norme pour une forme de discours indirect libre, ici, on ne sait pas, il s'integre. Ii s'agit des retroactions du texte dans son ensemble sur les elements. d2) Le texte comme hétérogene code: on pourrait distinguer d'abord les mouvements codes narratifs; ceux sur lesquels la theorie a le plus insiste; dans l'histoire imaginaire, l'opposition entre presentation- 8

Frederic Francois

175
maléfice (desk de détruire), accident, qui transforme le desk de mal en &sir de bien; rencontres et série euphorique. De même dans le plus mauvais souvenir qui s'organise sur le mode catastrophe-rattrapage.

2. L'interprétation proprement dite

On pourrait isoler les elements suivants:

a) L'interpretation situationnelle, au sens de relation A la situation de communication et plus précisément A la consigne. Plus que dans le cas des livres, oa, le plus souvent, nous ne savons pas A quelles contraintes l'auteur a éte soumis, ici nous avons la contrainte de la demande explicite, de la consigne et de la reponse. Formellement dans trois textes sur six l'enfant reprend la formulation de la consigne. Et dans les trois autres textes, deux fois il répond par une formule cod& qui " colle o: Raconte moi une histoire imaginaire... II emit une fois. Raconte moi ton histoire... Au debut de l'annee scolaire 1995 et 1996. Et dans le dernier, tout va dans le sens de " l'histoire vraie »: Raconte-moi une histoire vraie: j'habite dans une cite assez dangereuse... Bien que " ton histoire » devienne " un element remarquable de mon histoire » et que le plus beau rave s'élargisse en fonction même des deux sens de " le plus beau réve », on peut dire que les consignes sont suivies. Bien entendu, le detail des textes ne depend pas de fawn aussi stricte de la consigne. On ne connait pas le cadre exact de l'interaction. On pense, on y reviendra, qu'une plus grande liberté que dans le cadre scolaire strict, en particulier en ce qui concerne la longueur exigée et le temps disponible, a contribué au résultat. b) On parle en revanche d' interpretation interne pour designer celle que l'on fait en tant que sujet particulier, on l'espère capable de rendre explicite l'effet de signification globale qu'il ressent. C'est celle qui me semble centrale. Tantôt, l'effet dominant, me semble-t-il, sera de percevoir le texte comme homogene, ferme. En particulier dans le cas des textes brefs, c'est le fait de ne pas en dire plus qui produit l'essentiel de l'effet. La vie de banlieue qui se dessine dans o raconte-moi une histoire vraie » et surtout dans le cas de " le plus beau r8ve », la place du sujet par rapport

A l'école.

176

Apprendre a raconter?

En revanche, le texte peut produire un effet spécifique d'abord par le melange de sous-genres differents. Ici, on a souvent le sous-genre de la repetition dans la trame globale de la narration. Repetition des personnages rencontrés dans l'histoire imaginaire, des raisons pour lesquelles " c'est renter » chez les grands- parents ou accumulation des grands-parents et des loups dans le cauchemar. On peut noter que repetition, accumulation ou gradation constituent la caractéristique commune aux trois textes relativement longs. Ce melange peut aussi se presenter comme modification. Apres tout, ce qui fait fonctionner l'histoire imaginaire, c'est non seulement l'accumulation finale, mais le fait que ces rencontres ne sont plus narratives a proprement parler. Elles constituent une fin en soi. De meme, le cauchemar mélange les grands-parents " reels », les loups " fictifs », la multiplication fantasmatique des grands-parents et des loups, et le &placement, l'errance du héros, condamné a retrouver partout le meme, jusqu'au summum, sa propre mort.

Dans " raconte-moi ton plus beau reve »,

reverenvoie au fait que c'est un reve au sens de reve nocturne qui a bien eu lieu. Mais en meme temps, c'est un beau reve, quelque chose que l'on desire dans la veille. D'oU le mouvement entre deux genres localisant le discours dans deux mondes, celui de l'indication d'un souvenir " j'ai reve ». D'autre part, le commentaire d'un état vigile permanent, accompagné d'une comparaison simple " je préfère la primaire » et d'un element opaque " ou alors dormir chez moi ». Cela peut renvoyer soit au fait que pour aller au College, on m'a envoyé chez les grands-parents et alors " dormir » est narcotise, rendu equivalent a habiter, ou bien au monde oa " je préfere dormir », qui doit etre pris au sens absolu. L'interprétation peut etre sensibilité a l'ensemble du texte, a son allure même ou etre plus locale, liée a tel mot ou element. Ainsi, iL releve de la logique textuelle anonyme qu'un texte comporte une cloture. Mais il n'était pas oblige que cette clOture frappe par sa brieveté meme dans: alors j'ai du' monter dix &ages A pied », " je n'ai pas aim6 et ça a dur6 tout un trimestre », ou alors dormir chez moi " Alors, ils m'ont sauté dessus et Hs m'ont tue », ou avec une ouverture sur l'avenir: " et eux quatre vont faire plein d'aventures ensemble ». 1 0

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De même que la conclusion de l'histoire du chien frappe par son contraste avec la " faute » du debut. Plus généralement, on peut dire que les points nodaux, les arriere- fonds, les repetitions dessinent une allure, un style, une fawn de se presenter soi et le monde qui distingue le texte d'un ensemble informatif traductible. Si le style fonctionne comme mouvement, il nous donne la relation d'un auteur et de son monde. Si nous le percevons seulement comme caractéristique de quelqu'un ce sera une " compulsion de repetition », ce qui pennet de reconnaitre ou d'écrire des " A la maniere de ». L'" histoire imaginaire » n'est pas extraordinaire. Mais le mélange de l'autre planete, des noms bizarres, des inversions dont on a pane, des rencontres bénéfiques dessinent un domaine-monde separe et euphorique. On pourrait dire que le premier texte comporte l'intégration metaphorique du scheme du récit imaginaire d'aventure fonde sur la scene, la menace et la transformation. Cela se fait sous forme de récit complexe, puisque la transformation du mechant en bon se fait A la suite d'un accident (sous-récit). D'autre part que la transformation en bon s'accompagne de la rencontre. Egalement selon un scheme générique: rencontrer une personne de l'autre sexe, un pair, un personnage &range, ici un vieux et avec l'" habileté » de clore par une fin ouverte. Comme dans les autres textes, on entend ici par habileté la capacité A trouver un accord entre le deroulement global et tel organisateur local. Comme dans tout maniement de langue, on ne peut jamais savoir si on est du côté de la planification explicite ou si " ça lui vient ». De même que ce n'est pas un seul element qui fait du cauchemar un " bon » cauchemar, mais a la fois le theme familial, les grands- parents, son lien aux loups et A la mon, l'intensification par repetition, l'etrangeté de la promenade, le role de l'erreur du sujet, la fin par sa propre mort. c) Interpretation et " intertextualité »: ceci renvoie A l'impossibilite de percevoir un texte en lui-même independamment de sa relation A " d'autres textes ». Le terme au sens strict peut designer les renvois explicites d'un texte A un autre. Ici, il renvoie surtout aux autres textes du même auteur. Renvois referentiels, par exemple A Isis dans " ton histoire » et dans " le plus mauvais souvenir ». Ou aux grands parents dans " ton histoire » et le " cauchemar le plus horrible ». Ou le renvoi 1 1 178
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